Album - Second Nature - Lina And The Lions
self-released
NoPo
En France, l'INA représente une vieille dame; à Sheffield, il s'agit d'une jeune artiste, israélienne d'origine.
Figure de proue de sa troupe de lions, elle la dirige avec une énergie rayonnante et un sourire de tous les instants.
Sa technique de chant ne s'aligne pas sur des postures académiques.
Lina Lane, femme enfant, surprend par son timbre adolescent des plus rafraichissants.
Elle me rappelle Altered Images (new wave, disait-on à l'époque) mais son débit suit une impulsion plus dynamique.
On peut passer aux 'N' avec Nena et No Doubt. Elle, elle cite plutôt les filles de The Aces, Cindy Lauper, Pale Waves...
Sur la couverture de l'objet, une femme élancée semble prendre son
envol. Confirmation! Il y a 2 'L' dans Lina and the Lions, dénomination
peinte en rose-rouge de manière stylée.
En contrejour devant une grande baie de carreaux éclairée, le shooting met le mouvement gracieux et la légèreté en valeur.
'Second Nature' semble venir qualifier la situation.
Lina souhaite écrire des hymnes et pousse sa seconde nature en chansons
nostalgiques des 80's (sa première nature figurait, sans doute, sur ses
premiers pas "One Small Step" en 2018).
Ses textes personnels tournent bien sur les pistes. Ecoutons les donc interprétées avec ferveur.
Un clavier sur 2 tons occupe, d'emblée, le volume (pump up!).
Un petit effet synthétique donne la parole à Lina.
L'intonation, juvénile, apporte beaucoup de naïveté.
Le clavier monte en fusion cependant, il se retient pour napper la mélodie séquencée par un rythme, travaillé.
Lina s'interroge 'Maybe this fire Maybe this fire Was meant to burn alone'
Le clavier emphatique prend ensuite les rênes, pour diriger la chanteuse, et ne plus les(la) lâcher.
'This fire', Une délicieuse sucrerie gouleyante à souhait.
L'intro de 'Physical space' me fait penser à The Sound (et non Olivia Newton John). On y respire une humeur mélancolique.
Cette fois, la basse presque slappée, en avant, n'abandonne pas la batterie métronomique.
Le clavier, souvent économe, soutient, seul, la voix sur le 1er refrain,
la guitare n'apparaît qu'ensuite, par petites touches, plus vivace et
bavarde parfois, surtout en fin de morceau.
Le titre suivant commence dans un cri lointain sur un synthé criard,
lui-même, vite remplacé par un rythme bien balancé et puis, plus loin
une guitare discrète.
Le clavier s'insère ensuite entre les coups marqués profondément. Le chant slalome prestement sur un rythme électronique.
Sur un passage, le synthé zigzague, en sinusoïdes, dans les fréquences.
'Queen for a night' glisse gracieusement sur le dance floor.
Comment résister à 'Worth the wait'? Optimistes, les textes encouragent la volonté de dépasser souffrances et difficultés.
Néanmoins, le début se traîne, un peu tristounet, sur percussions
électros mais derrière le stop, le go du refrain nous précipite aussitôt
dans un saut en parachute.
Claviers et guitares s'enflamment sur une cadence endiablée qui pousse
le chant de Lina, propulsé et boosté par des choeurs en whooo haut.
Au final, le morceau s'achève, en contrepied, sur des claviers solennels. Tube en puissance!
'Sky beneath our feet' ouvre au synthé à accélération stroboscopique.
Lina embarque rapidement un clavier sombre et répétitif avec une
batterie à l'identique, puis une basse vibrante.
Le rythme ne faiblit pas et l'instrumentation accueille une guitare
cyclique. Parfois les couches synthétiques se répandent comme les ondes
provoquées par un caillou dans l'eau.
Après un break, la dernière minute laisse claviers vrombissants, puis
bouillonnants, rejoints quelques instants par des guitares énervées,
s'engouffrer dans un sillon psychédélique conclu par r2-d2.
L'intro humanoïde de 'Call me' m'évoque 'Nightcall' de STAVINSKI comme
un écho, constaté dans le texte 'My cyber life is gettin’ very boring
and I realise I don’t know most of my friends'
La tendance électro mid-tempo se confirme, sans même envisager une
accélération, malgré les 'Hurry up' insistants... tout juste une
élévation au bout du rouleau.
Un pont, très court, fait un clin d'oeil à Cindy Lauper. Tout ça plane bien loin de l'urgence de Blondie.
Lina s'impatiente pourtant, sans jamais obtenir la satisfaction du coup de fil attendu.
'Nothing inbetween' pétille comme une boisson sucrée et tonique, sans aucun doute (No Doubt).
Un leitmoviv hurleur au clavier relance régulièrement la composition sautillante.
De temps en temps, la voix doublée et des traces de guitare donnent de l'ampleur au caractère dominant des claviers.
'I choose' repose après toute cette dépense d'énergie. Elle déroule à la fois sobre et pleine d'emphase.
Lina libère quelques vocalises avant la fin de ce morceau, interlude assez court.
'About us' envahit le cerveau à la manière d'un tube disco des années 80.
Certains échanges avec les choeurs féminins fleurent bon le Lauper (et un zeste du King of pop, en brefs instants).
Les paroles incitent au réveil et y parviennent sans difficulté, on a juste envie de suivre....
2 couches synthétiques inaugurales se recouvrent, d'une part, un fond
épais et rectiligne et d'autre part, quelques notes plus légères,
d'abord bordées d'un whoooohohohoh choriste puis les vocaux posés et
superposés de Lina.
Pulsée plus que rythmée, la compo, mélancolique, avance, monotone, et
rencontre de rares percussions, la première vraie frappe intervenant à
2'41 chrono.
'Relentless love' s'achève comme un choeur (coeur) plaqué puis déformé en 'fade to grey'.
Une longue séquence au clavier suit alors et conduit, crescendo, vers la
lumière aveuglante... un morceau caché, euphorique nous tenant en
haleine, les 2 dernières minutes avec la voix de Lina tendue et des
choeurs angéliques, lyriques et volcaniques.
Soudain s'arrête brutalement l'inachevé trop réduit, nous laissant sans
voix... 'Promise you won't tell' Quel final époustouflant!
Ici, la majorité des titres tient en 3 minutes radiophoniques (excepté, 'Sky beneath our feet' et le coda).
La musique canon de Lina et ses lions provoque le même effet que les endorphines. Attention à l'accoutumance!
La spontanéité facilite une accroche instantanée. Dans une ambiance
pleine d'hédonisme, on perçoit l'inassouvi et la gourmandise.
Lina, l'extravertie, suit sa propre ligne directrice avec brio, brillance et sans barrières... vers l'inaltérable.
Les coups de coeur :
1.This Fire
2.Physical Space
3.Queen For A Night
4.Worth The Wait
5.Sky Beneath Our Feet
6.Call Me
7.Nothing Inbetween
8.I Choose
9.About Us
10.Relentless Love
Composé par Lina Lane
Co-écrit par Lina Lane et Lee Feltham
Produit par Lee Feltham
Lina, Chant, basse
Lee, multi instruments
Live
Ash, guitare
Abbi, batterie
Megan, Choeurs