Album - Lost - Dead Atlantic
Zombie Shark Records
NoPo
DEAD ATLANTIC Lost 2021
Après un debut album indépendant 'I am the wolf', bien mordant, sorti en
2017, les métalleux de Baltimore savent où ils vont. Ils publient un
'Lost' bien déboulonné mais pas déboussolé.
Ils sont 5 au-delà de l'Atlantique, motivés comme jamais à nous déboucher les esgourdes :
Alex Lupin - vocals
Sean Atlantic (Underwood) - guitar / vocals / keys
Mike Stearns - guitar
Greg Cook - bass
Parker Yowell - drums
Vous voulez du death? Y'en a! Vous voulez du Nu-metal? Y'en a! Vous voulez du trash? Y'en a! Vous voulez du metalcore? Y'en a!
Vous avez peur du gloubi boulga? Non, non, miam miam! Melodic Thrashcore qu'ils appellent ça!
Séparés, alternés, mélangés, dosés, les ingrédients, croquants sous la
dent, donnent un goût fortement épicé et la recette reste digestive.
L'album s'avale en équilibrant les titres de 3 et 4 minutes, 2 d'entre eux se permettent de flirter avec les 5 minutes.
La pochette diffuse une atmosphère très cinématographique.
Une ville sombre, humide et pas très accueillante, miroite sur des pavés.
Sous un éclairage blafard, l'ombre d'un enfant à casquette et sac à dos, attire l'attention.
Sa bicyclette appuyée contre un lampadaire, pas de gps, il semble consulter son plan papier. Le mot 'Lost' accroche ses jambes.
Le nom du groupe, légèrement penché, s'agrippe à un logo en pyramide inversée.
Qui dans le rôle de la 'Victim'? La guitare, presque japonisante,
flamboie d'entrée. La double-pédale frappe telle une mitraillette.
Alex (le méchant?) hurle sous les riffs tranchants en dérapages contrôlés, , même pas mal!
Des voix plus posées lui répondent (les gentilles victimes?). A la fin, c'est le méchant qui gagne!
Rien ne s'arrange avec un 'Shock Trauma' juste derrière. Le riff file à la vitesse de la lumière.
Les growls sont pas drôles, des choeurs essaient de les alléger... peine perdue, Alex ne lâche rien!
Les guitares passent par tous les états, lourdes, acérées, brutales, solides, à l'unisson ou en solo...
'Isolator' agit comme 'Terminator' 'Predator' 'Exterminator', une déflagration.
La composition déboule au rouleau compresseur.
Dans des couloirs, des voix perdues, en folie essaient de s'enfuir en canons multi directionnels.
Alex, l'écorché, ne connait qu'une direction : tout droit! Son chant s'éteint dans un souffle...
'Lost in the deadlight' change l'ambiance proche du graphique de la couverture.
Un riff aérien et accrocheur entre dans un champ réverbéré avant d'être encouragé par la grosse caisse.
Les voix électrafiquées annoncent alors le titre. Guitares, basse,
batterie consolident une colonne vertébrale inébranlable, que le riff
peut secouer à coeur joie.
Cette fois, le chant death se marrie au chant clair produisant un effet idéal pour un single.
Le morceau joue avec un son lumineux couplé à des textes sombres dans la tradition métal 'Live Hard Live fast Die young'.
'Lessons in betrayal' déroule dans la même verve sous des wohooo éclairés.
La voix death assure des couplets musclés pendant que des choeurs mélodieux enchaînent sur un rythme à rebonds explosifs.
De la guitare lead éblouissante, giclent des riffs en éruption qui font saliver les oreilles.
Un riff accablant dans une cadence lointaine ouvre 'Shapeshifter'.
Un passage central alterne cymbales fouettées autant que cordes
développant un tempo profondément pesant augmenté par le chant guttural.
La batterie ne s'en contente pas et accélère à la double-pédale.
Les voix claires se font entendre, par instants, plus présentes entre le solo de guitare et le final en sentence.
Un espèce de cri délirant incite la voix écorchée à prendre le contrôle.
Dans 'A Life Re-Animated' presque à rallonges, on retrouve cette
alternance avec des choeurs synthétiques, cette fois léchés par des
claviers mélodieux.
Les riffs sonnent toujours aussi lyriques voire maideniens et très attractifs, tout autant à travers le solo.
'And The Path Will Lead Home' offre un passage, en clair obscur, presque sabbathien, pour introduire 'Burial Atlas'.
Quelques touches scintillantes au clavier parsèment le trajet de-ci de-là mais les guitares agressives restent reines.
Ici, aucune voix claire n'a droit au chapitre, la dureté d'Alex prédomine la piste chaotique.
3 minutes suffisent à 'Falling into the grave', bienvenue! A l'inverse,
cette fois, claviers riches et voix aériennes entrent dans le champ
auditif et pourtant 2 guitares vigoureuses s'entredéchirent.
Rapide, le morceau, à influence metalcore, saisit la moelle épinière et
ne la lâche plus jusqu'au bout, d'autant qu'un clip gore (réalisé par
Jared Bell) s'amuse à serrer les tripes (et pas que) un peu plus fort!
'The Fog That Surrounds Me' continue dans la même veine, une chance? Au
milieu du brouillard, les guitares lèvent les harmoniques comme des baïonnettes.
Accompagné de Andrew Meisenheimer (THE ARCHAIC EPIDEMIC), à la gratte
(une de plus), Alex crache son venin ou vomit son 4 heures.
Sa voix invective parfois celles, décalées, des diablotins qui, ailleurs, donnent raison à l'aboyeur et le suivent.
Les guitares découpent, tranchent, hachent dans tous les quartiers.
Les claviers essaient de recoller les morceaux alors que la voix brute les dévore.
Puissant, vif, l'album ne faiblit jamais.
Dès l'entame, on connaît la direction et 'Lost' ne se perd pas, en gardant le cap jusqu'à la dernière note.
Tracklisting:
01-Victim
02-Shock Trauma
03-Isolator
04-Lost In The Deadlights
05-Lessons In Betrayal
06-Shapeshifter
07-A Life Re-Animated
08-And The Path Will Lead Home
09-Burial Atlas
10-Falling Into The Grave
11-The Fog That Surrounds Me (Featuring – Andrew Meisenheimer)
produit par Sean Underwood et Parker Yowell chez Fatemaker Recording Co. & Parkolepsy Productions