samedi 31 décembre 2022

Album - "Spider Legs" by Muddy What?

 Album -  "Spider Legs" by Muddy What?

 Howlin' Who Records

NoPo

 MUDDY WHAT? Spider legs 2022

En 2018, ils sont partis du Mississippi, en provenance d'Allemagne (Munich et Nuremberg).
2018 Gone From Mississippi
2019 Dancing In The Halls
2020 Blues For You - Live

Chez eux, du blues du Delta, y'en a, de la ballade chamboulante, y'en a, du bluegrass, y'en a, de l'acoustique, de l'électrique guitares et mandoline y'en a! Imprégnés, ils maitrisent tout.
Ah, j'oubliais... ils sont 3 dont un frère et une soeur, soliste à cordes en chef!
Fabian Spang -  vocals, rhythm guitar
Ina Spang - lead guitar, mandolin
Michi Lang -  bass, drums

Le trio se rencontre fin 2005 (le frère et la soeur se connaissaient déjà je crois), à Schwabach, près de Nuremberg.
Michi à propos de leur prof de musique : "Il a eu l'idée de faire un CD de blues de Noël. Et puis j'y suis allé et c'est là que j'ai vu Ina et Fabi pour la première fois."

La fille, elle ne fait pas que gratter (même si çà lui porte chance), elle dessine aussi l'artwork (aux formes de son avenir?). Voici 'Spider legs'.
Ici, tout a l'air radieux tel les rayons dardés par une espèce d'arc-en-ciel. Les couleurs douces, allant du orange au rouge en passant par le rose, rencontrent le bleu et le gris.
Parmi ces formes en cônes, s'accrochent des feuilles aux dessins rappelant les arabesques au spirographe.
Les identifications du groupe et du disque s'insèrent, en écriture manuscrite, côte à côte dans 2 rayons coniques.

Ce 4è album contient, pour la 1ère fois, uniquement des compositions propres... Il faut dire que les précédentes paraissent déjà sales tant elles ont été interprétées auparavant.
Les musiciens sont, effectivement, d'abord des amoureux du blues et récompensés à ce titre :
Winner of the German Blues Challenge 2021
Finalist European Blues Challenge 2022
Semi-finalist International Blues challenge 2022


Les Muddy (blues) débarquent sur ma platine ,sans crier gare, avec 'Dead cigars' et je me laisse, de suite, envahir par ce frisson bien connu (même si parfois, the thrill is gone).
Ce blues sombre et profond déroule sur un rythme répétitif en boucle.
La frisée tient la gratte qui griffonne toute l'histoire dans les boucles de sa chevelure, une Rickenbacker à 12 cordes, il parait.
"Quand je suis entré dans ta chambre hier soir, ça sentait comme un million de cigares morts", un truc tordu forcément.
Le chant plaintif de Fabian, s'élève, fragile, avec des cassures dans la voix. La fratrie Spang sait toucher les cordes sensibles.

Le finger picking agile égrène des arpèges sur le dos des instruments dont la mandoline qui ensorcelle par ses tremolos. Les notes tremblantes escaladent, vibrent, vivent.
La cadence reste discrètement marquée par des frappes légères, la basse les arrondissant. "Much too loud'? Pas du tout, la délicatesse donne de la brillance et déclenche l'envie de valser.

'Spider legs' le morceau titre se traine le long des grandes étendues des affres de la vie. Un classique, étiré et plein d'émotions.
L'histoire d'un violoniste dont la dextérité fait penser aux mouvements de pattes d'araignée, un truc mystique.
On se sent bercé par un flux et reflux.
Le solo s'engouffre d'abord en wah-wah et s'envole pareil une abeille passant de fleur en fleur.

La mandoline, appliquée au bluegrass, fait son show devant la basse en ronds de jambe. Fabian pousse des cris de cowboy au milieu du troupeau, pas d'autre chant ici.
Avec 'Muddy's joy', on pense au tumultueux banjo de 'Délivrance' et la descente de la rivière dans le film.

'All Your Troubles' tu les laisses s'envoler avec cette frêle mélopée bluesy.
Les 2 guitares se croisent, accords à la rythmique, toucher céleste sur les cordes de la lead. Le son qui en est tiré est d'une fluidité...
La batterie démarrée sur le cercle met du temps à gonfler avec la basse.
Le solo de guitare, tournoyant, se prolonge magnifiquement en enveloppant la voix puis en finissant seul tout en finesse.

Le rythme, assez rapide, de 'Can't tell a lie' reste d'un grand classique blues mais le duo, mandoline en staccato et accords de guitare battue, fait toute la différence.
Les vocaux, tremblotants et légèrement nasillards, donnent l'impression de pousser la caravane vers le grand ouest, portée par le trémolo de la mandoline.

'Bassman' donne l'occasion à Michi d'improviser à la basse devant la guitare rythmique sobre.
Plus loin, la musique s'étoffe et construit une ambiance de grands espaces avec l'arrivée d'une mandoline trépidante et l'accélération de la cadence.

'What Would I Do', sautillant, laisse la mandoline folk sculpter une rythmique d'orfèvre.

'Ina's boogie' fait tricoter du pied, au cas où on ne saurait pas ce qu'est le boogie. Un pur instrumental excitant et presque frénétique par instants.
Deux guitares électriques, virevoltantes, s'enchevêtrent, se croisent, jouent à wah-wah, à cache-cache et à qui mieux-mieux. La basse s'en amuse, restant en retrait, avec une batterie ronronnante.


Le groupe ne se laisse pas brider ni enfermer dans une case, d'ailleurs 'Muddy what?' montre leur indépendance d'interprétation musicale peu classique.
La spontanéité reste un fil conducteur de leur musique, si rafraichissante et comme le rappelle Fabian, 'Tu ne choisis pas le blues, c'est le blues qui te choisit!'.



Tracklisting
1 Dead Cigars
2 Much Too Loud
3 Spider Legs
4 Muddy's Joy
5 All Your Troubles
6 Can't Tell A Lie
7 Bassman
8 What Would I Do
9 Ina's Boogie
enregistré à Hipolstein (Allemagne) dans la salle Kreuzwirtskeller (transformée en studio pendant le Covid).
Artwork by Ina

 

dimanche 25 décembre 2022

EP - Red Earth by Lisa Oribasi

 EP - Red Earth by Lisa Oribasi


self recorded

michel 

 

Lisa Oribasi naît en Suisse ( région de Fribourg)  en 1994 , toute gosse elle emprunte la guitare de maman, apprend à en jouer et chante.

Le virus a pris possession de son corps et de son âme, elle se lance dans la compétition,  participe à "Stimmwunder", un Star Academy régional. A Zurich on lui propose d'enregistrer une demo 5 titres, des reprises, ensuite  elle assure les backings pour Florian Ast, une star pop chez les Helvètes, pour parfaire sa maîtrise vocale et son anglais, elle prend la direction de L A et  participe à plusieurs Open Mic.

Revenue dans ses Alpes, elle prend part  à The Voice of Switzerland, impressionne avec une version venant des tripes de «Crazy/Rolling In The Deep».

 Pas de bol, peu après, elle se tape une mononucléose qui l'oblige à prendre du recul.

Elle n'a pas abandonné son rêve, entre au BIMM à Londres, et retrouve sa voix,  qui lui permet de cartonner avec le titre ' Memories' utilisé pur une pub.

Après avoir collaboré avec succès  avec le groupe Pegasus , elle décide de voler de ses propres ailes et sort le single ' Mustard Yellow', un titre qui ouvrira son debut EP ( Red Earth), qui nous occupe.

 RED EARTH

1. Mustard Yellow
2. Bubbles
3. Red Earth
4. Yucca
5. Water Queen

Al the songs were recorded by Lisa, she played all the instruments. 

La photo de la pochette est signée  Nicole Roetheli, une photographe globetrotter ayant déjà collaboré avec le groupe Pegasus.

Le cliché, montrant une Lisa inspirée , contemplant d'un air fasciné un oiseau, ou un papillon, invisible,  dans un décor végétal luxuriant, est insérée dans un un cadre sur lequel le titre de l'album et le nom de l'interprète s'alignent, horizontalement dans le bord supérieur pour Red Earth,  et en écriture plus souple dans le  coin  droit du bord inférieur pour Lisa Oribasi.


Yellow est une couleur appréciée par les chanteurs, Coldplay en a fait un tube, les Beatles ont embarqué dans le sous marin jaune d'un mec farfelu, Donovan aimait le jaune du safran , ah non , en fait, sa copine se nommait Saffron, Christie se baignait dans un fleuve jaune, Lisa s'en tient à la couleur moutarde.

Sur fond folky/jazz/world, elle nous concocte une petite perle à moitié slammée.

La basse, bien ronde, s'enroule autour d'une instrumentation variée,  petite guitare frivole, percussions noires, kalimba et puis vient la voix, douce comme la caresse d'une brise irisant une mer étale.

Si un jour tu te tapes le Metropolitan Museum of Art de New- York, va jeter un oeil à la toile 'La Mer Calme' de Gustave Courbet, tu penseras à Lisa Oribasi.

' Bubbles',  la suivante,  pétille, quoi de plus normal, et pourtant on flaire comme un brin de mélancolie dans le chant.

Chant aérien, handclaps, sonorités végétales, certains n'hésitent pas à qualifier la jeune personne de Fribourg de néo-hippie.

Difficile de parler de Summer of Love en ces temps troubles, mais la fraîcheur de ton  et l'impression d'insouciance due  à instrumentation tissée par l'artiste, tentent à donner raison à ces analystes.

Chacun des titres de l'EP est associé à une couleur, la terre est rouge, ....and the 'Red Earth' burns her delicate feet... , car c'est pieds nus qu'elle évolue sur notre planète tout en chantant les vaches qui se désaltèrent  ou  en pensant au roi de la jungle, à la Polynésie,  au monde végétal, et peut-être aux poètes  glorifiant la nature: John Keats, William Blake ou Ezra Pound.

Ici encore l'accompagnement sonore ( guitare acoustique, kalimba , handpan, éléments électroniques discrets )  colore la mélodie  de teintes exotiques, sans virer à la caricature.

La voix, vaporeuse,   est mise en boucle, ce qui étoffe esthétiquement la composition. 

Si Dick Annegarn chantait son géranium, pourquoi Lisa Oribasi ne pourrait-elle pas chanter son 'Yucca' ?

Toutes les couleurs de l'arc -en-ciel et leurs nuances multiples défilent dans ce titre radieux et optimiste, la voix glisse harmonieusement sur des rythmes virevoltants et badins, susceptibles de redonner le sourire au plus sombre nosophobe.

Après la séquence de bodypainting,  vient ' Water Queen', qui évoque le travail de tUnE-yArDs ou du belge Témé Tan

Cet hymne à la féminité serpente  au rythme de la rivière, tantôt tourmentée, tantôt sinueuse, les percussions africaines, omniprésentes, accompagnent le voyage de la divinité marine, tandis que Lisa débite son texte de manière saccadée.

Cinq titres , à peine quinze minutes de musique, mais on peut affirmer sans crainte que Lisa Oribasi ne compte pas en rester là et que, dans pas longtemps, ce talent éclatera à la face de la sphère musicale. 


En conclusion, on  partage un de ses messages: " Music truly heals & I love creating sound for YOU".

 

 

 

 



 

samedi 24 décembre 2022

Album - LUX the band - Gravity

 Album - LUX the band - Gravity

 Inouïe Distribution

NoPo 

LUX THE BAND Gravity 2022


Angela et Sylvain se rencontrent dans un magasin de guitares, un bon signe et ils commencent à entendre une petite musique.
En duo à partir de 2014 puis sous le nom de LUX, ils sortent "Super 8" en 2017.
Leur style? Ils le nomment le velvet rock, plus pour l'aspect chatoyant que pour l'underground.
Un mélange folk rock avec une pointe de pop dans une ambiance rappelant certains quartiers de New-York, ville d'origine de la chanteuse Angela Randall (rien à voir avec Josh 'Au nom de la loi'-'Wanted: Dead or Alive'-) et aussi Paris où ils se sont installés avec Sylvain Laforge, le guitariste (rien à voir avec le métal).
Et Gravity, what else?
Angela : "Il y a la force qui nous lie au sol et la gravité car cet album n’est pas constitué de chansons pour la plage."
Les musiciens disposaient d'une liste élargie de morceaux, un luxe! Le parti pris a été d'éviter de se répéter et d'être trop long.

Pour compléter le band :
Amaury Blanchard (le 'charbonneux') à la batterie (De Palmas et Renaud),
Julien Boisseau (le fidèle) à la basse (Jesus Volt et Kaz Hawkins).

La pochette, au grain épais noir et blanc, met à l'honneur un toutou aux mêmes teintes (baignant tranquillement ses pattes dans l'océan à peine ridé), sa tête tournée vers le large.
Quelques nuages blancs inoffensifs au fond, soulignent le titre de l'album. La signature 'LUX' 'The band' se case dans le coin bas gauche.

On pique une tête?

Elliott Smith écrit "Son Of Sam"(surnom célèbre tueur en série David Berkowitz à New York dans les années 70), Angela y ajoute un "A", ah?
Oui, pour dénoncer le risque de répétition de ce drame.
L'entrée en matière accroche aussitôt dans un bon vieux rock à l'américaine.
Sur des guitares nerveuses, le chant s'élève, impétueux, insistant sur le fait que vie et mort s'entrelacent. 2 guitares mènent, l'une étant plus branchée que l'autre.
La batterie distribue des baffes aux cymbales, la basse roulante enveloppe les grattes.

Place à 'The actor' au bel arpège acoustique sur une cadence régulière.
On pense à R.E.M, en remplaçant Michael Stipe par une voix haute et sereine (ne vois-tu rien venir? Non, c'est calme!).
Les instruments jouent dans une belle entente mais les guitares règnent sur cet album, le solo saignant le confirme spontanément.
'Instant karma’s letting you down' annoncerait l'arrivée prochaine de l'esprit d'un Beatles?

Combien de guitares sur 'Gravity'. L'harmonie des 2 voix continuellement ensemble (Sylvain pour la mâle) emporte une mélodie rêveuse et flottante ancrée dans les 60's 70's.
On peut y entendre du Fleetwood Mac. Aucune fioriture même dans le solo ultra court, que du raffiné enveloppant!

Un riff discret pose des bases rectilignes sur cette composition sans heurt. 'The Ballad Of John' (pour Yoko, on repassera) remonte la vie (l'instant karma) de l'ex. Beatles, si important pour la chanteuse.
Par instants, la voix de Sylvain vient se joindre à celle d'Angela, d'une implication aussi intense que Grace Slick (Jefferson Airplane).

Après celle de John, ils balancent une ballade, une vraie. Oui, 'Jailor' possède des faux airs de Tom Petty avec ses guitares multiples et gracieuses sur lesquelles dansent les textes en valse hésitation.
"I don’t know, which way to go Don’t yet know, the better way I just know that life is getting small The feathers in my wings instead of flying make me fall"
Les 6 cordes de la sèche, folky, mouillent le maillot du duvet. La voix d'Angela, angélique, se dédouble, fricotant parfois avec celle de Sylvain dans de superbes harmonies.

Un rythme cogné soutient le riff accrocheur à la guitare arachnéenne.
On a l'impression de déjà connaitre 'Chemical Love' tellement ancré dans les classiques américains qu'on peut le chanter à tue-tête.
Angela s'y applique d'ailleurs, avec vigueur et épaisseur rejointe par des chœurs émoustillés. Le solo de guitare frise le hard rock, aux racines blues cependant.

On bascule du gros rock au doux folk d''Around the sun' aux accents 60's incroyables avec, parfois, 2 voix mêlées magnifiquement aux senteurs Laurel Canyon (havre de musique pour hippies à Los Angeles).
Les harmonies pénètrent aussi les accords de guitares qu'on ne compte plus (4 instruments il parait!). Lorsqu'elle intervient seule, Angela le fait avec légèreté et retenue.
N'oublions pas le contenu des textes d'une belle poésie :
"As the sea would be sad without the shore
As the North needs the South to stay on course
All I need is the murmur, the whispered words
As I turn around the sun"


La marque d'Amaury, ce sont ses coups profonds et d'une régularité structurante. La basse vient lui apporter main forte. Une rythmique distinguée si rassurante que les guitares viennent broder!
'Lullaby' peut s'envoler dans la voix d'Angela et le groove de Sylvain. Le solo, bref, glisse entre puissance et brillance.

Ouverture de 'The score' un rock stonien au possible! Le riff, aussi sobre que sidérant, emporte tout avec lui, d'autant que les cymbales viennent y poser des accents circonflexes.
La grande classe jusqu'au solo d'une finesse maitrisée du bout des doigts. La voix d'Angela possède un grain particulier, vibrant et attachant.
Les chœurs pléthoriques, au bout du compte, finissent en beauté. Des paroles sur les conseils de famille (la faamille, avec l'accent de banlieue), des leçons à suivre ... ou pas.

Un constat plus qu'une question :'Did You Hear They're Talking About the End of the World Again' (d'ailleurs, il n'y a pas de point d'interrogation).
Ecrite dès 2019, cette chanson tristounette nous incite à suivre un cortège pas très rassuré mais la guitare électrique, lumineuse, lance une pluie d'étoiles filantes.
Les lignes vocales, fragiles, poétiques, pleines de relief en présence des chœurs, font monter cette douce mélopée.



Grâce, finesse, élégance décrivent la musicalité naturelle (et intérieure) de LUX. On ne se lasse pas de tourner leurs chansons en boucle.
L'association de la voix expressive, à forte personnalité, et des guitares, pleines de variété, impriment un sentiment de plénitude.
Idéal à tout moment de la journée ou de la nuit!



Tracklisting
    1.A Son of Sam 03:29
    2.The Actor 04:22
    3.Gravity 05:40
    4.The Ballad of John 04:10
    5.Jailor 03:43
    6.Chemical Love 03:58
    7.Around the Sun 03:34
    8.Lullaby 03:58
    9.The Score 04:40
    10.Did You Hear They're Talking About the End of the World Again 05:18
mixé et masterisé par Peter Deimel au studio Black Box



jeudi 22 décembre 2022

Harisson Swing au Centre de Congrès, à Saint-Quay-Portrieux, le 20 décembre 2022

Harisson Swing au Centre de Congrès, à Saint-Quay-Portrieux, le 20 décembre 2022
 
michel
 
Pour ne pas déroger aux bonnes habitudes, la ville de Saint-Quay-Portrieux ( merci, Monsieur le Maire) et  l'association "Quand le jazz est là" , responsable du Festival Jazz ô Château, organise un concert de Noël, gratuit, au Centre de Congrès.
L'an dernier, l'extraordinaire Sophia Tahi avait redonné vie à Nina Simone, cette année le choix s'est porté sur le quintet du Morbihan, Harisson Swing, nourri aussi bien au biberon Django Reinhardt, qu'au lait hollandais du Rosenberg Trio, mais pour ne pas trahir la France, ils ne craignent pas de s'abreuver au breuvage jazz/variété de qualité ( tu entends Claude Nougaro ou Dany Brillant), ils ne dédaignent pas la musique balkanique ou le festif made in France, style Sidi Wacho , Les P'tits Yeux, Les Barbeaux,..., de temps en temps ,  ils placent un message à caractère social ou environnemental dans leur potage  et l'accompagnent de sonorités hip hop.
Bref, il est difficile de les ranger dans une seule case.
Concert annoncé à 19:30', avec madame, nous n'étions pas en avance, on s'installe au moment où le combo entame un premier instrumental, ' La Petite', extrait de l'EP "In Situ", du swing musette, sans accordéon, Yvette.
D'emblée, t'as reconnu la patte du guitariste au jeu flamboyant, l'homme au chapeau, Alban Schäfer, le briochin, qui s'ébat au sein de moult formations (  Elefante, Roda de Choro,  Choro de Conzinha....)  on ne cite pas les groupes défunts, mais quand il s'ennuie,  il se produit en  jam au Rooftop au Légué.
La dernière fois que l'as croisé, il dialoguait en musique  avec le flûtiste/batteur Erwan Tassel.
 Les autres exécutants ont pour nom: Maël Dagorne ( chant, saxophones, guitare) , on peut le considérer comme la tête pensante de l'équipe, on te signale qu'avant d'opter pour le label Harisson Swing,  la team se nommait Maëlito.
Pierre-Olivier Cochet  manie contrebasse et basse, il assure les choeurs, comme tous ses copains, il s'amuse aussi chez Les Mauvaises Graines ou TamaSira, e a.
Brieuc Largy, le pote de Maël, joue  de la guitare, s'il pompe beaucoup, il lui arrive tout de même de placer quelques envolées lyriques.
Et à la batterie, un petit nouveau, Oscar Mannoni, le Sarde, monte pour la première fois sur scène avec les gars du Morbihan, sinon il tient les baguettes chez le Balkanik Projekt , des gens qui ne sont pas originaires de Levallois-Perret et qui ne passent pas leurs congés à la Santé.
Discographie: deux albums, un EP, un troisième album est prêt, il doit sortir, un jour!

Pour la mise en route, ils étaient trois à la guitare, pour 'Le ton du thon' , un swing bonite fort apprécié à Douarnenez, où on bouffe des sardines, Maël a ramassé un sax et pousse la chansonnette.
Les arrangements sont subtils, le poisson rouge, celui du port de Saint-Quay, pas celui du bocal, applaudit, ta femme, aussi.
En fin de tirade,  Pierre-Olivier, qui n'avait pas de filet de pêche mais un bel archet, l'a utilisé pour caresser sa contrebasse, le thon a regagné sa conserve, Harisson Swing a embrayé sur 'Meadows Swing, catalogué swing de papa.
Cette musette paisible n'a pas fait tourner le lait des vaches, Manet qui peignait son déjeuner sur l'herbe, a déposé palette et pinceaux pour écouter la valse, en sifflotant.
'Miss Melody' in English, est capable de te transformer en Fred Astaire, tandis qu'Alban mitraille sans répit, que Saint-Quay bat des mains et que des fingersnaps coquins rythment la mélodie.
Tu dis, Serge?
Non, c'était pas Melody Nelson, c'était une autre nana!
On avait mentionné les broers Rosenberg, ' Bossa Dorado' est à leur répertoire, les gens de Vannes comptent l'intégrer sur leur prochain disque.
Flawless guitar playing, signale un pas d'ici, qui s'y connait!
Et comme, Brieuc s'avise de rivaliser avec Alban, on mettra guitar playing au pluriel.
 ' Bivouak' est le morceau donnant son titre au second album, ce swing nomade à écouter au clair de lune, tandis que les dromadaires se reposent, vire subitement chant breton/gitan,  tagada tsouin tsouin, voilà ' Gypsy',  pour les  amateurs de yaourt bulgare et de fleurs des champs.
Décidément, ces gamins sont imprévisibles.
Qui voilà?
' Betty Boop',   mon coeur fait bang bang et elle répond poupoupidou!
Je craque!
Tout n'est pas toujours rose, la page blanche lui refile le vertige, ' J'en ai marre ' qu'il dit  en mode Dany Brillant, pendant que les guitares canardent.
La suivante s'entend sur l'EP ' In Situ', confectionné pendant le repos forcé, tu lis confinement, voici ' Mr Dupond'.
Chez les Rosbifs, c'est Mr Smith, en France,  Monsieur Dugland a un  nom: Dupond, il est légèrement xénophobe, macho, râleur, intolérant, bref t'as vu le film 'Dupont Lajoie", ça peut dégénérer!
Après ce titre caustique, vient ' Colère' pour lequel Alban et Pierre-Oliver passe à l'électricité.
Un brin de rap, normal vu le titre, pour achever le premier set.

Pause buvette , histoire de  deviser avec les nombreux bénévoles de Jazz ô Château et retour en salle pour la seconde mi-temps, sifflée par Szymon Marciniak, qui n'a pas fait l'unanimité chez  Georgette , la tenancière du  bistro de ton village.
 
Comme au début du match, la reprise se fait avec un instrumental, à consommer avec modération, ' Chouquette'.
Quelle idée, avance Esmée.
Nous étions à Lorient, notre local de répétition était situé à côté d'un Lidl  qui vendait la douzaine de chouquettes pour 89 cents, d'où le titre.
Vais faire écouter ça à Wim Hombergen, qui pratiquait un Western Swing fringant avec Feather Broom.
' Nouchgan' , un titre des débuts,  succède  au swing pâtissier.
Même esprit, même dextérité!
Et si on passait à une valse transalpine ' Ultimo Giorno', le  Festival della canzone italiana di Sanremo a pris note de leur candidature,  si Måneskin  a triomphé en 2021,  pourquoi pas Harisson Swing?
Après avoir débité  quelques inepties, histoire d'amuser le peuple, le quintet propose   ' Roi Louis', leur version de ' I wanna be like you' , tiré de la bande son de ' Jungle Book' .
Louis Prima a dansé avec les singes, Charlton Heston a bu un daiquiri.
Fondu enchaîné, sans quitter le zoo, ' A mon sens' , là où hip hop et swing  se croisent,... every day I feel like a jukebox.... du coup les Rubettes y vont d'un joyeux ' Juke Box Jive',  c'était  une danse non prévue au catalogue.
' Gladiatores' , un mix de hip hop et de funk, dépeint une certaine France.
Un fameux exercice de gymnastique vocale pour un texte engagé , à introduire dans la playlist des grévistes ou des insoumis.
On termine le concert par ' Vivre ensemble ou mourir', une farandole klezmer philosophique.

Voilà, Harisson Swing se barre mais le bar est ouvert.
Pas de blagues, les gars, revenez.
12 secondes plus tard, ils  reprennent place pour nous balancer le slow blues,  aux senteurs Gainsbourg ou Sanseverino,  ' In Situ' suivi par ' Terrain Vague' qui,  sur l'album,  est introduit par l' inimitable Jean Gabin. 
Politiquement incorrect,  ce titre festif,  dans lequel ils ont introduit un mouvement de la Danse du Sabre  d'Aram Khatchatourian,  achève un concert ayant tenu le public en haleine.
 
 
 
On peut déjà annoncer  que le prochain festival Jazz ô Château se déroulera du 22 ou 30 avril 2023. 
 
 
 
 

 
 
  

 

Album - One More Dance - One Rusty Band

 Album - One More Dance - One Rusty Band

 auto-produit

NoPo 


ONE RUSTY BAND One more dance 2022


Du blues rock assaisonné aux claquettes, fallait oser! Je dirais même plus, faut le voir pour le croire!
Pour expliquer l'élaboration de ce garage blues, commençons d'abord par un bref moment d'histoire...
Après avoir découvert une guitare cigar box chez son père musicien, Greg Garghentini construit la sienne puis une guitare radiateur (la taille au dessus) à partir d'un vieux chauffage.
Tant qu'à être original, voir farfelu, il branche un vieux téléphone à fil sur un ampli guitare si si et... Bienvenu au DIY comme le disait Pete Gab (déjà en 1978)!
Léa Barbier fait très tôt du cirque puis se met, plus tard, aux claquettes... le pied pour la rythmique non? Histoire d'équilibrer, elle tape de temps à autre sur une cymbale ou un tom, voir elle révise ses exercices circassiens.
Pour compléter, Greg, l'homme orchestre, lui aussi ayant 2 pieds, l'un à l'arrière lui sert à frapper le cajon sur lequel il est assis (effet grosse caisse), l'autre devant à actionner une seconde pédale sur la caisse claire.
C'est clair ou vous voulez une photo? Quand il s'ennuie, il joue aussi de l'harmonica, ça, normal pour du blues!
Manque plus qu'un peu d'huile, des compos bien rouillées font l'affaire. Vu que le gars a une voix bien grasse, ça glisse dessus comme dans un moteur.
C'est le principe de l'arbre à cames, lorsque vous y goutez, difficile de décrocher sauf que Greg, il a le combiné lui, il peut raccrocher!
Et comme l'huile moteur, ça salit, Léa met son bavoir métallique (washboard) et frotte dessus pour le lavage avec ses gants de crin ad hoc. Un capitaine, ça marche à la baguette!

Cette idée, disjonctée, germe, en 2015 à Genève, alors que Greg a monté son studio d'enregistrement.
Les claquettes acrobatiques? "Nous préférons le terme de Rhythm’n foot car nous les intégrons à notre musique plus comme un instrument de percussion que pour le côté danse utilisé traditionnellement".
Ils déménagent alors à Toulouse, ils se rebaptisent Lea Jumping et Rusty Greg en 2019 et sortent leur 1er album ‘Voodoo Queen’.
Un spectacle, foot de rue, au départ qui finit par monter sur scène.

La recette donne un blues rêche et endiablé à la Dirty Deep, Left Lane Cruiser ou Catfish.
Sur la jaquette, on retrouve le duo, en sortie de bain (orange et bleue) mais avant la douche, je l'espère, car toujours pas en mode pause.
En plein exercice de danse, les deux se trémoussent (sans la mousse), Greg ayant gardé lunettes noirs et chapeau assorti.

Allez, on compose leur numéro sur le cadran désuet.

'Electric church' plutôt qu'Electric Ladyland (quoique) explose d'entrée et pose des bases élevées d'intensité électrique.
Un hommage à Jimi Hendrix même si le texte 'Let's go be crazy' rappelle 'Let's go crazy' de Prince. Les vocaux passent du velours ou à la râpe à fromage.
Un truc pour lâcher les grappes... de grenades...

Mouvements saccadés sur 'Lose control' (encore un truc pour se lâcher!). Vous êtes sûrs, ils ne sont que 2?
Quelle voix merveilleuse de puissance et de patine! Léa, elle, ne patine pas dans la semoule sur ce rythme béton... Et que dire de Lamin (de rien) sur le clip qui pédale comme un Dieu!

'Why movin on' et tu demandes ça à Léa qui n'arrête pas de gigoter? Le riff (toujours le riff), lui-même, effectue des acrobaties. Au final, les jolis choeurs donnent de la voix.

La suivante se la fait en mode rétro boogie, à contre-courant (mais avec électricité) de cette 'Screen Generation'. Alerte et bouillante, la guitare chauffe et pas que le Marcel!
Eteignez les écrans et bougez!

Faut bien respirer de temps à autres, l'intro d''Evolution' arrive à point nommé... La grosse caisse cogne profondément pendant que le moteur de la gratte ronronne sur le bitume.
On ressent des kilomètres de route défilant sur ce titre. Allez, retour du tonus (Ford Taunus?), on se refait une petite accélération avant d'arriver?

Les claquements collent au palm muting puis on enchaine sur un déboulé torride de corrida donnant des fourmis dans les claquettes.
'Too hot' qu'ils appellent ça, tu m'étonnes! Un ptit échange de politesses puis le solo radiateur s'enflamme (si avec flammes quoi!).

La slide vicieuse monte son bottleneck à la gorge. 'One more dance' ne s'adresse pas qu'à la danse, 'One more drink one more beer one more evening...'.
Et pourquoi pas 'One Bourbon, One Scotch, One Beer' version Thorogood? La spéciale gorge rugueuse!
En fond de bouteille, l'harmonica souffle le chaud sur les braises piétinées par Léa et ses claquettes.

La washboard lâche des graines, les vocaux lâchent leurs grains, 'Elsewhere' suit un courant tempétueux à la gratte qui conduit au refrain à jolie mélodie.
Pourtant, cette chanson, lourde de sens, parle de l’immigration.

'Rage' du riff, vintage rock et légèrement keupon.  

'Still Believe It' sent le blues à plein nez avec sa guitare slide donnant de la dureté à l'intonation. ça traine sa peine mais oui, on y croit encore!

'Boogie Brothers', Un boogie sauce féline à l'honneur du Quo... une compo sur les chats toutes griffes dehors avec un solo furieux qui hérisse leurs poils!

Un blues rock du Bayou 'Raccoon Rock' pour finir . Des ratons laveurs après des chats, ça fait pas bon ménage mais ça déménage!


La partie se jouait en 12, le compte est bon et on a notre compte! Groggy mais contents!
Les hurluberlus assurent incroyablement, ils savent mordre, leur musique a du chien.
Quelle énergie et quelle maitrise dans ce contexte peu confortable! Un vrai ovni construit par de sacrés artistes...


Line Up :
Greg, alias "Rock'n'Roux", (Chant/Guitare),
Léa, alias "Tap'n'Roll", (Claquettes, Percussions, Washboard).


Tracklist :
01. Electric Church
02. Lose Control
03. Why Movin On
04. Screen Generation
05. Evolution
06. Too Hot
07. One More Dance
08. Elsewhere
09. Rage
10. Still Believe It
11. Boogie Brothers
12. Raccoon Rock
composé, enregistré, produit et mixé par One Rusty Band (Home studio)
masterisé par Alexis Bardinet Globe audio

mardi 20 décembre 2022

Paimpol fête Noël: The Turkey Sisters, centre ville, le 17 décembre 2022

Paimpol fête Noël: The Turkey Sisters, centre ville, le 17 décembre 2022

 

michel 

Le shabbat  est le jour de repos assigné au septième jour de la semaine, en principe, car en ce frileux samedi de décembre, ton programme s'avère chargé: footing le matin, déjeuner rapide vers 13h, visite à Paimpol qui fête Noël de manière élastique et, enfin, le concert de Piers Faccini à Saint-Agathon.

En voiture, direction la ville qui a vu naître l'Ogresse de la Goutte d'Or. T'étais pas venu pour te faire étrangler par Jeanne, ni pour patiner,  ni pour faire du trampoline, ce qui t'avait attiré à Paimpol était la perspective d'assister à la prestation des Turkey Sisters.


Arrivé bien en avance, du côté de la Place du Martray, tu avises un attroupement, t'es pas curieux, mais tu aimes savoir, que pasa?

Les badauds s'émerveillent devant quatre créatures féériques déambulant sur la place. Ce sont les Sidhes,  vêtu(e)s d'un habit d'une blancheur lunaire. Deux musiciens, barbus égrènent des notes magiques, l'un pince une harpe, le second,  armé d'un archet, caresse un nyckelharpa d'un autre âge.

Deux fées celtes, au teint aristocratiquement  blafard,  les accompagnent, l'une est perchée sur des échasses, l'autre bat le pavé de ses jolis petits pieds.

L'ensemble est gracieux et enchante petits et grands.

Un coup de chapeau  à la compagnie Tan Elleil,  ayant imaginé ce spectacle allégorique et  onirique . 


Il a fallu intriguer pour savoir où allaient se produire les Turkey Sisters.

Coup de bol, tu tombes sur une dinde habillée de rouge, fumant une Marlboro ou une Gitane ( pas de pub, s v p) près des halles,  ne maniant pas la langue ottomane, tu essaies le vocable roman, pardon, madame Turkey Lurkey, où devez-vous vous produire?

Là-bas, mon bon monsieur, un doigt est pointé en direction de la rue de l'église. 

En pensant au Plastic Ono Band et à sa dinde froide, tu te diriges vers la venelle indiquée.

Cinq minutes plus tard, les trois Turkey Sisters, belles à croquer , ni trop rôties, ni excessivement farcies, ont pris place .

Dans la basse-cour elles sont connues sous leur nom de jeune fille:  Judith, Elie et Gladys.

Judith ( Mathide Le Quellec) est bretonne , le fermier l'a nourrie au kouign-amann,  quand elle ne fait pas la dinde , elle fait du théâtre  ou fait de l'oeil au sexe opposé.

 Gladys ( Mélanie Le Cam) vient de Saint-Nazaire, elle joue la comédie et  chante pour Anisette et les Glaçons et Jaft Punk. 

Elie (  Chloé Spick, sans specks, messieurs les Bee Gees),  venue du Sud Ouest, où on gave oies, dindes et canards en buvant de l'Armagnac, comme ses copines, chante, enchante, monte sur des échasses  ou la joue stand-up comedian.

Bref, t'as compris que leur show risque d'être décalé, voire burlesque.

Dans le dos d'Elie il y a une hotte, elle n'est pas fourrée de centaines de cadeaux, mais Régine  y a attaché des petits papiers, que des spectateurs,  ne mesurant de préférence pas plus que 99 centimètres, viennent cueillir, puis déplier.

Sur chacune de  ces fiches il y a un dessin représentant une chanson.

Allez viens, Alain, prends un billet.

Oh, tu as bien choisi, et c'est parti, après trois notes de melodica,  pour une version a capella, digne des Andrews Sisters, de "Rockin' Around The Christmas Tree".

La plus délurée s'approche dangereusement de ton poupin visage, pas rasé  pour te proposer de valser autour de l'arbre de Noël, t'as pas eu le temps de lui demander son numéro de portable.

Une gamine tire la suivante au sort, ' Jingle Bell Rock'  est superbement rendu en mode  rock / doo wop , ... everybody is dancing and prancing in Jingle Bell Square,  in the frosty air!

Oh, Louisette, t'as tiré la chaussette, ce sera une chanson douce, 'Petit Garçon'.  La version française de 'Old Toy Trains' a été écrite par Graeme Allwright.

Le cantique suivant est une adaptation du ' White Christmas'  d'Irving Berlin, 'Quand j'entends chanter Noël'  ou ' Noël Blanc'  .

Ouf, c'est pas du Tino Rossi ou du Franck Michaël, les bécasses ont la bonne idée de pimenter la rengaine d'une pointe d'humour, pour le plus grand plaisir d'un public séduit par le côté loufoque, les handclaps  et les touches à la fois gospel et doo wop, de l'interprétation.

La petite Manon connaît par coeur les paroles de ' Libérée, Délivrée' , extrait de la bande son de ' La Reine des Neiges' , que les filles transforment en chorégraphie Holiday on Ice.

Après  le tendre  'I'll be home for Christmas'  vient le bilingue ' Vive le Vent'/ ' Jingle Bells' ou quand Dalida rencontre Frank Sinatra,  qu'ils font de la luge et se canardent avec des boules de neige.

Malo, t'as bienfait de choisir le poing levé, car on en a marre de Noël et de toutes ces fadaises, décorer le sapin est une torture, on veut du heavy metal à la messe de minuit et on fera bouffer sa croix de bois au petit chanteur.

Ce chant contestataire a arraché des larmes de joie chez pas mal d'adultes dans l'assistance.

Trop fort, hurle une païenne, lèse-curé, crie une bigote.

On continue avec un morceau pour les sapins morts,  et elles attaquent en mode polyphonies corses une version Ile de Beauté de ' Mon beau sapin'.

Magnifique!

Viens, Sandrine, oh,  ta carte montre des lèvres rouges, tu as tiré le bisou, tu en reçois trois et c'est promis tu pourras choisir une autre fiche, tiens je te refile un chocolat, que je viens de piquer à Elie.

Gladys se tape les   lead vocals pour le naïf   ' Une fleur m'a dit, c'est Noël aujourd'hui' .

Paimpol, la suivante sera  la dernière, comme toutes les rock stars on a un ( mini) stand merchandising, on vend des badges, deux € pièce, quinze € pour deux, ils seront mis en vente après le mash-up, fabriqué en France, sans huile de palme, 426 km d'autonomie,  yaourt  confectionné à la ferme, qui ne produit pas de méthane,  voici une version toute personnelle de ' All I want for Christmas is You' et si vous croyez y avoir entendu ' Voulez-vous coucher avec moi, ce soir', vous ne vous êtes pas trompés.


C'est promis, on ne mangera plus de dindes à Noël , elles sont trop marrantes!





 

 



lundi 19 décembre 2022

Piers Faccini et Genevieve Lamborn à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 17 décembre 2022

 Piers Faccini  et Genevieve Lamborn  à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 17 décembre 2022

 

michel 


Après une après-midi, ensoleillée, passée à Paimpol, où l'on fête Noël depuis une semaine en organisant diverses activités ludiques ( déambulations, concerts, fest-noz, feu d'artifices, contes,  patinoire, carrousel, illuminations,  vin chaud, chocolat , crêpes , ou bulles ...) , et un bref passage à domicile , tu prends la direction de Saint- Agathon pour le dernier événement 2022 à La Grande Ourse.

Une affiche alléchante puisque  Piers Faccini  et Genevieve Lamborn viennent rendre visite à Saint Gwenganton, devenu Saint-Agathon, sans avoir été pape,  mais bien évêque de Vannes.

Il fallait ne pas craindre de croiser des canards sibériens ou des zibelines chagrines  sur la D 86, car le thermomètre était passé sous le zéro fatidique, tous les 300 mères un panneau te signalait ' risque de verglas'.

Ces conditions arctiques n'ont pas empêché le public de se déplacer en masse pour écouter le folksinger de Londres, désormais Cévenol.

Pour le support, Melrose a fait appel à Genevieve Lamborn.

A priori, ce nom ne te disait rien, mais en voyant apparaître l'attrayante et énergique jeune personne et en l'entendant se présenter en français impeccable, émaillé d'un délicieux accent british, tu t'es dit que t'avais déjà croisé cette artiste.

Et effectivement,  Genevieve, la Britannique,  née en Bretagne, est un des cinq éléments  de la fratrie Gad Zukes, un groupe  pop rock  étant déjà passé par La Grande Ourse.

Sur scène, divers instruments: guitares électriques, ukulele, piano électrique, grosse caisse, un micro et un tabouret, sur lequel Genevieve, sans accent, prend place.

Elle saisit une guitare , balance quelques accords secs et d'une voix assurée entame ' Give me a reason' , un folk blues convaincant, que tu rapproches de Miss Alabama, installée en Belgique, B J Scott, ou de Melissa Etheridge,une autre madame n'ayant pas froid aux yeux.

La seconde tirade, le midtempo folky   ' Still need someone', a été composée en pensant aux gens qu'on croise tous les jours.

La guitare au repos, Genevieve se tourne vers le piano  pour interpréter d'une voix profonde  une ballade passionnée  'Everything and more' , avant de ramasser un ukulele et de proposer a happy song with cheerful vibes, 'Technicoloured light', un titre idéal en cette période festive, et ce malgré les vives craintes  concernant d'éventuelles coupures d'électricité.

Retour à  la guitare  pour le catchy ' "Take Me In These Loving Arms"' , wouah,  ces oooh oooh flatteurs et cette petite phrase répétée à l'infini, ...if you love me.. ( c'est certain, il va la prendre dans ses bras), un hit en puissance!

Un second morceau joué au piano, ' For Tonight',  est chanté d'une voix  floutée  et  implorante, il précède le bluesy  'Rock and a hard place'  qui fait appel à la chorale locale pour le refrain.

Saint- Agathon, t'es prévenu, ça va envoyer raide avec la suivante, ' High'.

David, le fils de Johnny, lui a dit, je monte avec toi.

Non, merci, David, pas de violons!

Et c'est avec le poignant ' Mother'  , pas celui de Lennon, que prend fin un concert rayonnant.

Oui, Henri?

Une sacrée voix, une sacrée nana!

Sacré, Henri!

 

Pause, le bar sert de la Distoufer... et puis apparaissent   Piers Faccini and band!

Piers Faccini est tout à la fois, musicien, compositeur, peintre, plasticien et réalisateur de ses propres clips.

Sur scène, on peut voir une de ses créations, qui par un jeu de lumière subtil,  apparaît sur un écran, d'ailleurs, tout le concert baignera dans des tonalités sépia, l'éclairage voilé ne facilitant pas le travail des photographes. 

Piers termine sa tournée 2022 ce soir, en venant présenter son septième album studio, 'Shapes of the Fall', une oeuvre forte,  mariant folk et world music (sonorités du Maghreb , chants napolitains, rythmes africains ou arabo-andalous, blues Touareg , chaâbi, laments du Moyen- Orient, etc..).

Il se place en retrait dans une configuration scénique circulaire et  est accompagné par des virtuoses:  Simone Prattico aux percussions ( Hindi Zahra,  Fredrika Stahl, Rick Margitza,   Marcia Maria,  Makoto Kuriya, e a ), Maëva Le Berre au violoncelle ( Albin de la Simone, JP Nataf, Jacques Higelin, Hubert-Félix Thiéfaine,  AaRON, Nouvelle Vague , e a ) et Malik Ziad à la mandole ( 10 cordes) et au guembri, un instrument bizarre en provenance d'Afrique du Nord, ( il accompagne Maura Guerrera , l'Orchestre National de Barbès ou Vincent Segal) .

Tout ce beau monde participe aux parties vocales.

Trois musiciens en fingersnapping, une guitare jouée à l'économie et un chant caressant, 'They will gather no seed' envoûte d'emblée, tout en introduisant un message , car comme l'indique le titre de l'album, le monde se dirige vers l'effondrement, ... Give me my home back... répète -t-il en fin de morceau.

' Dunya' et ses cordes voluptueuses nous emmènent du côté du Maghreb,  le psaume,  chanté en anglais et en arabe,  fascine et ensorcelle.

 C'est paupières closes que tu écoutes l'envol final du violoncelle, manié avec plein d'esprit par l'élégante Maëva.

Il annonce, ce soir ce n'est pas à un concert que vous allez assister  mais à une invitation au  voyage. Un voyage lumineux pour lequel tu n'as pas besoin de passeport, ni de billet d'avion, tu peux le vivre intérieurement en te laissant bercer par la musique. 

Sur l'album,  Ben Harper participe au titre  ' All aboard'  .

Pas étonnant leur approche musicale est similaire.

Avec du recul, tu penses aussi au ' Graceland' de Paul Simon, un  disque considéré comme le précurseur du mix world / pop music.

' Three Times Betrayed' est extrait de l'album 'My Wilderness' de 2011, déjà l'influence orientale était manifeste, le chant, serein, voltige sur un fond musical évoquant  les berbères et autres tribus sillonnant les déserts du Haut-Atlas.

Des vocalises implorantes colorent l'errance  qui s'achève dans un soupir ...I search for you..

La guitare folky de ' Lay low to Lie' renvoie vers les grandes heures du British folk,  allant de Nick Drake à Richard Thompson, en passant par Bert Jansch ou John Renbourn, deux ex- Pentangle. Et pourtant, très vite, des accents métissés se greffent sur la mélodie , qui prend fin sur un solo de cello à faire pâlir les membres d'Apocalyptica.

 Après la transe d'Afrique du Nord , nous sommes invités à danser la tarentelle, 'Sunette d’Amore' , un chant mélancolique  des Pouilles, pour lequel Simone a opté pour un  bodhrán  ou un  bendir, t'étais installé trop loin pour voir la différence.

Après avoir présenté ses comparses, Piers sort un harmonica de sa poche pour entamer ' Foghorn Calling', bizarrement il en tire des tonalités proches du kazoo, devant imiter la plainte de la corne de brume, tandis que la slide dérape sur la guitare . Piers  glisse son message inquiétant, si la corne de brume retentit c'est parce que la terre est en danger , mais il ne faut pas perdre espoir.

Emergeant de la brume d'autres artistes te viennent à l'esprit: Daniel Lanois ou Ry Cooder et, pour le côté désertique, Tinariwen!

Une amorce a capella ébauche 'Beloved' , un titre inspiré d'un poème turc, écrit par  Djalâl ad-Dîn Rûmî au 13è siècle.

Tout comme ' Beloved', 'Bring down the wall' est issu de l'album 'I dreamed an Island'.

Pause pour le cello,  tandis que Piers nous révèle avoir joué le morceau aux States lors de l'avènement de Donald Trump, un mec qui voulait construire un mur long de plusieurs centaines de miles à la frontière avec le Mexique. 

Toi, c'est au Wall du Pink Floyd que tu penses.

Retour de Maëva pour 'Villanella di Cenerentola', un chant napolitain que tu tiens à rapprocher, à cause de son  humeur,  de certaines compositions de Paolo Conte ou de  Leonard Cohen.

Voilà, on dépose les instruments, on salue un public conquis, dont certains éléments sont venus danser face à la scène pendant les derniers titres et on se dirige vers les coulisses.

Tout Saint-Agathon s'est levé et réclame un bis, ce sera le bonus track du dernier album, 'The Damned and the Saved', un titre quasi biblique.

Et, touché par la grâce,  le public quitta La Grande Ourse, fin  prêt à affronter les rigueurs de l'hiver et la trivialité d'un monde devenu nauséabond.


 

 




  






 

 

Les studios partent en live : Léa Digois à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 16 décembre 2022

 Les studios partent en live : Léa Digois à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 16 décembre 2022

NoPo - photos Noëlle

 

 

BONJOUR MINUIT SAINT-BRIEUC - vendredi 16 décembre 2022
LES STUDIOS PARTENT EN LIVE : Léa Digois


Nous voici au rendez-vous des musicien·nes amateurs locaux mais, vu le niveau, pas si amateurs que ça, sauf de leurs instruments qu'ils chérissent.
Au programme : Léa Digois • The Light Side Band • Meat Shirt • Neist Season
La grande salle permet d'accueillir du monde et surtout de profiter d'une qualité de son irréprochable. On s'y plait!

Léa, cheveux longs et bruns sur une robe à fleurs, a déjà commencé lorsque nous arrivons et nous repérons plusieurs photographes plus qu'amateurs (n'est-ce pas Jacques?)...   

LOC-ENVEL, une soixantaine d'âmes, 1 lampadaire pour 2 (sans doute éteint comme ailleurs) et l'église gothique de St Envel. Léa, elle vient de là, elle vient du blues... ah merde, c'est pas ça!
Léa Digois, elle vient plutôt du folk des terres avec des racines accrochées à de grandes chanteuses françaises (Barbara, Gréco ou Piaf).
Elle, elle se réclame aussi de la poésie de Léonard Cohen ou même de la vulnérabilité d'Adrianne Lenker.
16 titres à son actif, enregistrés au studio voisin Kerwax, à Loguivy-Plougras cependant pas encore de disque (un EP en projet).

D'emblée, je suis surpris de l'intensité du set malgré un incident technique perturbant pour l'artiste.
Je ne savais pas à quoi m'attendre et je reconnais Louis Hamon à la guitare (ex Rosaire, les psychédéliques gars de la plage) et Swan Yde à la batterie (ex. Chapas, les blues-rockers du Trégor).

Léa chante magnifiquement en s'accompagnant d'une guitare acoustique qui déroule le tapis mélodieux de ses compositions.
Louis vient les torturer avec ses riffs de guitare saturée comme des éraflures.
Swan joue façon bluesy avec beaucoup de tact, loin de la puissance dégagée par les Chapas (où il assurait la voix lead aussi).

Léa, elle suspend les heures, nous, elles nous échappent. Après 2 titres, Noëlle est déjà conquise et ce n'est pas la seule!
On entend le public, très en voix, lui aussi.

'Dites-moi' autorise des cris qui nous laissent sans voix justement. Vois avec les yeux autant qu'avec le coeur...
Louis, accroupi, près de sa pédale d'effets, défigure le son de sa guitare.

L'arpège de 'I know' ouvre un écrin pour le chant puissant et varié de Léa. Elle nous invite à reprendre des la lalala lalala lalala légers.
Fragile mais pas fébrile, la chanson, brève, s'arrête en un instant suspendu.

'Farhenheit dream' jaillit d'un feu de forêt, cet été, à côté de vacanciers se baignant avec insouciance.
Louis joue avec force et ajoute beaucoup de sustain partant parfois en réverb.
On perçoit la brûlure par la tension des cordes vocales autant qu'instrumentales.

Les 3 musiciens semblent communier dans une béatitude malicieuse exprimée par des sourires naturels, heureux de leur effet de surprise...

J'ai failli oublier le titre suivant. 'Amnésie' évoque le détachement à l'intérieur d'un couple qui ne se regarde plus. Aussi triste que touchant!
La prestation vocale tire une émotion vibrante qui fait trembler le public.

'Le poème', dépouillé, parle de fleurs qui poussent au pied du mur (et oui le flower power !). 'C'est elle la fleur!' me souffle mon voisin.

Le dernier morceau, a capella, incite au recueillement. Sacrément culotté un tel dénuement, une telle authenticité pour une demoiselle encore débutante!



Répertoire
--------------
Tu sais
Je suspends les heures
Dites-moi
I know
Farhenheit dream
Amnésie
Le poème
ACAB

dimanche 18 décembre 2022

Les studios partent en live : The Light Side Band à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 16 décembre 2022

  Les studios partent en live : The Light Side Band  à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 16 décembre 2022

 

NoPo - photos Noëlle

 BONJOUR MINUIT SAINT-BRIEUC - vendredi 16 décembre 2022
LES STUDIOS PARTENT EN LIVE : THE LIGHT SIDE BAND

Bien installés côté club, une bière à la main, on se dépêche pour le set qui débute (balles neuves!) dans la belle salle des musiques actuelles.

Tennis aux pieds (pour certains), ceux là viennent de la côte de Goëlo.
Ils avaient déjà participé, à leurs débuts, au tremplin Riboul 5 au même endroit, il y a longtemps, on y était! On s'était dit rendez-vous dans 10 ans (joke).
Eux restent jeunes, y'en a d'autres chez qui, ça se complique! Cet été, ils passent à la fête des vieux gréements (on n'en faisait pas partie!) à Paimpol et l'année dernière au QG du Légué.
Pour la musique, on s'accorde sur un pop-rock aux accents fin 80's se frottant à U2 ou aux Killers.
On a trouvé un EP (nom de code 'Reborn') sorti il y a un peu plus d'un an, dont ils jouent 3 titres ce soir.
Pourquoi reborn? Probablement car le groupe, formé en 2012, a vécu un hiatus de 6 ans, se reformant en 2019 avec 2 nouveaux musiciens intégrés récemment, notamment un batteur (la moisson a été bonne!).

Ce soir 5 musiciens occupent donc la scène, joliment illuminée (idéal pour les photos!)  :
Max au chant, tambourin et tambour
Nicolas à la guitare
Eric à la basse
Stéphane aux claviers
Thomas à la batterie

On approche de Noël, le bonnet coiffe beaucoup de têtes et la barbe les mentons (ne nous mentons pas, dehors il fait froid!).

'Kite' ouvre le set, une plage (à surf évidemment) chaude et agréable, que nous découvrons.

'Crash of love' s'élance dans un cri du coeur avec un arpège bucolique et des traits de guitare au son lointain sous un crachin de cymbales.
La pulsation s'installe en balancement et la gratte, caressante, délie les langues. Max s'y emploie en modulant sa voix basse par instants et sachant grimper aussi.
A la batterie, Thomas garde le sourire, toujours en communication directe et visuelle avec les autres. Sa frappe vive et enlevée donne du rythme aux morceaux.
Ce qui marque aussi, c'est le superbe son de basse, particulièrement audible et rondement mené.

Suivent 3 titres entendus pour la première fois.
Max glisse sa voix de manière suave et aussi élégamment que ses gestes (l'orchestration la couvre un peu parfois). Le chanteur n'hésite pas à taper du tambour ou du tambourin.
Le placide Nicolas distille des notes de guitare cristallines. Il en pince joyeusement.
Stéphane, très discret, se cache, à gauche, derrière ses claviers qui apportent beaucoup de chaleur et de liant.
Quant à Eric, il fait rudement gronder sa basse. Les arrangements, fluides, diffusent une franche sérénité.

A nos côtés, le fan club montre bruyamment sa présence en réclamant certains morceaux, à juste titre puisque Max confirme les choix avancés!

'Soldier of love' entonne une triste mélodie aérienne avant d'enchainer directement sur un rythme funky.
L'arrangement bénéficie d'une basse slappée par instant et d'un synthé sautillant sur lequel le chant danse.
La guitare va chercher des échos en fonds lointains. La composition entraine facilement le public avant de s'achever sur un ralentissement plus cafardeux.

Max présente le titre suivant comme une invitation au voyage, la quête d'une liberté absolue.
'Australia' démarre dans une ambiance vive, guitare en tête. La basse roule devant un tricot de gratte limpide.
Mais un passage assombrit le ciel, le son des cordes, effleurées, devient mélancolique puis les frappes plus pesantes...
Max en rajoute en frappant fort la peau du tom à sa disposition (je ne parle pas de Thomas!) pendant un solo gorgé de larmes.
Le morceau s'achève dans une tristesse dorée.

'Let it down' aux battements de guitare à l'entrée, coule de source avec son clavier ruisselant. La cadence se fait marquée et bondissante, Thomas s'amuse bien.
La guitare, saccadée, participe au rythme avant de se lancer dans un solo inondé de lumière.


Belle prestation de pop délicate par des musiciens heureux d'être là et tellement sympathiques.
Avec eux, pas de côté obscur ni d'esbroufe, tout se déroule au naturel.


N.B : Les studios partent en live, les anciens étudiants partent au lit!
Une grosse journée nous attend demain, nous ne verrons malheureusement pas les 2 derniers groupes...



Setlist
Kite
Crash of love
Jade
Strong enough
Waiting for
Soldier of love
Mindspace
Australia
Let it down



samedi 17 décembre 2022

Here Comes The Flood @ Le Barbe, Plouha, le 16 décembre 2022

 Here Comes The Flood @ Le Barbe, Plouha, le 16 décembre 2022

 

michel

 

Here comes the flood et plus aucune place sur l'arche de Noé, du coup, tu t'es rendu au Barbe en espérant y trouver une bouée  pour éviter la noyade.

Pas de bol, tu y as vu  des Rennais, pas niais, mais pas marins non plus, Here Comes The Flood s'ébat dans des eaux, pas diluviennes, mais aux relents grunge, stoner, post grunge, doom, noise, prononcés.

Oui, nous savons,  Peter Gabriel sur son debut studio album chantait ...Lord, here comes the flood,we'll say goodbye to flesh and blood... mais il n'est pas certain que l'ex-Genesis soit une source d'inspiration pour le quatuor  d'Ille-et-Vilaine.

 Berne Evol ( chant énervé et guitare), aussi actif chez Dead, du coldgaze,  Clément Dumoulin, alias Clém Dumoul ( sans frites) ,  ( lead  guitare et backings) , Laura Bruneau ( basse)  et Thibault Leroux ( drums),  préparent un premier full album qui doit succéder à l'EP, cinq-titres ' Here comes the flood'  ( tu le sais, en Bretagne, il pleut, parfois),  sorti au printemps.

Pas encore trop de monde pendant le soundcheck, avec Madame, passée par hasard,  et ses copains , tu sirotes une petite mousse, tranquille, quand un siphonné, qui était accoudé un comptoir, se dirige vers notre table puis  te lance,.... t'as de beaux yeux, tu sais!

Soit il t'a confondu avec Michèle Morgan, soit il fait partie du fanclub local des Village People, ton épouse s'est marré, toi, un peu moins!

Parenthèse fermée, revenons à la montée des eaux, il est près de 20:45', ça va saigner, Mathilde!

Ils ont vu Madame and co quitter l'établissement et décident de commencer leur prestation par ' Going out', un titre aussi pesant qu'agressif, nous rappelant au bon souvenir des groupes de Seattle de la fin des eighties: Mudhoney, Skin Yard ou les copains du pauvre Kurt.

Le chant est rêche, la basse lourde, la batterie musclée et les riffs, balancés par Clém, lacèrent les chairs.

Berne, aucun lien de parenté avec l'animateur dont certains vantent la préciosité aristocratique, ni avec la ville ayant vu naître Fabian Cancellara, ramasse une guitare pour la seconde salve, 'Red Seat', tout aussi virulente que la première.

Le siège rouge va-t-il survivre aux coups de cravaches expédiés par les mousquetaires bretons et Milady de Winter?

Il y a le feu, qu'ils hurlent, un comble pour des gens qui ont choisi Here Comes the Flood comme nom de scène! 

Pas d'accalmie en vue avec la suivante, le papier aux pieds de la blonde Laura, signale 'HWY' , trois lettres  signifiant probablement ' Highway'.

Cette autoroute n'a pas été revisitée par Bob Dylan et si elle mène au paradis, celui-ci doit être artificiel.

'Hammer' démarre paresseusement, cette lenteur est étudiée, de fortes effluves doom s'échappent du chant et de l'instrumentation, encore une fois le titre te renvoie vers Peter Gabriel,  mais leur marteau n'est pas un sledgehammer, tu aurais pu le trouver dans la trousse d'outils de Ufomammut, Lucifer, Kyuss,  et d'autres combos nourris au Black Sabbath .

Les effets de vibrato  tendus, forgés par Clément, chatouillent nos entrailles tandis que notre crâne oscille lentement au rythme des coups de marteau. 

Le bouledogue, dont on ignore la nationalité, qui venait renifler nos bas de jeans depuis notre entrée dans l'établissement, n'est manifestement pas mélomane, le doom, il n'aime pas et le fait entendre en aboyant.

Quand His Master's Voice se met à l'exciter et lui indique comment monter sur scène, Yann, ze boss, voit rouge et conduit l'excité et son pet fulminant vers la sortie.

Ouf, on a échappé au pire, n'empêche que Brigitte a l'intention de passer un coup de fil à la SPA.

Le groupe poursuit sa thèse en proposant l'infecté  ' Decoy', suivi par l'industriel ' Factory', les riffs sont toujours aussi cinglants, la frappe de Thibauht , qui n'est pas roux, est méthodique et mieux cadrée que certains tirs mal calibrés de Mbappé, Laura demeure concentrée, Berne n'a pas encore prévu d'hiberner, son chant caverneux entame une prière plus stoner que  mystique.

Après avoir arrosé l'orchidée ( ' Orchid') et placé quelques changements de tempo surprenants, il faut insérer un blanc car Berne vient de constater que son verre est vide, le comptoir est à deux pas, on lui refile une blonde, pas farouche, et le show reprend.

On te donne les titres avec les réserves d'usage, pas mal de morceaux n'ont pas encore été enregistrés.

Ainsi 'The Pond', assez marécageux, a fait dire à un pas débile, on dirait du Alice in Chains, c'est sûr que c'était pas Alice au pays des merveilles.

On a aimé le fameux déboulé à la gratte.

Si le Jefferson Airplane chantait les lapins blancs, Here Comes The Flood célèbre les ' White Mice', un titre concis et mordant,  scandé à deux voix.

Il nous en reste une, an oldie, 'On the run' , envoyée au galop. 

Un gars cite Sonic Youth, on hésite, c'est sûr que les Pet Shop Boys ou Erasure sont loin, par contre le noise pop des Pixies, pourquoi pas!

 

Voilà, on va boire un coup.

 

Et le bis?

Désolé le stock est épuisé.

 

Au final, on a vécu un concert intense, compact,  d'un groupe qui exècre les concessions. 




 

 



 


Album - A Swan by the Edge of Mandala - Vorbid

  Album - A Swan by the Edge of Mandala - Vorbid

 Indierecordings

NoPo 

VORBID - A Swan by the Edge of Mandala 2022

Vorbid nait à Arendal en Norvège, pas interdit!
Après un EP en 2016 et un LP 'Mind' en 2018, on découvre 'A Swan by the Edge of Mandala'.
Les vikings :
Michael Eriksen Briggs – Vocals, Guitar
Daniel Emanuelsen – Solo Guitar
Marcus Gullovsen – Drums
On devine, par leurs noms, leurs affinités avec la s(c)èn(e)... non! Aveklasen ne tient pas les claviers, leur producteur Endre Kirkesola s'en charge.
D'autre part, Gunders(c)en(e) (Stian) prend la basse sur l'album mais Hans Jakob Bjørheim (un immigré sans doute) l'a remplacé depuis.

De façon surprenante, musique composée ensemble et paroles de Daniel Emanuelsen s'élaborent en parallèle.
Le groupe s'inspire de « The Lamb Lies Down on Broadway » de Genesis, « Metropolis Pt.2: Scenes from a Memory » de Dream Theater et « Hand Cannot Erase » de Steven Wilson.
On se trouve donc véritablement face à une musique progressive, mais version death, leur communication insistant plutôt sur le côté trash.

'Ecotone' ne s'économise pas, c'est du lourd! L'orchestration part, d'emblée, dans de grandes bourrasques, pleines d'embruns.
Les guitares tournoient, sans duel, et sans que la rythmique ne s'en laisse compter par de nombreux breaks et syncopes tout au long du disque d'ailleurs.
Le chant crache un mix scream/death râpeux. La technique et la vivacité s'ancrent dans le death metal.

Un grondement de fond suivi d'un effet laser lance 'Union'. Les rafales persistent avec des guitares saccadées et la voix à grain hurle.
Surprise, une guitare acoustique amène brièvement un peu de légèreté, confirmée par un basculement en voix suave. Chassez le naturel...
L'agressivité mord de nouveau au milieu de nombreuses ruptures.

'Ex ante', nous abandonne exsangues, wouah quel pavé! Le démarrage accapare l'attention aussitôt par son duo basse /batterie excité et des à-coups de guitares.
Endre Kirkesola tient une basse Fretless. Le temps se calme avec des petites coutures d'arpèges et la voix claire qui me fait penser un peu à Sting en moins élevé.
Soudain, le rythme sec et martial s'embrouille avec les guitares riffantes. Elles sont tout aussi capables de monter des parpaings abrasifs que de zébrer le ciel d'éclairs.
J'ai entendu LEPROUS semer des graines, sauf que Mickael revient au scream black.
Le long titre poursuit son chemin à technique shredder jusqu'à la dernière minute s'éteignant dans un doux arpège.

Le morceau suivant, qui donne la moitié de son titre à l'album, s'emporte dans une crise de frénésie. La double-pédale passe à la vitesse supérieure.
Pourtant des ruptures donnent l'occasion de changer de voie et de voix mais sans temps mort.
Chris Poland, ex guitariste de Megadeth, apporte ici une tonicité toute personnelle.

'Paradigme' suit les traces de 'Ex ante' par sa durée et par sa technicité. Les frappes cognent durement avec roulements enchainés souvent.
La voix alterne chant clair et growl. La composition montre ses prédispositions progressives avec des arcs chiadés et des flèches tranchantes.
Particulièrement varié, le morceau arrive à garder l'auditeur concentré. Le final, en ralentissement inquiétant, installe un malaise.

Le rythme claquant dans des rafales tempétueuses offre un courant tumultueux pour les guitares virevoltantes.
'A swansong' donne une partie de son titre à l'album. Au milieu coule une rivière mélodique n'hésitant pas à laisser de la place à une guitare acoustique.
Les ruptures toujours aussi nombreuses nous bousculent et nous captivent à la fois.

La jonction s'établit avec 'Derealization' comme une 2è partie d'une même plage. Les vocaux clairs soulagent pendant que le crié crispe.
L'originalité réside dans quelques croisements à la twin guitars et un legato puissant qu'on retrouve fréquemment.

'Self' démarre dans des soubresauts crescendo débouchant sur un tourbillon de six cordes. Le chant death se ramène sur un riff bouclé.
Les passages en voix claire effectuent un rapprochement avec Dream Theatre.
Le viaduc central, avec ses battements de cordes, bouillonne et part en free jazz avec un saxophone chaud du bulbe que les grattes jalousent impétueusement.
A 8 minutes, un court moment de respiration déroule un tapis de guitares aussi diversifiées que mélodieuses.
Le pavé ne faiblit pas jusqu'au bout de ses 11'27 chrono.


Les textes expriment peur et désespoir portés par la musique puissante et violente comme une fusée traversant l'atmosphère.
On reste plaqués au sol même les head bang restent difficiles à réaliser.
On retrouve cet effet sur la pochette au ciel perturbé et rougeoyant sous lequel un personnage semble assister à une apparition.
A swan, un cygne, un signe? En tous cas, leur musique ressemble effectivement à un mandala tourmenté.



Tracklisting
1-Ecotone 7:54
2-Union 5:46
3-Ex Ante 10:36
4-By the Edge of Mandala 5:10
5-Paradigm 8:05
6-Swansong 3:42
7-Derealization 6:19
8-Self 11:27
Produit par Vorbid et Endre Kirkesola
Mixé par Endre Kirkesola et Michael Eriksen Briggs
Masterisé par Endre Kirkesola
Musique composée par Vorbid
Paroles écrites par Daniel Emanuelsen
Artwork par Justyna Koziczak

Musiciens additionnels :
Stian Gundersen Basse
Chris Poland guitare lead sur titre 4
Mickael Villmow saxophone sur titre 8
Endre Kirkesola Fretless basse sur titre 3, orgue et synthétiseur et ... boussole musicale!

mercredi 14 décembre 2022

Album - Soft Psycho - Stefa

 Album -  Soft PsychoStefa

 self-released

michel 


Stefa = beau comme une ange , d'après le site Magic Maman.

On veut bien, mais notre Stefa est du genre féminin, l'idée d'ange nous plaît , mais Stéphanie Newport ( Fanny Stanguennec, d'après ses papiers d'identité) est bien terrestre et elle chante en s'accompagnant à la guitare.

Originaire de Bretagne, Stéphanie a atterri à Bruxelles, après un passage en Irlande.

C'est accompagnée par le talentueux guitariste Hervé Caparros que tu la croises du côté d'Evere, où elle se produisait avec le duo Cherry on Pop, un projet où les reprises croisent des compositions personnelles.

Stéphanie s'affiche également chez Midnight Paradox, un quatuor soul/blues composé de Jivé Dé, Edouard Cogne, Kjeld Herreman et Stefa.

Et enfin, elle se produit  avec  Damien Bongiovanni dans les plus grandes maisons de confection de la capitale belge sous la dénomination The Taylors.

Revenons à son  commerce en solitaire: Stefa.

Un premier jet, ' Lone Dog' voit le jour en 2020, il est suivi par le tout frais, sorti d'un centre hospitalier spécialisé ( hôpital psychiatrique est désormais banni),  'Soft Psycho' .

Huit titres dont elle a composé paroles et musique.

Pour les crédits, elle ajoute:

 Arrangements: Amine Doukali
Le titre Earth to Man a été composé et arrangé par Briséiss
Solo de guitare par Damien Bongiovanni sur Surrender et Love Bazaar 

Merci à Jean-Vincent David pour sa ligne de basse sur Surrender

.

1.
Soft Psycho 03:08
2.
Surrender 02:56
3.
Run, Baby, Run 02:23
4.
Love Bazaar 02:54
5.
Wait a Little (Live acoustic version) 02:18
6.
Atomic Sleeper 02:56
7.
Earth to Man 02:52
8.
Stefalita 03:16
 
 
La pochette du disque renvoie vers un cliché de la grandiose Tina Turner empoignant un pied de micro, dans une pose démonstrative, dégageant un esprit combattif et résolu, pas vraiment avec dans l'idée... stand by your man... mais plutôt, ...I'm a girl, I got skills... comme le clame Juliette Barnes.
 
' Soft Psycho', qui donne son nom à l'album,  ouvre le bal.
Pas question de tracer un parallèle avec le ' Psycho' de Muse,  aussi schizoïde que celui que King Crimson décrit dans le fameux ' 21st Century Schizoid Man', rien à voir, non plus, avec le thriller d'Alfred, donc,  aucune nécessité de faire appel au ' Psycho Killer' des Talking Heads.
 Le Psycho dépeint par Stefa est doux et inoffensif., un rêveur qui vit sur son nuage et qui ne ferait pas de mal à une mouche, sauf s'il s'agit d'une glossine.
Construit sur un jeu de guitare fluide et légèrement   bluesy ( Touareg blues) ,  voire smooth jazz, Stéphanie chante délicatement  son affection pour ce soft psycho, her sweetheart! 
La drum machine et une basse, discrètes, rythment une  ballade,  propice aux rêvasseries et à la mansuétude. 
 Avec ' Surrender" , Stefa propose un midtempo pop dans la veine d'artistes semblables à Colbie Caillat, Sara Bareilles, Rachael Yamagata, ou Noa Moon, une autre bruxelloise,  qui avait cartonné avec 'Paradise' .
L'intro à la guitare est subtile, la voix veloutée, l'accompagnement ( basse, synthé, percus et choeurs) soigné, et quand la lead guitar de  Damien Bongiovanni apparaît en avant-plan, tu te dis que Stefa a eu le nez fin en faisant appel à ses talents.
Toujours en mode pop, ' Run, baby run', folâtre joyeusement, le piano, guilleret, sautille sur un tempo soutenu, la basse groove en sourdine et  la section de cuivres, en arrière-plan, habille  la mélodie d'un costume élégant, tout en nous rappelant que des groupes tels que Badfinger, dans les seventies, avaient déjà compris le bien-fondé de l'usage de  background horns pour confectionner des tubes catchy.
Ne pas confondre ' Love Bazaar' et ' A love Bizarre' de Sheila E, pas de funk au menu ce soir, mais une ballade soyeuse, dominée par une guitare omniprésente ( sans être importune) , qu'elle soit jouée en arpèges ou fasse appel à la pédale wah wah.
Le petit sifflement perçu en bruit de fond aurait peut-être mis plus en avant, ce n'est qu'un détail.
Légèreté et sérénité sont des termes qui  s'appliquent aux quatre premiers titres de l'album, le suivant, "Wait a Little ", offre des coloris plus exotiques  qui peuvent s'expliquer par les racines antillaises que Stéphanie a héritées du côté maternel.
Le titre, bilingue ( anglais / antillais) se trouvait déjà sur le premier album ( Lone Dog), ici, Stefa propose une version acoustique, épurée.
Une guitare acoustique lumineuse,  des shakers discrets et une voix caressante,  il n'en faut pas plus pour nous emmener au soleil, alors que le mercure a des des difficultés à passer la barre du zéro degré à Bruxelles.
Stefa fait preuve d'un éclectisme de bon aloi, ainsi   ' Atomic Sleeper' séduit par ses teintes latino, les parfums samba te renvoyant vers les maîtres brésiliens Jorge Ben ou Chico Buarque et, pour rester du côté de Manneken Pis,  vers Blue Bossa Liberté.
Après cette caresse tropicale,  pendant laquelle  t'as l'impression de te promener dans le Jardim Botânico à Rio, où tu peux humer les senteurs  intenses des fleurs de Couroupita   tandis que sodirostres à tête grise et  callistes à tête verte chantent sans inhibitions, c'est ' Earth to man' qui jaillit.
Un titre rythmé,  au texte invitant à la réflexion,  composé  et arrangé par  le  compositeur et producteur français, Briséiss 
Le message que la terre transmet à l'homme est  sans équivoque: You paved paradise , all the creatures around you,  you destroyed all in vain ,  now you must fight to survive...
Utilise ton cerveau pour nous sortir du merdier!
Sonorités carioca et africaines ( la finesse du kora) s' harmonisent de manière heureuse,   Stefa, en  prenant des   accents soul,   débite le propos de manière convaincante, sans tomber dans la harangue pénible.
L'album prend fin avec ' Stefalita' , une tranche de pop latino,  évoquant Gloria Estefan et ses élans salsa.
There's a party in the air et comme elle nous propose gentiment de boire quelques margaritas avec elle, t'as dit à ton épouse, "ne m'attends pas pour le dîner"!
 
Sympa cet album de Stefa, que tu peux voir sur scène le 31 décembre au Cercle des Voyageurs, Bruxelles, elle sera accompagnée par deux cracks: Hervé Caparros et Damien Bongiovanni .



 
 

 


 

Beth Hart au Cirque Royal, Bruxelles, le 23 novembre 2022

 Beth Hart au Cirque Royal, Bruxelles, le 23 novembre 2022

 

Mitch ZoSo Duterck

 

Beth Hart – Le Cirque Royal, Bruxelles (BEL) – Thankful Tour – 2022.11.23
Set List :
01.Love Gangster. [Fire On The Floor – 2016]
02.When the Levee Breaks. [A Tribute To Led Zeppelin – 2022]
03.Dancing Days. [A Tribute To Led Zeppelin – 2022]
04.Rhymes. [Seesaw – 2013]
05.Bad Woman Blues. [Fire On The Floor – 2017]
06.Spirit of God. [Bang Bang Boom Boom – 2012]
07.Bang Bang Boom Boom. [Bang Bang Boom Boom – 2012]
08.Rub Me For Luck. [War In My Mind – 2019]
09.Setting Me Free. [War In My Mind – 2019]
10.Thankful. [War In My Mind – 2019]
11.Woman Down. [War In My Mind - 2019]
12.Without Words in the Way. [War In My Mind – 2019]
13.Sugar Shack. [War In My Mind – 2019]
14.Can't Let Go. [Seesaw – 2013]
15.House of Sin. [Screaming For My Supper – 1999]
16.No Quarter. [A Tribute To Led Zeppelin – 2022]
117.Whole Lotta Love. [A Tribute To Led Zeppelin – 2022]
Née à Los Angeles le 24 janvier1972, la quinquagénaire Californienne montre dès son plus jeune âge de certaines prédispositions pour ne pas dire des prédispositions certaines pour le piano et la guitare. Le talent de la musicienne va de pair avec son attrait pour la musique. Blues, Jazz, Gospel, tout lui convient.
Elle pousse la chansonnette de très belle manière et, dans la foulée, Beth apprend également à jouer de la basse, du violoncelle et des percussions, tant qu’à faire… pourquoi se priver ? Un premier album intitulé « Beth Hart And The Ocean Of Souls » voit le jour en 1993.
La Dame de Cœur va rapidement connaître un très gros succès aux États-Unis, mais au lieu d’en tirer profit, la jeune femme se laisse séduire peu à peu par le chant des sirènes qui va l’entraîner inexorablement vers les profondeurs abyssales. Nous sommes en 2005, année qui voit la sortie d’un double album enregistré en public au Paradiso d’Amsterdam. Cet enregistrement de concert s’accompagne d’un DVD dans lequel la chanteuse se dévoile sans pudeur et avoue sa profonde addiction à l’alcool et aux drogues.
C’est la descente brutale aux enfers, Beth craque de partout et s’écroule comme les pierres d’un bâtiment touché par une bombe pendant la bataille d’Angleterre. Vous avez certainement tous vus au moins une fois ces vieilles images de Londres tournées en noir et blanc où on voit des soldats chercher des corps dans les éboulements lorsque soudain, une façade qui semblait avoir survécu au pilonnage de la Luftwaffe s’écroule ç son tour, brutalement. Voici ce que la chanteuse déclare à propos de son état de santé de l’époque: « J’étais très mal. J'ai mis environ un an et demi pour redevenir sobre. Quand je suis venue présenter le nouvel album ici, à Amsterdam, on m'a programmée dans une petite salle, au Paradiso, et les places se sont vendues très vite. C'était l'expérience la plus incroyable de ma vie, c'est comme si on m'avait donné une deuxième chance. Le public m'a fait pleurer ce soir-là, ils connaissaient les chansons par cœur et chantaient. Je me suis sentie revivre, j'étais sur un nuage. C'était formidable. »
A l’heure actuelle, la discographie de la Californienne est déjà riche de 20 albums, live et studio confondus. Pour les fans complétistes, cela devient un véritable jeu de piste pour ne manquer aucun titre bonus de leur idole. Les maisons de disques ont flairé la bonne affaire et n’hésitent pas à sortir les albums avec des bonus différents suivant les pays, sans compter les vinyles de différentes couleurs !
Si d’aucuns lui reprochent une trop grande similitude vocale avec d’autres chanteuses telles que Janis Joplin, Tina Turner, Amy Winehouse, ou encore Anastasia, la majorité de ses pairs reconnaît heureusement le talent de Beth qui se voit de plus en plus souvent sollicitée à enregistrer en leur compagnie. Signalons à ce titre Joe Bonamassa, Buddy Guy, Deep Purple ou encore Slash, pour ne citer qu’eux. Son vibrato très serré et sa voix éraillée sont devenus sa marque de fabrique, reconnaissable entre mille. Passant avec le même bonheur du rock au blues ou encore à des chansons plus posées, mais tout autant chargées d’une émotion hors du commun.
Beth Hart ensorcelle, envoûte, enflamme, fédère et rassemble autour d’elle une cour sans cesse grandissante d’inconditionnels qui la soutiennent aveuglément. Je me souviens pourtant qu’il y a quelques années encore, lorsque vous prononciez son nom, on vous regardait avec des yeux bovins et on vous demandait : « Qui ? Bessarte, Bettarte ? (quand ce n’était pas pire encore) connaît pas, c’est qui celle-là? » A l’époque, pas besoin d’acheter ses tickets de concert à l’avance, la chanteuse ne faisait pas encore recette chez nous et peinait à s’imposer en Europe en règle générale. C’était donc rare de voir une salle de 2.000 personnes afficher « Sold Out » en une diagonale barrant les affiches de ses concerts. La tendance est enfin occupée à s’inverser. D’un autre côté je n’ai pas envie que les bobos s’emparent du phénomène comme ils l’ont fait avec Sting dans les années ’80 où il était de bon ton de l’aimer pour faire partie d’une certaine élite. Beth Hart, c’est de la sueur, du sang et des tripes, pas un produit Bio ! (fermons la parenthèse).
C’est depuis le parterre qu’elle entame ce concert reporté pour les raisons que l’on connaît, depuis plus de deux ans. “Love Gangsters” retentit dans la sono tandis que la belle arpente les travées. Depuis la scène elle se mue en Kansas Joe McCoy, Memphis Minnie et plus près de nous, en Robert Plant, “When The Levee Breaks” avec cette reprise d’un standard du blues suivie de quelques lignes de “Dancing Days” de Led Zeppelin. Ovation, la salle se lève d’un bond.
Beth nous fera voyager dans sa discothèque avec une différence marquée pour la promotion de ses deux derniers albums en date : “A Tribute to Led Zeppelin” et le sublime “War in My Mind” à posséder absolument. Comme tous les grands artistes, la chanteuse se donne à fond à son public, alternant l’ombre et la lumière. Tout est parfait et ce n’est pas le set acoustique reprenant “Sugar Shack”, “Can’t Let Go” et “House of Sin” qui me contredira. Peu importe la manière, c’est tout simplement “magnifiiiiique” comme dirait une femme-copine ! Je suis certain d’avoir entendu peu avant le set acoustique “I Need A Hero” mon morceau préféré et pourtant je ne le vois pas recensé dans la setlist, bizarre. Fin du concert avec du Led Zeppelin et ce n’est pas moi qui m’en plaindrai. Concert extraordinaire.
Il ne reste plus qu’à patienter dehors pour
rencontrer Beth pour la seconde fois. Une fan lui chante la vie en Rose d’Edith Piaf version a capella , Beth s’agenouille, les larmes aux yeux et filme la prestation, elle apprécie l’hommage et offre une de ses bagues de scène en remerciement. On prend congé, et on repart avec un album dédicacé, du moins en ce qui me concerne. Vivement le prochain concert, même à l’étranger. Beth va mieux depuis qu’elle a appris à gérer sa bipolarité, ce que les ours blancs vont devoir apprendre à faire eux aussi s’ils ne veulent pas crever de faim. Je n’ai pas pu résister, j’en ai placé une quand même. incorrigible je suis, allez, à bientôt.
Mitch "ZoSo" Duterck