jeudi 28 avril 2022

EP - No Man Isle – Haunted By Silhouettes

 EP  - No Man IsleHaunted By Silhouettes 


NoPo


Eclipse Records

HAUNTED BY SILHOUETTES No man Isle EP 2022

Le tronc (trio de racines à l'origine) se développe à Trondheim (Norvège), en 2013.
Le recrutement du guitariste Per Kristian Grimsland impacte positivement la troupe en 2017. Il devient leur engrais puis leur producteur/mixeur.
La parution du clip 'Iskalde Blikk', en Octobre de cette même année, leur donne plus de visibilité et leur apporte leur 1er contrat d'enregistrement (avec le petit label indépendant Rob Mules Records).
Les silhouettes ont bien poussé et ne restent plus dans l'ombre.

Discographie
The Final Mind Plague   EP      2014     
Wrath of Kharon         EP      2017     
Shortcuts to Dead Ends  LP      2018     
The Last Day on Earth   LP      2019     
No man Isle             EP      2022     

Les voilà, 5 velus à présent, prêts à briller chez Eclipse Records :
Mathias Jamtli Rye (Vocals) ; Stian Hoel Fossen (Guitar) ; Per Kristian Grimsland (Guitar) ; Ola Nilsen Kjøren (Bass) ; Håvard Bustad (Drums)

Mathias explique que le disque raconte l'histoire d'un homme divorcé, quittant les siens pour vivre sur une île déserte, où se produisent des choses mystérieuses, semblant liées à la disparition de son oncle au même endroit 40 ans plus tôt.
La pochette pourrait bien représenter ce lieu sur le ciel rougeoyant du soleil couchant, sauf que le personnage au premier plan, perché sur une tête en pierre, ressemble plus à une naïade à peau de bête qu'à un homme velu.
A ses pieds git un poisson. Sa main droite tient une bouteille, brisée en 2, et on peut compter 7 autres bouteilles à la mer (mais que fait la Police?).
La marque blanche (nom + intitulé), s'équilibre en bas au centre de l'image.
Niklas Sundin de Dark Tranquillity (concepteur de design pour son propre groupe ainsi que pour Arch Enemy et In Flames notamment) signe ce dessin.

Les présentations étant faites, la musique collerait-elle aussi bien au métal traditionnel scandinave?
Oui, il peut le dire! Entre In Flames et Soilwork, il reste encore de la place.
Les sillons :
1-Departure
2-Flock
3-Icon
4-Selkie
5-No Man Isle


25 secondes suffisent pour l'intro futuriste avec des bruits de pales d'hélico, un synthé en geyser rectiligne et un battement de monitoring cardiaque ou pas...
L'enchainement vers 'Flock' explose, sans surprise, dans des hurlements à gorge déployée mais abrasive, on a mal pour Mathias. Le riff, tournoyant, décape et la basse canonne.
Le rythme, à double pédale, s'installe confortablement. Les claviers viennent mettre du baume au coeur (mais pas à la gorge) sur le refrain et entonnent une mélodie séduisante.
Tout au bout, le feu s'éteint lentement dans la désolation au milieu de craquements et sursaut de corde à l'agonie (vidéo du titre directed by Stian Hoel Fossen & Mathias Jamtli Rye).

'Icon' remet le couvert sur un magma sombre et heurté, éclaboussé de frappes enroulées et coups de pieds, sans frein, sur double grosse caisse.
Le ton agressif des guitares, élevé en parpaing, impressionne le pavillon qu'il faudra baisser.
A nouveau le clavier adoucit les moeurs et conduit une mélodie mélancolique, sous le chant growlé d'un gros chat fâché.
A mi-morceau, un enchevêtrement clavier guitare, sur bip électronique de moniteur, retient son souffle avant de le recracher comme une nuée brûlante.

Ouverture au piano clinquant puis synthé et grunt en grande pompe, pour accueillir, mesdames et mesdames... Bjoooooorn Strid!
Le suédois m'a toujours convaincu, que ce soit dans son style death avec Soilwork ou AOR avec The Nighflight Orchestra, et je ne suis pas le seul dixit Mathias "To have one of your teenage idol vocalists sing your lyrics was very big for me".
Les soldats prennent le temps de faire un 'Selkie' avec la vedette scandinave.
Le morceau s'engouffre sur de nombreux chemins différents.
On s'enfonce d'abord dans un death caverneux dominé par le chant guttural, alterné au refrain melodic death et l'union remarquable des 2 voix, en harmonie, aussi puissantes qu'opposées, Bjorn n'hésitant pas à monter très haut.
Après 2 minutes un couloir psychédélique conduit à un passage sombre qui finit par déboucher sur la lumière du refrain accrocheur à plusieurs voix dynamiques et s'arrêtant sèchement. Un hit forcément!

For whom the bell tolls? La cloche, le vent et la pluie accompagnent le début de la procession avec un psaume à plusieurs voix claires puis rapidement le chant déchiré gémit, consolé par les choeurs.
Guitare et synthé se mélangent et forment la mélodie tristement assombrie par une basse profonde et une grosse caisse lourde.
Saccadé, 'No man isle' avance comme un ermite en quête de répit. Une belle guitare, sûre d'elle, le guide.
Au milieu, un pont, à guitares délicates, illumine le morceau surtout lorsque le solo intervient. La composition part alors dans une ambiance psychédélique à souhait, délicieusement bercée à l'accordéon celtique.
Une longue et belle conclusion alambiquée dont on peut se délecter sans modération.

Non, le Death Metal de Göteborg n'a pas coulé, ou alors seulement, un peu, sur le superbe buvard de HBS.
Leur death mélodique épique ne demande qu'à ressusciter les morts vivants (ou inversément) et tous les autres 'die hard'.
Après cet apéritif vénéneux, leur prochain Full Length devrait certainement y parvenir!

mercredi 27 avril 2022

Conférence de presse à Bonjour-Minuit annonçant les rendez-vous de mai/juin.

 Conférence de presse à Bonjour-Minuit annonçant les rendez-vous de mai/juin.

 

Avant de dévoiler la programmation des mois de mai et juin, l'équipe tient à rappeler les derniers événements prévus en avril. Si nous sommes trop tard pour évoquer la collaboration avec La Passerelle de Saint-Brieuc, Passion - Disque, qui a pris fin hier,  Hélène, responsable de la programmation, attire l'attention sur la soirée du 29 avril, avec un line-up impressionnant: Damien Fleau, La Battue et Dewaere. 

Une soirée Label Charrues GRATUITE.

En mai, fais....tu connais la suite!

Malheureusement si tu avais prévu d'assister au concert de  Luidji et Tuerie, c'est râpé: COMPLET, mais tu peux te présenter la veille à partir de 18:30 dans le club, pour participer à la Session Live de Radio Activ' qui accueille , Ebel Elektrik, un power trio typiquement Breizh.

Chester Remignon, du rock garage et Ottis Cœur, un coup de coeur, seront dans le club le 13.

Le 20: Fête de la Bretagne, donc grosse fiesta!

Au menu, des concerts gratuits, outside, à 18h: L’Abrasive • Youenn Lange invite Christelle Séry • Antoine Péran & Faustine Audebert

inside:  8 €  : Moger Orchestra • Lange-Menneteau • Derrien-L’Haridon • Lemoine-Bouthillier • Arn’ • Lange-Menneteau • Lemoine-Bouthillier • et un Bœuf Têtu ( Pour finir le fest-noz en apothéose, retrouvez tous les musicien·nes de la journée pour un bœuf improvisé )... tu vas suer, Eugène!

Si tu consultes le site de B M, tu constateras que la soirée du 27 est annulée, Cannibal Ox a jeté l'éponge!


Juin.

Une pause, because Art Rock.

Reprise le 16: Fils Cara au Club.

Le 18: Black Sea Dahu et Kaolila, à ne pas manquer!

le 23: un Kameha Club avec Guido ( Acid Arab).

 

Les projets qui se terminent:

Ladylike Lily qui a  écrit et composé une chanson avec la classe de CE2 de l’école Jean Nicolas à Saint-Brieuc.

FauxX achève son travail préparatoire.

L'atelier avec les secondes du collège Jean XXIII (Quintin)

La collaboration avec  le collège Vasarely à Collinée pour le projet d'éducation artistique et culturelle.

 

 

Prévisions: formation d'un Supergroupe féminin, huit filles ont été sélectionnées et seront encadrées par  Marie, du groupe rock SBRBS, et Maclanarque,DJ, percussionniste et machiniste, en vue de se produire live à Re Bonjour Minuit, début juillet.

 

Résidences:

Dynjah. - et AGAV / Les filles & Christopher ( qui seront présents à Art Rock).

 


Radar Men From The Moon (NL) + Gnod (UK) au Magasin 4 - Bruxelles, le 25 avril 2022

 Radar Men From The Moon (NL)  + Gnod (UK) au Magasin 4 - Bruxelles, le 25 avril 2022

 

Florian Hexagen était à l' Avenue du Port 

 

 

Alors là je peux dire que je l'attendais de pied ferme cette double date noisy dans l'antre du Magasin 4 avec les Brits de Gnod et les Dutch de Radar Men from the Moon, et je n'ai pas été déçu au final!
Très bon set des Hollandais en première partie, avec notamment un final de feu sur "Breeding", le morceau absolument terrassant qui ouvre le monstrueux "The Bestial Light" qu'ils nous ont délivré en 2020.
Quant au gang de Salford, qu'ajouter qui n'ait pas déjà été dit sur eux? Peut-être un set encore plus lourd, incisif, lancinant encore que sur les tournées précédentes, avec une lourdeur et une puissance encore décuplées. C'est simple, c'était concassage noise tribal kraut psyché à tous les étages, et la TRANSE pendant 60 minutes. Radical et cathartique.
Bref, une grosse claque dans la face, alliée à l'immense plaisir de revenir dans l'une des maisons alternatives préférées de la capitale belge et d'y (re)croiser plein de bonnes têtes!
 
Some details: 
Gnod is  a collective from Manchester with an ever-rotating list of members.
 
We read this somewhere:
 The previous Gnod line-up – minus Chamberlain but including bassist Alex Macarte, drummer John Perry and soundman Raikes Parade – reunited for an overwhelmingly positive and successful UK tour in late 2021, and the journey continues. Yet Hexen Valley ( their latest album)  marks another distinct chapter in this iconoclastic mission.
 
 Radar Men From The Moon:
 the group’s core members are Glenn Peeters, Tony Lathouwers, Titus Verkuijlen and Bram van Zuijlen. The current line-up includes the addition of Joep Schmitz on drums and Harm Neidig on vocals.

lundi 25 avril 2022

Jazz ô Château-Baiju Bhatt & Red Sun feat Nguyên Lê et Dock In Absolute - Château de Pommorio - Tréveneuc - le 23 avril 2022

Jazz ô Château- Baiju Bhatt & Red Sun feat Nguyên Lê et Dock In Absolute  - Château de Pommorio - Tréveneuc - le 23 avril 2022

 

michel

 

Après être arrivé tardivement au Château de Pommorio, où le Razzco Trio distille son élégant jazz fusion dans les jardins , tu attends l'ouverture des portes pour le plat de résistance de la seconde journée payante du festival, sont prévus: Dock in Absolute et Baiju Bhatt & Red Sun feat Nguyên Lê.

Si l'assistance est un peu moins nombreuse que la veille, le programme reste de qualité!

Dock in Absolute ( what's in a name), est catalogué band luxembourgeois, c'est là qu'il réside,.

Le trio, composé du grand-ducal  Victor  Kraus à la batterie (  Canto Ostinato, Nomad the Group, KrausFrink Percussion,...), de David Kintziger, Luxembourg belge,  à la basse électrique (IsaMia quartet, Val et les Bateleurs ...) et de Jean-Philippe Koch, piano teacher at the Conservatoire de Luxembourg, au piano et compositions (il est  actif au sein du Koch trio avec papa et Laurence, sa soeur), a récolté une multitude de' Awards dans sa jeune carrière: “Export Artist of the Year”  ( 2 x),  "N.1 discovery artist of the year" (Jazz News) .

Les festivals a les avoir accueillis ne se comptent plus, on se contente de quelques noms: the Tokyo Jazz Festival, the Hong Kong International Jazz Festival, Edinburgh Jazz Festival, Liverpool Jazz Festival, Paris Jazz Festival à la Cité, Yokohama Jazz Promenade Festival, Brussels Jazz Marathon, Stuttgart Musikfest, Südtirol Jazz Festival ,Ploiesti Hot Jazz Summit, Shenzhen Fringe Festival, Jazz In July Singapore... que Tréveneuc ait réussi à les programmer relève de l'exploit.

Discographie: Dock in Absolute ( 2017) - Unlikely ( 2019) , un troisième album est sur le point d'être enregistré en Italie.

C'est ce nouveau projet qui servira de pierre angulaire pour le récital de ce soir, qui débute par 'Rise in the East' , une composition, en forme de mini concerto,  mariant lyrisme et électricité, pour compléter la description on ajoute un  drumming vachement rock.

Flamboyance, technicité , grâce, émotion et punch se côtoient pour former un emboîtement idéal.

Si David avait manié une contrebasse, on aurait pu dresser un parallèle avec les envolées de The Bad Plus.

La setlist signale 'Rolling' comme seconde plage, vive et présentant divers coloris.

La suivante, 'Heartbeat'  est à nouveau un titre recevant son baptême du feu en concert.

Aucune arythmie, l'activité cardiaque est régulière, le myocarde supporte les changements de tempo instaurés par le trio.

Victor lance ' Interstice'  par quelques coups de baguettes agressifs, tandis qu'un pied martyrise la pédale de la grosse caisse à faire claquer sa peau tendue, la basse, méthodique, et le piano se pointent, ce qui ne suspend pas l'approche répétitive instaurée par le batteur.

Le piano caracole sans hâte comme si le vrai départ n'avait pas encore été donné.

Victor s'octroie une pause  pour laisser ses copains achever la plage en douce.

L'équipe reprend la route avec 'Swell' , une pièce toujours aussi aventureuse.

Jean-Philippe décide de placer un piano solo qu'il n'a pas réussi à baptiser, toutes vos propositions sont les bienvenues, ajoute-t-il.

Juliette avait pensé au ' Bal des Lucioles', une dame moins lunatique proposera 'Bruine'.

 Episode recueillement pour la basse et la batterie,  durant  cette pièce qui aurait beaucoup plu à Wim Mertens.

'Submission', un extrait du premier LP,  se présente comme une marche dramatique.  Fougue et romantisme se rejoignent comme si Franz Liszt avait rendez-vous avec Wagner.

On quitte les  Valkyries pour une plage introspective inspirée du Japon, ' Kintsugi'  ou comment réparer une poterie avec des coutures d'or.

'Floating Memories' se trouve sur le second album , dans les méandres du cerveau, tu cherches l'origine des crises épileptiques.

'Sofia' a été écrit pour la  fillette ( 1 an) de Jean-Philippe, la berceuse est plus turbulente que sereine.

Le morceau 'Ascension'  s'avère assez mélodieux, tu crois même y dénicher des relents Michel Legrand.

Victor a sorti un triangle et un xylophone ( invisible)  de sa trousse, le piano prend des sonorités de clavecin, tout baigne dans un calme relatif avant un galop final.

Voici la  dernière, ' Broadwalk Sunshine' qui démarre sur un jeu de basse groovy  avant de partir en rondo nerveux.

Ovation méritée et ' Heartbeat' en rappel avant une longue séance dédicaces!.

 

Pause boisson avant le concert de  Baiju Bhatt & Red Sun  qui est annoncé avec un invité de marque: le guitariste Nguyên Lê .

Le violoniste vaudois Baiju  Bhatt propose un mix de musique indienne ( son grand-père était   une légende du sitar indien, qui rivalisait avec Ravi Shankar) et de jazz européen ( le fils de Françoise Burger , enseignante à Vevey,  a fréquenté la Haute-Ecole de Musique de Lausanne). 

Avec son groupe Red Sun , il a sorti deux albums: 'Alive in Lausanne' en 2017- et  'Eastern Sonata ' en 2019, un troisième disque est prévu, sans qu'une date de sortie n'ait été mentionnée.

Le line-up:  

Baiju Bhatt, violon / 

Valentin Conus, saxophones ( tenor et alto) , il dirige son propre quartet /

 Mark Priore au piano ( Mark & The Peaceful Explorers)  / 

Paul Berne à la batterie ( Uptake, Odil, Mental Climbers, Sarab...)  

et  Blaise Hommage ,  hello j'ai une toute nouvelle basse, ( Raïlo Trio, Valentin Conus 4tet, Louis Billette Quintet....).

Après une amorce pointilliste,  Baiju et ses copains du Soleil Rouge attaquent 'Pari Shokogun', un jazz ethnique enivrant qui, pendant huit minutes, t'invite à quitter l'Occident cartésien pour te plonger dans un univers moins nombriliste.

Sax et violon papillonnent, basse et batterie impriment un tempo remuant, le piano, par petites touches,  distille un parfum classique.

C'est d'ailleurs Mark qui lance la suivante' ' Carnaval, d'après le papier gisant aux pieds du violoniste.

Ce nocturne indien voit l'équipe en attente, un sixième élément s'apprête à rejoindre la troupe, il attend son heure.

Le violon part en voltige, basse et sax s'éveillent, Paul patiente, soudain, il sort de son état léthargique et la composition prend de l'ampleur.

On a enregistré ce morceau il y a tout juste deux jours en Allemagne, confie le leader de la formation.

 Nguyên Lê, grand admirateur de Jimi Hendrix, fait entendre le son caractéristique de sa guitare pour entamer ' Cloud'.

Un nuage qui ne ressemble pas vraiment à celui de Django Reinhardt, même si en 2012 on  a attribué le prix Django Reinhardt à ce grand monsieur.

Le guitariste, qui peut étaler une carte de visite à faire baver tous les gratteux de la terre, manie l'ebow , les sonorités vibrantes de sa guitare semblent émaner d'un sitar, il multiplie les effets sidéraux, le public, cool, en reste baba, ses amis musiciens, en souriant, admirent son toucher.

Paul est le premier  à sortir de sa rêverie pour accompagner le musicien d'origine vietnamienne, la basse saute dans le wagon, puis le violon, le son gonfle encore avec l'arrivée du sax ( alto) et du piano.

Cette très longue plage évoque les meilleurs moments du grandiose  Mahavishnu Orchestra, fondé par John McLaughlin.

Baiju, Mark, Paul et Blaise parviennent à faire oublier Billy Cobham, Jan Hammer, Rick Laird ou Jean-Luc Ponty.

Bill Evans, présent dans la dernière mouture du supergroupe, aurait apprécié le jeu de Valentin Conus, s'il avait été présent dans la salle.

Le public, en ébullition, applaudit à tout rompre au terme de la plage.

Il s'agit de calmer les esprits, le piano et le violon, en duo, proposent une romance plaintive qui leur permet d'improviser à leur guise, ' People and Tomorrow'.

Paul a eu le temps de recharger les accus , il entame ' Belly'  par un solo de batterie musclé qui précède une séquence free jazz épique et luxuriante.

Qui a dit qu'en Suisse tous les musiciens pratiquaient la  Streichmüsik, le yodel, ou accompagnaient les chanteurs ou chanteuses de Schlagers?

C'est un jugement hâtif, voire injurieux: Samuel Blaser, Patrick Moraz, Erik Truffaz ( né en Suisse), Sophie Hunger, Stephan Eicher, The Young Gods, Gotthard ou Krokus , sans oublier Lys Assia , première gagnante de l'Eurovision, font dire à Lio, les Suisses ne comptent pas pour des prunes, même si leur Damassine vaut toutes les eaux-de-vie à base de quetsches d'Alsace.

Il en reste une, annonce le violon: 'Nataraj',  une composition bourrée d'effets tantôt raffinés, tantôt fracassants.


Forcément, le public réclame un rappel, ce sera 'Garuda' , un aigle géant mythique, une des incarnations de Vishnou.

Rideau!

 

Ce concert explosif restera dans les annales du festival!

 




 

 


Album 'Look Alive! - Early Eyes

 Album 'Look Alive! - Early Eyes

 Epitaph

NoPo 

EARLY EYES Look alive 2022


Vous avez aimé les EPs des Early Eyes ( http://www.concertmonkey.be/albumreviews/ep-early-eyes-sunbathing )? Et ben, c'est pas complètement pareil... non pas qu'on puisse comparer qualitativement, juste pas pareil...
L'équipe de Minneapolis semble avoir été particulièrement affectée par le bazar généré par le truc (pourtant tout le monde sait que Corona n'est qu'une bière... pas un cercueil!).
Si bien qu'après l'enfermement, un coup de balai emporte le duo rythmique bassiste batteur, remplacé par Megan et Sam. On garde juste les 'J', comme jus, (Jake, Joe, John) aux chant/clavier et guitares.
“The album was not just an expression of all of our frustrations, but also an escape from it” explique Joe (le petit nerveux à moustache?).
Ce à quoi Jake (l'imberbe) répond "“It almost feels like Look Alive! is a direct response to the pandemic”

La pochette juxtapose la cassure psychologique avec 2 espèces de ciels, l'un dans une nuit profonde, l'autre dans un bleu azur.
"Early Eyes" forme une séparation ondulée traversée par une apostrophe dodue, une bulle d'oxygène gravée 'Look alive' irradiant la partie immergée.

4 singles suivent la sortie de ce 1er album : Chemicals, Paresthesia, Revel Berry et Dying Plant.


'Big sigh' entre dans la danse par une belle explosivité colorée. "Morning air and sunlight Letting out a big sigh Cause everybody’s waking up at 9".
La cadence marquée soulève les lames de claviers luxueuses, parfois telles des bandes audio ne tournant pas à la bonne vitesse et rendant mal à l'aise.
Les changements de teinte, par exemple l'arrivée d'un saxophone sombre qui fait pâlir,  apparaissent comme autant de changement d'humeur.
A côté de cela, des cordes font ressembler certaines parties à des BO de séries américaines désuètes. Le morceau le plus proche des sorties précédentes et probablement le plus radieux.

'Chemicals' intronise une guitare funky et vrille une voix trafiquée et électrisée. Des cuivres réchauffent l'atmosphère.
Une impasse nous piège dans un cul de sac bruitiste, tremblant et tellement inquiétant. Le refrain nous en sauve par un solo électro qui nous nique "I’ll just peace the fuck out".

Le rythme claque toujours aussi joliment sur 'Paresthesia' avec sa basse slappée mais cassée par des sons bidouillés assez fréquents, c'est pour quand l'antidépresseur?
"Paresthesia flows
All over me as I’m exposed
And feeling dizzy, heartbeats
I know I’ve been missing my Fluoxetine"

'Revel Berry' part dans une belle cavalcade avec des vocaux de plus en plus déshumanisés voir détraqués, la fatigue sans doute : "Haven’t slept since April" (2020?).
Le clavier rutilant souligne le rythme endiablé. La basse bat la chamade, les choeurs moussent et débordent d'énergie.

'Catch You' offre une respiration... un peu difficile qui entraine un malaise. Le morceau explore des recoins cachés sans qu'on sache à quoi s'attendre.
Les tics et les tacs font tourner la tête jusqu'à la nausée.

'Rocket' décolle dans une jolie mélodie exotique mais le bug angoissant se tapit dans les recoins. De temps en temps, la fusée se fige au milieu de vocaux particulièrement auto-tunés.
"Let’s just be honest I’m so scared I know things are difficult sometimes uncontrollable"

'Halloween 18' s'installe sur une rythmique clairsemée de bruits électroniques et vocaux toujours tuning.
Le refrain rafraichit ce morceau moderne et un peu déroutant.

Le rythme garde la part belle sur 'Dying Plant'; le riff caracole de plus belle puis les choeurs racés se font la belle.
Une triste histoire de mauvaises graines "Sad sad sad sad sansevieria Drab drab drab drab dieffenbachia Bad bad bad bad bad begonia".

'Somewhere Overgrown' y va de son groove flottant. Le synthé et la guitare badinent avec la batterie.
Les claviers basculent et les chimes sonnent luxueusement. Les arrangements particulièrement soignés et travaillés, avec des trouvailles originales, déstabilisent parfois, mais accrochez-vous, la descente en rappel vaut le coup!

La cadence disco de 'Marathon' nous entraine dans la régularité. L'orchestration ciselée scintille partout.
Un clavier futuriste et des bruits, qui ne le sont pas moins, parcourent, essoufflés, la distance, pareil à un sportif inexpérimenté.
Un ptit coup de barre à mi-chemin mais ça repart bien vite en choeurs.

'Trust Fall' pourrait presque être interprété dans le dépouillement d'un piano de bar, comme une confidence.
A l'inverse, le choix des arrangements s'enrichit de nombreux instruments aux effluves progressives puis une guitare plaintive agit en rayon de soleil.
L'album s'achève dans cette douceur bleue profond : "I’m resigned to sinking in the deep blue ... I love you"


Le melting-pop jazzy joyeux danse et vibre encore mais perturbé par quelques dépressions.
Une histoire de faux-semblants? 'Look alive' pose une question, on a l'air vivants, crois-tu qu'on le soit encore vraiment?
Pour la dissertation, vous avez toute la vie!


Tracks :
1.      Big Sigh
2.      Chemicals
3.      Paresthesia
4.      Revel Berry
5.      Catch You
6.      Rocket
7.      Halloween 18
8.      Dying Plant
9.      Somewhere Overgrown
10.     Marathon
11.     Trust Fall
Produit par Caleb Hinz (Hippo Campus, Samia) et Jake Luppen de Hippo Campus

Early Eyes is Jake Berglove (vocals/keys), Joe Villano (guitar), John O’Brien (guitar), Megan Mahoney (bass), and Sam Mathys (drums).

dimanche 24 avril 2022

Jazz ô Château - Sylvain Le Ray trio et YOM - Château de Pommorio - Tréveneuc, le 22 avril 2022

Jazz ô Château - Sylvain Le Ray trio et YOM  - Château de Pommorio - Tréveneuc, le 22 avril 2022

 

michel

 

Après le hors-d'oeuvre Pikey Butler, les clients s'acheminent vers le chapiteau,  sous  lequel doivent se produire  Sylvain Le Ray trio et YOM , les têtes d'affiche de la première soirée payante du festival.

Pas de sold-out, mais à peine une dizaine de sièges inoccupés.

 

 Sylvain Le Ray trio, des locaux, Sylvain est originaire de Trégueux, il a sorti son premier album, 'The Unchosen Way',  en 2020, un second volume est en gestation.

Le jeune pianiste prodige est accompagné par Simon Prud'homme à la batterie ( Ginko Biloka, Sparfell) et Matis Regnault à la contrebasse ( un jeune homme issu du centre de formation Didier Lockwood , il joue aussi aux côtés de Tom Guillois, s'ébattait au sein de Minuit 10, les X -Swings ou  les Marx Sisters,  quand il n'accompagne pas l'artiste lyrique Elodie Kimmel).

Un piano classique introduit ' Young Years' une plage extraite du premier album de Sylvain.

Beau et symboliste comme une rêverie de Debussy, après quelques minutes, Simon a l'idée de gratter, puis de caresser ses cymbales, Mathis réagit, l'atmosphère reste pudique, il faudra patienter avant de voir les flots s'agiter .

Lyrisme, légèreté et virtuosité font bon ménage, déjà le public a compris que la soirée  s'annonce sous les meilleures auspices, les amateurs de muzak en sont pour leur frais.

Comme on n'a pas eu l'occasion de jeter un oeil sur la setlist, on te donne des titres avec les réserves d'usage.

Une seconde composition ( Hole ?) tout aussi complexe et exigeante est entamée, à nouveau le background classique prédomine, la pièce, sérieuse et technique,  fait appel à l'esprit et éclipse l'élément groove.

Le swing, c'est pas pour aujourd'hui.

Simon , d'une frappe méthodique, amorce  'Conversation entre peur et espoir', le piano et la contrebasse s'immiscent dans le cercle dessiné par le batteur, les coups de baguettes prennent une forme plus sèche, la plage se tonifie avant de ralentir pour voir le pianiste caracoler en mode Erik Satie.

Contrebasse et batterie esquissent une toile abstraite,  peur et espoir ébauchent des arabesques sinueuses sans vraiment décoller, pas d'explosion mais un attentisme circonspect.

Soudain la tension monte, chaque intervenant pousse l'autre dans ses derniers retranchements, sans toutefois le terrasser, un relâchement opportun nous conduit vers la fin du voyage.

' Les Tisserands' est construit sur un air originaire de Loudéac.

La contrebasse, concentrée, est la première à tisser, timidement, les autres liciers entament leur labeur, mais c'est bien Mathis en tricotant, tout en chantonnant, qui abat le plus dur du boulot.

Après ce soliloque, Sylvain s'envole, batterie et contrebasse assurant le fond rythmique.

Tu le sais, les tisserands bretons ont du savoir-faire, leur compétence leur permet de créer une broderie fine, décorée de motifs non figuratifs, qui fera merveille dans le salon de ta tante Simone.

Après avoir remisé le métier à tisser, le trio propose 'Golden Song', une longue plage, méticuleuse et cérébrale avant d'attaquer ' Searching for Hope', une composition qui, comme les précédentes, naviguent dans les mêmes eaux que les combinaisons imaginées par Brad Mehldau, Keith Jarrett, Tigran Hamasyan ou  Esbjörn Svensson.

Si ton truc c'est le boogie, Jerry Lee Lewis ou  Scott Joplin, tu oublies!

Toujours prévu pour le prochain disque, voici ' Create a new world' , ce monde sera mathématique et clean!

Pour faire plaisir à Marguerite Duras,  la chanson suivante ( sans paroles) est interprétée en mode moderato cantabile et c'est avec le rondo flamboyant ' Discovering' ( ?) que s'achève un récital qui a vu le public se lever comme un seul homme pour saluer une prestation de haut niveau.

 

Le 29 avril au Noktambül à Rennes! 


YOM.

A l'issue de la représentation de YOM, les commentaires fusent: magique, époustouflant, cosmique, inspiré, visionnaire... 90% des auditeurs débordent d'enthousiasme.

Il y a les autres: assommant, artificiel, enflé, vaniteux....

Tu te rapproches du second clan.

Le numéro de l'auto-proclamé New King of Klezmer Clarinet ne t'a ni impressionné, ni transporté au nirvana.

Un mot t'a traversé l'esprit: fake, il a beau arborer une tunique de gourou, tu n'es pas prêt à faire partie de ses disciples.

Guillaume Humery, alias Yom, et le pianiste Léo Jassef ( Lafé Bémé, la Tribu des Fous de Bassan,  Michto la Pompe, MST , le trio à Lunettes  et membre du tricollectif,  des musiciens improvisateurs parisiens), en piste vers 22:20.

YOM, c'est plus de dix albums, ce sont des tonnes d' éloges qui pleuvent lors de la sortie de chacun de ses recueils.... fougue ardente, virtuosité, esprit aventureux, il souffle la tempête dans sa clarinette, etc... 

Mais là, le duo est sur un podium, d'emblée le messie nous prévient, ce soir, on vous joue 'Celebration' d'une traite, si vous écoutez bien vous pourrez voyager dans l'espace et peut-être même croiser Elon Musk.

Alors pas d'applaudissements pendant l'office, je dépose le micro et le reprendrai lorsque la navette spatiale aura rejoint la terre.

Les consignes du despote ont été respectées à la lettre. 

On a subi d'une traite ( peut-être dans le désordre) :

1 Celebration 3:34
2 Elegy for the New Born 4:28
3 Longing for the Beat 3:55
4 Erratic Love 4:50
5 Born Again 5:51
6 Ray of Light 3:35
7 Ancestors Dance 2:47
8 Tantric Epic 5:29
9 Inner Peace 2:29
10 Oui 3:19
11 New Life 3:26
 
Là tu comptes plus ou moins 44', sur scène on a eu droit à +/-   65 à 70 minutes de jazz(?)/ambient transcendantal, mêlé de mysticisme au rabais, le tout parfumé, tantôt arabo-andalou, tantôt klezmer avec quelques pointes berbères.
En méditant, comme il l'a suggéré, tu as vu un charmeur de crotales, tu as bu du thé dans le harem d'Archimède, tu as entrevu l'oasis en mirage, t'as voulu te reposer sous un palmier, t'as évité de justesse une morsure de scorpion, t'as surveillé la naissance de fleurs du désert, t'as regretté d'avoir 200 voisins, car une séance de yoga en groupe, c'est pas ton truc, tu t'es rappelé qu'un jour à une tombola tu as gagné  un album baptisé 'Atmospheric Meditation Relaxing Ambient Music', tu l'as refilé à ta belle-soeur pour ses Pâques.
Donc YOM tire des sons de sa clarinette, Léo y ajoute des jaillissements improvisés au piano, avant de laisser le maître placer un solo en latex de près de cinq minutes, du coup, tu t'es mis à regretter d'avoir dit du mal de Erasure.
L'organisation n'avait pas prévu de bâtonnets  d'encens indiens ( sans pesticides)  favorisant le recueillement, pas moyen de planer, t'as jeté un oeil autour de toi pour dénombrer une bonne douzaine de braves gens assoupis.
Quand Ludovic s'est mis à ronfler, sa voisine lui a refilé un méchant coup de coude dans les côtes, heureusement, le duo venait d'entamer une séquence plus musclée, ce qui l'a tenu éveillé.
Arrivé au terme du trip cosmique, idéal comme musique de fond si tu décides de relire ' Le Désert des Tartares'  , la salle entière, même ceux qui ont sommeillé ( des masos) , applaudit à tout rompre.
Donc le mystificateur propose un bis, un brin moins long que la tirade unique, 'Rêve de l' enfant' est extrait de l'album 'Unue' de 2009 et comme les admirateurs ne sont toujours pas repus, Ze king of klezmer musik enchaîne sur 'Longing for the Beat' que tu n'as pas reconnu, alors que ce titre faisait partie de la suite inaugurale.

En fin plaisantin, le chef, gynécologue à ses heures perdues, indique qu'il s'agit d'un morceau intra-utérin!

 



 


 





samedi 23 avril 2022

Jazz ô Château - Pikey Butler Trio- jardins du Château de Pommorio- Tréveneuc, le 22 avril 2022

 Jazz ô Château - Pikey Butler Trio- jardins du Château de Pommorio- Tréveneuc, le 22 avril 2022

 michel

Première  soirée au Château de Pommorio.

Pour ne pas déroger aux habitudes, le festival a prévu un concert apéritif au jardin , restauration prévue: coquilles Saint-Jacques, homard, huîtres, galettes saucisses... personne ne mourra de faim, ni de soif, d'ailleurs, les bénévoles s'affairent à la buvette.

A 18:10', Pikey Butler, aux couleurs de l'Ukraine, ( contrebasse, chant) , flanqué du fidèle Mathieu Crochemore ( guitare) et de Pierrick Vidal  ( saxophone, flûte) prennent place.

Peter Butler et Mathieu étaient passés par Tréveneuc ( à l' Église Saint-Colomban) lors de l'édition Jazz ô Châtaignes, leur set avait fait l'unanimité ( cf article).

Ce soir ils ont soudoyé Pierrick Vidal ( Blow West) pour les accompagner au saxophone.

Le blues 'Sack O Woe' de Cannonball Adderley ouvre le bal,.

Tu le sais, les bluesmen ont tendance à se plaindre, la vie leur joue suivant de vilains tours,... Misery, company and I'm feeling low
Trouble follows me wherever I go
The bag I'm in is just a sack o'woe..

T'avais pas de kleenex à leur offrir, eux, par contre, se sont mis en valeur, après une escapade du sax, Mathieu nous la joue Wes Montgomery, tandis Peter/Pikey caresse aimablement sa double bass.

Ils enchaînent sur le standard  Makin' Whoopee, Pikey arborant un couvre-chef presque aussi seyant que celui de Frank Sinatra.

Un gars nous rappelle que notre brave Toots avait l'habitude d'interpréter le classique à l'harmonica.

On va accélérer légèrement car il fait frisquet, voici 'Rat Race', pas celui de Count Basie, non, un morceau de ma plume que j'ai composé pendant ma période londonienne. 

On connaissait les courses de lévriers, les combats de coqs, mais des compétitions de rats,j amais entendu parler.

OK, il y a  Speedy Gonzales, mais c'est une souris.

La bise pique, j'enfile ma jaquette et on vous joue du Gerry Mulligan, l'instrumental ' Line for Lyons' date de 1964.

Place à un autre géant, Duke Ellington avec 'I Ain't Got Nothin' But The Blues'.

On te l'a dit, le blues c'est pour les pleurnicheurs.

This was a windy blues, ajoute le plus breton des British, en souriant.

Braves gens, j'ai écrit ' Like a Flame' en pensant à James Brown. 

Pas de Cold Sweat, ce soir, le vent picote ce qui ne pousse pas à l'excès de consommations.

Vite, une dernière avant la pause.

 Sois sympa, you go your way I'll go mine, mais s'il te plaît  ' Please Don't Talk About Me When I'm Gone'.

Un rendu efficace.

 

Une bière plus tard, les revoilà! 

Pierrick a sorti une flûte de son petit sac pour ' Nature Boy'  que Nat King Cole chantait d'un timbre ressemblant à du melted butter.

Puis vient la plus triste de la famille, ' Sister Sadie' , un morceau d'Horace Silver , lyrics d' Eddie Jefferson.

On laisse la mean chick à ses malheurs pour attaquer le slow blues qui fait un malheur dans la version d'Ella Fitzgerald ' Since I fell for you'.

 Pikey Butler's Jumpin' Five  a enregistré ' Rollercoaster' il y a pas mal d'années, la voix de crooner fatigué de Pikey sied à merveille à ce blues nonchalant.

Virage jazzy avec ' Four' de Miles Davis ( lyrics Jon Hendricks)  , un morceau au groove purulent et pour terminer en beauté, le trio opte pour Ray Charles , ' I got a woman'.


Job rempli à la perfection, public ravi.

Well done, chaps!

 

 

vendredi 22 avril 2022

Jazz ô Château - Singing in the Rennes _ aux Barriques sur Pattes à Saint-Quay-Portrieux, le 21 avril 2022

 Jazz ô Château - Singing in the Rennes _ aux Barriques sur Pattes à Saint-Quay-Portrieux, le 21 avril 2022

 

michel

 

Toujours sous le soleil, toujours à Saint-Quay Portrieux ( le bar branché les  Barriques sur Pattes), le festival Jazz ô Château se poursuit avec un nouvel événement gratuit.

Nous étions prévenus: il y a intérêt à réserver pour se restaurer, effectivement la foule se presse autour des barriques ( on n'a pas vu de pattes). Dénicher une table libre, relève de l'exploit que même les plus balèzes  candidats de Koh-Lanta auront du mal à  relever.

Le trio Singing in the Rennes est placé tout au fond de la salle, c'est là que tu parviens à te caler contre une armoire pendant que madame, intrépide, se tape le bar.

18:30' disait l'affiche, le comité organisateur t'avait prévenu, il y aura deux sets pour permettre au public d'ingurgiter frites et hamburgers.

A 18:50',  se pointent,  Jean-Baptiste Rannou, saxophone (Sax O’Celte, The Erikson Project, Vickyis in da House....), Léo Debroise, contrebasse ( UNCG Project'18, Azilis Esnault,...) et Rafael Tintaya, chant et guitare, un jeune homme dont la famille joue avec le groupe des Andes Llapaku! 

Ces jeunes gens, pas 30 ans, pratiquent un jazz tout - terrain qui plaira aux jeunes et aux anciens, mariant standards et morceaux plus récents , le tout à leur sauce pas du tout écoeurante. En un mot: du talent à l'état pur!

Le coup d'envoi est donné sous forme latine, il t'a fallu un bon moment pour reconnaître ' 'Take Five' de Dave Brubeck dans les  sensuelles tonalités bossa nova  de l'approche.

Tout devient plus évident lorsque Rafael, après plusieurs minutes, se met à chantonner....Won't you stop and take a little time Out with me Just take five... , madame se dandine et murmure, sont vachement bons, ces jeunes gens.

Un jugement judicieux. Donc, tu acquiesces, Carmen McRae, debout à deux mètres de là, te refile un clin d'oeil complice.

Enchaînement sur l'upbeat 'Dinette' , du gypsy swing mené tambour battant ( sans drums), le guitariste gratifie l'assistance d'un chant en onomatopées, Django, qui se tenait à côté de Carmen, refile un clin d'oeil à ta compagne.

Rafael: non, Jean, les raybans, c'est pas pour la frime, le soleil nous éblouit.

D'accord, répond Jeannot, vous aussi, vous êtes éblouissants.

La suivante est hors contexte, vu la température ambiante, ' Jardin d'hiver'  , la perle que Keren Ann et Benjamin Biolay ont offerte à Henri Salvador.

Toujours in French, 'Je me suis fait tout petit ' nous confirme une fois de plus que Brassens et le jazz font bon ménage.

Le trio a le bon goût d'orner la ballade d'un final improvisé qui permet à chacun de mettre en valeur sa dextérité ou sa fluidité.

Après un départ velouté, Singing In The Rennes joue la carte manouche, t'as scruté le ciel, tu y as vu de petits  ' Nuages' blancs et t'as rêvé.

Le charme opère!

Parenthèse, le titre est repris sur leur enregistrement 'Les Girafes' audible sur Bandcamp.

 'Misty' souffle le brumeux Rafael à ses copains. 

C'était pas Ella Fitzgerald mais c'était vachement bien, le velouté du sax a réussi à faire couler une larme de l'oeil gauche de madame, elle a atterri dans son Chardonnay.

Sacré Django, il est à la fête en ce début de soirée, voici ' Minor Swing', en trio, pas en quintette.

Stéphane Grappelli n'était pas libre.

Jean: pourquoi t'agenouilles-tu?

Suis astigmate et amétrope, peux pas lire la setlist sans me baisser.

Ah, merde, moi, c'est pas mieux, je souffre d'hémorroïdes.

Après le passage dans le cabinet du  toubib, le set se poursuit, avec du   Jacques Prévert, ' Les feuilles mortes'., attaqué en duo guitare/contrebasse.

Maintenant que les amants sont désunis, le sax rapplique pour ajouter une dose de mélancolie à la romance.

Pour terminer le premier set on a remastérisé le standard 'How deep is the ocean'.

Ce late jazz classic, à écouter sous un clair de lune en regardant la chandelle, caressée par une brise légère, vaciller met fin à la première partie du récital qui aura fait frémir plus d'un auditeur.

 

On se tape un dernier verre avant de regagner le bercail, pas envie d'attendre la fin des agapes, on renonce à   la seconde  mi-temps.

 

Rendez-vous au Château de Pommorio pour la suite du festival!

 

 

 



Won't you stop and take a little time
Out with me
Just take five
https://lyricstranslate.com
Won't you stop and take a little time
Out with me
Just take five
https://lyricstranslate.com
Won't you stop and take a little time
Out with me
Just take five
https://lyricstranslate.com



jeudi 21 avril 2022

Jazz ô Château - Speakeasy au Centre de Congrès de Saint-Quay-Portrieux, le 20 avril 2022

 Jazz ô Château - Speakeasy au Centre de Congrès de Saint-Quay-Portrieux, le 20 avril 2022

 

michel

 

L'édition 7 du festival Jazz ô Château est sur les rails, après un hors-d'oeuvre avec Lalilou Quintet chez Paulette, samedi dernier, et le film consacré à Billie Holiday au cinéma Arletty le mardi 19, c'est le  Centre de Congrès de Saint-Quay-Portrieux, qui accueille Speakeasy.


Malgré, une rude concurrence, un match de catch mixte retransmis sur toutes les chaînes de l'hexagone, le public s'est déplacé en nombre dans la station balnéaire du Goëlo.

A la sortie du concert, un avis faisait l'unanimité: on a bien ri , l'ambiance était top et le groupe, qui avait emmené toute une ménagerie,  manie le swing , le stick-punch si tu préfères, à la perfection.

A Rennes, lors des Fest-Noz, on ne danse pas que la gavotte, l'an-dro, le plinn ou  le Kost ar c'hoat mais aussi le Lindy Hop.

Dans les années 20 ou 30, aux States, si tu ne voulais pas voir arriver Elliot Ness  et ses sbires dans ton  Speakeasy ( clandestin) fallait la mettre en sourdine et boire en cachette, du coup bon nombre de formations pratiquant un swing coloré 30/40 ont choisi d'ajouter le terme Speakeasy dans leur appellation.

T'as The Speakeasy Three, trois nanas inspirées par les Andrews Sisters,  The Speakeasies Swing Band ou des Norvégiens ayant opté pour l'identité Speakeasy pour faire danser les marins.

Nos Speakeasy sont dirigés de main de maître par une drôle de dame, Christine Grollier, une fille de Nantes qui ne fréquente pas les prisons mais joue du saxophone  et roucoule comme un pinson ayant abusé du whisky frelaté.

Elle s'agite aussi au sein de Fun Carmen, L’orchestre du Buisson ou La Grosse Couture.

Pour l'accompagner dans ses délires, tu as: César Massonnat au  piano ( Les Triplettes de Merveille, le Mediterranean Jazz Project, e a ), Thomas Chapet ( pas de chapeau, une casquette) à la batterie et secondes voix, ( Les Sépanous, Les Loveurs de Poules... ) et François Boudet, non pas dans son coin, mais  à l'arrière,  à la  contrebasse (Nini Poulain, Gentraige, Camping Cats et aux uilleann pipes pour du folk avec Pierre-Josquin Goisbault e a ...).

Après les traditionnelles allocations du président de l'association et du maire de Saint-Quay, l'élément masculin investit le podium et attaque un premier swing mouvementé, soudain un sax retentit, Christine, robe retro à pois, petite veste noire, crinière rousse frisée, retenue par un ruban, traverse la salle pour rejoindre les copains qui avaient amorcé "Dunkin Doughnuts", un morceau pompé sur le "Dunkin Bagels" de Slim Gaillard.

On te conseille le clip, c'est mieux que  Parov Stelar ou Caravan Palace et l'accent de Miss Grollier aurait plu à Fred Astaire.

On fait du jazz qui détend, avoue-t-elle, avant d'enchaîner sur ' Nothing 'too good for my baby' de Louis Prima,  un autre  farceur notable.

Un petit exercice de claquettes sans fers intégrés et puis on passe à  'Hit That Jive, Jack' de Nat King Cole, en version bilingue.

Les fingersnaps sont pour Thomas. Pendant l'échappée du pianiste, les copains battent des mains, ils sont vite imités par le public, qui, visiblement, prend du bon temps.

Quand tu prononces des oeufs  comme des  veufs, c'est sûr tu engendres le rire car  ça fait un effet boeuf.

Sinon le titre ' Oeufs' vaut tous les Ray Ventura et, si tu ne crains pas la grippe aviaire, viens faire un tour avec nous  pour voir le travail des manutentionnaires surveillant les  bandes transporteuses pour la collecte des oeufs.

Quatre ou cinq couples s'essayent au Lindy Hop avec succès  et décident de continuer leur gymnastique sur 'Potato Chips'  de Slim Gaillard.

Gaffe à ton taux de cholestérol, Carole!

Après cet excès de junk food, la cousine d'Annie Cordy  propose un ' Mehdi Boogie' huileux, décoré d'un dialogue sax/contrebasse avec le batteur en embuscade, reprise du thème et crac, crac, crac... c'était quoi, une souris qui a bouffé le câble attaché à la contrebasse?

Un truc du genre,  pas grave, un ennui tèche nick ça peut arriver!

Le piano amorce une ballade ( 'Petit Blues'), même les comiques peuvent avoir le coeur gros!

"The man from the south" de Joe Venuti (1928) est réarrangé par  Speakeasy et ça décoiffe.

On t'explique, le mec porte un chapeau et fume le cigare, l'introduction dramatique a réussi à faire pleurer Tom Waits, qui très vite a ri aux larmes quand la Miss s'est mis au scat. 

Bette Middler n'aurait pas fait mieux!

Entrain, bonne humeur,  ces clowns pratiquant la feel good music  ont du talent.

Changement de sax pour l'exotique 'Vol Vist Du Gaily Star 'de Slim Gaillard.

Dis, elle chante ce mambo/ cha cha cha en quelle langue?

Euh, ça semble osciller  entre le  Turc, l'Allemand, l' Anglais et le Danone allégé.

Un roulement de tambour annonce 'Sing Sing Sing'  qui permet à Thomas d'exhiber toute sa virtuosité.

Saint-Quay s'amuse et chante pendant que d'autres subissent le sinistre débat.

Slim Gaillard, encore, avec ' Communication', à l'époque ils ne connaissaient pas le SMS.

Tiens voilà   'Minnie the Moocher' , une copine de Cab Calloway .

Al Capone a souri!

La petite Minnie déambule, le tempo accélère, elle achève sa balade digestive pour nous signaler que la fête est finie.

Bye, bye.

 

Les bis:

' Flat Floot Floogie' pour tous ceux qui auraient un coup de mou , Thomas s'essaye  à une imitation de Louis Armstrong  pas débile, du coup le blues s'estompe et la troupe nous propose un dernier morceau intellectuel qui a fait tourner la tête à tous les coqs du voisinage ' Chicken'.

La folie dans la basse-cour , même les Fools qui ont détourné le 'Psycho Killer' de Talking Heads pour en faire un ' Psycho Chicken' n'en reviennent pas.

 

Superbe concert, mais zauraient pas dû énerver la volaille , les mouettes se sont soulagées sur la Rolls, bordel!

 

 

 

 



 



 

 


 

Scorpion Violente - Blak Saagan @LaVallée _ Molenbeek, le 20 avril 2022

 Scorpion Violente -  Blak Saagan @LaVallée _ Molenbeek, le 20 avril 2022

 

Florian Hexagen passait par là...

 

 

On a eu droit à un set bien intense et "sale" du duo Scorpion Violente hier soir à LaVallée, peut-être l'un des plus "violents" de tous ceux que j'ai pu voir d'eux durant toutes ces années.
Une montée en tension tout au long de 45 minutes qui ont paru presque trop courtes tant leur proposition toujours basée sur une synthé dark wave punk technoïde était sinueusement agressive et encore plus axée que d'hab' sur un dancefloor type fin du monde. Simplement délicieux... 
En première partie, je suis bien entré pour ma part dans l'univers des Blak Saagan, basé sur un mélange entre kraut psychédélique et electro minimal(ist)e tournant parfois vers une sorte de drone hypnotique pas radical, un étrange mélange qui nécessitait une bonne immersion pour en profiter comme il se doit (ça a fonctionné pour bibi, gros kif à la cool  .
Bref, merci aux orga de nous les avoir ramenés dans ce lieu, ce fut une belle alternative au fameux "débat" ayant lieu le soir même entre l'arrogance et l'incompétence, le mépris de classe et le mépris de race, le néolibéralisme et le racisme.
Bref, votez Scorpion Violente, au moins, on dansera en bonne compagnie sur les cendres de ce monde en déliquescence!
 
Scorpion Violente = Noir Boy George + Toma Überwenig 
Black Saagan = Samuele Gottardello + Laura Campana (bass) and Alessandra Lazzarini (flute, synths)

mercredi 20 avril 2022

Ralph of London - Yellow Sky Highway - EP

 Ralph of London Yellow Sky Highway -  EP

Shit Pop Corporation

michel 

Ralph of London, tu dis, c'est son vrai nom?

Non, d'abord il s'agit d'un groupe, basé du côté de Valenciennes.

Le Ralph (  Raoul) est vraiment originaire de Londres.

 Il est né Ralph Phillips, il a été batteur pour Go-Kart Mozart ( un groupe formé par Lawrence Hayward de Felt), a joué avec Scritti Politti, Hackney Boots, The Proper Ornaments, Ezra Bang and Hot Machine, Bank of Joy,...  avant d'en avoir sa claque de la Tamise et du fog pour venir chercher le soleil du Nord et goûter à la bière brassée par la Choulette, et accessoirement fonder un groupe du cru avec quelques locaux: Ralph of London voit le jour et, à ce jour, a pondu une belle série d'esquisses musicales , on note deux full CD's ( The Potato Kingdom et  Longformacus), des singles et EP's.

En ce doux mois d'avril, arrive,  sur le fil, un nouvel EP : Yellow Sky Highway!

Line-up: Ralph Phillips, vocals, lead gt./ Diane Verspeeten, vocals, keys ( elle officie aussi comme booker)/ Léopold Lecoq, keys, vocals ( cité chez Pom Pom Galli)  et François Berkmans, drums, keys. 


Artwork signé Ralph Phillips, très influencé par les shades of grey, peut-être pas 50. Tu cherches en vain le parallèle entre ce tableau abstrait, fait d'un fatras d'éléments végétaux peu distincts et l'autoroute devant mener vers la voûte céleste jaune.


tracks-

1 Rose Of Shame 03:25
2 White Bred Blues 04:42
3 Guillotine Kisses 04:24
4 Lys 03:28
5 Flowers Of Edo 03:19
 
Ralph n'a pas à avoir honte pour ' Rose of Shame', le track sautillant qui ouvre  avec brio  l'exercice.
En mode indie pop ensoleillé, porté par une voix sucrée, évoquant Susanna Hoffs et ses copines, Rose of Shame exhale un parfum d'oranger, un arôme  plus familier du côté des collines californiennes que  sur les anciens sites métallurgiques du Nord.
Les guitares aux saveurs garage pop, la batterie croustillante, les choeurs harmonieux et le côté Britpop,  pré-Brexit, enchantent les pavillons et l' âme.
Avril est le mois des cerisiers en fleurs et des jupes tout aussi fleuries, la seule à ne pas goûter aux joies printanières retrouvées est la pauvre Valérie.
Le revers de la médaille: ' White Bred Blues', le cafard  des petits blancs ( where did we go wrong,...)   qui prend des allures Blur,  c'était avant les délires intellectuels de Damon.
Ce faux blues,  mais vrai  synth pop, est  doté d'une pointe de psychédélisme et  orné d'harmonies dignes des Beach Boys ou des Mamans and Papas, une voix off ajoutant un caractère ténébreux  à la plage,  sortie en single précurseur. 
On parlait de psychédélisme et voilà qu'avec 'Guillotine Kisses' on retrouve des sonorités échappées du 'Madcap Laughs' de Syd Barrett.
 Un mélodion enfantin, une voix sortant de la brume, peut-être des allusions  cachées au "Kuss" de Gustav Klimt, tu peux faire de la pop sans être niais.
'Lys' 
 La blancheur de la fleur de lis symbolise  la pureté, l’innocence et la virginité... Sur le feuillet accompagnant le CD, on nous raconte que la chanson est inspirée de l'histoire tragique de Sainte Maria Goretti, qui en 1902,  à douze ans, préféra mourir pour le Christ  plutôt que de céder au péché. 
Le féminicide n'est pas une invention du 21è siècle!
C'est à nouveau Diane qui prête sa voix sur  ce titre sombre et douloureux.
Quand  Ralph  dit avoir beaucoup écouté les Smiths, les Stone Roses ou les La's, tu n'es pas étonné et lorsque Diane cite les Beatles ou Devendra Banhard, tu comprends encore  mieux  d'où vient la richesse de leurs arrangements. 
Direction le Japon pour contempler the ' Flowers of Edo'.
Edo, l'ancien nom de Tokyo, ville qui a connu une kyrielle d'incendies dantesques pendant 267 années.
Edo, ville maudite,  "Fires and quarrels are the flowers of Edo", un peu les Sodome et Gomorrhe  asiates.
Ralph de Valenciennes et ses acolytes nous balancent un pop track, aux allures Tom Tom Club,   à la construction musicale acrobatique et aux harmonies vocales bondissantes.
Une bien belle manière de clôturer un voyage musical, bref mais enrichissant.


N'oublie pas ton Nikon pour immortaliser toutes les belles choses que tu découvriras.


Prochain concert le 30 avril à Lille au Cirque en DJ set.
Put on your dancing shoes and dance the blues...
 
 



 


lundi 18 avril 2022

Le Tremplin Musical de la Régate des IUT, Quai Armez au Port du Légué, Saint-Brieuc, le 16 avril 2022

  Le Tremplin Musical de la Régate des IUT, Quai Armez au Port du Légué, Saint-Brieuc, le 16 avril 2022

 

michel 

18ème sortie de La Régate des IUT Ouest-France avec, le samedi, une  arrivée au Légué, à Saint-Brieuc,  pour les 25 équipages participant à la course navale.

Diverses animations sont prévues sur le Quai Armez, dont un tremplin musical, qui en est à sa septième édition. 

Trois groupes ont survécu aux sélections dirigées  par le comité d'organisation de la Régate des IUT Ouest-France, ATM Communication et Bonjour Minuit: Smiling Soldiers, Randy et Kosko.

Le communiqué prévoyait 18h pour le début des mini-concerts.

A 18:10', deux ou trois gars se promènent sur le podium, sinon le Quai baigne dans un climat de léthargie printanière.

Sur place aucune trace d'un quelconque timing, un léger parfum de parfait amateurisme embaume l'air.

Le public, pas encore nombreux, semble résigné et patiente sans ronchonner.

18:20', un trio monte sur la balance, la séance d'essayage s'avère harassante, très vite le  bricolage et l' excès de méticulosité finissent par exaspérer, après plus de 50' de tripatouillages divers les Smiling Soldiers semblent, enfin, plus ou moins satisfaits du son produit. 

Oui, mais, il faut encore synchroniser le live et la diffusion en direct sur facebook, on n'est plus à 10' près ...

Smiling Soldiers, de souriants troufions originaires de Rennes, passés par Bonjour Minuit lors d'une Session Live de Radio Activ' début mars ( cf article élogieux de No Po - http://www.concertmonkey.be/reports/session-live-radio-activ-smiling-soldiers-%C3%A0-bonjour-minuit-saint-brieuc-le-3-mars-2022).

Line-up:  Samuel Lothon : batterie ( également actif chez Keep Off The Grass) / Roman Gervaise : basse, synthé Nord & laptop et Mathieu Michel  aux vocaux ( normal pour un prof de chant ) et métronome.

Le trio ouvre le bal avec ' An old friend'  qui démarre en facture nu soul élégant, la voix veloutée de Mathieu Michel se prêtant à merveille au style, seulement après 80 secondes la plage prend une autre direction, la voix soyeuse vire flow hip hop, le morceau  s'affole, le public décolle, une fois l'élément de surprise  digéré.

Petite confidence, réflexion sur mes origines...  je me suis souvent demandé ce qui n'allait pas chez moi, oui, je viens du Nil ... il poursuit en français en utilisant un flow rap hyper speedé tandis que l'équipe l'accompagne dans son trip à la basse et aux drums, tout en faisant défiler une bande pré-enregistrée habillant la mélodie, ce qui   donne l'impression de se trouver face à une équipe comptant au moins une demi-douzaine de musiciens.

Super efficace!

' Change has come' a été composé avec le Black Lives Matter en mémoire. 

Après  une amorce atmosphérique, façonnée à l'aide de nappes de synthé, tandis que le drummer, méthodique, bat la mesure,  vient la voix, caressante. Soudain, le rythme change, la plage prend des intonations tribales,le chanteur, poing levé à la manière de Tommie Smith et John Carlos à Munich en 1968, crie sa rage et conduit le chant, révolutionnaire à son terme.

Déjà on arrive au terme du concert avec  'Only God can judge me' , un titre emprunté à 2Pac,  présentant  de sérieux relents Beastie Boys ou RATM, les soldats rennais ont décidé de nous secouer sérieusement avant de céder la place aux suivants.

Une présence scénique déjà souveraine pour un groupe n'ayant pas atteint une année d'existence, un bémol, moins de 20' de concert  pour 50' de préparatifs... assez frustrant!

Le 22 juin à l'Antipode à Rennes.  


Le 8 avril, Randy participait à la finale régionale  Bretagne de Buzz Booster à Bonjour Minuit.

S'il n'a pas remporté la palme, le rappeur de Rennes a toutefois fait grosse impression, effet confirmé en ce début de soirée sur les bords du Légué.

Randy et ses copains ont littéralement  embrasé le site.

Au départ, la scène est occupée par le deejay ( brillant)  qui  envoie ses beats, tandis qu'une voix s'élève de derrière le podium, Funky Randy balance son texte en flow magique tout en se posant des questions...est-ce que c'est moi l'élu... est-ce que je dois sauver la terre...  (' L'Elu')  il se pointe et déambule à la façon d'un rappeur heureux, pas de gestuelle agressive façon Kaaris, Booba  ou  Migos, Randy  est cool , il se revendique  du mouvement feel good rap. 

Apparition d'un backer qui n'est autre que Dynjah,, de Brest, qui a remporté le Buzz Booster à Saint-Brieuc.

Du coup, leur hip hop prend une dimension supplémentaire, sur le podium ça bouge dans tous les sens pendant que le duo propose une peu de douceur dans un monde de haters.

Positivisme et rap, tout est possible!

Après deux titres très physiques, le premier décrivant un sniper et le second encore plus percutant, Randy & co proposent un virage chill avec ' Fame'  puis le duo invite le Kid, un gamin de 14 ans, à rocker avec eux  pour terminer leur trip sur le monstrueux  'Tempête de snow'.

Même si le rap n'est pas ta tasse de thé, tu ne peux que craquer pour Randy, son humour, sa bonne humeur, son énergie et son efficacité.

Un set imparable! 


Kosko, from Saint-Malo, est le dernier groupe à entrer en piste.

Ils sont trois: Cloé Leservoisier, au chant et les frangins Arthur ( basse /claviers)  et Victor Boquet ( guitare/claviers), ce dernier sévissant encore au sein de Brise Lame.

Kosko pratique un trip hop, teinté de RnB propre  et planant, porté par la voix brumeuse de la séduisante chanteuse.

Une bande est lancée pour amorcer le set, ambiance cotonneuse , voix éthérée, backings sobres, '  Giving up on earth' nous propose un voyage cosmique en apesanteur.

Avec le midtempo 'Aquarium' tu te sens comme un poisson dans l'eau.

 Médusé, tu contemples  Cloé, la sirène, évoluer élégamment dans cette   humeur aqueuse où les seuls remous sont produits par le fond sonore minimaliste créé par Victor et Arthur.

'Wait for me' suggère-t-elle.

Jusqu'au but de la nuit, car ta voix, à la sensualité approchant celle  de Sade, ensorcelle.

Sur fond jazzy 'Rain'  t'invite à regarder par la fenêtre pour contempler ces petites gouttes d'eau qui perlent et permettent à tes pensées de divaguer sans pression.

Ce set onirique s'achève avec la plage  ' Let me come'  chargée d'un élan mélancolique d'inspiration romantique.

Après le rap fougueux de Randy, Kosko nous a proposé un set tout en douceur, mariant évanescence et  apaisement, un peu comme le faisait Zero 7.

 

 

 

 


 

 


 


samedi 16 avril 2022

EP "Between Shadows" de Mountain Fire

EP "Between Shadows" de Mountain Fire 

 

NoPo

 MOUNTAIN FIRE Between shadows 2022

Les voix de Marie, Myriam (enfin non, pas celle de l'eurovision, ni son mari d'ailleurs!) et Shelly se rejoignent en 2015 dans les Yvelines, 7 ans déjà.
Les copines commencent par des reprises... (pas de chaussettes ou uniquement des noires alors). Avec leurs propres compositions, elles font la première partie de Shake Shake Go en 2018.
Puis elles deviennent les reines de la 8ème édition des Vendredis du Rock à Versailles (Live) en 2019 puis elles gagnent un autre tremplin à Guyancourt pour un bond (James!) démarrage.
Mais stoppées dans leur élan par le machin, elles trouvent les ressources pour dégainer 2 albums juste avant le confinement et 'Echoes' sort le premier en Mai 2021 qu'elles défendent en première partie de Théo Lawrence.

2022, part. two, le feu se glisse entre les ombres... et ces dames, pleines d'énergie, tirent plus vite que leurs ombres si je comprends bien.

Voyons l'étui pour commencer.
Ciel bleu azur sans un seul nuage. Ah si, il y en a trois à l'horizon, blancs et légers (beaucoup plus léger que moi en tous cas lorsque je fais mon jogging).
Les 3 plumes portent des robes de mariées immaculées et la dernière semble carrément décoller. Contrairement à d'autres musiciens bien élevés, elles ne traversent pas sur des passages cloutés mais prennent le gazon de traverse.
La signature, toute aussi blanche, décline élégamment l'identité... missa est. Ecoutons, à présent, siffler les balles musicales!

Ressenti après un premier passage, je pencherais (mais sans tomber) vers le folk chamanique de An Eagle in Your Mind ( http://www.concertmonkey.be/reports/eagle-your-mind-%C3%A0-la-m%C3%A9diath%C3%A8que-du-cap-%C3%A0-pl%C3%A9rin-le-21-mai-2021 ) et de sa chanteuse Sophia Djebel ( http://www.concertmonkey.be/news/sophia-djebel-rose-annonce-la-sortie-de-son-premier-album-m%C3%A9tempsycose-le-21-mars-2022 ).
Je citerais aussi Acoustic Ladyland, des voisines aux voix d'ange et avides de reprises bien choisies ( http://www.concertmonkey.be/reports/acoustic-ladyland-au-bar-des-sports-de-pl%C3%A9h%C3%A9del-le-18-juillet-2020 ).
A mon avis, tout seul perso (que je partage), 'Mountain Fire' se situe entre les 2, avec des réminiscences pop sixties tout en restant modernes (mais un peu flower-power quand-même et j'aime).

Myriam Charvet (l’une des 3 et conceptrice du curieux logo) :
"Le logo, inspiré des glyphes alchimiques, est un signe alliant en un symbole la montagne, le tipi, le feu, les 4 éléments comme autant de membres du groupe, et autant de points cardinaux.
Il exprime d’une façon moderne et minimaliste les éléments clés de la mythologie du groupe."

Ok...kay, joli! Essayons de s'y retrouver!

'Down the line' correspond totalement à la pochette par sa légèreté et son côté bucolique.
Vu que je ne suis plus tout neuf, je pense à la magie des voix de Simon et Garfunkel. 'Mountain fire' ravive et actualise ce feu sacré.
Le piano dessine une couche en bas et une couche en haut. La batterie séquence parfaitement. Les cordes de guitare tremblent d'abord brossées, puis au milieu du titre, la gratte électrique joue presque la countrysane.
Les 'ouhouh' donnent une furieuse envie se trouver quelque-part mais où? Autour d’un feu un soir de pleine lune, au fin fond des steppes ou sous les lumières magiques du grand Nord, suggère la biographie du groupe.
On s'en fout, beau c'est!

Une doublette crochetée sur corde de guitare aussitôt troublée par un sombre violoncelle nous emmène dans une clairière. Les rares notes à la guitare électrique touchent en plein coeur à chaque fois.
Les voix n'en font qu'à leur tête mais quelles têtes! Coups de têtes ou serre-tête, têtes en l'air ou tête baissée, à l'unisson, seules, en binôme, en décalé, en cri, toutes les voix, puissantes, bouleversent.
Quand on sait que 'Tide' conte une histoire d’eau, de marée, d’attraction et de détachement, de flux et de reflux, ça vous transporte!

Le piano de 'There's a fire' souffle le duvet sur mes bras, j'en frissonne. Quand les cordes vocales se mettent à vibrer en harmonie, je fonds, je coule, je n' en puis plou...
Lorsque le rythme s'impose, tout le monde se met au diapason. Le clip confirme la complicité entre les 3 potes, pleines d'humour et tournées vers l'essentiel... les sentiments, ici maternels, qui se traduisent dans les textes :
'And maybe I’m shit at showing how I feel and what you mean to me But when I tell you that I love you what I mean is that I’m yours eternally'

La guitare acoustique de 'If I were' me renvoie d'emblée au subtil et dépouillé 'If' de Pink Floyd. Quelle grâce!
Les voix s'étagent, se superposent, se confondent, l'osmose agit en tout instant. Le rythme lent et marqué, comme une valse viennoise, me fait tourbillonner de plaisir.
Lorsque le ton monte en ouah ouah (sans mordre) à mi-morceau et que la profession de foi, en harmonie avec la nature, défile sous une douce pluie au piano, ça nous change la vie :
I  can  be the river I can be the sea , I can be the fire,  the mountain and the tree?  I  can be the bird (Mistakes? Sorry I need to improve my English!)
Le solo de guitare final, lumineux, intervient dans l'écho d'un décor paradisiaque sans dérèglement climatique.

Le premier souffle de 'Vent de haut' me rappelle aussi la guitare aux effets oniriques de Pink Floyd. Elle tapisse alors le sol, sans heurts, et les voix suivent la respiration du vent 'Tant que souffle le vent, faisons résonner nos chants'.
La composition se soulève ensuite dans un rythme tribal et des incantations à tendances chamaniques 'Ho oh hoho Ho oh hoho Strong as the wind blows'.
A ma première écoute, j'ai cru que le titre durait 2 minutes, il en fait près de 5! Un bon signe!

La double couche de guitares, en accords acoustiques et une ligne électrique répétitive, hypnotise aussitôt. Ebloui par les voix lactées, je ressens leur sensibilité à fleur de peau.
L'arrivée crescendo du piano et le touché délicat de la gratte, qui s'envole au firmament, transcendent le morceau qui explose en nova ou en volcan ('Mountain fire' en quelque-sorte).
'Floating Somewhere' empile les voix comme des émotions fortes, un grand moment!

Mountain fire nomme une fleur, Andromède du Japon "Jeunes feuilles rouges, virant au brun châtain lustré, puis au vert tendre, enfin au vert sombre" (Thx Google).
Cette variété de couleurs correspond bien au spectre déployé par les filles. Bon ok, c'était pas mal essayé mais il en manque : y'a aussi le bleu du ciel, le jaune/orange du soleil, le blanc, le rose etc.
Avec cette immersion dans leur musique, j'ai rencontré (virtuellement) des personnes attachantes, tellement sincères et naturelles... des êtres lumineux!
Je n'ai qu'une envie, partager mon émotion et vivre un de leurs futurs concerts (nombreux j'espère) à la première occasion! Bonne route au lucky trio!


1- Down the line
2- Tide
3- There's A Fire
4- If I Were
5- Vent De Haut
6- Floating Somewhere

7- There's A Fire (Radio Edit)
8- Vent De Haut (Radio Edit)
Marie Mathieu (la blonde), chanteuse au clavier et synthé
Myriam Charvet (la brune) au chant et à la guitare
(Funny) Shelly Engels au chant et à la guitare (l'américaine qui cherche à améliorer son français, déjà très bon hein Michel?)
Christophe Thoorens Batterie
Spécial featuring de Sabine Merit au violoncelle sur Tide