dimanche 30 avril 2017

The Narcotic Daffodils- Blue Note Pub- Halle - le 29 avril 2017

The Narcotic Daffodils- Blue Note Pub- Halle - le 29 avril 2017.

Depuis début mars,  le Blue Note, le légendaire établissement, sis  sur la Grote Markt à Halle, est géré par de nouveaux tenanciers, Dirk van Heymbeeck et Jens Luypaert ont convenu d'en faire un pub, ils ont également l'intention d'augmenter la fréquence des concerts. Une excellente nouvelle, d'autant plus que pour le dernier samedi du mois, ils ont invité The Narcotic Daffodils, que tu avais manqué au Prog-Résiste à Soignies.

21:00, annonçait facebook, à 21:20, les jonquilles nouvelle formule prennent place pour présenter leur dernier délit, 'Summer Love', pour mal de gens leur album le plus cohérent.
Les vétérans  Flupke Declercq (bass), happy birthday tardif, menneke, et Simon Rigot (orgue/sitar),  plus les jeunes pousses,  rode Maria Van Assche ( guitar), Luna Dop ( vocals, claviers) et Arne Schollaert ( drums) , non, rien à voir avec l'entraineur du FC Nivelles, ont pris place près de la vitrine donnant sur la Basilique Saint-Martin.
Les clients quittent la terrasse pour s'engouffrer dans le zinc, Simon Shankar adopte la position du yogi afin de manipuler l'encombrant sitar, la mignonne Luna s'en va pianoter, Arne et Maria sont concentrés, Flupke se flanque près du comptoir, pas pour fuir l'Agent 15, mais stratégiquement c'est la meilleure place si t'as une petite soif.
Goeienavond Halle,  wij zijn de Nar Nar, id est  Narcotische Narcissen, nous avons un nouvel album, mais nous commençons le set avec le plus ancien  'Back from Calcutta with Mister Jacky'.
Tout le monde embarque dans le psychedelic spaceship, après une longue intro hindoustanie pour plaire au rajah local, Luna agrippe le micro, Simon  la remplace à l'orgue, le Blue Note va planer. Luna avait prévenu.... I put a spell on everything I see, tu ne quittes pas le caniche, assis près du comptoir, des yeux, elle est capable de le transformer en éléphant.
Soudain la plage acide vire rondo infernal pour exploser avant l'atterrissage à Zaventem, y a -t-il un pilote dans l'avion, Mister Jacky?
'Summer Love' tourne déjà sur nos ondes, logique ce titre déménage sérieusement, les choeurs dignes du ' For your love' des Yardbirds ( Clapton n'aimait pas)  , le chant  névrosé de Miss Doppée, et la vista des autres devraient amener cette plage dans les charts.
Et ce n'est pas le petit souci technique que  Luna  a connu avec un jack récalcitrant, au secours, Simon, qui aura inquiété Halle.
Le copain de Quick emmanche  'Naturally High', la troupe embraye sur un chant choral aussi beau qu'un titre des Beach Boys. Comme Maria est fan de Ritchie Blackmore, elle décide d'accélérer le tempo, calme toi, petite, retour aux sonorités flower power, puis le manège reprend...I'm feeling high ... déclame Luna, du coup le bolide reprend de la vitesse, la semaine prochaine il compte participer aux 500 miles d'Indianapolis, Stirling Moss est prévenu, il va y avoir du sport.
 Jean-luc JHell Berge et Mike Florida, un hooligan notoire, tous deux  complices du sieur Declercq au sein des Gabbalovers se sentaient très high, ils ont eu quelques difficultés à refouler le sol pour se commander une bière titrant plus que la pils.
Sur scène ils poursuivent leur trip avec 'You can't get' , Simon and co n'ayant jamais caché leur admiration pour Earth and Fire, nous rappelle au bon souvenir de ces géniaux Bataves emmenés par une Jerney Kaagman impériale, et flanquée e.a. par  les frères Koerts, baptisés the Singing Twins.
Réapparition du sitar pour la plage maîtresse de l'album, ' Atomic 53' .
Wat zeg je, Fritz?
Si c'est loin, Katmandou... tu tournes à gauche, tu verras un barbu déguenillé, il vend des pastilles, tu lui refiles 20€, tu en suces une et tu y es, si tu vois George Harrison, tu le salues!
Flupke: après Atomic 53, voici l'Atomium 58, allez, allez, oui, ils se reforment, le morceau s'appelle Bruxelles, une fois!
Encore un tube en puissance, le bassiste, bilingue, se voit confier le rôle de la stagiaire de la STIB, chargée d'annoncer les stations traversées.
Personne n'est descendu avant le terminus!
Un cyclone  imminent est annoncé, voici ' Guardians' du garage psych rock tourbillonnant, puis la copine de Pierrot prête-moi ta plume indique que la suivante, 'Hypnotysed', is all about flower pot men.
Les Shocking Blue ont vu un lapin blanc, du coup les Missing Links réagissent ' You're driving me insane'.
Euh, les petits gars, nous sommes en 2017!
C'était mieux avant, entends-tu derrière toi, il faut en convenir, c'était mieux avant!
Voilà, tous les titres du dernier album ont passé la revue, we eindigen met een oldie, ' Go fuck yourself with your cat on the roof'!
Euh, je souffre du vertige!
Tu aimes le psychédélisme, ne reniant ni le punk,  ni les préludes ou fugues de Bach, tu aimes les chats, tu te branles de temps en temps... tu vas adorer les Narcotic Daffodils.

Les fans et les curieux réclament un dessert, d'accord acquiesce Simon, on vous sert une version mini-jupe de ' Summer Love'.
Twiggy s'est mise à danser, tout ému, t'as commandé une bière, les jonquilles ont remballé leur brol, un second band était prévu au programme.
 Vers 23:10', ils commençaient à monter leur matos, t'as mis les voiles!

Les Narcotic sont en showcase à la FNAC City 2 le 3 juin!







samedi 29 avril 2017

Beverly Jo Scott et ses invités ( The Voice) au Zik-Zak, Ittre, le 28 avril 2017

Beverly Jo Scott et ses invités ( The Voice) au Zik-Zak, Ittre, le 28 avril 2017.

BJ Scott et ses talents de The Voice avaient prévu deux concerts, le 29 avril au Spirit ( complet) et le 30 au Reflektor à Liège.
Dis BJ, tu peux pas passer par Ittre, questionne Annick!
A la réflexion, c'est pas con, on squatte la salle toute la journée pour la mise en place du show, faut bien répéter un minimum, et en soirée on fait comme un try-out!
Résultat des courses, les vaches paissant dans les prés de la rue de Tubize n'ont jamais vu autant de bagnoles à côté de leur abreuvoir, le Zik -Zak est plus que blindé pour recevoir la plus belge des enfants d'Alabama.
Le temps de saluer les connaissances, d'ignorer un triste sire, de siroter deux ou trois mousses, c'est pas malin, te voilà, avec Mich  Giacomo Girolamo Casanova aus Hennuyères, coincé à l'extrême gauche du podium, à côté d'une brave dame, qui nous narre ses exploits parisiens, en attendant le bon vouloir de l'équipe à Biijii, une abeille mutine!
20:35', ils et elles arrivent, comme toujours la Voix est entourée de cracks, l'inusable Thierry Rombaux à la basse,  funky Pat Dorcean à la batterie,  Marcus Scheibmaier aux keys et Roberto Cimino, vu dans la même salle lors du Rock Nation festival, à la gratte, pour couronner le tout, deux choristes exceptionnelles: Milla Brune et Carmen Araujo Santamaria, qui avait déjà participé lors du Brosella 2016 au projet Beverly Jo Scott and Bruno Castellucci Quintet, Miss Swamp est la dernière à se présenter.
Les 46 gosses s'étant postés au premier rang l'acclament bruyamment!
Beverly Jo, joviale, lâche: Zik Zak c'est dans le sac, c'est parti.
Dans le bayou, les dames aussi ont des besoins charnels...I'm gonna find someone to love...chante -t-elle d'une voix rocailleuse.
Morceau emballé, elle se tape un petit saut comme quand elle avait 20 ans, et se propose d'interpréter une de ses grandes influences, Janis Joplin, la croqueuse d'hommes, à laquelle elle avait consacré le disque et le spectacle ' Planet Janis'.
' I need a man to love', un vrai, pas un minet.
La wah wah gluante se promène sur une rythmique souveraine, imprimée par Pat et Thierry, les claviers gambadent, B J implore, les petites  adhèrent.
L'héroïne de Bizet, non il n'est pas né à Anderlecht, sous les spotlights, pour une version profonde du gospel 'Something 's got a hold on me'.
Les intonations à la Etta James viennent te chatouiller les entrailles.
BJ récupère le micro et annonce une première européenne, 'Drift away', qu'elle attribue à Dobie Gray, mais dont l'original est interprété par un certain John Henry Kurtz.
Ce soul somptueux invite  à un tour de piste, t'as cherché madame en vain, elle avalait des huîtres au Toucan, too bad!
Sur l'album 'Swamp Cabaret', voici ' Working after midnight', l'histoire d'un  mec travaillant douze heures d'affilée chaque nuit.
Une première invitée surgit, la toute jeune Eva Marx, faisant partie de son équipe The Voice, elle s'attaque à 'Because the night' du Boss.
Avec ton Samsung, t'as appelé Patti, tu lui as dit, écoute, elle a réagi...not bad, at all!
Jeannot, t'es bien agité, kid, il y avait quoi dans ton cécémel?
Les hommes aiment les femmes sauvages, listen to 'Love me wild' .
Toute cette sauvagerie a troublé le jardin d'enfants, l'émeute est proche, il faut les assagir avec une ballade country, 'No kiss goodbye'.
Ensuite Milla Brune hérite du micro, elle choisit d'interpréter ' To know you is to love you' que Stevie Wonder chantait en duo avec Syreeta Wright.
BJ lui donne la réplique, la guitare se fait sensuelle, le r'n'b à l'ancienne, il n'y a que ça de vrai!
Une seconde invitée rapplique au pas de course, Laura Cartesiani, devenue Lili Gin, qui avait remporté l'édition 2016 de The Voice, elle balance son premier single, brûlant,  'Under Fire'.
Tu dis, Michel, quoi  les rousses?
Elles ont le feu au cul!
Tu regardes du porno quand ta femme roupille?
Merci, BJ, c'était trop cool, je t'embrasse.
Ittre, après ce coup de peinture fraîche on revient à une vieillerie, 'Mona Lisa klaxon' de Jacques Higelin.
Funky et torride en diable, dehors les vaches ont ressorti les écharpes, passe- montagnes et moufles, dans la salle, le mercure atteint 35°.
Le prof  vient discourir à propos de la voix intérieure, la seule qui compte, avant de proposer 'Tolling', une plage bouillonnante comme une soupe à l'oignon gratinée.
Elle en a des choses à raconter ce soir, you know, everything in Alabama bites..., merde, BJ, c'est pas ce que mentionnent les guides touristiques, ils citent le jardin botanique de Birmingham, les plages, le  U.S. Space and  Rocket Center, et toi tu viens avec des moustiques, des caïmans, et des araignées monstrueuses... chante s v p !
'Light that torch', ça vous va?
Super!
Une dernière protagoniste de The Voice est invitée à se joindre à l'équipe,  Laura Curado, enthousiaste comme la plupart des Carolos, la blonde enfant a choisi un gospel, 'Spirit in the dark' pour mettre en valeur ses talents.
La chapelle devient plus qu'ardente.
Kids, la boutique est sur le point de fermer, vous allez suer une dernière fois avec nous tous et la sulfureuse Etta James, 'Tell mama'.
De la dynamite, pas vrai,  Alfred!

Si j'ai bien compris il vous faut un bis!
' The house of the rising sun', ça vous botte?
BJ a assez vécu pour s'attaquer à ce monument, avec cinq choristes et un band à la hauteur, ce concert ne peut laisser que d'excellents souvenirs!








vendredi 28 avril 2017

Vianney et Eugénie - Salle La Madeleine- Bruxelles, le 27 avril 2017

Vianney et Eugénie - Salle La Madeleine- Bruxelles, le 27 avril 2017

Live Nation  en accord avec Zouave!

Un concert affichant complet depuis des semaines!
Vianney a d'ores et déjà fixé un nouveau rendez-vous aux Bruxellois, ce concert se déroulera le jeudi 1er mars 2018 à Forest National!
Tu rejoins la  Rue Duquesnoy vers 19:20', bien trop tard pour espérer s'implanter frontstage, la salle est déjà pleine à 75%, tu es donc relégué au coeur d'une  foule, dont l'élément féminin constitue une majorité, pas trop silencieuse.

20:00, une demoiselle scintillante surgit, Eugénie!
En 2013, Eugénie participe à l'émission Popstars avec le duo Oslo, de cette aventure il subsiste un EP.
En  2017, la jeune fille a quitté la Norvège et débarque avec un nouveau projet, en solitaire, chez Panthéon on croit en elle et un premier single, 'Puis danse', ( plus d'un  million de streams sur Spotify) voit le jour.
Un album devrait suivre.
Sur scène, la petite manie une boîte à rythmes pour entamer un  electro-pop, bilingue, nous proposant d'arpenter les pavés de Notre-Dame.
Bonsoir, je m'appelle Eugénie, il y a un an Vianney a liké une de mes vidéos, ce soir j'assure sa première partie, c'est formidable!
Un second dance-pop tune réussit à convaincre les fans du Prix de « l'Enfant Prodige de 2016 », le phénix renaissant de ses cendres a lui aussi un pendant anglais, l'oiseau mythique will reborn from its ashes, sur disco beats, pour faciliter son envol.
Bruxelles obtempère lorsque on lui demande de battre des mains, Bruxelles chante le refrain de la reprise de Dusty Springfield, 'Son of a preacher man' interprété  a capella, Bruxelles l'acclame après ' Puis Danse', le single caoutchouteux qui voit certains placer l'héroïne de Balzac aux côtés de Christine and the Queens.
Je reviendrai, a promis la jeune artiste!

Vingt minutes à patienter, à 20:50', l'obscurité tombe, une vive clameur bruit, Vianney surgit, agrippe sa guitare pour commencer le voyage en douceur par ' Sans le dire' , la plage ouvrant son second enregistrement.
Très vite, tu comprends l'engouement du public féminin, le garçon au look Frank Alamo ( Biche, oh ma biche), dégage un charisme flagrant, il arbore un sourire qui tue, sa voix est caressante et il fait preuve d'une apparente timidité qui fait craquer aussi bien la petite lycéenne que maman,  délaissée par un mari préférant une randonnée en VTT qu'une tea-party avec les copines de madame.
' Veronica', si on s'accouplait le temps d'un couplet?
Vianney bondit, met ses accords de guitare en boucle, siffle, sourit, à tes côtés une colonie de dactylos, exaltées et  radieuses,  accompagne la chanson de la première ligne à la dernière.
' Quand je serai père' est amorcé par une intro bluesy , à tes côtés une voix s'élève, on dirait du Ed Sheeran!
Il est vrai que le rouquin manipule également une acoustique!
Le plus calme ' Je m'en fous' peut évoquer certains titres de Bruel, il est accueilli par des vivats féminins, bruyants  et passionnés.
Bon, j'essaie quelques gimmicks à la guitare, histoire de vous calmer, les filles, je sais cependant qu'en Belgique c'est peine perdue!
Sur 'Idées Blanches', voici ' Les gens sont méchants' , fleuri d'une séquence maniement de foule,  la minute intellectuelle, confesse-t-il.
Après la leçon de solfège, il achève le morceau et propose le tube chaloupé ' Dumbo';
Bruxelles lui mange dans les mains, il n'en tire aucune gloire et demeure relativement modeste.
S'en suit un très grand moment avec la reprise musclée de 'Caroline' de MC Solaar.
Chers Belges, je dois m'excuser, je ne bois que de l'eau...
Quelques cris de désapprobations humoristiques répondent à cette annonce qui précède ' Je te déteste'.
Pris au jeu , comme tout le monde, tu frappes des mains et reprends le refrain bien pute.
D'un air détaché, Vianney lâche merci beaucoup , dans la salle des voix s'élèvent: épouse-moi, t'es célibataire, tu veux mon numéro....
Merde, c'est une interview ou quoi, faut vous calmer les enfants!
L'amorce arabo- andalouse  du 'Fils à papa' , un des titres les plus profonds du set, a effectivement  le don d'apaiser les fans.
Superbe morceau.
Non, ne me répéter plus je t'aime, j'ai encore l'âge d'avoir une peluche sur scène, Teddy salue Bruxelles, s'il te plaît!
Avant-propos: l'intro de la suivante fait sept minutes, vous avez le temps de vous commander une bière.
Quand il débute  le hit 'Pas là ' ( je suis une cruche..), l'euphorie gagne la salle entière et pendant le refrain ..À vous les cruches, les cœurs en miettes, soyons la ruche,d’un futur en fête... 800 abeilles s'élèvent vers la voûte de La Madeleine.
Un coup, bien, monté par le fan club belge du chanteur.
Le set s'achève par 'On est bien comme ça' , suivi par la présentation de l'équipe technique.

Un millier de gorges à l'unisson exigent le retour du double lauréat des Victoires de la Musique.
Il ressurgit, agresse sa guitare à la façon d'un rocker violent avant de s'adoucir pour proposer 'L'homme et l'âme' écrit après l'attentat terroriste ayant frappé le Bataclan.
L'émotion était au rendez-vous.
Il poursuit par ' Je m'en vais',  une chanson de rupture bien torchée.
' Tombe la neige' , oublie, tu ne viendras pas ce  soir, Vianney n'est pas Salvatore, et le tendre  'Le galopin' nous conduisent au terme d'un concert qui aura ravi fans et touristes !

Tu dis, Sylvaine?
Tu as déjà ton ticket pour Forest National, c'est dans un an, mon chou!



jeudi 27 avril 2017

Thomas Fersen à l'Ancienne Belgique- Bruxelles, le 26 avril 2017

Thomas Fersen à l'Ancienne Belgique- Bruxelles, le 26 avril 2017

L'Ancienne Belgique en configuration flex pour accueillir le bestiaire de Thomas Fersen.
 Ce soir, l'amour n'était pas dans le pré, mais à Bruxelles, rue des Pierres où  l'héritier d’Esope tenait une forme olympique. Pendant plus de deux heures, Thomas l'incrédule, qui, à 54 balais, se tape toujours une dégaine d'adolescent paumé, a fait sourire la Belgique avec ses fables, son apparente nonchalance, sa tendresse  et ses traits d'humour passant du raffiné au gaulois.
Il y a belle lurette que tu n'avais plus savouré, sans retenue,  un concert où l'ironie, le surréalisme et l'esprit français, bien mal en point ces derniers temps, ont régné en maître.
Donc, Thomas Fersen  est venu jouer sur scène 'Un coup de queue de vache', son dixième album, il a choisi de se faire accompagner par une fine équipe: Pierre Sangra, ukulélé, mandoline, banjo et guitare/ Anne Le Pape, premier violon/Aurélie Branger, second violon/ Julien Gaben, alto et Nicolas Carpentier, violoncelle.
A 20:10, la scène est toujours inoccupée, une dizaine d'impatients marquent leur mécontentement en battant des mains, un ou deux cris réprobateurs fusent, il faudra encore poireauter pendant dix minutes et subir  d'autres clameurs avant l'arrivée du quatuor à cordes et du formidable Pierre Sangra, croisé cet été à Paimpol au sein de Red Cardell, pour que les récalcitrants se calment.
Thomas Fersen, vêtu de noir, a choisi le côté opposé de la scène pour apparaître.
Il ramasse un ukulélé, nous fixe avec un sourire narquois et  lance.. sentez-vous la tension mont, puis  attaque ' La chauve-souris' , pas celle de Johann Strauss, non, un chiroptère amoureux d'un parapluie.
Cette première tragi-comédie narrée sur un fond swing-jazz fait mouche d'emblée.
Les fans, ils sont nombreux, se frottent les paumes, c'est bien parti.
 Par une rare conjonction entre Vénus,  Mars et Saturne, mordu par un chien taciturne, j'avais reçu l'extrême onction...  c'est pas du Guy des Cars,  ' Les loups-garous' soutenus par la maestria des musiciens font sourire plutôt qu' effrayer.
Il passe au morceau ayant donné son titre au dernier méfait, 'Un coup de queue de vache', narrant les mésaventures du cousin de Chantecler.
Le Parisien passe derrière le piano  pour relater ' La cabane de mon cochon' , une bicoque dans laquelle vont atterrir tous les objets devenus inutiles.
Le titre préféré de Brice Lalonde!
Il reste derrière les touches pour nous faire part de son 'Testament', un texte sombre apposé sur un menuet courtois.
Les musiciens au repos lors d'un premier monologue malicieux, ' La Martelanche'.
Fernand Raynaud, à tes côtés, était plié en deux!
Puis, il retrouve la guitare hawaïenne et propose le tendre 'Les petits sabots' suivi par ' Coccinelle' une autobiographie imaginaire, ironique et grivoise, en version récitée.
Le banjo de Pierre entame ' Un lièvre'  fort apprécié par Artémis et sa cousine romaine, Diane.
Les musiciens ont souri tout comme nous au texte à l'humour noir , ' Mes amitiés à votre mère' , avant de reprendre du service lors du majestueux et grave ' L'enfant sorcière'.
Après une amorce à la guitare, Thomas attaque la valse funèbre ' Je suis mort' .
Il sourit et se fout gentiment des réparties d'un public enthousiaste...   Ah , mais quel accent.... répétera-t-il sous forme de leitmotiv en se moquant de notre belgitude!
Exit les musiciens.
A présent, nous sommes seuls, constate l'humoriste qui lâche un nouveau sketch , ' Avant'.
Le croiras-tu, avant d'être chanteur, Monsieur Fersen était un blouson de cuir qui a connu pas mal d'avatars.
Le rusé bonhomme s'en va en saluant, il est à peine 21:15', Yvonne, ta voisine, se plaint... pas, déjà, reviens, gamin!
Ce qu'il fait en prenant place face au  pianoforte, mais non sans lancer... j'étais déjà dans la bagnole !
Il attaque ' Felix' l'histoire d'un centenaire, encore vert, que les vioques indisposent!
Bruxelles, et si on allait se coucher, vous m'avez épuisé....
Non, hurle Yvonne.
Il nous fait son Michel Simon  et propose  'Arabesques', drague  ' Diane de Poitiers' qui aime le cognac  et raconte 'La créature du marais', l' histoire nocturne d'un moustique plaisantin.
L'équipe rapplique, Bruxelles va faire la connaissance de 'Zaza', sa chienne qui pue et qui ronfle sur fond folky.
' Tu n'as pas les oreillons' évoque certains titres de Renaud mais aussi des images de  curés pédophiles.
Il a sorti ' La pelle' .
 Oublie l'outil déjà utilisé au néolithique , la pelle est une invention française fort bien illustrée dans le long-métrage ' A nous les petites anglaises'.
 Thomas, il en a roulé des tonnes, on l'a cru et on a ri.
Le pop rock ' Encore cassé',  une adaptation libre d'un conte de Charles Perrault, voit tes pieds battre la mesure, il précède le monologue en vers, 'Orléans', une démystification des aventures de Sherlock Holmes.
Suite logique en pensant à Landru, voici 'Monsieur' .
Le verbe de Fersen est non seulement brillant, il est inimitable, la salle jubile et quand tu entends 'Riton',  une parodie du 'Gentleman d'Epsom', ah, l'immortel Jean Gabin, tu te dis que tous les François Pirette, Jean-Marie Bigard ou l'infâme Cyril Hanouna, peuvent aller se rhabiller.
C'est pourtant Thomas qui entame un strip-tease pendant l'ineffable ' Big Bang' , son petit pas de danse coquin a fait glousser les madames derrière toi.
Il est 22:05, les musiciens nous quittent, le conteur nous invite à les applaudir mais aussi à acclamer les différents objets installés sur le podium, un siège anodin devenant un meuble Louis XVI , ce qui lui permet de raconter ' La révolution de salon' qui clôture ce spectacle haut en couleurs.

Rideau!
Après quelques instants, l'artiste ressurgit... vous en voulez une autre, encore?
Un Oui sonore,  retentit d'une seule voix, et si on dansait ' La Pachanga' ?
Les amateurs de merengue et de danses latines ont apprécié, comme les Bretons ont craqué pour le jovial  ' Saint-Jean-du- Doigt'.
Nouvelle sortie pour revenir,  ensuite, interpréter 'Le balafré' , un joueur de scie musicale aimant se balader au parc Monceau, là où,  un jour, des promeneurs ont trouvé une bourgeoise coupée en morceaux!
Sur la lancée,  il enchaîne sur l'éloge à la paresse, ' Deux pieds'  suivi par 'Les malheurs du lion' . Cabot, il se lève pour annoncer...vous connaissez la fin, salut!
Le funambule s'éclipse mais Bruxelles connaîtra la fin de l'histoire, comme Zorro, il ressurgit, achève sa fable, invite tous les copains et  termine ce spectacle exceptionnel par 'Louise' .

En rentrant chez toi, madame affalée face au petit écran, constate,  tu as l'air heureux, c'était bien?
Bof, il n'a pas joué 'Que l'on est bête' !








mercredi 26 avril 2017

Album - MuZiek de Singe - Écouter voir!

 Album - MuZiek de Singe - Écouter voir!
Tracklist:
1 Premier pot 00:08:01
2 Kablouna 00:08:20
3 King Pong 00:06:53
4 Tmesh 00:09:48
5 Danse des oursins 00:03:41
6 Ouf ouf copain 00:06:42
7 Parjania 00:04:27
8 Perturbato 00:04:31 
"Ecouter voir", le  troisième album de  MuZiek de Singe sortira le 28 avril.
Pas besoin de te rendre au jardin zoologique  pour l'entendre, le même soir, les primates se produisent à Lille, la release-party officielle aura lieu au C C Jacques Franck ( Saint- Gilles) le  9 juin.
Du jazz, vous n'y pensez pas, c'est une musique de singes, madame!
Martin Chemin (batterie et percussions), Benoit Dumont (contrebasse), Martin Kersten (saxophones), Gilles Kremer (guitares jazz, bouzouki, bugle, tuba et harmonica) et  Maxime Tirtiaux (guitares classique et électrique, sarod, FX) font du jazz, mais pas celui qui plaît aux puristes.
 Oui, tu entends des vestiges de swing ou de manouche, mais aussi de l'ethnique, du tribal, du balkanique, de la global fusion, de l'ambient, du festif, du folklorique, bref la palette est vaste, elle s'étend des teintes pastel aux carnations vives, pour preuve ' Premier pot' qui ouvre ce nouvel exercice.
Un rythme fringant et en arrière-plan une contrebasse Blue Note, puis vient une digression au bouzouki, ça remue allègrement pendant huit minutes avec un intermède percussif, afin de permettre aux autres babouins d'aller tremper les lèvres dans le Limpopo, de là, sans doute,  l'intitulé ' Premier pot', un titre pas pourri! 
'Kablouna' , heureusement Google existe, plusieurs possibilités, 'Kablouna' = homme blanc, un récit de Gontran de Poncins ou le souci Kablouna, une plante annuelle avec des fleurs orange à centre noir et de longues tiges rigides, il y a aussi un mec qui loue la villa Kablouna à la côte belge ( Vlaamse kust pour toi, Bart) 1500€ la semaine/haute saison!
Sinon, cette plage, relativement paisible et onirique, se révèle la bande son idéale pour rêver d'horizons lointains, de plages de sable blanc où les indigènes n'ont jamais entendu parler de Le Pen ou de Macron, leur seule préoccupation étant de savoir ce que Madame compte servir à table ce soir après l'apéro!
'King Pong', un jeu de mot?
Jean-Michel Saive? Le copain de Jessica Lange?
Avec comme bruit de fond comme un vent sec étouffé, tandis que Martin nous fait le coup du crissement de la craie  sur le tableau noir, le truc qui a refilé la chair de poule à des milliers de pauvres gosses assis face à un instit malade du cerveau, un saxophone se promène tranquille dans les airs,  le simoun s'est tu pour faire place à un grouillement aquatique, tu ne sais plus si tu regardais Lawrence d'Arabie ou 20000 lieues sous les mers, tandis que le  brave Martin  poursuit son trip serein, accompagné par ses copains tout aussi zen.
Une plage reposante!
Avec 'Tmesh'  on vogue en plein lyrisme, le saxophone nous rappelant la grande époque bebop, celle de Charlie Parker , Gene Ammons ou Johnny Griffin.
Le second mouvement de cette pièce, longue de près de 10 minutes, sera  plus leste, l'harmonica de Gilles lui procurant des effluves bluesy avant un final tout en rondeur.
Si 'La danse des oursins' est moins ringarde que celle des canards, les  hérissons de mer semblent pourtant apprécier un rythme soutenu, on les comprend, il faut penser à se dégourdir les piquants!
Les sonorités orientales de 'Out of copain'  évoque le célèbre ' Night in Tunesia' de Dizzy Gillespie, c'est assurément le style de composition pouvant servir de soundtrack pour illustrer un film noir.
Louis Malle avait d'ailleurs confié la bande-son d' 'Ascenseur pour l'échafaud' à Miles Davis.
'Parjana' démarre en mode surf/funk puis vire ska, voire klezmer, comme si Tarantino ne pouvait se décider, je prends Dick Dale, The Lively Ones  ou le New York Ska Jazz Ensemble?
La virée prend fin par ' Perturbato', une farandole frivole, agrémentée d'une escapade manouche qui te donne envie de revoir un long-métrage featuring Buster Keaton.

 MuZiek de Singe reste fidèle à ses principes: tu ne nous colles aucune étiquette, s v p , nous, on est comme le Max d' Hervé Cristiani ...on a le sourire facile même pour les imbéciles!




 

 

mardi 25 avril 2017

The Marcus King Band à l' Ancienne Belgique ( Club-) - Bruxelles le 24 avril 2017

The Marcus King Band à l' Ancienne Belgique ( Club-) - Bruxelles le 24 avril 2017.

Marcus King, le nouveau phénomène de la scène blues, a bien évidemment rempli la petite salle du Boulevard Anspach,
Désormais tous les aficionados de soul-influenced psychedelic southern rock savent que le jeune protégé ( à peine 21 ans)  de Warren Haynes ( Allman Bros, Gov't Mule) est la nouvelle étoile de la guitare, une pépite douée d'une maturité invraisemblable, en tenant compte de son âge, à ne rater sous aucun prétexte.
Il fallait arriver tôt pour avoir la chance de se caser en première ligne et de patienter plus d'une heure avant le coup d'envoi d'un concert  pour lequel aucun support n'était prévu!

20:35', ils sont là, tous les six: Dean Mitchell - sax / Justin Johnson - trompette, trombone, chœur, tambourin / Matt Jennings - orgue, claviers / Marcus King - guitare, voix / Stephen Campbell - basse  et  Jack Ryan - batterie.
Aucune trace de setlist ( à chaque concert, il innove), le marathon, basé sur les deux albums du jeune homme au galurin décoré de plumes ( Soul Insight et The Marcus King Band) et sur quelques reprises pétries à leur sauce, très confiture, peut commencer!
C'est par un bref, hey, how are you doing, que Marcus salue l'assistance avant d'adresser un one, two, three, four à ses copains et de lancer la machine à fond la caisse.
Les sonorités Southern rock graisseuses (auxquelles s'ajoutent un trombone et un sax noirs)  du premier titre  rappellent aussi bien les frères Allman que le Band of Gypsys de Jimi et quand Matt Jennings vient pianoter son Hohner Clavinet D6, t'as les entrailles  retournées.
Morceau à peine achevé, le gamin implore put your hands together, Brussels. Jack, une bête, imprime un rythme soutenu, toute l'équipe le rejoint  pour 'Ain't Nothing Wrong With That', a soulful track rappelant la grande époque de Stax, la guitare se permet une envolée lyrique du plus bel effet, les cuivres nous renvoient du côté de Memphis, la salle savoure.
You know, it's our first time in Belgium, sourit-il, mais on sent qu'il n'a pas de temps à perdre en racontant des balivernes, il a déjà entamé un downtempo dégoulinant, de sa voix plaintive il marmonne  ... don't cry teardrops... la madame à tes côtés, du coup, sèche une larme récalcitrante!
Next one comes from our first album, l'instrumental ' Fraudulous Wave' mixe groove et Santana riffs, Justin nous place un solo de trompette dans la lignée de Blood, Sweat and Tears , l'orgue se fait jazzy, le sextet jamme à gogo, Bruxelles vibre.
Pas de pause, la plage se fond dans un méchant rock pendant lequel les musiciens improvisent de manière impertinente, après un duel guitare/orgue, le saxophone place une digression juteuse, il n'y a pas à dire, Marcus laisse la porte ouverte et les acolytes s'en donnent à coeur joie.
Sans prévenir le morceau vire 'A change is gonna come' de Sam Cooke, cela suinte de partout, la marée monte et redescend, ce flux et reflux incessant comble les estivants venus profiter de la grève.
Un signe aux copains semblant signifier on joue ça, ok, et c'est parti pour un slow blues , 'Opie' (?) dans la lignée de Stevie Ray avant de revenir au rock sudiste vagabondant entre les cactées et genévriers.
La mécanique est bien huilée, tous les maillons de la chaîne exécutent leur boulot à la perfection, pas de pétarades inutiles, tout tourne à merveille!
On n'avait pas encore eu droit au gospel, ça vient, ' Wade in the water' doit dater de 1901 et se retrouve au répertoire de braves gens comme Bob Dylan, le Golden Gate Quartet, les Staple Singers, Tedeschi Trucks Band ( tiens, tiens) ou PJ Harvey.
Matt nous ressert un solo de Hohner plus piquant que ceux d'Yvette, l'accordéoniste.
Il a à peine fini son laïus que la guitare embraye, puis une trompette jazzy sort ses atouts, sans prévenir la clique a abordé une nouvelle salve rappelant le 'Roxane' de Police, Marcus et Justin se partageant les vocaux.
La température dans le club avoisine à présent  86°  ( Fahrenheit, hein), le cowboy ne s'en plaint pas et repart de plus belle, le voyage offre toujours des paysages roots variés: du blues, parfois heavy,  de la soul, du rock sudiste, de la fusion, du funk, du swamp, du Dixie rock, lorsque tu crois que le morceau va s'éteindre à petit feu, un coup de vent inattendu transforme la dernière braise en flammes vives et le feu reprend de plus belle.
Matt Jennings nous la joue Gregg Rollie, la guitare gémit, le chanteur pleure, le flot de larmes s'interrompt pour faire place à un solo de batterie, sans crier gare, le guitariste revient à la charge, puis les cuivres, le public ne sait plus où porter son regard, ça canarde de partout.
Après ce baroud, Marcus annonce un titre qu'il a composé l'automne dernier suivi par ' So cold'  un r'n'b ruisselant qui est prévu pour le prochain album.
Les jams se succèdent, la suivante permet aux Bruxellois d'étaler leurs talents vocaux grâce à un refrain proposé en singalong.
Tu dis, Marcus?
...I can't waste my time... on l'a bien compris, fieu, toujours sans escale, la tribu  a entamé un passage où les cuivres nous rappellent au bon souvenir des JB Horns du Godfather of soul.
Soudain, l'assemblée reconnaît les mesures de 'Papa was a rolling stone' et se joint aux choeurs ...wherever he laid his hat was his home.... euphorie générale.
En jetant un coup d'oeil à sa tocante, la trompette s'est rendu compte de l'heure: 22:30', heure fatidique signifiant le baisser de rideau.
Il fait signe au chef qui décide d'en placer encore une avant d'aller vider sa bouteille de Jack Daniels, pour la dernière fois le timbre si particulier du guitariste te prend à la gorge , et cet ultime  rhythm'n'blues,  traitant  de la solitude qui tue un homme, achève un set de deux heures qui a laissé le Club K O.
Sans curfew le Marcus King Band jouait jusqu'à minuit!

Quasi unanimité dans les réactions d'après concert: two hours of musical bliss!








lundi 24 avril 2017

Décès récents: Martin Funderud, William Tolley, Cuba Gooding Sr., Patrick Fitzpatrick, Allan Holdsworth!

Martin Funderud, le chanteur du death metal band norvégien Kraanium s'est donné la mort le 20 avril.
Le groupe, dans lequel joue également son jumeau Mats Funderund, a annoncé la triste nouvelle sur facebook.

William Tolley, le batteur de Internal Bleeding, un autre death metal combo, venant de Long Island, est décédé en tombant d'un toit alors qu'en tant que pompier il avait été appelé pour maîtriser un incendie.
Bill avait 42 ans, le dernier album du groupe, 'Imperium' datait de 2014, un single 'Final Justice' était sorti cette année.

L'acteur et chanteur Cuba Gooding Sr. a été retrouvé sans vie dans son véhicule à L A  ce 20 avril .
Le gars de Harlem était le chanteur du r'n'b/soul group The Main Ingredient qui a placé deux titres dans le top ten US dans les années 70: 'Everybody Plays the Fool' repris plus tard, également avec succès,  par Aaron Neville et 'Just don't want to be lonely'.
Il était  le père du fameux Cuba Gooding, Jr.!

 Patrick Fitzpatrick a tenu les claviers au sein du groupe irlandais Aslan durant de longues années.
Son décès a été annoncé sur la page facebook du groupe:

We are saddened to let you all know that our good friend and keyboard player Patrick Fitzpatrick (Fitzy) passed away peacefully this morning.
Pat played keyboards with us for over 20 years and was there with us on all the gigs and recordings that we did.
He was not ours alone , he played with Something Happens, The Blades , Van Morrison and lots of other great bands but we liked to think of him as ours.
As recently as 11 days ago he was rocking the roof off The Cork Opera House with us and stayed up for drinks with us and his wife Rebecca. We have great memories of all the great gigs we did together, Vicar st, Made in Dublin Revisited last Chrismas . The Olympia on paddy eve , The INEC Killarney and lots more.
We will miss you Pat , R I P from all in the Aslan camp, Christy, Alan , Joe, Billy, Rod, Svenn , Mark, Smokie, Edgee, Archie and Frank!


Le guitariste de Bradford Allan Holdsworth a succombé des suites d'une attaque cardiaque  la semaine dernière, il avait 70 ans.
Il était considéré comme un des plus grands guitaristes de jazz fusion, il a collaboré avec plusieurs grands noms du style: Nucleus, Tempest, Soft Machine, Tony Williams, J L Ponty, Jack Bruce, U K, Gong, Krokus ....
Sa disco personnelle compte douze albums, le dernier 'Flat Tire: Music for a Non-Existent Movie' date de 2001.

dimanche 23 avril 2017

The Monotrol Kid - Lara Leliane - Ancienne Belgique ( Club) - Bruxelles, le 22 avril 2017

The Monotrol Kid - Lara Leliane - Ancienne Belgique ( Club) - Bruxelles, le 22 avril 2017

19:15', vise un peu ula file interminable, partant du 110 Boulevard Anspach, tournant dans la rue des Pierres pour s'arrêter à la Grand Place.
T'avais oublié que Loïc Nottet allait présenter un premier show, sold-out en douze minutes, dans la grande salle du temple bruxellois.
Heureusement, un membre du service d'ordre, bienveillant, t'ouvre la porte de service pour gagner le Club où  The Monotrol Kid vient fêter la sortie vinyle de son dernier délit: Rain In The Face!

Comme il y a cinq ans à Toogenblik,  Erik Van den Broeck a invité Lara Leliane pour assurer son avant-programme.
Lara Driessens, is het nu Lara Leliane of Lara tout court, comme semble l'indiquer une nouvelle page facebook, a, elle aussi, sérieusement bossé cet hiver, un nouvel album est prévu pour le mois de mai, il doit succéder à ' Free' datant de 2015.
A l'époque, tu avais assisté au lancement du projet à l'Art Base, Lara était entourée de Boris Schmidt, Nicolas Dechêne et Sep François.
Ce soir, seul l'excellent guitariste  Nicolas Dechêne lui prêtera main forte!
Vêtue d'un élégant ensemble pantalon, d'un blanc virginal, d'un chemisier et de baskets tout aussi chastes, Lara entame 'The call' , un extrait du futur disque .
En mode indie folk introspectif, elle se pose quelques questions existentielles, une vie peut-elle se résumer en une lettre de huit pages?
Quelques  bribes de Suzanne Vega, de Feist ou d'Aimée Mann viennent effleurer ton cerveau tandis que la jeune dame du Condroz attaque 'Prayer for land', basé sur un poème de Thich Nhat Hanh, un aète vietnamien, en fermant les yeux tu l'entends ce howling wind, mais, tu n'as pas rêvé, le doux sifflement de Nicolas t'a bien transporté vers des terres inconnues.
' I'm your child' au ton grave  et poignant te frappe en plein coeur et lorsqu'elle profère d'une voix dramatique ... I surrender to you ... tu as l'impression d'assister à une scène déchirante d'une tragédie de Racine.
Place au solennel ' We are creators', au phrasé proche de Kate Bush ou de Regina Spektor et  dont tu as retenu la formule qui ne plaira pas à tous les patrons ...I declare you more free than the birds in the sky... et enfin, en solitaire, en s'accompagnant à l'acoustique, un dernier texte explicite, ' Aleppo'!
Pas de mélodies naïves au programme ce soir, les chansons de Lara baignaient dans une sphère dramatique.
Allez l'écouter le  28 avril  à Oupeye!

 The Monotrol Kid
Rain in the Face war ein berühmter amerikanischer Indianerhäuptling, on te l'annonce dans l'idiome cher à Friedrich  von Schiller, car Erik Van den Broeck est un habitué des scènes allemandes.
Après l'EP 'Today was a good day',  l'album 'What About The Finches', l’ EP ‘The Merchant’, l'album ' My talk, my song', The Monotrol Kid vient  présenter  'Rain in the face' à  la pochette rehaussée par un portrait du warchief de la tribu Lakota.
A 21:00 pile, Erik van den Broeck und seine Band, Dries Vanhove , un formidable guitariste/ Bart Strubbe à la basse et Philip Mathuis aux drums se pointent et, après avoir salué un public relativement conséquent, entament ' Mountain me' un roots track proche de ce que faisait Lee Clayton.
Tu dis JP?
Si je suis certain que ce Kid amoureux des monotrol pedals vient bien de Kapelle-op-den-Bos, d'après toi, il nous vient d'un bled perdu du côté des Wichita Mountains, écoute, on ira lui poser la question après le gig car ils viennent d'amorcer 'Call my name', décoré d'effets ebow par le playboy de Napoli.
Les petits soli de Meneer Vanhove, la rythmique solide et le chant aux accents yankee du gars qui ne deviendra jamais adulte, ont le don de te transporter dans un coin poussiéreux où ne poussent ni tulipes, ni muguets. En t'approchant de l'immense organ pipe cactus, fais gaffe de ne pas éveiller un rattlesnake sournois.
Comme il vient de sortir un harmonica de sa poche, tu sens que 'The Rain' va te rappeler Bob Dylan.
' Fine looking lady' est dédié à toutes les madames présentes dans la salle, ce titre mélodieux, orné d'un petit solo lumineux de Dries,  évoque les Jayhawks ou les Byrds de Roger McGuinn.
Après quatre extraits du dernier né, Erik revient au CD précédent en envoyant la plage qui ouvre cet effort discographique, 'Misty Morning Song' .
 Un soleil blême filtre au travers d'un ciel embruiné, tu retournes dans la cuisine te servir un café brûlant, tu la liras plus tard, la lettre beside the bed.
Bruxelles, we have a guest, et pas n'importe qui, Neeka apparaît et prend place aux côtés du troubadour à la chevelure indomptable.
C'est la première fois que j'ai à mes côtés une dame sans robe.
D'accord, mais elle porte un jeans!
Dries à la lapsteel, c'est parti pour une ballade country, ' The coming down', suivie par ' Clouds' , un titre cotonneux.
' Greenville' date du premier Cd, comme j'ai reconnu pas mal de têtes dans l'assistance, je ne vous raconterai pas l'histoire qui accompagne ce morceau, je ne tiens pas à leur casser les burnes une nouvelle fois.
Beau comme les meilleurs morceaux d'America, ceux qui n'ont pas baptisé leur canasson.
Ready to dance, people?
Un twist, un rock.. désolé, j'ai oublié mes red shoes!
Si ' Tuscan moon' invite à la danse, ne crois pas que tu pourras inviter madame à tournoyer sur une tarentelle, ce country rock nous rappelle Douglas Firs.
Exit Neeka!
Vous avez vu ce porte-harmonicas, il me me permet de souffler dans deux mouth harps simultanément, Dries, tu brodes, pendant que je règle ce truc.
 O K, 't is in orde, voici 'From the start' , a slow one  que Willie Nelson aurait pu chanter.
Be ready for some drum'n' bass, folks, 'Overnight' et ses effets de guitares postpunk secoue sérieusement.
Là en bas, Loïc Nottet a estimé que ce titre était trop bruyant!
' Stone Skyway'  est suivi par 'The writing' pour lequel j'utilise ma quatrième guitare, il faut bien que j'explique à ma femme que j'ai vraiment besoin de tous ces instruments.
Oui, ça prend de la place dans le flat, mais une guitare ne pisse pas sur le sofa!
Après une escale à Broebelgem, l'émotion sans doute, Bruxelles a droit aux deux dernières salves du set 'normal':' Hands touching sound' et pour finir en douceur, le mélodieux  ' Your voice'.

Bis
'Tous en selle pour   ' The horse ride' , suivi par le tout premier morceau composé par le outlaw flamand, 'Almost', basé sur une lettre reçue il y a 25 ans.

Un concert ayant enchanté tous les amateurs d'Americana.
 Il est grand temps que dans ce petit pays, les  promoteurs importants prennent conscience de la valeur du Monotrol Kid et le fassent jouer lors de nos grands festivals!
Sitting Bull, Crowfoot, Black Kettle et Little Hiawatha, eux, sont fans!








samedi 22 avril 2017

Frances - Eli Goffa - Ancienne Belgique ( Club) - Bruxelles, le 21 avril 2017

Frances - Eli Goffa - Ancienne Belgique ( Club) - Bruxelles, le 21 avril 2017

The little ginger cookie from Berkshire a fait salle pleine à l'AB Club.
A 19:15, les premiers rangs sont déjà monopolisés par une cohorte de jeunes filles en fleur, l'une d'entre elles se pavane d'ailleurs dans un T-shirt à l'effigie d' Ed Sheeran.
Hormis quelques parents accompagnant leur progéniture, tu seras le doyen dans l'assistance!

20:00 Eli Goffa
Tu as croisé la route d' Elie De Prijcker en 2013, il se produisait à l'époque avec son blues rock trio Band of Eli, le garçon avait, auparavant, déjà participé à The Voice, depuis il a changé de cap et se produit désormais sous l'étiquette Eli Goffa, parfois accompagné d'un band, ce soir il agit en loup solitaire.
En 2015 il est nominé à De Nieuwe Lichting de Studio Brussel, en 2016, sous un ciel étoilé,  'Written in the stars', un premier single voit le jour.
Le jeune homme se tape quelques supports de choix, Hooverphonic,  Bent Van Looy ou Tom Helsen, à l'AB,  il ouvre pour la rouquine nominée au BBC sound of 2016.

Armé d'une acoustique, un tambourin calé sous un pied,  Eli entame un indie folk pop, truffé d'éléments americana, la voix est modulable, le jeu de guitare ciselé séduit, les lycéennes, à tes côtés, lui sourient!
Il enchaîne sur un gospel bien foutu dont on a retenu la phrase ... let me play the blues just to deal with the rain... comme il pleut souvent dans le pays de Waas on suppose qu'il joue le  blues fréquemment!
Après quelques louanges à l'adresse de Sophie Frances Cooke, histoire de se faire bien voir par les gamines, il propose un titre dédié à sa conjugale, qui chaque soir l'attend devant la TV, ' On my way home', a country flavoured ballad.
Une pertinente intro à la Allan Taylor amorce ' When all hell breaks loose' qui suscite des images d'America ou du Zep acoustique.
Nice song, dude!
Il passe à l'électricité, remercie Dave, qui lui a confectionné la light box avec son nom qu'il espère voir accrochée au mur du Fillmore, un jour, et attaque 'Emma's room' au background jazzy.
Oups, j'ai merdé, ça ira mieux si vous pouviez claquer des doigts, ce que fit l'AB!
Comme Louis Armstrong n'était pas disponible, il se tape un solo de trompette buccale pour  achever le morceau, fort apprécié par les collégiennes.
Je savais que j'aurais affaire à un public attentif, je termine par un message d'amour universel: 'How about a little love', démarrant en country rock pour virer groove.
Tiens le truc peut rappeler ' Love the one you're with' de Stephen Stills.
Eli prend congé sous des applaudissements nourris.

L'an dernier Frances (  Sophie Frances Cooke) cassait la baraque avec le single 'Say it again' , co-écrit avec Greg Kurstin, déjà responsable de hits pour Adele, Sia, Pink, Ellie Goulding ou Beck..., ce soir la rouquine, découverte par le label Kitsuné,  vient présenter son premier album, 'Things I have never said', sorti en mars.
Avant de la voir arriver, tu pressentais un spectacle en solitaire, un Steinway occupant une position centrale sur la scène du club, pas de traces d'autres instruments.
Effectivement, pas de musiciens, après le Hi introductif, la demoiselle va sagement prendre place derrière les touches pour attaquer 'Grow' , une ballade romantique chantée d'une smooth soulful voice, capable d'attendrir l'être le plus fruste.
N'ayant pas vraiment l'allure, ni le côté glamour de certaines pop stars, Frances fait rêver les jeunes filles simples qui se reconnaissent dans cette jeune personne semblant vulnérable.
Wouah, there's a lot of people here, s'exclame l'enfant  qui annonce ' Cloud 9', un piano pop au fond jazzy.
J'ai besoin de votre aide pendant ' Let it out' , pouvez-vous faire le chorus?
Yeah, répondent simultanément Leentje et Alicia, elles ne seront pas les seules à susurrer oooh oooh oooh!
Toujours en mode mainstream  ' Drifting' et  'Under your feet' défilent.
Elle se souvient de son précédent passage dans la salle bruxelloise ( avant Bastille), regrette que ce soir elle ne soit pas accompagnée par un band puis nous narre sa rencontre avec le sosie de Nile Rodgers à la cantine ( sic) de l'AB, sans doute le bassiste de Ben L'Oncle Soul, bass players are so cool,    et amorce ' Borrowed time'  qui, en version dénudée, n'a plus rien à voir avec le synth pop entendu sur l'album.
Bruxelles, vous n'allez pas me croire mais je n'ai pas encore goûté à une de vos gaufres...
Et Manneken Pis, tu l'as vu, et le chocolat, et les moules et Yvan le Terrible et son célèbre  piétonnier ...?
Je bavarde, je bavarde, mais il faut poursuivre, voici ' No matter', même remarque que pour le titre précédent, à voir et à entendre avec band pour se trémousser!
Demain je me tape Cologne, réaction incongrue et niaise d'un pilier de comptoir, fou rire  puis le tube marshmallow ' Say it again' .
Bla bla, bla..., à Amsterdam il y avait cette gamine qui pleurait, je l'ai revue à un autre concert, why were you crying?
Mon fiancé m'avait quittée mais j'en ai retrouvé un autre..
Tout va bien, la vie est un conte de fées!
' Sublime', ' The last word' , l'histoire de l'Ecossais gâteux  qui lui a confectionné un gâteau, ' When it comes to  us' et le majestueux  'Don't worry about me' , entamé a capella, nous conduisent à la fin d'un show  de 50' fort apprécié par la jeunesse locale!

Pas de bis!


vendredi 21 avril 2017

Barry Adamson - Esinam à la Rotonde du Botanique - Bruxelles, le 20 avril 2017

 Barry Adamson - Esinam à la Rotonde du Botanique - Bruxelles, le 20 avril 2017.

A la lecture des noms Magazine, The Birthday Party, Nick Cave and the Bad Seeds, Visage, on pouvait s'attendre à la présence de têtes grisonnantes et de dames d'un âge qualifié de mûr dans l'hémicycle de la Rue Royale.
Nos prévisions étaient supérieures à celles des responsables météo sur les chaînes nationales, ce qu'on n'avait pas pressenti, par contre, c'était le chaos expérimenté dans les tunnels bruxellois, il ne pleuvait pas, on était jeudi, aucun sommet n'était annoncé, pas de manifestations au programme et pourtant c'était le bordel!

Résultat des courses peu de monde dans la salle lorsque Esinam entre en piste!
Esinam Dogbatse est devenue une des  protégées des programmateurs de la région Wallonie- Bruxelles.
Elle s'est fait les dents en accompagnant, à la flûte traversière, un nombre incroyable de musiciens  issus de tous les univers: jazz, musiques métissées, funk, soul, blues du désert... tu l'as croisée chez Cassandre, aux côtés de Teme Tan, au sein des Elements ou  lors de Focus Amazigh pour fêter le Nouvel An berbère, à chaque fois sa virtuosité a impressionné le public.
Ce soir, elle est seule en piste pour présenter des extraits de son premier EP, 'Kalimba Soul', qui devrait se trouver dans les bacs incessamment.
Rectifions, seule en piste mais entourée d'une loop station, d'une drum machine, de synthés, de sa flûte, d'un  kalimba, d'un tambourin, sans oublier  sa voix!
Après une  longue intro jazzy/africaine à la flûte ( c'est Herbie Mann qui te vient à l'esprit),  que  la séduisante  Belgo-Ghanéenne met  en boucles, elle saisit un tambourin, le tapote, insère les sonorités produites dans le programming puis passe derrière le synthé pour peaufiner ' Dawn' , une plage ethnique aux coloris chamarrés, il ne manquait que les senteurs exotiques pour que le dépaysement ne soit total.
'Kalimba soul', démarré au synthé, est lesté de vocalises lancinantes, le morceau mélange savamment éléments ethniques/techno/fusion et trip hop.
Un must pour les deejays branchés!
La femme-orchestre  poursuit l'exploration en terres vierges avec ' Ari Mo' ( titre à vérifier), une plage construite sur de gros boxing beats, sur lesquels elle greffe un impromptu à la flûte, avant de manier le délicat kalimba. Pour accroître l'impression de voyage aux frontières de l'inconnu, le public a droit à un sample de gazouillis de moqueurs polyglottes, une espèce appréciée par Olivier Messiaen.
Très séduisant, ce soundscape partant en arabesques!
Il est suivi par une mélopée noire baignée dans une sauce électro  et c'est avec 'Birds are flying under a heavy sky' que s'achève ce voyage sensoriel;
T'as scruté la voûte de la Rotonde pour chercher, en vain, le vol des oies bernaches que suggérait cette construction complexe!
A la fin du mois, Esinam participe au Live in Accra Jazz Festive ( Ghana).

' I've been called the outsider's outsider' a, un jour,  confié Barry Adamson au Guardian.
Le Bota ne savait pas trop à quoi s'attendre du concert du gars de Manchester  à la carte de visite étonnante: Magazine, Buzzcocks, Visage, Pete Shelley, Nick Cave + Bad Seeds, Iggy Pop, il est catalogué singer-songwriter, composer ( documentaires, spots publicitaires, jeux vidéo, séries TV), filmmaker, photographer, writer of short stories... à 21h, en attendant son bon vouloir, les conjonctures sont multiples, un duo, un trio?
 Sur scène, outre les deux micros et les mini-amplificateurs, on remarque un piano électrique, une basse, une guitare et un pédalier.
Dix minutes plus tard, la réponse: Barry Adamson tourne en solitaire, la musique est pré-enregistrée!
Quelques craintes effleurent les esprits!
Si le gars tourne sur le continent c'est pour promouvoir son dernier EP, baptisé 'Love sick dick'!
Bonsoir, un pied pas tendre écrase la pédale d'accélérateur, un batteur, un ou deux  guitaristes, une basse, tous invisibles, entament 'Still I rise' ( de 1998)  mi-chanté, mi-hurlé, à la manière d'un rappeur excédé, par le brave Barry coiffé d'un seyant galurin.
Après cette prouesse, le gars nous salue puis prend place derrière les touches et envoie ' I got clothes' habillé du même bruit de fond.
Ce chant narratif le rapproche du regretté Bobby Sichran.
' The beaten side of town' un crooning blues évoque aussi bien Tom Waits que Dr. John.
La voix est sublime, mais il te faut clore les paupières pour apprécier le morceau, sinon tu risques d'imaginer te trouver sur un plateau de TV pour une émission de Michel Drucker où l'artiste reçoit un micro pour chanter en playback.
 OK, Barry chante vraiment et plutôt bien, mais le voir gratter une acoustique alors que c'est un piano que tu entends, cela la fout mal, c'est du niveau concert bricolé au bistro du coin!
' Cine city' précède l'abrasif  'Sweet Misery' qu'il décore d'un étonnant solo de guitare exécuté à l'aide d'un Rubik's Cube.
Rien à dire, le mec est doté d'un sérieux sens de l'humour, sa présence charismatique réussirait presque à faire oublier les gimmicks utilisés sur scène, mais cela ne convainc pas tout le monde, une dizaine de ploucs se sont déjà tirés.
Retour au piano désaccordé, sans la cacophonie samplée ce coup-ci, pour 'Claw and wing' qu'il est obligé de reprendre.
Tu dis, Francis?
Billy Joel?
Pourquoi pas Frank Sinatra, en tout cas, sans les artifices, il impressionne le presque pensionné!
Toujours en veine crooning, il propose 'Come hell or high water'  un slow sombre qui te fait regretter de ne pas te trouver installé à une table, face à Kim Basinger,  dans un bar enfumé quelque part du côté de Manhattan.
Et là tu piqueras la phrase du brave Barry, et tu lui souffleras... your  silence is louder than a H bomb!
Il nous lâche quelques images d'une époque révolue où, dans le public, des épinglés se crachaient dessus puis gueulaient go fuck yourself , avant de proposer 'Turnaround' suivi par 'Destination' d'inspiration post-punk, à la fin du morceau il introduit quelques bribes du 'Transmission' de Joy Division,à  la plus grande joie des vétérans adulant Factory présents dans la salle.
From punk rock to doo-wop, tout est permis ce soir, voici .'On golden square' .
Comble de malchance, Ruth,  la concierge d'un skyscraper de Harlem a pris place juste derrière nous et d'une voix aussi précieuse que celle d'une marchande de poisson au marché de Setubal raconte sa vie avec force détails.
..what the fuck is going on ... se demande Barry!
Ruth nous les casse et pas un peu, papa!
Tiens, voilà les Memphis  Horns attaquant un r'n'b gluant, 'Civilization'.
Tom Hanks se tire à l'anglaise, pas de bol, l'aigle l'a remarqué et tout en chantant lui lance un 'Goodnight' espiègle.
Comme Tom est revenu, Mister Adamson doit s'excuser, ce qu'il fait en se repentant avant d'attaquer le nerveux ' You sold your dreams', alors que depuis 10', Ruth réclame le diable!
Les deux dernières sont issues du dernier EP, le sombre et groovy 'They walk among us', pour illustrer son propos il déambule de long en large et enfin, 'One hot mess", une plage chaotique et dansante.

Si une vingtaine  de spectateurs ont mis les bouts, déçus, les autres, ravis, verront revenir le chanteur qui enchantera Ruth  et lui dédiera un 'Jazz devil' forcément diabolique et vaudou!
A la basse, comme lors de mes débuts, j'achève la soirée par la bombe signée Magazine, ' The Light Pours Out Of Me'.

Barry Adamson  n'a pas présenté les musiciens  avant de regagner sa loge!










jeudi 20 avril 2017

UMM au Bonnefooi- Bruxelles, le 19 avril 2017

UMM au Bonnefooi- Bruxelles, le 19 avril 2017

Le nombre de jeunes groupes prometteurs naissant chaque mois en Flandre est absolument  fabuleux.
Ainsi UMM de Gand, un band né en 2016, déjà particulièrement au point et ayant le mérite de présenter un projet original!
Ils sont cinq: Lise Daelemans ( keys, voice) , Marie Van den Bogaert ( keys, voice) , Brent Cliquet ( drums), Hanne Vandekerckhove( moog, bass) et Jonas Everaert ( guitar).
Ils ne sont pas tous inconnus, tu as croisé Hanne au sein de Mermaid ou de The Blues Vision, Jonas aurait été vu au sein de Woolf, Brent a tenu les sticks chez Appamada, Marie avait son projet, Via Maris, et Ilse, le chef, a commencé en tant que Ilse D.

Pas évident d'obtenir une balance correcte, pendant 50' , le jeune homme, bombardé ingé-son, a manipulé les 126 boutons ou manettes de la  table de mix pour atteindre un son plus ou moins adéquat, des dizaines de tentatives à peine ébauchées avaient avorté car le résultat s'avérait peu concluant.
Il sera 21:35' lorsque UMM entamera le concert!
Lise invite les clients à  s'approcher, het moet in 't Engels, son français, avoue-t-elle,  n'étant pas amazing!
' Paprika',  porté par trois voix gracieuses,  barbote dans un univers éthéré, raffiné, jamais l'étiquette dream pop n'aura été plus justifiée.
Cette plage chaloupée et ensoleillée invite ta barque  à osciller gentiment sans se poser de questions.
L'eau est tiède, le ciel si bleu, si calme doit inspirer les poètes symbolistes.... tu rêves!
' I'm not here', effectivement tu as disparu dans le pays des songes, ...it's all in my head, it's all in my head ...fredonne Lise, et dans ton crâne, aucune trace de tourments ou de contrariétés. Mec, tu peux corner comme un malade dans ta Golf tape-à-l'oeil, je m'en tape, justement, puisque je plane!
Scénario identique pour le flottant  'Thin blue line' qui soudain monte en intensité avant de reprendre un cours plus paisible.
Roisin Murphy est une influence majeure, nous reprenons 'The time is now' de Moloko.
...flowers blossom.... sunshine ...: le nirvana!
Toujours en mode ambient pop/trip hop, voici 'Blood Orange' auquel succède 'Picture', elle doit souffler le titre à Brent qui n'a pas reçu de setlist.
Le public  apprécie le travail subtil de Jonas à la guitare tandis que Lise a déjà annoncé 'This day,' un conte de fée aux teintes pastels. 
La suivante est une mise en musique de 'I dream awake', un poème signé par le cubain José Marti, un texte convenant à merveille à la sphère romanesque dans laquelle évolue le quintet.
Ils enchaînent sur une berceuse marine,' Sealife', que le public n'a pu applaudir car quelques secs coups de baguette de Brent ont amorcé 'Papercut', le seul titre audible sur leur soundcloud.
Une plage superbe d'ailleurs, évoquant les Mama's et Papa's ayant viré électro.
Jonas introduit la dernière,  'Beggar' , au fond  smooth jazz nous renvoyant vers des groupes tels que Swing Out Sister ou Prefab Sprout!

Un concert chatoyant donné par un groupe au potentiel évident!


lundi 17 avril 2017

Austra - Pixx - Ancienne Belgique- Bruxelles, le 16 avril 2017

Austra - Pixx - Ancienne Belgique- Bruxelles, le 16 avril 2017

Austra et Pixx achèvent une épuisante tournée, longue de six semaines, dans une AB en configuration Box, la salle n'est pas tout à fait remplie!

Pixx est le  nom de scène choisi par  Hannah Rodgers  depuis 2014, elle avait débuté comme singer-songwriter.
Signée chez 4 AD, le premier full album de la demoiselle, 'The Age Of Anxiety', est prévu pour le mois de mai, il doit succéder au EP  'Fall In’ ,sorti il y a deux ans.
Ils sont quatre sur scène, la frêle Hannah, une  blonde péroxydée,  coiffée à la garçonne, vêtue d'une cape vermillon, d'un top scintillant,  de bas rayés, troués, d'un petit short et de boots punky, deux garçons ( un batteur, un guitariste/claviériste) et une autre représentante du sexe opposé, Amy?, aux claviers ou à la basse.
Tout ce beau monde arbore un make-up à paillettes, scintillant, destiné à mettre les yeux en valeur, musicalement le quartet propose une synth pop futuriste tourmentée et non dénuée d'intérêt. 
Le nom de Grimes a été quelques fois  prononcé derrière toi.
Pas de setlist, plusieurs nouveaux titres, la chienlit!
 Elle démarre en balançant a creepy tune avec plein d'effets sur la voix, on ose avancer un titre sans aucune certitude,'  A Big Cloud to Float Upon', pour enchaîner sur un downtempo pas moins impressionnant. La petite semble vouloir jouer le rôle d'une jeune fille possédée, ouvrant grand la bouche et roulant des yeux, le cocktail proposé ne manque pas d'épices.
La suite, basée sur des synthés atmosphériques et des percussions subtiles, demeure énigmatique.
'Grip', sorti en single, s'avère plus poppy, et peut rappeler une  Kate Bush devenue electro!
Elégance scénique et théâtralité, une voix magnétique partant en escalade pour ensuite  dévaler   la pente en prenant tous les risques, Hannah Rodgers a le mérite de sortir des sentiers battus.
Pixx sera cet été au Pukkelpop.

Austra.
Ta dernière rencontre avec   Katie Stelmanis date de fin 2013, c'était à l'Orangerie du Bota.
Depuis Austra a sorti un troisième album, 'Future Politics'.
En 2013, on avait prédit que la dame de Toronto allait cartonner, elle semble plafonner si l'on se réfère au public pas trop nombreux s'étant déplacé vers le Boulevard Anspach.
Les présents n'ont pas regretter leur passage à l'AB, Austra aura répondu à toutes les attentes.
A 21:05, les lights s'éteignent, la table propose une mise en condition exotico dream pop, trois musiciens, suivis de près par Katie, rappliquent.
Ils ont tous fréquentés le même magasin de farces et attrapes que les artistes précédents, carnaval à Pâques!
La Canadienne est vêtue d'une longue robe victorienne, d'un jaune à faire pâlir un canari, son maquillage n'est pas des plus sobres, mais tout ça n'est rien en comparaison du look offert par  Ryan Wonsiak ( claviers): un chemisier rose, un bermuda bleu à fanfreluches, des chaussettes vertes, baskets blanches, un maquillage outrancier et des cheveux teints en blond platine, pour couronner le tout, il tenait à disposer de son skateboard, vert, à côté de son attirail, ce mec est un génie inspiré par  les Marx Brothers.
A la batterie, l'impressionnante  Maya Postepski et à la basse et synth,  Dorian Wolf!
Après un bonsoir poli , le groupe entame le set par la plage ouvrant le dernier opus, ' We were alive'.
La voix flottante éblouit d'emblée.
Elle s'approche des premiers rangs pour entamer  'Future politics', de l' indietronica dansant.
Derrière ses touches, Ryan, un brin givré, en fait des tonnes, une gestuelle maniérée et des pas de danse, qui  Chez Maman lui vaudraient des tonnes de soupirants.
' Utopia' précède 'I'm a monster' pour lequel la diva a repris place derrière le piano.
Les effets de voix vertigineux et l'electronic drumming viennent te secouer, ce maelstrom gigantesque risque bien de t'entraîner vers les profondeurs de l'océan.
 Où est la bouée, capitaine?
' Forgive me' est joué solo , il est suivi par le plus ancien 'The Choke' , un dancetrack allumé.
Avec 'Freepower ' et 'Gaia'  on revient au matériau récent puis elle reprend place derrière les touches pour un ' Home' joué tout en retenue.
A chaque concert, il y a toujours un abruti pour lancer une banalité débile, ça n'a pas raté, l' imbibé du jour lâche un ' We love you' cruche et déplacé.
Mi figue, mi raisin, la cantatrice répond ' je vous aime aussi', ça doit être chiant de répéter ces âneries soir après soir.
Avec ' I love you more thant you love yourself'  on reprend le chemin du dancefloor, que l'on ne quitte pas avec le hit des débuts,  saccadé et vibrant, 'Beat and the pulse' '.
L'ambiance est montée d'un cran, le public vibre, 'Lose it' ne va pas le calmer .
Le trio magique s'achève par 'The villain' pendant lequel Katie fait tournoyer sa longue robe de velours  avant de virevolter telle une toupie.

Après ce final subjuguant et un merci beaucoup, au revoir, la troupe s'efface pour revenir au bout de 65 secondes balancer un quadruple bis.
'Habitat', 'Painful like', 'Darken her horse' non prévu au programme initial, mais interprété pour rendre hommage à Elsa, l'ingé son bruxelloise du groupe et enfin, après avoir appeler Pixx au complet sur scène pour une séance d'embrassades, le titre précédant l'habituel curfew de 22:30', ' Hurt me now' .

Ce show mixant dark wave, electronica, énergie, comédie  mais aussi vulnérabilité,  laissera de bons souvenirs à une grande majorité des spectateurs.









dimanche 16 avril 2017

Circa Waves, InHeaven à la Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 15 avril 2017

  Circa Waves, InHeaven à la Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 15 avril 2017

Après le UK  tour, célébrant la sortie de 'Different Creatures',  terminé début avril, l'indie rock band de Liverpool s'attaque au vieux continent, il a emmené, quelle excellente idée, InHeaven pour assurer l'avant-programme.

Halte belge au Bota en ce samedi pascal, dans une Rotonde affichant complet!
Vers 19h, une trentaine de groupies fébriles, françaises, allemandes, locales, s'alignaient déjà sur une queue,  pas tout à fait droite, face aux portes de l'hémicycle.

20:00 InHeaven, un des groupes préférés de Michael Cimino, s'installe face au public d' une Rotonde déjà remplie à 85%.
Les anges ont pour identité:  Chloe Little, une enfant blonde pas horrible ( basse, vocaux) - James Taylor ( rien à voir avec l'ex-copain de Carly Simon) ( guitare, lead vocals)  - Jake Lucas (lead guitar) et Jack McGruwer aux drums.
Traces discographiques: plusieurs 7" , pas encore de full CD!
Brussels, how are you, it's good to be here, on a dévalé l'échelle pour vous divertir avant le set de nos potes de Circa Waves.
Ils ouvrent par le remuant 'All there is' au  fond punk pop, baptisé dream punk par la presse Brexit.
Ces jeunes gens et la gracieuse Chloe, pas si petite au fond, n'ont pas l'intention de révolutionner la planète musicale mais leurs guitares bourrées de fuzz, leur son de basse bien rond et leurs compositions fredonnables, les rendent très attractifs!
' Baby's alright', quelle basse, confirme le propos précédent, le morceau pulse joyeusement.
Chloe entame les parties vocales de 'Vultures', James relaye,  les charognards ont aperçu une proie et se préparent pour une curée pascale.
Solide morceau, suivi par ' Treats', pendant lequel un timide pogo se dessine à deux mètres du podium.
Chloe ne semble pas impressionnée et entame un chant rappelant les Breeders.
Nous sommes déjà passés dans le coin, se souvient le tailleur, c'était avant Jamie T, voici 'Drift' qui invite les autochtones et touristes à battre des mains.
Chloe fait voltiger sa petite robe noire en sautillant, ce qui a le don d'émoustiller un voisin.
'Bitter town' précède a new one,  l'agressif ' World on fire' aux guitares saturées et à la basse lourde et c'est avec 'Regeneration' que le quartet achève un set qui aura convaincu l'assemblée!

21:04, une bande-son cinématographique antécède l'arrivée de Circa Waves.
Pendant les préparatifs minutieux nous étions trois à nous demander à quoi pouvait bien servir le petit carré ( 15cm sur 15,) façonné à l'aide d'adhésifs multicolores par un roadie consciencieux, tatoué de la tête au nez.
Réponse en voyant arriver le bassiste, il a coincé son vin blanc, servi dans un gobelet prévu pour une pils, dans cet espace restreint, oui, on a ri!
 Kieran Shudall ( vocals, guitar) - Colin Jones ( drums) - Sam Rourke, oublie Mickey ( bass) et Joe Falconer ( guitar), viennent présenter leur second album, 'Different Creatures' , sorti en mars.
Dès la première salve, 'Wake up' les groupies du premier rang s'agitent telles des pucelles ayant aperçu un sexe en érection, l'hymne est repris par la moitié de la salle.
' Get away', qui succède, est forgé de la même manière, le rythme est soutenu,  Colin cogne joyeusement avec ses maillets, les guitares claques, mais t'as l'impression désagréable d'avoir déjà goûté à ce cocktail des centaines de fois, du post - post Britpop, ça doit être la seventh wave ou plus même!
Les gosses se foutent de tes considérations de vieux schnok et prennent un plaisir fou à l'écoute de ces hymnes parsemés de clichés rock'n'roll trouvant leur origine dans les sixties.
Good evening, we are Circa Waves, you are Circa Waves, everybody is Circa Waves... un petit malin, le chouchou des lycéennes, qui entame 'Young chasers'.
Nouvelle séquence risible, le roadie avait bien dessiné la place de la consommation de Sam, mais par contre il n'avait pas prévu que le jack allait déconner, résultat la chasse se déroule sans basse.
Tout est rétabli, les morceaux punchy, sans être essentiels, se succèdent:  'Lost it',  le turbulent  'Goodbye'  rappelant aussi bien Placebo que les Vaccines, 'Fossils', 'Stuck', poussé par une basse obsédante, font grimper la température. La jeunesse se montre de plus en plus impétueuse, des coups se perdent!
Let's slow it down, propose the cute one, Circa Waves attaque un downtempo baptisé 'Out on my own'.
Deux accords de gratte, les gamins ont reconnu ' Stuck in my teeth' et entament le chant avant Kieran.
Celui -ci sourit et embraye.
Tu dis, Melissa?
Oui, c'est con qu'on n'ait pas reçu le feuillet avec les lyrics, nous sommes les seuls à ne pas chanter.
C'est moche de se sentir exclu!
' Different creatures' , 'A night on the broken tiles' une plage plus intéressante s'éloignant du moule anthem et 'My love' nous conduisent au terme du set.
Tiens, Hugh, attrape ma basse, on se tire,  déclare le grand Sam!
Direction les coulisses.

Colin est le premier à se représenter, il amorce un exercice solitaire anodin, les copains rappliquent  pour balancer 'Fire that burns'.
Pour échapper aux flammes, la basse  escalade le drumkit, Kieran n'a pas peur et le fait savoir...I'm not scared at all...
La salle bout, un binoclard boutonneux, pour impressionner la copine de son frangin, décide d'aller se promener sur scène, le frontman l'enlace ( demain 4269 likes sur facebook) , mauvaise idée, du coup ils sont sept ou huit à envahir le podium, le tatoué s'escrime à les repousser dans la fosse, le calme rétabli  , Circa Waves tire une dernière cartouche ' T-shirt weather'.

Distrayant, sans plus!






samedi 15 avril 2017

Flora Seigle à WZC Eureka Evere le 14 avril 2017

Flora Seigle à WZC Eureka Evere le 14 avril 2017

Organisation: Curieus Schaerbeek/ Soirées Cerises

WZC Eureka?
Archimède, une piscine à Chaumont-Gistoux,  un programme ayant  pour objectif de renforcer la compétitivité européenne, une galerie d'art?
Tu n'y es pas , Paoline, il s'agit d'une maison de repos et de soins, située à deux pas de la gare d'Evere.
C'est là que Curieus Schaerbeek organise des concerts, se déroulant l'après-midi, où sont conviés résidents et touristes.
Tu ne fais pas encore partie de la première catégorie, c'est donc en curieux que tu viens assister au récital de Flora Seigle!

Jésus dit:  . Laissez croître ensemble le bon grain et l'ivraie jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier. »
Il y avait  également un champ de seigle non touché par l'oscine, un épi en pleine floraison a atterri dans la cafétéria du home: Flora Seigle Murandy!
Flora naît dans le Vercors, là où Bashung saute à l'élastique, après un passage par la botte et par Paris,  elle débarque à Bruxelles et dépose ses bagages du côté de la Place Flagey.
Pour vivre, elle joue la comédie,  fait partie d'une troupe musico-théâtrale, "L’écume des songes",  tâte de la mise en scène avec e.a. La Troupe du Possible, puis acquiert un ukulélé et décide de pousser la chansonnette en solitaire.
Etagère?
Chansons  oscillant entre le poétique, le fantaisiste, le Amélie Poulain, les  Marx Brothers , le tendre, le semi-sérieux, le politiquement pas correct, le hors-modes,  la relation du fait divers etc....

Les pensionnaires sont installés, la collation arrive, Flora se présente et propose l'histoire d'une coiffeuse passionnée , Samantha'.
Tu dis... si elle a un renard... 
Un vison?
Je suis con, je le savais!
Tu veux une murder ballad bigoudis, mise en pli, raie au milieu, lotion de brushing, tu aimes Simenon, Manon Ache et Marie-Paule Belle, le sang et les tripes à l'air,  tu vas adorer!
On passe à la cuisine, sur la table: de la pâte feuilletée, de la cassonade, des pommes, du beurre, de la cannelle, un citron, un rouleau à pâtisserie, soit les ingrédients indispensables pour confectionner une 'Tarte Tatin' .
Bocuse a apprécié, ta voisine, Hortense, a souri, son dentier a failli se faire la  malle, tu me prends pour une quiche a dit Flora, Hortense a répondu, je suis flamiche, Walter a commandé une Orval, Puis Flora a proposé 'Pepette', où les aléas de la chirurgie esthétique .
Dolly a répondu, ils sont vrais, mes seins et ajouté quelques injures lipocensurées!
Je vais vous chanter un mauvais rêve, un jour, les gens ont perdu leurs couleurs, ils sont devenus ternes, inodores et insipides, ' Bonhomme' se nomme cette triste mélopée, faussement naïve.
Jules a avalé son bodding et cherche la serveuse, sa voisine achève un tricot entamé il y 19 ans, pas très attentif cet auditoire.
 Mademoiselle Avoine attaque un punk écologique et subversif , ' C'est celui qui dit, qui y est'.
C'est sans doute le ukulélé qui te fait penser au Kiss and Drive d'Elisabetta Spada, tu souris à l'écoute de ces historiettes, pas si candides, cher Voltaire!
Un jour j'ai lu Daniel Pennac, 'Chagrin d'école' , la phrase "Statistiquement tout s'explique, personnellement tout se complique" m'a marquée à jamais et a inspiré 'Si tu fais, tu gouttes' .
' Le moche'.
Non, Walter, c'est pas toi qu'elle fixe!
Une chanson à morale amorale: faut pas se beurrer le citron lorsque t'es invité à une soirée déguisée, tu risques d'avoir de mauvaises surprises!
Le boute-en-train poursuit son laïus et propose en enfilade, 'Coup fourré' et ' L'échappée belle' un titre escapiste ayant fort plu à Sigmund.
Le train approche de l'ultime station, il reste une halte, la gare a pour nom 'Il me dit', une chanson à texte élitaire, d'une grande complexité littéraire.

Walter lui fait un signe, encore une!
Flora a vu trois doigts et nous refait, chronologiquement, 'Le bonhomme' , ' Tarte Tatin' et ' C'est celui qui dit, qui y est', puis salue, sort dans le jardin d' Alexandre pour se confectionner un joint.
Sagement, les internes regagnent leurs quatre murs, dehors l'astre luit, les pâquerettes et les vers  fleurissent,Georges qui aimait Peynet les a vus, les amoureux qui s'bécotaient sur le banc public.
C'était charmant, t'as jeté un coup d'oeil à ta Rolex, et pensé faut  galoper pour ne pas manquer le train te ramenant chez Madame.
 Arrivederci, Flora!




vendredi 14 avril 2017

Alex Vargas - Kiah Victoria à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 13 avril 2017

Alex Vargas - Kiah Victoria à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 13 avril 2017

Une soirée sous le signe de l'electro-soul au Botanique, dans une Orangerie peuplée à 80% de dames ou de demoiselles pas insensibles aux charmes du natif  d'Hørsholm ( Denmark), mais désormais based in London, Alex Vargas.
Le jeune homme exhibe un physique à la George Michael et un falsetto délicat capable de faire tomber en pâmoison  midinettes ou femmes mûres.
L'élément mâle présent ne sera pas  oublié grâce à  l'avant-programme proposé, Kiah Victoria, une jeune personne sexy en diable et dotée d'une voix soul pouvant se faire soyeuse ou voluptueuse.


Dès l'entrée en piste de  Kiah Victoria, accompagnée aux synthés par un petit gars dreadlocké, tous les regards des garçons se fixent sur cette attrayante  jeune personne aux cheveux bouclés, sa voix, superbe, est modulée par un processeur vocal, ce qui la rend encore plus mystérieuse, elle a entamé ' I Ain't Goin Nowhere', le single extrait du EP 'Everybody'.
Cette nu soul électronique la rapproche d'Indie Arie, Beyoncé ou de Solange la frangine de Miss Knowles.
Une entrée en matière radieuse.
L'heure est aux présentations, hello, je m'appelle Kiah Victoria, that's all the French I know, sourit l' éblouissante New-Yorkaise, désormais établie du côté de la Tamise, the next song is called 'Melancholy', I have to tell you, it will be a short set tonight, but a sweet one!
La sensualité et le soft groove de ce titre dégoulinant rappellent les plus grandes voix de chillout soul, des flashes de Sade,  Toni Braxton ou Aaliyah déchirent ton esprit.
Kiah enchaîne sur 'Hollow', écrit quelques jours après l'attaque terroriste à Paris, le thème sombre est habillé d'un fond musical rythmé, comme si elle voulait nous aider à sortir de l'obscurité.
'Cold War' envoûte l'Orangerie.
La jeune personne est des plus expressives et convainc aisément un public s'étant déplacé pour le bel Alex.
Un mec écrivait quelque part:  She is going to definitely murder the game one day...., c'est une certitude!
Une petite séquence pub précède le chaloupé  'Treat me' adressé à un gars qui ne semble pas la traiter avec tous les égards qu'elle mérite.
Laisse tomber ce connard Kiah, je te refile mon numéro, tu appelles quand tu veux.
Bruxelles lui a fait une ovation, elle la méritait!

21:00, tes jeunes voisines frétillent, lights off, Alex Vargas déboule.
Il n'est pas seul, Tommy Sheen ( guitare, synthé, keys) l'accompagne.
Le beau ténébreux ( papa uruguayen)  s'installe derrière la machinerie pour amorcer une première plage énigmatique aux choeurs vaporeux,  samplés,  c'est lorsqu'il se met à chanter d'un falsetto, qu'il module à son gré, que tu comprends l'engouement du sexe opposé, cette voix te refile des frissons au plus profond de la moelle épinière.
Pas normal, ça!
Quant à cette première plage ( probablement extraite du tout récent 'Cohere') , dramatique, elle évoque Boy George chantant 'The Crying Game'.
Il saisit une guitare pour le titre suivant, Tommy passant derrière les claviers, le duo entame ' 7 sins' un single  dansant aux beats addictifs et à l'orchestration électronique grandiloquente.
Fucking irresistible!
Un groupe de pleureuses, pas très grecques, entament un récital geignard, le bel Alex les imite avant de lancer les oooh oooh oooh mélodiques démarrant le hit 'Shackled up', un r'n'b sophistiqué et catchy.
Dancing time avec 'Tidal' après lequel il salue Bruxelles.
Un roadie lui tend une acoustique, il va prendre place sur une chaise pour proposer, solo, une ballade classique, 'Inclosure' est ainsi dépourvu de tous les contours electro dispensés sur l'album.
Il poursuit toujours à l'acoustique par le titletrack du tout récent CD, le déchirant  'Cohere' au final secouant.
Le plus ancien et saccadé ' Giving up the ghost' s'avère être une tranche d'electrified soul sérieusement épicée à laquelle personne ne peut résister.
Avec 'Indivisible' Cupidon revient au dernier né, si la plage démarre en douceur, toute la salle sait qu'un changement de rythme est hautement prévisible.
'Oh love, how you break  me up' joue la carte de la séduction et se rapproche de certains titres de The Weeknd, les gamines à tes côtés, en sourdine, fredonnent ' Wear our demons out'  avec lui .
... When the earth is quaking I feel the tremors too,  believe me ... on te croit, Alex, on a senti le plancher trembler!
An old one, now!
'Solid ground' chanté d'un timbre cassé.
Judith et Béatrice ont versé quelques larmes en entendant sa confession.
Pause pour louer l'avant-programme et, qui sort de derrière les rideaux pour entamer un somptueux et brûlant  duo vocal avec la nouvelle star electro soul?
Kiah Victoria!
Un tout grand moment que ces 'Warnings'!
La belle disparaît, le public est prévenu, we don't play encores, so ' Higher love' will be our last song.
Laura l'attendait, Laura a pleuré de joie!
Il y a gros à parier qu'Alex Vargas   dans un futur proche sera  le chouchou de centaines de milliers de fans.
Il est temps de lui prêter une oreille!






jeudi 13 avril 2017

C'est dur de mourir au printemps, tu sais....Lonnie Brooks, Clarence Breeveld, Paul O'Neill, Brenda Jones, J. Geils et Keni Richards

L'univers blues a appris avec tristesse le décès de Lonnie Brooks, guitariste et chanteur, qui avait donné nouvelle vie au “Sweet Home Chicago,” de Robert Johnson.
C'est Clifton Chenier qui l'avait déniché et invité à rejoindre son groupe, peu après, Lonnie  se fixe à Chicago et démarre une carrière solo qui le verra graver une vingtaine de plaques.
L'homme a également été vu dans les films 'Blues Brothers 2000' et 'The Express'.
Il a quitté ce bas monde début avril, à 83 ans.

Clarence Breeveld, chanteur né au Suriname, mais ayant fait carrière aux Pays-Bas, est parti  ce 6 avril.
Son répertoire, varié, allait du bluegrass au gospel en passant par la country music ou le kazeko, populaire du côté de Paramaribo.
Clarence venait d'être décoré par le président surinamien, Eugene van der San, pour avoir diffusé dignement  la culture du pays à l'étranger.

Le producer  Paul O'Neill ( 61 ans) s'est éteint des suites d'une 'chronic illness' selon les magazines musicaux américains.
Il était un des fondateurs du  Trans-Siberian Orchestra, connu pour son progressive rock aventureux.
Avant de démarrer une carrière de producteur ( pour Aerosmith ou Savatage e.a.) il tenait la guitare chez Slowburn , il est également monté sur scène comme guitariste lors des musicals ' Jesus Christ Superstar' ou 'Hair'.

 Brenda Jones est la seconde, après sa soeur Valorie,  des Jones Girls  à quitter la scène.
Brenda, 62 ans, s'est fait écraser en traversant une rue à Willmington.
Le rhythm 'n' blues trio avait assuré les choeurs pour de grands noms de la soul, Aretha Franklin, Diana Ross ou Lou Rawls e.a.
Les soeurs ont également enregistré plusieurs albums sous leur nom, classant  'The Jones Girls' et ' At Peace with Woman' dans le top ten des albums charts.
'You Gonna Make Me Love Somebody Else' est leur tube le plus joué!

 J. Geils fondateur du J Geils Band est décédé le 11 avril.
Le J.Geils Band, c'était pas du pipi de chat, 14 albums indispensables, des hits tels que ' Centerfold'  (n°1)- ' Must of Got Lost' ou 'Freeze-Frame' .
Outre le guitariste J Geils, le groupe comptait d'autres stars en son sein,  Peter Wolf au chant ou  Magic Dick à l'harmonica , sans minimiser le rôle de Seth Justman, le claviériste du combo, compositeur de plusieurs morceaux.
Malheureusement les conflits étaient légion et la rupture était logique.
J Geils  a, par après, monté Bluestime et joué avec Duke Robillard avant de sortir des albums de jazz.
Une perte incommensurable!

Keni Richards était le premier batteur du groupe de glam Autograph, il s'entend sur les trois premiers albums des Californiens.
Le groupe se sépare en 1989, Keni rejoint Dirty White Boy.
Lorsque Autograph reprend le collier, en 2013, Keni est à nouveau de l'aventure.
Des problèmes au dos et une addiction à la drogue  force, toutefois, le combo à le remplacer par Marc Wieland, en 2016 la formation sort l'album 'Louder'.
Ultimate Classic Rock a annoncé le décès du batteur( 60 ans) hier!

mercredi 12 avril 2017

Dvkes - Café le Coq - Bruxelles,le 11 avril 2017

Dvkes Café le Coq - Bruxelles,le 11 avril 2017

Une nouvelle saison des Stoemp! Brusselse Caféconcerten démarre ce 11 avril, quatorze établissements bruxellois, ou de la périphérie, accueillent des artistes prometteurs et des talents confirmés, puisque lors de la toute première saison, en 2009, le concert inaugural proposait Roland et Douglas Firs, encore inconnu à l'époque.
Ce soir Le Coq reçoit Dvkes, un quartet anversois, demi-finaliste du Humo's  Rock Rally il y a quelques années et auteur d'un album louangé en Flandre, 'Push Though', produit par Mario Triggerfinger Goossens.
L'objet succède au EP  'Let Me Go Into The Wild', de 2013.

Line-up:  Joos Houwen - Gitaar, Zang / Antoni Foscez - Drums /  Maxim Helincks - Gitaar, synth/  Pieter-Jan Janssen - Bas/synth.
Ces jeunes gens ont un passé, Joos chez Helsinki, Statue ou les Brabançons The Tellers / Antoni sévissait chez Go March/ Pieter-Jan chez Psycho 44 et Maxim, en Grèce, chez Stavros!

Kick off à 21:10', Bruxelles, quelque peu farouche, reste en retrait, nous sommes peu nombreux à nous approcher d'un podium toujours coincé, peu stratégiquement sur le chemin des lavatories, au fond du zinc.  
Ouvrez la cage aux oiseaux and let the 'Mockingbird' fly, il s'en donne à coeur joie ce moqueur , il virevolte de manière agitée sur fond d'indie rock aux accents britanniques incontestables.
On a entendu un gars murmuré Franz Ferdinand, on ne l'a pas regardé de travers!
Plus guitar rock, voici 'Monsters', au nom de F F on peut ajouter ceux des Arctic Monkeys, le chant de Joos étant proche de celui d'Alex Turner, de the Vines, et d'autres chantres d'une Britpop de qualité.
Approchez-vous, braves gens, implore-t-il, trois pelés et deux jolies blondes obtempèrent, les aristocrates proposent  'Dirty D' un morceau mordant;
Ils ont baptisé la suivante krautrock sur leur papelard, on peut t'assurer que ce titre  débutant par quelques gimmicks au synthé  et des effets de guitar noisy, avant qu' Antoni ne donne le vrai signal de départ, rockait et tournoyait sérieusement. ( il s'agit de 'We Finally Pushed Through')
Les plaisantins ont griffonné 'Tietenlied' sur la setlist, a private joke sans doute, 'Untie your hands' aux accents psychédéliques, et décoré de choeurs californiens, prouve que le groupe a plusieurs flèches dans son carquois.
Ce n'est pas en lui faisant écouter ' Put to bed'  que tu mettras ton petit-fils au lit, cette longue plage aux divers changements de tempo, aux guitares stridentes, et aux cris rageurs d'hyène, à laquelle on a arraché ses petits, constituait un des points forts du set.
Le gentil ' Happy , que le groupe avoue ne plus jouer souvent sur scène, va calmer les esprits, on a pourtant apprécié le doublé de guitares attrayant.
'What are the odds' entamé à l'orgue peut évoquer certains morceaux d'Oasis, il est suivi par 'Lucy called my name' démarrant en mode atmosphérique, avant de prendre des coloris psyche que n'auraient pas reniés Ocean Colour Scene.
Antoni a soif, il a hâte d'en finir, il a oublié l'arrêt pour entamer le frénétique ' The boy who cries wolf' qui termine un set fougueux.
Avant d'aller vendre sa marchandise, Joos grimpe sur le comptoir en pointant sa gratte vers le public, histoire de montrer qu'un duc ne souffre pas du vertige! 

Prochain Stoemp: le 13/4, Ivy Falls à l'Archipel!

mardi 11 avril 2017

Album - THE NARCOTIC DAFFODILS - Summer love

Album - THE NARCOTIC DAFFODILS - Summer love

 William Wordsworth:
I wandered lonely as a cloud
That floats on high o’er vales and hills,
When all at once I saw a crowd,
A host, of golden daffodils;
Beside the lake, beneath the trees,
Fluttering and dancing in the breeze...

Trois ans après ' Cellex' , six ans après 'The Narcotic Daffodils', les jonquilles préférées des abeilles junkie reviennent à l'avant-plan avec une nouvelle livraison: ' Summer love' .
D'accord, le titre évoque 1967, les hippies, Haight-Ashbury, Be Sure to Wear Flowers in Your Hair... ce n'est probablement pas un hasard, le groupe n'a jamais caché son intérêt pour le psychédélisme.
Parlons-en du groupe, il a été fort secoué ces dernières années avec le départ simultané  d' Irene Csordas (vocals, keyboards) - Hakim Rahmouni (guitar) et de Merlin Fourmois (drums), après le Cellex-tour.
Les vétérans et membres fondateurs,  Flupke Declerq (bass) et Simon Rigot (Hammond/sitar), ont mis du temps à dénicher des remplaçants. Maria Van Assche, une vieille connaissance,  était un choix logique, il lui incombe de succéder à Hakim à la guitare, lourde tâche, elle assure également des choeurs.
Plus tard  vint Luna Dop, oui la fille du Dop,  déjà guest sur 'Weathered, une plage de Cellex, elle  s'occupe désormais des lead vocals et manie l' orgue. Les baguettes, bien cuites, sont  entre les mains d'Arne Schollaert, un beau jeune-homme amateur de muscat ( le raisin)  belge.
Toute l'équipe a travaillé d'arrache-pied, ' Summer love' est le fruit de ce dur labeur, désormais, les Narcotic Daffodils sont fin prêts pour reprendre la route.

Ils se produiront d'ailleurs au Prog-Resiste Festival à Soignies le 22 avril.

Summer love tracklist-

Summer Love (4:30)
Naturally High (5:57)
Guardians (4:17)
Hypnotized (3:06)
You Can't Get (5:37)
Bruxelles (3:20)
Atomic 53 (9:06) 
Distribué par  Musea Records et it's Oh!Music en Asie!

L'album démarre avec le titletrack ' Summer love' , un morceau coup de poing, mixant garage et acid rock, évoquant des légendes telles que The Electric Prunes, les  13th Floor Elevators ou les Blues Magoos.
Le chant scandé de Luna et les choeurs à la Yardbirds accrochent, le jeu binaire d'Arne contraint tes pieds à quitter la table, sur laquelle ils reposaient,  pour battre la mesure, l'Hammond de Simon est omniprésent, quelques riffs de guitare, appuyés ou grinçants, viennent te bousculer et la basse de Flupke ronronne comme à ses plus beaux jours.
Avant de passer à la suite, un doigt a appuyé trois fois sur replay!
Le titre suivant,  'Naturally High', risque effectivement de t'emmener dans des sphères élevées, avec ou sans aide de substances illicites.
Tu dis, Timothy?
Turn on, tune in, drop out...
Jolis choeurs, nous rappelant les Zombies, les Byrds ou Love ( d'Arthur Lee) et  nouvelle envolée de guitare  pas bidon, tu y ajoutes  pas mal de changements de tempo amorcés par Meneer Schollaert et tu obtiens une plage de six minutes aux contrastes intenses.
L'Hammond de Simon Rigot vient à  l'avant-plan pour le nerveux 'Guardians' , qui a le don d'éveiller chez toi des lueurs, tu revois des groupes oubliés tels que Greenslade ou Atomic Rooster.
Round and around... tu es pris dans ce tourbillon et, si du bateau, on ne te lance pas une bouée, tu risques bien de finir ta vie avec les sirènes qui ont failli causer la perte d'Ulysse!
A peine sorti de la baignoire et pas encore tout à fait sec, les Daffodils t'envoient 'Hypnotised',  un rock garage fébrile.
Me demande qui est ce Flower Power Man aux mains magiques, un rescapé des Flower Pot Men, il paraît que Jon Lord et Nick Simper ont fait partie de ce combo psychedelic pop!
 Mais non, le Flower Power Man des Narcotic Daffodils est plus rugueux.
' You Can't Get' étale de subtils accents progrock/psychedelic rock , l'Hammond et la guitare se partageant les petits soli incisifs, tandis que le chant de mademoiselle Luna passe de l'éthéré au martelé.
If you dig  Birth Control  ou les Ecossais de Beggar's Opera, tu pourrais succomber aux charmes des jonquilles nouvelles.
Virage surprenant avec le tweetalige titel  ' Bruxelles' , un chant d'amour, musclé,  à notre belle ville,  tristement gouvernée par une bande d'abrutis.
Amusants gimmicks que ces annonces samplées de la STIB.
Un hommage plus rock que celui de Dick Annegarn, ici on retrouve le punch de certains morceaux de Triangle et, pourquoi pas, de  Jacques Dutronc!
L'album prend fin avec ' Atomic 53', un long poème démarrant sur les sonorités  orientales de l'instrument popularisé par Ravi Shankar, sur lesquelles se greffent les vocalises énigmatiques de la chanteuse,  avant de monter en puissance et d'éclater sur fond de wah wah tonitruante.
Après un bref retour au calme, de nouvelles vagues viennent soulever le rafiot, heureusement, le capitaine a du métier et réussira à dompter les éléments!

Si au jardin, les jonquilles ont fait place aux tulipes, aux asters,  forsythia ou myosotis, les Narcotic Daffodils, eux,  risquent bien de fleurir jusqu' au prochain hiver avec ce superbe album!