mardi 31 janvier 2017

Sisters In Crime au Propulse ( Pro) - Flagey- Ixelles - le 30 janvier 2017

Sisters In Crime au Propulse ( Pro) - Flagey- Ixelles - le 30 janvier 2017

25' après le passage de CoryFeye, le Studio Un accueille le projet Sisters In Crime!
Non, il ne s'agit pas de l'organisation visant à la promotion de  women crime writers, mais d'un trio constitué de  deux fausses soeurs, deux vraies pestes, deux chanteuses-lyriques s' étant associées à un pianiste gaumais, oui, ça existe, tâtant aussi bien du jazz que du Chopin, un certain Johan Dupont, avec lequel on t'assure il y aura de la joie!
Les Sisters sont la mezzo-soprano  Sarah Laulan et la soprano Julie Mossay.

Le spectacle est déjà passé par le Palais des Beaux-Arts de Charleroi et par La Samaritaine, deux endroits où il a fait un tabac.
Les nanas et le broyeur d'ivoire ont décidé de nous plonger dans les années 50 au Sud de Manhattan, il et  elles ont débarqué comme d'autres immigrants, c'était avant le décret de Donald, du côté d'Ellis Island, car les filles ont un rêve, voir leur nom scintiller sur les placards lumineux à Broadway.
Ne t'attends pas à une cantate sacrée ou à un oratorio, ni à une tragédie lyrique, il sera question de cabaret!

Un chapeau sort de coulisses pour prendre place derrière le piano, sans prononcer une parole il nous amorce un jazz alerte, soudain, deux voix émanent des tranchées, Sarah et Julie, fringuées Marlene Dietrich époque Années Folles, ont entamé la rengaine qui donne son nom au spectacle, ' Sisters in crime' ... they're just a little sexy... you bet, elles sont terribles.
Arrivées face aux spectateurs, elles font mine de les dénombrer, elles en ont choisi un dans le tas et s'en moquent gentiment, Julie sort un flacon d'une des poches de sa veste, ça ne doit pas être de la grenadine, je m'en tape une gorge et  une autre.  Attention danger, Sarah s'avance vers toi, pas de panique, elle te tend un chokotoff, périmé, d'après le grincheux assis au second rang.
Le ton est donné, le public va s'amuser pendant trente minutes.
Elles viennent d'entamer une séquence de body language délirante avant de passer à un numéro lyrico-burlesque infaillible basé sur 'I feel pretty' tiré de West Side Story.
Le public n'est pas encore revenu de sa surprise que les polissonnes attaquent une séquence tendresse, Julie entame ' Papa can you hear me', une rengaine larmoyante signée Michel Legrand.
Merde, Julie, ça ne va pas la tête, tu viens de plomber l'ambiance!
' We are women' aux effets de voix acrobatiques aura tôt fait de réinstaller la bonne humeur.
Le doute s'installe, Kurt Weill,  'I am a stranger here myself' , aussi fort que la version de Ute Lemper.
Sarah s'affale dans un sofa, rouge, sa copine embraye sur le standard  ' The man I love' des frères Gershwin.
Superbe accompagnement au piano et tonnes d'applaudissements.
La version bilingue ' Mon homme/my man', Mistinguett versus Ruth Etting ,  fait des étincelles, elle engendre une dispute entre les deux mégères pas apprivoisées, anything you do, espèce de dinde, I do it better , ' Anything you can do' d' Irving Berlin tourne en pugilat vocal énergique et termine ce set à la fois drôle, piquant  et pétulant.
Du grand art!



Quatuor CoryFeye au Propulse ( Pro) - Flagey- Ixelles - le 30 janvier 2017

Quatuor CoryFeye  au Propulse ( Pro) - Flagey- Ixelles - le 30 janvier 2017

Petit déplacement  vers le Studio Un  pour la performance du Quatuor CoryFeye !
Le quatuor de cordes naît en 2009, s'aguerrit à la  Chapelle Musicale Reine Elisabeth, se produit aux quatre coins du royaume, participe à de prestigieux festivals internationaux, passe à la radio ( Klara, Musiq 3) et  enregistre l'intégrale des oeuvres pour quatuor à cordes de Georg von Albrecht.
Line-up 2017:  Alexandre Feye, violon/ Veerle Houbraken, violon/ Gergely Kota, alto et Jean-Lou Loger, violoncelle.
Précédemment, l'élément féminin avait pour nom Eva Pusker ( violon) et au cello, on pouvait entendre Raphaël Feye.
Présentation humoristique et décontractée du programme de cet après-midi, elle est destinée aux gens susceptibles de les signer pour un récital sur leur podium.
Plusieurs possibilités thématiques s'offrent aux promoteurs: les programmes Korrespondenz, Schostakovitch, Voyage sur le Danube, La Chute des Empires et différents  répertoires en quatuor.

Quatre coryphées, ça fait beaucoup, attaquant Debussy en arpèges, c'est réjouissant.
Le second mouvement du quatuor à cordes du précurseur de la musique moderne est vif et enjoué, il constitue une entrée en matière pertinente.
Second compositeur au menu, Beethoven et ses thèmes majestueux , le premier mouvement du quatuor n°7,  dédié au prince Andreï Razoumovski, est des plus vivaces.
En route vers le Danube avec 'Alla Slovacca' d' Erwin Schulhoff, le troisième mouvement s'avère fort agité, hardi, ombrageux et orageux.
Interprétation fascinante!
Passons au projet 'La Chute des Empires'  avec un extrait de l'oeuvre d'un compositeur trop méconnu, Georg von Albrecht, d'origine allemande, mais de mère cosaque.
L'homme a échappé de justesse au peloton d'exécution à la révolution russe, devant son salut à une chanteuse dont le père était juge.
Nous allons vous interpréter un bref 'Intermezzo' de cet adepte de la polytonalité.
Le showcase se termine par ' La danse du renard' du compositeur hongrois  Leo Weiner.
Une fable animalière évoquant l'art lyrique courtois.

La manière originale d'aborder la musique classique rend le  Quatuor CoryFeye éminemment sympathique, elle a plu aux professionnels ainsi qu'aux profanes!

lundi 30 janvier 2017

Dimitri Coppe - Et tout se tut - Und alles schwieg - au Propulse ( Pro) - Flagey- Ixelles - le 30 janvier 2017

Dimitri Coppe - « Et tout se tut - Und alles schwieg »  au Propulse ( Pro) - Flagey- Ixelles - le 30 janvier 2017

Propulse, la  vitrine des Arts de la Scène de Wallonie et de Bruxelles ( cinq jours, des spectacles à profusion dans différents complexes bruxellois)  débute ce lundi.
Dès 10h, dans la matinée, Flagey accueillait un premier groupe, tu te pointes face aux étangs d'Ixelles vers 14:40', ton premier rendez- vous est prévu à 15:30', le programme a subi un léger retard, il t'est loisible d'assister à la performance de Dimitri Coppe au Studio 2, elle est cataloguée musique contemporaine!

Dimitri Coppe n'est pas pharmacien, il détient un papelard sur lequel est inscrit licence en musicologie, il collectionne les lauriers et distinctions diverses, ce savant est considéré comme un maître de l'acousmatique.
Les candidats auditeurs sont invités à s'allonger sur un sol jonché de coussinets multicolores, celui qui explore les paradigmes de la musique  acousmatique nous prie de mettre nos portables en veilleuse afin de nous présenter le projet, ceci n'est pas une pipe, ni un concert, intitulé « Et tout se tut - Und alles schwieg »  basé sur les Sonnets à Orphée de Rainer Maria Rilke.
T'avais eu le temps de jeter un coup à l'impressionnante panoplie d'enceintes installées dans tous les coins et au centre de la salle, t'avais aussi aperçu la table imposante devant servir à spatialiser les sons afin de faire croire à l'auditeur que tout se passe dans son propre cerveau.
C'est Stockhausen qui a affirmé "Je crois que le mouvement des sons dans l'espace deviendra aussi important que la mélodie, le rythme, l'harmonie, la dynamique, le timbre".
Stockhausen n'est pas considéré comme un charlatan.
Paf, tout s'éteint, obscurité  totale et silence sinistre.
T'avais besoin de tousser, tu t'es retenu.
Derrière toi, t'entends comme un suintement, un liquide s'écoule lentement, le vent se lève, face à toi il te semble ouïr  une vague brisante, tu la sens,  ta voisine s'éponge, elle rêve, elle n'a pas été éclaboussée.
Des voix s'élèvent, en allemand, en français, elles répètent sans cesse les mêmes bribes de phrases, se croisent, rebondissent, s'imprègnent dans tes cellules.
Rilke était déjà obsédé par le silence, propice à la méditation, qui lui permet de percevoir des petits bruits que le commun des mortels ignore: crissements, frémissements infimes, friselis inaudibles... t'as intérêt à t'appliquer, si tu veux devenir Orphée!
Comme dans les ténèbres tu es livré à toi-même, tu peux projeter les images de ton choix sur ton écran cérébral, malheureusement, si, comme chez toi, l'appareil déconne, tu ne vois plus rien, ce que tu entends ne représente plus rien, finit même par t'agacer.
A la fin des années 50, déjà le théâtre - radiophonique ou le feuilleton- radiophonique te donnaient des boutons, cette formule moderne, basée  sur la  musique concrète ne t'enthousiasme guère davantage.
L'exercice sensoriel s'avère affreusement sérieux, élitiste, snob, voire prétentieux, il te laisse de marbre. Comme  te laisse de marbre, ta voisine, ornée de débiles bigoudis, venue sonner à ta porte en pleurant, alors que pépère, une canette de Jupiler à tes pieds, tu regardais le match de foot à la télé, pour signifier que Tiger, son matou puant,  souffrait de diarrhée.
Cette connasse ne t'a pas  lâché , résultat, t'as manqué deux buts et ta bière est désormais chaude.

Et,  Rilke?
Da stieg ein Baum. O reine Übersteigung!
O Orpheus singt! O hoher Baum im Ohr!
Und alles schwieg. Doch selbst in der Verschweigung
ging neuer Anfang, Wink und Wandlung vor.

C'est mieux que Rika Zaraï!



dimanche 29 janvier 2017

Clamecer, clamser, clapser, crampser... en tout cas, ils sont morts: Butch Trucks, Rembert De Smet, Geoff Nicholls, Emmanuelle Riva, Ronnie Davis, Björn Thelin!

Claude Hudson Trucks, plus connu comme Butch Trucks, était le premier batteur des Allman Brothers Band, il avait rencontré Duane et Gregg à l'époque de The Allman Joys et, en 1969, il commence avec eux l'aventure du plus grand groupe de Southern rock, partageant le drumming avec Johnny Lee Johnson..
Tout va bien jusqu'au break, pour raisons obscures, de 1976 .
Il fait partie de la réunion de 1979 qui ne dure que trois ans.
Les dissensions internes sont nombreuses, plusieurs groupes héritiers des Allman Bros voient le jour, Sea Level, Govt Mule, The Derek Trucks Band, des aventures solo pour Gregg et Dickey Betts etc...
Second retour en 1989, Butch est dans le coup jusqu'en 2014.
Plus tard il est à l'affiche de festivals ricains avec  Butch Trucks and Very Special Friends, comptant des membres des dernières moutures des Allman Bros, ou Butch Trucks and The Freight Train Band.
Aux dernières nouvelles l'homme se serait suicidé la semaine dernière, il avait 69 ans.


Un cancer a emporté Rembert De Smedt, le chanteur de 2 Belgen, groupe  qui a cassé la baraque avec ' Lena' et ' Opération coup de poing' ( 1984/85).
Plus récemment le Gantois s'était lancé dans la world music avec le projet  flamenco pop Esta Loco.

Geoff Nicholls, décédé hier, même s'il n'était pas officiellement membre de Black Sabbath, est associé au groupe depuis la fin des années 60, engagé comme second guitariste, il tient la basse lorsque Geezer Butler quitte brièvement le band, mais c'est surtout en tant que claviériste qu'il produit un boulot exemplaire.
On l'entend sur tous les albums depuis ' Heaven and Hell' de 1980 jusqu'à ' Forbidden' de 1995.
Sur scène, le gars devait se contenter de l'arrière-plan.
Geoff jouait également avec Tony Martin's Headless Cross et faisait partie du heavy metal band Quartz avant de rejoindre l'équipe de Tommy Iommi.


Emmanuelle Riva
La fabuleuse actrice de Hiroshima mon amour' d'Alain Resnais ne peut être considérée comme une musicienne ou chanteuse, c'est pourtant elle qui chante "A tu et à toi" composé avec Eric Robrecht!
La grande dame du cinéma français est décédée ce 27 janvier à l'âge de 89 ans.

 Coup dur pour la musique jamaïcaine, Ronnie Davis, membre des Itals et The Tennors a rejoint Bob Marley, Peter Tosh et d'autres stars du reggae ce 25 janvier.
Ronnie eut également une belle carrière solo, son dernier album 'Iyahcoustic' date de 2016.

 Björn Thelin a tenu la basse au sein du groupe légendaire The Spotnicks.
Avant de former le plus célèbre groupe instrumental de Suède, Björn et Bo Starander se produisaient sous l'appellation "The Rebels", quand ils sont rejoints par la lead guitar de Bo Winberg et plus tard par le batteur Ove Johansson, ils deviennent The Spotnicks et très vite cartonnent avec "Orange Blossom Special".
Leur statut devient comparable à celui des Shadows ou The Ventures.
Au moins deux autres titres ont connu un succès international, 'Rocket Man' et 'Hava Nagila'.
Les Spotnicks ont été rangés au rancard en 2014.
Björn s'est éteint cette semaine.

samedi 28 janvier 2017

Jonas Winterland - Anysa - Ancienne Belgique ( Club), Bruxelles, le 27 janvier 2017

Jonas Winterland - Anysa - Ancienne Belgique ( Club), Bruxelles, le 27 janvier 2017

Présentation du CD 'Liever uit balans' pour Jonas Winterland.
Si la TV flamande est sur place, craignos, ces cameramen, le Club n'a pas fait le plein et Jonas qui, cet hiver, n'a pas séjourné dans le ventre d'un cétacé, peut remercier Anysa Grammenoudis, l'avant-programme, d'avoir rameuté tout son fan club afin de garnir quelque peu la plus petite salle du complexe bruxellois.

Anysa.
C'est en octobre dernier, lors d'un concert au café Le Coq, que tu croises la fougueuse demoiselle, déjà accompagnée par Bamboo.
Non, pas celle qui fut la compagne de Gainsbourg, qu' Alain Chamfort a si bien chantée , mais Sander Vanackere, un guitariste doué et briseur de cordes.
Mes chéris, ce soir c'est la dernière sortie pour ce projet acoustique, dans l'avenir je plonge dans l'univers électro et le Big Boy compte se consacrer à ses études et à d'autres projets musicaux.
T'avais pas le stress, Anysa?
Si, klerenstress, toutes mes robes sont chez le teinturier et de plus, comme j'avais pas utilisé Omo, mes t-shirts ont rétréci!
Cela ne l'a pas empêché d'assurer et de sourire pendant un set très, très court, une vingtaine de minutes.
A 20h, elle rigole encore dans la salle, entourée de copines, un responsable de l'AB lui signale qu'il faut y aller.
Bonswar, ik ben Anysa met een upsilon en een s, et lui, c'est Bamboo.
Le duo démarre avec ' Teeth', un nu soul /ragga bien emballé, la voix est superbe, Sander n'est pas manchot.
A la fin de la plage,  toutes les sistas hurlent de joie.
La suivante a été composée à la zomeracademie où j'ai été coachée par Jonas Winterland qui m'a invitée comme support ce soir, ' Four years' te fait penser, comme à l'automne, à Selah Sue.
Un large sourire illumine son visage, elle annonce ' True love', une ballade s'énervant lors du dernier mouvement.
Any Arctic Monkeys fans in da house?
' One for the road'.
M'est avis qu'Anysa ne se tiendra pas one ce soir!
Clac, une corde a rendu l'âme, tant pis, j'achève la rengaine.
Anysa, maske, een snaar gebroken, faut adapter le programme.
Prends le jouet de Jonas, il est dans les loges, il n'y verra que du feu.
We spelen ' My man'.
...You'll never be my man... répète l'enfant.
T'étais prêt à divorcer, à lui refiler un bijou ayant appartenu à bonne maman,, elle a répondu...these boots are made for walking... t'as pas été très loin, jusqu'au bar pour noyer ton chagrin.
Elle a terminé ce groovy tune, a souri et est partie se commander un cava.

 Jonas Winterland.
Un troisième album pour  le Nederlandstalige singer-songwriter/ woordkunstenaar,  'Liever uit balans' sort officiellement aujourd'hui.
Il semblerait que le gentil Jonas ait traversé une période difficile, l'album servira de catharsis.
Sur scène, le psychiatre est accompagné par d'excellents musiciens, Jasmijn Lootens ( cello, guitare)/ Jan Borré ( un jeu de claviers) et celui qui a été incorporé à l'équipe plus récemment, Kris De Busscher ( batterie, electronic drums,  percussions, basse).
' Weet je nog, Parijs' ouvre.
Gentle guitar plucking, ambiances feutrées, une carte postale mélancolique et précieuse voyant défiler la Place de la Concorde et les rêves de jeunesse.
Ce soir, je serai votre guide spirituel!
Le gourou de Louvain enchaîne sur ' Niemandsland' , un texte poétique de poppy, moderne,  kleinkunst  ( le drumpad!) à ranger aux côtés de Gorki, Yevgueni, Het Zesde Metaal....
Le glacé ' Duizend jaren zonder zon' succède au No Man's Land, tu te laisses bercer aux accents nordiques de cette ballade aussi polaire qu'un concerto de Sibelius, ensuite le thérapeute décide de déterrer un titre plus ancien, ' Ik hou je warm', dédié à celle qui l'aide à garder un certain équilibre.
Le titre participatif ' Branden in de hel' se moque gentiment des écologistes et des puritains.
Brussel, à Gand ils ont applaudi lorsque je leur ai présenté ma nouvelle guitare, vous vous abstenez!
Ja!
Un premier titre spasmodique suit: ' Dokter alstublieft' , mais c'est la profonde marche funèbre ' Niemand vraagt zich af' qui attire toute ton attention.
Texte intelligent et lucide, une perle!
Solo, je lève un voile sur ma vie familiale, une auto-analyse, en fait, 'Burn out' en est le résultat!
Retour de Jasmijn et de Jan, le trio propose ' Jaren van verstand'  puis Kris réapparaît pour ' Aan de binnenkant'.
J'ai l'air sérieux comme ça, adulte même, mais dans mon for intérieur je suis toujours le gamin craintif d'il y a 25 ans!
Voici un titre optimiste, ' Gelukkig zijn wij niets' , on n'est plus rien, maintenant que tous les dieux nous ont laissés lâchement tomber.
Les incertitudes humaines, les tracas quotidiens, une philosophie clairvoyante...  le gars voit juste!
A l'époque de ' Naar het licht',  j'étais jeune, beau et intelligent!
Lumineusement léger, une bulle de savon, ce morceau!
D'après ma liste, la suivante termine le set, ' Denk dan aan vandaag' .
Parenthèse, pour 25€ tu deviens le possesseur de deux beaux cd's et je te refile une attestation pour la mutuelle.

Bis.
Tu te demandes pourquoi je ne suis resté que 4 secondes en coulisses, j'avais peur que certains d'entre vous se débinent à l'anglaise.
Il attaque le hit ' Mensen zijn gemaakt van dun papier', un folk de la meilleure veine, digne de Donovan, John Sebastian ou Tim Hardin, l'impressionniste ' Altijd halverwege'  lui succède.
La séance prend fin avec ' Het meisje uit het lied' avec références à Irene, Mia et Suzy chantées par de Mens, Gorki et Noordkaap, toutes des influences.

Sympa, ce concert!





  

vendredi 27 janvier 2017

Jacle Bow - Ancienne Belgique ( Club) - Bruxelles, le 26 janvier 2017

 Jacle Bow - Ancienne Belgique ( Club) - Bruxelles, le 26 janvier 2017

SOLD OUT se lit en grand!
 Assurément Jacle Bow est LE band belge qui va éclater en 2017.
Leur album 'What's All That Mumble About', produit par Mario Triggerfinger Goossens, fait un tabac, leur manager Wilfried Brits,  pas un bleu ( Kleptomania, Vaya Con Dios, Urban Trad, Ialma, Blue Blot...),  sait qu'il tient une pépite et se frotte les mains.
  Le show/release party de ce soir est diffusé en direct sur BRUZZ, fallait donc se pointer à l'heure pour se caler frontstage.
Tes voisines seront les copines, Elo, Lau et Annick qui en profite pour faire la promo du concert que le groupe donnera au Zik-Zak en mars.


20:45', présentation du concert par la mignonne  Lisa Smolders de BRUZZ, bruit de sirènes, quatre téléviseurs datant des années 60  répandent un r'n'b  vintage suintant, retour du signal sonore strident et apparition de Jonas Bastijns ( vocals, gt) - Karel Van Mileghem, sont tous chauves à Mileghem, ( basse) - Guillaume Lamont ( gt) et  Joris Thys ( drums).
Les finalistes de De Nieuwe Lichting 2015 entament leur trip par ' High for your lover', un classic rock sans fioritures.
Les comparaisons avec les Small Faces ne sont pas usurpées, Stereophonics ou les meilleurs bands de la première fournée Britpop peuvent également être cités.
Toujours aussi offensif ' Street fight ', et ses ooh ooh oohs  catchy à souhait, fait mouche.
Même avec Karel, qui affiche 31 printemps, la moyenne d'âge ne dépasse pas 25 ans, ces gamins ont donc été biberonnés à un rock qu'écoutaient leurs ancêtres, pas de gadgets, pas d'ordi, de l'authentique et du sincère!
Le bus ignore les candidats passagers ayant levé le bras, il fonce tête baissée vers sa destination finale, il y a du foot au programme ce soir, ' Run part 1' est explicite, ça déménage sans compter sur scène.
Elle s'appelle comment?
' Niki' .
 Elle aurait plu à Lou Reed!
We spelen ook covers, voici ' Coming up' de sir Paul, le titre qui ouvre Mc Cartney II que Mario Goossens leur a fait connaître.
Les quelques vétérans, perdus parmi les fans juvéniles, sont ravis.
Le groupe embraye sur leur premier single, ' Suit yourself' ..you can't  be no-one else ...au groove irrésistible.
Changement de direction, Charel au banjo, une acoustique pour Jonas, une slide pour le fabuleux guitariste, 'What's All That Mumble About' prend des coloris country/Southern rock que n'auraient pas renié les Allman Bros.
La basse réapparaît, ' What about' évoque John Mellencamp (un ex- cougar, Annick),   la voix éraillée de Jonas convient parfaitement à ce midtempo radieux.
De méchants riffs stoniens amorcent ' Lucky', la plage qui tue!
' Awh Awh'  ne risque pas de t'endormir, les amateurs de rock sudiste ( comme les Stones d'ailleurs ) sont à nouveau à la fête.
Une amorce fulgurante  pour une version destroy de ' Cold Turkey' met les derniers sceptiques d'accord, ce band, c'est de la dynamite!
Puis vient ' House for sale', à un mètre de toi, le fils, acnéique du champion du monde d'air guitar se débarrasse de son petit tricot pour exhiber des muscles aussi impressionnants que ceux de Twiggy  et nous envoyer une série de riffs meurtriers.
Bien, ket!
Le voyage arrive à son terme, à votre droite, le stand merch, vous sortez quelques billets de votre poche et le CD est à vous, this one is called 'Rightless'.
Un blues rock graisseux et palpitant.
C'est quoi cette chose qui te pousse?
Mamy Charlotte, elle refile une bouteille de Bourbon à Guillaume,un gamin qui vient tout juste d'abandonner le lait maternel.

Fausse sortie, Karel se saisit d'une guitare, Guillaume n'a pas encore déboucher le flacon, il a gardé son jouet, Jonas à l'acoustique et Joris au cajon, bricolé avec un carton récupéré chez Aldi, ils proposent la ballade ' Baby you know'.
La famille veut plus et réclame ' C'est ma vie'.
N'étant pas initié, tu es surpris de les entendre reprendre Adamo.
Kitsch et sympa, Patrick Riguelle a applaudi!

Le 4 mars au Zik Zak ( Ittre), avec Indian Askin uit Amsterdam comme support!







jeudi 26 janvier 2017

Big Thief au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 25 janvier 2017

Big Thief au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 25 janvier 2017

Avant de former Big Thief, en embrigadant Max Oleartchikon à la basse, James Krivchenia à la batterie, Buck Meek et  Adrianne Lenker formaient un duo, leur disco compte deux rondelles, enregistrées en 2014, 'a-sides' et 'b-sides', puis  le duo de Brooklyn, plus les deux comparses, sort ' Masterpiece', chez Saddle Creek Records ( un gage de qualité), en mai 2016.
Adrianne a également enregistré 'Hours were the birds' solo.
Prétentieux, le titre?
A peine, le contenu est à la hauteur du libellé.

Pour leur premier passage en Belgique, Big Thief se tape le Witloof.
A 20:00, le public est confidentiel, un quart-d'heure plus tard, lorsque le larron à quatre têtes rapplique, la crypte est bien peuplée.
Les garçons poireautent tandis qu' Adrianne, armée d'une guitare, entame une de ses compositions, narrative, en solitaire.
A classer à côté de Laura Marling ou Laura Gibson.
' Those girls', en formule quartet , se révèle plus orageux, de l'alt rock métallique  aux effluves country, des groupes tels que 10000 Maniacs ou Concrete Blondes refont surface dans ton cerveau voilé.
Les twin guitars de Buck et de la timide  Miss Lenker, coupe garçonne, désarçonnent, la rythmique, à l'arrière, fait son boulot, le Witloof s'enthousiasme.
Sorry, I don't speak French sourit l'enfant, but music transcends all barriers.
La vache rit, le requin sourit, en mode downtempo , ' Shark smiles'.
Le titletrack ' Masterpiece' rocke comme les Neil Young les plus nerveux, le petit solo de Buck est loin d'être débile,  la voix d' Adrianne charme et convainc.
La plainte ' Real love' est décorée d'un solo torturé de la demoiselle, il succède à un bridge instrumental agité.
Un titre plus proche d'Ani DiFranco ou de PJ Harvey que de Joan Baez.
Plus subtil et concis sera 'Vegas' .
Adrienne: our goal is to break through this set... palabres, on fait quoi, j'ai envie de changer l'ordre de la setlist qui mentionne Big Kitty ( un groupe californien).
On  suppose qu'ils sont passés au profond ' Magic D' ( titre incomplet sur le parchemin), à l'accompagnement minimal avant une explosion finale.
Avec ' Parallels'  le groupe trempe sa plume dans une encre americana aux riffs répétitifs.
Le groupe a composé pas mal de nouveaux titres et les inclut dans le programme de la soirée, ainsi Adrianne interprète la suivante, une plage lente pendant laquelle elle débite plusieurs fois ... don't take me for a fool... solo.
Avec ' Paul' le ton reste pesant, Buck nous balance des effets de guitare mystiques, le Witloof se tait avant d'applaudir à tout rompre.
Le même Buck, a capella, yeux clos, en balançant la tête comme pour signifier NON nous gratifie d'un titre solo poignant .....you can't fool me with your tears... bredouille-t-il.
La playlist, non respectée, mentionne encore le mélodieux  'Velvet Ring' , le carré ' Humans', 'Interstate', 'Mythological Beauty'   et  'Terminal' .
En fin de set, Adrianne vient s'agenouiller face au batteur puis annonce un dernier morceau qu'il a fallu reprendre, sorry, I was not prepared.
Cette country ballad, classique, couronne un concert brillant de 70'.

Bis.
La chanteuse se fait attendre, she's coming, souligne Buck.
La voilà, sorry, si j'avais su que vous vouliez un encore j'aurais bu moins de Spa.
Comme à nos débuts, Buck, en duo!
 Ils envoient  le racé  ' Money' et enfin, Adrianne récite un poème ( narrant une rupture) de sa plume avant de le mettre en musique accompagnée par ses musiciens.

Gageons que le prochain passage de Big Thief en nos terres les verra dans une salle à la capacité plus importante!






mercredi 25 janvier 2017

Disparitions - une liste sans fin: Loalwa Braz, Pete Overend Watts, Jaki Liebezeit, Karl Hendricks, Maggie Roche, Ronald ( Bingo) Mundy, Frank Thomas, Mike Kellie

La chanteuse brésilienne Loalwa Braz, qui en 1989 a connu un succès international avec ' La lambada' comme chanteuse de Kaoma, est décédée dans des circonstances suspectes.
On l'a retrouvée morte carbonisée dans sa voiture le 19 janvier.
Après enquête, la police brésilienne a arrêté trois suspects qui auraient cambriolé l' établissement que gérait la chanteuse avant de l'assassiner.
Loalwa Braz avait 63 ans.

Le bassiste  Pete Overend Watts, décédé le 22 janvier, est surtout célèbre pour avoir fait partie de Mott The Hoople,
Avant de tenir la basse dans le groupe de Ian Hunter, Pete faisait partie, aux côtés de Mick Ralphs, du groupe The Buddies puis du Doc Thomas Group et enfin de Silence.
Lorsque Ian Huntter se tire, Mott the Hoople poursuit sa carrière sous l'appellation Mott, qui sortira deux albums.
Ensuite vient l'épisode British Lion qui nous laisse également deux LP's.
Dans les années 80, le gars de Birmingham se lance dans la production.
Un cancer de la gorge l'a emporté à l'âge de 69 ans.

Le batteur Jaki Liebezeit était un des fondateurs de CAN, un des papes du Krautrock.
Le métronome a joué avec le groupe de fusion Phantom Band et a enregistré avec le gotha du monde de rock expérimental: Jah Wobble, Sonic Youth, Brian Eno, on l'entend aussi sur ' Ultra' de Depeche Mode.
Une pneumonie l'a emporté le 22 janvier.

Karl Hendricks, tête pensante et guitariste de l'indie rock band The Karl Hendricks Trio est mort le 21 janvier.
Le groupe de Pittsburgh laisse une disco riche de neuf albums, le dernier 'The Adult Section' en 2012;
Karl avait tenu la basse au sein des  Speaking Canaries ou  Developer.

Un cancer a emporté  Maggie Roche, une des trois soeurs formant The Roches, connues pour leur folk rock émaillé de fines harmonies vocales.
Le trio a enregistré une douzaine d'albums, Maggie, Suzzy et Terre ont également sorti des albums sous leurs noms respectifs.

Ronald ( Bingo) Mundy faisait partie du groupe de doo-wop The Marcels, auquel on doit ' Blue Moon' ( plus d'un million d'exemplaires écoulés)  ou 'Heartaches'.
Il rejoint ainsi le lead singer Cornelius "Nini" Harp, décédé en 2013.
Le groupe a été inducted into the Vocal Group Hall of Fame en 2002;

'Le téléphone pleure' , 'Le lundi au soleil', 'L'aventura' , 'Les Dalton'... tous ces incontournables de la chanson française ont été écrits par le parolier Frank Thomas.
L'homme, qui est décédé, vendredi dernier, d'un arrêt cardiaque, était également producteur et auteur des chansons du film ' Faubourg 36' avec Jugnot et Kad Merad au casting.

Le batteur Mike Kellie a fait partie de quelques fleurons du rock anglais, en commençant par l'incroyable Spooky Tooth, mais aussi The Only Ones, The Living Dead ou the V I P's .
Quand on a côtoyé des gars tels que Mike Harrison, Luther Grosvenor ou Greg Ridley, on mérite tout notre respect!
On sait,les Frenchies,  il a également joué avec Johnny!
Mike Kellie avait 69 ans, il est parti la semaine dernière!

lundi 23 janvier 2017

Lamoral - Théâtre Jean-Claude Drouot à l' hôpital Notre-Dame à la Rose, Lessines, le 22 janvier 2017

Lamoral - Théâtre Jean-Claude Drouot à l' hôpital Notre-Dame à la Rose, Lessines, le 22 janvier 2017

23è Djangofollies, organisées par l’asbl ‘Les Amis De Brosella’, plus de trente concerts se déroulant à  29 endroits différents.
 Ce dimanche, ton rendez-vous se situait à Lessines, le concert de Lamoral ne se déroulera pas au CC René Magritte où le troisième âge s'adonne aux joies du thé dansant dominical, mais bien au Théâtre Jean-Claude Drouot, qui niche dans l'édifice le plus célèbre de l'entité picarde, l' hôpital Notre-Dame à la Rose!
Fotoman Michel et famille sourient en te voyant arriver, comme toi, ils sont tombés sur les rois de l'accordéon qui en voyant poindre le playboy de Braine-le-Comte l'ont pris pour un Chippendale!

Concert prévu à 17:30', léger retard avant de voir monter sur scène; le quartet Lamoral.
Non, aucun lien de parenté avec le comte d'Egmont, ni avec la brasserie Van Den Bossche, qui produit une bière baptisée de ce nom aristocratique.
Lamoral is Koen De Cauter (soprano saxophone, vocal), Sam Opstaele (solo guitar), Jonathan Manes (rhythm guitar, vocal), Emile Van Helleputte (double bass).
Tu as bien lu, Koen De Cauter, l'ancêtre, un des instigateurs des Djangofollies.
Le monsieur qui a fondé Waso Quartet avec celui qui tire plus vite que Lucky Luke, Fapy Lafertin.
Ce West-Vlaming, résidant désormais du côté des Sept Collines, tu dois bien l'avoir croisé une vingtaine de fois, que ce soit avec Waso, un hommage à Georges Brassens ou à Wannes Van De Velde,  Nomad Swing, Catherine Delasalle ou  Marie-Laure Béraud ... , il n'a jamais déçu personne, son humour pince-sans-rire et ses talents de saxophoniste ou de clarinettiste et son chant paresseux font de lui un des personnages les plus remarquables du paysage musical belge.
Pour ce projet assez récent Koen est entouré par une bande de gamins doués, en commençant par l'admirable  Sam Opstaele à la lead guitar, ce dernier fait partie de Nomad Swing et du gypsy swing kwartet, Grande Bouche, à la guitare rythmique et au chant, un membre du Hot Stomp de Gand, Jonathan Manes et à la contrebasse, un petit ( un mètre 89) nouveau, Emile Van Helleputte, qui s'agite au sein du Van Helleputte/Danhieux duo.

Koen saisit le micro, tendu par Fred Maréchal qui a présenté les artilleurs, et propose de débuter par ' Who loves you', une rengaine que chantait Billie Holiday.
La pompe et la contrebasse balancent leurs accords swingués, Sam s'emballe, Koen sourit, puis  pousse une pointe solitaire avant de montrer à Emile que c'est à lui d'en placer une.
Début prometteur!
Pas de Djangofollies  sans  Django Reinhardt, voici le suave ' Lentement, mademoiselle' .
Relaxing and cool, avance un anglo-saxon ayant demandé asile chez les Wallons.
Je ne chante pas encore, égaler Wannes is onmogelijk, on vous joue ' De kleuren van de steden'  de Wannes Van De Velde en instrumental, et puis on passe sans traîner à Charles Trenet, ' Le grand café'. En 1938, le plancher des établissements élégants était recouvert de sciure de bois ...pour que les cracheurs crachassent comme il se doit..
Quelle époque!
' Ton doux sourire' en fait est de la plume d'un certain  Ray, un anglais maintenant décomposé , le titre original de cette ballade romantique était ' The sunshine of your smile'.
La pompe ne mousse pas, pas de grimaces à la contrebasse, le sax soprano  succède à la lead guitar pour nous attribuer des soli malicieux, Lessines sourit, la Joconde aussi!
Jonathan, à toi, ket!
' Piove', plus connu sous le titre ' Ciao, ciao, bambina', une oeuvre immortelle de  Domenico Modugno qui n'a pas remporté les palmes à l'Eurovision, une honte!
Dans la vie il faut prendre des risques, avait prononcé le vétéran, Jonathan ne l'a pas écouté, cette rengaine a fait fondre les coeurs féminins de 15 à 85 ans, Jo a assuré comme un pizzaïolo napolitain amoureux.
Lessines, un petit Louis Armstrong?
 ' Struttin with some barbecue' que le gars de Liberchies à enregistrer avec les bouillants Hot Five.
Amusant collage dadaïste et fin du set un avec ' Swing 39'.

File à la buvette!

Reprise des hostilités with some fake oriental music, allons-y pour  l'humoristique  ' Estambul' , popularisé par   Oscar Aleman y su Orquestra De Swing.
Ensuite on revient à Wannes,  'De Groêten Avend', du nom d'un café gantois, aujourd'hui disparu.
Le style de morceau à écouter in the weary hours, around midnight, un verre de Bourbon à portée de main, accessoirement!
' Russian lullaby',  d' Irving Berlin,  n'a pas été composé pour Poutine, Berlin était d'origine russe, en 1927 the Union of Soviet Socialist Republics avait cinq ans!
Pour succéder à cette berceuse, le groupe propose une valse tzigane d'une profonde mélancolie slave.
Irénée: dis, Koen, et ça raconte quoi cette chanson?
...Vous êtes partie, vous m'avez laissé tout seul...
Et, t'as rejoint tes copains au bistro?
Vous travaillez pour la BSR, madame?
Retour vers le futur, l'entre-deux-guerres , Jelly Roll Morton, "Someday Sweetheart", du manouche swing musette d'une autre ère.
C'est quoi cette fumée qui nous entoure, la loi dit pourtant de ne pas fumer dans les espaces publics.
Le retour de Django, filmé  en multicolor , ' Porto Cabello' , précède une seconde intervention brillante de Jonathan au chant, il a déterré l'incroyable et frivole  ' Il capello' d' Edoardo Vianello, aussi fringant que les meilleurs Rocco Granata.
Il est l'heure de proposer un Sidney Bechet, ' Premier bal', joué tout en finesse et préciosité.
Pendant le break on nous a gentiment demandé de jouer' Come prima', je vous présente les associés  et on vous emballe ça.
Le grisonnant Koen se permet quelques fantaisies, un pas de danse espiègle, suivi d'un clin d'oeil complice vers une dame de l'assistance, il achève la canzone avec la troupe et le salut final indique qu'on est arrivé au bout du voyage.

Un bis!
' Il sudario' une composition en clair-obscur chantée par son auteur, Jonathan Manes!

Fin du concert.

Les Djangofollies se poursuivent jusqu'au 29 janvier!







dimanche 22 janvier 2017

Polly Garter à Taille 33 Record Store - Ixelles- le 21 janvier 2017.

Polly Garter  à Taille 33 Record Store -  Ixelles- le 21 janvier 2017.

Taille 33 Record Store, chaussée d' Ixelles à deux doigts de la place Flagey, un disquaire vendant du neuf et de l'occasion en format vinyle, tu peux t'y faire tatouer et surtout, Fred Cerise y organise régulièrement des showcases.
L'endroit est sympa, chauffé, les tenanciers sont souriants et l'espace réservé aux artistes, s'il est restreint, convient parfaitement lorsqu'il s'agit d'une songstress se produisant seule.
Ce samedi à 17h, ( bravo, horaire respecté) l'affiche indique Polly Garter.


Fred est absent, because un concert au Rock Classic, il a délégué la souriante Yos pour accueillir Polly Garter.
Dylan Thomas crée le personnage de Polly Garter dans sa pièce 'Under Milk Wood', Sarah Williams de Brighton, choisit cette identité pour son projet solo.
Sarah a fait partie de  The Research et The Birthday Kiss et plus récemment tu l'as croisée au sein du groupe de l'excentrique  Piney Gir, elle fait également partie du band de Gaz Coombes.
L' assemblée réduite à une poignée de spectateurs/auditeurs n'empêchera pas la très British jeune personne de nous soumettre une performance de qualité.

Hi, my name is Polly Garter, elle s'empare d'une guitare et entame ' Out on a limb'  présentant un agréable fond western swing, , la voix est pure, claire, classique et nous rappelle la regrettée Sandy Denny.
Elle embraye sur ' Strangers', une plage pour laquelle elle s'appuie sur son jeu de guitare tout en soufflant dans les anches métalliques d'un de ses harmonicas.
Les teintes country du morceau et le timbre  immaculé de son chant évoquent Joan Baez.
Next one is a famous song by Carole King, ' Up on the roof'.
Les Drifters en ont fait un tube.
Polly Garter avoue apprécier James Taylor, il est logique qu'elle affectionne l'auteur de one of the best-selling albums of all time, ' Tapestry'!
Some words in French pour présenter son tout frais EP, ' Calico' is the main song.
Un titre, une nouvelle fois, interprété à l'harmonica et à la guitare.
' Restless spirits'  dégage un sentiment de vulnérabilité typiquement féminin et accroche l'auditeur, quand elle avance ... my life is like a painting... tu penses à Berthe Morisot ou à Mary Cassatt.
La suivante, ' Into the blue', une ballade mélancolique est reprise sur le mini-album.
La justesse de ton et la  facture classique du chant rapprochent Polly Garter d'artistes aussi talentueuses que Gillian Welch ou Iris DeMent.
Je poursuis avec un morceau plus ancien intitulé ' That's not me', it's a song about pretending!
' Hanging on' et le rythmé ' Among the stars' achèvent un mini-récital qui aurait mérité un public plus nombreux!

Le mini European tour de la demoiselle de Brighton s'achevait à Bruxelles, on espère la revoir très bientôt.




samedi 21 janvier 2017

Mona au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 20 janvier 2017.

Mona au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 20 janvier 2017.

Il y a six ans, tu avais croisé la route du band basé à Nashville dans cette même salle, une grosse claque.
La même année, le groupe est à l'affiche de Werchter , De Morgen concluait "dit rockkwartet was kortom het ontdekken waard."
Par après on les a perdus de vue, peu de passages en Europe, et pourtant le groupe, qui compte désormais cinq éléments, existe toujours, le compteur indique  deux albums et en septembre 2016 sortait le EP ' In the Middle' .
Aujourd'hui, le 21 janvier, Mona termine la partie européenne de sa tournée avant de se taper leur nouveau président et une vingtaine de dates dans leur home pas si sweet .
Le public bruxellois, et quelques fans venus du UK ou de Paris, s'est souvenu de leurs performances passées et a répondu en masse à l'appel du Witloof, une bonne fournée dans les caves du Bota!
Line-up actuel: Nick Brown ( belle casquette prolétarienne) – lead vocals, guitar/ le barbu, Zach Lindsey – bass guitar, backing vocals/  le bonnet, Jordan Young – guitar, backing vocals/ et les nouveaux Alex Lindsey, le frère de... - guitar + la bête, Justin Wilson - drums.

20:30', voilà les alt-rockers, ils ouvrent avec le powerful et robuste 'Like you do' , Nick n'a rien perdu de ses qualités vocales, les guitares glapissent, la basse vrombit et, à l'arrière, le bûcheron, dont les doigts sont recouverts d'adhésifs verts et  qui affiche une vague ressemblance avec Dave Grohl, cogne à tous vents.
A tes côtés se trouvent un Brexit pas tout jeune, le frontman l'a reconnu, Jools, prête-moi ton épaule, je descends prendre la température de la salle.
La suivante a été conçue il y a deux jours, on pourrait l'intituler ' Rules of the game'.
Un morceau particulièrement nerveux décrivant la situation actuelle aux States.
Le public bout.
' Goons'  démarre avec des ooh ooh ooh sympathiques avant de claquer sec.
Puis vient ' Listen to your love',  les  trois guitares  font mal, ce singalong qui déchire pourrait devenir l'hymne d'une équipe de baseball du Kentucky.
 Anyone drinking tonight qu'il dit avant de s'enfiler une rasade d'un médicament prescrit par un charlatan issu d'un western archaïque.
Qui boit du Jägermeister chez nous?
Ils balancent ' In the middle' suivi par la ballade  ' Judas' extraite du nouvel EP.
Un groupe éclectique décochant des flèches de différents coloris.
Pour honorer Johnny Cash qui chantait  ' I see a darkness' on a composé ' I seen', un country rock remuant, dominé par une basse furieuse.
Le jour où Justin arrête la batterie il peut téléphoner à Patrick Sébastien qui risque de l'engager comme jongleur pour Le plus grand cabaret du monde.
Pendant ' Say you will'  Nick décide de se la jouer Moïse écartant les eaux de la Mer Rouge pour aller saluer une nana au fond de la crypte.
Une petite attention destinée à Donald, fuck politicians, puis on on s'attèle à la tâche, ' Pavement  précède le zeppelinien  ' Shooting the moon', un de leurs titres phare, pendant lequel le chef manie la foule tel un prêcheur fou, je grimpe sur un ampli, ça fait plus d'effets et  puis le groupe reprend en force pour soudain finir le morceau de manière abrupte.
Cette fois, c'est la dernière, braves gens: ' Lean into the fall' , another killer track!
Bruxelles refuse de quitter la nécropole, les cowboys rappliquent, nous expliquent qu'ils sont passés sous un océan pour arriver ici, que c'était scary ( la Manche, un océan?) et  décochent leur dernière salve, ' Ain't it sick'  .

Laura?
  Absolutely epic, loved it - Mona, pleeeeease come back again soon!!!

Il semblerait que 'soon' pourrait être en mars, en attendant ils ont du boulot: signature d'autographes, vente de vinyles, cd's et T-shirts.







 



vendredi 20 janvier 2017

Songs for Utopia - Het Depot- Leuven, le 19 janvier 2017

Songs for Utopia - Het Depot- Leuven, le 19 janvier 2017

Le concert de ce soir clôture l'événement '500 jaar Utopia ', organisé, pendant plusieurs mois, par la ville de Louvain pour commémorer la date anniversaire de la sortie de 'Utopia' de l'humaniste Thomas More.
Ils auraient pu inviter Todd Rundgren et son band Utopia, il n'était pas disponible, donc la cité d'un autre philosophe célèbre, Rik Torfs, auteur du bestseller 'Lof der lankmoedigheid' , a chargé Ronny Mosuse, un copain de Dikke Lu, de monter un groupe d'un soir pour chanter quelques protest songs du répertoire mondial et ainsi terminer le stadsfestival en beauté.
Quelques coups de téléphone, payés de sa poche, il ne fait pas partie de la mafia  Publifin , et plusieurs artistes répondent à son appel: Stef Kamil Carlens, Tine Reymer, Klaas Delrue, Esther en  Fatou et Sennek.
De suite, on t'arrête, Thomas Morus, se nec plus ultra, Erasmus... tu oublies le latin et on t'explique , Sennek = Laura Groeseneken ( AKS, Hooverphonic, Ozark Henry), elle vient de se choisir ce nom de scène.
Des musiciens?
Ronny à la basse ou à la guitare - sa petite soeur Regine Mosuse aux drums et backings - Boris Van Overschee aux keys ou à la basse ( Roselien, Tout Va Bien, Okon and the Movement...) - Sebastiaan Leye ( Slow Pilot) aux guitares et, pour un morceau, Beatrijs De Klerck au violon.

 21:00, Ronny Mosuse ouvre les débats avec ' Zij' , un titre engagé  écrit spécialement pour ce projet .
Ronny servira de maître de cérémonie et après ce premier fait d'armes, il invite Tine Reymer et sa frangine à le rejoindre.
Tine a choisi ' In the ghetto' d'Elvis, elle s'accompagne à l'autoharp, la séduisante Régine assure les secondes voix.
Cette version minimaliste a atteint son but et touché l'assistance.
En nu, Stef Kamil, il est suivi par le claviériste et le guitariste et nous offre une variante roots rock de ' Everybody knows' du regretté Leonard Cohen.
Travail impeccable de Seb Leye en arrière-plan!
Klaas Delrue a choisi Renaud pour sa première intervention.
Composé après le 11 septembre 2001, et interprété avec Axelle Red, le titre ' Manhattan Kaboul' reste d'actualité.
Sennek vient épauler le grand Saint Klaas, elle impressionne, mais ce n'est encore rien par rapport à son rendu époustouflant de ' Strange Fruit' de Billie Holiday.
Un des tous grands moments de la soirée.
A ton tour, Ronny!
' Wie zal er voor de kinderen zorgen', une larme s'écoule en pensant à Luc De Vos.
Retour du leader de Zita Swoon qui amorce ' Black and White' de Ewan McColl, avec Nelson Mandela en arrière-pensée.
Son jeu de guitare cinglant donne une nouvelle fois un caractère rock à ce folk social.
Tine aime PJ Harvey,  'The Words That Maketh Murder' a été écrit alors que Polly Jean avait visité des pays en guerre.
La première partie s'achève par ' One Voice' de Fischer Z, Klaas remplace John Watts, Leuven s'occupe du refrain!

Une pintje, vraagt Gieke!
Natuurlijk, et toi JP?
Nikske!

Delrue avait achevé le set un, il entame la seconde mi-temps par un titre de son band ,Yevgueni, ' Niemandsland' .
... Dit vlakke land is niet van mij hier
En helemaal niet van Jacques Brel...
Le droit du sol est une aberration!
Sortie clownesque de l'ex-voetbalspeler, il a failli se prendre une pelle ce qui a fait marrer  Ronny Mosuse.
Tine aime aussi Suzanne Vega, voici ' The Queen and the Soldier'
Au tour d'Esther et Fatou, accompagnées par le violon de Beatrijs, de protester en harmonie, elles ont choisi 'The times they are a changin' d'un récent  prix Nobel.
Mosuse kiest weer voor de taal van Vondel, il interprète  ' Red onze planeet' de Hugo Matthysen.
C'est Stef Kamil qui va à nouveau nous secouer en proposant un second  Ewan MacColl  qui était accompagné par  Peggy Seeger  pour '  Ballad of Accounting'.
Tine aime frapper, il n'y avait ni marteau, ni clous, sur scène, on lui a refilé des baguettes et une grosse caisse, elle s'attaque à son ' Hammer and a nail', un gospel  finissant en pétarade.
Les choix de Klaas sont parfois étonnants, mais ' The boy in the bubble'  de Paul Simon  tombe bien sous l'appellation chanson de révolte.
La quote du jour revient à l'ineffable Ronny qui en accordant sa guitare nous lance, oei, mijn gitaar klinkt zo vals als een hoer, il enchaîne sur ' Zing, vecht, huil, bid, lach, werk en bewonder' de Ramses Shaffy, un pharaon né à Neuilly-sur-Seine.
Stef, à toi!
' We don't wanna live like that' toujours à retrouver sur 'Folkways Record of Contemporary Songs' ( 16 songs about civil rights and the plight of the common person.) de Ewan MacColl and Peggy Seeger.
Stef Kamil a bien compris le concept ' protest songs'!
Rideau!

Façon de parler, car 30 secondes plus tard l'équipe se repointe sans l'ex dEUS et attaque la rengaine  ‘Non non, rien n’a changé’ des Poppys, les gosses lèvent le bras et serrent le poing, faut changer le monde, yeah, yeah!
' Imagine' achève la soirée sur une note optimiste.

Louvain a passé un bon moment mais le choix des titres n'a sans doute  pas incité le peuple à monter sur les barricades!



jeudi 19 janvier 2017

Obituary column:Sven Pohlhammer, Greg Trooper, Jim Mouradian, Charles "Bobo" Shaw, Steve Wright, Richie Ingui, Larry Steinbachek

Deux ans et demi après le décès de Schultz, Parabellum perd un autre de ses membres, Sven Pohlhammer est mort le 13 janvier.
Le guitariste de 60 ans faisait également partie du Bal des Enragés.
Aujourd'hui c'est tout le punk français qui pleure.

Tu avais croisé le singer-songwriter Greg Trooper à Toogenblik.
Luc avait eu le nez fin, comme d'habitude.
Le gars du New- Jersey est parti ce 13 janvier, il nous laisse treize albums, le dernier, un Live, date de 2015.

Jim Mouradian était le bassiste de Ronnie Earl and the Broadcasters depuis 2000.
Il a été victime d'une crise cardiaque fatale après un show donné samedi dernier dans le Connecticut.
Jim était également un luthier reconnu par ses pairs.

Le free jazz américain déplore la perte du batteur Charles "Bobo" Shaw.
Cet amateur d'avant-garde aura joué avec Lester Bowie, Steve Lacy, Anthony Braxton ou Michel Portal.
Il avait 69 ans.


Le bassiste Steve Wright est également décédé des suites d'un infarctus, il tenait la quatre cordes au sein du Greg Kihn Band.
Avant de rejoindre Greg Kihn il officiait chez Hades Blues Works qui a connu son heure de gloire dans les sixties.

Richie Ingui faisait partie du Philadelphia’s blue-eyed soul trio, The Soul Survivors.
Il est parti ce 14 janvier
Le groupe a connu le succès en 1967 avec “Expressway to Your Heart."
Ils ont enregistré quatre albums.

Larry Steinbachek a tenu les claviers chez Bronski Beat de 1983 à 1995, on l'entend donc sur tous les tubes de Jimmy Sommerville avant que ce dernier ne fonde The Communards: ' Small town boy' - ' Why' ou la version de ' I feel love' avec Marc Almond.
Il est décédé le 12 décembre.

mercredi 18 janvier 2017

Barbara Wiernik et Nicola Andrioli au Théâtre Marni, Ixelles, le 17 janvier 2017.

Barbara Wiernik et Nicola Andrioli au Théâtre Marni, Ixelles, le 17 janvier 2017.

Le River Jazz Festival édition 3 en est à son quatrième concert.
Comme l'an dernier, l'Espace Senghor, la Jazz Station et le Marni ont retroussé les manches pour présenter une affiche infaillible.
En ce mardi toujours aussi sibérien, la salle ixelloise accueille Barbara Wiernik et Nicola Andrioli plus guests,  ils viennent présenter l'album ' Complicity', sorti chez Spinach Pie Records ( distribution Igloo) fin septembre.

Barbara, une chanteuse à multiples facettes, dixit les encyclopédistes, une description qui n'est pas erronée.
La jazzwoman  bruxelloise  en est à son troisième album en tant que leader ou co-leader, sans compter le disque de Wrap, on peut aussi entendre son organe vocal sur des enregistrements de Manu Hermia ou d'Alexandre Furnelle e.a..
Elle a rencontré le pianiste Nicola Andrioli à Libramont et bien vite l'idée s'est forgée d'enregistrer un album et de se retrouver sur scène ensemble.
Le natif de Brindisi a lui également côtoyé la crème du jazz de chez Manneken Pis, actuellement il doit faire partie d'une dizaine de projets.
Si dice?
 Des noms?
Lorenzo Di Maio, Mimi Verderame, Steven Delannoye, Filippo Bianchini....
En 2014, il a publié ' Les Montgolfières' sous son nom.

'Complicity' - line-up: Barbara Wiernik (chant, effets)/Nicola Andrioli (piano, Fender Rhodes)/Manuel Hermia (saxophones soprano et ténor, flûte, bansuri)/Marco Bardoscia (contrebasse) et  Antoine Pierre (batterie), on les verra tous ce soir!
A 20:20, c'est le tandem de base, Barbara et Nicola, qui entame le set  avec la ballade ' The secret circus' , une composition  du pianiste portugais Mário Laginha  pour laquelle Miss Wiernik a écrit des paroles.
La voix est limpide, immaculée, pareille au chant du rossignol souriant à l'aube naissante, le piano, de facture classique, court comme une eau vive.
Un titre  primesautier et frémissant.
Antoine Pierre et Marco Bardoscia rejoignent le duo, Barbara annonce un morceau de la plume de son complice, ' The water dance' .
Ambiance différente avec l'apport de la contrebasse et de la batterie, le chant se fait élastique, torrentueux, la contrebasse et le piano s'élancent pour un solo respectif, grinçant pour les cordes, sobre pour les touches, Barbara vocalise, le cours d'eau cabriole en suivant la fantaisie des musiciens avant de se jeter dans une rivière plus large et paisible.
Quand Barbara était enfant, elle pensait qu'offrir des oeufs aux dames sur la colline était une garantie de beau temps, Barbara est restée naïve et nous propose le charmant conte ' Queens of the hill'.
Après une échappée frivole du pianiste, la femme enfant achève la mélodie à la manière de Joe Dassin, en allant siffler sur le haut de la colline, euh, sans bouquet d'églantines.
Exit le bassiste et le batteur, apparition de Manu Hermia, à la flûte, pour le traditionnel 'Cradle song' du compositeur arménien Komitas, une berceuse déjà reprise par Norma Winstone.
Les effets de voix et le gazouillis charmant éloignent la plage de la formule jazz traditionnel, tu baignes en plein mystère et te laisses emporter dans des contrées où les oiseaux sont bleus et les papillons multicolores;
Un morceau empreint de majesté!
Formule quintet pour ' Empty Zone', l'histoire d'une jeune personne que ses parents ont baptisée June alors qu'elle est née en hiver.
June a désiré devenir Jude, Barbara nous narre cette transformation de manière pudique.
Solo fulgurant de Monsieur Hermia, chambre d'écho, piano en talk box à  la manière de Peter Frampton pour ' Show me the way', ça swingue sévère et, comme par miracle, la voix de Barbara devient mâle, elle entame un scat androgyne avant de retrouver un filet féminin pour achever la plage.
Exit sax et contrebasse, voici 'Lines', un cri émouvant  prônant  la liberté.
La ballade esthétique  ' If you' ( words and music N. Andrioli) est interprétée en duo.
Hé, revenez, les copains, s'écrie la madame, les musiciens s'exécutent, tandis qu'elle nous narre une anecdote d'enfance.
Le quintet attaque ' Sweet complicity' , un  morceau bouillonnant, teinté de coloris exotiques.
Voilà, avec ' Running through the wind'   on arrive au terme du voyage officiel.
La cavalière lâche la bride, les étalons gambadent joyeusement, le groove dégouline de partout, ce feu d'artifices musical est généreusement applaudi, il ne faudra pas patienter des heures pour les bis.

En duo , ' Ces petits riens' de Serge Gainsbourg , une version plus intimiste que celles de Françoise Hardy, Catherine Deneuve, Zaz , Stacey Kent, Jane Birkin ou Juliette Gréco.
Un second bis permet à toute l'équipe d'improviser à satiété, la demoiselle de Bruxelles en vocalises, la flûte en spirales, le piano au galop, la rythmique sans panique, cet exercice clôture un set généreux, apprécié par le public.

Barabra et Nicola pourront s'entendre au Propulse Pro le 2 février.





mardi 17 janvier 2017

Patricia Kaas - Aula Magna - Louvain-la-Neuve , le 15 janvier 2017

Patricia Kaas - Aula Magna - Louvain-la-Neuve , le 15 janvier 2017
Une organisation Richard Walter et Live Nation!

Le premier volet de la tournée belge de Patricia Kaas s'achève ce dimanche, la madame de Forbach se produit à 18h à l'Aula Magna de LLN, une très belle salle, offrant une capacité de 1100 places.
Si tous les tickets avaient été écoulés, il subsistait cependant des sièges inoccupés, plusieurs personnes n'ont pas osé défier une météo et des routes peu clémentes.
Les vrais fans ont par contre répondu présent et se sont fait entendre pendant un spectacle généreux de près de deux heures.
Deux mois près la sortie de son dernier album ( 'Patricia Kaas') qui succède à ' Sexe Fort' de  2003, madame Kaas semblait en pleine forme, ravie de côtoyer un public belge qui lui est resté fidèle.
Pas question de burn out, de spleen ou d'esprit vindicatif,  un chroniqueur franchouillard, prix Goncourt, lui a cherché des noises sur un plateau TV, la diva a ébloui LLN avec un show en tous points parfaits, l'excellent band accompagnant la belle dame, vêtue d'une élégante robe noire au décolleté attrayant, laissant de temps en temps apparaître une jambe galbée, transformant certaines plages en morceaux rock de haute tenue.
Détail, ses jolis pieds ont été martyrisés par des  talons hauts qu'elle a quittés en fin de programme.
Line-up: guitare et violon: Thomas Moked Blum, un crack / basse, contrebasse: Antoine Reininger/ piano: Mathieu Coupat/ claviers et guitare:Guillaume   et aux drums: Adam.

Les musiciens se pointent un à un, au fond de la scène, le public aperçoit un rectangle lumineux, Patricia Kaas s'y engouffre, nonchalamment elle se dirige vers les premiers rangs et entame 'La langue que je parle', un extrait de son dernier né.
On le sait, sa voix rauque est extraordinaire, inimitable, elle te refile des frissons,  quant au texte la belle dame  l'exprime avec ses tripes.
Déjà Louvain-la-Neuve a compris qu'il passera un moment inoubliable.
A-t-elle des comptes à régler, ' Cogne' est chanté de manière sensuelle , du Kaas brut, 100% non allégé!
Avec ' Quand j'ai peur de tout' qu'elle débute par un pas de danse furtif, on revient à l'album 'Dans ma chair' de 1997.
Patricia a le bon goût de laisser de la place aux musiciens qui tricotent un fond vaudou tandis que la dame de Moselle déambule telle une panthère aux abois.
' La maison en bord de mer' traite de l'inceste, sujet toujours tabou, c'est en secouant une escarpolette qu'elle articule ce texte dramatique et profond.
Attention, tube: ' Kennedy Rose' , le public trépigne!
Avec l'agité ' Madame tout le monde' elle reprend la lecture du dernier disque ensuite  elle enchaîne sur ' Les hommes qui passent', applaudi à tout rompre dès les premières mesures.
Kaas combative, Kaas épique, Kaas la classe, enchaîne sur la ballade ' Entrer dans la lumière' et se transforme en danseuse de Degas.
Sa vision de l'amour:  ' Ne l'oublie jamais', une plage fiévreuse portée par des guitares furieuses, une basse obsédante et Kaas  femme gladiateur affrontant les fauves.
Tu veux du rock, voici ' Ceux qui n'ont rien', puis un technicien lui amène un tabouret, elle s'affale, prend des poses lascives et amorce le blues  ' Une dernière semaine à New-York'.
 Thomas Moked Blum nous place un solo vicieux, la salle vibre.
Vous la connaissez tous, la suivante, un grand numéro de vamp pendant ' Mon mec à moi'.
Un premier bouquet aboutit sur scène, elle sourit et embraye sur ' Ma tristesse est n'importe où' , Thomas a saisi un violon qu'il joue en arpèges, le félin se fait tendre et fragile.
L'autobiographique 'Une fille de l'est' a toujours eu le don de t'émouvoir.
Jalousie quand tu nous tiens, ' Je voudrais la connaître', typiquement féminin, typiquement Kaas, le public adore!
En duo avec le guitariste, ' Adèle' qui ouvre le plus récent album.
Après cette ballade limpide, nous avons droit à une déclaration d'amour presque sincère puis c'est accompagnée du violon et du piano qu'elle entame 'Marre de mon amant'.
Kaas volage, Kaas sincère, Kaas se la jouant Arno!
Elle s'éclipse et laisse les musiciens achever le morceau et entamer  'Le jour et l'heure' en hommage aux victimes des attentats de Paris.
Elle a changé de tenue et se donne entièrement à ce texte grave.
Adieu les talons aiguilles, je rebondis, je ricoche et envoie ' Mademoiselle chante le blues' .
Mademoiselle n'a rien perdu de son pouvoir de séduction, tu lui payerais bien un ballon de Mâcon!
Faut que je me rechausse pour la suivante, ' Il me dit que je suis belle', qui termine ce concert admirable.
Second bouquet de fleurs sur le podium, public debout, retour de la troupe, présentation des artificiers, et le bis ' Sans tes mains'.
Nouvelle sortie.
Personne ne quitte le théâtre, ils reviennent pour terminer par un dernier chef-d'oeuvre: ' D'Allemagne'.

Auf Wiedersehen, Lady Kaas!




lundi 16 janvier 2017

BAD, the music from Michael Jackson featuring Eef Van Acker, Bram Weijters, Peter Verhaegen - Oud Gasthuis ( Zoldee)- Asse, le 15 janvier 2017

BAD, the music from Michael Jackson featuring Eef Van Acker, Bram WeijtersPeter Verhaegen - Oud Gasthuis ( zolder)- Asse, le 15 janvier 2017

Un concert-apéritif à onze heures du mat. après un réveillon chez les Berbères et alors que la température avoisine zéro degré, t'es fou, elle a dit.
Soyons fou, partons à Asse où dans le grenier de l'Oud Gasthuis doit se produire un trio biberonné au jazz ( Eef Van Acker, Bram Weijters,  Peter Verhaegen), qui a eu l'excellente idée de s'attaquer au répertoire de Michael Jackson en formule acoustique.
La voix:  Eef, une blonde, croisée récemment, elle faisait partie du projet Mercury Rising exaltant les talents du chanteur de Queen.
Ze  studeerde klarinet en jazz-zang aan het muziekconservatorium van Gent, cette nana est fort prisée en tant que choriste mais elle dirige également son propre Quartet dans lequel un certain Bram Weijters, de ses petites mains agiles, tapote les noires et les blanches.
Bram, tu l'as vu comme membre de Dez Mona emmené par le fantasque Gregory Frateur, mais ce jeune homme, à la chevelure aussi fournie que celle d' Helmut Lotti, a bien d'autres projets: le Chad McCullough- Bram Weijters Quartet par exemple, Zygomatic, Mistriohso, ou le Marjan Van Rompay Group, pour n'en citer que deux ou trois.
Le contrebassiste Peter Verhaegen est également une tête connue dans l'univers jazz tricolore: citons  le Brussels Jazz Orchestra, Ali Ryerson, High Voltage sextet, le Bart Van Caenegem Trio etc..., il tourne également avec Napoléon XXIII, un sosie de Jelle Cleymans, certains l'ont vu aux côtés de Jo Lemaire, d'autres chez Johan Verminnen.
On n'a pas affaire à des cornichons, c'est clair!
Un mot sur la salle, ce grenier est superbement arrangé et peut facilement contenir une centaine de spectateurs.
Détail, il s'agit d'une première, pas de panique, pas d'hésitations ni d'accrocs,  la machine, neuve, tourne nickel!

Le trio décide d'entamer le périple par ' Bad' , un titre qui, interprété pat les chauves et la blonde, swingue pernicieusement.
Une petite séquence de scat précède une échappée solitaire du pianiste, Michael de là-haut a applaudi tout comme nous.
Wist je que Prince devait chanter le titre avec le plus jeune des Jackson Five?
Non, Eefje, nous l'ignorions.
En nu, un  medley, 1969/1970: ' I want you back'/' ABC'.
' Rock with you' même sans la patte de Quincy Jones fait toujours de l'effet.
Bram et Peter s'amusent, ils adorent le disco,  Eef chante et enchante.
1992, ' Remember the time' , souvenez- vous,  a nine-minute epic co-starring Eddie Murphy, Iman and Magic Johnson!
Une belle ballade, une version émouvante.
Chanté sans le micro, elle peut se le permettre, voici le magnifique ' Human Nature' , tout empreint de sensibilité et de grâce.
Quelques fingersnaps pour introduire ' Smooth Criminal' , cette tuerie fascine aussi bien par les acrobaties vocales de la chanteuse que par l'intervention lumineuse du pianiste, en arrière-plan la contrebasse assure le fond rythmique à elle seule.
Trois grammies, l'invention du moonwalk, attention chef-d'oeuvre... She was more like a beauty queen from a movie scene...  'Billie Jean'!
Tu peux ne pas aimer mais ne pas reconnaître que Michael Jackson était un génie est infâme!
Retour vers l'enfance du prodige, 1969, ' I'll be there', un titre  au répertoire d'une certaine Mariah Carey .
' The Way You Make Me Feel' précède le monstrueux ' Beat it' .
Dis, Eddie ( Van Halen) tu veux ajouter un solo de guitare à ce morceau?
C'est une blague ou quoi?
Même pas, il l'a fait.
Pas de guitare ce matin, mais une version aussi dantesque que le clip de l'époque.
' Thriller',  à cause duquel le gentil Michael a été viré des Témoins de Jehovah, sera une des pièces de résistance du show, la garniture, à base de piano et de contrebasse, lui a fourni tout le piquant nécessaire.
Changement radical de style avec la romance 'Ben' suivie par le titre dont Michael était le plus fier, 'Heal the world'.
Heureusement pour lui, il n'a pas connu Trump!
Bel exploit de Peter qui manie sa contrebasse tout en secouant un shaker et en écrasant une pédale .
Avec un peu de pratique tu peux même assurer les choeurs!
On termine avec ' Break of dawn' un morceau du dernier album.
A smooth ballad avant de se quitter?

Non, bien sûr, le public, debout, exige un bis.
K3 s'est inspiré de ' Don't Stop 'Til You Get Enough' pour une de leurs rengaines, on y associe 'Wanna Be Startin' Somethin' ' et on va boire un cava.


Une performance de haut niveau .
Ja, Stef?
Jazzy arrangementen , boeiende harmonieën, schitterende zang... en een terechte staande ovatie. Heerlijk!

Bien vu, Stef!








FOCUS AMAZIGH pour fêter le Nouvel An berbère à l'Espace Magh, Bruxelles, le 14 janvier 2017

FOCUS AMAZIGH pour fêter le Nouvel An berbère à l'Espace Magh, Bruxelles, le 14 janvier 2017

Pour fêter Yennayer 2967, le nouvel an berbère, célébré du 12 au 14 janvier 2017, l'Espace Magh, Rue du Poinçon, a vu grand: dans l'après-midi une conférence- débats avec plusieurs intervenants illustres dont Myriam Demnati;  membre de l’Observatoire amazigh des droits et des libertés ou Ahmed Aassid,  écrivain et militant politique  amazighe.
Le soir,  à partir de 19:30', des  concerts festifs avec des artistes de différentes régions amazighes.
L' événement est organisé en partenariat avec les associations Tazdayt, Tifawin, la Fédération des Espoirs d'Al Hoceima et Hiwar.
La théâtre fait, naturellement, salle comble!
La présentation est confiée à deux charmantes hôtesses et au comédien Ben Hamidou, chargé de traduire en français les interventions de ses séduisantes collègues.
Le programme de la soirée s'avère des plus copieux: Hicham Massine, Lina Charif, Milouda Alhoceima, Karima Dakir, De Dans-«Ruh», Fatoum et le groupe Nagham Zikhrayet sont à l'affiche.

Les hostilités, en présence de la Ministre Fadila Laanan et de l'échevin Mohamed Ouriaghli, débutent avec une vingtaine de minutes de retard, de courtes allocutions des différents comités organisateurs, de la ministre-présidente et du responsable de l'Espace Magh précèdent les spectacles musicaux.

Le public, impatient, est donc déjà chaud dès qu'apparaît Milouda Alhoceima.
 La native du Rif , désormais anversoise, est une star de la culture berbère.
Ce soir, elle est accompagnée par deux musiciens ayant abandonné les instruments rifains ancestraux, ils se présentent armés d'une guitare et d'un jeu de synthétiseurs.
Les sonorités occidentales ne terniront nullement les chants berbères chatoyants  repris en choeur par une partie imposante de l'auditoire.
Il ne faudra pas plus de deux minutes pour entendre une de tes voisines, passablement fébrile, entamer des youyous joyeux qui ajoutent une note folklorique à l'expression musicale déjà fort colorée.
La première plage, longue de plus de quinze minutes, a permis au public de s'échauffer, le second chant proféré par Milouda est tout aussi expressif et loquace, les gosses assis derrière-toi ouvrent de grands yeux en reluquant quelques matrones ayant quitté leur siège pour se lancer dans une danse, sans l'habit traditionnel, souple et ondulante.
Bien vite, un quinquagénaire, agile, les rejoint  tandis que la salle bat des mains. Miss Youyou, encouragée par ses copines, escalade les marches l'amenant sur scène et vient terminer le couplet avec la star amazighe.
Le set fort applaudi s'achève sur ce fait d'armes improvisé.
Toujours aucune trace de fotoman Michel requis à son boulot, il a déjà manqué un numéro dépaysant!

Après une présentation, humoristique, pour Ben ( les Flamands sont les  Berbères de Belgique), consciencieuse, pour son pendant féminin, la seconde artiste, Karima Dakir, installée à Bruxelles, est invitée à investir la scène.
Un groupe imposant ( basse, drums, percussions, claviers, violon, guitare, flûte) précède l'arrivée de Karima.
Parmi les musiciens tu reconnais Esinam Dogbatse, la jeune flûtiste qui accompagne bon nombre de jazzmen ( et women) nationaux.
Grand cérémonial, Karima, magnifiquement parée, s'est installée dans un coin pour entamer un premier chant lancinant, tandis que  les danseuses de l'ensemble de Dans - "Ruh" de la chorégraphe Annick Baillieul se présentent d'un pas majestueux, l'une d'entre elles est coiffée d'un plateau sur lequel reposent plusieurs cierges allumés.
Ce spectacle digne d'un conte des Mille et Une Nuits émerveille l'assemblée.
Après le départ de la troupe virevoltante, Karima prend place sur un siège installé au milieu de la scène, saisit un oud  pour amorcer avec le groupe une composition arabo-andalouse ciselée, sa voix a le don de te transporter loin de la triste et froide Bruxelles vers un horizon plus gracieux et raffiné, où tu n'as qu'à tendre la main pour cueillir des dattes fraîches.
Après un mouvement mélodieux passablement mélancolique, la chanson s'agite et les danseuses resurgissent comme par enchantement.
Morceau achevé, le public se redresse pour ovationner cette éclatante  prestation.
Nog geen fotograaf, il vient de louper un second numéro magique.

Interlude et nouveau tableau de la troupe Dans - "Ruh", une danse des foulards aussi séduisante que celle des sept voiles interprétée par une fille d'Hérodiade.
Michel est au balcon.
Waar ben je?
Rang trois, à côté de Diam's.
Ik kom!

En piste: Lina Charif avec les mêmes musiciens que ceux qui avaient accompagné  Karima Dakir, c à d  le groupe Nagham Zikhrayet, dirigé par le fabuleux violoniste Karim Lkiya.
Lina est jeune, 19 ans, est arrivée à Lille il y a peu et est considérée comme l'étoile montante du chant populaire rifain basé sur  l'Izran ( des poèmes transmis transmis oralement de génération en génération).
Elle chante l'amour, la fierté d'appartenir à la société amazighe et  les causes sociales, en s'accompagnant au bendir ou à la guitare, la mélancolie exprimée par ses mélodies est souvent renforcée par les accents d'un violon omniprésent.
Musicalement, son exposé peut être comparé à certaines complaintes originaires de Galice ou d'Irlande, de temps en temps, la jeune personne s'éloigne du patrimoine berbère pour proposer des titres plus modernes.
Sa voix claire, puissante et profonde  a fait forte impression, la salle  lui a fait un triomphe.

  Ben Hamidou est chargé de meubler le temps mort instauré pour permettre aux techniciens de monter l'équipement de l'artiste suivant.
Ce mec est un génie, quand on a une grand-mère surnommée Geronimo,  déclarée morte pendant près de deux heures avant de revenir miraculeusement à la vie sans que le tout Molenbeek  ne se soit tapé La Mecque et que cette même auguste personne, à la caisse du Sarma, décide de marchander l'achat de cinq yaourts, d'un litre de lait et de deux boîtes de pois chiches, on en fait une pièce de théâtre et on la monte au Varia.
Quand t'as entendu ça, tu te dis que Pirette peut aller se rhabiller!

Fatoum , la Berbère devenue bruxelloise dans les années 80, fait son entrée sur scène, accompagnée, elle aussi, du band admirable monté par Karim Lkiya.
Ce dernier n'est pas le seul à manier les cordes, Katrien Van Remortel est assise à ses côtés , de même que Rik ( ?), à la contrebasse, on peut admirer  Claire-Sarah Fouché, à la guitare, Olivier Crespel, sans doute Houssem Ben El Khadhi à la flûte ( ney) et deux percussionnistes ( derbouka, tar, bendir...) , peut-être Néjib Farjallah et un certain Imad.
Fatoum  dédie le premier hymne à toutes les mamans du monde, les questions touchant à la  féminité  constituent un des thèmes essentiels du répertoire de la chanteuse qui a déjà deux albums à son actif ' Tarawin' ( 2014) et 'Urar-Inu'.
Sa world music teintée d'harmonies européennes peut plaire à tous et en l'entendant on n'est guère surpris que des gens tels que Brian Jones, Robert Plant ou Jimmy Page se soient intéressés de près à la culture berbère.
La seconde plage permet à Olivier Crespel d'étaler tout son talent, des éléments flamenco embellissent cette complainte étourdissante.
Musicalement, Fatoum peut se retrouver sur la même étagère qu'Angelo Branduardi ou Madredeus.
Après un message de tolérance, elle propose une nouvelle plage issue du patrimoine rifain, guitare et flûte se livrent à un duel amical qui aura le don d'enflammer l'auditoire.
Toutes ces compositions présentent une richesse instrumentale foisonnante.
Pour terminer son set, l'artiste invite Lina Charif à l'accompagner pour un dernier titre traditionnel repris en choeur par le public.
Une performance éblouissante.

Le dernier chanteur à se produire sur les planches de l'Espace Magh est venu en droite ligne d'Agadir.
En foulant le sol bruxellois, le brave Hicham Massine s'est tapé un rhume carabiné et c'est d'une voix rauque qu'il s'adresse à nous.
Ce soir, il a décidé de rendre hommage à  l'icône du Haut Atlas, Ammouri Mbarek, l'innovateur de la musique berbère, décédé en 2015.
Dans la salle des fans se souviennent qu'Ammouri a fait partie du groupe Ousman, qui est passé au Palais des Beaux-Arts il y a belle lurette.
Le chanteur/guitariste avait emmené un excellent groupe dans ses bagages ( un violoniste incroyable, guitare, basse, et percussions) et une surprise de taille, la chanteuse Zora Tanirt qui aura fait chavirer quelques coeurs.
Après avoir réglé quelques problèmes techniques, le groupe entame le récital par un titre du natif de Taroudant traitant de la beauté de l' être humain.
Tu peux oublier les côtés folkloriques, il s'agit bien de pop rock sophistiqué, chanté en berbère, qui s'adresse à tout le monde.
La chanson dans son universalité parfaite.
' Jenvilier" ' , ou Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, une commune à forte immigration maghrébine.
 Tous les Marocains de Bruxelles se reconnaissent dans ce chant  et le font entendre.
La suivante est pour la grande Zora, la rengaine démarre de façon traditionnelle avant de virer rock et d'électriser l'assistance.
Le violoniste a saisit une sorte de banjo marocain, c'est l'heure du bluegrass de l'Atlas, ça va chauffer, mémé!
Puis on revient à l'arabo-andalou embelli, une nouvelle fois, par le chant, aussi délicat qu'une rose du désert,  de mademoiselle Tanirt.
Hicham achève le set par un folk pop remuant se terminant en transe exaltée, l'euphorie est à son comble mais la fête est bel et bien finie.

On clôture la soirée au bar de l'Espace en fraternisant avec de nouveaux copains!




samedi 14 janvier 2017

Agar Agar à la Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 13 janvier 2017.

Agar Agar à la Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 13 janvier 2017.

Oui, c'est un vendredi 13 et il neige.
Oui, on a rempli un bulletin de Lotto.
Non on ne sait pas ce qu'est la paraskevidékatriaphobie, ni la triskaïdékaphobie et si Satan est le treizième ange, on peut t'assurer qu'on n'est pas admirateur du 126è, Joséphine, ange gardien!
Sinon, c'est la reprise au Botanique.
Agar Agar , ni des cousins du terrible viking, ni un extrait d'algues marines fort prisées par Le Pen, mais bien un duo parisien, le nouveau chouchou des branchés, était prévu au Witloof, puis est passé à la Rotonde qui affiche complet.
20:15' disait l'annonce, JP était ravi, zo zal ik op tijd thuis zijn...
Bon, Clara Cappagli et Armand Bultheel se sont présentés avec un léger retard, personne ne leur en a voulu!
Tu dis, Juliette?
Genre?
Pop/techno/electro/synth pop/ indie/ une pointe de new wave, bref un mix abouti et innovant ( terme galvaudé, on sait!).
Le band est neuf, son premier morceau est sorti en avril 2016, et le EP ' Cardan' ( 5 titres) en octobre.
Clara, je me considère comme un singe ( un beau singe!)  avide de création, fille d'un papa guitariste, a fait partie de Betty Kiwi, a traficoté avec Jabberwocky, chante divinement, bouge beaucoup, boit du coca additionné de Johnnie Walker et manie un synthé.
Armand, sérieux, boit du Johnny Walker au goulot et manie ( fort bien) les machines.
Ne les vexe pas en leur disant qu'ils travaillent avec des bandes, t'as failli te prendre une gifle.
Ces jeunes gens ont amené plein de copains, peu disciplinés, qui boivent beaucoup ( de la Jupiler chaude), gesticulent, fument des cibiches ou des pétards, montent sur scène, la traversent pour se ravitailler dans les loges, se transforment en houba houba et font d'autres conneries auxquelles les sages Bruxellois ( sauf ceux du Magasin 4) ne sont guère habitués.
Pour t'aider, après le concert,  tu t'adresses à Clara, qui n'a peut-être jamais vu le film d'Arnaud Viard, et lui demandes une setlist.
Vous ne préférez pas un dessin, monsieur.
Elle a griffonné un truc qui n'ira pas au Musée des Beaux-Arts, t'a souri avant de récupérer son coca amélioré et de poursuivre une discussion avec les copines.
Clara et toi, ce ne fut pas une longue histoire d'amour!
Le set débute par ' Aquarium' , un gospel disco acide, le texte mi-récité, mi-chanté se greffe à merveille sur le midtempo confectionné par Armand, avec D pour ne pas le confondre avec Méliès.
Un dancetrack  fulgurant de près de  sept minutes évoquant Desireless, Giorgio Moroder et miss Kittin.
Toute la Rotonde ondule, la plus élégante est une grande bringue portant un tricot Jean-Paul Gaultier, le plus grotesque, un copain du band s'agitant à côté de JP.
La voix grave de mademoiselle Cappagli réussit à t'envoûter pendant 'I'm that guy', un peu comme pouvait le faire Grace Jones.
Et quand elle susurre ..I'm on fire... tu constates par un coup d'oeil circulaire, qu'elle n'est pas la seule.
De la bombe, ce cold wave track!
Une reprise French Touch au programme, 'You are my high', puis vient  le crépitant ' Symbiose' et ses parfums Kraftwerk.
Clara  se lâche et libère ses cheveux, la Rotonde aussi.
L'explicite ' Fire'   et ses relents new wave peut faire penser aux meilleurs Human League, la compétence du jeune  duo  bluffe un auditoire en proie à une fièvre collective.
Pourquoi, soudain, hurle-t-elle ' A table'?
A private joke, le T-shirt d'Armand est décoré du même libellé gourmand?
Vous êtes vulgaires.... les copains de Paname sans doute, les Bruxellois sont éduqués, ma chère!
Après ces rugissements, le duo amorce le hit des débuts ' Prettiest Virgin'.
Pas à dire, le pôle attractif c'est la petite Clara, et lorsqu'elle lance ..come on dance with me... trois pieds nickelés répondent à son invitation.
Quelques gimmicks Rudyard Kipling, perdu dans la brousse, ornent son chant, ils émoustillent davantage les indociles des premiers rangs.
' Lunatic' et l'implacable  'Cuidado, Peligro, Eclipse' achèvent le set.
Clara, après quelques exercices d'aerobics, entame l'espagnolade  à genoux, se redresse, imagine de prendre un bain de foule, se balade au dessus de nos têtes avant de terminer la plage en vocalises et de disparaître derrière les rideaux.
Elle est remplacée par un trio de pantins entourant l'alchimiste qui achève la rengaine.

Le public réclame un bis.
On a tout joué, le stock est épuisé, mais vous avez été obligeants, on vous en refait une avant de vous retrouver au merch.


Agar Agar va casser la baraque, c'est indubitable!


 



jeudi 12 janvier 2017

Liste non-exhaustive des artistes disparus depuis début janvier 2017: Peter Sarstedt, Johnny Dick, Sylvester Potts, Lieven Huys, Tommy Allsup, Buddy Greco

Peter Sarstedt, décédé le 8 janvier, aura été l'homme d'un seul hit, 'Where Do You Go To (My Lovely)?' de 1969, sans l'avoir jamais vue t'es tombé fou amoureux de sa Marie- Claire!
Le singer-songwriter de Croydon a pourtant sorti 15 albums pour une carrière de 50 ans.
Le dernier, ' Restless Heart', date de 2013 alors que Peter, malade, s'était retiré du show business trois ans plus tôt.

Le batteur Johnny Dick né au Pays de Galles mais de nationalité australienne est parti le 6 janvier, à l'âge de 73 ans.
 Il avait tenu les baguettes chez Max Merritt, Billy Thorpe and the Aztecs,  John Paul Young and The All Stars, Doug Parkinson In Focus, Fanny Adams ou The Wild Cherries.

Sylvester Potts rejoint les Contours en 1961, un an avant le succès international de ' Do you love me'.
Il restera avec le groupe de Detroit jusqu'en 1964 lorsque les Contours quittent Motown.
Berry Gordon engagent d'autres musiciens qui se produisent sous le même nom.
On retrouve Sylvester dans une nouvelle mouture dans les seventies , le groupe tourne en Europe où il est fort apprécié.
Alors que plusieurs membres originaux décèdent Sylvester continue l'aventure après avoir modifié l'identité de son groupe Upscale en Sylvester Potts and The Contours.
Son parcours s'est terminé le 6 janvier.

Lieven Huys guitariste chez Kadril depuis 2013 et auparavant membre de Dusty Miller, un bluegrass band, et du  Barefoot Jazz Quartet, est décédé subitement ce 9 janvier.
Lieven était directeur de l'école Sint-Vincentius à  Anzegem, lundi, il est victime d'un malaise pendant son speech de nouvel an et décède quelques instants plus tard.
L'école a publié un avis:
 Het is met groot verdriet dat wij zo onverwacht afscheid moeten nemen. We zijn Lieven Huys dankbaar voor alles wat hij voor ons heeft betekend.
In naam van het volledige team van Sint-Vincentius Anzegem


Triste nouvelle en provenance d' Austin, le guitariste rockabilly/swing Tommy Allsup s'est éteint le 11 janvier.
Le gars avait joué avec Buddy Holly.
 Après l'accident d'avion fatal, c'est lui qui dirige les fameux Crickets.
Plus tard Tommy joue avec les Ventures, Roy Orbison ou Bob Wills et ouvre un club à Dallas, le  Tommy's Heads Up Saloon.

 Buddy Greco, chanteur et pianiste de jazz, est décédé le 10 janvier.
Si 'The lady is a tramp' a été interprété par des centaines d'artistes, ils sont peu nombreux à avoir vendu des millions de copies de ce standard, Buddy Greco a réussi cet exploit.
Il débute à 16 ans chez Benny Goodman et le quitte à 20 ans pour aller chanter dans les boîtes de nuit, deux ans plus tard, bingo, ' The Lady is a Tramp' cartonne.
Durant sa longue carrière il aura enregistré une soixantaine d'albums, joué pour la reine Elizabeth II, eu son propre TV show, se sera marié 5 fois et sera incorporé dans le  Las Vegas Entertainment Hall of Fame.
Chapeau bas!

mercredi 11 janvier 2017

Altrego (try-out) - Het Depot - Leuven - le 10 janvier 2017

Altrego (try-out) - Het Depot - Leuven - le 10 janvier 2017

Un concert annoncé en dernière minute au Foyer ( le bar du Depot): Altrego, la nouvelle identité de Jasper Erkens.
Le Diestois crée la sensation en 2008 en s'octroyant la seconde place ( plus publieksprijs) du Humo's Rock Rally, le ket affiche à peine 15 ans.
Il multiplie les concerts, se retrouve à l'affiche des grands festivals, collectionne les lauriers, sort quelques singles dont ' Waiting like a dog', n°1 in De Afrekening, puis un album 'The Brighter Story' avant de disparaître de la circulation.
Non, il ne s'est pas retiré dans un monastère mais a mis le cap sur Londres où il s'inscrit à la BRIT - School for performing arts, ils ne sont pas nombreux les petits Belges à être passés par là!
En 2013 Jasper refait surface sous l'identité d'Altrego, il sort un premier EP 5 titres.
"Groovy openbaring", publiait Indiestyle.
2017, un premier full-length est prêt, le concert de ce soir constitue un try-out.
La jeunesse louvaniste était au rendez-vous pour assister au show du voisin, âgé de 24 ans désormais. Comme JP et toi, Louvain est ressorti de la salle convaincu, Jasper a subi une métamorphose totale, les émois et la timidité adolescente ont fait place à un garçon qui sait ce qu'il veut, qui bouge sur scène et qui chante comme les meilleurs représentants de la blue-eyed-soul.
Autre changement notoire, Altrego est un band, un vrai, soudé, avec de sérieux musiciens venant de Flandre mais également des Pays-Bas.
Pas évident de retrouver l'identité de ces mercenaires, on suppose que la guitare est tenue ( de main de maître) par Robbi Meertens ( actif e. a. au sein de  Orange Maplewood), les baguettes ont été refilées à Boy van Ooijen ( une batterie électronique et des éléments acoustiques),la fantastique Jaimie van Hek tient la basse et enfin, sans doute, on a vu et entendu Sander Notenbaert comme keyboard player.
' Money' rocke sec, la basse est  tendue , les deux guitares, Jasper manie un jouet électrique, se complètent à merveille, le drummer maintient un tempo soutenu  et les claviers ajoutent une touche electro à l'ensemble.
Excellente préface.
Le chanteur ramasse une acoustique et attaque le groovy ' Blue', ça remue à tes côtés.
' Time has been so kind to you' est enluminé de de quelques gimmmicks vocaux, le décor prend des coloris soul, la voix est parfaite pour ce genre d'exercice.
Pas vraiment  moelleuse comme celle de Paul Young ou celle de Daryl Hall,  mais elle a gagné en maturité, la période gentil folk n'est plus qu'un souvenir.
Il se démène, Jasper, et sue, il lui prend l'idée de s'éponger avec la pièce de tissu gisant près des pédales à effet.
Godv., dat is mijn jas, Jasper, réagit JP!
On lui apportera une serviette plus tard.
' They say' démarre en soul ballad avant d'exploser lors d'un second mouvement brûlant.
' Nocturnal' joue la carte indie rock avec des éléments electro plus présents, c'est le jeu super efficace de Jaimie qui attire l'attention.
La suivante date du EP précédent, elle se nomme ' Love is flawless' , ce funk suintant, porté par une wah wah sensuelle, déclenche l'enthousiasme.
'On my mind' nage dans les mêmes eaux, le groupe enchaîne sur ' Nothing could stop us' et pour justifier le libellé, le barbu se tape un saut périlleux pour atterrir à nos côtés et se déhancher face à une blonde pas difforme.
Vachement remuant ce morceau!
' Screenager' is onze single!
Le potentiel radiophonique est incontestable.
Voilà, Leuven, la dernière de la soirée, puis on prend la route vers l'Eurosonic, ' Repeat Routine' qui éveille en toi des images du groupe néerlandais  Kane , dont plus personne n'a entendu parler depuis un petit temps.

Un try-out couronné de succès!