dimanche 31 octobre 2021

METAL CAFE avec Deathtura et Length of Time au WEX à Marche-en-Famenne, le 29 octobre 2021

 METAL CAFE avec  Deathtura et Length of Time  au WEX à Marche-en-Famenne, le 29 octobre 2021

 

Mitch Zoso Duterck

 

 Hier soir au Wex Club de Marche-en-Famenne se tenait la deuxième édition du Métal Café organisée par Classic 21. A cette occasion, Marie-Amelie Mastin et Cyrille Wilfard, les deux animateurs de la célèbre émission nocturne, avaient décidé d’offrir au public présent sur invitation, un programme différent de la première édition en termes du genre de Métal. Cette année c’est le Trash-Groove et le Hardcore qui étaient mis à l’honneur avec deux groupes Belges : « Deathtura » et « Length of Time», le second faisant autorité en la matière sur notre territoire. Le public semble avoir apprécié la formule qui en amènera certainement une autre à n’en pas douter.

samedi 30 octobre 2021

Phaysten, Madame Oscar, Osabaz 842 au Café des Sports à Plouha, le 29 octobre 2021

 Phaysten, Madame Oscar, Osabaz 842 au Café des Sports à Plouha, le 29 octobre 2021

 

Plouha fête le Miz Du  à l'approche d'Halloween: fantômes, Ankou, citrouilles,  sorcières, monstres en tous genres, les petits et grands ont joué le jeu dans les rues du centre bourg, les buvettes ont tourné à plein régime, les galettes saucisses se sont vendues à la pelle, la petite Lucie a eu peur, Hubert a déguisé son clebs qui n'a pas aimé ça, ils étaient plus de cent ans à participer à la retraite aux flambeaux et encore plus pour assister  au spectacle de pyrotechnie de la compagnie Les Tisseurs de Brume.

Halloween, c'est pas ton truc, tu préfères le foot, celui d'avant  l'ingérence des rois du pétrole, et le rock, là, ça tombe bien, le Café des Sports organise un triple concert, annoncé à 19h.

Depuis plus de 15 mois, le zinc n'avait plus accueilli de musiciens dans la bergerie, alors trois formations (  Phaysten, Madame Oscar, Osabaz 842), pas question de manquer les retrouvailles!

19:00, disait la presse, ta grande expérience des événements ourdis dans un débit de boisson te donne à penser que si le premier groupe se présente vers 20h, tu peux être satisfait.

19:35, une grande fille en passant devant toi et ta bière te murmure, 'ça va commencer".

Tu lui as souris et t'as bu un coup.

19:45'-  Bonsoir Plouha, moi, c'est Phaysten, elle s'installe derrière un piano électrique sur lequel repose un échantillonneur et entame son oraison!

Phaysten est l'enseigne choisie par  Stéphanie Teillet ( Cholet), une artiste ayant déjà pas mal roulé sa bosse ( on ne t'a pas dit qu'elle est bien roulée, en ces temps de délations diverses, c'est mal vu), elle a, notamment, fait partie des formations Oui Need Songs ou Hit Hit Hit.

Phaysten vient de sortir l'album "Marées Hautes" dont elle jouera plusieurs morceaux en cette soirée où l'hideux règne sur la ville.

Bruitages cour d'école pour lancer ' One Life', un titre évoquant Dani ( la voix cassée et les ambiances).

On n'est pas étonné en lisant que mademoiselle aime PJ Harvey.

Elle lance une nouvelle séquence, pianote à la manière de Regina Spektor et nous emmène ' Sur la Plage'.

Pas de crustacés, ni de coquillages, mais toi et un rayon de lune.

Comme sur l'album, la troisième plage sera ' Temps'.

Oh, ça sonne comme Nico, murmure une fille aux yeux tristes.

Le texte, bilingue, interpelle et fascine, elle a embrayé sur la ballade sombre ' I was dreaming'.

She's feeling blue, nous aussi, le cafard nous gagne, le verre est affreusement vide.

Donne ce truc à Charlotte Gainsbourg et ça cartonne!

Les titres de l'album défilent, elle décide de quitter les méandres obscurs pour une promenade  by 'The River'.

L'humeur est joviale, elle le sera moins pour 'Li(ea)ve' pour lequel elle a ramassé une basse, la voix semble détachée et froide, les samples font le reste.

Les paroles de la suivante (piano/voix épurés) rappelle furieusement le 'Ain't got no, I got life' de Nina Simone, puis une voix off aux intonations Arletty  annonce 'L'amour toujours l'amour  et puis encore l'amour et ses petites plaintes... , qui introduit le saccadé ' Late'.

Au bar, ça papote, ça picole, ça rigole, pas évident de faire passer le message, mais nous sommes plus d'une poignée à écouter en silence, ' Sick and down' convainc les attentifs.

Elle retourne à la basse pour la dernière salve, rythmée,  'Air'.

Faudra me prier pour que j'en joue une autre.

Fais pas ton cinéma, joue... une reprise de Serge Gainsbourg ' Je suis un évadé' , une seconde version de 'Sur la plage' met un terme à ce set attachant.


La prestation de Madame Oscar est différée pour permettre au bon peuple d'assister à l'illumination des cieux dans les rues.

On passe au ravitaillement, non sans peine, le comptoir est squatté par des locaux assoiffés.

Ils auraient pu opter pour King of the Bongo, ils ont choisi Madame Oscar.

T'as compris les influences, non, pas Mireille Mathieu....la Mano Negra!

Madame a sept enfants, tous beaux et bien élevés: la fille  Lucie Rouiller à l'accordéon ( Ramsès), Bruno et Thomas Lasselin, les instigateurs ( ex - La Mère Fouettard, Santa Macairo Orkestar , Namas Pamos) aux guitares ( acoustique et électrique, elles passent de main en main),   Olivier Angebault , dit Olaf, à la trompette et au trombone, Tony Séchet, ni les cours, ni au soleil, il manie la basse ( Ramsès), Thomas Boubard ( drums) et Arnaud Papin, poète, romancier, nouvelliste et encore plus,  à la  trompette et aux  claviers.

Cette fameuse bande va nous servir un set coloré,  festif, épicé, rock, punk, hispanisant, world anarchiste et vert, tout ça avec le sourire et  la fleur au fusil ( en plastic). 

Ils viennent d'accoucher d'une rondelle, baptisée 'Là où les Hommes'.

La plage n°6, 'Les Rois, les Pions', ouvre le feu et d'emblée ça s'ébranle dans le troquet.

Tu penses aux Négresses, les vertes, bien mûres, à Manu Chao, un peu moins à Danakil , un peu plus aux Barbeaux.

La suite, olé, ' A Donde Voy',   puis  'Tango'  plus western sociologique  que Piazzolla et pour l'homme au chapeau ' Zablabazo'. C'est chaud, qu'il disait le mec de la pub. La description est faible, autour de toi, ça gigote ferme, les copines sautillent avec grâce, les marins sont moins élégants mais bien plus excités, sur scène, ça déménage, l'accordéon pirouette, la batterie et la basse impriment une cadence infernale, les frangins, aux guitares, rivalisent  d'adresse et pour finir, les trompettes sonnent le glas, ce qui n'a pas effrayé Ernest, accoudé au bar.

Avec ' Seeds of Freedom', Manu Chao s'attaquait, e.a.,  à  Monsanto, Madame Oscar reprend le combat, qu'as-tu dans ton assiette, des tomates en janvier, something is wrong, something is awkward...  sur un rythme allègre, le message passe mieux!

Reggiani avait déjà récité Charles Baudelaire, la bande de Saint-Macaire-en- Mauges a mis 'Enivrez-vous ' en musique, en mode valse musette.

Le propos a été bien perçu par les autochtones, la bière coule à flots!

Gainsbourg a la cote ce soir, voici ' 'L'Hippopodame' , pour les amateurs de marsh-mallow!

'Sans rien attendre' , sur fond de western et de mariachis, exhibe une toile  dramatique.

' La Danse des Fous', qui succède au questionnement existentiel,  bouillonne furieusement.

Tous des sauvages à Plouha, ceux de gauche, comme ceux de droite et ceux du centre aussi.

Tu dis, Eric?

Oui, Mohamed était dans le coup et Bogdan aussi!

' Passeurs de rêve' traite du calvaire des migrants et la dernière ' Allons ensemble' invite à la sarabande.

Plouha n'en avait pas besoin, ça fait 60 minutes que ça guinche et pinte.

OK, pour un bis, il a été écrit en Bretagne, ' Who are the Johnnies', composé à l'honneur des vendeurs d'oignons de Roscoff, à l'époque où le Brexit n'existait pas.

Ce final The Pogues termine un concert étourdissant.

 

Dernier volet du roman: Osabaz 842!

Soundcheck, tu reconnais les cuivres du groupe précédent, ils viennent d'obtenir une nouvelle carte d'identité: Olaf Böser et Atoum Zéki, ce dernier s'amuse avec un séquenceur.

Le troisième luron se fait appeler Avril Sauvage, il n'est pas viticulteur, à l'école la maîtresse le connaissait sous le nom de Nicolas Danard, déjà doué,  il métamorphosait les fables de La Fontaine à la sauce Grand Corps Malade.

Balance achevée, les mousquetaires se défilent, on va fumer un petit pétard, lâche le plus espiègle.

La brigade anti-stup mène l'enquête!

Les revoilà, tout choses, une hôtesse de l'air délivre son message, Tarzan égaré dans le Goëlo pousse le cri qui doit effrayer les fauves, la trompette entame un solo lounge, le synthé rapplique, c'est parti en  mode slam/dub/ electro, bon chic bon genre.

Il y a quelques années, les élucubrations poétiques de Clotilde de Brito t'avaient charmé, le discours du peu chevelu Nicolas, ne pas confondre avec Canteloup, lui on s'en fout, mais Alessandra Sublet on l'aime bien, est au moins aussi lyrique et/ou subversif.

Pendant plus d'une heure Osabaz 1664 va nous faire sourire, nous étonner, nous faire chavirer et gentiment  se foutre de nous, le sourire en coin.

Que ce soit ' Chute d'étoile' , ' Le Sorcier' ( pas bien de se moquer de Joe Dassin et du pape), 'Outrosabaz', ' Le  courage en vivant ou en direct' ou d'autres digressions tout aussi futées, ces mecs ont de la suite dans les idées, quant au fond sonore, il est tout simplement prodigieux.

Tu y entends du Laurent Garnier, du Alex Gopher, du Chet Baker, du MC Solaar, du Cinematic Orchestra, du Groove Collective,  du US 3, du Panda Dub,  du  Snoop Dogg, mais pas de death metal ou de math rock.

Un des morceaux les plus emballants , celui qui a fait planer tout le troquet, est basé sur les lyrics   ' Il y a comme de la magie'  ( s v p, oublie Magic System, pas envie de dégueuler) . Ensorcelé, un clown, pas syndiqué, monte sur l'estrade pour se transformer en Vishnou ou en Shiva, t'y connais rien en divinités congolaises, il s'essaye à des mouvements ésotériques au grand dam de ta voisine, une frisée qui arrive à vider cinq verres de Muscadet en 2 minutes, elle le saisit par le bras pour l'intimer à regagner le plancher des vaches, c'est pas Danse avec les Stars, ici!

Un autre malade vient fourrer son paquet de cigarette dans l'embouchure de la trompette, tu deviens inattentif, un imbibé te refile un coup de coude en s'essayant à des exercices qu'il a vus exécuter par Jane Fonda, il y a 20 ans.

C'est la folie au Café des Sports, imperturbable le trio poursuit son trip cosmique, oui avec S.

Le discours prend une couleur gilets jaunes, on va niquer la machine, puis ils s'essaient à une chorégraphie étudiée, dont tu n'as pas encore compris les mouvements.

On arrive tout doux à l'heure fatidique où le générique de fin doit apparaître à l'écran, une amorce arabisante introduit un requiem écrit en l'honneur des ramendeuses.

Outro, bisous à tout le monde, bye, bye!

Revenez, gémit ta nouvelle copine qui vient d'ingurgiter son 15è Muscadet, bons princes, ils nous refilent une version courte de ..il y a comme de la magie...

Contrairement à une trentaine de clients, t'avais plus soif et t'as quitté les lieux!

 








vendredi 29 octobre 2021

EP - ElisaDay – Auftakt

 EP - ElisaDay – Auftakt

 

self-released 

(michel).

 

Un petit tour à Saint-Pétersbourg, la température y est encore clémente, mais tu es prévenu  les caprices de l’hiver sont tels qu’un coup de chaud peut succéder à des gels à pierre fendre!

Ce n'est pas le  Palais Stroganov, ni l'Hermitage, ni une croisière sur la Neva qui t'attirent mais bien un combo de symphonic metal, dorénavant mené  par la mystérieuse Lyubov Dunaeva ( née Antropova), ex- Pesante.

Le groupe est né sur les cendres de Lanewin qui pratiquait déjà un métal symphonique jusqu'au jour où la diva  Anna Belaeva décide de dire adieu au métal pour se lancer dans une carrière solo.

 

ElisaDay a pondu récemment l'EP "Auftakt" ( das ist "Prélude" in Französisch).

Il s'agit de leur troisième Extended-Play,  nach “Find The Answer” (2014) und “Never Be The Same” (2017), on leur connaît également plusieurs singles.

En pleine période Halloween, il est bon de rappeler qu' Elisa Day , connue pour sa beauté hors du commun, a été assassinée par un amoureux qui craignait de voir sa joliesse se flétrir.

Tu as bien entendu toujours en tête... 

They call me The Wild Rose
But my name was Elisa Day
Why they call me it I do not know
For my name was Elisa Day..
les premières lignes du sublime duo Nick Cave/ Kylie Minogue.
 
Tracklist:
 
1. Inner War. 04:31. 
2. Fire or Ice. 04:24.
 3. Poison Ring. 05:47. 
4. Hear Me. 09:56. 
 
Line-up:
Lu Dunaeva — Vocals /  Ivan Kaiser — Keys / Denis Geit — Bass / Igor Borodin — Drums / Dmitry Popov — Guitars
+ Guest violin — Elizaveta Godunova - flute and backings: Xenia Fadeeva
Backing vocals:  Ekaterina Desyatnikova, Iliand Ferro,  Alina Dzhezhora
 Orchestral arrangements by Ivan Kaiser and Denis Geit (also known as Ansia Orchestra).
 
La photo de pochette expose une séduisante directrice musicale, élégamment costumée, chemise à jabot immaculée et veste d'apparat,  noir , maniant la baguette avec grâce et délicatesse.
Le  visage sérieux  révèle qu'elle maîtrise son sujet, on ne lui verra pas faire les grimaces de Louis de Funès dans La Grande Vadrouille, non, elle impose le respect et l'admiration.
 
Entrée en matière majestueuse avec le grandiose 'Inner War', toute la scénographie symphonique est présente: une force orchestrale puissante, faite de vagues, que les surfeurs de Biarritz vont envier, un  violon voltigeur multiplie les acrobaties,   les choeurs russes, vibrants s'échappent des enceintes, poussés par   une enfilade de riffs magiques eux-mêmes coulés une rythmique à l'efficacité à toute épreuve et pour parfaire le tout, la voix d'ange de la sirène  qii sublime la plage.
Il y a du Nightwish dans cette composition aux arrangements musicaux d'une richesse  à couper le souffle. 
Pas encore ranimés après ce tourbillon impétueux, ElisaDay embraye sur 'Fire or Ice' à l'ambiance Game of Thrones.
Après une amorce martiale, tu lèves les yeux pour admirer là-haut, à 15 mètres, sur un fil ténu, la chanteuse évoluant avec audace, tu clos les paupières, si elle glisse, c'est l'hôpital ou la morgue, elle travaille sans filet. 
Le violon  dirige la manoeuvre, les troupes avancent en rangs serrés  sur l'étang gelé, le manteau de  glace risque de se briser, cela n'effraye guère les centaines de cosaques qui, sabre brandi, se dirigent vers l'armée ennemie pour la refouler vers une retraite peu glorieuse.
La Bérézina...
'Poison Ring', au venin oriental,  virevolte tel un serpentin perfide, si tu ne succombes pas, après avoir baisé l'anneau enchanté, tu risques bien d'être paralysé en contemplant les arabesques suggestives de la danseuse voilée. 
Nikolaï Rimski-Korsakov, qui passait dans le coin, s'est dit impressionné,  il  a déclaré:  vous m'en remettrez une rasade!
Richard Wagner, jaloux,  lui souffle, vous n'avez  pas écouté les choeurs, très cher!
Et les coups sur les cymbales avant le galop final, les avez-vous perçus, Messieurs, ajoute  Carl Orff,  fort touché par le mouvement choral digne des Choeurs de l'Armée Rouge.
Bref, ' Poison Ring' doit satisfaire  tous les amateurs de classicisme épique.
Le groupe a tenu le gros morceau, 'Hear Me', près de dix minutes, pour la fin, histoire de parachever le travail en forme d'apothéose!
Intro voix hantée au fond des bois, plaquée sur une orchestration film d'épouvante, le violon surgit, les fantômes aussi, le ton monte, les guitares et quelques cloches au loin invitent Lyubov à placer son lament, le Monteverdi Choir entre en action, des frissons parcourent ton échine.
Tu te sers un remontant, t'as à peine touché à ton alcool qu'une nouvelle surprise t'attend,  de virils growls s'ajoutent aux voix célestes, la panique te gagne!
Heureusement, la nymphe des océans refait surface, Poséidon dirige les Néréides et le choeur des Cyclopes, les flots s'apaisent, brièvement, avant un nouveau maelstrom.
Dernier élément dans cette  fresque mythique, une voix mâle, puissante et claire, entame un dialogue avec la belle pour mener cette impressionnante symphonie baroque à son  terme .
T'as applaudi, ton épouse en pleine lecture d'un roman d'amour à l'eau d'églantine, sursaute et interroge: Anderlecht a marqué un but?
T'as pas réagi, mais  ton esprit, altéré, a soudain imaginé entendre le regretté Freddie Mercury donner la réplique à Montserrat Caballé.
 
Tu t'es resservi un cordial, bien tassé, puis tu as  appuyé sur la touche "replay" en prenant soin de fermer la porte du bureau pour ne plus déranger madame et Barbara Cartland.
 
ElisaDay made my day!
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 


 

 

   

Album - Smooth Motion- Boogie Inside

 Album - Smooth Motion- Boogie Inside

 pour commander l'album: HelloAsso

NoPo

 

 


SMOOTH MOTION Boogie inside 2021

Ils nous en avaient donné un avant goût ( http://www.concertmonkey.be/reports/la-session-live-de-smooth-motion-à-radio-activ-1019-fm-langueux-le-30-janvier-2020 ), voici le retour du boogie selon Saint SM.

On trouve un certain nombre de chansons comportant 'boogie' dans leur intitulé :
atomic boogie (pas celui inside), pas de boogie woogie, bad boy boogie, boogie with stu, boogie wonderland...
(ceux qui trouvent les auteurs de ces 5 références gagnent un tour de piste, boogie veut dire guincher)

Les Smooth (Paimpol, Côtes d'Armor, Bretagne, France) font fort : dans 'Boogie inside', y'en a!!
Même très fort, 5 titres comportent le mot 'boogie' conjugué à la sauce woogie.
1-Boogie duck
2-Atomic boogie
3-Won't you boogie with me
4-Love you for a night
5-Nobody's boogie (but my slide)
6-Tired and unwilling
7-Hemp street boogie
8-We don't know nothing (but Rock 'n roll) 
Il y a l'atomic (pas celui du quizz et rien à voir avec Blondie).
Il y a celui de personne (pas Paul). Il y a la danse du canard (celui des WC sans doute) et tu peux boogie avec les musicos!
Sont-ils tombés dedans quand ils étaient petits?

Depuis 11 ans, ils ont déjà publié 4 EP auto-produits réjouissants. Le nouveau CD fait très pro (moins auto) au niveau du son et de la pochette inspiration 70's (signée Colin Coelaen et Guillaume Noble).
Sur un recto au fond blanc cassé couleur passé, le nom du groupe s'accroche comme des notes dégoulinantes sur une portée (mon test de Rorschach à moi).
Juste dessous, dans un double-cercle, une photo sépia des 4 rockers en action. Sur la droite, un faux sticker marron mentionne 'BOOGIE INSIDE Handle with CARE' (plus dangereux que 'parental advisory'!).
La couverture s'ouvre pour laisser place à une autre photo des 4, nettement moins en action, quoique... les instruments sont remplacés par des bouteilles de bière. Les crédits créditent...
Le verso reprend la charte graphique du recto avec une 3è photo du groupe, posé et la liste des 8 titres couchés.

Les boogies dans le titre :

1-Un riff vintage, sur le cordage, réveille un clavier aussitôt chaud bouillant. La voix de François patine avec le temps, vertigineuse, elle escalade sans déraper. La batterie roulante et parfois endiablée ne faiblit jamais, la basse ronde rythme tout autant.
La gratte couche un solo fuzzy, en canard, sur l'orgue effervescent qui prend, provisoirement, l'ascendant mais laisse courtoisement le final à la guitare.

2-L'atomic blouse d'abord au bout des cordes sous les claquettes de la charley puis les cris du chanteur. Soudain, l'orgue Hammond, furieusement 70's, prend feu. Le solo de guitare repart sans changer son fuzzy d'épaule et crache sa cartouche nasillarde. Terminus en roulé-boulé!

3-Dr Mad n'en peut plus de se retenir, il démarre avant le starter. L'orgue volcanique arrose tout, tournoie, érupte. La cadence répétitive et vive pousse le 'Beardy ass' au cul puis dans un enchaînement à 4 postures 'Highway star'. Derrière un flamboiement psyché, les choeurs se lancent dans des 'Goodbye by by bye' délicieusement délirants achevés a capella (par un 'Have some fun').

5-Les cordes de guitare semblent être détendues autant que les musiciens. Pourtant, François trouve que personne ne lui convient, les choeurs le consolent comme ils peuvent, parfois cartoonesques, et invitent même le lou(ouhouh)p de Tex Avery(table). La dernière partie part en vrille dans une jam comme jamais. (compo clin d'oeil à Slyde Barnett des Komodor)

7-Un piano boogie guinche avec un tambourin. François et ses choeurs entrent dans la danse, sur un rythme millésimé et riche en percus. La chanson file légère et joyeuse dans une rue aux odeurs de chanvre.

8-Un aveu, ils ne savent faire que ça. Les mots du titre roulent avec 'It's only R&R and I like it'!. Le refrain, imparable, sonne en vrai hymne à hurler ensemble 'We don't know nothing but Rock 'n Roll'. Une partie centrale libère les instincts percussifs de Colin et ses congénères réagissent, tout aussi percutants, dans un final débridé époustouflant.

Les intrus (y'a plus boogie?) :

4-Blues en démarrage feutré avec une guitare bercée aux maracas. Le rythme, plus retenu, installe une ambiance contenue et flânante. La basse prend ses responsabilités, seule, elle annonce une fin plus bouillonnante d'abord dans un écho orgue/voix criée puis avec une guitare planante.

6-Le morceau commence au milieu des percussions et voix tribales. On revient bien vite à une ambiance fin sixties qui me fait penser progressivement à 'Chasing Shadows' (DP) avec ses éclairs d'orgue et de guitare wha wha. Gratte, clavier et voix jouent parfois la même partition. Les fondations rythmiques swinguent en entraînant les autres instruments.

Même si l'on retrouve une influence Deep Purple qu'on situera à Mark I (68/69) grâce, notamment, à cet Hammond venu du Seigneur (Lord), la personnalité des artistes et leur complicité rayonnent et la démonstration, tu peux faire une croix dessus!
Leur alchimie technique dégage un sentiment de facilité qui leur permet de faire passer une sensation joyeuse, tendance potache.
Les Smooth Motion possèdent cette ondulation élégante pour le feeling groovy. Il faut les voir sur scène se renvoyer la balle comme des enfants de choeurs euphoriques.
Leur énergie et leur plaisir de jouer entraînent son monde, je les verrais bien, comme des blues brothers foudroyés par le ciel, dans une église avec une troupe de nonnes délurées à la Sister Act.


Les boogie men :
François 'Screaming pussy' Martin, au chant et à la guitare,
Louis 'Beardy ass' Keromest à la basse et aux choeurs,
Camille 'Organ fury' Goellaen à l'orgue, piano et aux choeurs,
Colin 'Dr mad drums' Goellaen à la batterie, percussions, gong et aux choeurs.

Enregistré studio 96 à Rennes et à la cave à Paimpol
Mixage au Grenier par Samuel Collet
Mastering Sébastien Lorho









Suuns au Botanique, Bruxelles, le 28 octobre 2021

 Suuns au Botanique, Bruxelles, le 28 octobre 2021

 

Florian Hexagen s'est tapé l'Orangerie...

 

 Drôle d'impression ressentie lors du concert de Suuns hier soir au Botanique. La première moitié du set n'est quasiment dédiée qu'à "The Witness", leur dernière sortie parue chez Joyful Noise Recordings et Secret City Records, alors que la deuxième sera l'occasion de piocher dans des albums sortis lors de la décennie 2010-2020. Les nouveaux morceaux sont extrêmement bien exécutés par le gang, mais sur scène comme sur disque, rien à faire, on n'arrive toujours pas à ressentir l'excitation naturelle des albums antérieurs. Alors que les tubes précédents, s'ils résonnent quasi automatiquement en nous, ne bénéficient pas/plus de la même intensité on stage du band de Montréal, à quelques exceptions près quand même (intenses "Translate" et "Instrument", alors qu'un "Pie IX" était par exemple trop décousu). Bon alors après, concert de reprise, après une période de pause très (beaucoup trop) longue. Je me demande même si ce n'était tout simplement pas la reprise officielle pour les Montréalais, tant le peu de mots qu'ils ont échangé avec nous n'était qu'à ce sujet, le plaisir de pouvoir rejouer et de se retrouver ensemble dans une salle de concerts. Bref, pas la meilleure prestation des Canadiens pour sûr, mais si vous kiffez leur dernière production, peu de chance quand même de ne pas apprécier cette tournée! De notre côté, on espère que leur sixième plaque sera plus orientée electro-kraut-rock, parce que notre Suuns à nous, c'est celui qui nous fait danser/transer.

 

setlist la veille à Nijmegen:

 

  1. Third Stream
  2. Witness Protection
  3. Clarity
  4. Go to My Head
  5. C-Thru
  6. Fiction
  7. Instrument
  8. Translate
  9. Pie IX
  10. The Trilogy +
  11.  Gaze

 Ben Shemie, Liam O'Neill and Joseph Yarmush sont SUUNS.

mercredi 27 octobre 2021

Album - Elysiane - Time to Hope

 Album - Elysiane - Time to Hope

 

Moonzoo Music 

(michel) 

L'entreprise ELYSIANE a été radiée le 19 février 2015, donc tu oublies les sushi!

On n'est pas venus pour des sushi,  maki ou  sashimi, c'est d'un groupe de rock qu'il s'agit.

Oui, nous sommes d'accord, Elysiane avec le e final, c'est bizarre, mais fallait pas confondre avec les brillants Elysian Fields ou le melodeath combo from Melbourne, Elysian!

Arnaud Devillers, un gars de Chaumont-Gistoux te souffle-t-on, est à l'origine du projet, encore gamin, il évoluait au sein de Black Spleen, à l'époque Germain Piraux tenait la basse, il fera partie de la dernière mouture d'Elysiane..

Le groupe produit une démo et tourne à droite et à gauche dans le Brabant wallon.

Black Spleen  s'évapore, Arnaud, qui compose à la pelle, monte Elysiane, un premier EP, prometteur,  voit le jour en 2018 , Classic 21 le soutient.

Le line-up de l'époque: Loïc Archambeau à la guitare, Arnaud Taymans à la basse, Carlos Delamazure à la batterie, Corentin Lecoq, guitare et Arnaud Devilliers au chant.

Ils sont signés chez Moonzoo, le label dont un des directeurs artistiques n'est autre que Roland De Greef ( Machiavel), il faut attendre fin octobre 2021 pour la sortie d'un premier full album  ( le bien nommé Time to Hope) qui a vu le jour grâce à une opération de crowdfunding. 

La pochette ne répertorie pas les musiciens, on suppose qu'il doit s'agir de Cyril Destombes ( piano électrique) , Florian Maes ( guitare) , Arnaud Devillers, Germain Piraux ( un revenant)  et  Carlos Delemazure.

Un artwork au design sobre, police d'écriture ondulée pour le  nom du groupe , le titre de l'album en caractères simples, un fond désertique dans les tons ocres et un homme minuscule contemplant un astre coupé en deux!

tracks-

This way to progress - Lost in time- Hope - Cease of the day - Lobsters - Pulling the lever - Inner peace - Dance Divine - Is it too late now? - Capsizing the sea - Minimalism. 

Marche à suivre, ' This way to progress'.

Que dois-je faire?

Tu appuies sur play et tu auras droit à une introduction cinématographique, 2001 A space Odyssey,   voix off en prime, le rondo final, piano et bruitages,  très ELO, se fond dans 'Lost in Time', un prog rock  épique, fleurant bon Muse.

 Riffs de guitare métal hurlant, jeu de batterie lourd, voix aiguisée et, en contrepoint, un orgue pointilleux, tout ça, nous renvoie vers le métal symphonique, flamboyant  et  effronté, très tendance il y a une quinzaine d'années.

Entrée en matière intense!

'Hope' qui succède à la suite inaugurale est sorti en single il y a quelques jours.

C'est marrant de constater que l'objet que tu as glissé dans le lecteur a été arrangé et mixé par Roland De Greef, car ce 'Hope' offre de forts relents Machiavel et pourrait cartonner sur Classic 21.

Après l'intro mélodieuse à la guitare, Arnaud place un chant déterminé, batterie, basse l'enrobent délicatement, le morceau a trouvé son rythme de croisière, avec flux et reflux, le piano s'invite à la fête, du coup, l'équipe se fend d'un choeur harmonieux, la guitare réapparaît, incisive, pour ensuite se noyer dans le roulis.

L'embarcation tient le cap et nous conduit à bon port!

C'est une acoustique qui amorce 'Cease of the Day' ( qui peut nous indiquer le sens de ce libellé...)  , un pop track superbement ficelé,  pas tellement éloigné  de ce qu'usinaient, dans les eighties,  des groupes catalogués Belgenpop , notamment The Bet, The Machines ou Scooter. 

Les battements de mains contribuent à forger une dégaine catchy à cette plage pétillante.

Tu connais la réaction du homard quand tu le glisses vivant dans un bouillon fumant, s'il le pouvait il pousserait des hurlements en criant au sadisme, avec  ' Lobsters'  , Elysiane revient au rock qui bouscule, mais comme le groupe aime les contrastes, il insère des phases paisibles dans son plaidoyer, ce qui permet à la fois de digérer la pilule et à Cyril d' habiller le titre de flots de piano qui auraient beaucoup plu à Steve Walsh, ex-Kansas!

Faut varier les plaisirs, et si on leur proposait une ballade?

OK!

 Si  ' Pulling the lever'  démarre comme une soyeuse piano romance, à la Bruce Hornsby, au texte pas des plus optimistes...I don't fit in here... , au bout de 90 secondes les affaires  s'affolent. 

Guitare, basse, batterie mais aussi le piano se démènent, Arnaud crie son impuissance, ensuite tout semble se calmer,   Arnaud n'a toujours pas réussi à s'adapter et répète ...I don't fit in here..., encore un marginal, soulève un bien-pensant!

 Le morceau en forme de rollercoaster remonte en puissance, retombe, repart et ce pendant près de six minutes.

Les choses s'arrangent, grâce à la méditation, il a trouvé la paix intérieure, 'Inner peace', comme pour tout exercice d'introspection, il faut un fond sonore zen pour cultiver l'harmonie et l'estime de soi.

La position du lotus t'a refilé des courbatures, tu dois bouger, heureusement, ils ont la bonne idée d'embrayer sur un truc remuant, ' Dance Divine'.

Au fond, le rock il n'y a que ça de vrai!

Il se pose beaucoup de question, ce garçon, avec 'Is it too late now?', lui et ses copains rejouent la carte progrock tendance folk, un genre dans lequel Barclay James Harvest était passé maître.

Du soft pop,  proche du concerto pour piano, guitare, voix, backings et orchestre miniature, c'est propre, bien foutu et doux aux oreilles.

"Capsizing the sea "va faire chavirer ton coeur à la manière de Keith Emerson lorsqu'il sample Bach pour son fameux "Rondo", une des pièces maîtresse de The Nice.

Ce serait une erreur de vouloir coller  une étiquette trop étriquée sur  le  rock panaché  des jeunes  Wallons, le cocktail proposé dégage des saveurs multiples, même si Muse paraît une influence majeure.

Leur premier album prend fin avec ' Minimalism', un rock chauffé à blanc.

Ne te laisse pas embobiner par le nom donné à cette dernière salve, la compo ne présente aucun lien avec  les oeuvres cérébrales de   Philip Glass ou La Monte Young.


Les  onze compositions originales soumises par Elysiane  justifient l'achat de ce premier full album qui sera disponible dès  demain!

 

 


 



 



 


 

 


Album - Hearts & Hand Grenades - Between the Lines

 Album - Hearts & Hand Grenades -  Between the Lines

 Eclipse Records

 

( NoPo)  

Hearts & Hand Grenades -  Between the lines Novembre 2021

J'ai dégoupillé la grenade en début d'année et elle m'a explosé à la figure, elle s'appelait 'Turning to ashes', heureusement, ce ne sont pas mes cendres!
Ni celles des musiciens ... Même pas fatigués, ils dégoupillent une 2è fois en une année, on se croirait dans les 60's/70's sauf que les double albums ne sont plus d'actualité.
Leur label s'appelle Eclipse Records, ceci doit expliquer leur absence si courte.
Dois-je reprendre ma chronique de l'époque ( http://www.concertmonkey.be/albumreviews/album-hearts-and-hand-grenades-turning-ashes )? Oui, pour le positif!
On ne change pas une équipe qui gagne :
Stephanie Wlosinski chant, basse
Kenny Blesy Guitare
Mike Bress Guitare
Tom Lafferty Batterie

Ils viennent toujours de Buffalo et Justin Rose aime produire leur rock nerveux.
La harpie de Jeff Balance figure encore sur la pochette, un genou à terre, dans la neige.
Elle n'a pas changé de coiffeur ni de couturier et habite toujours une ville froide et inhospitalière.
Elle devrait être gelée au milieu des buildings à moins qu'elle ne se soit un humanoïde échappé de 'Blade Runner'.
La musique dégage l'inverse, une bouffée de chaleur!
Leur classification New Wave of Classic Rock (NWOCR dans la lignée de NWOBHM) ne signifie pas grand chose, difficile de comparer leur musique à celle d'autres groupes.
Sans rien inventer, le combo possède une personnalité affirmée non dénuée de charme. Stephanie en jette autant que Joan!

Le filet de grenades :
1. Scream It Out (4:07)         
2. Black Sunset (4:19) 
3. Between The Lines (4:10)     
4. Secret (2:41)       
5.Tragedy (3:47)       
6. Beautiful Pain (4:23)       
7. Bad Medicine (3:39) 
8. Illogical (3:34)     
9. Wait (5:08) 
10. Moonlight (4:58)


L'album commence sous les coups de boutoir de la batterie. Une guitare économe gratte mais laisse plus de place à la basse bagarreuse.
La voix scande avant d'appliquer carrément le titre 'Scream it out'. A partir de la moitié du morceau, la guitare se montre volubile et plutôt énergique pour finir.

Plus surprenant, 'Black sunset' libère d'abord un riff tranchant.
A l'approche du refrain, la mélodie séduit, les paroles, soulignées par des choeurs tendres, donnent de l'intensité.

Le morceau titre donne l'impression d'entamer un long voyage en l'occurrence la découverte d'un mensonge.
Le rythme est heurté. Sur le refrain annoncé par la batterie, à nouveau, on se laisse entraîner par une mélodie splendide.
La chanteuse utilise une voix plus haute et charmeuse. Dans le clip, elle prend aussi de la hauteur, mais avec un hic, au pied du mur, en haut de l'escalier, elle a le vertige!

Faut-il garder 'Secrets"? Non, il faut le dévoiler ce morceau aussi court que direct y compris son solo, fluide.
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?
Derrière un riff griffé à 2 guitares qui se répondent, la basse amortit les coups et Stephanie joue la féline.

'Tragedy' combine toujours aussi délicieusement les guitares sur un rythme quasi mid-tempo.
Le refrain, aux voix multipliées, apporte les endorphines. Le solo de guitare caresse le tympan puis dégoupille un enchaînement plus hargneux.

'Beautiful pain' fait dans le lourd. Après un arpège doux et enveloppant à la guitare et un chant plus plaintif qu'à l'habitude, le refrain enfonce la douleur profondément.
Stephanie pousse son joli grain de voix sans dérapage. Les textes parlent d'assumer ses actes.
Certains disent "Si ça fait du mal, c'est que ça fait du bien!". A méditer!

Le texte parle d'une pilule difficile à avaler, la déception.
'Bad medicine', le premier single, possède une énergie communicative voire contagieuse.
Le titre glisse et file entre les doigts sur les cordes de guitare. Le riff limpide lance une chevauchée fantastique aux solos débridés.

'Illogical' déroule logiquement dans un pur style H&HG. La guitare dessine un riff rectiligne que l'équipe basse/batterie suit sans rechigner.
Au moment du refrain, ça s'énerve plus nettement. Les harangues font décoller les guitares saturées.
Quant au pont (ou le tunnel) après 2 minutes, il creuse un sillon légèrement psyché d'un bel effet.

'Wait' démarre dans l'urgence d'un rythme élevé et rebondi.
Tout l'inverse du refrain qui présente une rengaine aguichante, j'entends bien un peu de synthé? Les guitares, à l'arrière, donnent magnifiquement.
Le solo de gratte donne envie de se tordre, grimaçant, en bon air guitar. Et la voix... on veut juste la suivre!

Surprise! Moonlight s'inspire de la sonate de Beethoven aux accords mineurs bouleversants.
Le groupe se l'approprie avec une guitare sombre et une batterie sonnante pareille à une cloche d'église.
Le ton monte crescendo avec une gratte aérienne et une voix de tête dédoublée.
Le break déroute un peu mais le morceau reprend son souffle par une envolée lyrique. Cette version va comme un gant de velours à H&HG.


'Between the lines" incite à lire entre les lignes pour découvrir les mensonges des médias avec amertume plus que haine. Ambiance 'Heart' donc (peut-être un peu déchiré) plus que 'Hand Grenade', en somme.
Chez eux, les cachoteries, ça n'existe pas; leur musique dit tout, franche du collier (qu'ils arrachent pour leur liberté) et sans esbroufe. L'unité des musiciens leur donne une force naturelle.
La voix reste un régal pour qui sait l'apprécier, légèrement rauque et en même temps féminine, elle fait passer un sentiment sauvage de volonté farouche.
Stephanie ne s'inscrit pas sur la liste des 'American idiot', elle défend son art avec la force d'une rebelle. L'ensemble reste suffisamment enivrant pour y revenir plusieurs fois sans être saoulé.



lundi 25 octobre 2021

Album - DND - Dreams Never Die.

 Album - DND - Dreams Never Die.

 

 Yeah Baby! Productions 

( michel) 

Dreams Never Die is the fourth studio album by Tiffany, released in  1993.

Tu rêves ou  quoi, Dreams Never Die est né dans le cerveau de Félix et Rocky, qui ne sont ni chat, ni chien, ni renard, ni boxeur.

Le net signale ceci: Rocky Szostak -  métier :  graphiste multimédia, spécialiste de l'image sous toutes ses formes,  quant à  Félix Nico, on le présente comme  ingénieur du son, créateur de son et musicien.

Les deux initiateurs du projet collaborent déjà au sein du groupe Six Tease & the Rockets qui revisite le rock, le rhythm 'n' blues ou la soul des sixties, spécialité Motown.

Chez Six Tease, Rocky, plus Spartacus que Balboa ( il a un surnom, Crazy Legs) chante et  Félix,  alias Féfé l'Animal, joue des baguettes et balais, un pied sur la pédale de la grosse caisse pour faire  boum, boum  boum.

Début 2021, le duo se lance dans une campagne de crowdfunding pour financer la réalisation d'un album qu'il appelleront DND.

Félix se charge des instruments (  batterie, guitare,  basse, piano), Rocky chante, les deux enfants se chargent des choeurs.

On ajoute que pour jouer sur scène, ils font appel à David Martel, un copain d' Abd al-Rahmân, à Loïs Bouma et à Léopold Pélagie.

Septembre 2021, la plaque est disponible.

Pochette stylée: un cadre brun, un fond beige, tu ne peux pas passer à côté   du nom du groupe, il occupe une place  prééminente au centre du tableau, les caractères frappent les esprits et tout au milieu le V de neVer est entouré d'un coeur stylisé, deux crânes d'Homo Sapiens primitifs s'exhibent en background, un autre organe, indéfini, pointe sur le dessus, juste sous une flèche indiquant la direction à suivre, une autre flèche montre la sortie, mais au lieu du traditionnel EXIT, tu lis DND.

tracks-

1 Won't share my shoes

2 Alone

 3 Mr. Black & White

4 Colors

5 Unbreakable

6 Tell Her

7 Lose Lost Lost

8 Rise

9 Pussy & Me

10 Somedays

11 Happiness

12 Pretty Girl

13 Goodbye Old Dame
 
Tu imagines prêter tes Oxford brunes achetées chez Finsbury, toi?
No, I ' Won't share my shoes', tu prêterais ta femme, toi?
Là n'est pas le propos, le duo nous propose un soul track aussi gluant que le 'Soulman' de Ben Tonton Soul. 
Une guitare rappelant le grand Steve Cropper, une voix légèrement floue et des choeurs bien putes, l'entrée en matière séduit.
 D'ailleurs, Charlie Winston, un connaisseur, qui passait dans le coin, te souffle, that sounds good, c'est qui?
Des Frenchies, mec, Félix et Rocky, by the way, tu le vends combien ton galurin?
 Toujours en mode r'n'b vintage, tu oublies Usher, R Kelly et autres pâles faiseurs de fake soul, DND nous propose ' Alone',  une plage; une nouvelle fois portée  par des riffs de guitare bien funky, tandis que Rocky nous la joue crooner en miaulant son texte.
Pour nos amis belges, 'Mister Black & White' nous rappelle la grande époque de Jess & James, on était en 1966/1967 et on dansait comme des bêtes sur les titres poisseux des frères Lameirinhas, admirablement soutenus par l'extraordinaire  J J Band.
Tu dis, Nino?
Je veux être noir!
On est tous noirs, Nino!
  Une question nous turlupine, Rox et Rouky, qui sont les nanas assurant les backings sur cette plage salement remuante?
'Colors' et son rythme syncopé sent bon le hip hop à la sauce Public Enemy, les New-Yorkais dont le mot d'ordre sonnait "Make love, fuck war"!
Comment ont-ils fait pour convaincre Fred Wesley  à  agrémenter le titre de son funky  trombone?
I'm ' Unbreakable', dreams never die,  affirme Rocky. Derrière lui c'est de la lave en fusion qui coule à grands flots,  l'activité volcanique du   Cumbre Vieja se ressent jusqu'en France, bordel! 
Al Green, tu connais, pour décrire son timbre un mec a écrit  "Joyful, sexual, vulnerable, pristine and soulful as soulful can be", sa spécialité: des romances à faire pleurer la brute la plus épaisse ou à rendre doux comme un agneau le plus féroce  rottweiler, ben, le downtempo ' Tell her' est de cette veine.
On réitère la question, qui sont les nanas, les Ikettes?
Fini le rhythm'n' blues avec' Lose Lost Lost ' , porté par une aimable guitare acoustique, bonjour l'americana aux saveurs folky.
Et puis il faut se relever car le soleil, déjà, pointe à l'horizon, 'Rise', bizarrement, nous offre un background reggae, mais pas Jamaïcain, les saveurs sont à chercher du côté de Ben Harper.
Même bouquet   reggae blanc pour la suivante, le juteux  'Pussy & Me', aux connotations sexuelles non cachées.
Nous on aime bien la nana qui aboie sur 'Somedays', un acid jazz qui groove vicieusement, le titre  est  suivi par 'Happiness' , une plage destinée à te rendre le sourire, si tu suis les conseils de Bobby Mc Ferrin ' Don't worry, be happy' , tu peux siffler, ça aide!
Tu veux une trempette de jazz hop, fort bien, on te sert 'Pretty Girl'  ( I hope you don't mind some French lyrics) et si tu y perçois des relents Digable Planets ou The Roots, ne viens pas te plaindre, man!
Numéro treize, oui ça la fout mal , sauf si tu passes à table avec Jésus-Christ, ' Goodbye Old Dame'  met fin à cet album aimable et honnête sur une note acoustique,  apaisée et  douceâtre, même si le message est moins serein que l'accompagnement sonore.
 
It's time to say goodbye to this old world, the end is coming, j'en ai marre de lutter, bye, bye, everybody! 

Les petits gars, faut penser à défendre tout ça sur scène!