samedi 29 février 2020

B-Astre : Une étoile dans le brouillard au Théâtre de la Clarencière, Ixelles, le 26 février 2020.

B-Astre : Une étoile dans le brouillard au Théâtre de la Clarencière, Ixelles, le 26 février 2020.


Sous quelle étoile suis-je né ?
J'en suis encore à me le demander
Je chercherai peut-être encore
Lorsque sonnera l'heure de ma mort...
Et toi,  Db Bea ( Béatrice De Bock), as-tu une réponse?
La 10 Lacertae, bleue? La T Tauri? Alcyone?
C'était une soirée pluvieuses, aucune étoile n'était perceptible dans la sphère céleste, pas vraiment de fog ou de smog, t'es tout de même dans une Low Emission Zone, la qualité de l'air y est optimale, ton chauffeur te dépose  au 20 rue du Belvédère, à Ixelles, juste à côté du café Murmure, où niche l'antique et minuscule  théâtre de la Clarencière, dirigé par l'aimable Fabienne Govaerts, qui gère également le théâtre littéraire Au Verbe Fou à Avignon.
Ce soir B-Astre y propose un voyage sidéral, en chanson, qui, tu l'espérais, serait aussi imagé que celui qu'avait imaginé Yves Simon en nous emmenant Au Pays des Merveilles de Juliet, t'as toujours aimé les Chinoises mangeuses de frites.
Avec madame , non, elle n'a jamais promené son cul sur les remparts de Varsovie, tu débarques trop tôt au lieu de rendez-vous, pas de panique, Amélie Poulain doit entamer son service dans cinq minutes, vous pouvez patienter au bar.
C'est à 21h, que les rideaux s'écartent pour laisser pénétrer le public dans la cave voûtée, faisant office de théâtre, la chanteuse/comédienne/danseuse/pianiste à la perruque bleue, à la robe en tulle et dentelles et aux bas résilles de la même teinte, se manifeste.
En la voyant toute bleue, c'est à Marlene  'Der Blaue Engel' Dietrich que tu penses.
Une petite musique frêle se fait entendre, l'apparition vocalise, nous interpelle, qui es-tu, ' Toi', la gestuelle est théâtrale, l'approche cabaret, en mode Régine, désarçonne.
A special artist, affirmait une fan, tu coup c'est Shania Twain qui vient chatouiller tes cellules,  ....   
Oh, oh, you think you're special
Oh, oh, you think you're something else
Okay, so you're a rocket scientist...
Mais si elle ne t'as  pas vraiment impressionné, tu es relativement déconcerté.
Après un questionnement existentiel, l'ange bleu passe derrière le piano  pour chanter le temps qui passe avant de se transformer en guerrière galactique et clamer ' Be your own star'.
Bruxelles, t'es là?
Ton voisin, fort las, ne réagit pas, elle nous chante ' Les Rues de Bruxelles', elles sont moins poétiques que celles de Dick, mais plus canailles.
On quitte les rumeurs de la ville pour un  'Home Sweet Home'  aux touches Amanda Palmer.
C'est pas évident d'assurer le fond musical avec un GSM, des fois, ça foire, je retourne derrière les touches pour m'inventer une histoire d'amour.
Après cette ritournelle à la Marie-Paule Belle, vient l'épisode freudien  consacré à la violence conjugale.
T'étais encore tout secoué et  voilà qu'elle  se mue en female rapper, la Queen Latifah bleue entame un  ' B a man'  invitant l'élément masculin à se montrer viril.
Elle a déniché un nouvel accessoire, une cape, moins seyante que celle de Zorro, pour entamer un couplet en yaourt, car de toutes façons tout le monde s'en fout des paroles, ce swing faisandé se termine par un constat désabusé...I'm missing my life...
Avant de bousiller son existence, elle était passée par le Maroc, ' Il était une fois Casablanca'.
Tu n'as pas l'impression qu'elle y a croisé  Humphrey Bogart et  Ingrid Bergman, mais les bicoques y sont toujours blanches.
Temps mort, je me change et me coiffe de la cop's cap utilisée par Madonna dans 'American Life', ' I'm a Workaholic ' ,   la police du travail enquête....
Après cette nouvelle tranche de hip hop, il est bon de se ressourcer et de respirer l'air pur de la ' Forest'.
Les petits oiseaux, la mousse, la sylvothérapie, c'est bien beau un petit temps, mais la ville me manque, rendez-vous ' At the bar' en mode Goldfrapp.
Peut-être inspiré par Dustin Hoffman dans 'Marathon Man', voici 'Run' qui précède une dernière salve, un singalong humanitaire baptisé ' Donne moi'.

Tandis que B-Astre regagne son vaisseau spatial, Madame réfute l'idée d'un dernier verre et décide de rentrer en bercail en ajoutant.... c'était quelque peu décousu et excessif.
Tu ne l'as pas contrariée et acquiescé au bref verdict. 







   


And You Will Know Us by the Trail of Dead • Botanique - Bruxelles - le 28 février 2020

 And You Will Know Us by the Trail of Dead • Botanique (sold out)
Une Rotonde forcément sold-out pour le passage du combo d'Austin, Florian Hexagen y était....


Excellent concert de ...And You Will Know Us By The Trail Of Dead hier soir au Botanique, ils nous ont tabassés pendant 1h35 de leur tubes indie punk noise, tirés d'une discographie pléthorique, après 25 ans de bons et loyaux services au nom du rock et du post-hardcore ricain.
Groupe ultra en forme et souriant, visiblement content d'être là, public au diapason, des nouveaux morceaux qui claquent en live, et des anciens dont on ressent encore le frisson des premières écoutes, avec notamment ce "Mistakes And Regrets" placé en toute fin de set, juste avant ce monstrueux dernier morceau noise en diable, dont je n'ai plus le nom en tête, le tout premier qu'ils ont composé (quel cadeau!), qui a fini de nous achever, les yeux pétillants de plaisir.
Trail Of Dead reste en 2020 le grand groupe qu'ils ont toujours été, ce malgré les années qui défilent.

Beast against Fires - Salle de L'estran, Binic, le 23 février 2020

Dimanche 23 février 2020 Binic- Salle de l'Estran (14h-18h)-Beast against fires
 Gros après-midi de musique alternative au programme de Binic ce 23 Février 2020. 
La bête (Beast Records) s'est mobilisée pour venir en aide aux Australiens sinistrés par les feux dévastateurs de cette année, belle initiative du disquaire rennais et de son acolyte Ludo du Binic Folk Blues Festival! 
6 groupes, majoritairement rennais, à l'affiche et un fil rouge en la personne de Maxwell Farrington, représentant briochin de nos amis australiens, dans le rôle de Mr Loyal en costume de crooner. Depuis plus de 10 ans, l'organisation du Binic Folk Blues festival (par la Nef des Fous), s'est professionnalisée pour aboutir à des manifestations aussi réussies qu'aujourd'hui : son très propre, éclairages agréables pour le public et les photographes, timing rigoureux, merchandising, bar et même crêpes puisqu'on est quand même en Bretagne et le tout dans une ambiance bon enfant de 7 à 77 ans!
 Le changement de matériel se fait dans un temps record et sans risque de s'ennuyer grâce à Maxwell l'entertainer de service, si sympathique, gracieux et fluide. 
Malgré un profil peu sportif, on le verrait pourtant bien danser en tutu le cuisinier, doté d' une voix si exceptionnelle, et capable de douceur autant que de puissance métal dans le groupe Dewaere de St Brieuc
. Entrée en matière avec Humming Bird, habituellement duo nimois (déjà passé par Binic il y a 2 ans), réduit au seul Sylvain Arnaux à la guitare pour l'occasion. 
 Un tapis de musique sombrement blues met en exergue une voix profonde. Le ton est envoûtant et on pense à Nick Cave, il y a pire comme référence! 
Bed Bunker enchaîne avec un gros rock nerveux et classique proche de celui de Head On (groupe de Seb Blanchais patron de Beast et chanteur à lunettes noires à ses moments perdus) où Franck officie habituellement en tant que batteur. Il chante et gratte ici, accompagné de JB Polidoro (non ce n'est pas le poupou du coin!). On tape fort du pied. Les musiciens sont impliqués et appliqués. 
 Et soudain vogue Galère! Légère et fraîche, la musique du groupe parfois légèrement dissonante mais toujours mélodique nous fait surfer.
 Constitué de Chris, guitare et chant, Max à la basse et Xav à la batterie, le trio est sautillant et surprenant comme XTC à ses débuts. 
De la famille d'Electric Nettles (passé à BFBF il y a 2 ans), Chouette (passé en 2016), Regal (passé en 2015), les musiciens sont complices et heureux d'être là sous les feux de la rampe. 
Après cet air frais c'est un vent chaud de l'Ouest américain qui souffle sur l'Estran. 
Toute aussi chaude, la voix basse et puissante de Sleeper Bill (qui ne s'endort pas et nous non plus!) fait vibrer les murs de la salle (il était venu il y a quelques années au BFBF avec Mr TOF et Mylène à la scie!). La musique oscille entre un rockab' venu d'Elvis, le country western et le folk dépressif de Johnny Cash. 
Le maninblack rennais assure avec une équipe brillante et bien pourvue à la contrebasse malgré l'absence de Mr Tof. 
Tout en douceur, Marius, le batteur, promène ses balais mais se lâchera plus tard dans le groupe suivant. 
 Vient l'heure de Marius justement avec son groupe Clavicule comprenant Kamil à la guitare, Ian à la basse et Alexis à la batterie, Marius assurant chant et guitare. Jeune groupe qui n'a publié qu'un EP, son énergie est impressionnante. Sa musique survitaminée tend vers un garage punk avec des traces de Smashing Pumpkins dans leurs envolées. Marius invite le public à s'approcher. 
Restés sage jusqu'à présent, les spectateurs s'emballent comme la musique, ça headbangue et ça sent le pogo pour les concerts à venir!
 Les Druids of the Gué Charette nous avaient laissé sur une forte impression au BFBF de 2018 qui plus est dans une ambiance crépusculaire.
 De nouveau la voix du grand maître a résonné pour la gran' mess et nous avons adoré ! Sous des tuniques de moines (période live Rust de Neil Young ou le Nom de la Rose pour le visuel), le quintette de Brocéliande (sic) s'inspire de Black Sabbath pour l'état d'esprit et dessine une trame plutôt gothico black à voix death pour le son mais avec une construction plus simple et directe (plus punk 'garage') que les autres groupes qui y sont généralement affiliés.
 Leur 2è CD sort en avril pour agrémenter nos prochaines soirées barbecue au sanglier et arrosées de sang frais. 
 Les prestations ont été assez courtes 30 à 35 minutes mais 6 groupes en 4h, c'est un timing serré. çà nous laisse un arrière goût de trop peu et une grande envie d'en découvrir plus.
 Un grand coup de ‘big up’ chapeau aux organisateurs et aux musiciens ! 
 Seb Blanchais et Ludo concluent ce superbe moment par des remerciements et l'annonce en avant première (avant l'officielle à l’UBU de Rennes) des premiers noms pour le BFBF : la plupart des groupes présents cet après-midi reviendront au port de Binic.
 Clôture du festival avec l'inénarrable Maxwell qui y va de sa contribution lyrique et réussit à vendre aux enchères ses lyrics écrits de sa main (50 €!). Sur la base d'une catastrophe climatique et humaine, un événement réjouissant qui, si j'en crois l'urne bien remplie, ferait des jaloux en ces temps d'élection ... un pari réussi pour les organisateurs (le journal le confirmera le lendemain, belle affluence, et dons proportionnels). Cette présence donne de l'espoir quant à la possible solidarité entre individus et leur capacité à se soutenir dans les moments difficiles. 
J'aime à penser que le rock n' roll est un bon vecteur pour véhiculer cet état d'esprit. .
NoPo