Freak It Out à la session live de Radio Activ' @Le Grand Pré -Espace culturel Langueux, le 21 octobre 2021
Radio Activ' 101,9 FM, grille des programmes, le jeudi: 18:00 Activ ' Yourself, 19: 00: Session Live.
Où vas-tu?
Session Live de la radio langueusienne, au Grand Pré, ce soir!
Menu?
Freak It Out!
Chic...
Non, ils viennent de Rennes, Nile Rodgers est New-Yorkais!
La grande salle paraît vide et pourtant, le chanteur principal du groupe a compté 4000 personnes!
Freak it Out, donc!
Pas innocent, le choix de l'état-civil, 1966, premier album des Mothers of Invention: ' Freak Out', par contre le lien de parenté avec l'electronic combo "Freaks" est ténu, voire inexistant.
Et ' Freaks' de Tod Browning?
Aucune idée, les armes à feu, j'aime pas!
Sont cinq, ces phénomènes, le président pourrait les recevoir à l'Elysée, leur dégaine n'est pas pire que celle de certains invités du mois de juin 2018, ils répondent aux noms qui suivent: Thibault Talmont : Synthé/Chant, Maxime Mengelle : Guitare/Chant, Fabien Joffard : Synthé/Percussion/Chant, Lancelot Rio : Batterie/Chant et Pierre Léna : Basse.
Ils décrivent leur musique comme un patchwork pour lequel chaque élément apporte ses idées et ses aiguilles à tricoter, t'as pigé, pas de Lennon/McCartney à la composition.
18:58, coup d'oeil à la scène à la déco botanique/nature morte, 19:00,Marcus panique, ils ne sont que deux et le live est censé débuter, ouf, 24 secondes plus tard, ils sont tous en piste, ta voisine a immédiatement été attirée par la musculature athlétique de deux éléments au triceps sural puissant. Un fond sonore volière en folie se fait entendre, le groupe amorce ' Ocean Prag' ( merci pour le carton filtres à café n°4, Pierre), un morceau que tu ne retrouves pas sur les 3 EP's du groupe qui prépare la sortie d'un double album pour 2022.
Cette plage, comme les suivantes, avoisinent les dix minutes, elle est incatalogable , tu passes du prog rock, au flow hip hop puis au chant choral avant de revenir à l'acid rock, avec une incursion dans la note bleue, puis vient une tranche d'avant-garde. Pas encore revenus de notre surprise ils ont bifurqué vers le rapcore, y ajoutent une touche de funk blanc, bref, il faut s'accrocher.
Tu te dis, ils sont dingues, sans doute, mais leur message reste cohérent, aucune place pour l'improvisation, tout est fignolé et élaboré jusque dans les moindres détails.
Evidemment les amateurs d'architecture symétrique risquent d'être bousculés, mais complexité ne rime pas avec absurdité!
Au jeu des rapprochements, on avance Frank Zappa (une évidence), King Gizzard & the Lizard Wizard, les Bruxellois BRNS et d'autres amateurs de rock hybride, style Animal Collective, voire tUnE-yArDs de Merrill Garbus.
Après un faux départ, vient une seconde salve, toujours aussi hallucinée, ' Dream on'. A tous les noms déjà mentionnés on ajoute les Beastie Boys et pour un autre découpage, les anciens Turtles, Flo & Eddie, une guitare saturée vient ajouter une séquence noise au topo, après une nouvelle incursion dans l'univers funk, Fabien quitte son poste, s'avance au devant de la scène muni d'un casque colonial ou d'un pot de chambre, tu hésites, qu'il tapote consciencieusement, il reprend place derrière ses fûts , le morceau part en vrille avant la fin brusque.
Allez, Magma, gueule un soixante-huitard perdu à Langueux.
Pas con, au fond!
Place au tiré à quatre épingles ( non, pas de safety pins) ' My Style', le texte est réduit à deux mots répétés à l'infini.
Nouvelle surprise, ils viennent d'aborder un mouvement lyrique digne des plus beaux efforts de Freddie Mercury, flash information: la reine Elizabeth II doit réduire sa consommation d'alcool.... , ils reprennent leur défilé de mode, mélangeant élégance et ironie, soudain, Maxime délaisse sa guitare, saisit un micro pour placer un sermon sibyllin, Thibaut le rejoint, ils entament un dialogue hip hop, pas sexiste, retour à la guitare pour Maxime et final tribal.
Pause, interview.
Grosse news, nous serons aux Trans Musicales à Rennes, le 3 décembre.
News plus anecdotique, Fabien n'a perdu aucune dent, malgré le perfide coup de micro que Marcus lui a envoyé en pleine poire.
C'est reparti.
' King Turtle' démarre par une fantaisie chorale proposée par quelques jeunes gens victimes d'abus sexuels dans une paroisse non précisée, un passage dansant lui succède, tu passes de surprise en surprise, la moindre n'étant pas l'envolée David Gilmour qui clôture cette mini- symphonie
Vont-ils bifurquer vers l'exotica?
' Colors Bay' démarre sur des sonorités latines évoquant la grande époque de Santana, avec aux percussions les cracks Michael Carabello et José Chepito Areas, tu viens de plonger dans une forêt tropicale, luxuriante, colorée et aux senteurs sauvages, pleine de chant d'oiseaux, n'ayant aucun lien avec le piaillement rébarbatif des mouettes, mais maintenant tu as appris à les connaître, tu sais qu'ils vont bifurquer vers d'autres sphères et effectivement, le plus amazonien des cinq amorce un rap allumé avant d'aller embrasser le sol à la façon du pape Jean-Paul II ou, pour les infidèles, à la manière d'une autruche cherchant à enfouir sa tête dans un trou, la litanie s'achève au bout des dix minutes réglementaires.
Tu l'as sans doute compris, le jeu de scène proposé par ces jeunes gens est tout sauf statique!
Ladies and gentlemen, on vous prévient, la dernière fait plus de 20 minutes.
Des plaisantins, l'émission se termine bientôt!
' Got sunshine' est amorcé par des bruitages exotiques soutenus par une basse bourdonnante, quelques onomatopées succèdent aux bruits sylvestres, avant un virage hip hop plus Bronx que San Pedro de Bagua Chico, le soleil luit, il est propice au sentiment de fraternité, I got many, many, friends ....qu'il dit et les voilà tous unis pour un dernier chant choral digne des Beach Boys.
Fin d'un concert étonnant et magique!