jeudi 31 décembre 2015

Plus de zotte morgen pour Zjef Vanuytsel!

Le kleinkunstzanger Jozef Guillaume Vanuytsel, plus connu comme Zjef Vanuytsel, a rendu l'âme ce 30 décembre.
Comme pour tant d'autres, un cancer l'a terrassé alors qu'il était hospitalisé à l'UZ  Gasthuisberg de Louvain.
Zjef avait la particularité de combiner le métier d'architecte et celui de chansonnier.
'De zotte morgen' est le titre de son premier album sorti en 1970, c'est également son plus grand succès.
D'autres classiques figurent sur le même disque: Houten Kop', 'Ik weet wel mijn lief'  et 'Hop Marlene'.
Zjef n'aura gravé que 6 albums, le dernier 'Ouwe makkers' datant de 2007.
Le natif de Mol avait 70 ans.

mercredi 30 décembre 2015

Avis nécrologiques: Stevie Wright - John ‘Brad’ Bradbury - Guru Josh

Stevie Wright - John ‘Brad’ Bradbury - Guru Josh ne fêteront pas la -Sylvestre, leurs noms s'ajoutent à la longue liste de musiciens qui nous ont quittés en 2015.

Stevie Wright, le lead singer des Easybeats, est décédé le 27 décembre à 68 ans.
Avec George Young, futur manager d'AC/DC, Stevie avait composé une série de hits dont l'incroyable 'Friday on my mind' de 1966.
Stevie Wright, de Leeds,  avait abouti en Australie à l'âge de 9 ans, il fait ses premières armes au sein des  Outlaws et de Chris Langdon and the Langdells.
Les Easybeats voient le jour peu après, en 1964.
Après le break-up du groupe en 1969, il fait partie de plusieurs groupes dont  Black Tank ou  Likefun, ensuite il forme Stevie Wright and the Allstars. En 1974 il sort l'album solo 'Hard Road' incluant le top single 'Evie'.
Malheureusement la suite est moins glorieuse, une dépendance à l'héroïne le tient éloigner des scènes, d'autant plus que le traitement appliqué par un certain Harry Bailey a failli lui  exploser le cerveau.
Le chanteur réapparaît à l'aube du 21è siècle  et remonte sur un podium, notamment lors du Legends of Rock Festival en 2009.
Le voyage a pris fin dimanche dernier.

Le batteur des Specials,  John ‘Brad’ Bradbury est mort lundi à l'âge de 62 ans.
Brad rejoint le groupe de ska de Coventry en 1979 après le départ de Silverton Hutchinson.
C'est lui qui tient les baguettes sur le premier album du band, le fameux 'The Specials' comprenant e.a. ' A message to you Rudie'.
Après la dissolution du collectif en 1984, les membres se retrouvent dans d'autres projets ( Sunday Best, General Public, Special Beat, The Colourfield, Stiff Upper Lip...).
En 1993 les Specials réapparaissent comme backing band de Desmond Dekker et en 1996 ils sortent l'album 'Today's Specials' , les drums étant tenu par  Aitch Hyatt.
Bradbury rejoint ses copains en 2008, le groupe tourne à nouveau de manière extensive mais pour le batteur l'aventure se termine fin 2015.

 Paul Walden, commonly known as Guru Josh, défraye les chroniques musicales en 1990 avec le techno hit 'Infinity'.
Après ce succès foudroyant, il sort Freaky Dreamer," "Holographic Dreams," et "Whose Law (Is It Anyway?),"qui stagnent entre les places 12 et 30 dans les charts.
Il s'établit à Ibiza, continue à enregistrer et devient créateur de  3D Art Glass sous le nom de Louie Fabrix.
Il avait 51 ans lors de son décès il y a 2 jours.

lundi 28 décembre 2015

Lemmy, c'est fini!

Lemmy Kilmister venait de fêter son septantième anniversaire quand il a succombé à un extremely aggressive cancer.
Le sole constant member de  Motörhead n'aura pas mené une vie de saint, sex and drugs and alcohol ne fait pas de vous un potentiel centenaire!

Les réactions n'ont pas manqué dès l'annonce de son décès.
Voici le message paru sur le facebook wall de Motörhead:


There is no easy way to say this…our mighty, noble friend Lemmy passed away today after a short battle with an extremely aggressive cancer. He had learnt of the disease on December 26th, and was at home, sitting in front of his favorite video game from The Rainbow which had recently made it’s way down the street, with his family.
We cannot begin to express our shock and sadness, there aren’t words.
We will say more in the coming days, but for now, please…play Motörhead loud, play Hawkwind loud, play Lemmy’s music LOUD.
Have a drink or few.

Share stories.
Celebrate the LIFE this lovely, wonderful man celebrated so vibrantly himself.
HE WOULD WANT EXACTLY THAT.
Ian ‘Lemmy’ Kilmister
1945 -2015
Born to lose, lived to win.

 Motörhead devait repartir en tournée en janvier, too bad les fans n'entendront pas 'Ace of Spades'.

Duo Elysa au Casino de Saint- Quay- Portrieux ( Côtes d'Armor), le 27 décembre 2015

Duo Elysa au Casino de Saint- Quay- Portrieux ( Côtes d'Armor), le 27 décembre 2015

 Saint- Quay- Portrieux, à la fois une élégante station balnéaire au charme désuet et un port de pêche célèbre pour ses chalutiers dragueurs ramenant des tonnes de coquilles Saint-Jacques ( la saison bat son plein en hiver et prendra fin en avril).
Si bon nombre de villas sont inoccupées hors-saison, les congés de Noël ont ramené pas mal d'occupants sur la côte et le casino local, organisant chaque dimanche des concerts live ( tendance après-midi dansante), affiche presque complet en cette douce journée de  fin décembre.

Le Duo Elysa donnera un double show, le premier de 16h à 19h, le second, après le dîner, de 20:30 à 22:30.

Il est 16:15 lorsque nous nous attablons aux abords de la piste de danse, Dominique Besnier, guitare/voix et sa compagne Elysa au chant, avec des bandes en support, ont déjà entamé leur récital.
Le duo, originaire de Mayenne,  écume les thés dansants, les casinos, les bals en tous genres ou autres animations diverses, leur répertoire est diversifié, allant du yéyé au disco en passant par la variété hexagonale, les vieux rocks, le tango ou le madison...
Pas le style de truc qui devrait intéresser l'amateur d'indie, de punk ou de noise, mais le public d'âge mûr hantant les lieux n'en a cure, les dames, certaines en tenue élégante, et leurs cavaliers, parfois dégarnis, n'ont pas délaissé une seule minute le cercle prévu pour les entrechats, rondes, pirouettes diverses ou autres ballets plus ou moins stylés.
On ajoutera qu'après avoir vaincu une timidité maladive, nous nous sommes également, et sans honte, mêlés aux  indigènes souples ou guindés  se démenant face aux musiciens.
L'enregistrement et la guitare lancent 'Olé Torero', pas le plus breton des hymnes enregistrés par Luis Mariano et pas le numéro 1 au hitparade des préférées de Brigitte Bardot.
On vogue en pleine vague rétro, sur la piste, une senorita, chevelure de jais (symbole de l’élégance ultime, le noir convient aux femmes de caractère, dixit Schwarzkopf) et rose rouge,  vêtue d'une robe à frou frou d'un blanc éclatant, ose une sevillana  qui, sans aucun doute, lui eût valu une invitation de Patrick Sébastien si l'animateur avait été présent dans la salle.
Le boléro qui suit attire trois couples, c'est bien parti!
Un cha cha propose Elysa, 'Sway', un tube pour Dean Martin, finit par te convaincre, on ne va pas s'ennuyer en cette fin d'après-midi.
Madison time au Camping Paradis avec le sulfureux 'Last night' , jolis effets de guitare et tous ceux qui se souviennent de Salut Les Copains se retrouvent sur une ligne.
Ambiance!
Changement de style, cap sur les îles avec ' Kole Sere' de Jocelyne Beroard et Philippe Lavil, suivi logiquement par le coloré ' Maldon' de Zouk Machine et l'hymne de La Réunion 'Li Tourner'.
Ringard, tu dis, moins fort, mec, tu vas t'attirer les foudres de toute la paroisse.
C'est la fête, ajoute judicieusement Dominique.
Paye-toi une pression et fais comme nous, danse, mec!
Plus de 100 millions de vues pour 'Andalouse' de Kendji Girac, ça chauffe à Saint-Quay.
Rien de tel pour brûler les graisses d'après réveillon que de danser la zumba et pourquoi pas poursuivre par un bon vieux rock'n'roll, 'Rock around the clock'.
Vous êtes fatigués?
Le quart d'heure sentimental arrive, ça fait un bail que tu n'avais plus entendu 'Elle était si jolie' d'Alain Barrière.
Là, je craque, Dalida,  'Il venait d'avoir 18 ans', un péché de jeunesse!
Le couple enchaîne sur la marche, 'Mon manège à moi' de la Môme Piaf que Guénaëlle, à la table voisine, fredonne en sourdine.
La reprise de Bruel était une réussite, mais la valse  'Mon Amant De St Jean' fut un succès pour Lucienne Delyle pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Qui mieux que Carlos Gardel peut représenter le tango, voici 'Adios Muchachos',  avant de revenir au répertoire d'Edith avec le fox trot 'A quoi ça sert l'amour'.
Zorbec le gras n'est plus, le sirtaki vit toujours, en mode line dancing chez les Armoricains.
On approche de la pause, en Bretagne on se doit d'interpréter ' Tri Martolod' et, avant le café, le prix Médicis 1970, 'Avec les filles je ne sais pas'.  

Dix minutes de répit, l'arbitre rappelle les équipes.

Reprise avec 'I'm just a gigolo',  aucun désistement, ils ont tous repris leurs exercices, 80% d'appliqués, 20% d'agités.
Un brin d'exotisme Club Med avec  'Ai Se Eu Te Pego' et pour Hugues, un couplet en espagnol,  'La Camisa Negra' de Juanes.
 Ludmila: J'ais découvert cette musique dans une animation du camping le soir..
Ludmilla, pas de S à j'ai!
Je m'en fous, je kiffe trop  ' J'aimerais trop qu'elle m'aime'.
Gisèle n'aimait pas Keen V, c'est le disco son truc, elle a été entendue, voici 'YMCA' .
Avec le golden oldie ' Hey, Baby' de Bruce Channel c'est moi qui suis à la fête, Elvis se pointe, 'Don't be cruel', Bill, un vaurien, propose 'See you later, alligator'.
Trois rock d'affilée, il s'agit de souffler.. Louis?
'What a wonderful world' puis 'Only You' des Platters.
Un interlude 'Viva Espana' avec claquettes bretonnes avant d'attaquer le superbe 'La complainte du phoque en Alaska' de Beau Dommage.
Sur la piste, ta compagne s'est trouvée un phoque périmé pour valser à l'aise.
Assez ri, on passe chez les cowboys, 'Oh Susannah', avant d'entamer une série de  twist à Saint -Quay. En mode medley: 'Daniela', Johnny, 'Donne-moi ma chance' , un trio de Frank Alamo dont la biche de Noël, Clo Clo et celui qu'on préfère, Richard Anthony, c'est la totale!
Sortez les paillettes, le glitter, les pattes d'éléphant, voici Boney M:  'Rivers of Babylon', 'Daddy Cool' et 'Rasputin'.
Fait pas chaud à Moscou, passons sous les tropiques.
Gilbert?
'Sous le sunlight des tropiques'.
C'est pas aveuglant, ça?
Clo Clo, encore, ' Alexandrie' et un second Dalida, 'Besame Mucho'.
Euphorie générale avant la dernière ligne droite, entamée par le génial 'Le blues du rose' de Thomas Dutronc, puis  'Je vole' de Sardou et sans naufrage, 'Titanic' de Celine Dion.

On salue nos nouveaux amis pour regagner nos pénates en se disant qu'on reviendra au casino !








samedi 19 décembre 2015

The Swinging Duo au bar-restaurant Le Plourhannais - Plourhan (Côtes-d'Armor) le 18 décembre 2015

The Swinging Duo au bar-restaurant Le Plourhannais - Plourhan (Côtes-d'Armor) le 18 décembre 2015

Le guide:
Plourhan s'étend sur 17,2 km² et compte 2 011 habitants depuis le dernier recensement de la population datant de 2006.
La commune  est située à 3 km au nord-ouest d'Etables-sur-mer, la plus grande ville des environs.
Une église, une boulangerie, trois restos dont un asiatique et  Le Plourhannais repris depuis peu par un duo dynamique ayant décidé d'organiser des concerts dans cet accueillant établissement.
Ce soir The Swinging Duo qui se tape un Christmas Tour dans le 22, à midi, ils évoluaient à Guingamp, le concert du soir est prévu à 21h.
A 20:55', on compte trois clients( nous compris) et 5 fumeurs ayant décidé de polluer le pavé.
Mince, faut du courage pour organiser un concert à une semaine de Noël.


The Swinging Duo
Une voix limpide, maîtrisée et expressive, celle de Corinne Sahraoui, qui présente une carte de visite des plus honorables ( elle a collaboré e.a. avec Marla Glen, Dee Dee Bridgewater, Mory Kante) et un jeune guitariste brillant, poussant de temps en temps la chansonnette, Mathieu Crochemore, a busy bee également membre du Soulful People Quartet, du Soulful Combo, de Cookin'Up ou de Sean and Math.
Au menu, après avoir enfilé un plat breton typique, des carbonnades à la bière et au pain d'épices, des standards jazz et quelques compositions originales.

21:30', set 1, un sourire en coin, merci d'être venus si nombreux! 
Mise en bouche raffinée avec une version aérienne de 'Blue Moon', une guitare veloutée à la West Montgomery et une voix chaude partant en scat.
La nuit s'annonce douce, une romance s'impose....tu dis, Frank, pourquoi pas 'We'll be together again'.
Excellente idée, on adore le feutré!
Billie se regarde dans la glace et se dit je vais vivre une soirée intense, but  'I'm just fooling myself' tandis que la guitare brode gracieusement.
Le duo propose d'attaquer un original, ' In this land', un gospel/smooth swing aux saveurs d'une autre époque, avant de passer au r'n'b/blues coloré New Orleans, à la Fats Domino, si tu veux.
T'es pas contente, Corinne?
Who told you that I was cheating around?
T'ai fait suivre, mon lapin!
Ils enchaînent en duo vocal, ' Cheek to cheek', direction le paradis en omnibus!
Et pour mettre un terme à la première mi-temps on se tape un petit tour au Savoy Ballroom afin d'esquisser un pas de danse sur ' Swing, brother, swing'.

Patron, un demi et un vin rouge, bitte!


Corinne et Mathieu reviennent requinqués et proposent un extrait du George Gershwin songbook pour démarrer le second acte, 'I got rhythm' .
Inconsciemment tes petits doigts tapotent la table, ta compagne préférant les fingersnaps.
Les températures estivales, 16° à l'ombre en décembre, nous inspirent, voici 'So nice ' ( Summer Samba), aussi lisse que la version de l'éblouissante Bebel Gilberto.
Corinne est dotée du timbre idéal pour rendre la bossa nova à la perfection.
'You're so beautiful'.
Merci, Joe Cocker?
Non, une de nos compositions et on continue avec un autre standard, 'Just in time', décoré d'une séquence de scat à faire rougir Nina Simone.
Ces deux-là ont le rythme dans la peau, la voix est suave, la guitare batifole comme si tout semblait couler de source.
Elégance est le maître mot!
Gerald Marks et Seymour Simons ont composé 'All of me' en  1931, le standard n'a pris aucune ride, la version  la belle et la bête proposée par The Swinging Duo séduit l'assistance.
Leur complicité et bonne humeur continuent à ravir le public restreint pendant la ballade 'Don't be that way'....Don't cry, oh honey, please don't be that way....Tears are in vain, so honey please don't be that way...
T'as raison, babe, je me commande une bière!
Avertissement, 'I'm in you' est du style morceau acrobatique pour oreilles averties!
Effectivement, elle se permet une gymnastique vocale audacieuse.
Braves gens, vous allez être mis à contribution, oui, vous deux et les piliers de comptoirs également, donc, hey, hey, hey, hee, hee, hee, pa pa pa da etcetera...c'est  pour vous , c'est parti pour un titre groovy et joyeux qui précède le swing enjoué 'Side by side'.
Mathieu aime le blues, ' Trouble in my way' mixe blues et gospel, Corinne invoque Jésus et convainc  même sans l'apport du choir local.
Et pour finir le voyage, 'Please, don't talk about me when I'm gone'.
... you go your way and I'll go mine... nos routes se recroiseront peut-être, good night!







Exit Mick Lynch, former frontman of Stump!

Le nom de Mick Lynch restera associé à deux groupes d'alternative rock des eighties, Stump et Microdisney.
Dans une première mouture de Microdisney, Mick Lynch tenait la basse, plus tard avec un autre ex - Microdisney, le batteur Rob McKahey, on le retrouve comme chanteur de Stump, un chouchou de John Peel.
Si le groupe ne laisse que deux albums et une kyrielle d'EP's ou de singles, il était suivi par une cohorte d'inconditionnels amateurs d'underground music.
"Charlton Heston" de 1988 est leur titre le plus connu!

samedi 12 décembre 2015

Kovacs "Shades of Black tour" + Bellemont - Het Depot - Leuven- le 10 décembre 2015

Kovacs "Shades of Black tour" + Bellemont - Het Depot - Leuven- le 10 décembre 2015

Kovács est la graphie hongroise  d'un nom de famille d'origine slave  signifiant "forgeron"...
Evidemment  Kovacs comme nom d'artiste ça en jette plus que Smid, Sharon Kovacs choisit tout logiquement Kovacs comme artiestennaam et en moins d'un an, ce nom se retrouve sur toutes les lèvres.
In Nederland behaalde 'Shades of Black' de eerste plek op de albumlijst, ajoutez à cela que la demoiselle sait comment s'y prendre pour attirer l'attention, col et bonnet en fourrure, couvre-chefs divers et si elle les ôte, un crâne aussi rasé que celui de la pauvre Sinéad O'connor, bref tu t'attendais à une salle pleine à Louvain.
Prévisions erronées, mec!

20:30  Bellemont!
Sur la route 66, Bellemont est une ville un peu fantôme qui a connu un regain de célébrité grâce à Easy Rider.
Pas mal comme nom de groupe, te souffle Anneke!
Des Amerlocs?
Non, des autochtones:  Tracee W: vox / Sam M: guitars / Bruno B: keys / Pip V: bass / Joe B: drums, lit-on sur leur facebook.
OK, ça nous fait une belle jambe, que disent les flics?
 Tracee Marie Westmoreland, actrice, danseuse, chanteuse, une Yankee adoptée (?)- Sam Malek on guitar ( The Grave Brothers, Johnny Trash, Hetten Des, que de mauvaises fréquentations, quoi) - Pip Vreede à la basse, ce gars a promené son chapeau boule sur toutes nos scènes: Wolf Banes, Telstar, Red Zebra, etc.... - Joe Bacart aux drums, encore un copain à Luc Crabbe  et Bruno Beeckmans aux claviers et secondes voix.
Genre?
Dis leur, Tracee:  how about distilled soul, compacted blues, filtered torch ...!
Il y a un peu de tout cela, du rock porté par une madame qui a des tripes, de la présence et une expérience certaine!
Il n'a pas fallu un morceau pour comprendre qu'on allait avoir droit à un concert pas banal, au goût seventies, certes, c'était loin de nous déplaire. La ballade ' Tale of the roses', démarrée a capella et chantée d'une voix épineuse et rauque par la blonde madame, nous rappelle le blues rock de bands comme Babe Ruth, Vinegar Joe ( aaah, Elkie Brooks)  ou Shocking Blue qu'il serait idiot de réduire à 'Venus'.
'Don't wanna know' , sa guitare métallique, son orgue purulent et son refrain addictif, obligent tes pieds à battre la mesure. Sur scène Miss Westmoreland ne peut cacher ses talents de danseuse.
Si tu aimes Free, Humble Pie, Ten Years After, tu vas adorer ' Did you ever'.
'You're all that I can run to' nous renvoie vers Janis.
 La pression monte et ne va pas faiblir pendant le trip marin, 'On the ocean'.
Un matelot solitaire?
Non, elle était avec un mec, mais ce gars avait des idées noires...you just wanna jump in the water... c'était la merde, il n'y avait pas de bouée!
Le titre se meurt en sourdine, deux coups de baguette lancent ' It's time to tell the truth about me and you'.
Une explication orageuse qui met fin à un set d'excellente facture.

Kovacs

Après Rock Werchter cet été et l'AB Club en octobre, Sharon Kovacs en haar groep se tapent une mini-tournée des salles flamandes.
La Wolflady laisse le soin à deux charmantes madames de venir se poster au devant de la scène, assises près d'une table dressée kitsch avec un flacon en cristal de Bohème et deux verres de vin provenant du même brocanteur, Danielle van Berkom au violon et Maaike Peterse au violoncelle nous proposent une intro classico-balkanique du plus bel effet.
Tu t'attends à voir arriver la suite, erreur.
Derrière des paravents, en ombres chinoises, tu devines la bassiste Sabine Biesbroek ( korte broek, mooie benen) et le guitariste ( flamboyant) Ruud de Groot, puis une silhouette essayant quelques galurins sur fond de disque grésillant.
Le Depot baigne dans une ambiance film noir/cabaret avant de voir disparaître les cloisons qui nous cachaient le groupe, voilà Kovacs ayant opté pour un chapeau emprunté à Boy George et sans doute Teun van Zoggel aux drums et Wouter Hardy aux claviers et à la trompette.
L'équipe est au complet et entame 'Whiskey and fun' un soundtrack de film d'horreur mixant un James Bond theme chanté par Shirley Bassey et du trip hop à la Portishead.
La voix, chaude, jazzy, profonde, grave,  frappe les imaginations, pas moyen de l'associer à la frêle personne qui déambule sur scène, ils sont nombreux à avancer le nom d'Amy Winehouse, ils se trompent, ce n'est pas le même univers!
Les cordes introduisent ' 50 shades of black', une confession... I can be a witch, a bitch, a murderer... et bien plus que cela, elle a plus d'un tour dans son sac, cette nana.
 Ensuite elle nous propose la ballade nocturne 'Night of the nights' , le show demeure théâtral et t'es tout surpris de ne pas distinguer de volutes de fumée, ni de sosie d'Humphrey Bogart lançant une boîte d'allumettes vers Lauren Bacall.
Volgend nummer is van Grace Jones, nous souffle Sharon avant d'attaquer le tango 'I've seen that face before' , une étonnante version qui n'atteint pourtant pas le caractère sensuel de celle de Miss Jones.
Lumière s v p, Louvain, je vous prends en photo, smile!
Un garde-chiourme vient signaler aux photographes dans la fosse qu'ils peuvent ranger l'artillerie, 't is gedaan met foto's te trekken.
Toujours aussi décadent et pompeux, 'Fool like you' précède ' My love' dans lequel elle cite le Book of Common Prayer ...ashes to ashes, dust to dust".
Wouter introduit 'Sunday dress' , une plage non reprise sur l'album, ensuite la lady nous prévient, la suivante n'est pas de moi, il s'agit de 'Mr Bojangles' de Jerry Jeff Walker, titre qui fut un hit pour The Nitty Gritty Dirt Band et qui a été repris par Nina Simone, e.a..
Changement de coiffure, affublée de sa tête de loup, elle attaque le noir et majestueux ' When the lady's hurt' qui n'a rien à voir avec le 'When the lady smiles' de ses compatriotes Golden Earring.
Le rosaire s'égrène, ' A part of this' puis ' Shirley' (Sound of the underground) amorcé à la trompette. La mélancolie et la passion  dégoulinent de sa voix, l'orchestration nous renvoie vers une époque révolue où tu ne te rendais pas dans une boîte de nuit sans avoir enfilé un costard, le videur ne t'aurait pas laissé franchir l'embrasure de porte.
Cordes en évidence pendant l'amorce de  'Diggin' qui se transforme en dancetrack pour ours échappés du Livre de la Jungle.
'He talks that shit' , 'Sour time', sa guitare surf, et enfin  le trip hop 'Wolf in cheap clothes', légèrement pompé sur Glory Box, pompé sur Daydream, et présentant quelques similitudes avec certains Hooverphonic, achèvent le set.

Un double bis avant de prendre congé: 'The devil you know'  et la romance 'Song for Joel'.

Aucun doute à avoir Kovacs est sur la bonne voix pour se construire une belle carrière.
 Des fois on doit  se méfier des produits made in Holland , Jett Rebel bij voorbeeld,  mais Kovacs n' a  déçu personne!









vendredi 11 décembre 2015

Rubrique disparitions, cinq noms: Rusty Jones, Bonnie Lou, Gary Marker, John Trudell et John Garner !

Le batteur de jazz Rusty Jones est décédé ce 9 décembre, à l'âge de 73 ans.
Etabli à Chicago, Rusty a accompagné quelques figures marquantes du jazz, citons George Shearing, Buddy DeFranco, Lee Konitz, Stéphane Grappelli, Patricia Barber ou  Ira Sullivan.

 Bonnie Lou était considérée comme une pionnière du rock.  Après avoir signé des classiques de la country comme "Tennessee Wig Walk", "Daddy O" ou ''Seven lonely days" elle atteint le statut de célébrité nationale aux States.
Mary Joan Kath, devenue Bonnie Lou,signera 10 top ten country hits avant de passer au rockabilly, elle sera d'ailleurs reprise dans le Rockabilly Hall of Fame.
Bonnie Lou nous a quittés le 8 décembre à l'âge respectable de 91 ans.

Le bassiste Gary Marker marquera les esprits pour son passage au sein du Magic Band de Captain Beefheart.
Il a  fait partie du band Rising Sons comprenant e.a. Ry Cooder et Taj Mahal.
Les biographes citent également les groupes Fusion ou Juicy Groove, comprenant des membres de Steppenwolf ou des Seeds.
Lui aussi est parti vers d'autres cieux ce 8 décembre.

Le militant politique, acteur, écrivain et poète amérindien  John Trudell était également musicien ( découvert par  Jackson Browne).
Il a sorti une bonne douzaine d'albums  sur lesquels figurent quelques personnalités en guest, Jackson Browne, Kris Kristofferson ou Kwest.
En 2001, Angelina Jolie produit le disque 'Bone Days' , son dernier recueil ' Wazi's Dream' est sorti cette année.
Sa carrière a pris fin lundi.

John Garner était le batteur et lead vocalist de Sir Lord Baltimore, un psychedelic/ hard  rock band new-yorkais  ayant fait impression dans les seventies avec les albums 'Kingdom Come' et 'Sir Lord Baltimore'.
Le groupe splitte en 1976 pour se reformer 30 ans plus tard et enregistrer une suite à la paire de LP's de l'époque hippie, 'Sir Lord Baltimore III Raw'.
Le frontman du groupe est décédé le 5 décembre, les autres parlent de jeter l'éponge!




jeudi 10 décembre 2015

Cuca Roseta - CC Het Bolwerk - Vilvoorde- le 9 décembre 2015

Cuca Roseta - CC Het Bolwerk - Vilvoorde- le 9 décembre 2015

Cuca Roseta, la nouvelle voix du fado, est en tournée dans nos plats pays, après un passage dans plusieurs salles bataves, elle atterrit dans la ville autrefois dirigée par Jean-Luc Dehaene, qui a d'ailleurs inauguré le magnifique complexe Het Bolwerk, avant un concert sold-out à Bruxelles au Senghor d'Etterbeek.
Tu connais pas?
Tu l'as pourtant sans doute aperçue dans 'Fados' de Carlos Saura.
Dans la fleur de l'âge ( 34 ans),  Maria Isabel Rebelo Couto da Cruz Roseta, alias Cuca Roseta, a sorti 3 albums, le dernier 'Riû' ( produção do brasileiro Nelson Motta.) en 2015.
Ce soir, la belle native de Lisboa est accompagnée par quatremusiciens d'exception, à la guitarra portuguesa, Pedro Viana - Frederico Gato à la basse acoustique - Miroca Paris , percussão et à la guitare classique ( viola de fado), sans doute André Ramos.

20:30'
Les musiciens prennent place, ils sont sagement assis, lorsqu'une voix ample, profonde, chaude, se fait entendre émanant des coulisses, sur la pointe des pieds Cuca, grande, chevelure aile de corbeau luisante, apparaît, elle avait entamé a capella ' Rua do Capelão', un fado que chantait l'immense Amália Rodrigues.
Toute l'âme lusitanienne, faite de vagues de saudade, se retrouve dans ce chant vibrant et pur.
Les poils de ton épiderme, déjà, se hérissent et pourtant il ne fait pas froid dans le théâtre.
L'équipe au complet amorce l'enjoué ' É Lisboa a namorar' suivi par ' Fado Fé' (Tudo por Tudo) qui raconte une histoire d'amour, cette romance est au répertoire d'une autre grande voix du fado, Maria da Fé.
'Fado do Cantro' sur son second album 'Raiz' s'éloigne de la mélancolie récurrente des fadistas, la mélodie, joyeuse, manifeste la joie de vivre.
Next one is called 'Ser E Côr',   letra: Cuca Roseta  and música: Sara Tavares, une compositrice d'origine cap-verdienne. 
Encore un  morceau qui balance pas mal et met en évidence les talents des musiciens. 
Le Portugal et le Brésil sont indissociables, Cuca propose la perle 'Saudades do Brasil em Portugal' de Vinicius de Moraes.
Vilvorde aura apprécié son  interprétation remarquable, toute en profondeur et en authenticité.
Avec ' Marcha de Santo Antonio' on revient à la frivolité, elle se permet un petit pas de danse charmant.
'Riû' means smile, un titre lumineux, galvanisé par le jeu ciselé de Pedro Viana.
A Lisbonne, toutes les filles se prénomment Maria, ' Maria Lisboa' trace un portrait de la vie de toutes les femmes de la  capitale portugaise, celles qui vendent des fleurs en chantant sur les berges du Tage ou  les petites vendeuses de la Baixa.
Le voix se fait lyrique pour atteindre des sommets vertigineux, la salve d'applaudissements ponctuant le titre ne trompe pas, toute la salle a été touchée en plein coeur.
Elle nous quitte pour un instant et laisse le soin à ses accompagnateurs de placer un instrumental brillant, 'Guitarrada'.
Changement de tenue, désormais Cuca arbore une robe  soyeuse d'un vert tendre et attaque l'émouvant ' Fado de Vida' suivi par une chanson vivace 'Havemos de ir a Viana', encore une perle que chantait la reine Amalia.
Il faut suivre ses rêves, voici ce que conseille ' Fado dos Sentidos' tandis que la romance ' Tanto' ravira les amateurs de fado de amor.
 "Lisboa de Agora" peint le Lisbonne contemporain, puis le chat se met en évidence, c'est sa basse ronronnante qui amorce le bluesy ' Barco Negro', une plage superbe.
Le single 'Amor Ladrão' enchante et 'Foi Deus' bouleverse.
Cuca Roseta c'est toute la vie, faite de joie et de douleur!
Le quintet termine le set avec une note d'espoir,  '  Marcha da Esperança', il sera bien évidemment rappelé pour proposer un double encore, 'Nos teus braços' et' Boa Nova'.

Obrigada, Vilvoorde!
Rideau!







mercredi 9 décembre 2015

The Dø - Theodora - Ancienne Belgique - Bruxelles- le 8 décembre 2015

The Dø - Theodora - Ancienne Belgique - Bruxelles- le 8 décembre 2015
Une organisation Live Nation.

Troisième passage à l'Ancienne Belgique pour Olivia Merilahti et Dan Levy, probablement celui qui aura le plus marqué les esprits!
Xavier?
Wow! Arrivé à ce concert un peu par hasard et vlan! Un de mes meilleurs concerts de l'année. Super présence de chaque membre du groupe, ambiance de feu! Vivement leur prochain concert!!! Top Top Top!
Richy?
 I love you Olivia..

Avant la brillante performance de  The Dø, Bruxelles a découvert Theodora!
 Théodora De Lilez était la bassiste du trio Théodore Paul et Gabriel, depuis l'an dernier, elle vole de ses propres ailes, a sorti un EP et, cet automne, elle assure le support du groupe franco-finlandais.
Elles sont deux à se présenter sur scène, Théodora ( basse, synthés et chant) et la tout aussi mignonne  Zoé Hochberg ( pads, synthé, bongo, vocals).
En 30', ce duo a charmé Bruxelles par son electro pop esthétique, à la fois dansant et dark, et flirtant parfois avec le trip hop,  difficile de déterminer toutes les influences, elles vont de Air à Zola Jesus en passant par Miss Kittin ou London Grammar.
Six titres dont on ne peut te dévoiler l'intitulé, because absence de setlist et peu de renseignements sur la toile.
Un premier electro chic et aérien attire d'emblée l'attention d'un public qui, d'habitude, néglige les premières parties, il est suivi par un dancetrack imparable et une troisième salve pendant laquelle les pulsions de la basse font merveille.
'A for Ache' démarre en formule parlando avant de t'inviter sur le dancefloor tandis que Miss De Lilez scande A for Ache à te donner le tournis.
Bruxelles se manifeste, des cris enthousiastes fusent, les filles nous balancent deux dernières salves, l'une hantée, l'autre tribale.
Rarement un tout nouveau projet n'aura connu autant d'adhésion!


The Dø

C'est en  2008  que tu croises la route des Parisiens pour la première fois, une toute jeune Selah Sue assurait l'avant-programme.
Depuis, deux autres long-playing discs se sont retrouvés dans les bacs, celui qui nous vaut cette tournée a pour nom 'Shake Shook Shaken'.
 Dan Levy, he looks like Johnny Depp, te souffle Deborah et Olivia Merilahti, she doesn't look like Vanessa Paradis, sont flanqués de trois musiciens pas nuls, Marielle Chatain (keyboards, guitar, bass, pads), Pierre Belleville (drums, effects) et Bastien Burger (bass, guitar, effects, pads, keyboards). Dan lui-même, s'amuse à la guitare, basse, pads ou pianote et s'occupe des secondes voix, sa compagne, longue robe blanche, ample, aux motifs rouges et  baskets assortis, chante divinement, sourit tel un ange et manoeuvre à sa guise un bon peuple qui ne demande pas mieux.
Démarrage en douceur avec la berceuse précieuse ' A mess like this', elle est touchante Olivia, un break explosif, annonce l'instrumental majestueux 'Omen',  pendant lequel  la fée prend la pose puis deux zombies viennent déplacer le piano qui se trouvait au centre de la scène.
Le show et le décorum  sont huilés jusque dans les moindres détails, The Dø propose 'Keep your lips sealed', a catchy pop tune dans laquelle quelque Britannique illuminé croit reconnaître Broadcast.
Virage dance avec  l'époustouflant ' Miracles (Back in Time)'  suivi par 'Sparks' qui lui aussi fait des étincelles.
Tous les regards sont rivés sur la séduisante franco-finlandaise transformée en marionnette pendant 'Opposite Ways', elle allume un brave garçon du premier rang en se collant à 25 cm de son visage pour lui dévoiler un genou et la naissance d'une cuisse, André a failli défaillir, la coquette a souri.
Bruxelles, je tiens à m'excuser pour le concert annulé lors des Nuits Bota, je n'avais plus de voix, on va se rattraper ce soir, voici 'Anita No', ses allitérations fantaisistes, son jeu de lumières et ses ombres chinoises.
La salle bout, les roadies ramènent le piano au centre du podium, le calme revient avec la ballade 'Dust it off', pas pour longtemps le tube 'Trustful Hands' rallume le feu.
Olivia s'amuse avec le pied de micro, le tend vers le public puis l'utilise comme un bâton de majorette, cette nana sait comment s'y prendre pour enflammer l'assistance.
Dans la foulée, un second hit des débuts, 'The bridge is broken', suscite un mouvement d'enthousiasme turbulent.
Le concert a vraiment décollé, 'Aha' et son manège Roméo fait la cour à Juliette qui, après avoir écouté l'aubade, rebondit comme un kangourou fou , ne va certainement pas calmer tes voisin(e)s.
C'est le délire!
Olivia et son ex-mec se tirent pour laisser le trio de musiciens balancer un instrumental tribal,  'BWOJ', Marielle debout sur son tabouret entre en transe tandis que le couple réapparaît reconverti en Baloo et Mowgli recouverts d'une serviette éponge, vite envoyée dans la fosse.
Attention, ça glisse, 'Slippery slope' , présentation des funambules avant une marche guerrière, épique, au fond hip hop,' Going through walls'.
Et une petite leçon de grammaire en prime...shake, shook, shaken..., repeat after me, Brussels!
Yes, teacher, another brick in the wall!
Le fougueux  ' Despair, hangover and ecstasy' doit nous amener au terme de ce concert de 70' follement applaudi.

Les rappels sont entamés par ' Too insistent' suivi par le chant de Noël avant la lettre 'Nature will remain' et enfin 'Quake, mountain, quake'.
Il est 22:25", la salle espère un second rappel, elle l'aura, en trio, Olivia, Dan derrière le piano, Bastien à la basse, c'est une chanson d'amour précise la star de la soirée, ' Song for lovers' pour terminer ce show fabuleux sur une note sentimentale!










mardi 8 décembre 2015

Album 'Koskenkylä ' by Vellamo!

Album 'Koskenkylä ' by Vellamo!


Un coup d'oeil à l'encyclopédie  du panthéon ougro finnois, lettre V: Vellamo, épouse d’Ahti; déesse de la mer, des lacs, des tempêtes!
C'est également le pseudo choisi par Pia Leinonen et Joni Tiala lorsque, en 2008, ils ont décidé de faire un bout de chemin ensemble dans la sphère folk.
A ce jour, trois albums émaillent leur catalogue, 'Vellamo' de 2013, 'Trad' de 2014, et le dernier  à peine baptisé  par les trolls et elfes norrois, 'Koskenkylä ', est sorti il y a un petit mois!

'Koskenkylä' est le village natal de Pia, la magnifique pochette de l'album étant l'oeuvre de la graphiste Maria Raasakka: Kuvataiteilija.
Dix plages constituent le recueil:
1. Tule kanssani sisar

2. Colours of the Meadow

3. Koskenkylä

4. Ladies of the Village

5. Palmikko

6. Sinä ajat

7. Elämä on hauras

8. Letters to Sweet Zoey Li

9. Let's Have a Ball Tonight

10. Hey Little Bird

Ce qui frappe d'emblée en glissant l'album dans le lecteur pour entendre   'Tule kanssani sisar', c'est le timbre particulier de Pia, mélodieux et enfantin, il enjolive cette jolie valse que tu peux rapprocher du meilleur du folk/rock anglo-saxon, style  Fairport Convention ou Steeleye Span, par exemple.
 'Colours of the Meadow', une romance folk pop renvoie vers les petites starlettes indie folk, telles que Gabrielle Aplin, Lucy Rose ou Nina Nesbitt, c'est engageant une prairie fleurie et diaprée.
L'exotique et paisible  'Koskenkylä' ne te donne qu'une envie, celle de chausser tes bottes de sept lieues pour aller visiter ce coin de Finlande où Pia a coulé des jours heureux dans sa prime jeunesse.
Notons l'accompagnement sobre et harmonieux élaboré par le bassiste Janne Ylikorpi, le batteur Timo Tikkamäki et le multi-instrumentiste Joni Tiala, ici, c'est surtout le son d'harmonium qui flatte nos pavillons.
De la bel ouvrage!
Avec ' Ladies of the Village' le passé progrock de Joni refait surface, la plage nous rappelle les grands moments de groupes des seventies comme les Strawbs ou les troubadours,  façon Al Stewart ou Nick Drake, la voix légèrement zozotante de Pia ajoutant une touche personnelle à la mélodie.
Retour au vocable finnois avec la séduisante et éthérée ballade 'Palmikko'.
Tu te dis que le groupe devrait faire merveille au Gooikoorts qui s'est fait une spécialité d'accueillir des groupes folk émergeant d'horizons divers.
L'allure  s'active avec le morceau suivant intitulé ' Sinä ajat', you drive, indiquent les linguistes, le chauffeur a beau avoir appuyé sur le champignon, tu ne perds rien d'un paysage  où les splendides lignes, aux teintes americana, de la guitare attirent l'attention.
'Elämä on hauras', la vie est fragile te souffle le traducteur, fragile comme le chant murmuré de neiti Leinonen.
Le background historique, la rude vie des mineurs chinois dans leurs baraquements à Arrowtown, en Nouvelle-Zélande, constitue la trame de l'épique  'Letters to Sweet Zoey Li', une plage électrique valant les meilleurs morceaux de Joni Mitchell ou d'Alela Diane.
Le morceau phare de l'album, assurément!
Il est suivi par la drinking song 'Let's have a ball tonight', il semblerait que les Finlandais, comme les gens de Dublin ou de Belfast, soient des chronic drinkers, pas de doute à avoir la Salmiakki Koskenkorva doit couler à grands flots après avoir dansé sur 'Let's have a ball tonight'.
L'album s'achève sur 'Hey little bird', une ballade courtoise qui te rappelle le traditional  'The Cuckoo'.

 'Koskenkylä ' by Vellamo, un album hautement recommandable pour tout amateur de folk éclairé!



 


Accident de voiture fatal pour Chris Carney ( The Prom Kings)

Chris Carney , le mari de Tiffany Thornton , a Walt Disney actress, est décédé lors d'un accident de la circulation, vendredi dernier.
La voiture conduite par un ami s'est encastrée dans un arbre à Hot Springs, les deux occupants ont perdu la vie.
Chris Carney était une reality star aux States et  a fait partie du post-grunge band The Prom Kings ayant sorti un album en 2005.
Le titre "Blow"a été repris sur la B O de 'The Island' .
Chris Carney avait 35 ans.

lundi 7 décembre 2015

Everything Everything au Beursschouwburg - Bruxelles, le 6 décembre 2015

Everything Everything au Beursschouwburg - Bruxelles, le 6 décembre 2015

Initialement l'événement devait se dérouler à La Rotonde du Botanique le 26 novembre, le niveau 4 de terreur en a décidé autrement, la date a été déplacée, le Bota et le Beurs se sont entendus pour organiser le concert ( sold out) dans la Zilveren Zaal de l'ancienne Brasserie Flamande, rue Orts!

Une attente prolongée face aux portes vitrées et closes du complexe, 19:40', la délivrance, plus que cinq étages à escalader avant de se commander une pintje et d'attendre le début du show.
L'avant-programme a été gommé, les deejays d'Onda Sonora sont chargés d'assurer une musique d'ambiance avant le récital d'Everything Everything.
Le Manchester-based band achève une tournée européenne devant promouvoir leur troisième disque 'Get to heaven'.
Un roadie envoie un signal lumineux vers la table de mix qui balance le fond sonore choisi par EE.
  Jonathan Higgs ( vocals, gt, keys) - Jeremy Pritchard ( bs, keys) - Michael Spearman ( dr) et Alex Robertshaw ( lead gt) se pointent,  accompagnés d'un cinquième élément, dynamique,  au synthé ( Peter Sené).
Dès les premières mesures de ' To the blade', deux choses attirent l'attention, le falsetto incroyable du petit Jonathan Higgs et la richesse des arrangements.
Le son est ample, puissant, la guitare cinglante d'Alex vient salement  te fouetter tandis que la voix fragile du frontman  joue à l'équilibriste  sur le fil tissé par ses copains.
Une entrée en matière ayant eu le don d'échauffer Bruxelles sans fastidieuse période de mise au point.
' Blast Doors',  ses rythmes irréguliers et son chant saccadé, t'invitent à la dance tribale, il est suivi par 'Kemosabe' datant de l'album 'Arc'.
Ton voisin, un Mancunian de passage dans notre ville assiégée, chante en écho,..At the border, at the, at the border I'm at the border, at the, at the border... son baryton soigné à la Guinness  répondant aux notes aiguës du contre-ténor s'agitant sur le podium.
'Get to heaven', en sifflant... le morceau sonne comme certains titres afro de School is Cool, il faut mettre en exergue les brillantes broderies de la lead guitar.
Et comment ça va à Bruxelles, bien, well  sing with us...le single 'Regret' est tout simplement un hit pop irrésistible.
Mister Higgs est heureux: cheers, nice one, Brussels... puis il entame "Schoolin'", un titre des débuts, dansant, et porté par les vocaux montagnes russes de Jonathan le jongleur.
Retour au dernier article avec  'Fortune 500', son choeur grégorien, ses claviers majestueux mais aussi ses beats imparables.
 'The Wheel' (Is Turning Now) s'inscrit dans la même veine, a dancefloor track rappelant  Two Door Cinema Club.
L'angelot blessé et les siens poursuivent avec 'Warm Healer' puis enchaînent sur une mordante version de  'Radiant'.
' Zero Pharaoh' pendant lequel la star  implore ..give me the gun, give me the gun, give me the gun.... semble nous indiquer que toutes les plages de 'Get to Heaven' vont passer la revue, mais, comme pour nous contredire E E attaque 'Don't Try' et 'Cough Cough', deux  hits  de 2013, le dernier nommé, déstructuré et chanté façon staccato, montre  à quel point ce groupe se révèle brillant!
It's time for an oldie, 'Photoshop Handsome', datant de 2010,  a déclenché l'enthousiasme.
 Visiblement heureux, Farinelli  avise deux kets ( 8/9 ans) qui se tiennent à 50 cm de lui et leur signifie, you, guys, you've been awesome, this is our last tune,   "Spring / Sun / Winter / Dread"avec la profession de foi ...I don't want to get older...et une dernière rafale mortelle envoyée par le guitariste..


Après un détour par la buvette, cinq Maes, bitte, les British réapparaissent et nous balancent l' incroyablement addictif  'No Reptiles' suivi par  the last song of our tour, we were happy it happened here in Brussels, ' Distant Past' et son background funky/rap  à la 'Rapture' de Blondie!

Pas une âme ne quittera le Beurs déçue, tous on a eu l'impression d'avoir assisté à une prestation créative, mixant esthétisme, rythmes tribaux, mélodies infaillibles et audace vocale.
Well done, chaps!







samedi 5 décembre 2015

Le jazz belge pleure la disparition du photographe Johan Van Eycken.

Il ne se déroulait pas un seul événement jazz d'envergure sans la présence sur scène, ou aux alentours, du talentueux photographe aux tempes argentées Johan Van Eycken.
Tu le croisais à Brosella, au Jazz Marathon, au Marni Jazz, à Flagey, Dinant..., partout son extrême courtoisie et la qualité intrinsèque de ses clichés forçaient l'admiration.
Ce matin en consultant ta page facebook tu apprends son décès,  ses nombreux amis réagissent en se posant la même question: wat is er gebeurd...car aucune information n'a filtré jusqu'ici.
C'est l'incompréhension qui règne!


Le témoignage de Reggie Washington résume les impressions de pas mal de monde:
Damn. I just saw you at my concert the other month. Your personality and gift will be missed.
Rest in Peace Johan*

catl au Rock Classic- Bruxelles, le 4 décembre 2015

catl au Rock Classic- Bruxelles, le 4 décembre 2015

Une collaboration Rock Classic/ Soirées Cerises.
CATL, wat is dat?
The Center for Advancing Teaching and Learning?
Le Congrès Africain des Transports et de la Logistique?
Le Conseil d'Administration des Talibans Libidineux?

Te fatigue pas, catl are a rock n’ roll duo hailing from Toronto... un duo mixte, une blonde sauvageonne, Sarah Kirkpatrick (mini drumkit, déhanchements énervés et chant agité) et le longiligne Jamie Fleming aux vocaux et à la guitare ( abîmée dans l'avion).
Première date de leur première tournée européenne, ils sont couvés par Dimitri Rondeau ( Driving Dead Girl) qui leur a déniché une date au Bateau Ivre à Mons.
Déjà quatre albums dans leur besace et une sérieuse expérience scénique, incluant des premières parties prestigieuses ( Alabama Shakes, Jon Spencer Blues Explosion, The Sadies ou Andre Williams).
Genre?
Du punk blues minimaliste plus proche des Cramps que de Stevie Ray Vaughan!
Le duo travaille dans le viscéral et pas dans le lyrique, sur l'étiquette que tu peux résumer en "agiter vigoureusement avant l'emploi" tu lis:  “catl. can pull dancers to their feet, shake a sweaty room silly and convince you that maybe another tequila before last call isn’t such a bad idea afterall.”
Il y avait pas de tequila, tu 'es contenté de quelques Maes, ainsi, tu t'es senti bien pendant et après le show!
En l'absence de support, le concert démarre à 22:00!
Première agression sonore, 'Lamplight the way', du blues garage crasseux, une guitare vicelarde, des coups soutenus on the two-piece drumkit,  un chant farouche avec en background les ooh ooh ooh de Sarah qui te rappellent ceux de 'Sympathy for the Devil' des Stones.
Le ton est donné, les Canadiens ont décidé de secouer le zinc, tant mieux, on n'était pas venu pour entendre un rossignol ou une belette!
Même environnement cradingue pour le punk suivant, puis, sans pause, le duo nous assène le concis cri de guerre 'Hey, hey' datant de leur premier effort discographique , ' ¿Adónde Vas? A Ningún Lado'.
Sarah aux lead vocals amorce 'Resistance place' un sexy and raw downbeat blues.
Brussels, this music sounds better if you drink a lot, so get you a beer or a whisky, by the way, we'll keep the ballads for the end, let's  do a fast one.
Promesse tenue.
Le papelard gisant à leurs pieds mentionne une bonne trentaine d'articles sans qu'il soit question d'ordre chronologique, monsieur et madame puisent dans le réservoir selon leur bon vouloir, notons la récurrence du terme blues dans pas mal de libellés  ( Cocaine blues - Shakin House blues - Gateway blues - Talk too much blues - F.U. Blues....).
A ce petit jeu, il nous est impossible de te citer l'alignement exact des morceaux interprétés, but who cares?
Le jeu athlétique du gaillard, son chant rugueux compensé par les glapissements aigus de sa compagne qui, quand elle ne s'acharne pas sur ses fûts, secoue un tambourin ou un shaker, déclenchent l'enthousiasme dans l'assistance, faite surtout de gens de passage.
'F U. Blues', oui, fuck you blues, est pour les gars qui sifflent les filles en rue.
'Save myself' nous renvoie à nouveau vers les Stones à l'époque où ils jouaient du blues, 'Thunderbird ESQ'  narre une sortie en ville en buvant du mauvais pinard à 5 dollars le flacon.
 Elkie will join us on stage, la nana, une go go dancer souple, se trémousse harmonieusement pendant   ' Gateway blues' aux relents Bo Diddley relevés.
Vous connaissez Hasil Adkins?
Non, on connaît Chet Atkins, et vous, vous connaissez Paul Severs?
 Hasil Adkins est le king du hillbilly punk, voici son 'Chicken Walk', une petite danse appréciée par les flics.
Ouille, il est près de 23h, on termine par 'Workin' man's soul' , un titre idéal le vendredi soir!

Bruxelles réclame un bis que catl a mille fois mérité, le couple remonte on stage pour nous proposer un singalong culinaire,  'Hot baked cornbread'.
Ce pain au maïs bouillant nous a donné soif, direction le bar!






vendredi 4 décembre 2015

Mort mystérieuse de Scott Weiland

On savait que Scott Weiland le chanteur de Stone Temple Pilots ou de Soft Revolver souffrait de dépendance à certains produits non autorisés par la législation mais personne ne s'attendait à le retrouver sans vie dans son tour bus juste avant de monter sur scène à Bloomington.

Sur facebook l'avis est laconique:
Scott Weiland, best known as the lead singer for Stone Temple Pilots and Velvet Revolver, passed away in his sleep while on a tour stop in Bloomington, Minnesota, with his band The Wildabouts. At this time we ask that the privacy of Scott’s family be respected.!

Le fantasque chanteur était âgé de 48 ans!
La tournée de  Scott Weiland and the Wildabouts devait s'achever le 19 décembre!
Scott nous laisse quelques incontournables grunge tels "Vasoline" ou“Interstate Love Song.” de Stone Temple Pilots.

mercredi 2 décembre 2015

Wire, Empereur à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 1 décembre 2015

 Wire, Empereur à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 1 décembre 2015

"Le contrôle des portes et des accès est renforcé, en augmentant les effectifs et en systématisant les fouilles à l’aide notamment d’un détecteur de métaux.
Nous rappelons à notre public de ne pas emmener de sacs volumineux, qui ne seront pas acceptés dans l’enceinte du bâtiment.
Des moyens supplémentaires de communication sont mis à disposition des différents services de gardiennage.
Les salles de concerts et leurs abords sont inspectés avant les spectacles..."
Tout est mis en oeuvre pour assurer la sécurité du public et pourtant ils sont fort nombreux les amateurs de musique hésitant à se rendre dans une salle de spectacle bruxelloise.
Le manque à gagner va se chiffrer par centaines de milliers d'€uro!

400 préventes pour Wire, un incontournable du post-punk qui va fêter ses 40 existences en 2016, c'est navrant!

Empereur assure le support!
T'énerves pas, Ingrid, ils ne savent pas nager, et toi, le Corse, fais pas ton numéro Père la Violette.
Le Kaiser bruxellois est né il y a moins d'un an sur les cendres de Thieves of Silence, vu ici même avant Gang of Four!
 Le line-up est constitué par Paul Paccaud ( chant, gt)  - Quentin Franckx ( basse, chant) - Nicolas Van Peteghem ( synthé,tambourin) - Jérôme Elleboudt( drums), un ex Private Joke.
Tu dis, Catherine, ça faisait une paye, aah c'est la première fois que tu vois un batteur de post punk travailler avec un sequencer, tu estimes que ça  ne se fait pas, on note!
Car effectivement, Empereur adopte une perspective musicale post punk pas vraiment éloignée de que faisait   Thieves of Silence, un peu moins synthétique peut-être.
En 30', ils ont envoyé neuf balles, aucune ne sortait du lot mais dans la salle personne n'a baillé, personne n'a crié au génie non plus, du travail honnête sans éclats, peut-être un peu terni si on le compare au concert intense des vétérans du Royaume Uni.
Balance pas vraiment au point en début de partie, vocaux inaudibles, sinon 'Kakine' s'avère efficace.
'Temptation', bassiste et guitare s'échangent leurs jouets, la basse se fait impulsive, la guitare acérée, l'arrière-plan est lourd, l'esthétique post punk étant renforcée par la distance que ces jeunes gens tiennent à mettre entre leur froide détermination et les sentiments de l'assistance.
Le chapelet s'égrène: ' West Station' et ses vocaux ahanés, le cinglant  'The Whip' orné d'un  long break instrumental, un des meilleurs moments de leur prestation, ' Harbours' et ses claviers sirènes, 'Isolation' si c'était celui de Joy Division, on ne l'a pas reconnu, donc on suppose qu'il s'agit d'un pur hasard, le désespéré 'Mandala' , 'Rumours' vachement agressif, et le titre bénéficiant de 14 remixes, 'She Was'.
Détail leur EP, pressé à 30 exemplaires, est épuisé.
Prochaine performance, le 12 à l'Olympic Café, Paris (France)!
Tu te fous de nous?
Il y a 20 Paris, au minimum, aux States!

Wire

Avril 2015, l'ensemble art punk/post-punk londonien se fend d'un quatorzième album studio, baptisé 'Wire'.
Après un tour extensif au UK puis aux States, c'est le vieux continent qui voit défiler les men in black, Colin Newman qui ne quittera pas son petit chapeau - Graham Lewis, le bassiste à la casquette - le self-effacing, émacié, mais oh combien efficace batteur, Robert Grey - et  Matthew Simms qui depuis 2011  a pris la place de Margaret Fiedler McGinnis à la lead guitar.
 'Blogging', ouvrant le dernier né, sert d'amorce, déjà la tension est de mise, l'attaque non dissimulée des réseaux sociaux fait mouche.
Colin doit souvent jeter un oeil vers les lyrics imprimés sur l'iPad fixé sous son micro, d'un doigt il vient de tourner une page, 'Nocturnal Koreans' est sur les rails.
Les lyrics sont durs à déchiffrer, la voix n'est guère mise en avant.
C'est Graham qui entame l'obsédant 'Boiling Boy' aux vocaux, Colin le relaye, avant un chant en duo.
Un sacré morceau, bourré de guitares métalliques et d'effets industriels.
Avec 'Silk skin paws' on a droit à un bon dans le passé, la plage date de 1988, elle est suivie par une nouveauté, ' Wolf boar'.
Un signal vers l'éclairagiste, it's kind of dark here, en français: de la lumière svp, effectivement il semble en avoir besoin non seulement pour déchiffrer ses lyrics mais également pour utilises ses effect pedals, c'est pourtant le ténébreux bassiste qui se charge de chanter le sombre  'Mekon Headman'.
Avec  'Burning Bridges' Bruxelles hérite du titre le plus calme du set, oh, il ne faut pas s'attendre à une bluette destinée a squatté les charts, les beats restent soutenus et les guitares, non huilées, grincent un max.
Après ce relatif instant de quiétude, la nervosité regagne les rangs des vétérans, ' High' cogne lourd.
Faux départ, on reprend l'imparable  'In Manchester' suivi par un des morceaux les plus ambitieux du catalogue Wire, ' Sleep -walking' , près de huit minutes de sonorités torturées, alors qu'en background Robert Grey travaille en métronome maintenant une pulsion  constante, les guitares nous ramènent curieusement vers  Pink Floyd ou d'autres papes du psychédélisme.
Accélération sensible avec le houleux 'Stealth of a stork' suivi par 'Split your ends' et  le poulpe dément ' Octopus', assurément un des titres les plus énervés de la soirée.
Graham Lewis dédie la suivante à Annick Honoré, elle était une amie chère, c'est lui qui chante le downtempo  'Blessed State' qu'il a composé en 1979.  .
Si 'Swallow'  démarre mollement, la tension montera graduellement pour finir par t'étouffer et te laisser KO sur place.
On a déjà mentionné la place primordiale que le batteur tient au sein du son Wire, il serait injuste de passer sous silence les pulsations impitoyables de la basse de Graham et les soundscapes brillants du jeune Matthew Simms.
Le set prend fin avec 'Harpooned', une pièce apocalyptique de plus de dix minutes terminée en noise agressif , à l'arrière, le batteur squelettique attend flegmatiquement que les éléments s'assagissent, il ramasse une serviette, s'éponge le front et se tire, suivi par les autres.
75' sans concession aucune!

Rappels.
Thank you for coming and please, keep on living...
On essayera, Colin!
Feu:  'Brazil' un punk speedé et furieux de 40", puis ' Adore your island' à peine moins sauvage et enfin le vieux 'Used to'.

A la sortie, tout le monde est d'accord, un grand concert!




  

mardi 1 décembre 2015

Orkesta Mendoza et La Negra Albina à l'Ancienne Belgique ( Club), Bruxelles, le 30 novembre 2015

 Orkesta Mendoza et La Negra Albina à l'Ancienne Belgique ( Club), Bruxelles, le 30 novembre 2015

Tandis que dans la grande salle, Trixie Whitley jouait à guichets fermés, le club accueillait deux adeptes du speed mambo/ fiesta rumba devant un parterre plus restreint: La Negra Albina et Orkesta Mendoza!

  La Negra Albina
Un band cosmopolite sévissant dans les rues et les caf'conc' bruxellois depuis 2014.
Le guitariste/chanteur  Lisandro Rodriguez est argentin, la pétulante Paula Léon ( base, chant et sourires ravageurs) est espagnole, le petit et fantastique guitariste Diego Higueras est originaire de Lima, Felipe Domene, cajon, hi-hat, cowbell, shakers, vocaux, vient du Chili et le zigoto de la bande, le géant Aristide d'Agostino ( trompette), possède une CI indiquant né à Evreux.
Ils ont emmené pas mal de leurs potes, ceux-ci n'étant pas du style  introvertis taciturnes, l'ambiance festive était au rendez-vous et la cerveza a coulé à grands flots!
En ouverture, ils choisissent d'interpréter  'Los ejes de mi carreta'  dont Ray Barreto a fait une fiévreuse version aux saveurs salsa.
Lisandro entame la mélodie façon romance du Sud avant de la voir  virer cumbia ensoleillée.
Vu que dehors un vilain crachin s'est installé depuis la veille, cette chaleur vivifiante est la bienvenue!
L'Argentine et l'Espagne alternent le chant, c'est Paula, déchaussée et coiffée d'un seyant borsalino, qui fredonne ' El Pescador' avant de céder le relais à Señor Rodriguez pour une 'Chacarera' chatoyante, derrière toi quelques Señoritas tournoient de façon élégante.
La composition suivante signée Paula Léon se nomme justement 'Señorita'.
Un des grands moments du set aura été ' La Calle de la Luz', signé  Lisandro Rodriguez, la trompette langoureuse, le chant mélancolique et l'accompagnement sobre ont touché plus d'une âme sentimentale.
Une cumbia marine pour suivre, 'En la Mar', et enfin un dernier highlight, une formidable version de 'Comandante Che Guevara Hasta Siempre', truffée d'interventions saignantes du petit Péruvien, Carlos Santana devait rôder dans les parages.




Exotisme, savoir-faire, entrain, joie de vivre, une épatante entrée en matière! 


  Orkesta Mendoza from Tucson, Arizona
L'ex-  Sergio Mendoza Y La Orkesta est un big band monté par Sergio Mendoza, claviériste chez Calexico et membre de Devotchka ou du  Mexican Institute of Sound.
Il s'est entouré d'une fameuse équipe, en commençant par le vétéran mexicain Salvador Duran, établi lui aussi à Tucson depuis une décennie, ce grisonnant barbu, ressemblant comme deux gouttes d'eau à  Don Alejandro de la Vega, le paternel de Zorro, chante, s'agite sur une stomping box, lui servant également de rehausseur pose-pieds pour atteindre le micro, et joue au joli coeur.
Ce mec peut se targuer d'avoir enregistrer aux côtés de Bob Dylan, Calexico ou Willie Nelson, pas des cancres!
A la lapsteel et guitare, le discret mais fort utile Joe Novelli -  à la basse, un second grisonnant, Sean Rogers - aux drums, un petit nouveau, sans doute Andrew Collberg qui accompagne parfois Marianne Dissard et enfin une immense section de cuivres, au sax, à la clarinette et aux keys, Marco Rosano et deux trompettes, le Madrilène Raúl Marques et un novice se débrouillant fort honorablement.
Pendant 90', le Club va succomber aux charmes contagieux du mambo, de la cumbia, du Tex Mex, de la ranchera, du mariachi,  mis au goût du jour et offrant une sérieuse pointe de rock'n'roll à certains moments.
Départ en fanfare avec 'Caramelos', un son gros comme la baroque cathédrale métropolitaine Notre-Dame-l'Assomption de Mexico.
Cet ouragan balaye tout sur son passage.
La cavalerie, pas légère, continue sur le même rythme effréné, la cavalcade suivante a pour nom 'Mario tambien come', ça remue sur scène, ça gambille dans la fosse!
Mambo time, annonce Sergio,voici 'Ojos Negros', pas sûr que les Russes reconnaissent les Yeux Noirs, on est loin de la version de Django également!
Pour rester dans les mêmes ambiances, l'octet nous envoie ' Mambo de Kesan' un instrumental kermesse mexicaine délirant, que Salvador, en vieux cabot, termine en aboyant!
Place au morceau de bravoure du set, une longue et irrésistible  version de 'La Rienda'.
Olé, olé, la trompette de Raúl, baladeuse, se mêle au public, d'abord du côté du bar, puis vers le vestiaire, la clarinette répond, 'Nino Perdido' divertit et déroute, puis les saltimbanques décident de nous la jouer en mode slow motion avec le collant 'Amada Amante', un classique de la musica romantica et un tube pour le chanteur de charme Roberto Carlos.
La clarinette en mode Sidney Bechet fait fondre les coeurs des donzelles, la voix du macho aux cheveux gris les achève.
Sergio troque son acoustique contre un charango, Olivier ( ?) rejoint la troupe au violon, l'orchestre nous  invite pour une flânerie dans 'Los calles de Tucson'.
L'as du mambo a pour nom Perez Prado, voici son sulfureux ' Mambo Lupita', je te défie de ne pas remuer le cul pendant  cette invitation à la danse.
Tu dis Sergio?
Bailar!
Si, si ...
Grosse agitation sur la piste!

Puis, surprise, une étonnante cover de 'Tusk' de Fleetwood Mac, démarrage americana, un signal en espagnol.. un, dos, tres, virage cumbia  imminent et  folie totale!
Lapsteel en évidence pendant le pâteux 'La Cacharita', puis le chef propose à Raúl de pousser la chansonnette, c'est parti pour 'Perro Loco' un chicano rock, proche de Los Lobos.
Dans la salle un Chilien ayant abusé du pisco nous gratifie d'une leçon de géographie sud-américaine avant le dernier méfait inscrit sur la playlist, le cinématographique 'Mambo Mexicano', capable de ressusciter Lazare et ses voisins du graveyard.

Oltra, oltra... s'époumone la colonie hispanique, Tucson rapplique, nous balance une complainte qui va raviver les pleurs de Magdalena pour finir sur la farandole 'Traicionera'.
Il est 22:30, la fiesta est terminée!