mardi 30 novembre 2021

BOOST 3000 au Chaland qui Passe, Binic, le 28 novembre 2021

 BOOST 3000 au Chaland qui Passe, Binic, le 28 novembre 2021 


Non, Boost 3000 n'est pas une boisson énergisante à base de betteraves, topinambours et de grenades, fabriquées en France.

Comme le cassoulet, BOOST 3000 se déguste à Toulouse.

Ce joyeux quintet, formé par quatre jeunes gens bien élevés et une jeune fille souriante, a sorti, il y a peu, un premier CD baptisé 'Quel Album'.

Tous les spécialistes pop rock de la république,  indivisible, laïque, démocratique et sociale, s'accordent pour trouver la rondelle, non seulement sympathique, mais aussi ingénieuse.

Novembre 2021, le band se paye une mini-tournée les conduisant jusqu'à la ville belge chantée par la petite Angèle, pas celle de Pagnol, non, la fille de Marka et de Laurence Bibot.

Coup de chance, le trip s'achève à Binic, dans le bar le plus exigu et le plus tof ( merci, Angèle) de la station balnéaire: le Chaland Qui Passe!

La veille, déjà, le zinc avait fait le plein pour la venue de Ceux qui marchent debout.

17:00, disait l'annonce... à 17:15',  Kevin Colin ( voix, guitare) , Marion Josserand ( voix, claviers, synthé) , Arnaud Sontag ( drums, backings) , Valentin Lafon ( lead guitar, voix)  et Antonin Dupety, ouah, le pull,  ( basse, synthé, voix),  prennent place, ils  occupent 3/4 de la surface de l'établissement.

Antonin et Kevin  oeuvrent également au sein du groupe pop nihiliste Kevin Colin et Les Crazy Antonins.

Marion, pas la championne de ski, joue du violon chez Treatise, la carte de visite d'Arnaud mentionne un passé jazz et Valentin a été vu chez Baraque à Free, tout comme Marion.

 

Mise en bouche avec un instrumental doté de quelques vocalises sucrées,  'RaoülGonzague', puis vient une séquence bruitages servant à introduire 'La Musique', Valentin tapote son mini-synthé qui bourdonne allègrement, Arnaud joue du balai, les cymbales jubilent, c'est parti pour un pop track, tendance sixties, un joyeux mix de garage et de yéyé, avec quelques touches Dorothée pour ne pas effrayer les plus petits.

'Cinéma',  dont la musique a été composée par Maxwell Farrington, plaira aux amateurs de sonorités Farfisa et aussi aux fans de chant choral.

Le texte, faussement naïf et légèrement déjanté, les rapproche de Katerine, les harmonies vocales évoquent des groupes tels que Les Parisiennes,  Les Surfs  ou autres Les Gam's, qui enchantaient les oreilles des auditeurs de Salut Les Copains.

Folks, celui qui nous donne le titre de la prochaine ritournelle gagne un nonosse. On vous aide... miau, miau, wouah, wouah.

' Cats and Dogs' proposent un insulaire.

Presque!

 'Chats et chiens'  et sa bande sonore fête foraine éclate lors d'une phase noisy, le rythme accélère, le manège s'emballe, la ménagerie s'affole, merde, ces pauvres bestioles, en état de divagation,vont se retrouver à la fourrière, je téléphone à Brigitte!

On ignore si ' Paris-Brest' est destiné à Miossec ou à Cédric Grolet , qui n'est ni épais, ni hideux. 

Ce superbe entremets doit autant aux Demoiselles de Rochefort qu'à Frankie Vally et, dans une moindre mesure, à la pop lo-fi de Pavement.

Quoi?

Un manque de Chantilly, tu rigoles, écoute,  essaye le baklava!

En annonçant une reprise de France Gall, les remarques, pas toujours obligeantes, à l'égard de Pascal Obispo fusent.

Sinon, ' Par Plaisir' leur va comme une moufle bio.

'Est-ce que tu' charme par son côté élastique et sa fausse candeur.

Ne va pas croire cependant que tu as face à toi des plaisantins légèrement benêts, ces jeunes gens savent pertinemment ce qu'ils font, vocalement, ils sont parfaitement rodés et  musicalement, leur exercice, souvent déstructuré, a tout du casse-gueule mais ils sont suffisamment adroits pour éviter tous les pièges.

'Bonjour Madame' ou comment faire rimer John McAdam et vague à l'âme,  à deux voix, sur toile acrobatique.

Une histoire d'amour loufoque qui aurait plu à Jacques Tati.

Un constat: une fenêtre fermée, ça craint!

Ouvre-moi ' La Fenêtre', je n'ai pas envie de sortir par la porte.

Farfelu, tu dis, sans doute, mais le côté burlesque fait tout le charme du groupe.

Valentin, tu amorces ' Pluie'.

Non, t'es pas obligé de nous jouer le Concert d'Aranjuez ni Purple Rain, une petite intro bien nette suffit.

Michel Legrand, là-haut a souri, a sorti un parapluie acheté à Cherbourg tout en apostrophant Miss Dorléac: t'as entendu, Françoise, c'est chouette, non?

Une devinette: le contraire d'internet?

Angèle ( encore): extra flou!

Sont fins à Toulouse!

' Sur Internet'  ou  une tranche de French noise pour saltimbanques un peu branque.

Voilà, Binic, il en reste une, 'Dinde Turque', car les anglais, des gens peu instruits, s'imaginaient que le volatile était originaire du pays ottoman, alors que le monde entier savait que ce sont les Américains qui ont inventé la dinde (turkey, Winston), pour pouvoir la dévorer lors de Thanksgiving.

T'es con, réplique Cristiano Ronaldo, la dinde vient du Pérou.

M'en fous, réagit Sandrine Rousseau, suis vegan et j'aime pas le foot .

Boost 3000 nous emmène dans le poulailler, où ça s'agite ferme.

Bien joué les cocottes,un bis?

A vous de choisir.

"France Gall", propose un berger!

Et ils nous balancent une version garage de 'Par Plaisir',  non reconnue par Herbert Léonard.


 



 






lundi 29 novembre 2021

You and me underneath the tree. single by EXQUILIS, ft. Audryelle

 "You and me underneath the tree".  single by  EXQUILIS, ft. Audryelle

 

self production

 Charles Eloy

 « You and Me, underneath the tree » - EXQUILIS ft. AUDRYELLE
Les chansons de Noël, il y en a pour tous les goûts. Vous connaissez peut-être « White Christmas of Bing Crosby », ou des hits plus récents comme « All I Want for Christmas is You - Mariah Carey » ou « Last Christmas – Wham ».
Certaines chansons de Noël étaient des réflexions sur des questions sociales au moment où elles ont été
écrites.
« Noël blanc » fait référence aux soldats nostalgiques qui ont combattu durant la Seconde Guerre
mondiale.
« Do they know, it’s Christmas - Band Aid » » est une chanson relative à la famine présente en Éthiopie de 1983 à 1985.
« You and me underneath the tree » par Exquilis, un projet d’un duo auteurs-compositeurs, est une
chanson originale EDM-POP, qui nous ramène à l’esprit  période des fêtes de fin d’année. La composition est influencée par David Guetta, Zedd, Calvin Harris, Stromae.
Audryelle, soliste d’un chœur multiculturel interprétant des chants sacrés et profanes, est l’invitée
vedette. Son interprétation émouvante de la chanson met en évidence quelques-unes des paroles se
référant au gospel.
La chanson fait allusion à l’histoire personnelle d’Audryelle. En tant que membre d’une famille itinérante, elle a vécu en Afrique de l’Ouest et aux États-Unis et est maintenant de retour en Belgique. Elle a pu observer l’évolution rapide de l’environnement social au cours des deux dernières années en raison des conditions sanitaires dans le monde entier.
Cette année, avec les restrictions de mouvements et les interdictions de voyager, c’est l’occasion de
revenir sur les bases sur lesquelles reposent les vacances de Noël.
“Oh, my Lord, please on those souls who are needy”, traduit en « Oh, mon Seigneur, ayez pitié de ces âmes qui sont dans le besoin ». Certaines personnes ont besoin de nourriture, d’autres besoin de culture. Des instants meilleurs nous reviennent “Blessed we are, we  feel happy, you and me, underneath the tree
« Nous sommes bénis, nous nous sentons heureux, toi et moi sous l’arbre ». La chanteuse nous invite à
nouveau à la magie du rassemblement sous l’arbre.
Les arrangements électroniques dans la partie instrumentale de la chanson, ainsi que la danse animée de
Noël reprise dans la vidéo, créent l’esprit joyeux typique de Noël.


« La vie est un trésor que nous possédons tous pour tout ce que nous faisons de bien ou de mal. »
L’idée de la capacité de faire des choix dans la vie pour le bien ou le mal, pour la lumière ou l’obscurité.
Malgré le matérialisme généralement associé aux événements de Noël, la vie est le véritable trésor et
notre disposition intérieure ou notre état spirituel nous donnent la possibilité de penser, et ensemble agir
librement pour notre dignité.
L’influence de la technologie de surveillance par satellite est décrite dans les deux premières lignes du
chœur. Ensuite nous revenons aux besoins des êtres humains, être ensemble. La quatrième ligne du chœur souligne le symbolisme du rassemblement des personnes sous l’arbre de Noël, une tradition culturelle héritée de nos ancêtres pour la transmission aux générations suivantes. La chanson se termine en répétant les mots « sous le sapin de Noël ». L’arbre est l’un des ingrédients saisonniers qui apportent à la maison cette sensation chaude et floue semblable à cette période de l’année.
 
Hormis quelques phrases empruntées à l’évangile, les thèmes principaux de la chanson mettent en
évidence la condition actuelle de l’être humain.
« You and me underneath the tree », profitons d’une merveilleuse chanson EDM avec une touche de
gospel pour les célébrations de Noël dans un arrangement musical actuel.

jeudi 25 novembre 2021

XB58 ( Baptiste Jaffré, Pierre Gerhards, Arthur Dumas) - Jazz au Bar à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 23 novembre 2021

 XB58 ( Baptiste Jaffré, Pierre Gerhards, Arthur Dumas) - Jazz au Bar à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 23 novembre 2021

 

( michel).

Préambule:

 

Les débuts de soirée Jazz commencent au bar de La Passerelle dans une ambiance club avec les étudiants du département jazz et musiques actuelles de la Villa Carmélie – Conservatoire de Saint-Brieuc.

Le premier des Jazz au bar de la saison aura lieu en amont du concert de Sophie Alour, à partir de 19h.

 

O K, et qui entendra-t-on?

 XB58, des jeunes gens fréquentant le conservatoire de Saint-Brieuc et ayant décidé de former un trio pour interpréter des standards note bleue.

Des noms?

Arthur Dumas  au sax tenor, Pierre Gerhards au piano et Baptiste Jaffré à la contrebasse.

Des détails?

Arthur fait partie de Hop Hop Hop Crew, des kangourous pratiquant un jazz  fusion d'influence balkanique, Baptiste a été aperçu au sein du Bottle Quartet, de Pollen  ou du Quintet Hortense. 

Et le pianiste?

 Google ne le connaît pas, mais on peut te dire qu'il jouait masqué, ce qui n' empêchait nullement  ses petits doigts de se balader avec talent sur les touches.

Tandis que tu descends les marches devant te mener vers un siège dressé dans le forum, peu garni, les  clients préfèrent savourer l'apéro-jazz depuis l'étage, attablés au bar, le trio a entamé 'Whisper Not' du saxophoniste Benny Golson.

Un jazz élégant à écouter aux petites heures de la nuit.

Pas de  bouleversement avec la romance 'I'm getting sentimental over you' de Thelonious Monk, attaqué en trio, avant une escapade frémissante du piano, soutenu par une contrebasse imprimant à elle seule un rythme soutenu.

Le sax, au repos,  s'échinait à dénicher une belle dame parmi les auditeurs.

Ayant repris du souffle, il réapparaît pour s'échapper  vers des cieux cotonneux,  propices aux épanchements amoureux. 

Sentimental, OK, mais ne viens pas nous fredonner 'Ne pleure pas, Jeannette', le menu ne prévoit aucun sentimentalisme au rabais.

Avec ' Reflections' de Sonny Rollins, le trio, qui fait preuve de fluidité, pertinence et cohésion,  opte pour une nouvelle ballade soignée.

And now, ladies, gents ou ielles, un blues composé par Pierre.

'There is no what' te fait penser au regretté Jacques Pelzer, et le piano du gars au petit bonnet noir à Horace Silver.

Un signe de la contrebasse vers le roi Arthur, je commence?

Yes!

Le papier dit  'I hear'.

Problème... I hear a rhapsody ou I hear music, ton manque de connaissance est déplorable, John Coltrane penche pour la première hypothèse, la contrebasse ne t'a pas attendu pour entamer une intro gratinée.

Les copains rappliquent et la romance suit son cours, sans obstacles.

Un second Monk pour achever l'exercice ' In Walked Bud' , un morceau acrobatique rendant hommage à Bud Powell.


Merci, tout le monde, les portes de la grande salle sont ouvertes, il est l'houre  de rejoindre Sophie Alour.

 

Une prestation aboutie!


 



 

Interview with Stephanie from Hearts & Hand Grenades.

 Interview with Stephanie from Hearts & Hand Grenades.

 

 NoPo  for Concert Monkey


What is your name and what do you do in the band?
Stephanie Wlosinski, I am the lead vocalist and bassist for the band.

What do they mean by  'Hearts and Hand Grenades?

We wanted a name that represents our sound, so we were looking for something with some contrast to it. We have moments on our tracks where we can sound serene or gentle, then completely switch gears and be loud and “in your face”. We settled on H&HG after a lot of thought and deliberation.

Who came with the idea for the band’s name?

I think I suggested that name but we discussed it as a band and tossed around quite a few ideas before we settled on that one in particular.

Who is the woman we see   on the artwork (she doesn’t look like Stephanie… nor like the boys!)?

The artwork was created by Jeff Ballance, who has created a unique character for us. She was not created after anyone’s likeness in particular, but we did name her Lilith and have plans to keep her around for future artwork as the band’s mascot of sorts.

Why did the band release 2 records the same year, is it due to the lockdown?

We didn’t necessarily plan to release two albums in one year, but the lockdown definitely gave us the extra time we needed to continue creating new music. We never really stopped working on new material after the first album, so we had to make a choice to either sit on anything new we had created, or to release a second album. At that point, we wanted to just go for it since we have no plans to stop.

Or did they need more stuff to tour?

That does absolutely make it easier for touring purposes. To only have one album worth of material forces us to play shorter time slots. BUT with the additional material we can fill headlining spots so that was certainly a positive aspect to releasing two albums in one year.

Were all the songs composed at the same period, are some of them older?

A couple of the songs are, in fact, some of the very first tracks we wrote. We had previously released them as part of an earlier EP that came out even before the first album. We later decided to reel back on that and include them in this album and it was the right move to do. We knew the songs were good but weren’t getting the attention they deserved as part of that EP.

Are the songs a kind of outlet or may we consider them as only rock’n’roll Your music sounds rough but clear, the songs are more in a  rock register than in a metal one, is this Justin Rose’s choice or did the band want it like that?

The music is definitely an outlet, and I think all musicians can agree when writing material. It is a part of you as an extension of what you are thinking and feeling at the time. We all have different musical influences and that is part of our sounds. We don’t work to be a Rock only band or a Metal sounding band. Its just us. We write and create the sounds that feel right to us.

How do you write your songs, does the music come before the lyrics ?

Most of the time the music comes before the lyrics. The typical process is usually that Mike comes up with a guitar riff and we build the song around that. There are a few tracks that have stemmed from the lyrics but that’s not often.

Do you compose on guitar?

The composing is done on a guitar while Mike is creating the rhythms and riffs. If I come up with a melody before the music is worked out, I will play around with it a little on my bass or just hum the tune until we work something out on the guitar first.

Who writes the songs, is there only one composer or all together?

Most of the songs are created by Mike and I working through our typical process. Once that is complete, we will bring in Kenny to create his lead lines and solos and add in his expertise. Once the format is solid, we bring in the drums and vocals to complete the track. It is a more mechanical approach than an organic one and it is a formula that has worked great for us.

Do you work with the help of files or were all  of you in the studio?

When we record we are all in the studio together. We will work through our parts individually but tend to all be there as much as possible to contribute ideas as we move through the different tracks.

Was it a difficult and long job to give birth to two records in one year?

It did not feel difficult at all. It actually felt very natural to just keep working on new material. If we are inspired to keep writing we certainly will and as the albums take shape we will continue to release them. We don’t necessarily enjoy creating music because we have a deadline. We instead like to let it happen and put the albums together based on cohesiveness.

Can we expect two new records in 2022?

Anything is possible. If we have a lot of new material when the time comes to make the next album happen it could be in the form of a longer, extended track listing or possibly two separate ones. We will have to wait and see what 2022 holds for us.
 
Line-up:  Mike Bress/ Stephanie Wlosinski/Kenny Blesy/ Tom Lafferty
 
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Eclipse Records
 
Link to the reviews.
 
 Press Quotes:
  • (9/10) "Between the Lines is a real in-your-face rock album, with Stephanie Wlosinski coming across like Lzzy Hale's little sister" - Powerplay Magazine 
  • (9/10) "really excellent, full of personality with an amazing crude energy" - Metal Temple 
  • (9.8/10) "Once again Stephanie and Co have smashed it out of the park and this is definitely a album that's going places" - Therapy Through A Lens 
  • (8.5/10) "Between the Lines rivals what you’ll hear from the best in alternative hard rock and melodic metal today" - Dead Rhetoric 
  • (8.4/10) "Hearts & Hand Grenades did a lot right on between the lines!" - Keep On Rocking 
  • (80/100) "energetic and exciting hard rock updated to the present day with heavy tones and metallic shades" True Metal-IT 
  • (4/5) "a strong, varied and enjoyable rock album with shades of heavy and melodic wrapped in a neat parcel" - Ramzine 
  • (4/5) "mastery of huge hooks, ferocious guitar work, and outstanding vocals of Stephanie Wlosinski… every track is a winner!" - ERB Magazine 
  • (8/10) "massive choruses, groovy rhythms and powerful sing-along moments" - G B H B L 
  • (7.5/10) "a rocking record for all fans of rock music!" - Hellfire Magazine 
  • "a really strong album which coalesces around Stephanie Wlosinski who brings a voice to the rock scene that is unlike any other" - Rock Poser 
  • "Stephanie Wlosinski defends her art with the strength of a rebel, and the album remains interesting enough revisit several times without getting bored!" - Concert Monkey 
  • "well put-together, fiery hard rock like it used to be made" - Sentinel Daily "every aspect of edgy rock n’ roll" - Distorted Sound





mercredi 24 novembre 2021

Sophie Alour à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 23 novembre 2021

 

Sophie Alour à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 23 novembre 2021
 
( michel)
 
 
Quel plaisir de retrouver La Passerelle ( scène nationale) de Saint-Brieuc, après plus d'un an d'abstinence.
Pour ce premier concert jazz de la saison, Guillaume Blaise et son équipe ont tapé dans le mille en invitant la dernière lauréate du Prix Django Reinhardt, Sophie Alour, compositrice,  saxophoniste, flûtiste, clarinettiste, originaire de Quimper.
Très vite son talent est reconnu, elle est invitée, e a, par Rhoda Scott, Aldo Romano ou Wynton Marsalis.
Dès 2005, elle enregistre sous son nom  ( "Insulaire"), à ce jour, sa discographie se chiffre à huit albums, les deux derniers, 'Joy' et 'Enjoy' ayant été confectionné avec une équipe presque similaire.
Ces deux enregistrements serviront de clef de voûte au concert de ce soir. 
Il faudra attendre la seconde plage pour entendre la séduisante musicienne présenter la fabuleuse team qui l'entoure: Abdallah Abozekry au  saz et vocaux , Damien Argentieri au piano, le phénomène belge, Philippe Aerts, à la  contrebasse et le fakir des baguettes; Donald Kontomanou à la  batterie.
Pour les cartes de visite de ces virtuoses, tu t'adresses à Google.
Le quintet ouvre le bal avec ' Exil', la longue introduction s'agence sans l'apport du saxophone, Sophie laisse ses compagnons vagabonder sur des chemins de traverse où jazz et paysages orientaux s'entrelacent, le saz colorant le jazz traditionnel  de saveurs exotiques te permettant d'imaginer les pyramides du désert blanc avec, en avant-plan, quelques Bédouins, tirant des dromadaires, se dirigeant vers l'oasis cachée au fond d'une vallée.
Le rêve ne s'achève pas lorsque le saxophone rejoint la caravane, Abdallah se lance dans des vocalises sibyllines, le rythme s'accentue, les doigts de l'Egyptien s'activent sur les cordes du luth persan, ni la contrebasse, ni le piano , ni les percussions ne perdent pied, le public, envoûté, savoure une série de soli sulfureux ou musclé pour la batterie, la magie se dissipe au bout de douze minutes ( enfin, c'est ce que tu imagines, t'avais pas de chrono), la prestation est saluée par une salve d'applaudissements.
Après avoir introduit, non sans humour, ses équipiers, une plume pour le couteau-suisse à la batterie, le/la boss décide de nous emmener du côté de l'Irlande sur ' La Chaussée des Géants', un extrait de Enjoy et aussi un des morceaux préférés de Thomas Pesquet.
Sous forme de rondo infernal, tu pars faire la connaissance du Clochán na bhFómharach, tu seras autant impressionné par la sauvagerie du paysage que par l'accompagnement sonore accidenté.
Donald, moins farfelu que l'ex-président des States, régale l'assistance  par son jeu, mariant fougue et excentricités, le saz n'a pas effrayé les moutons locaux, le piano et la contrebasse, en soutien, sautillent sur les cailloux , tandis que  le sax enrobe le tout d'un souffle fondant.
Parenthèse servant à expliciter la genèse d' ' Enjoy': après le départ de Mohamed Abozekry, retourné au pays, l'oud est remplacé par le saz du frère de Mohamed, lors de prestations antérieurs, Raphaëlle Brochet, une amie de Philippe Aerts, était venue prêter main forte au groupe en illustrant certaines compositions de son chant indien, un violon était aussi de la partie, on doit s'en passer ce soir pour le titre ' Songe en forme de fougère', une ballade  décorée d'une flûte celtique, accolée à 'Songe en forme de palmier'  une plage  ornée de vocalises moins vertes et jouée en mode Marrakech Express, devenu TGV.
 David Crosby et ses copains n'en reviennent pas encore.
La Belgique est mise à contribution pour amorcer 'Fleurette égyptienne' que Sophie Alour a composé en hommage à Duke Ellington, l'auteur de 'Fleurette africaine' , après le  solo racé de Philippe Aerts, le sax s'immisce dans la plage sous forme de souffle d'agonisant, le piano rapplique, bricole en douce, le saz fignole, le ton est à la méditation, Duke,  ravi,  se dit, j'irais bien lui raconter fleurette à cette fille, qui termine ce morceau génial sur un dernier soupir.
Tous les projecteurs sont braqués sur  Donald Kontomanou qui nous livre un solo magistral.
 Il a fait dire à Manu Katché, assis derrière toi, il est bien ce petit, tu rigoles ajoute John Scofield, c'est une bête!
T'as failli te lever et gueuler Yeah, mais tu t'es souvenu que c'était pas un concert rock et que tes voisins te regardaient déjà méchamment car tu battais le sol du talon.
' For foot and spirit' indique la saxophoniste, avant d'attaquer une improvisation jazzy chaude et fluide,   plus concise que les thèmes qui ont précédé.
Attaque en force pour la suivante, ' Un ciel plus grand', le piano entame une digression noble, il est rejoint par la contrebasse et les drums et c'est parti comme au bon vieux temps de Bill Evans, McCoy Tyner ou Keith Jarrett.
Et attendez-moi, dit le saz et la plage vire arabo-andalou, Abdallah, en pleine tempête de sable, chantonne une mélopée songeuse, au signal du capitaine, la troupe esquisse un nouveau mouvement ultra rapide qui nous conduit au terminus.
Complexité structurelle ne rime pas forcément avec vacuité,  avec surprise peut-être, mais aussi avec joie intense!  
Besoin d'astuces beauté pour bien hydrater et adoucir la peau , quels produits sont à conseiller, Miss?
Je peux vous proposer la ballade 'Hydrate et adoucit les moeurs', elle soigne les bobos du coeur!
On arrive au terme de ce beau voyage, le guide a décidé de nous dérider en plaçant quelques traits d'humour moins gras que ceux de Bigard  et attaque une dernière tirade, punchy en diable.
 'Joy' vise à mettre en évidence les talents de chaque protagoniste, c'est d'ailleurs un des grands mérites de Sophie Alour, elle laisse une liberté inconditionnelle à ses comparses qui ont tout le loisir d'improviser à leur guise.
Le public ne s'y est pas trompé, il a conscience d'avoir assisté à un grand concert et rappelle la clique qui clôture la soirée par une pièce new age baptisée 'Sous tous les toits du monde', terminée par un solo de flûte construit sur un battement de huit mains..
C'est en souriant comme un enfant que tu regagnes ton toit, et ta reine!

Sophie Alour en trio le 25 novembre à Paris!
 




 

Naked Passion - The Picturesque Initiative EP

 Naked Passion - The Picturesque Initiative EP 


JauneOrange

( NoPo) 

NAKED PASSION EP The Picturesque Initiative Septembre 2021


Ouh la belle image de Nicolas Gemoets! Le dessin hybride met le cerveau à rude épreuve jusqu'à l'envers...
Sur un fond noir profond, symboles et formes multiples s'entremêlent dans des couleurs pastel et dégradées roses, violets, jaunes...
Un nouveau test de Rorschach pour moi : une tête trop pleine qui vomit?
Quoi? 'The picturesque initiative'... bon d'accord!

Les 4 titulaires à l'intérieur ont des choses à dire, faut que ça sorte!
Aurélien Etienne - Guitare
Dima Fontaine - Voix, guitare, synthesizer
Renaud Verstraete - Batterie, percussions
Romain Rensonnet - Basse
Bien que liégeois, ils sont beaucoup moins onctueux en témoigne leur 1er EP en 2018.
Rebelote avec cette nouvelle carte musicale alternative.


Une guitare, tout juste effleurée, accompagne une voix de crooner des années 50/60, bordée de choeurs lointains 'It's a new age for chromosomes', pendant de longues secondes.
La musique part alors en dandinements marqués de frappes aussi engourdies que puissantes.
Dans ce passage, on croirait presque entendre le dandy Alex Turner (Arctic Monkeys). Le morceau prend, ensuite, son temps, lourd à déplacer, dans une atmosphère grunge.
Stop peu après les 4 minutes! Un bip bip de guitares épileptiques se multiplie sur une basse ronflante puis clavier, guitares, cymbales de concert, alertent d'une réinitialisation imminente 'Take a clean land and call it home'...
... direction un nouveau monde en évitant le bouclage type 'Edge ou tomorrow'. Avant cela, finir le ménage dans ce mid-tempo pesant et sale.

Un riff stoner caractérise 'Midnight Supersnack Dynamite' et le dernier mot n'apparaît pas pour rien.
La voix, comme la guitare, sature et dérape, exprimant l'urgence d'une remise en cause. Les 1ers mots cognent ouvertement 'Hey there, what's your planet called? Is there a supermarket?'
Le roulis de tambours nappé de guitares chancelantes, déclenche la nausée "Hi there new neighbours How is your healthcare doing? Cause I am quite often sickened by myself".
Un passage perché, sur corde distendue, fait la jonction entre 2 pics énervés. L'accélération pousse, brutale et accidentogène.
Les secousses se ressentent dans tout le corps provoquées par une instrumentation à ski de bosses.
Le clip, en rouge animation, complètement allumé de Nicolas Gemoets, décoiffe!

Un larsen sur roulements de caisse claire, annonce la couleur : noire! Un clip claque.
Sombre la basse autant que le maquillage, envahissant, autour des yeux du joli peignoir à capuche. 
Le morceau tourne tel un manège lugubre dans un film d'épouvante. Un passage suspendu, tête à l'envers, fait froid dans le dos.
L'angoisse transperce les textes de 'Lullabies for Anxiety' et ça suinte moche :
'I'm upset I'm uptight Does living require a healthy mind?'

Guitare éthérée, voix étirée 'As I'm fading, fading, fading'.
'The evening dance', fausse ballade, attire les choeurs langoureux mais Naked Passion ne peut pas en rester là. Une première crise passe.
Retour à la complainte bouleversante, 3 touches subtiles font frissonner une guitare qui devient fébrile et finit par s'irriter.
Le ton monte sous les assauts des voix, puis coule de l'amer comme un mascaret ridé. Un ange passe, une dépression trépasse "I'm just a man I am weak I'm in shambles".


L'expression intense justifie 'Passion' dans le nom. Les compositions bipolaires alternent poussées de fièvre et accalmies.
L'expérience captive l'esprit et ne le relâche pas sa pression insidieuse.
Diable! On aime cette tendre férocité!



1. Chromosomes
2. Midnight Supersnack Dynamite (Clip en animation [5])
3. Lullabies for Anxiety (Clip réalisé par Alexandre Mottard [6])
4. The Evening Dance
All tracks composed, performed & produced by Naked Passion
Lyrics by Dima Fontaine
Recorded & mixed by Laurent Eyen (It It Anita, La Jungle, Lysistrata) at Koko Records in Sprimont (Belgium) between April 2019 & February 2020
Tracks 1-4 mastered by Laurent Eyen, tracks 2-3 mastered by Laurent Eyen & JF Hustin

Deeper • Botanique, Bruxelles, le 22 novembre 2021

 Deeper • Botanique, Bruxelles, le 22 novembre 2021

 

Florian Hexagen au Witloof Bar.

 

 

Rooooo mais qu'il a fait du bien cet excellent concert des Deeper hier soir au Witloof Bar du Botanique par un bon vieux lundi soir frigorifique des familles de novembre tout pourri.
Une avalanche de tubes tirés principalement de leur désormais classique (en tous cas chez nous) "Auto-Pain", sorti au tout début de ce foutu confinement et qui aura parfaitement accompagné ces longs mois (années?) de restriction de libertés.
Hier, c'est simple, c'était juke-box pour bibi, all killer no filler, le quartet chicagoan a joué sec et serré, son mélange d'indie rock et de post-punk était même un poil plus rugueux qu'attendu, et quelque part, c'était tant mieux. Les moments forts, même s'il n'y a quasi eu que des montées: "The Knife", "Willing", "Lake Song" et une fin de set sur un "Trust" génial tiré de leur précédent disque éponyme.
Bref, allez les voir, car tout fan de rock indé y trouvera forcément son compte (les fans de Three Mile Pilot, c'est clairement pour vous autres)
 
Deeper consists of Shiraz Bhatti, Nic Gohl, Drew McBride and Kevin Fairbairn
 
Pour info, une playlist du mois d'octobre ( Nashville) 
 
  1. Warm
  2. Run
  3. Pink Showers
  4. Willing
  5. 4U
  6. Esoteric
  7. Message Erased
  8. Lake Song
  9. V.M.C.
  10. Helena's Flowers
  11. The Knife

mardi 23 novembre 2021

Hannah Georgas - EP - All That Emotion (Acoustic)

 Hannah Georgas - EP - All That Emotion (Acoustic) 


Arts & Crafts / Brassland

 

( michel).

En compulsant la tonne de mails non lus, traînant dans la messagerie du zine, tu tombes sur l'annonce suivante, Hannah Georgas shares a new video  taken from the EP 'All That Emotion' (Acoustic).

Ton esprit entre en ébullition, il y a des années, c'était avant le réchauffement, la maladie, le 30km/h, le radar hibou, les stationnements à payer ( 3€ l'heure)  jusqu'à minuit un peu partout dans les métropoles, les trottinettes tueuses et autres joyeusetés destinées à emmerder le commun des mortels ( de dangereux pollueurs), tu te souviens avoir vu à l'AB une certaine Hannah Georgas assurer la première partie de Kathleen Edwards.

Une grande jeune fille pratiquant une pop/americana décontractée et séduisante!

Près de dix ans plus tard, tu te dis que ce ne serait pas mal de prendre de ses nouvelles en te rinçant les pavillons à l'écoute de sa dernière production, "All That Emotion" (Acoustic), une collection de morceaux issus de l'album 'All That Emotion' sorti en 2020, ayant reçu un nouveau traitement, plus soft et  intimiste.

La pochette  nous montre une  photo ( tronquée)  d'une jeune personne vue de profil, cette femme/ enfant timide et sage affiche un vague sourire à la fois pudique et mutin.

 All That Emotion (Acoustic)- tracks

1. Change
2. Someone I Don't Know
3. Punching Bag 
4. Habits
5. Easy
6. That Emotion

 

Hannah, quelques détails concernant l'équipe?

 Graham Walsh and I recorded these acoustic versions together and tracked my piano + vocals live at Palace Sound in Toronto back in February. Ben Whiteley played cello, Drew Drueka played strings, Christine Bougie played guitar and they all sent me their parts from their home studios.

La discographie de la  singer-songwriter (numerous awards and  multiple nominations including three Polaris Prize nominations and four JUNO nominations from Best New Artist to Songwriter of the Year) , désormais établie à Vancouver, se chiffre  à sept enregistrements ,  EP's et full albums confondus.

La dernière collection, ' stripped down, comme elle le souligne suite aux restrictions imposées par la pandémie, ouvre sur une version épurée de ' Change'.

La voix séraphique se pose sur un piano moiré et des cordes soulignant le côté intime du texte ... Love is change...  n'est pas tout à fait similaire à I'll love you forever.

Le ton n'est ni acerbe, ni plaintif, c'est en clair obscur que la singer-songwriter exprime ses sentiments. 

Avec "Someone I Don't Know", Hannah ouvre à nouveau un coeur, meurtri par celui qu'elle aime...your disappearing tricks get me down... , violon, violoncelle et piano donnent une touche Leonard Cohen à cette composition mélancolique, la voix, d'une douceur émouvante, lui confère un caractère féminin, absent chez son compatriote.

Vulnérabilité reste un des  qualificatifs majeurs pour définir 'Punching Bag', tu veux être l'homme, tu te caches, mais je peux te sauver, être ton punching bag s' il faut. Cette confession se plaque sur un piano aux allures Eric Satie, tandis que les cordes tapissent un arrière-plan majestueux.

Lenteur solennelle pour décrire une relation vouée à l'échec, Hannah ne ressemble guère à la plus rigolote de la classe, ce n'est ni Cyndi Lauper, ni Bette Midler,  sur ' Bad Habits' on retrouve ses thèmes favoris.

Elle monologue et exprime des regrets, ça n'a pas marché, que reste-t-il: bad habits!

"Easy' par Hannah Georgas n'a rien à voir avec le tube des Commodores,  il s'agit d'une chanson de rupture,... j'avais des tas de choses  à te dire, pour me donner du courage j'ai bu quelques coups, ça n'a pas servi à grand chose, ce n'est pas facile, you know  your love was never meant for me!

T'as comme l'impression d'être le shrink avec Hannah allongée sur un divan qui relate ses angoisses et ses échecs, 

T'as sorti le recueil de Verlaine et récité ...Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon coeur d'une langueur monotone...

Et puis t'as remis le sablier, il vous reste 5 minutes, t'as annoncé, elle a fredonné  'That Emotion'.

Emu,  t'as décidé de changer de job, tu t'es lancé dans la politique, mais le soir avant de regagner ta couche tu passes 'All that Emotion' ( acoustic) en boucle, car c'est beau!




 


 


"Ar spi" EP UKAN

 "Ar spi" EP UKAN

 

NoPo

 

autoproduction

 UKAN EP Ar Spi 2021

Kevin Ruellan dirige le Big Band du Penthièvre à Lamballe et enseigne, à Carhaix, un certain nombre d'instruments à vent, forcément celui de la Bretagne.
UKAN en porte fièrement l'étendard. Kevin conçoit ce projet début 2016 qui voit la sortie d'un 1er EP.
Le prononce-t-on à l'OBAMA 'you can'? Certainement pas! A l'anglaise 'Who can'? Pas mieux! Je pencherais pour 'eu kan' à moins que ça se crie comme ça s'écrit.
Pas mal de concerts  ( cf  Plérin ou Paimpol) ... 5 ans déjà, une équipe partiellement renouvelée et le 2è EP arrive enfin.
On aimerait un rythme de création plus élevé mais le contexte ne le facilite pas malheureusement...

Ar Skipailh (l'équipe) :
Kevin Ruellan chant, claviers, saxophone ténor, textes, compositions, arrangements, production
Gaëtan Buzaré Guitare électrique
Eva Montfort Basse
Arnaud le Breton Batterie
Kenan Trevien Mixage
Christophe Soulé Mastering

Sur la couverture, la photo de Vincent Paulic situe la marée descendante au pays de St-Brieuc sous un beau ciel... breton, 'UKAN' à l'horizon.
Kevin, de dos à l'avant-plan de sable humide et pierres enfoncées, porte le noir et le haut de forme, au propre comme au figuré!

Le carton contient 5 vagues écumantes :
1. Kanenn ar bleiz 03:56
2. Ar spi 04:03
3. An alkemiour 04:03
4. Dañsal en ur leñvañ 03:51
5. E-lec'h ma e fell din mont 04:06


'Kanenn ar bleiz'(Ode au loup) ne nous est pas inconnu, déjà interprété en concert, mais quelle instrumentation pleine de punch pour cette entrée en matière!
L'intro, magnifique, en jette avec son espèce de biniou électro (synthé?) rejoint par un riff de guitare métallique. La basse vient, un peu, arrondir les angles pendant que la batterie les pointe.
Soudain, la guitare assagie, joue jazzy, en toile d'araignée, et la voix basse de Kevin  (plus couverte mais au timbre Christian DECAMPS de Ange) vient s'y coller, 'Ennomp ‘vev ul loen', en nous vit un animal.
Au final, la guitare sauvage et les cymbales trébuchantes explosent le chant du loup.

Après que la chanson ait été dévoilée sur FR3 en début d'année 2021, la récente vidéo 'Ar spi'(L'espoir) annonçait la publication de l'EP nouveau (meilleur que le Beaujolais), Alléluia!
Kevin dénonce les folies du monde dans un morceau furieusement chaloupé.
Ecoutez-moi cette basse rebondie et slappée, on sent qu'Eva tâte de la contrebasse! Quant au synthé (à la vôtre!), il kitche net!
La guitare griffée, façon funky, de Gaëtan ne ment pas. Le morceau, très dansant, donne envie de s'éclater devant le Mar'mousse à Plérin ou le port de Dahouet à Pléneuf.
Quelques paroles en anglais gonflent ce potentiel excitant :
'I'm building a rescue team
Will you step in my dream
Get on board the lifeboat. Come on Come on'
Un court passage, plus progressif, relance la dernière strophe euphorique stoppée au top.
Un tube à tourner et tourner (et tourner) sur les ondes brezhoneg et pas que!!

Voix principale sur de superbes choeurs hurlant en ouverture, on se croirait sous la pleine lune (ah ben non, c'était dans la première chanson!).
Le piano moiré de 'An alkemiour', tellement apprécié live, dégage toute la chaleur de sa forge et produit toujours un délicieux effet (mer évidemment).
La cadence provoque des ondulations du corps (beau bien sûr, c'est la couleur de l'artiste sur la pochette).
Le titre signifie l'alchimiste... mais cet alchimiste transforme l'animal sauvage en un être accompli :
'unvaniñ ma fersonelezh Ha treuzfurmiñ Al loen gouez' ...
... et quand j'entends crépiter cette magie disco breizh, j'y crois fermement!

Piano électrique, maracas, basse slappée et grosse caisse, guitare épileptico-funky en diable, petit à petit, tout s'empile sur une face trémoussante, on entendrait presque les Parcels en boucle électro!
La batterie, métronomique, n'en fait pas des caisses. La voix, légèrement voilée, se promène comme la brume sur l'océan. On craint la panne de son à 2 minutes, la blague!
'Dañsal en ur leñvañ'(Danser en pleurant) et son refrain entraînant, libèrent la finesse du jeu de guitare sautillant.
Un bref couloir prog entonne une moralité en anglais ' We don’t protect nature, We are nature' (YES aurait pu chanter... we can) , tellement vrai!

La guitare perce le dernier titre 'E-lec'h ma e fell din mont' (Là où je veux aller), plus sombre, parti dans un jazz-prog, influence déjà présente sur 'Ene ar bed' de l'EP précédent.
Les paroles mélancoliques et poétiques expriment un mal être. Pourtant, l'instrumentation, riche, assoit une sérénité toute simple. La basse louvoie avec tant de musicalité.
Les cordes continuent de faire descendre des rayons de soleils vivifiants. Une couche de synthé vient donner de l'épaisseur au son puis le saxo, brillant, apporte sa magmatique contribution.


La sensibilité exacerbée de Kevin est tellement perceptible, pourtant il arrive à la convertir en douceur attachante pleine d'empathie. 
La bioéthique, en breton dans le texte, expressive, constitue une vraie force et se transmet sans traduction.
Les compositions, maîtrisées, possèdent un charme naturel et une élégance indéniable. MEUR (GRAND)!

lundi 22 novembre 2021

Cancre EP « Étrangler »

 Cancre  EP « Étrangler »

 

NoPo

 

Upton Park

 

CANCRE EP Etrangler 2021

Bon, je vais essayer de ne pas trop rabâcher malgré mon âge bientôt rabat-joie.
Je n'y vais pas par 4 chemins non plus, CANCRE mérite, direct, une mention excellent. C'est dit!
Je vous avais déjà prévenu avec Face au Vent!
Le trio breton (et qui dit trio dit power, qui dit breton dit... breton!) :
Robin Millasseau guitare et chant
Mathias Millasseau basse
Klet Beyer batterie

La dernière fois que j'ai vu Robin, il jouait l'acrobate sur une instrumentation dépouillée à la télé, filmé live au Sew à Morlaix (leur foyer antérieur).
Depuis cette session face au vent (EP), le groupe continue d'avancer sur les traces du grand-oncle poilu et publie 4 nouveaux (pas tout à fait) morceaux.
Le barbelé sur la pochette, partiellement masqué par le scintillement d'un soleil vaillant, traduit l'ambivalence du propos : beauté et atrocité.

1 Étrangler
Paroles de Mathias MILLASSEAU, Clet BEYER, Robin MILLASSEAU
2 La Tête Au Ciel
Paroles de David SANDER, Robin MILLASSEAU
3 Signes
Paroles de Mathias MILLASSEAU, Eric DIGAIRE, Clet BEYER, Robin MILLASSEAU
4 Survivants 
Paroles de Mathias MILLASSEAU, Clet BEYER, Robin MILLASSEAU

Musique de Clet BEYER, Eric DIGAIRE (matmatiste morlaisien), Mathias MILLASSEAU, Robin MILLASSEAU

En piste!

Sur un piano sonnant et trébuchant, les premiers mots de Robin en imposent comme des mains qui guérissent 'Etranglez qui le calme, étranglez'.
Quelques impressions backmasking et les accords à la guitare progressent sur une rectiligne portée par la complicité basse/batterie.
La poésie du titre 'Etrangler'(er), un peu mystique, prononcée avec tact et brio, s'écoute avec un plaisir fanatique. Les décrochés de voix de poitrine en pointe falsetto donnent de l'ampleur à l'émotion.
Une faille centrale, sombre, exige d'écouter en silence une corde pincée sur un bourdonnement.
Le retour de la mélodie à la guitare invite des choeurs et sons d'archet sèchement frotté avant la voix chaude, en montée finale, éclaboussée de notes au piano et soulevée par des roulements de caisse claire.

En juin, ils ont levé 'La tête au ciel' (mais, déterminés, surtout pas la tête en l'air) et observé des nuages chargés. Le poids de la complainte fait monter de noirs désirs transcendés.
Ouvert par des peaux en résonance sur un rythme martial, la musique se flagelle avec les pics tordus d'un synthé. On entend de douloureux choeurs lointains, une guitare virevolte.
Les vocaux mélancoliques, parfois se perdent dans un road trip paumé, en direction de nulle part. 
Le clip, black and white, filme les 2 frères en étreinte touchante, dansant dans les bras l'un de l'autre, et ceux de la nuit.

'Signes' prend à contrepied par un ton plus enjoué, le coeur et les choeurs plus légers.
Le rebond de la basse retentissante fait sauter les bouchons et les baguettes sur les cymbales.
Les accords de guitare voilent à peine la voix. Ils reviennent, par instants brefs, plus vaillants.
Les textes magnifiques, accaparent l'oreille au point, parfois, d'en oublier la musique :
"Étourdi par les rayons
Briser les nuages
À s’en décrocher la raison
Se libérer des mirages"
Un synthé chaloupé ajoute à la légèreté des voix primesautières puis s'envole au loin dans l'insouciance.

Une guitare saturée et stridente nous promet un rock tendu.
Basse/batterie calent une rythmique puissante et régulière laissant le champ libre aux vocaux en transes et aux plaintes de la gratte égratignée.
Les paroles marquantes, portées par un grain rauque, nous imprègnent toujours autant : "Amour esprit beauté, Ne sont plus que litières, Où coucher sans espoirs tes frères survivants"
'Survivants', Cancre veut en faire partie et surtout éviter de tourner en rond. Ce morceau, tourmenté, épique, s'échappe par des chemins de traverses et surtout pas des boulevards.
Il suffit d'écouter ce saxo free jazz narguant la guitare ahurie. La musique s'achève sèchement sur un ronflement lugubre.


Argh, déjà fini! Je m'étrangle tout seul, c'est quoi cette copie? Mon stylo commençait juste à s'échauffer et mes oreilles à bourdonner grave!
Tiens, ça mérite pas plus que le nombre d'exercices 4... sur 4 évidemment! Ah merde, ça fait 20/20 ça? Faudra quand même faire plus, la prochaine composition..

dimanche 21 novembre 2021

AGLA and the CROWS Hello Khoffi EP + Interview

 AGLA and the CROWS Hello Khoffi EP + Interview

 

NoPo

self-released

 

 AGLA and the CROWS Hello Khoffi Octobre 2021 + Interview

Les 5 corbeaux perchés viennent de sortir leur 2è EP conceptuel autour de l'histoire de Agla.

Jeanne Imbert, Chant, claviers
Elie Lancieaux, Chant, basse
Arthur Broyard Guitare, choeurs
Kylian Berger Guitare, choeurs
Hugo Baranger Batterie, percussions


Comment vous êtes vous rencontrés et quand ?
On s'est rencontrés au lycée en 2018. On était ensemble au conservatoire, dans la même classe pour 3 d'entre nous (musiques actuelles).

Etes-vous tous encore étudiants ? Comment arrivez-vous à organiser vos répétitions ?
On est 4 à être encore étudiants, seul Hugo le batteur travaille comme animateur en milieu scolaire. On se voit surtout le week-end pour jouer ou répéter. On affectionne beaucoup les résidences aussi, c'est ce qui nous permet d'approfondir les choses.

Qui compose la musique ? Qui écrit les textes et a eu l’idée de l’histoire ?
L'histoire nous est venue naturellement assez vite, on l'a imaginée d'abord à 4. Puis Jeanne a rejoint le groupe, et depuis nous avons tout imaginé ensemble. Nous composons nos titres à 5 puis les textes sont majoritairement écrits par Jeanne et Elie.

Quelles sont vos influences musicales ?
Elles sont très variées, on écoute tous des choses très différentes. Mais comme influences pour le projet on pourrait citer Catherine Baseball, Twenty One Pilots, Rage Against the Machine, Shaka Ponk, les Pink Floyd...

On perçoit beaucoup de choses différentes dans votre musique (pop, prog, soul, jazz, hip-hop, reggae, rock, metal…) ? Est-ce intentionné ou au hasard des compositions ?
Cela vient de nos goûts personnels, on se laisse surtout porter par nos envies et on ne s'interdit rien lorsqu'on compose !

Votre musique est très construite avec beaucoup de changements, est-ce que ça demande beaucoup de rigueur ? Est-ce que ça laisse quand-même assez de liberté à vos Live ?
C'est justement parce qu'on se laisse une liberté entière que l'on se permet de creuser aussi loin que l'on peut quand on a une idée.

Arrivez-vous à programmer suffisamment de concerts ? A quel rythme ?
Le booking est quelque chose qui nous demande énormément de temps et d'implication. Notre but est de jouer le plus possible, car le live est l'essence même du projet. On aime beaucoup le fait de jouer dans des lieux très différents : cafés concerts, festivals, salles...

Qui s'occupe de la communication, réseaux sociaux etc.?
Les plus motivés ! C'est aussi quelque chose qui est difficile, on n'arrive pas forcément à bien toucher les gens sur les réseaux sociaux même si ça reste un très bon outil.

Avez-vous déjà des idées pour le prochain album ? La suite de l’histoire ?
L'histoire qui est contée dans notre livre n'est pas encore entièrement illustrée en musique ! Le but est de sortir un album qui couvrira toute la fin du livre.

Les nouveaux morceaux joués sur scène seront-ils intégrés? Notamment le très beau 'Children Dreams' qui semble plus ancien?
Beaucoup de morceaux du live seront intégrés à l'album, ainsi que des morceaux exclusifs. Quant à Children Dreams, ce n'est pas prévu ! C'est l'un de nos premiers morceaux et même si on l'apprécie beaucoup, il reste moins construit que d'autres. Mais il n'est pas exclu de l'enregistrer un jour...

Quelles sont vos envies d’évolutions dans les mois qui viennent ?
Jouer le plus possible, préparer l'album et trouver les bonnes personnes qui puissent nous aider à pousser le projet le plus loin possible !

Autre choses à déclarer ?
Rien à déclarer !

Alors, direction la frontière Belge pour une publication Concert Monkey!

L'EPi-sode 2 : HELLO KHOFFI
1-Khoffi
2-Intro
3-Hurrykane
4-HK
5-Hey salope!
6-Kodem

On passe la première avec un élan instrumental ethno-prog (euh, ça veut dire quoi cette étiquette?).
Un synthé hurleur, lanceur d'alerte, joue la (petite) sirène. Batterie puis basse réagissent. 'Hello Koffi', bien noir, entre alors dans un passage à roulements tribaux (oui 3 fois beau aussi!) qui secoue la guitare.
La sarabande se prolonge rameutant tous les instruments dans le mood, jusqu'au rappel des tam-tams (préférés aux signaux de fumée).

La seconde, 'Intro', en interlude, resitue l'histoire dans sa position chronologique.

Ca chauffe en 3è. 'Hurrykane', un 'k' d'ouragan? On y retourne à l'ethnique, tambours, claquements sur les cercles et percussions en avant puis le motif carré à la batterie, accompagné par des arpèges de guitare en dénivelé, enveloppe un bip régulier ressemblant à un électro-cardiogramme plat.
Le synthé, lui, en sinusoïde dans un premier temps, tournoie ensuite, très haut, par un gimmick accrocheur.
Après 4 coups théâtraux, l'ouragan approche, on bascule les cheveux dans le vent et on secoue la tête au rythme des cordes grattées.
Une 2è série de frappes appelle un couple synthé/guitare inspiré puis 4 derniers coups annoncent le retour de la rengaine mélodieuse au clavier puis les tambours bouclent la boucle. Morceau à faire tourner en boucle...

Les initiales 'HK' marquent la 4è, pleine de finesse et langueur touchantes traduites par des gouttes de piano et des dentelles à la guitare.
La compo passe par plusieurs couleurs, de la ballade chantée par Jeanne, au reggae sous la voix de Elie, rejointe à nouveau par Jeanne dans un combat (ba)rock aux mots douloureux 'I have a pain in my head'.
Des mots chuchotés par des langues de vipères effraient (on trouve ça chouette), et se frayent un chemin vers des cris de corbeaux, avant le final, quasi métal, qui percute 'Bullet in ya head' (normal pour la douleur!) en rage contre la machine. Quelle épopée!

La 5è ne s'économise pas. 'Hey salope' scande une série de gros mots dans un rap agressif et (g)riffé. Un intermède poppy, aux choeurs enjoués, coupe la poire râpée en deux.
Au milieu du morceau coule un passage progressif illuminé par une guitare évoquant Wishbone Ash.
Un rayure, répétée sur les cordes, accompagne ensuite les choeurs, puis au bout, une guitare bégaie, en sirène d'ambulance, pendant qu'une seconde gratte se lâche par un enchaînement de toute beauté.
Plusieurs morceaux dans un même morceau, 'on ne s'interdit rien lorsqu'on compose !' qu'ils disent plus haut... CQFD!

Quelques bruits et paroles, liées à l'histoire, laissent place à une mélodie floydienne. On embraye la 6è en mode guitares psyché-zen.
Hugo joue du rebond. Quand les voix emmêlées se font entendre, on grimpe au rideau surtout lorsque le beau grain de voix de Jeanne nous précède.
'Kodem' tel un coda, conclut de belle manière l'histoire d'Agla avant le prochain épisode... A suivre!



vendredi 19 novembre 2021

A Live recording by the Thurston Moore Group - Ancienne Belgique- Bruxelles, le 15 novembre 2021

 A Live recording by the Thurston Moore Group - Ancienne Belgique- Bruxelles, le 15 novembre 2021
 
par Florian Hexagen
 
 
La magie d'internet a encore frappé, l'excellent concert délivré par Thurston Moore et son band hier soir à l'AB se retrouve déjà en streaming high quality sur Youtube! 
Alors certes on ne s'est pas pris la claque que l'on avait désormais l'habitude de se prendre lorsqu'on le voyait tous les ans ou presque dans le club chaleureux des Ateliers Claus, où on se tapait l'intégralité du concert à deux mètres du groupe avec toute l'intensité automatiquement générée par la proximité, mais pour un concert dans un grand hall (1500 personnes au final?), ce n'était quand même pas si mal que ça...
Les highs de la soirée pour nous ont été "Locomotives", "Sirens", "Speak to the Wild", et bien sûr le final surpuissant en mode "techno apocalyptique" avec ce "Alice Moki Jayne" du feu de Dieu 
Thurston, tu repasses à Brubru quand tu veux et avec la formule qui te sied, et on en sera, comme d'habitude! 
 
setlist
 
  1. Locomotives
  2. Siren
  3. Hashish
  4. Cantaloupe
  5. Aphrodite
  6. Speak to the Wild
  7. Temptation Inside Your Heart
  8. + Alice Moki Jayne

line -up

 Thurston Moore, à la guitare et au chant, Deb Googe, à la guitare baryton, James Sedwards, à la deuxième guitare,  Jem Doulton, à la batterie

 

jeudi 18 novembre 2021

Tournée des Trans :Guadal Tejaz à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 12 novembre 2021

 Tournée des Trans :Guadal Tejaz  à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 12 novembre 2021

 

NoPo

 

 

GUADAL TEJAZ Bonjour Minuit le 12/11/2021 La tournée des Trans

Ca faisait un moment que je voulais voir Guadal Tejaz mais sans réussite... la faute à la Covid, la faute à mon agenda, la faute à Voltaire...
Ils éclusent pourtant nos côtes d'Armor : Binic (plusieurs fois), Saint-Brieuc, (Radio activ') Langueux... (la dernière à Binic / Bouzille de Fou)
Ce soir Bonjour Minuit et les Trans me donnent une nouvelle occasion.

Je connais les Guadalcanal Diary mais les gars de ce soir, pas dans le même canal, ont installé leur base à Rennes et pas au Texas.
Coco(rentin) Pezard : guitare, basse
Hugo Robert : batterie, percussions
Morgan Guillou : guitare, voix
Théo Tiphaigne : basse, synthé
Morgan se passionne pour la culture indienne d'Amérique centrale d'où le blaze.

Pour situer l'OVNI, on met le curseur sur un post-punk noisy, teinté de cold wave des années 80's (Gang of Four, Wire, The Fall, une pointe du Marquis de Sade, la plus sombre) ou plus récemment Frustration.
Le groupe possède un côté expérimental et répétitif, sans concession, convenant tout à fait aux lumières stroboscopiques et esprits chauffés au mezcal ou/et champignons hallucinogènes.


Guadal Tejaz, sur les traces de Neil Young, célèbre(!) aussi, à sa façon, le killer "Hernán Cortés" ("tu m'as conquis j'tadore"), les musiciens en semblent irrités!
Morgan, T-shirt NBA, et short noir danse magnifiquement comme un robot-zombie (remember Philippe 'Conrad Veidt' Pascal?)

Changement de bassiste, le son de l'instrument enfle. Des bulles de synthé rendent un peu fou "Valley of hate" bien plombé.
Le chanteur tente de faire entendre son sifflet, à l'agonie... sans succès. Si Morgan est un animal, ce n'est pas un oiseau!
Il enlève le haut, le Marcel noir s'accorde au bas et à la musique.

Le plus souvent, Morgan aboie plus qu'il ne chante (un chien alors?), parfois d'une voix chevrotante (une chèvre alors?) à la Mark Mothersbaugh (Devo) qu'on perçoit sur 'Krautoxic'.
Oui, la bande compose dans la dé-évolution...

Leur set fonce, tendu, avec un humour un poil décapant. Morgan nous apprend ses origines de Pontrieux (22).
Quelqu'un crie 'A Pontrieux, y'a la mer!' NOPO : Oui, rame, en descendant le Trieux, on y arrive...

Hugo frappe ses fûts comme un forcené quand il n'est pas derrière ses machines électroniques.
Théo et Coco s'échangent plusieurs fois la basse, Théo, droit, déclenchant des bruits sur son synthé alors que Coco courbe l'échine et se tort sur sa guitare.

'Melanesotypus', plage épileptique écrit Michel. On acquiesce...
La plupart des morceaux paraîtront sur leur prochain album.

'Carajo' (et la suite sauf 'Yolia'), vient de Cóatlipoca 2019.
Cordes tendues et parfois détendues dans la dissonance, le morceau semble s'arrêter au bout de quelques minutes mais laisse place à un silence suivi d'un cataclysme effrayant.
Reprise à 2 guitares énervées, l'électrique flamboyante et la basse vrombissante... fascinant avant le terminus abrupt.

'Nightdrinker' prend la tête et serre fort pendant que Morgan hurle (un loup alors?). La batterie martiale et la basse monocorde font bloc, la guitare se déchire sous les effets des synthés harceleurs métal.
Le rythme titube, la musique bouillonne dans un magma, le réveil en gueule de bois sera difficile...

Morgan finit par dénoncer la dangerosité des chauffeurs de Mercedes.
Un riff enroué et ravageur, 'Mercedeath' cogne, Morgan harangue, la guitare dérape, imitant le crissement des pneus. La batterie et la basse ample filent droit.
Un synthé écorché se lâche, la guitare déchire et réverbe. Quel final!

Ils confirment leur credo 'No time to waste'!

Sacré set sur le fil du rasoir toujours dans l'urgence et malheureusement trop court, ils nous abandonnent brutalement. Morgan n'est pas un basketteur mais bien un animal (un chat noir alors?).
La musique rugueuse bouscule les préceptes et son intensité fait rage (propice au pogo du Binic Folk Blues Festival en 2019 et Cathédrale 2021!).
Il faut savoir rentrer dans ce monde pour apprécier, à sa juste valeur, ces constructions faussement bancales.
Après 2 EP et un album en 2019, le nouvel LP  "Noche Triste" va sortir en 2022. Restons vigilants!

SET-LIST
--------
HERNÁN CORTÉZ
VALLEY OF HATE
KRAUTOXIC
YOLLOTL
MELANESOTYPUS
CARAJO
YOLTEOTL
YOLIA
NIGHT DRINKER
MERCEDEATH





mardi 16 novembre 2021

Cherry on Pop au Campus Eureka, Evere, le 14 novembre 2021

 Cherry on Pop au Campus Eureka, Evere, le 14 novembre 2021

 

Par un gris dimanche après-midi tu consultes le site Uit in Vlaanderen,  histoire de te tenir au courant de ce qui a lieu dans le coin.

Surprise, Evere, un concert est annoncé à la Maison de repos et de soins Eureka, à 5 minutes d'où tu crèches.

Merde, le show de Cherry on Pop commence à 15h, il est 15:12'.

Chaussures, GSM + pass sanitaire, blouson de cuir et au pas de course vers le Woon- en zorgcentrum, car tu te doutes que tu y croiseras Walter ( Curieus Schaarbeek), le booker le plus actif de ce côté de Bruxelles.

T'as pas battu le record de Patrick Stevens; mais t'étais pas loin de la meilleure performance vétéran de l'année, comme prévu Walter siégeait près de la scène improvisée, accompagné par une Orval et oh, surprise, par Guy, monsieur 4000 concerts, lui aussi carbure à la trappiste.

Le duo Cherry on Pop s'ébat depuis un bon quart-d'heure, te souffle le très fin Guy!

Eh, tu connais le guitariste, il s'agit du brillant  Hervé Caparros, vu au Cali Club à Drogenbos  en 2016, avec à la contrebasse Sal La Rocca en personne.

La séduisante jeune personne à ses côtés se nomme Stéphanie Newport; elle sévissait sous le pseudo Stefa avant de faire équipe avec le jazzman.

 Tous deux chantent en s'accompagnant à la guitare acoustique, lead pour R V, rythmique pour Stéphanie. 

Leur fiche de présentation dit: duo pop rock pour le pur plaisir de jouer et de chanter sur des reprises de Stevie Wonder, The Doors, Ben Harper, Alanis Morissette, Tracy Chapman, U2...

Il faut ajouter que Stéphanie a composé quelques morceaux, le public, encore alerte, de la maison de repos entendra deux de ses productions.

C'est lors de leur version plaisante de ' Walk on the Wild Side' de Lou Reed, que tu prends place à la table des frères bénédictins, tu veux une crêpe, lance Walter? 

Comme tous les pensionnaires de l'hôtel, dirigé par Archimède, tu as droit à une pannekoek ( Walter en a avalé une demi-douzaine) et à un Cécémel, tu es allergique au lait, même chocolaté, tu as décliné l'offre.

Walter: ze zingt mooi!

Effectivement, joli brin de voix, anglais impeccable, Hervé se charge des lignes de guitare fluides.

Ils enchaînent sur  le sensible ' Just the two of us', qui n'est pas de Stevie Wonder, Guy, mais bien de Bill Withers.

Ici également l'interprétation est lumineuse  et convient parfaitement au cadre, et à l'audience.

Hervé au chant pour lancer 'Karma Police' de Radiohead, une version qui ne verra pas Thom Yorke  crier au scandale.

Faut oser, s'attaquer à ' While my guitar gently weeps'. Quand on a le talent de Monsieur Caparros, ni  le jeu Clapton, ni celui de George Harrison, ne représentent un handicap, juste un défi à relever sans paniquer.

'You can't judge a book by the cover' de Bo Diddley est devenu un blues classic, pas peur se dit le duo, R V en roue libre, Stéphanie en pendant féminin ensoleillé.

Pas pour rien que Hervé Caparros est considéré comme un des top ten jazz guitarists du pays, son jeu inspire le respect.

La suivante est de Clapton, dit-elle en introduisant, ' Crossroads', nous on veut bien, mais Cream   a simplement repris le ' Cross Road Blues' de Robert Johnson en le dépoussiérant.

Ceci n'enlève rien à  la qualité de la version blues/folk  de Cherry on Pop.

 Quoi,  des intonations Carole King dans la voix, tu dis ça à cause de la chevelure frisée?

Mais pourquoi pas?

' Perfect day' n'a aucun lien avec la composition de Lou Reed, Stéphanie  a écrit ce radieux titre folk/pop  du temps de Stefa, tout comme la suivante ' Sick of You'  qui n'a aucun rapport avec le Covid.

Tout simplement, tu me les casses, gars, casse-toi!

De petites effluves western swing décore ce morceau guilleret.

Pour terminer le set, le duo a opté pour 'Isn't she lovely' de Stevie Wonder, astucieusement réarrangé pour la guitare.

Après ce bel exercice de broderie fine, il serait dommage de se passer d'une cerise sur la gâteau ( merci, Guy), on vous joue 'I still haven't found what I'm looking for' de U2.

Tu t'es mis à réfléchir, c'est comme pour  toi, le hic, c'est que tu ne sais plus ce que tu cherchais!

 

Le 21 novembre à l'Eden Café à Schaerbeek!



 




 

 


Gustaf au Botanique, Bruxelles, le 14 novembre 2021

 Gustaf au Botanique, Bruxelles, le 14 novembre 2021

 

Florian Hexagen était au Witloof Bar.

Les Brooklyn girls de Gustaf, découvertes hier soir dans la salle du Witloof Bar du Botanique, sont au moins aussi cools on stage qu'elles le sont dans leurs clips (tous plus déjantés les uns que les autres).
Leur mélange d'arty rock et de post-punk un peu weirdo et très chaloupé est encore plus détonnant sur scène, et la façon qu'elles interprètent les tubes de leur excellent "Audio Drag For Ego Slobs" est tout bonnement réjouissante. Un mixe qui fait un peu penser musicalement à Bodega et Omni, avec une énergie qui rappelle les géniales Coathangers.
Bref, foncez les voir sur cette tournée, impossible de ne pas sourire jusqu'aux oreilles et de se déhancher devant les mimiques et le punch de la charismatique Lydia Gammill au chant et de l'électron libre Tarra Thiessen (chant, percussions), toutes deux soutenues parfaitement par un solide trio guitare / basse / batterie.
 
setlist à Utrecht le 13 - 11
 
  1. Design
  2. Best Behavior
  3. Dog
  4. Book
  5. Liquid Frown
  6. The Motions
  7. Dream
  8. Mine
  9. Happy
  10. Cruel
  11. Package

à Saint-Paul ( USA) en octobre

 

  1. Liquid Frown
  2. Design
  3. Book
  4. Mine
  5. The Motions
  6. Best Behavior
  7. Dog
  8. Dream
  9. Cruel
  10. Package

Gustaf are : Lydia Gammill  voice / Vram Kherlopian, guitar/ bassist Tine Hill/ vocalist/percussionist Tarra Thiessen and drummer Melissa Lucciola 

lundi 15 novembre 2021

Album - CHERRY PILLS – Blackjack.

 Album - CHERRY PILLS – Blackjack.

 

NoPo

 UnderHouse Records / Inouïe Distribution

 





CHERRY PILLS Black Jack 2021

Il était une fois 4 indiens cheyennes.
Après le confinement culturel, celui à la guitare part faire un tour du côté de chez Swan(n), les trois autres avalent la pilule et se refont la cerise.

Les winners :
Marine Bruckner- Chanteuse, guitariste
Christophe Mamola -basse
Nicolas Lhenry -  batterie

Marine était Cheyenne depuis longtemps, Cheyenne & Jaym, Demantiks by Cheyenne, finalement Cheyenne tout court mais pas toute seule. Après avoir tenté Popstars, elle sait s'entourer.
Son côté volontaire et sauvage assumé la caractérise, encore plus évident dans son nouveau groupe.

A Grenoble, enserré de sommets, ils flèchent leur nouvel objectif... grimper au plus haut!
Comme souvent dans un power trio, aucune triche, direction l'essentiel.

Première impression, la pochette fait grésiller les fréquences radio.
Le jaune saute aux yeux, par trois larges bandes horizontales plaquées sur un filigrane plus fin, en forme de lentille, constitué des initiales 'C' entourant 'P' à l'intérieur en police (Def Leppardienne) aux angles affutés.
L'arrière plan balaie, bleu-vert sur fond noir, les symboles basiques d'un jeu de cartes. Enfin, la présentation se termine par le titre, écriture fine, et le nom du groupe plus gras, en bas et toujours en maillot jaune.


Je veux bien croire à cet 'Euphoria' (pas celui de Def Leppard) marqué d'entrée par une guitare résonnante et une basse prédominante.
Le riff, à la basse, fouette, la batterie claque, droite et la Marine escalade des vagues à la guitare.
Le morceau, remarquablement composé, traverse des ponts suspendus avant d'arriver au refrain tendu dans vers une fraîche évidence.

Pas de temps mort, 'Blackjack' (nouveau single) s'enfonce dans ce sillon euphorock bien tracé. Le riff juteux déboite la tête et la met à l'envers aussitôt.
Le couple basse/batterie visse le truc bien au fond du crâne et remet la tête à l'endroit.
Les vocaux secouent le shaker et ça commence à mousser au niveau des yeux qui se révulsent.
De la bouche gicle la sentence 'I'm gonna be rich, Black Jack queen - I'm gonna be sick, Black Jack sin', et c'est le Jackpot!
Un vrai virus, j'en suis malade Doc, comment on se soigne? Vite une autre pilule!

Au moins sur 'Keep shouting', on est prévenus, un clavier sonne l'alarme et 'Shout' déchire.
D'abord langoureusement posée sur une basse tonitruante et quelques cordes grattées, la voix trafiquée monte au vocoder autant qu'au cocotier sur le refrain scandé que le roulement habille.

Un coup de synthé tique. Encore un riff qui tue pendant que la basse tonne!
La tête balance en suivant les oscillations de Marine. Le rythme, pourtant bosselé, entraîne un strike.
'Short it out' (single sorti en Mars) ne peut pas faire plus direct en pleine poire. Encore une pilule Doctor please!

J'ai l'impression de prendre le Last Train laissant my 'Love' à quai.
La pulpe des doigts sur les cordes glisse discrètement devant le rebond des baguettes et mon coeur bat la chamade... écorché vif par la voix sensuelle de la squaw.
Lorsque son chant s'envole au dessus d'une guitare, roulant sur la voie ferrée chaotique, je sais que c'est trop tard, terminus, coup de grâce à 2'30, trop court!

Effets synthé et son étouffé de prime abord, et soudain, la basse tabasse. Les vocaux se laissent porter par le rythme.
Lenny Kravitz ne chante pas ce 'Mamama mama said' mais nous oui, avec les choeurs... trop addictif ce refrain, giflé par la guitare.
Descente des cordes en rappel, échos synthétiques, on susurre 'Self education' et, accros, même acrobates, on y retourne... sans accrocs.

Les accords grattés en riff transpirent le rock.
'Get what I want, I want to get what I want' dit tout sans fioritures et l'objectif 'Glory and fame' ne surprend pas.
Les 'gimme gimme' ne viennent pas de l'Abba, cette morgue me rappelle plutôt Joan Jett mais c'est bien Marine qui en jette aujourd'hui.

La guitare aspire l'air et la reprojette plus haut. La voix respire et se gonfle d'oxygène. Le mid-tempo de 'Find a place' dégage un espace aéré.
'If you find a place to stay' et les ohoh dans le refrain capturent l'oreille et ne la lâchent plus.
Au bout de la recherche, des sons supplémentaires de violons relancent une puissante vague d'écume iodée.

La basse de Christophe descend dans les basses et la batterie rebondit à la poursuite du diamant vert, une voix qui caracole en tête.
La guitare se fait l'écho d'harmoniques, parfois, derrière des chuchotements, puis, plus vivace, donne alors un coup d'accélérateur.
Un passage solo, un peu psychédélique, comme pour reprendre son souffle, et 'Run', sur son refrain coup de tête, emporte nos choeurs en 'We can runouhan' à tue-tête.

Un simple accord de guitare laisse la basse monocorde et répétitive accueillir le chant tonique et mélodieux.
Le ptit Nicolas vient donner de la baguette et les doigts grimpent sur les frettes.
Le dernier titre avance, rectiligne, jusqu'au point central en stops/encores cycliques, à partir desquels, Marine, convaincue, encourage 'Live yourself Live yourself'.
Au bout du rouleau compresseur, un clavier tournoyant vient donner une touche supplémentaire de peps.


Quel jeu! Quelle basse! Je croyais que Ma(mola)by jouait avec Joe Jackson. Cherry Pills me rappelle l'énergie brute de 'Look Sharp' en 79.
Tellement plus facile de faire passer une pilule comme celle là! L'oeuvre jouit d'une énorme cohérence de bloc-équipe au regard dans la même direction.
On peut le dire, cette fois, les musiciens ont toutes les cartes en main pour cartonner.

Les cartes :
1.Euphoria 03:34
2.Blackjack 03:53
3.Keep Shouting 03:24
4.Short it out 03:24
5.LOVE 02:40
6.Self Education 03:56
7.Glory & Fame 03:30
8.Find a place 04:04
9.Run 04:33
10.Live yourself 04:58









 

dimanche 14 novembre 2021

Dollarqueen au Rock Classic Bar, Bruxelles, le 13 novembre 2021

 Dollarqueen  au Rock Classic Bar, Bruxelles, le 13 novembre 2021 


( michel) 

Du monde à Bruxelles en ce samedi 13 novembre, pas seulement sur la Grand-Place mais dans tous les établissements du Pentagone, disposant d'une terrasse ou non..

T'étais pas venu en touriste, tu ne t'es pas empiffré de gaufres arrosées de chantilly et de chocolat, t'as pas caressé le monument à la mémoire d'Éverard t'Serclaes, t'as marché d'un bon pas vers le Rock Classic qui a repris ses activités depuis moins d'un mois et a fait le plein ce soir.

Le public, sevré de concerts depuis trop longtemps, attendait avec impatience 21:15, heure à laquelle Dollarqueen, un  groupe proposé par Fred Cerise, devait grimper sur l'estrade dressée face au comptoir du temple rock bruxellois.

En attendant le kick off, à l'aise, tu désinfectes ton gosier avec une pils, pas de bol, le plus entamé du coin a jeté son dévolu sur ton humble personne et, tout en inondant ton visage poupin de postillons peu émoustillants, il entreprend de narrer sa vie truffée d'exploits homériques.

Heureusement, une chope vide lui donne l'excellente idée de virer vers le bar.

Ze komen uit Brugge, depuis 15 ans ils rendent hommage aux Doors ou jouent leurs compositions personnelles ( on leur attribue deux albums), ce soir c'est le répertoire de la bande à Jim  qui est au programme de Dollarqueen.

Si le line-up du groupe de LA ne comptait que quatre membres: Jim Morrison,  Ray Manzarek,  Robby Krieger et John Densmore, pas de bassiste, car Ray Manzarek s'en occupait sur son keyboard bass, les Brugeois se présentent en quintet:  Filip Bohyn ( chant, shakers, mouth harp), Bart Van Acker ( keys), David Eeckeloo ( drums), Koenraad Schaballie ( guitars) et le nouveau venu, Luc Foulon ( basse).

A première vue ces braves gens ont vécu, et ne se souviennent que vaguement de l'année où ils ont fait leur première communion.  

Entrée en matière poisseuse avec "The WASP (Texas Radio and the Big Beat)", c'est clair on n'a pas devant nous une bande de singeurs, ces mecs vivent les Doors en y ajoutant une touche personnelle.

A tes côtés, la fièvre s'est déjà emparée de  trois ou quatre nanas,  pas insensibles aux charmes virils de Filip.

La température a passé le cap des 30°, mais, non, pas à l'ombre, on se trouve dans un bar...

Le réchauffement climatique n'est pas un canular, ' Love her Madly' fait grimper le thermomètre dans le rouge, l'orgue aux accents Sir Douglas Quintet enchante la petite Raquel et une copine, pas mesquine.

Toute la violence émanant de ' Break on through' ( to the other side) jaillit sur nous, ça gigote ferme dans les premiers rangs, il s'agit de protéger sa bière.

Le titre qui a fait connaître les Doors de ce côté de l'Atlantique est' Light my Fire', il n'a rien perdu de son intensité.

Travail remarquable  de Bart qui flatte les touches avec bonheur, solo achevé, Koenraad prend le relais, c'est chaud, qu'il dit, tu parles, light my fire sets the night on fire, et ce n'est que le début.

Nostalgie, tu dis, t'as tort, ce morceau représente l'essence du rock.

'Strange Days' mérite l'étiquette psychedelic rock et le blues rock  'Love me two times', même sans le clavecin, t'a toujours refilé des frissons.

Imparable ce titre, magnifiquement rendu par un  band qui dispose d'un chanteur charismatique. 

En nu, un blues extrait de 'Morrison Hotel', "Maggie M'Gill".

C'est beau la sororité, Josette a déniché une jeune gazelle avec laquelle elle chaloupe, plus ou moins élégamment, en passant elle pique le tambourin du chanteur pour le secouer maladroitement.

Tu souris en faisant un  clin d'oeil à la plus jeune du duo accidentel. 

Filip a sorti un harmonica de sa poche, t'as d'emblée reconnu les premières mesures de ' Roadhouse Blues'  , t'as soupiré de bonheur, à tes côtés, elles sont dix à sautiller sur let it roll, baby roll, c'est parti pour une bonne partie de la nuit.

Jojo, n'a retenu qu'une ligne...  Well, I woke up this morning, I got myself a beer...., il vient d' enfiler la bouteille  numéro 42.

La suivante est moins connue, qu'il dit, 'Tell all the people'  calme quelque peu les esprits, car Jim croone. 

La frénésie revient de plus belle avec ' Touch Me', suivi par ' The Changeling', another bluesy one.

Vibrato, fuzz et chant épileptique, ça sent le souffre.

' People are strange' , Robby Krieger was convinced that the song was a hit upon hearing the vocal melody.

Bien vu, Robby!

Bertolt Brecht + Kurt Weill, ça donne un chef-d'oeuvre, la valse 'Alabama Song' (Whisky Bar).

Folie collective dans le Brussels Bar, même pas peur de mourir, I tell you  we must die, on s'en fout, sers -nous un Scotch!

Basse et batterie en action, on n'a pas entendu l'orage, ni la pluie, Ray pianote en sourdine, c'est ' Riders on the Storm', hurle Christine.

Attrape, Josette, Filip lui lance les maracas, shake them, girl.

Je monte vous rejoindre, elle en fait des tonnes, enlace le chanteur,  l'embrasse, secoue son jouet ( fais pas le con, on te parle des maracas), chante plus faux que  Florence Foster Jenkins, tandis qu' en bas, son compagnon immortalise ce moment de gloire sur son GSM.

Merde, tu te dis, le monde a changé, désormais les groupies ont dépassé la soixantaine, ça craint!

We'll play one more before going back to Bruges.

L'obsédant ' L A Woman', introduit à la slide, achève ce set brûlant. 

Filip, en sueur, se faufile avec peine entre une cohorte de nanas excitées pour regagner les loges, ses copains achèvent le morceau.

Dollarqueen n'est qu'un tribute band, tu peux facilement imaginer ce que Jim Morrison a dû endurer à chaque fois qu'il prenait un bain de foule. 

 

Rappels.

Des requests fusent, non, Manon, 'When the music is over' n'est pas au programme, ' The End', oui.

Après quelques mesures, Hubert, 69 piges, un gars de Morlanwez ( merci, Fred) engorgé jusqu'à la moelle,  pique sa crise, en gesticulant comme une jument taquinée par un frelon d'origine indéterminée, il pousse deux filles qui s'écroulent sur un tonneau sur lequel reposaient trois ou quatre consommations mousseuses, nous sommes six à être arrosés, elle va encore soupirer en te disant tu sens la bière. Etant à peu près tous non belliqueux on ne l'a pas lynché et Dollarqueen a enfilé  un second bis,  'Soul Kitchen'  avant de quitter le podium en souriant.

 

 


 


Old Time Relijun au Magasin 4 - Bruxelles, le 12 novembre 2021

 Old Time Relijun au Magasin 4 - Bruxelles, le 12 novembre 2021

 

Florian Hexagen était sur place....

 

 

Belle claque assénée hier par les Old Time Relijun dans cette bonne vieille antre du Magasin 4 Mené par le doux-dingue Arrington de Dionyso (ça ne s'invente pas, si...?  ), le trio originaire d'Olympia dans l'Etat de Washington nous a éclaboussés de toute son énergie et folie définitivement communicatrices. No wave, dirty boogie, noise expérimentale, post-punk bluesy, lo-fi indie, quasiment tout le spectre du "rock" que l'on apprécie est passé à la moulinette dans cette machine infernale qui n'aura eu de cesse de nous faire chalouper durant les 80 minutes qu'aura duré ce concert plus qu'intense. Expérience ravageuse, primale et libératrice, ne les ratez surtout pas si vous en avez l'occasion!

 

note-  classic lineup featuring bandleader Arrington de Dionyso and Aaron Hartman (upright bass), joined by drummer Amanda Spring