EP 'I Know', Romane
Un Plan Simple
NoPo
ROMANE I know 2021
A 23 ans, Romane chante déjà 'I know' et on a envie de la croire.
Solaire, elle reprend, en studio live, 'Ain't no sunshine' de Bill Withers autant que Wildfires.
Elle cite les ancêtres (Otis Redding, Michael Jackson, Bob Marley) autant que les nouveaux nés (Rosalia).
La jeune auteure-compositrice, interprète grandit à Lyon (la symbologie
lui correspond parfaitement, bien que née à Lille) entourée de ses 5
frères et soeurs qui lui font découvrir hip hop et R&B.
Elle quitte le droit pour son droit chemin, les méandres de la musique.
Mieux qu'une carte d'identité, la photo de l'EP nous présente une belle jeune femme de couleur noire, au regard affirmé.
La coiffure afro laisse pendre quelques tresses sur une veste fleurie tendance vieux rose. Vintage?
4 titres gravés seulement, mais tellement prometteurs ...
Le streaming de 'Fantasy' (enregistré en 2019 mais publié sous forme de
clip en début d'année) se compte en millions! Il faut reconnaître que le
truc rentre par les oreilles mais ne ressort plus.
Je play et replay et il me plaît toujours autant en le décortiquant comme une crevette sauvage.
Les cordes de guitares grattées sèchement se posent sur une onde de clavier.
Romane laisse alors traîner sa voix avec nonchalance avant, puis sur le rythme binaire boum tchac.
Son balancement vocal, plein d'assurance, fait immanquablement penser à la grande Amy Winehouse.
Le texte simple exprime la déception dans une relation 'You lie you lie you lie'.
Pas vraiment de fantaisie mais une fibre sensible probablement innée et qui s'épanouit dans l'âme de l'artiste.
'Stop' et l'inverse se produit, on ne peut plus s'arrêter... Dance, (little) sister dance!
Le morceau se réfère plutôt aux Supremes le chantant 'in the name of love' qu'à la blanche Sam Brown et son mélo.
La batterie introduit un rythme giflé par la guitare lead et cogné par la basse déterminée.
La tonalité sixties se confirme par un fond inspiré d'instruments à vent et après, quelques touches de piano sucrent la mélodie.
La voix mature ne demande pas mieux pour s'installer, soutenue par des choeurs éparpillés et plus marqués sur le 'Stop'.
Les nuances discrètes des vocaux font couler une émotion romanesque. Moi, j'implore 'Go on'.
Pourquoi parler à un mur? Pour s'entraîner? La voix veloutée de Romane, c'est de la balle (que le mur ne renvoie pas...)!
Un accord mineur au piano signe une intro triste. La batterie creuse
profondément ses 2 frappes alternées (grosse caisse/caisse claire).
Un clavier tubulaire finit par verser des larmes sur ses joues et nous et nous et nous... touchés, coulés!
La ballade déchirante vibre comme la voix de Romane et nos cordes sensibles. Pleurer, c'est beau, parfois!
Contrepied aussitôt pris avec des accords sereinement nostalgiques à la guitare sèche.
De petites bulles soufflées par un clavier et un accompagnement rythmique aux accents électros déroulent rectilignes.
On effleure la douceur chapmanienne dans 'I know' (esquissé au lycée avant son 1er maquettage à Stuttgart).
'I'm ok I'm on my way'. Cette fois, si Romane dépose les larmes, elles viennent du bonheur.
Tout sauf mièvres, ses compositions éclaboussent de leur classe. Malgré
le niveau remarquable déjà atteint, on sent le potentiel de progression
de la jeune française.
Sa voix soul mélange des ambiances entre Tracy Chapman et Amy Winehouse,
des repères fortement respectables entre lesquels, elle se faufile avec
grâce.
Si Romane doit rimer, c'est avec pyromane pour son intensité émotionnelle ou peut-être cleptomane car elle confisque notre âme.
1- Fantasy
2- Stop
3- Talking to a wall
4- I know
Écrit et composé par Romane & Dan Black
Mixé et masterisé par Dan Black (The servant, remember 'Orchestra'? et... producteur de Louane)