vendredi 31 juillet 2020

Lulu Jazz Band et The Magic Beam Sisters and Robert - Place du Martray, Tréguier, le 29 juillet 2020

Lulu Jazz Band et The Magic Beam Sisters and Robert - Place du Martray, Tréguier, le 29 juillet 2020

Chaque été, le mercredi, à Tréguier , Covid ou pas, ce sont des animations musicales, gratuites, au centre-ville et sur les quais.
 Le programme du 29 juillet sur la Place du Martray, à l'ombre de la cathédrale Saint-Tugdual, prévoit de 19 h à 19 h 30, Lulu Jazz-band ; de 19 h 40 à 20 h 15, The Magic Beam Sisters et Robert et  de 20 h 30 à 21 h, le bagad de Tréguier.
Elle annonce, je t'accompagne.... à 18:40 on traverse le Jaudy, à 18:50 on prend place face à la statue d'Ernest Renan, à 19h, le Lulu Jazz Band se poste près du resto/bar Les Vieilles Poutres pour entamer la première aubade.
The Lulu Jazz Band, c'est un street band dans la lignée de ceux qu'on pouvait rencontrer à Congo Square, déjà  au 19è siècle.
Le groupe naît à Brest en 1995 et depuis sillonne toutes les rues bretonnes pour débiter son swing épidémique.
Ce soir, ils étaient quatre, mais aucune Lulu, tout beaux tout noirs, deux tuxedos, deux vestons , trois chemises blanches et une noire, un sax soprano qui n'avait pas trop l'air de ressembler à Franck Fagon, un grand banjo coiffé d'un haut-de-forme flatteur ( Jean-Pierre Mallet?) , un immense sousaphone joué par le petit et sérieux Nicolas Besnerais ( il manie aussi la contrebasse et fait partie, e a,  de Khamsin, 11 Stabs, Charles Bordais duo ou trio, Zoltan...) et un washboard artisanal que ton arrière-grand-mère n'aurait pas voulu pour lessiver les caleçons longs, victoriens, de Pépé.
Les joyeux drilles ont gravé le CD ' Square' ( introuvable)  en 1996.
Entrée en matière yiddish avec l'irrésistible  'Bei Mir Bist Du Shein'  suivi par 'Yes Sir, That's My Baby' chanté, d'une voix déformée par un mini -micro, par la girafe au banjo.
Ambiance sur la place, une touriste japonaise, égarée, se fait tirer le portrait par un local jovial, ce qui inspire le sax malicieux.
Après le charleston, le quartet revisite un autre standard pas monotone avant d'entamer une déambulation vers le sud, là où luit le soleil, c'est face à Saint-Tugdual, qu'il décident de saluer la petite Dolly, non, ce n'est pas le cabot de Tante Simone, mais bien la Dolly du musical dont le score a été écrit par Jerry Herman.
' Hello Dolly' pour toi, ce sera toujours la trompette de l'hilare Louis Armstrong.
Tu dis, Clelia?
Faut pas être asthmatique pour réussir un solo de sousaphone, ça pèse dans les combien cet engin?
' Whispering' , bon, OK, c'était pas Frank Sinatra, mais ça reste une excellente chanson.
On termine le voyage par ' Tiger rag', ouch, le tigre a glissé sur une peau de banane, une fausse queue, le ragtime prévu se métamorphose en charleston, c'était Joséphine qui avait perdu sa chiquita, et puis on se tape la Place des Halles.

Retour à la case départ, mince, The Magic Beam Sisters and Robert ont déjà entamé leur tour de chant à l'angle de la place et de la rue de la Chalotais.
Elles rayonnent les Beam Sisters qu'accompagne le fringant Robert.
Ah bon, elles ne sont pas soeurs et leur amoureux servant se nomme Sébastien Chevalier, mais qui sont ces filles?
Nelly Pichot Badeaud, Sophie Morinet  et Sophie Forgerit Maillard.
Elles viennent d'où?
De Nantes, mais elles ne sont pas filles de geôlier, elles chantent, jouent la comédie et cabotinent.
Glamour au rendez-vous, comme à l'époque d'Ava Gardner, Grace Kelly, Hedy Lamarr, Zsa Zsa Gabor ou Lana Turner!
Le trio vocal et le guitariste terminent 'I Love Coffee, I Love Tea' en mode java, un cheval de bataille de Manhattan Transfer, admirablement rendu par la fratrie nantaise.
' Ain't she sweet', all of them are sweet, précède 'In the Mood' , rendu immortel par d'autres sisters , reines des close harmonies.
Une pointe d'humour, du charme, du talent et  une invitation à les suivre.
Seconde étape, face à une brasserie, c'est parti pour la suivante.
Ding, dong, ding, dong, ding, dong, le sonneur de la cathédrale sabote l'introduction, après ce blanc cacophonique, le groupe  reprend 'South American Way',  sous les palmiers bretons mais sans moonlight, too early!
Elles sont irrésistibles et embrayent sur 'Don’t Sit Under The Apple Tree (With Anyone Else But Me)' another World War II song.
Puis elles  descendent plus au sud pour leur credo, nous sommes les magic Beam sisters and Robert. Merde, je m'appelle Robert, tu prononces comme Dagobert, suis pas Robert Redford!
Seconde version de ' I love coffee, I love tea' pour les nouveaux clients , Robert en contrepoint, les filles en harmonie, le serveur en tutu.
Voilà, it's time for us to go.
Non, non, non...
Vous êtes gentils, on  vous chante celle du marchand de sable, d'ailleurs voilà les huit coups au carillon, leur  ' Mr Sandman' est aussi attrayant que l'inoubliable version du trio Emmylou Harris, Linda Ronstadt, Dolly Parton!
Cinquième étape entamée par ' In the Mood',  suivi par l'enjoué  ' That Man'  que tu as entendu à l'Ancienne Belgique, chanté par Caro Emerald.
Fabuleux solo de trompette buccale de la petite Nelly, la grande Sophie, pas celle de Thionville, vibre et grimace, Miss Morin s'évente sous les bras et sous la jupe, le spectacle vire au burlesque, un gamin intervient, vous êtes jolies, mesdames, elles reprennent le thème avant de nous quitter en route vers d'autres aventures.
Quelles nanas!

Le 5 août à Orvault dans le 44.

 

BACK TO BEFORE AND ALWAYS..... Judas Priest

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS - Judas Priest Desert Plains extrait de Point of Entry 1981
80, je prends connaissance de la musique tranchante de Judas Priest en me coupant sur la lame de 'British Steel', pas rasoir pour 2 sous de métalleux.
De façon surprenante, la presse les rattache à la NWOFBHM et pourtant aucune new wave dans ce heavy estampillé 70's. A cette époque, chaînes, cuir clouté, et moto font bon ménage avec le look SM de leur HM.
En 81, direction IBIZA pour enregistrer 'Point of Entry', sacré souvenir semble-t-il, même si personne n'a pu les épier par le trou du Judas (oups)!
Certains crient à la traîtrise car le style baisse en agressivité. Pourtant, encore aujourd'hui, plusieurs titres figurent dans leur répertoire live classique.
La pochette sobre du fidèle designer, au style futuriste et ... métal (Roslav Szaybo), couche l'horizon d'un soleil levant (... ou couchant), bordé par une curieuse aile métallique.
Le logo de Judas Priest s'accroche dans l'angle supérieur droit, couleur rouge sang, souligné d'un trait irrégulier auquel se suspend le titre de l'album.
'Desert plains' plane sur l’asphalte comme une bouffée de liberté.
La lourde batterie résonne, par instant, dans les défilés zébrés de guitares qui électrisent le ciel.
Dans le clan, KK Downing et Glenn Tipton, tip top comme toujours, riment ensemble avec fluidité.
Les solos dessinent comme une trajectoire dynamique de moto.
Le rythme impose sa puissance imperturbable sans à-coups mais avec une double pédale.
On sent la chaleur étouffante et les longues distances poussiéreuses.
Dans cet enfer, la voix entonne sans en faire des tonnes, capable de montagnes russes en plein désert.
Rob Halford, le métal God, maîtrise avec facilité et raconte la route du biker vers sa bien aimée (qu'il ne laisse pas au clou). Rob porte le Priest (et vice-versa, ça s'appelle une soutane!)
Ce morceau écrase comme un rouleau compresseur, rien ne viendra empêcher ce voyage d'aller jusqu'au bout.
L'album n'est que le point d'entrée d'une longue série de disques or et platine jamais décevants pour qui aime l'évangile selon saint Priest.
Sortir son 1er album en 74 et publier un 'FirePower' à l'image de son titre, en 2018 (44 ans plus tard), sans jamais renier sa religion, pour des judas, c'est un tour de force!

mardi 28 juillet 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS..... The Psychedelic Furs

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS
The Psychedelic Furs  -  President Gas extrait de Forever Now 1982
Une bonne critique happée par hasard m'oriente vers les Psychedelic Furs, nous sommes en 1980 et je ne les écoute pas en vain. Les frères Butler (Richard, chant et Tim, basse) enfilent des fourrures velvetiennes et proposent leur vision de l'Europe, de l'Inde et leur imitation du Christ. Le style énergique assez brut et brouillon donne une consistance plutôt punk à la musique. Saxophone omniprésent et basse puissante d'où émerge une voix rauque, couverte , fragile et chaude à la fois, apportent un ton sulfureux mais encore mal maîtrisé.
'Talk Talk Talk' en 81 fait parler de lui par son titre introducteur 'Pretty in Pink' qui adoucit le rose agressif du 1er album mais le 3è volet 'Forever Now' s'inscrit de façon plus durable dans leur histoire.
Retour du rose combiné au violet et au vert en losanges sur une pochette très kitsch (une habitude?). Le nom du groupe et de l'album écrits avec des étoiles jaunes forment un cercle autour d'une photo en noir et blanc des musiciens jouant live dans une flaque d'eau. Je n'aurais jamais choisi ce disque pour son visuel mais cette petite faute de goût n'annonce pas la qualité définitive de l’œuvre.
Todd Rundgren travaille à ce que le son ne soit pas comme d'habituuude ... et le radiophonique 'Love my way', aux arrangements plus riches, montre le chemin des étoiles. Toutefois très beau et charmeur, ce titre ne représente pas totalement le groupe, qui habituellement, chante plutôt son désenchantement.
A l'opposé de cette délicatesse, 'President Gas' déboule et dégueule son cynisme.
Ecrit pendant les années Thatcher et Reagan, le morceau déclame tristement la volatilité et l'inutilité des politiciens.
Démarrage par une guitare en accélération et dérapage à fleur de peau mais la batterie de Vince Ely ne s'en laisse pas compter et reste dans le coup. Elle appelle la basse à la rescousse et toutes deux enfoncent le clou. La guitare surfe, comme un alien, avec un écho déchirant. Richard semble parfois au bout de sa voix, rocailleuse, mélangeant tristesse et menace, elle glace autant qu'elle brûle.
Sur le refrain, la guitare de John Ashton sait se mettre en retrait et laisser le tempo groovy aux instruments rythmiques pour mieux tisser sa toile tout en couverture.
Suivant quelques chœurs bien sentis, un break semble accueillir un sombre violon et une guitare sèche comme des scies sinueuses avant la reprise de la cadence si noueuse.
Un solo à la guitare électrique chevrotante précède une fin prolongée par une voix plaintive, elle scande 'President Gas' puis s'évanouit dans des 'wooaah' douloureux.
Après 'Mirror moves' en 84 et 'Midnight to midnight' en 87, plus attirés par le chant des sirènes des radios, la troupe disparaît lentement des ondes.
Richard Butler et son frère iront cracher leur amour à travers 'Love Spit Love' et envoûter les belles de 'Charmed' en reprenant 'How soon is now' des Smiths.
Puis 2020, le comeback inespéré!
Loin d'être abattus, les Psy ont fait leur analyse et assumé leur fourrure infernale et ça s'entend!

samedi 25 juillet 2020

Le Prince Harry au Chaland qui Passe- Binic- le 24 juillet 2020

Le Prince Harry  au Chaland qui Passe- Binic- le 24 juillet 2020

Annonce en mai 2020, catastrophe:  l'édition 2020 du Binic Folks Blues Festival n'aura pas lieu, ce sont 70 000 festivaliers qui pleurent...
Par chance, de jovials  admirateurs de Lys Gauty , les nouveaux gérants du zinc le plus emblématique de la station balnéaire du Goélo, le Chaland qui Passe, ont décidé de suivre la même voie que Ludovic Lorre en proposant des concerts à l'esprit rock pour un prix dérisoire, si pas free of charge.
Après Lame en juin, un hommage  à Jacques Higelin la semaine dernière, ce sont des Kronprinz wallons qui se retrouvent à l'affiche: Le Prince Harry!
Fallait pas t'attarder au resto si tu briguais une place assise en terrasse, à 20:30' , toutes les tables étaient occupées et avec une intensification des mesures barrières pas question de se promener n'importe où  à découvert.
Debout, t'es masqué et tu te caches, assis, t'as le droit de boire démasqué.
Loïc et Fabien ont la bonne idée de déserter, avec ton gamin, tu t'installes à 3 mètres du podium, judicieusement installé sous l'auvent de l'agence immobilière jouxtant le troquet.
T'as reconnu l'ingé-son, Yann Olivier qui n'a pas encore digéré l'annulation des Retours du Jeudis de Plouha,  à ses côtés, un dégingandé notoire, Maxwell James Farrington, cuistot, mannequin, livreur de pizzas, Chippendale ou Nick Cave de salon, selon son humeur.
Le touche-à-tout, élevé à Brisbane, devenu briochin en 2017 , étant un fan notoire de karaoké, se propose d'ouvrir la soirée par un  apéritif consistant en une courte prestation en mode crooner.
 Tu avais eu l'occasion d'admirer ses multiples talents comme chanteur de Dewaere, ce soir c'est le costume de Frank Sinatra, celui de Dean Martin ou de Barry Manilow qui l'habille.
Il faut écouter d'urgence la cover de ' The Train' ( original Ol' Blue Eyes) signée Maxwell Farrington et Le SuperHomard.
 Tu passes ce morceau en offrant des fleurs à la nana que tu dragues, elle craque, 100% garanti.


21:05', Le Prince Harry en piste. 
Non, il ne s'agit  pas du duc du Sussex, oublie les lollipops, Liège ce sont les boulets, et tu sais qu'Albert II a décidé, en 2001, de ne plus octroyer les  anciens titres dynastiques. A la décharge, les princes, comtes et autres signes octroyés aux rejetons royaux.
 Le Prince Harry, ce sont Lio au chant  et aux claviers et  Snon à la basse et aux machines. 
Ils pratiquent un genre qu'ils qualifient de Weird Garage Wave / Electro Synth Punk, on se range à l'étiquette en ajoutant post punk hédoniste  et dansant, pour faire plus court.
Discographie: trois plaques,' It's Getting Worse'  'Synthetic Love'  et 'Be Your own Enemy', quelques EP's et un split album avec, un autre membre de l'aristocratie,  Duchess Says .
Préambule: pas de setlist visible, alles in de machine, donc les titres interprétés, tu oublies...
Départ à fond la caisse sur fond electro/garage/noise sale et ravagé, la basse agresse, le Roland tourbillonne,  des fulgurances électriques martyrisent ton cerveau qui se souvient de Siglo XX, Snowy Red ou Red Zebra, pour rester dans le plat pays.
Le fumant, féroce et saturé  ' Chemistry' confirme le propos, en transformant tes cellules en éprouvettes de laboratoire dans lesquelles bouillonne une solution pas catholique.
Tu n'aperçois plus les protagonistes, les consignes sanitaires ne sont plus respectées, une colonie de stations debout, tous pris de convulsions,  est venue se figer frontstage.
Le duo poursuit son trip cité ardente, cité toxique, hauts fourneaux à gauche, laminoirs à droite, respire à fond, c'est bon pour tes poumons!
Tiens la suivante te rappelle Grauzone, les ours polaires, les boîtes à rythme, les stridences et  la froideur clinique de la cold wave.  
Quelques sonorités de Farfisa par ci, un chant désespéré par là, et toujours cette toile indus inquiétante, oh, it's so confusing!
La lenteur est un concept relatif, le duo a malgré tout modéré la cadence pour  nous abandonner dans une nuit noire et froide,  my feet hurts, qu'il marmonne, ça t'a troublé feet étant pluriel, passons, réflexe ancien de didacticien au repos.
Après un échange verbal pour adapter la playlist, les cousins de Tchantchès entament un couplet chanté en mode récitatif, des oscillations effervescentes viennent assaillir un  encéphale qui désormais ne contrôle plus les mouvements de tes membres, ni de ton caisson soudain atteint d'épilepsie.
La suivante ne va rien arranger, tu revois Johnny Rotten et sa clique, tandis que Lio scande... on me, on me, on me...
Binicais, Binicaises, ' I want to see you bleeding' sera la dernière de la soirée.
 T'as vu le Christ saigner sur la croix, t'as su que t'étais maudit!
40', intenses et explosives, ça régénère et vaut tout les antiasthéniques de la terre.
Une dernière Coreff et euh, t'as pas dix balles, c'est le prix demandé pour leur dernier vinyle, te souffle ton gamin ...

 





vendredi 24 juillet 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS..... Simple Minds.

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS - Simple MindsPromised you a Miracle extrait de  New Gold Dream 1982
1979, des Ecossais tirent leur nom de "The Jean Genie" et débutent par une new wave froide qui aurait pu s'inscrire dans la période berlinoise de Bowie. Ils martèlent leur style en publiant 2 albums, coup sur coup, la même année.
J'apprécie plus particulièrement le second 'Real to Real Cacophony' plus maîtrisé et le titre 'Premonition' qui me taraude. Leur leader, Jim Kerr tire-t-il les cartes?
Je ne sais pas, mais d'évidence, il tire les ficelles avec son bras droit armé d'une guitare, Charlie Burchill, tous deux fidèles depuis 40 ans!
En 1981 ils réitèrent le coup des 2 albums dans l'année; le facteur X, Jim Kerr, sonnerait-il toujours 2 fois ?
La température se réchauffe peu à peu avec l'intégration de morceaux plus électroniques et surtout plus dansants dont 'Love song'.
En 1982, ils nous promettent un miracle et le morceau résonne sur les ondes sensuelles de radio one.
New Gold Dream, dont il est tiré, cartonne avec ce mélange moderne synthétiseur guitares, parfois planant, parfois dansant. C'est la Kerr messe (oups!).
Sa pochette, assez ésotérique, présente une haute croix avec un coeur rayonnant au milieu. Un livre ouvert en son centre semble raconter une histoire. Le dessin occupe une grande partie droite, pendant que les noms du groupe et de l'album, couleur pourpre (sauf 'Gold Dream' évidemment couleur or), recouvrent partiellement l'autre côté.
Le fond contient des sortes d'enluminures dominées par du rose pourpre (pas celle du Caire).
L'ensemble donne un ton kitsch religieux qui ne reflète pas du tout le contenu et pourtant j'ai choisi le titre qui s'en rapproche le plus.
Ses paroles laissent libre cours à l'interprétation. Il paraît, en effet, difficile de croire qu'il s'agit d'une chanson d'amour. Les Simple Minds, souvent engagés, l'écrivent à l'époque de Margaret Thatcher.
De qui sont ses promesses qui sifflent sur leur tête? 'I promised you a miracle, promises, promises'.
La musique commence par un riff au clavier tellement entêtant qu'il vous envahit l'esprit pour un bon moment. Aucune intro, on rentre dans le vif du sujet directement.
Les claviers soufflent des vents dominants qui font sonner la guitare de la même manière.
La basse vrombit de plaisir sous les coups de boutoir de la batterie et Jim Kerr joue d'une voix de velours mais très énergique même lorsqu'il chuchote jusqu'à suggérer 'Everything is possible'.
La production riche et léchée met en valeur l'orchestration et les arrangements soyeux.
Jim Kerr module sa voix qui peut charmer par des intonations de crooner et émouvoir de manière encore plus sensible sur des couches atmosphériques.
Parfois un peu pompier, le style met pourtant le feu avec une simplicité inoubliable.
L'année suivante, le puissant 'Sparkle in the Rain' transforme l'essai et le score se corse dans les 80's, les plus ensoleillées pour le groupe. Le magnifique 'Street Fighting Years' en 89 s'oriente vers une sorte de world music avec une instrumentation plus folk et des textes engagés 'Belfast Child' 'Mandela day' et la reprise de 'Biko' (Peter Gabriel).
Un esprit simple sans corset (loin des simples d'esprit), guide leur carrière au fil du temps.
Après un passage un peu plus fantomatique, leurs esprits revenant, ils reprennent des couleurs avec 'Black and White' en 2005.
Leur musique reste attachante, rafraîchissante et envoûtante comme une baignade parmi les dauphins (plongez dans 'Dolphins' quasi onirique).
Avec l'inspiration au carburant Kerr ozène (j'ai osé, oups!) pas de panne sèche en 2014 sur 'The Big Music' (les Waterboys ne sont pas loin) ni sur le cohérent dernier album 'Walk between 2 Worlds' (loin d'avoir le cul entre 2 chaises) en 2018.
Naturels (voir Bio), les SM sèment le zen sans OGM.

jeudi 23 juillet 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS..... XTC

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS... XTC  - Making Plans for Nigel extrait de Drums and Wires 1979
1976, XTC (ecstasy) cherche-t-il vraiment à placer son public dans un état extatique?
En tous cas, il ne laisse pas Antoine de Caunes de marbre; il le met à l'affiche dès 1978 dans la cultissime émission 'Chorus'. A l'époque, les musiciens chantent la pop et la statue de la liberté qu'ils n'auront pas car ce titre sera interdit d'antenne en Angleterre. Leurs 2 premiers albums un peu expérimentaux interpellent par une personnalité originale puis 'Drums and Wires' en 1979 assoit la maturité du groupe.
Cette année là, j'achète ma 1ère stéréo et je passe beaucoup de temps allongé entre les 2 enceintes pour m'imprégner de cette musique merveilleuse (j'en garde la tête... allongée et la chair de poule mais mes oreilles, les 2, ont résisté).
La pochette représente la simplicité complexe (et inversément) d'XTC. On devine un visage dans ce dessin faussement enfantin qui intègre les 3 lettres de leur nom dans sa structure : un 'X' pour l'arrête du visage, un 'T' pour le nez et les sourcils et un 'C' pour un oeil. Les couleurs crient leurs différences rouge, jaune, vert et bleu foncé. Le titre de l'album, suggérant une écriture manuelle noire, bave dans un coin en diagonale.
Comme souvent, les compositions oscillent entre le sens mélodique du bassiste chanteur Colin Moulding et les idées inventives et parfois déstabilisantes d'Andy Partridge chanteur guitariste. Les plus réussies trouvent leur équilibre dans un exercice de funambule ou comment jouer avec une batterie et des fils électriques par une créativité débridée et comment Steve Lillywhite donne une puissance exacerbée à ce son.
L’œuvre démarre directement par son titre majeur devenu un tube malgré sa conception finement sophistiquée qui reste abordable.
Les paroles sur un sujet rare évoquent un enfant handicapé qui aime parler et qu'on lui parle. On peut y voir la sensibilité d'Andy et ses peurs, notamment celle de la scène.
On fait juste des plans pour Nigel... le jeune Nigel a besoin d'un coup de main!
Encore une fois, un rythme syncopé presque dégingandé (impossible à suivre sur une piste de danse sans se démantibuler le dos), déstructure une mélodie pourtant évidente. La batterie de Terry Chambers en tête, sans fils, s'enfile dans un démarrage poussif genre locomotive à vapeur et lance le titre sur les rails. Un riff de guitare grinçante, entrelacé par une basse bondissante, se fraye un chemin cahin caha. La basse redonne un coup de manivelle à chaque tour, accompagné de 4 petits bip bip bip bip, puis un petit cri régulier,,à la vil coyote, donne son approbation comme un chef de gare. On sent la fumée et l'odeur du charbon (ils exploiteront le thème en 84 dans 'The big express' et son train à charbon d'âme!) ou de l'acier (l'usine où travaille Nigel).
2 guitares s'entrecroisent sur le refrain enjoué et chantent le bonheur de Nigel, un pont enjambe superbement cette rivière sonore et bouillonnante dans l'acier fondu.
Le mini solo de Dave Gregory égratigne aux entournures avant que le morceau ne s'étire vers des chœurs séduisants posés sur des ouh ouh  ouh en fond.
Les musiciens anglais voulaient être Beatles à la place des Beatles... des Beatles dissonants, des Beatles bruyants mais des Beatles quand même. Dans l'album suivant 'Black sea', peut-être leur sommet, on trouve 'SGT Rock', comme un clin d’œil au sergent poivre. La suite de leur carrière confirmera leur recherche de la mélodie ultime, celle qui parait simple dans sa complexité (et inversement) comme savaient si bien le faire ... les intouchables Beatles!

dimanche 19 juillet 2020

Acoustic Ladyland Au Bar Des Sports De Pléhédel le 18 juillet 2020

Acoustic Ladyland au Bar Des Sports De Pléhédel le 18 juillet 2020

Le trio Acoustic Ladyland a probablement déjà sillonné l'entièreté du Trégor et du Goëlo depuis sa naissance en 2010.
Il n'existe pas un bar, une salle des fêtes, un festival où les filles, Charlotte Le Calvez (guitare /voix),  Éva Montfort (contrebasse, chœurs) et Mélina Etna ( lead vocals, shakers, tambourins),  n'aient largué les amarres pour enchanter l'auditoire avec leurs reprises, espacées des années 50 à nos jours,  allant de la pop au folk en passant par le funk, le blues, la soul ou le vocal  jazz. Ces airs, classiques ou moins connus, ont tous reçu un nouveau traitement, acoustique Mister Jimi, et pétillent grâce à la grâce et au brio incontestable de ces demoiselles aussi charmantes que celles dépeintes par Jacques Demy.
Comme pour tous les artistes, le coronavirus a mis un frein  à leurs activités, les concerts ont été réduits à des prestations en live streaming ou  sont devenus carrément  inexistants.
Ce qui tombait plutôt mal pour le trio dont le second album, "Crazy Little Thing", est sorti en pleine période de confinement, pas idéal pour la promo.
L'été marque un regain d'activités, après un concert à Locquirec en juin, les filles ont visité  Saint Pabu et, en ce samedi radieux, ont installé  leurs instruments et matériel de sonorisation dans la cour du Bar Des Sports De Pléhédel.
Tu avais déjà eu l'occasion d'assister à un concert ( épique)  de la fine équipe à  Pleumeur-Gautier, c'était en 2016, Hélène Thauvin assurait encore les vocaux.
Depuis Mélina Etna a pris la relève, son background soul ( elle mène son propre combo Melinaa, et se charge des backings chez Blue Boca, le groupe dans lequel évolue son complice, le pianiste Adrien Beauquier), apporte une touche groovy au rendu.
On te rappelle que Charlotte sévit, notamment,  au sein de Talkie Walkie et des Cheeky Nuts ou de Raggalendo et dirige la société RDD Production avec Aude Le Moigne, quant à Eva, elle rocke en décembre avec Santa Claws, joue à la bigoudène folle avec Raggalendo ou accompagne,  e a,  Philippe Brunel ou Franck Darcel ( l' ex Marquis de Sade, devenu candidat Maire, c'est moins 50 nuances de gris).

L'affiche disait 19h, c'est à 19:30' que  l'escouade entame un premier set, baptisé apéro set, tandis que Pierrick, le patron du zinc, est au four et au moulin pour contenter un public déjà important et relativement assoiffé, un pléonasme quand il s'agit de Bretons.
Les Acoustic Ladies décident d'ouvrir le bal par une reprise d'Otis Redding, le superbe  (Sittin' On) 'The Dock of the Bay', sorti en  1968 après le décès de la star de chez Stax. Le titre,  à retrouver sur le premier CD (Human Highway) des filles,   requiert  des talents de pouillot siffleur , c'est Charlotte qui s'y colle au grand plaisir de la clientèle du bar.
Les Lovin' Spoonful ont à leur palmarès deux super hits, ' Summer in the City' et 'Daydream', c'est la rêverie hippie qui succède à Otis.
Ta petite famille, présente à tes côtés, loue les harmonies vocales parfaites, qu'elles soient close, serrées ou polyphoniques, la maîtrise est souveraine.
' Stuck in the middle with you' de Stealers Wheel est à leur répertoire depuis la nuit des temps, elles ont le bon goût d'offrir une version non calquée à 100% sur l'original.
Les rockers à la fête avec 'Blue Suede Shoes'.
Un génie, ce Carl Perkins...  
Well, it's one for the money
Two for the show
Three to get ready
Now go, cat, go... et ne t'avise pas de martyriser mes pompes en daim!
‘God only knows’ des Beach Boys est porté par une contrebasse céleste, une nouvelle fois ,les voix enchantent anges et démons!
Dieu a invité Lee Hazlewood là-haut en 2007 , Nancy Sinatra lui sera éternellement reconnaissante de lui avoir offert ' These boots are made for walkin'.
Contrebasse galopante et bridge sympa, un bémol... t'as pas entendu ...are you ready boots, start walking.
T'es frustré... t'a soufflé madame.
Flashdance, tu te souviens.
Oui, Michael Sembella, ' Maniac' , les filles transforment le synth/disco pop en folk song digne des plus belles oeuvres des Staves ou des soeurs Haim.
'Beat it', amorcé par une contrebasse jazzy, a séduit l'assemblée et c'est avec une étonnante et suprême version de 'You can't hurry love' que s'achève la première mi-temps.
Oui, Louis, elles sont plus sexy que Phil Collins!
Certes, et pas moins groovy, leurs prouesses vocales tiennent de l'acrobatie, et sans filet!

( longue) Pause   boisson et set deux!
C'est l'été, le glacier se nomme Tom Waits, les filles accompagnent l' ' Ice-cream man' aux fingersnaps, Ray Davies aboule pour nous rappeler que l'ensoleillement était au rendez-vous en cet après-midi étincelante, indice UV très élevé, efforts à éviter, lazing on a ' Sunny Afternoon, tel est le message.
Tu aspires à un peu de fraîcheur, on fait appel à Kool et à son gang qui proposent ' Fresh', Acoustic Ladyland transformant le disco en folk tonique.
Alain s'énerve sur sa chaise, ses mains frappent la table, il frétille, il a reconnu ' Venus' de Shocking Blue qui lui rappelle sa première surprise party, non, Sheila, ne secouait pas ses couettes dans le garage des parents de Lucien,  transformé en discothèque pour adolescents encore acnéiques.
Puis vient une incursion dans un passé plus récent avec  'The Wanderer' de Jil is Lucky avant le fiévreux 'Fever' qui nous fait oublier tous les virus de la terre.
Yes, Peggy?
Not bad for Frenchies... I love their harmonies and the upright bass player is great.
Gnarls Barkley, c'est fou,  n'a connu qu'un tube, 'Crazy' ,  mais il décoiffe.
Charlotte rit, zont pas remarqué le pain..... la boulangère a souri.
T'as toujours eu un faible pour Amy, tu as frémi lorsqu'elles ont attaqué 'You know I'm no good' et puis tu t'es amusé avec leur reprise de la Lauper  ‘Girls just want to have fun’.
Un des ( nombreux) highlights du set sera une version proche du doo-wop de  'Crazy little thing called love' de la reine kitsch.
Cap sur le Mississippi pour  embarquer sur le 'Proud Mary', et tu te souviens qu'un jour John Fogerty a dit " It's not my song anymore It's Tina's song. ", il n'a pas encore entendu l'approche bretonne.
Ils étaient cinq, le plus petit  se prénommait Michael, leur ' I want you back' a cartonné lors du crépuscule des sixties.
Un autre grand disparu se nomme Bill Withers quand il est parti le soleil s'est volatilisé, ' Ain't no sunshine' est incontestablement une des plus belles chansons jamais composées.
Après une version tout en feeling, délicatesse et grâce, elles s'attaquent à Lennon/Mc Cartney, mais Popaul n'a fait qu'apposer sa signature à côté de celle de John, celui qui est l'auteur du chef-d'oeuvre ' Come together'.
Pas mal d'entre vous ont manqué le set initial, on vous refait ' Dock of the Bay' et ' Stuck in the middle with you' avant de s'attaquer au masterpiece de Chuck Berry, car rock'n'roll is good for the soul: ' Johnny B Goode'!
Maman implore, ' Stand by me', svp!
Charlotte attaque ' These boots are made for walking', c'est ça, l'amour filial.
Allez, on déterre Ben E King, voilà ' Stand by me', du coup le boulodrome devient une piste de danse.
Normalement, ce soir on devait jouer à l'Olympia, à défaut de Paris on se tape Pléhédel, finalement c'est plus sympa, revoilà ' Beat it' et sans être rosses on termine par 'You can't hurry love'.

Merci, Pléhédel, ça fait du bien de rejouer devant une audience réceptive.
C'était top, les filles!
Ouais, ajoute Paul Weller, shout to the top!









samedi 18 juillet 2020

Royal Street - Place du Centre- Guingamp, le 16 juillet 2020

Royal Street - Place du Centre- Guingamp, le 16 juillet 2020

Côtes-d'Armor, juillet 2020: si les grands événements de l'été n' ont pu avoir lieu par la faute d'un maudit virus tardant à plier bagage, plusieurs communes invitent pourtant Costarmoricains et touristes à des manifestations musicales de nature plus intimiste.
Lamballe, Hillion, Pléneuf-Val-André, Tréguier, Plérin, Binic, Loguivy, Dinan, Guingamp....les activités ne manquent pas!
 Les Jeud'His de Guingamp proposaient Royal Street en ce 16 juillet relativement ensoleillé.
Si ce n'était la grande foule, l'affluence était plus qu'honnête pour assister au concert du groupe de Douarnenez, qui succédait à une sieste musicale animée par Julien Tiné et ses platines.
Le quintette, ayant choisi comme nom de baptême l'une des artères les plus commerçantes du French Quarter de la Nouvelle-Orléans, propose un  bouquet fleuri composé de ragtime, swing, traditional jazz, marching band music, de rythmes afro-cubains ou de jazz blues sentant bon la pre-war ( second war)  period.
Tous les férus de Louis Armstrong, Jelly Roll Morton, Fats Waller, Sydney Bechet, Bix Beiderbecke, Count Basie,  Big Bill Broonzy, Washboard Sam, Jack  Teagarden... et ceux qui ont adoré l'album 'Jazz' de Ry Cooder, devraient succomber au répertoire de Guillaume Feuillet ( vu avec les Beanshakers)  : vocals and guitar/Jérémie Elis : vocals and trumpet/Guillaume Le Guern : clarinet, sax/ Tsunam : washboard, quincaillerie diverse ( sonnette de tricycle, boîte de Campbell's soup  sans étiquette et sans potage, percussions au pied...) et backing vocals/ ou Jonathan Caserta : upright bass.
Mise à feu avec l'instrumental 'Second Line' ( 'Joe Avery's blues' )  une marche que Wynton Marsalis a glissée dans son répertoire .
Le ton est donné, l'assistance bat des pieds, les chaises sautillent, Guillaume et Jérémie ponctuent le tempo par des hey hey conquérants, ça galope joyeusement, la guitare se paye une échappée western swing, la lingère la rappelle à l'ordre par un coup de sonnette sec, puis c'est au tour du sax de prendre le large.
Guingamp a le sourire.
Virage jump blues avec le ' T Bone Shuffle' d'  Aaron Thibeaux Walker, plus connu sous l'étiquette T-Bone Walker.
La mute trumpet n'a rien à voir avec La Muette de Portici, ça remue sérieusement, le swing dégouline, trois ou quatre auditeurs ont entamé un jive pas débile, ils sont observés par un pigeon étonné qui finalement opte pour un bain dans la fontaine.
'  Rider Rider Blues' de Big Bill Broonzy voit Guillaume troquer son saxophone contre une clarinette et c'est Jérémie qui saisit le micro pour 'Buddy bolden's blues' de Jelly Roll Morton.
Un blues narrant la sombre histoire d'un alcoolique aux tendances suicidaires.
En route vers les Bahamas à l'ère de la prohibition, le ' Bellamina' , un navire blanc que les marins ont peint en noir ( c'était avant les récentes manifestations) pour décharger une cargaison illicite en pleine nuit.
Les autorités n'y ont vu que du feu.
Ambiance tropicale sur la place, coconuts and palm trees, manquait qu'une jolie Caribbean girl!
Un second Big Bill Broonzy au menu:  " Big Bill Blues (These Blues Keep Doggin' Me) ", le pauvre s'est fait larguer.
...She said "Goodbye Big Bill, I will see you in another town Now you know I'm lonesome...  je dors seul dans le grand lit.
Un enterrement en Louisiane se déroule en musique, voici la suite ' Just a closer walk' , là, tu pleures/ 'Oh didn't he ramble', là, tu danses, éventuellement, tu lèves le coude!
Retour au blues avec  'When I Get To Thinking',.
Faut jamais refiler son chéquier à ta tendre moitié, surtout si elle a un amant.
Jérémie s'essaye avec succès  au scat  sur 'Humming to myself' et le 'All by myself' qui suit n'est pas  celui d'Eric Carmen, encore moins une cover de Celine Dion, il s'agit d'un morceau rythmé de Big Bill Broonzy.
Retour dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans pour le fameux ' Basin Street Blues', suivi par le ragtime 'Rag, Mama, Rag' de Blind Boy Fuller, dictionnaire d'argot non fourni!
Ce set, apprécié à sa juste valeur, s'achève par 'I've Found a New Baby'. Pour les guitaristes, on propose Charlie Christian, pour la clarinette, Sydney Bechet , pour les Manouches, Stéphane Grappelli.

Un bis, Messieurs?
D'accord on vous ramène à Nassau pour une seconde version de 'Bellamina'.
Guingamp insiste.
Et, nos crêpes, rétorque Douarnenez?
Allez, on vous refait la suite funèbre: 'Just a closer walk'/  'Oh didn't he ramble' et on enterre la hache de guerre.
Pas de bisous, Covid oblige!
 

dimanche 12 juillet 2020

Album - Andrea Lafontaine - Spleen and Party

Album - Andrea Lafontaine - Spleen and Party

Après trois albums enregistrés avec The Bukowskies, Andrea Lafontaine, le leader du combo indie originaire de Liège, donne le jour à un premier album solo, "Spleen And Party".
 'Youth Crime or the influence of​.​.​.', le volume précédent, toujours crédité sous l'appellation The Bukowskies, était déjà une entreprise quasi solitaire, Andrea ayant composé les quatorze plages et joué de tous les instruments. Pour faire vivre le groupe, Andrea avait décidé de sortir l'album sous la griffe The Bukowskies.
"Spleen and Party", Baudelaire, le dandysme, un brin de dédain, de pédantisme, de fêtes mondaines...., l'esthétisme érigé en religion, Andrea et son amour de l'Italie, il  doit avoir vu et revu 'La grande bellezza' de  Paolo Sorrentino des centaines de fois, le choix du titre du recueil n'est pas anodin.

Tracklist;
 1. Friendship and Dry Martini
2. Time Takes a Cigarette
3. To Be or Not to Become N.R.
4. Maybe I'm Drinking Alone
5. Dancefloor 00:00
6. Choices and Party
7. Pink Shirt
8. Nocturnal Extra
9. Beautiful and Damned Night
10. Black Shirt
11. Roman Street
12. Before Spleen

13 Spleen.

La plage ouvrant l'opuscule,   'Friendship and Dry Martini', nous plonge instantanément dans un univers hautement bourgeois, ni James Bond, ni Winston Churchill ne sont à classer dans la catégorie prolétaires avalant de vulgaires pils et beuglant l'Internationale.
C'est sur fond post-punk electro ( à l'instar des Bruxellois d'Ultra Sunn)   qu'Andrea sirote son cocktail, il refile l'olive à son lévrier afghan, tout  en dévisageant distraitement la délicieuse créature  accrochée aux bras d'un sosie d'Hugh Hefner.
'Time takes a cigarette', ce sont les premiers mots de 'Rock'n'Roll Suicide' de David Bowie, existe-t-il un modèle plus idoine, assurément non, le Thin White Duke est la référence ultime.
Arrangements précieux, voix de velours, une spirale magique prenant la forme de volutes de fumée à l'esthétique embrumée, chère à Serge Gainsbourg. 
'To Be or Not to Become N.R.' , Sibylle de Samos ou Sibylle de Delphes, dépanne-nous, qui est N.R.?
Norman Rockwell? Nick Rhodes?, le mystère demeure, mais il ne t'empêchera pas de tournoyer sur la piste de danse aux sonorités electro disco de cette ritournelle grisante.
Un peu plus d'une minute pour un exercice introspectif traité en douceur, ' Maybe I'm drinking alone', ça permet de prendre du recul  et de se poser les bonnes questions sur  toile minimaliste.
Place à l'explicite ' Dancefloor 00;00', when French Touch meets Italo Disco ou que Telex prend l'express diskow pour Moscou, quelle importance, c'est l'attitude qui compte et surtout ne pas exhaler de sueur.
Une ronde de plus de sept minutes  de  post disco synthétique et radieux.
A peine le temps de tremper tes lèvres dans ton Americano tout juste pétillant et tu retournes au front pour ' Choices and Party' , un dancetrack hallucinant à rapprocher des vieux Tuxedo Moon et de leur vocaliste de l'époque, le surprenant Winston Tong.
Andrea, le thaumaturge instruit, a plus d'un tour dans son sac, après nous avoir fait tournoyer pendant près de quatre minutes il propose un break spatial décoré d'une guitare à la David Gilmour avant de relancer la machine de plus belle, let's party ...  put on your red shoes and dance the blues!
Aucun répit il te faut poursuivre l'exercice d'aerobics sur le flamboyant ' Pink Shirt'.
Jane Fonda se propose de l'emprunter pour ses cours de fitness (collants vintage non fournis ).
Quand Chopin se met à la house synthétique, ça donne ' Nocturnal Extra'.
Oui, tu peux inviter George Sand à pirouetter à tes côtés.
Pour le remake de Ludwig : Le Crépuscule des dieux, t'as pensé à 'Beautiful and Damned Night' comme bande-son,  la majesté et le côté baroque du rendu devraient convenir à cet éloge de la folie.
Tu dis: qui pour remplacer Romy?
Pourquoi pas  Miriam Leone ou Carolina Crescentini?
Après un détour par le dressing-room afin de se choisir une autre mise, la rose étant abandonnée dans le pigeonnier, occupé par Amélie, la lingère, tu optes pour une seyante ' Black Shirt' .
Dîner aux chandelles, sortez les violons et le vin vieux, l'instant est précieux, non, n'évoquez pas les derniers  événements politiques ou sociaux, ce monde fruste et trivial n'est pas le mien!
Et avant de regagner nos appartements, une flânerie nocturne  in a ' Roman Street' s'impose, la mélancolie, soulignée par un nappé de violons,   de ' La Notte, La Notte' flotte dans les airs, le voyage en Italie a toujours été une étape obligatoire pour le poète romantique.
' Before Spleen' et ' Spleen' achèvent le pèlerinage sur les traces de Lord Byron ou de celui qui a écrit ..Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle  sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis... et là tu te souviens qu'il existe une cure, tu mets le cap sur Moulis-en-Médoc,  au Château Chasse-Spleen tu te rends pour acquérir le Grand Cru Classé qui soulagera ton âme.

"  Spleen and Party" un flacon aristocratique!



 

 

vendredi 10 juillet 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS...Paul Collin's Beat

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Paul Collin's Beat - Always Got You on My Mind extrait de To Beat or Not to Beat 1983
1976, la crise des Nerves, sans doute trop accrochés à leur téléphone (Blondie achevant, à leur place, la transformation de 'Hanging on the telephone' en hit), donne naissance aux Plimsouls, Jack Lee et Paul Collin's Beat.
Les 3 Américains, à forte personnalité, prouvent leur capacité à écrire des morceaux limpides et accrocheurs, ancrés dans les 60's.
1981, Tonton, fraîchement élu, invite Jack dans son équipe et on entend soudain plus de rock sur les ondes. Antoine de Caunes, remarquable découvreur de talents, passe le Paul Collin's Beat sur Houba Houba à la TV.
Une claque de plus pour moi, sautant comme un chimpanzé dans mon clic clac devant cette brillante clique.
Comme souvent, au plus vite, je me rue dans la rue de mon magasin préféré et en moins de 33 tours (qu'il ne faut pour le dire) 'The kids are the same' tourne sur ma stéréo. Le diamant est-il au bout du bras de ma platine ou au creux des sillons du vinyle?
1983, j'assiste à un concert du groupe, nous sommes une poignée de spectateurs, à peine plus que les musiciens montés et remontés sur une estrade de 15 cm de hauteur maxi. Ces géants du rock jouent juste pour nous, chanceux initiés.
'To beat or not to beat' vient de sortir; je tourne et retourne la galette complète encore et encore sur ma poële à musique.
Sur la couverture US fond rouge sang, le nom du groupe 'The Beat' (un bout de Beatles?) figure 2 fois, une fois en noir et une fois découpé sur une photo noir et blanc des musiciens, avec un léger effet barreaux de prison.
Lunettes noires, visages tendus, sans conteste, les 4 garçons veulent affirmer leur attitude rock!
Sur ma French version (avec le bonus 'Always got you on my mind' absent de l'US), seul Paul Collins apparaît sur le fond rouge, look charmeur, chapeau et chemise blanche, jean, écharpe négligemment portée autour de son cou et nouée à la taille.
Il appuie sa main droite sur un tabouret de bar. A l'opposé de l'image rock de la pochette US, la française sonne étonnamment ringarde... mais collector!
Malgré le doute suscité, les compositions très accessibles, voire légères, tapent dans le mille à 100%.
6 chansons faciles entrent dans la danse et la musique coule comme une évidence. Idéal pour se détendre, d'ailleurs la sécu réfléchit au remboursement de l'achat du disque.
4 d'entre elles ritournellent dans ma tête 'All over the word' 'Making you mine' 'Give me the drugs' et 'Always got you on my mind'.
Sur ce bijou réservé à l'édition française, le ton enjoué dès l'entame enflamme mon âme en moins de 10 secondes. La guitare sonne magnifiquement, la batterie déboule.
La voix de Paul, classique mais remarquablement placée et juste, fait vibrer/valser mon épiderme de l'aube à l'aube.
Puis la guitare en effet staccato transmet une énergie positive.
Sur le refrain, les chœurs répondent en écho à Paul par le titre du morceau répété inlassablement, accentuant la présence de cet amour qui occupe complètement son esprit.
Soudain c'est la cavalcade provoquée par la peur de perdre son amour 'I don't want to lose you'.
Poussé par des frappes enroulées en rebonds, le solo de guitare mélodieux exploite le vibrato et produit une grande envie de air guitare, surtout pas conditionné, la montée en température s'appréciant jusqu'au bout.
Pantois, mais aux cordes de guitare!
N'en déplaise à Nagui, oublions les paroles, elles s'apparentent aux plus grands tubes de rock des années 60!
Evitons donc aussi la traduction, le rock reste d'abord un état d'esprit rebelle, nous sommes bien d'accord?
Comme souvent chez Paul Collins, ses morceaux laissent l'impression d'avoir été entendus 1000 fois.
Peu d'auteurs en sont capables et tant pis pour les textes, en 63, les Beatles, eux, voulaient tenir ta main ('I wanna hold your hand').

mardi 7 juillet 2020

Décès à déplorer depuis début juin - épisode deux!

La seconde partie débute le 18 juin!

Caribbean News:
Lynford “Hux” Brown, a prolific session guitarist who played on classic songs like Jimmy Cliff’s The Harder They Come , died in Oakland, California on June 18 at age 75.
En 1971 Paul Simon l'avait recruté pour jouer sur "Mother and Child Reunion", peu après il est embrigadé par Frederick "Toots" Hibbert pour jouer avec les Maytals, il leur restera fidèle pendant 35 ans.

Ellington ‘“Fugi”’ Jordan was an American soul and funk songwriter and record producer, mainly known as the co-writer (with Etta James and Billy Foster) of the blues song, “I’d Rather Go Blind”.
Cela suffit pour en faire une légende, il est décédé le 18 juin.

 Surnommée la « fiancée des forces armées », Vera Lynn est morte, le jeudi 18 juin,  à 103 ans.
C'est elle qui avait enregistré la première version du fameux "We'll Meet Again".
Paul McCartney:  "Dame Vera Lynn was a strong and inspiring lady who has done so much for Britain,"
La Lady a collectionné les distinctions: e a,  la War Medal, la Burma Star,  Lynn became an Officer of the Order of the British Empire (OBE) in 1969, en 1975,  elle était anoblie par la reine Elizabeth II.
Sa discographie est imposante et outre le fameux ' We' ll meet again', elle s'est classée dans les charts avec pas mal de chansons dont  "Auf Wiederseh'n, Sweetheart", " Forget me not", "My son, my son" et une version anglaise de ' Comment te dire Adieu' de Françoise Hardy.
Au cinéma on a pu la voir dans une poignée de films dont 'One Exciting Night' de Walter Forde.

  Aaron Tokona ( vocals, guitar) of the New Zealand bands Weta and Fly My Pretties has died at the age of 45, pouvait-on lire le 20 juin dans la presse kiwi. 

 Proche collaborateur de Goldman, Souchon et Voulzy, le bassiste Claude Le Péron est mort à l'âge de 72 ans, le 24 juin.
Claude faisait également partie du Dave Mackey Tree-o.

 Graeme Williamson —a co-founder and frontman of celebrated Toronto band Pukka Orchestra — has died.
C'est le 25 juin que le  vocalist/guitarist/song writer du New Wave band canadien, actif de 1979 à 1988,  nous a quittés.

 Sandra Feva, background singer pour notamment Aretha Franklin, Prince ou George Clinton est décédée le 26 juin.
Sandra avait publié plusieurs singles durant sa carrière, sa version de 'Three Times A Man' mérite le détour.

Soul Source: Tami Lynn (born Gloria Brown 1942 – June 26, 2020) was an American soul singer. She scored a Top Ten hit on the UK Singles Chart in 1971 with the song "I'm Gonna Run Away From You"

Guitar World:  Muscle Shoals Rhythm Section guitarist Pete Carr, who played with everyone from Duane and Gregg Allman and Paul Simon to Rod Stewart and Bob Seger, died on June 20 in Florence, Alabama. He was 70 years old.
Ce musicien de studio recherché a enregistré deux albums sous son nom: "Not A Word On It" et  "Multiple Flash".

 Le pianiste Freddy Cole, frère de Nat King Cole, est décédé le 27 juin à 88 ans.
Il avait joué aux côtés de son frère et plus tard avec sa nièce, Natalie Cole.
Parmi d''autres collaborations célèbres, citons Grover Washington jr ou Earl Bostic.
Son dernier album ' My Mood is You' lui a valu d'être 2019 Grammy Nominee for Best Jazz Vocal Recording .

 Tom Finn, has died at the age of 71, il était membre fondateur et bassiste du légendaire baroque pop outfit The Left Banke , le groupe auquel on doit "Walk away Renee" et "Pretty Ballerina".
De la formation des débuts, seul subsiste Warren David-Schierhorst qui a tenu les drums pendant quelques mois.

USA Today: Singer-songwriter Benny Mardones, whose hit “Into the Night” made two appearances on the top 20 of Billboard's Hot 100 chart, died on June 29.
S'il n'a jamais eu d'autres succès, le chanteur de Cleveland aura cependant gravé une dizaine d'albums.

Soulbag:
 Willie Wright a mené la plus grande partie de sa carrière dans l’obscurité.
 William C. Gathright, de son vrai nom, est décédé le 29 juin à 80 ans.
Après quelques albums passés inaperçus dans les seventies, il suscite la curiosité des collectionneurs et publie “This Is Not A Dream” en 2012.

WWW Limburg.nl  , le 30 juin: De Maastrichtse zanger Walter Nita is overleden. Hij is bekend van bands als The Walkers, The Chaplin Band, The Press, The Run en Underberg.
Parmi ses succès, on compte  'Boogie On The Bebop' ou le disco "Let's Have A Party".

Max Crook est décédé le 1 juillet.
Qui?
Max Crook, le gars qui jouait de l'orgue ( le Musitron, un instrument créé par lui) sur  'Runaway' de Del Shannon. 
Il est par ailleurs considéré comme un pionnier de la musique électronique. Sous l'identité Maximilian il a enregistré une série d'instrumentaux délicieusement kitsch dont 'The Snake', un hit en Argentine. 

 J. Marvin Brown. le falsetto du groupe vocal The Softones est mort le 2 juillet, il était âgé de 66 ans.
Soul Tracks;
The Softones issued a string of moderate hits in the mid 70s, including “That Old Black Magic,” “I’m Gonna Prove It,” and their biggest hit, the smooth “My Dream.”

 Cleveland Eaton, the Fairfield-born jazz bassist, died early Sunday ( July 5) morning. He was 80 years old.
Le contrebassiste avait joué avec Count Basie et Ramsey Lewis,  en tant que leader on lui attribue cinq albums.

Joseph « Joe » Porcaro, le père de Jeff, Mike et Steve de Toto est décédé le six juillet, il était lui-même batteur  de jazz  renommé et peut se targuer d'avoir accompagné Natalie Cole , Don Ellis , Stan Getz , Freddie Hubbard, Madonna, Frank et Nancy  Sinatra.
 "Better Off Back Then" est son seul enregistrement comme leader.

 Ennio Morricone, l'homme aux 500 musiques de film, est mort le 6 juillet  à l'âge de 91 ans.
Le trompettiste de formation restera comme un des géants des film scores de ces   60 dernières années.
Si à ses débuts il se charge, comme pour ' L'Avventura' d'Antonioni uniquement de l'orchestration, dès " l federale" en 1961 ou  ' Duello nel Texas, un premier western,  et plus tard au travers de  ses collaborations avec Sergio Leone, il signe des soundtracks irrésistibles. 
' Per Un Pugno Di Dollari', 'Per qualche dollaro in più', 'Il buono,il brutto e il cattivo' doivent énormément à leur bande sonore, désormais immortelle.
Sergio Corbucci, Henri Verneuil, Liliana Cavani, Philippe Labro, Pasolini, les frères Taviani, Boisset, Bunuel, Bertolucci, Molinaro, Terence Malick, Roland Joffé, De Palma, Almodovar, Levinson, Oliver Stone, Tarantino... ne sont que quelques uns des réalisateurs ayant fait appel à son talent.
Parmi la centaine d'hommages rendus par le monde du cinéma, on relève 
  "Il y a des personnes qui ont la capacité de rendre le monde meilleur parce qu'elles savent créer de la beauté", a commenté Monica Bellucci!

dimanche 5 juillet 2020

Décès à déplorer depuis début juin - épisode un!

 Dans le désordre...

Le 5 juin: Mikael Yaouank a rejoint Michel Tonnerre, son acolyte de toujours...
On cite le Bagad de Lann-Bihoué:  C’est avec une immense tristesse que nous avons appris la disparition de Mikaël Yaouank, voix du groupe Djiboudjep avec qui nous avons partagé une multitude de concert durant le Festival Interceltique de Lorient....
Djiboudjep, créé en 1970 à Lorient, est un des plus célèbres représentant de chants de marin,  Mikaël Yaouank (chant, guitare, cistre, banjo, mandoline, bouzouki) et Michel Tonnerre ( chant, parolier) en étaient les fondateurs.
Quelques incontournables de leur répertoire: Mon p'tit garçon/ Le gabier noir/ Quinze marins/ John kanak/A Lorient la jolie...


Jeremy Galand, ex-guitariste, du combo punk  de Mouscron, Black Sheep, devenu photographe,  est décédé début juin.

 L’accordéoniste Arnaud Hermand est décédé à l’âge de 26 ans le 19 juin.
Ce petit-fils de Willy Staquet donnait cours à l'académie de musique de Mouscron et faisait partie du
groupe Iguazu Quintet.

Le chanteur occitan Joan-Pau Verdier, pseudonyme de Jean-Paul Verdier, est décédé le 21 juin. 
Wikipédia:
Joan-Pau Verdier, bien que se réclamant de la culture occitane, s'est toujours opposé aux « occitanistes » et aux folkloristes. Sa musique fait preuve d'un éclectisme flagrant : rock, blues, jazz-rock, tango, folk. Il a donné toutes les couleurs musicales à ses chansons, qu'elles soient en français ou en occitan. 
Il a enregistré une quinzaine d'albums et animait l'émission " Meitat chen meitat pòrc" sur France Bleu Périgord.

Le premier juin:  Joey Image ( real name Joey Poole) , second batteur du groupe de punk The Misfits, est mort à l'âge de 63 ans.
Il avait quitté le groupe du New-Jersey en décembre 1979, on l'entend sur les singles "Horror Business" et "Night of the Living Dead".
Par après il a travaillé, e a,  avec Human Buffet, The Undead, The Strap-Ons, The Psycho Daisies ou  The Bell Ringers. 

 Rupert Neville Hine (born 1948 in London, UK, died 5 June 2020) was an English producer, singer, songwriter, and keyboard player.
Trop peu connu, Rupert Hine a sorti quelques albums inventifs et intemporels, que ce soit sous son nom ou avec Quantum Jump.
Comme producteur il aura collaboré avec une myriade de grands noms: 
Camel, Anthony Phillips, Kevin Ayers, Dave Greenslade, Tina Turner, Stevie Nicks, Howard Jones, The Fixx, Thompson Twins, The Waterboys, Bob Geldof, Underworld, Suzanne Vega, Les Négresses Vertes, Rush, Teitur and so on..

 Le bassiste de The Sweet, Steve Priest, est mort à 72 ans ce 4 juin.
Du line-up classique  d'un des piliers du glam, il ne subsiste qu' Andy Scott ( qui avait succédé à 
Frank Torpey et Mick Stewart).
The Sweet, un des fers de lance de  Nicky Chinn and Mike Chapman ( avec Mud et Suzi Quatro) , a aligné les tubes et glissé une dizaine de top ten dans les British charts.
 Tes préférés: The Ballroom Blitz, Fox on the run, Wig-Wam Bam, Block Buster...
Officiellement The Sweet disbanded in 1981, Brian Connolly a créé le Brian Connolly's Sweet"  en 1984, Andy Scott a remonté un groupe, baptisé New Sweet en 1985, le Steve Priest's Sweet a vu le jour en 2008, à L A.
Mick Tucker ( le batteur) est le seul à ne pas avoir formé un succédané "Sweet".

 Frank Bey (1946 – June 7, 2020) was an American blues singer.
Frank  a dû attendre d’être sexagénaire pour atteindre une certaine reconnaissance au niveau du public, comme beaucoup, il débute en chantant du gospel, après bien des péripéties , ce n'est qu'en 1998 qu'il  signe son debut album, Steppin' Out.
  Blues in the Pocket  sort en  2007, ensuite il s'associe avec le guitariste Anthony Paule, ils pondent trois plaques.
Son dernier disque “All My Dues Are Paid” est paru en janvier 2020.

Un autre bluesman,  Floyd Lee (Ted Williams de son vrai nom), 86 ans, nous quittait également le 7 juin.
Comme pour Frank Bey, il a fallu attendre pas mal d'années  avant de le voir enregistrer,  l’album “Mean Blues”, crédité au Floyd Lee Band est sorti en 2001.
Le chanteur/guitariste nous laisse deux autres albums studio et une compilation.

Les Pointer Sisters déplorent le décès de  Bonnie Pointer, elle rejoint ainsi la cadette June Pointer, décédée en 2006.
Au début, elles étaient trois, Anita ayant rejoint ses soeurs en 1969 pour former les Pointer Sisters. En 1973, les frangines cartonnent avec  "Yes We Can Can" ( original de Lee Dorsey), puis avec "Wang Dang Doodle"( Willie Dixon).
Mais c'est avec une composition du Boss ' Fire' que l'Europe les découvre.
D'autres titres vont enflammer le Billboard,  'I'm so excited', bien sûr, mais aussi 'He's so shy' , 'Slow hand', 'Automatic' ou "Jump (For My Love)".
Malheureusement pour elle, Bonnie avait déjà quitté le navire depuis 1977 pour entamer une carrière solo. Elle nous laisse quatre albums solo ,  "Heaven Must Have Sent You" sur le premier ( Red Album) became a huge club and radio hit.

 Disparition à 66 ans  de Paul Chapman, ancien guitariste d’UFO.
En 1971 Paul avait remplacé Gary Moore au sein de Skid Row, il ne restera pas longtemps membre du blues rock combo irlandais.
Après un passage chez Kimla Taz, en 1974, il rejoint UFO comme second guitariste , un premier round fort bref, il est viré après quelques mois.
On le retrouve chez  Lone Star
Il revient en 1978  chez UFO pour remplacer Michael Schenker.
Dissolution du groupe en 1983, reprise d'activités un an plus tard sans Chapman, qui émigre vers les States.
  DOA et puis Waysted, PCP (Paul Chapman Project) et  Gator Country sont les prochaines étapes  de sa carrière, avant de le voir se décider à enseigner la musique.
Chapman died on 9 June 2020 on his 66th birthday!

 La chanteuse et musicienne américaine Nina Leilani Deering  est morte le 12 juin 2020 après un accident de voiture, elle avait 34 ans.
Elle faisait partie de Baby Bushka, un Kate Bush tribute band et de la chorale Voices of Our City.


Blackfacts: 
Former Orchestra Super Mazembe drummer Dodo Doris (Robert Kitenge) died on Friday evening ( June 12)  at a Nairobi hospital.
C'était le dernier survivant du plus célèbre groupe kenyan des années 80. 

'Tell Laura I Love Her' aux States, c'était Ray Peterson, au UK, Ricky Valance.
Le chanteur gallois nous a quittés le 12 juin.
Ricky, le crooner,  connaîtra à nouveau le succès avec 'Jimmy's girl' et 'Movin' Away'.

 Angélique Pourreyron, une voix chère aux mélomanes clermontois, est décédée à l'âge de 36 ans le 13 juin.
Ensemble Aedes:
"Ne prenez pas le deuil, c'est moi qui vous le dis. Ça noircit le blanc de l'œil et ça enlaidit. Les histoires de cercueil c'est triste et pas joli. Reprenez vos couleurs, les couleurs de la vie." Jacques Prévert
Angélique Pourreyron nous a quittés samedi. Elle avait rejoint Aedes en 2010 en tant que soprano puis mezzo et nous avait offert son talent, sa douceur, son sourire. Merci Angélique, pour tout ce que tu as été et que tu continues d'incarner, sur scène en musique, comme dans la vie. Tu feras toujours partie de notre grande famille.


 Le jazzman Keith Tippett est mort à l'âge de 72 ans, le 14 juin dernier.
Pour toi il restera celui qui en 1970 aura épousé Julie Driscoll, pour ses admirateurs c'était  «l'homme de l'ouest avec un cœur gros comme ça»!
Keith était considéré  comme l'un des fers de lance du free jazz, il débute tôt, à 14 ans il forme le 
KT Trad Lads, puis vient l'aventure  the Keith Tippett Sextet, comprenant, e a,  Elton Dean ou Nick Evans.
Julie Driscoll l'introduit dans l'univers rock,  deux albums jazz rock voient le jour: You are here… I am there en 1970, et Dedicated to You, but You weren’t Listening.
Il  participe au ' Lizard' de King Crimson avant de former Centipede qui sort le monument "Septober Energy".
Il poursuit ses expériences musicales , ' Blueprint' paraît en 1972, puis il forme Ovary Lodge et continue à improviser, s'entourant d'autres artistes à la pointe: Robert Wyatt, Hugh Hopper  ou Louis Moholo.
En 1978, il publie un autre chef-d'oeuvre, ' Frames: Music For An Imaginary Film' sous l'étiquette Keith Tippett's Ark, Keith avait réuni plus de 20 musiciens pour ce double LP.
Jamais à court d'idées, le compositeur poursuit son oeuvre novatrice.
 En 2020, il participait encore au projet ' Noise in your eye' avec Adrian Chivers, Daniel Pennie, Nick Mason, Michael Giles et Caroline Dale, notamment.

Fin du premier épisode.








vendredi 3 juillet 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS.... Lone Justice

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Lone Justice East of Eden extrait de Lone Justice 1985
Fin des seventies, alors que je file plutôt à l'anglaise, le père Antoine me donne la bénédiction américaine de Bruce the Boss et tous ses apôtres, les Tom Petty, Bob Seger, Southside Johnny ... que la grande clique me claque!
En m'intéressant à ces artistes, je remarque que Benmont Tench organiste du Petty blond, s'enrôle dans une nouvelle troupe d'enfants de chœur, appelée Lone Justice (TP leur offre même une chanson).
Leur sœur en-chanteuse Maria Mc Kee (qui? ben Mac Kee, quoi!) écrit déjà à 18 ans 'A good heart', interprété par Feargal Sharkey (ex Undertones), numéro 1 dans de nombreux pays.
Faut dire qu'elle s'y connait en 'LOVE', la fille, vu que son demi-frère Bryan Mac Lean poussait la chansonnette dans le groupe de ce nom et de renom.
Devant la précocité divine de Mc Kee, on reste coi!
Petit bout de femme angélique à voix aiguë, elle hurle sa passion avec une intensité rare.
Souvent habillée en robes des années 30, elle se présente comme une chanteuse country... Mc Kee, cowgirl?
Peut-être, en tous cas, sacrément sauvage.
Un 1er album des justiciers esseulés sort donc en 85 avec succès mais un seul successeur!
Une belle photo simple et naturelle orne la pochette de ce disque. Les visages des musiciens s'accrochent sur une ligne oblique, celui de Maria au 1er plan de face et ses 3 hommes dans un profil discret. Le nom du groupe figure, en bas à droite, couleur piste de désert.
Les compositions ne possèdent pas la maturité, ni la maîtrise de l'expérience mais la fraicheur attachante de la naïveté. Les influences des musiciens s'entendent parfaitement avec une interprétation respectueuse de leurs idoles.
Le style s'inscrit dans un country western passant du rock énervé à la bluette touchante, la faute au tempérament de feu de la chanteuse.
"East of Eden" ne pose pas la question existentielle du Clash "should I stay or should I go?" mais plus géographiquement terre à terre :
Should I go North? (NO!)
Should I go South? (NO!)
Should I go West? (NO!)
Should I go East? (YEAH!)
la direction est toute tracée.
Très court, le titre n'a pas de temps à perdre, il nous rentre dedans frontalement et ne nous lâche pas.
Rythme frénétique, roulement de batterie, cymbales crashantes, basse fondue et guitare dans le moule, débouchent nos oreilles avec efficacité.
La voix porte le morceau sans partage, elle rayonne tout là haut sans l'ombre d'un vertige ou d'une faiblesse.
Capable de musicalité, d’agressivité, de modulation, de puissance, elle ne connaît pas ses limites.
This is the 'one woman' voice!
Après 2'30, le morceau atterrit aussi brutalement qu'il a décollé avec un 'East of Eden' à répétition et nous laisse ... sans voix!
Derrière un second album plus lisse et néanmoins réussi, la jeune femme lâche rapidement l'affaire pour voler de ses propres ailes, suivre sa boussole (vers l'Eden certainement) et s'affirmer.
Elle enregistre une poignée d'albums poignants et réapparaît cette année 2020, admirable de personnalité sereine et ... affirmée.