mercredi 27 octobre 2021

Album - Hearts & Hand Grenades - Between the Lines

 Album - Hearts & Hand Grenades -  Between the Lines

 Eclipse Records

 

( NoPo)  

Hearts & Hand Grenades -  Between the lines Novembre 2021

J'ai dégoupillé la grenade en début d'année et elle m'a explosé à la figure, elle s'appelait 'Turning to ashes', heureusement, ce ne sont pas mes cendres!
Ni celles des musiciens ... Même pas fatigués, ils dégoupillent une 2è fois en une année, on se croirait dans les 60's/70's sauf que les double albums ne sont plus d'actualité.
Leur label s'appelle Eclipse Records, ceci doit expliquer leur absence si courte.
Dois-je reprendre ma chronique de l'époque ( http://www.concertmonkey.be/albumreviews/album-hearts-and-hand-grenades-turning-ashes )? Oui, pour le positif!
On ne change pas une équipe qui gagne :
Stephanie Wlosinski chant, basse
Kenny Blesy Guitare
Mike Bress Guitare
Tom Lafferty Batterie

Ils viennent toujours de Buffalo et Justin Rose aime produire leur rock nerveux.
La harpie de Jeff Balance figure encore sur la pochette, un genou à terre, dans la neige.
Elle n'a pas changé de coiffeur ni de couturier et habite toujours une ville froide et inhospitalière.
Elle devrait être gelée au milieu des buildings à moins qu'elle ne se soit un humanoïde échappé de 'Blade Runner'.
La musique dégage l'inverse, une bouffée de chaleur!
Leur classification New Wave of Classic Rock (NWOCR dans la lignée de NWOBHM) ne signifie pas grand chose, difficile de comparer leur musique à celle d'autres groupes.
Sans rien inventer, le combo possède une personnalité affirmée non dénuée de charme. Stephanie en jette autant que Joan!

Le filet de grenades :
1. Scream It Out (4:07)         
2. Black Sunset (4:19) 
3. Between The Lines (4:10)     
4. Secret (2:41)       
5.Tragedy (3:47)       
6. Beautiful Pain (4:23)       
7. Bad Medicine (3:39) 
8. Illogical (3:34)     
9. Wait (5:08) 
10. Moonlight (4:58)


L'album commence sous les coups de boutoir de la batterie. Une guitare économe gratte mais laisse plus de place à la basse bagarreuse.
La voix scande avant d'appliquer carrément le titre 'Scream it out'. A partir de la moitié du morceau, la guitare se montre volubile et plutôt énergique pour finir.

Plus surprenant, 'Black sunset' libère d'abord un riff tranchant.
A l'approche du refrain, la mélodie séduit, les paroles, soulignées par des choeurs tendres, donnent de l'intensité.

Le morceau titre donne l'impression d'entamer un long voyage en l'occurrence la découverte d'un mensonge.
Le rythme est heurté. Sur le refrain annoncé par la batterie, à nouveau, on se laisse entraîner par une mélodie splendide.
La chanteuse utilise une voix plus haute et charmeuse. Dans le clip, elle prend aussi de la hauteur, mais avec un hic, au pied du mur, en haut de l'escalier, elle a le vertige!

Faut-il garder 'Secrets"? Non, il faut le dévoiler ce morceau aussi court que direct y compris son solo, fluide.
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?
Derrière un riff griffé à 2 guitares qui se répondent, la basse amortit les coups et Stephanie joue la féline.

'Tragedy' combine toujours aussi délicieusement les guitares sur un rythme quasi mid-tempo.
Le refrain, aux voix multipliées, apporte les endorphines. Le solo de guitare caresse le tympan puis dégoupille un enchaînement plus hargneux.

'Beautiful pain' fait dans le lourd. Après un arpège doux et enveloppant à la guitare et un chant plus plaintif qu'à l'habitude, le refrain enfonce la douleur profondément.
Stephanie pousse son joli grain de voix sans dérapage. Les textes parlent d'assumer ses actes.
Certains disent "Si ça fait du mal, c'est que ça fait du bien!". A méditer!

Le texte parle d'une pilule difficile à avaler, la déception.
'Bad medicine', le premier single, possède une énergie communicative voire contagieuse.
Le titre glisse et file entre les doigts sur les cordes de guitare. Le riff limpide lance une chevauchée fantastique aux solos débridés.

'Illogical' déroule logiquement dans un pur style H&HG. La guitare dessine un riff rectiligne que l'équipe basse/batterie suit sans rechigner.
Au moment du refrain, ça s'énerve plus nettement. Les harangues font décoller les guitares saturées.
Quant au pont (ou le tunnel) après 2 minutes, il creuse un sillon légèrement psyché d'un bel effet.

'Wait' démarre dans l'urgence d'un rythme élevé et rebondi.
Tout l'inverse du refrain qui présente une rengaine aguichante, j'entends bien un peu de synthé? Les guitares, à l'arrière, donnent magnifiquement.
Le solo de gratte donne envie de se tordre, grimaçant, en bon air guitar. Et la voix... on veut juste la suivre!

Surprise! Moonlight s'inspire de la sonate de Beethoven aux accords mineurs bouleversants.
Le groupe se l'approprie avec une guitare sombre et une batterie sonnante pareille à une cloche d'église.
Le ton monte crescendo avec une gratte aérienne et une voix de tête dédoublée.
Le break déroute un peu mais le morceau reprend son souffle par une envolée lyrique. Cette version va comme un gant de velours à H&HG.


'Between the lines" incite à lire entre les lignes pour découvrir les mensonges des médias avec amertume plus que haine. Ambiance 'Heart' donc (peut-être un peu déchiré) plus que 'Hand Grenade', en somme.
Chez eux, les cachoteries, ça n'existe pas; leur musique dit tout, franche du collier (qu'ils arrachent pour leur liberté) et sans esbroufe. L'unité des musiciens leur donne une force naturelle.
La voix reste un régal pour qui sait l'apprécier, légèrement rauque et en même temps féminine, elle fait passer un sentiment sauvage de volonté farouche.
Stephanie ne s'inscrit pas sur la liste des 'American idiot', elle défend son art avec la force d'une rebelle. L'ensemble reste suffisamment enivrant pour y revenir plusieurs fois sans être saoulé.