mercredi 29 décembre 2021

EP _ Sinister King – All Is Vanity

 EP _ Sinister King All Is Vanity

 ( NoPo) 


self-released

 SINISTER KING All is Vanity EP 2021

La Norvège possède une sacrée tradition dans le rock métal sous toutes ses coutures.
Sinister King ne la renie pas en évitant un courant ab-hoc et en choisissant un heavy ad-hoc.
Toutefois, nul black ici, leur heavy donne vie à de solides constructions harmonieuses contrastées.

Le groupe accueille 5 musiciens :
Rune Skjønberg – vocals
Jostein Uthaug – guitars, vocals
Yngve Knudsen – bass
Frode Andreassen – drums
Ole Henrik Vik – synth
Les jeunes trolls facétieux, publient, sur les réseaux sociaux,  leur calendrier de l'avent, rempli de chants de Noël (joués par Ole) à deviner.

Installés à Bergen, entouré de montagnes et de fjords, ils achèvent un premier (E)périple 5 titres :
1-All is vanity
2-A cure for insomnia
3-Still here
4-Sanctuary rage
5-Death of all joy
Written and produced by Uthaug/Skjønberg and Sinister King.
Recorded at Demningen Studio, Fjell, Norway.
Recorded at Stølheim Studios, Fedje, Norway.
Mixed and mastered by Jacob Hansen at Hansen Studios, Ribe, Denmark.



La pochette affiche des couleurs crépusculaires.
En haut, apparaissent des bancs de sable d'une rivière sur laquelle navigue un drakkar dans la brume, tiré par un insecte volant.
Au milieu de cette vasière, un trou béant s'ouvre sur un oeil à l'iris bleu. En avant plan, un charognard, perché sur une branche, semble guetter sa proie.
La disposition l'image trouble la perception mélangeant ciel, eau, terre, on ne sait plus ce qui est en haut et ce qui est en bas.
Au dessus, une couronne chapeaute le 'K' d'un 'King' en vie (king!).


Entame lourde par 'All is vanity' avec cymbales splash/chinoises et basse grondante qui semble jouée, cordes à vide. Le synthé installe une ambiance menaçante par une ligne tapie en fond de paysage sonore.
Puissante, la guitare vient recouvrir la trame. La batterie agite la double pédale naturellement.
La cadence ralentit, les baguettes distribuent les coups et la voix d'abord lisse, se met à écraser du grain. Riff et chant avancent sur les mêmes rails.
Quelques notes de piano adoucissent le propos qui débouche sur un refrain aéré, fluide et très mélodieux. Le beau solo de guitare, éclaboussé par un clavier, n'hésite pas à monter en saturation.
Certains passages montrent les biceps avec des synthés gonflés pendant que d'autres prennent une inspiration finement progressive qui me font penser aux allemands de Vanden Plas.

Un orage provoque une averse puis on plonge dans une descente de piste éprouvante. Le chant rocailleux rebondit sur un terrain plein d'ornières. 'A cure for insomnia', vraiment? 'To be protected From myself' probablement...
A nouveau, sur le refrain, la mélodie s'emballe, juste contrariée par une voix death, avant l'enchaînement sur le couplet.
Par instants, la 6 cordes décoche des flèches venimeuses. Au 2/3 de la piste, des saccades de guitares basses font trembler l'atmosphère, avant un solo, relâché, qui tisse un fil magnétique.

Lançons 'Still here'... La batterie roule des mécaniques, le riff de guitare, convulsif, danse avec une nappe de synthé. On sentirait presque l'immersion dans un Evergrey suédois.
Ce côté mélancolique serre la poitrine et pénètre les entrailles. Un passage, encore plus sombre, secoue les cordes et lâche un solo sobre mais adroit.
"I hate myself more and more each day", y'a plus joyeux! La construction habile entraîne jusqu'au bout alors que des choeurs d'opéra opèrent à coeur ouvert.

'In my head I see some pictures that I thought I buried long ago It's that nightmare from my past who's coming back to haunt me now', on comprend mieux la piste d'un médicament contre l'insomnie...
Les paroles ne font toujours pas dans l'euphorie, heureusement, les claviers tournoyants impulsent un décollage fébrile. A côté, basse/batterie forment un bloc pesant.
La guitare fait rage, cimentée comme un parpaing ou épique comme un aigle. Un arrêt nous piège mais c'est pour mieux repartir dans un nouveau tumulte rageur.
'Sanctuary rage' sanctuaire vraiment?

'Death of all joy', ben tant qu'à faire! Le mal de coeur, au sein des les textes, laisse des traces dans l'instrumentation cafardeuse.
Un barbelé guitare/basse/batterie cerne la plage de rochers déchirants. L'acte final s'affirme dramatique.
Au bout du refrain, l'enchaînement, mélodie limpide à voix claire puis ton sinistre à voix death, rappelle les créations récentes de Dream Theatre. D'ailleurs, la voix de Rune fraternise avec celle de James Labrie.
Sans entrer dans les méandres du virtuose John Petrucci, le solo de guitare, flamboyant, fait preuve d'une valeureuse maîtrise dans sa dextérité.
Paru en 2019, ce titre reste une bonne introduction à la musique du groupe. Pas mal, non?


La plaque demeure étonnamment compacte (normal c'est un compact disc en fait!), dans le ton prog metal et la durée des feuilles s'établissant entre 5 et 6 minutes.
On touche au principe de l'omelette norvégienne, glacée à l'intérieur, chaude à l'extérieur et cette combinaison fonctionne sans fondre.
On a parfois droit à des attaques de guitares dures et d'autres fois à un power métal plus moelleux et entre les 2, des recherches progressives pleines d'amertume.
Quand bien même, les ingrédients soient connus, la recette se délecte avec grand plaisir.

mardi 28 décembre 2021

Album - Cynodrome de Hache-Paille

 Album - Cynodrome de Hache-Paille

 

Near Deaf Exprience

 

 (michel)  

On te sait amateur d'art, donc Hache-Paille, ça t'interpelle: Hache-Paille és una obra pictòrica realitzada el 1922 per l'artista francés Francis Picabia.

Faut vraiment avoir de l'imagination pour associer ces formes géométriques Dada  à un broyeur de végétaux.

 Le trio ayant,  en 2020, choisi comme  désignation Hache-Paille ne t'est pas inconnu:  tu as eu dans les mains ( et les oreilles) un album de Nüdak, groupe dans lequel évoluait Clémentine Page ( basse/voix) et Piergiacomo Costi ( drums), comme  l'album avait été enregistré et mixé par le magicien du Finistère, Eric Cervera ( Hoa Queen, Run With The Wolves, Brieg Guevenno, Ultra Bullitt.....), ce dernier  s'est dit qu'il pourrait intégrer le groupe et faire  entendre sa guitare incisive.

Confinés, pas oisifs, ils travaillent d'arrache-pied à la confection d'un album qui doit passer sur les fonts baptismaux en janvier.

Trois clips sont déjà disponibles et quelques vernis ont eu le bonheur de les voir sur scène, à Morlaix, Quimper  ou à Brest.

 

Tracklist

 

1. « Pauline » — Hache Paille
4:34
2. « C'est beau du ciel » — Hache Paille
2:37
3. « Fou marin » — Hache Paille
4:05
4. « Comme un ego » — Hache Paille
2:40
5. « Libero e ostinato » — Hache Paille
2:54
6. « Oblongue » — Hache Paille
3:56
7. « Vertige de nos parallèles » — Hache Paille
2:44
8. « Saccage » — Hache Paille
3:24
9. « Conférence sur l'équilibre » — Hache Paille
2:49
10. « Indélébile » — Hache Paille
3:35
11. « Voglio restare » — Hache Paille
2:40
 
 

À la batterie et au chant il y a Piergiacomo Costi

À la guitare, à la matière sonore, il y a Eric Cervera

Au chant, à la basse et à la guitare il y a Clémentine Page

 

La  pochette, dans des tons délavés, expose  un gosse accoutré d'un masque bien trop grand pour son visage rondouillard. Le mioche,  mi- clown au chapeau pointu, à la Bernard Buffet,  mi- ourson aux oreilles de chou, braille en rugissant comme un âne .

Son lévrier, lâché sur le cynodrome, a-il déclassé pour avoir mordu un greyhound d'Outre- Manche ou c'est parce que les cadeaux déposés sous le sapin lui avaient franchement déplu ( quel abruti, le père Noël):   la question reste en suspend !


Elle est où ' Pauline'?

Sais pas, mais il y a quelqu'un là-haut sur la montagne.... t'as pigé, Eric, elle n'est pas à la plage, la petite Pauline.

En mode rock hanté, le trio tisse ses mailles alambiquées, le batterie fouaille méthodiquement caisses et toms, la basse se fraye un passage pour atteindre un sommet, semblant inaccessible, les guitares, telles des fougères coupantes, égratignent tes mollets, t'aurais dû troquer le bermuda contre un pantalon de randonnée et puis il y a la voix, ingénue, soutenue par un choeur alpestre, blafard. Merde,  Pauline, descend, arrête le cirque, quand vas-tu grandir?

C'est beau du ciel' démarre mollo sur un fond sonore trip hop, sur lequel Piergiacomo Costi récite, en sourdine, un texte dans sa langue natale,  au bout d'une minute, Clémentine, tel l'oiseau libéré, prend son envol, la mélodie, suave, est soudain déchirée par une fulgurance à la guitare.

Le ton monte, la chanteuse halète, les éléments se déchaînent pour brusquement se paralyser comme si quelqu'un avait coupé le courant.

Non, Jules, il ne s'agit pas du Nautilus, mais d'un ' Fou Marin' , un titre doté d'un clip à l'esthétique spongieuse.

Batterie et basse se conjuguent à l'indicatif post punk, le texte, surréaliste,  en apesanteur maritime,  incite à la rêverie, et si, en batifolant dans les flots tu croises Jean- Marc Barr et Jean Reno, demande leur s'ils  rêvent à un ballet de dauphins zigzaguant sur du Eric Serra.

Car nous, c'est ce qu'on a vu!

Toujours aussi inventif, le trio propose  l'impétueux 'Comme un Ego'  fait de mouvements virulents et saccadés à base d'electro frénétique, de percussions cassantes, et de guitares tourbillonnantes, tandis qu' une voix perçante  vient te meurtrir les tympans ( mais t'aimes ça!).

Libre et têtu  dans le vocable de  Dante Alighieri cela donne 'Libero e ostinato', mais  le penseur de Florence ne maniait pas les baguettes pour jouer de la batterie, la basse et la guitare électriques devaient encore être inventées, ce qui n'empêche pas Piergiacomo de fredonner flegmatiquement cette mélodie limpide portée par une instrumentation plus leste qu'obstinée.

En retrait, la douce Clémentine assure des backings furtifs, tandis qu'une guitare stellaire te balade dans un azur toscan.

Quand c'est beau, il faut le signaler: c'est très beau!

Elle aime la sonorité du mot "Oblongue" et donc le répète sans arrêt.

Pas de mini-jupe, mais une robe tombant jusqu'aux talons, l'étoffe est duveteuse au toucher, le dessin élégant et pour la mise  en musique,  tu démarres par quelques bruissements insolites, puis tu y ajoutes des claves apaisées, une voix chétive, des guitares sédatives, tu demandes à la basse d'accélérer le rythme, histoire de ne pas s'engourdir, oh, pas longtemps et, enfin,   tu reproduis le schéma initial après avoir goûté à un vin italien , un Tocai du Frioul fera l'affaire!

Si Bashung chantait le 'Vertige de l'amour', Hache-Paille propose le ' Vertige de nos parallèles', un titre lent et torturé, évoquant certaines plages  hallucinées de l'alternative rock band bruxellois, Baby Fire, mené par Dominique Van Cappellen-Waldock.

L' esthétique est plus proche de Shannon Wright, ou de P J Harvey, que de Lady Gaga! 

Associer monastère et hamster  ou cage, bricolage et  'Saccage', tu te dis que Clémentine est du genre jongleur ou acrobate, travaillant sans filet, et comme à l'arrière la construction sonore offre des perspectives post rock, tu conseilles le morceau aux fans de  A Silver Mt Zion.

Tu t'ennuies, on t'invite à une  'Conférence sur l'équilibre', n'oublie pas le masque et le pass vaccinal.

Oui, c'est un peu con de parler d'équilibre quand t'es obligé d'adopter la position assise mais laisse- toi guider par   les bip bip bip futuristes, les riffs  de  guitare déstructurés et la rythmique bien charpentée et ensuite tu fixes Clémentine, la funambule, avancer fièrement sur son câble.

Amorce caoutchouteuse pour le morceau 'Indélébile'  décoré d'un sifflement pas débile, auquel succède un mouvement torturé, avant d'entendre la chanteuse terminer la litanie quasi a cappella.

L'humour, à découvrir entre les lignes, ne plaira pas forcément à ceux qui ne jurent que par  Jean-Marie Bigard.

Pour terminer la course sur ce cynodrome finistérien,  le groupe  soumet un seconde plage murmurée par le transalpin de la bande, 'Voglio Restare'.

Si tu pensais au latin lover  Marco Sicilia, tu t'es trompé de porte, l'ultime plage de cet album étonnant dégage une atmosphère  rêveuse et énigmatique,  proche de certains groupes pratiquant un shoegaze céleste.


Pour entendre l'album sur scène, Hache-Paille te donne rendez-vous le 6 janvier à Bonjour-Minuit ( Saint-Brieuc), lors d'une Session Live de Radio Activ'.

 


 

 

 





 

 

 

  


 


dimanche 26 décembre 2021

EP - Through The Noise - Tragedies

 EP - Through The Noise  - Tragedies

 

Eclipse Records

 

( NoPo) 

 THROUGH THE NOISE Tragedies 2022

Les Bee Gees chantaient 'Tragedy', oubliez!
Ceux dont on parle aujourd'hui viennent de Malmö en Suède et font mal depuis 2013.
Ils sont 5 à faire du bruit :
Jowl Nyberg chant
Victor Adonis guitare
Marcus Skantz guitare
Martin Lingonblad basse
Peter Liwgren batterie
Au lieu de suivre les traces dorées des incontournables Abba (les Bee Gees suédois?), leur son tourne court de l'abat-jour à la nuit profonde.
Le groupe abat deux premières cartes :
Fall of Gaïa 2015 LP
Dualism 2019 LP
...puis surprend son monde avec une session EP, synthwave, fin 2019; on se croirait revenu aux 80's!

Pas tout à fait prêts pour un nouvel album complet, par un EP, épais en son, ils reviennent à leur style de prédilection, en ce début d'année 2022.
On le qualifiera de metalcore à la Bullet for my Valentine ou The Haunted.
Sur la couverture, type scream, immaculé, un masque d'horreur, avec orifices et rides, cache le visage d'un homme en chemise blanche.
Une plaque encadre la désignation de l'objet 'THROUGH THE NOISE Tragedies' écrit en noir.

Envie de se faire voir chez les grecs? Le thème des 3 morceaux choisit leur mythologie.
1-Tantalus
2-Aktaion
3-Lamia
produit par Robert Kukla (Hammerfall, The Unguided, Dream Drop) à Obsidian Recording Studios / Studio Fredman


Au plus près de la réussite de mes objectifs, mes projets se dérobent. Je viens de connaître le supplice de Tantale (fils de Zeus).
Tout se résume dans la première strophe de l'incipit (bull) : 'Perpetually trapped, lost sense of time, eternal damnation, cursed with temptation', le reste du texte gravite autour.
Un riff grinçant, relayé par un tremblement de basse élastique, déchire un motif de batterie linéaire, fouetté et roué de coups bas.
Le cri hurlant fait peine à entendre. La rythmique, harranguée par une voix death en fond, redouble de puissance.
Accélérations foudroyantes et décalage des appuis rythmiques provoquent un déséquilibre malaisant et les guitares s'en délectent.

La Grèce antique relate l'histoire d'Aktaion (ou Actéon), chasseur (et petit-fils d'Apollon).
Transformé en cerf (pour avoir vu Artemis, déesse de la chasse, nue), il se fait dévorer par ses propres chiens (qui se régalent de ses abats!).
La video (dirigée par by Tobias Ohlsson) s'amorce dans un décor branché entre gamer et hacker. Le personnage principal enfile un casque de réalité virtuelle et des pilules pour s'échapper vers l'inconnu.
Après avoir essayé de rentrer en contact avec une muse, il est hanté par le démon de la pochette et se fait finalement posséder.
La guitare, mélancolique, ouvre les portes à une double pédale, une couche de claviers brumeux et une basse au son grave de gratte. La guitare tressaute sur les claquements réguliers.
Jowl jette sa voix écorchée. Le trajet s'effectue à balle et sous tension "Embraced by shadow cast by luminous starlight" mais, immergé, dans une mélodie bien présente.
Un passage mélange voix claire, voix screamée, sur un roulement. Le final s'évanouit en fumée comme le fondu des protagonistes du clip.

The Lamia avait déjà été à l'honneur dans The lamb lies down on Broadway de Genesis.
Cette princesse, amante de Zeus, perd ses enfants tués par Héra (femme de Zeus). Pour se venger, elle tue les rejetons des autres et son visage se déforme monstrueusement. 
La six cordes trace d'abord une mélodie mélancolique mais rapidement le dernier morceau monte d'un cran dans l'agressivité au point de flirter avec le hardcore.
La rage se libère directement dans le rouge. Le chant passe par toutes les couleurs, screamé, abrasif et clair dans un refrain, somme toute, harmonieux.
Vocaux death et hurlés se partagent les couplets, accablants, qui achèvent la piste dans la douleur. Un abattoir!


On finit l'écoute, secoués et abasourdis. 'Cum on feel the noise!' qu'ils disaient, les Slade repris par Quiet Riot.
Mais c'était avant... avant le metalcore, le death, le hardcore, plus rabat-joie.
A bas la complaisance, feel through the noise! ça balance du lourd et 'Tragedies' n'est qu'un amuse bouche (oreille?), le LP doit débarquer courant 2022, préparez votre casque!



vendredi 24 décembre 2021

Sophia Tahi sings Nina Simone au Centre de Congrès- Saint-Quay-Portrieux, le 21 décembre 2021

 Sophia Tahi sings Nina Simone au Centre de Congrès- Saint-Quay-Portrieux, le 21 décembre 2021

 

Après une année sans festivités de Noël, Saint- Quay-Portrieux reprend le flambeau  pour proposer  deux soirées en musique au Centre de Congrès.

La première  en collaboration avec l’association «Quand le jazz est là»  est destinée aux fans de la note bleue avec Sophia Tahi  à l'affiche, la seconde prévoit de la musique baroque avec l'ensemble Ma non Troppo qui a choisi  d'interpréter Vivaldi.

 Pas la toute grande foule lorsque le Président de Jazz ô Château et le maire de Saint-Quay  exposent brièvement  le programme du jour: Sophia Tahi sings Nina Simone.

Sophia Tahia, croisée en 2019 au Tagarin à Etables au sein du So Beat duo, avait ébloui l'assistance, ayant   envahi l'accueillant café -librairie.

La chanteuse rennaise s' ébat également aux côtés de  Pierrick Biffot pour chanter  le blues sous l'étiquette Two Roots.

Ce soir, ils sont trois à l'accompagner pour réécrire  le répertoire de la grande Nina Simone: Pierrick Biffot à la basse et aux arrangements, Guillaume Casini au piano ( Velvet Blossom, Nicolas Chatelet Quartet, Smith et Wesson , etc...) et Mickaël Jamier aux drums  (Empty Freezers, A Cor Do Brasil, Gainsbourg in jazz, quartet d'Émilie Buttazzoni, etc....) .

Le trio ouvre le bal, il est très vite rejoint par Sophia qui attaque le groovy  "Funkier Than A Mosquito's Tweeter", un truc qui swingue à rendre fou le pauvre hémiplégique coincé dans sa chaise à roulettes.

Ta compagne a d'emblée décidé de quitter son siège pour se mouvoir à tes côtés.

En 1978, Nina Simone reprenait ' Baltimore' de Randy Newman, ce superbe morceau est rehaussé par une solide envolée swing  du trio tandis que la diva se paye un pas de danse savonneux.

Pour Nina Simone,   jazz  is black classical music, il englobe le gospel, la soul, le swing, le funk et plus tard le rap et le hip hop, mais aussi et c'est un truisme: le blues!

Même sans harmonica ' Tell Me More And More And Then Some' te remue les tripes, Sophia excelle dans les ballades bluesy, ses copains drapant la complainte d'un habit judicieux.

Tu en as entendu des versions de "Don't Let Me Be Misunderstood".... certaines pénibles comme celle de Santa Esmeralda , d'autres surprenantes comme celle de Cindy Lauper et les évidentes: Joe Cocker et les Animals, l'originale interprétée par Nina est revisitée brillamment par Sophia Tahi et son team, avec un coup de galurin  pour le drumming guerrier de Mickaël Jamier et la basse rayonnante de l'homme de l'ombre, Pierrick Biffot . 

La troupe embraye sur un autre classique de Eunice Kathleen Waymon, l'iconique ' Feeling Good' , avant de se souvenir de l'engagement politique et social de celle dont le  Curtis Institute of Music à Philadelphie refusa l'inscription au vu de la couleur de sa peau, et d'interpréter 'Stange Fruit'.

Intro minimaliste au piano, bien soutenu par une rythmique sobre , et puis vient  la voix, bourrée d'émotion. Paupières closes, après  le silence final, tu visualises les corps décharnés se balançant aux arbres nus.

Fort!  

Le batteur relance la machine, ' Blacklash Blues ' est sur les rails, Sophia Tahi propose une version TGV du blues dont les lyrics sont de la plume de Langston Hughes.

Eh, Mister Backlash, salopard, tu envoies mon fils au Vietnam,  and you think that all colored folks are just second class fools... mais c'est toi qui auras le blues, tu verras, tout va changer!

"Ain't Got No, I Got Life"  t'as toujours refilé la chair de poule, Sophia ne trahit en rien ce true gem!

The first of the four women is aunt Sarah , black skin, la seconde, yellow skin, est Saffronia, la troisième, Sweet Thing, gagne sa vie en se prostituant, Peaches, la dernière, porte en elle l'héritage de ses  ancêtres.

Un chef-d'oeuvre que ce ' Four Women' transformé en rock fusion par Sophia et ses musiciens.

Amorce au piano suivie par un jeu métronomique à la batterie, puis vient Sophia et  sa voix, cette fois-ci délicate, elle entame  le poignant 'Plain Gold Ring', assurément un des highlights du set.

Le public ne s'y est pas trompé, les applaudissements se prolongent longtemps après les dernières notes.

Bye, bye, les pompes, je poursuis pieds nus, le gospel 'Be my husband', est transformé en groove track nerveux.

L'approche proposée par Sophia est à la fois originale et parfois déroutante .

Vas-y , Guillaume, attaque...

A fond la caisse pour le débridé 'See-Line Woman'  suivi par un 'I put a spell on you' fort éloigné des rites vaudou.

Screamin' Jay Hawkins, de passage dans le Goëlo, s'est dit impressionné.

Place au rondo  enflammé et épique  ' Sinnerman' qui fait dire à une voisine, elle a du coffre et du tempérament, la madame.

Difficile de le nier!

La dernière salve, le tribal  ' Obeah Woman' permet à Miss Tahi de faire preuve d'un talent d'acrobate vocal peu banal.

 

C'est debout qu'une bonne partie de l'assistance demande un bis.

'Save Me' est ébauché à la manière de Santana  proposant ' Jingo' .

 Jusqu'ici t'as toujours craqué pour la version de Julie Driscoll, mais voir Sophia se déhancher sur le classique d'Aretha Franklin valait le déplacement!


Un final à la hauteur du set, juteux et efficace!

 



 




Nienke-Dingemans- Devil On My Shoulder EP

 

Recensie: Nienke Dingemans Devil on my Shoulder
Format / Label / Release: Howlin’ Chicken Records.
 
Tekst; John Maes
 
De jonge Brabantse singer-songwriter Nienke Dingemans brengt haar debuut EP uit via het Howlin’ Chicken Records’ label en daarmee hebben we meteen een prachtige associatie te pakken met wat haar muziek ons gaat brengen. Namelijk pure, uit hartstocht geboren blues- en americana songs die recht doen aan haar vrouwelijke ‘Howlin’ zang. Zeer indrukwekkend is de originaliteit, het uitzonderlijke eigen geluid, sfeer en kwaliteit wat deze blues-chick uit Ossendrecht weet neer te zetten. ‘Devil on my Shoulder’ is een waar meesterwerk waar zij zich introduceert in de Nederlandse muziekscene. Bijgestaan door twee ervaren kompanen in het muziek vak, die een voortreffelijke productie hebben afgeleverd en Nienke begeleiden met een heel arsenaal van diverse instrumenten, die zij als geen andere in Nederland beheersen. We hebben het over Jan van Bijnen en Joost Verbraak. Twee studio muzikanten die ook als duo in de theaterzalen veel in het land in theaters en zalen te bewonderen zijn. Zij hebben Nienke als het ware onder hun hoede genomen en zetten haar nu in een mooie etalage om de muziekliefhebbers te verrassen met deze ontdekking
Nienke is als jonge meid gestart met haar band Mindblow vanuit muziekcentrum Gebouw-T in Bergen op Zoom en was als 15 jarige al een toonaangevende frontlady van deze band. Door veel te jammen en gezamenlijk met vrienden muziek maken ontwikkelde ze een grote voorkeur voor Afro-Amerikaanse muziek. Ze durfde het ook aan om ook met ervaren blues muzikanten op het podium te gaan staan (o.a. bassist Bart Kamp en gitarist Richard van Bergen) en verbaasde het publiek in Dongen bij het jaarlijkse Fat-Tuesday evenement. Tijdens de eerste lockdown maakte ze indruk met haar maat en gitarist Yoebe Hollestelle waar ze een Backstage Backyard Blues gig speelde vanuit de
Dongevallei in Tilburg. Nienke stond niet stil in ontwikkeling ondanks de lastige coronaperiode en ging haar eigen nummers schrijven welke ze via de socials onder de aandacht bracht. Ze kwam in contact met Jan van Bijnen en Joost Verbraak, die in haar een groot talent zagen en haar verder mee door Nederlandse muziekscene begeleiden. Er werd hard gewerkt aan deze uitermate originele EP en een kleine toer langs muziekpodia werd gepland. Helaas weer vroegtijdig afgebroken door de zoveelste lockdown. Maar al deze tegenslagen zullen Nienke er niet van weerhouden om haar ambities ook daadwerkelijk uit te gaan voeren. De eerstvolgende stap is de aanmelding bij het Codarts conservatorium in Rotterdam.
Het eerst nummer op de EP ‘Why The Caged Bird Sings’ kenmerkt zich door een mysterieuze sfeer met donkere toon gezongen en het gitaarspel van Jan van Bijnen roept herkenning bij mij op met het werk van Ry Cooder in Paris Texas. Heerlijke opener dit nummer waar Nienke met lange en diepe uithalen naar een heftige climax werkt. Haar stembereik is fenomenaal!. Aan zelfvertrouwen geen gebrek. In het titelnummer blijkt hoe overtuigd Nienke is, beschikt over een eigen plan en zich niet zomaar op een andere spoor zet. Zij volgt haar eigen weg, maakt haar eigen keuzes en zal zich echt niet laten beïnvloeden door een duiveltje op haar schouder.
Deze EP kan met vijf (kerst) sterren bekroond worden. Productioneel een pareltje. Eerste prijs voor originaliteit. Een bijzonder debuut waarmee Nienke zich in de kijker zet binnen de Nederlandse en misschien zelf wel internationale roots muziek. Maar dat is nog een lange weg te gaan, maar geloof maar dat zij daar beslist haar stappen in weet te ondernemen. Wat een genot dat Joost Verbraak en Jan van Bijnen haar met hun begeleidende spel met zo’n diversiteit aan instrumenten op de weg naar erkenning zetten. Bij het beluisteren van deze EP zullen nog meer prominenten uit de muziekwereld van hun kruk vallen zoals de Volendamse Simon Keizer deed in zijn radioshow.
De EP is uiteraard via Spotify te beluisteren en is nog niet bij de grote webshops te koop, maar gewoon te bestellen via Nienkedingemans@gmail.com. De distributie neemt ze ook nog in eigen hand… 
Tracks:
Why The Caged Bird Sings
1. Heartache Train
2. Tennessee River
3. Love Labours Lost
4. Mississippi Road Blues
5. Devil On My Shoulder
Single Tennessee River:
Opnames Backstage Backyard Blues met Yoebe Hollestelle:

jeudi 23 décembre 2021

Album- The Wombats - Fix Yourself, Not The World

 Album- The Wombats - Fix Yourself, Not The World

 

 

AWAL

 ( NoPo) 

 

 The WOMBATS Fix Yourself, Not The World 2022

Ces mignons marsupiaux mènent une belle carrière.
En ménage à trois depuis 2003, les gars de Liverpool accouchent de leur premier enfant en 2007.
A cette époque, ils veulent tuer le directeur puis danser sur Joy Division. Quelle idée pour leur style ni death metal, ni gothique! Et ça marche!
4 albums studios réussis plus tard (trois dans le top 5 au Royaume-Uni!) ...
    2007 : A Guide to Love, Loss and Desperation
    2011 : This Modern Glitch
    2015 : Glitterbug
    2018 : Beautiful People Will Ruin Your Life
... ils prônent la priorité de prendre soin de soi en 2022 'Fix Yourself, Not The World', m'est avis que ça va cartonner (comme disait Thiefaine).


Les 3 musiciens travaillent, cette fois, à distance, par fichiers interposés, vu leur éloignement géographique et le contexte sanitaire.
Matthew "Murph" Murphy, chanteur, guitares, claviers, auteur-compositeur, vit à Los-Angeles,
Tord Øverland Knudsen, bassiste, à Oslo,
Dan Haggis, batteur, à Londres.
On ne se refuse rien, ils arrosent au niveau producteurs :
Jacknife Lee (U2, The Killers), Gabe Simon (Dua Lipa, Lana Del Rey), Paul Meaney (Twenty One Pilots, Nothing But Thieves), Mike Crossey (The 1975, The War on Drugs, Yungblud) et Mark Crew, leur producteur habituel.
Leur facilité tubesque me fait penser à l'univers parallèle de Two Door Cinema Club, autre client de Jacknife Lee. Je pourrais aussi citer The Kooks et Razorlight voire Foals, par instants.


Côté artwork, ils sollicitent le collectif eboy pour un 'pixorama' du plus bel effet, rappelant les décors vintage et colorés du jeu vidéo SimCity (avant les Sims).
La ville imaginaire fourmille de personnages (famille Lego) et de détails allant de la cathédrale rococo en construction, aux morceaux de remparts, aux tours modernes ou maisons traditionnelles en passant par un temple hindou, une centrale nucléaire... et ses opposants.
En cherchant bien, on trouve un grand nombre de scénettes (pas floues!) du quotidien.
Le groupe prolonge ce partenariat inspiré sur les premiers clips qui donnent vie aux pixels.


Une basse, bien roulée, fait tourner la tête lors du 1er tour de piste 'Flip Me Upside Down'.
Le rythme, syncopé et tordu comme une fourchette, contraste avec le chant atténuant le flip (et tant mieux, flipper fait peur!).
Le refrain rassure par sa douceur lunaire. La construction alambiquée soulève des souvenirs xtciens.

Cette fois, la basse vous enfonce le manche dans la tête et ça résonne profond! La batterie virevoltante met beaucoup de vivacité dans son accompagnement excité.
Quant à la guitare, elle joue la dilettante, sans forcer sur ces battements, délaissant l'effort aux bidouillages du synthé.
La ligne vocale emporte tout sur son trajet, elle conduit seule, comme cette voiture dont il est question "This Car Drives All By Itself".
On a juste envie de faire les jolis choeurs et de monter à l'arrière du taxi au délicieux parfum de Foals.

La fibre mélodique de 'If You Ever Leave, I'm Coming With You' va rendre jaloux les Irlandais du cinéma à 2 portes, cités plus haut.
Que changer dans un morceau pareil fignolé à l'extrême pour toucher le plus grande nombre d'auditeurs?
Le petit gimmick au clavier donne tout de suite des désirs de sauter sur place puis le battement à la guitare souligne la voix, juste ce qu'il faut, pour aboutir au refrain imparable.
La batterie déroule, régulière, sur une trame, somme toute, rectiligne et en même temps exaltante grâce à l'escalade des vocaux qu'on aimerait copier.
Et les paroles? Voilà un personnage bien collant, prêt à arrêter d'écouter Radiohead pour marcher dans les pas de sa relation... quel sacrilège!
Le 'cliporama' fait un focus sur un quartier de la pochette, survolé par un ovni et habité par un squelette à casquette qui finit par monter au ciel.

Une fois là-haut, il est 'Ready For The High' et démarre dans un grondement. La voix haute fait croire, ensuite, à un morceau classieux millésimé The Arctic Monkeys.
Sa structure alterne passages rock pêchus et balancement lascif. Une imitation cuivrée augmente ce mouvement en direction d'un havre de paix.
'I'm ready for the high life, a kiss without a fist fight, A bang without the dynamite, a place I wanna stay'

Quelle classe ce 'Method To The Madness'! L'intro, chiadée dans le raffinement, lâche 5 notes de basse accrocheuses, combinées à une voix qui croone et des percussions légèrement dopées aux handclaps.
La mélancolie, gonflée par le piano, submerge cette plage de ouf qui ne voit jamais le jour, malgré la montée finale dans une douce folie inéluctable.

'People Don't Change People, Time Does' D'emblée, le riff à la guitare rafle tout. La rythmique cool, coule, roucoule tranquillement.
L'ensemble dégage une harmonie de tous les instants, incitant à la danse. L'ambiance décontractée et la voix calme font jaillir des effluves de Nada Surf.

Sur ce titre, l'intro me conduit vers Coldplay. La basse rebondie et la batterie sautillante marquent un tempo tendance disco sur une fine couche de synthé. Y'a plus qu'à gratter les cordes dans le rythme! Un hit en puissance!
Le ton enjoué encourage à profiter du moment présent, quitte à suivre la destinée d'Icare, puisque 'Everything I Love Is Going To Die' (en 1984, Ultravox chantait 'Dancing With Tears in My Eyes').
Une bonne épicure de rappel dans ce contexte épidémique, et pi merde!
Dans le 'cliporama', les parrains du pixel (s'ils sont noirs, c'est picpoivre non?) font brûler la centrale nucléaire et tout disparaît.
'Dancin' in the ruins' serinait Blue Oyster Cult. Les 3 avatars des Wombats, au sommet d'un toit, terminent leur set, aussi nus que des squelettes.

Cette fois, on part sur une branche pop-électro hindouiste à la Altin Gün. La cadence s'installe toujours aussi peu dénivelée mais les ramifications mélodieuses déhanchent.
'Work Is Easy, Life Is Hard', rien n'empêche de penser le contraire (ou vice-versa)! Un pont planant coupe la poire belle Hélène en 2 et au fond le chocolat...

La syncope berce la tête d'avant en arrière jusqu'à l'abrutissement et de nouveau la voix aigüe, classieuse, réveille une émanation des singes de l'Arctique.
Un cri bestial, un souffle de sax, une frappe lourde décalée et le refrain répété 'She is wildfire' en choeurs, rendent totalement fou.

Des chiens aboient, la caravane passe derrière un ours. La basse ne bondit plus, elle vrombit. L'oscillation robotique (1 2- 1 2 2) claque la caisse claire sans abandonner la grosse.
Sur le refrain, sans rupture, la guitare enrichit l'instrumentation sobre et souligne les 'ouh, ouh-ouh'. Une note de piano discrète et terriblement obsédante s'insère au sein d'un passage flottant.
'Don't poke the bear' (bon conseil!), s'achève dans une brève agitation.

Intro au son de xylophone à imitation sonnerie de téléphone. 'Worry' conserve ce mid-tempo indolore quelque peu sinusoïdal.
La démarche reste particulièrement agréable avec la mise en valeur d'un refrain qui pénètre le cerveau et s'y accroche. Be happy!

Le dernier titre, en correction de celui de l'album 'Fix Yourself, Then The World' correspond à une lente et courte mélopée évanescente.
C'est en se soignant d'abord qu'on pourra soigner le monde! Dont acte...


The Wombats? Des faiseurs, des magiciens! Ecrire autant de chansons addictives, c'est bluffant.
Il faut aussi leur reconnaître beaucoup de finesse et des textes bien foutus, pas anodin!
Ils tiennent l'alchimie (comme quelques autres avant eux). Inutile de résister!

The tracks
    1. Flip Me Upside Down 03:14
    2. This Car Drives All By Itself 04:45
    3. If You Ever Leave, I'm Coming With You 02:49
    4. Ready For The High 04:05
    5. Method To The Madness 04:32
    6. People Don't Change People, Time Does 03:01
    7. Everything I Love Is Going To Die 03:20
    8. Work Is Easy, Life Is Hard 03:17
    9. Wildfire 03:30
    10. Don't Poke The Bear 03:08
    11. Worry 03:11
    12. Fix Yourself, Then The World 01:43

 

lundi 20 décembre 2021

EP - MONOKINI – Merci Bisous

 EP - MONOKINI Merci Bisous

 

 Sire Bernard Productions / Idol

( Michel) 

 

Tartuffe, quel faux cul, tu t'imagines ... couvrez ce sein que je ne saurais voir... en 1964 il a sauté dans le premier train vers Saint-Tropez pour reluquer, à l'aide de jumelles téléscopiques polarisées, la naïade qui avait enfilé un maillot de bain en topless.

1964, c'est aussi   "Sha la la" par Marie-France ou Les Surfs  fredonnant "A présent tu peux t'en aller", Sheila arborait de ridicules couettes et Sylvie se voulait la plus belle pour aller au bal.

La France twistait, le yéyé triomphait.

2021, la pratique des seins nus est en voie de disparition, le yéyé ne fait pas le poids face au rap,  heureusement, quelques  irréductibles ( Guillaume Zeller, Oliver Smith, Yann Féry, Benjamin Vairon et Brunehilde Yvrande) ont décidé de reprendre le flambeau pour nous plonger dans les happy sweet sixties et  nous faire danser pour oublier toutes les contraintes imposées depuis plus de deux ans.

Ils ont opté pour l'étiquette Monokini et  nous livre, enfin, un premier jet , l'EP ' Merci Bisous'  , après avoir sillonné toute la France pour égayer bals, soirées dansantes, privées ou ouvertes à tous, dîners en musique et fêtes paroissiales.

Présentation des adeptes du bronzage, presque intégral: 

La carte de visite du compositeur, musicien, arrangeur et chanteur,  Guillaume Zeller éblouit: Izia Higelin, Corine, Alex Beaupain, Patricia Kaas, Nouvelle Vague, Elodie Frégé, Mélanie Pain.

Le bassiste Oliver Smith a accompagné, e a ,  Clou, Renan Luce ou Nolwenn Leroy.

Chanteuse, DJ, illustratrice et praticienne chamanique, Brunehilde Yvrande s'entend, notamment, sur un album de Sébastien Lovato. 

Benjamin Vairon a été le batteur des Kargol's, puis celui de Cali et Yann Féry ( guitare),  a joué chez Melissmell , Alexis HK ou Lisa Portelli. 

 Tracklist:

1. Quand c'est non, c'est non !
2. Mon papa ne veut pas
3. Toujours là
4. Le temps du rock'n'roll
5. Tu avais raison
6. Merci bisous

Brunehilde Yvrande (chant) Yann Féry (guitare), Guillaume Zeller (guitare, sitar, orgue, guimbarde,   ukulélé, Juno 60, percussions, chant,) Oliver Smith (basse), et Benjamin Vairon (batterie/chant).


Ze pochette montre une gamine masquée faisant la moue, elle est affublée d' une cape jaune, attachée au -dessus d'une jupe rétro  à carreaux . Le justicier masqué fait plus recette que la poupée Barbie, t'as intérêt à faire gaffe, Fifi Brindacier  va régler son compte à Benoît Brisefer , ça va chier!

On ignore si "Quand c'est non, c'est non !" est dédié à Nicolas H ou à Gérard D ou encore à PPDA, on s'en balance, en fait, mais  écrire une chanson à texte, faussement naïve, sur des beats  piqués à Chubby Checker ou Danny and The Juniors, c'est nettement plus marrant que d'entendre Orelsan  débiter 'Sale Pute' .

Rythme tendu, batterie allègre, guitare sautillante, clap, clap, clap bondissants et voix féminine enfantine, on n'avait plus autant ri depuis le concert des  Kitschenette's au Binic Folks Blues Festival.

Moins de deux minutes, il n'en faut pas plus pour succomber au tempo Nino Ferrer infernal sur lequel est construit ' Mon papa ne veut pas'.

Un petit orgue rappelant ' Wooly Bully'  de Sam The Sham & The Pharaohs et des guitares saturées , mais bon Dieu, qu'est ce que papa a contre le rock'n'roll.

 OK, fumer ses Gauloises, c'est pas bien, brosser les cours, c'est nul, mais le rock'n'roll; tout le monde sait que c'est bon pour l'âme!

A l'hospice, les vieux!

Le drame:  je suis ' Toujours' là' mais tu ne me vois pas ( featuring Mélanie Pain aux vocals)!

Pourquoi les mecs tombent-ils toujours amoureux de l'autre, de celle qui s'en fout, de la  silhouette qui disparaîtra ( merci Jill Caplan).

Tu dis, France?

Je ne demande pas que tu sois gentil ... Mais que tu m'aimes un peu ... Je ne demande pas que tu me souris .... Mais que tu m'aimes un peu....  Car tu ne me vois pas et pourtant je suis là!

Tous des goujats, et c'est pas mieux en 2021 qu'en 1967!

Pas mal ce mélo en noir et blanc sur fond musical élastique et choeurs ingénus.

' Le temps du rock'n'roll', non, Johnny,  c'est pas un plagiat de ton 'Tout comme au bon vieux temps du rock'n'roll' , mais ton copain Eddy devrait aimer les guitares country illustrant cette ballade au charme anachronique .

Nous, on  a adoré la chanteuse/ fan du groupe, se mettant en scène et approchée par le guitariste, un fumeur ( pas un fumiste), pour pousser la chansonnette avec Monokini.

Farfisa racoleur, choeurs angéliques et rêvasseries en technicolor, ' Tu avais raison':  les souvenirs sont des illusions, je vais l'oublier, le temps fait son chemin, fini le chagrin, j'ai oublié jusqu'à son nom, le bonheur me tend les bras..... tu vois, il suffit de le vouloir!

Benjamin se charge du chant pour l'ultime flèche ' Merci Bisous'  narrant les mésaventures d'un grand dadais,  bonne poire et amoureux dérisoire  qui se fait avoir sur toute la ligne.

Le corniaud doit avoir lu Marivaux car, très vite, il s'est trouvé une autre Flaminia qu'il couvre de baisers collants.

Cette bluette  innocente s'appuie sur un fond sonore tout aussi ringard, à base d'ukulele et de oooh, oooh, oooh visqueux!



Avec ce premier EP coloré,  Monokini délivre un exercice de style aux saveurs  vintage, bourré de trouvailles facétieuses.

 


 

 



 

 



Album - Epsilon Sky by Sandstone

 Album - Epsilon Sky by Sandstone

 

NoPo

 

 Limb Music Products

 

 SANDSTONE Epsilon sky 2021

5è pierre à l'édifice pour Sandstone après un vide intersidéral de 8 ans.
2006 Tides Of Opinion
2009 Purging The Past
2010 Cultural Dissonance
2013 Delta Viridian

Le groupe irlandais existe depuis 18 ans déjà. Sean McBay et Stevie McLaughlin fabriquent, en effet, leur grès (grey?) en 2003.
Grace à un commentaire élogieux de Bruce Dickinson et des tournées avec Tim 'Ripper' Owens (devenant même provisoirement son support band), les musiciens se forgent une belle réputation.
Le changement de batteur et l'arrivée d'un second guitariste, confortent et étoffent le jeu solide et sophistiqué des musiciens. En 2014, Thomas Alford remplace à la basse, David, frère de Stevie, puis, à nouveau, changement de batteur et second guitariste.
Seuls les 2 'S' résistent et garantissent l'estampille. Sous ce nouveau ciel, Stevie devient un peu le couteau suisse, il compose, joue de la guitare, produit, enregistre, mixe et vu qu'il lui reste un peu de temps, il réalise le logo et l'artwork.

Line-Up 2021
Sean McBay - vocals
Stevie McLaughlin - guitar
Thomas Alford - bass
Dee Kivlehan - guitar
Eamonn McNaught - drums

La jaquette du 1er album ravivait, quelque-part, 'Metropolis Part 2: Scenes from a Memory' de Dream Theatre, ou 'Still life' de Fates Warning, deux influences palpables.
Le cinquième élément, dont l'intitulé commence par la 5è lettre de l'alphabet grec, évoque un décor sci-fi cinématographique.
Un personnage, aux allures de Fantomas en costume bleu, enlève un faux visage humain, couvert d'un masque noir anti-Covid (au fond, un personnage similaire, pas démasqué, tient son téléphone portable).
Sans surcouche, le vrai minois androïde, fondu au gris sous des plaques blanches d'impétigo, laisse percer 2 yeux bleus. A l'arrière plan, des fenêtres, dans les bâtiments d'une ville moderne, dégagent de la lumière.
La totalité de cette image s'affiche, en fait, sur un smartphone dans la main d'un protagoniste dont on devine les doigts au dessus de l'écran et la paume à l'angle bas droit où se termine l'inscription du titre de l'album.

Quelques légers et brefs pincements de cordes ouvrent en contrepied (doigt?) du tapping à la dextérité impressionnante qui suit. Le son synthétique et tournoyant produit un effet accélérateur 4g (et sans smartphone).
Une double pédale grosse caisse? Une mélodie pêchue et travaillée? 'I know why'... c'est pour creuser un 'true' métal progressif.
La voix aigüe de Sean possède un timbre situé entre Geoff Tate (ex Queensryche) et Axl Rose (Guns and Roses).

Là, une pulsion entraîne 'Cuts to you' dans une mélodie enivrante mêlant guitares électrique et acoustique.
Sean chante avec intensité et détermination. Finalement, 2 électriques, l'une jouant très bas, l'autre plus haut et parfois dans de grandes envolées, strient la chanson plutôt rectiligne.
On entend la basse papillonner autour de la batterie imposante. La guitare, omniprésente, impressionne par sa variété et son agilité.

Ici, un arpège de guitare, piqué de notes au piano, entame de manière plus aérienne puis les baguettes sur 2 toms nous préviennent qu'il va falloir compter avec la batterie.
La voix brûlée marche sur des braises rythmiques. 'Worn soul' décrit bien, par sa signification, cette atmosphère déchirante à l'opposé de la phonétique, une 'âme usée'.

Les dons de Stevie sont multiples, un exemple avec sa voix sur 'Fractured time'. Plus classique que celle de Sean, elle fusionne, sans difficulté, avec la couche instrumentale dans une composition enlevée.
Sur le refrain pop-rock, les voix surmultipliées forment des choeurs brillants. Ailleurs, caché au fond, Sean semble, parfois, s'amuser en voix death.
Le solo de guitare accroche des harmoniques puis file comme une étoile démontrant des capacités cinétiques incroyables.

Un peu d'acoustique, ça fait du bien au fond des esgourdes. Sandstone voulait nous inviter en balade mais leurs instruments ne l'entendent pas longtemps de cette oreille.
L'orchestration de 'Made up' se doit d'être vigoureuse en commençant par le duo cimenté basse/batterie mais quand la guitare s'électrise, pique et touche puis part en vrille, la tension attire l'attention.

'Dies irae' fait le grand écart. Après le morceau précédent léger, la pesanteur de ce titre se ressent, vibrant, au fond du tympan et dans la poitrine.
La batterie mène la danse, passant du plombé sur les couplets, au véloce, accompagné de hurlements, sur les refrains, et négocie les interventions clairsemées mais flamboyantes des 6 cordistes.

Un riff saccadé emmène 'Silhouettes Drown' dans une traversée mouvementée de l'atmosphère terrestre. Il se transforme même en frottements incendiaires pendant que la basse essaie de s'extirper par son propre balancement.
Les guitares zèbrent la mélodie puis finissent par l'embraser. Le chant, convaincant, déroule dans un refrain, aux voix doublées, fluide et captivant .

'Critical' Des notes de piano se posent sur des cymbales émoustillées. Un premier jet de gratte Queen. Après un piano/voix, une acoustique et une basse chaude viennent tranquillement accompagner les vocaux, flottants d'abord, portés ensuite par des frappes sèches et prolixes.
Le refrain, exaltant, séduit une nouvelle fois avec une voix qui s'allonge en bout souffle sur un tempo lent. Et la guitare, la guitare, la guitare mélancolique, éblouissante ....


Je ne compte plus le nombre de fois que j'ai enchaîné les 3 premiers morceaux. Les 2 titres en conclusion s'écoutent, tout aussi avidement, en boucle.
Ceci ne veut pas dire qu'il faut délaisser le reste car l'album s'équilibre remarquablement en qualité, en puissance, en maîtrise technique, en-vie...
L'interprétation, virtuose, ne laisse pas les émotions de côté et on monte, sans effort, dans ce ciel étoilé.


Tracklisting:   
01. I Know Why                  3:59
02. Cuts To You                 4:23
03. Worn Soul                   5:54
04. Fractured Time              5:23
05. Made Up                     5:15
06. Dies Irae                   5:35
07. Silhouettes Drown           4:03
08. Critical                    6:11
CD only Bonus Track:   
09. The Last One                3:58
Produced, recorded, engineered, mixed and
mastered by Stevie McLaughlin

All songs arranged by Sandstone
All music composed by Stevie McLaughlin
All lyrics written by Sean McBay

Vocals on “Fractured Time“ by Stevie McLaughlin

Cover artwork and illustrations by Stevie McLaughlin
Logo design by Stevie McLaughlin       

vendredi 17 décembre 2021

Album - Tensions par Azure Wolf

  Album - Tensions par Azure Wolf 


Produced, mixed and mastered by Stella Music Studio and Will Beasley Recording Studio

( michel) 

  Le projet initial de la singer-songwriter Victoria Backle (de Vernon) était de se produire solo sous l'étiquette Azure Wolf.

Tout évolue dans la vie, elle se ravise et décide de s'entourer de musiciens pour donner plus d'envergure à ses compositions, Sean Spencer ( basse ,  synthé),   Isaac Foltz ( lead guitar) et Tommy Moore ( drums) la rejoignent, le groupe  tourne, enregistre quelques singles avant de produire un premier full album, ' Tensions', il y a quelques mois.

 

Tracks.

01. Black Fur 03:10
02. Chateau 05:19
03. Honey Rush 04:48
04. Secrets 04:30
05. Earth Didn't Stop 04:05
06. Crash And Burn 06:09
07. You Belong To Me 05:32
 08. Love, Mother 05:13

 

Victoria Backle - singer/songwriter & rhythm guitar
Isaac Foltz - Lead guitar & backup vocals
Thomas Moore - Drums
Sean Spencer - Bass & Synth

Une pochette originale, une rose sur fond noir qui donne naissance à une sculpture représentant une femme nue d'une blancheur de marbre ( de Carrare), par un jeu subtil la statuette se multiplie et semble vouloir prendre un envol.
Si cet artwork doit éveiller un tableau en toi, ce sera La Naissance de Vénus de Sandro Botticelli.
 
A propos de ' Black Fur'  Victoria raconte: “Black Fur is a conceptual song, inspired by personal experience, about the struggle of disassociating from traumatic experiences. It represents the moment of disconnection and becoming someone else. It was one of the first songs that Azure Wolf worked on together.”
Avec des sonorités proches de Fleetwood Mac ( époque américaine) de 10,000 Maniacs ou de Lone Justice , le morceau mixe les ambiances shoegaze ( de superbes guitares), la dream pop et l'alt country de par le timbre attachant de la frontlady.
Avec ' Chateau' le groupe propose une ballade introspective, sombre et tourmentée,  toujours portée par des guitares incandescentes, sur lesquelles se greffe une voix pleine d'émotion. 
Le dark pop track ' Honey Rush' s'avère plus mordant que les plages précédentes, les lyrics sont à la fois lucides et alarmants, ... The moon only wakens my soul Call my name, when you take my blood It's a slow, straight honey, honey... chante la madame d'une voix résolue. La batterie imprime un rythme d'enfer, bien soutenue par une basse bondissante, tandis que les guitares  viennent te déchirer le cerveau.
Il faut varier les plaisirs, ainsi ' Secrets' est porté par une voix mâle, Victoria assurant les choeurs, ce midtempo s'inscrit dans la lignée Stevie Nicks/ Lindsey Buckingham pour câliner les oreilles en manque de soft rock.
Et ne viens pas nous enquiquiner avec les mots vaseline ou mainstream, c'est tout simplement habilement exécuté et agréable à l'écoute, il n'y a pas de secrets!   
En mode valse, voici 'Earth didn't stop', elle continue à tourner, mais tu n'es plus là!
Dans un second mouvement la somptueuse mélodie fait place à une déflagration impressionnante, soulignant le désarroi de la jeune femme qui ne digère pas la disparition de l'être cher.... It's a lonely, lone, lone, lone Lonely, lone, lonely world down here... c'est par ces mots qu'elle clôture la chanson.
Ils ont sorti l'acoustique pour le folk rock ' Crash and Burn' qui offre la même force de frappe que les versions acoustiques enregistrées par Guns N' Roses.
La voix est convaincante, la mélodie imparable, avec un coup de chapeau pour les sonorités de claviers célestes qui décorent l'arrière-plan!
Une rupture ce n'est jamais marrant, ..I’d rather hide in the woods and make my great escape than choose a battle with you when you’re out there waging war....
Mec, c'est fini, je ne t'appartiens pas, ne me considère plus comme un bon coup, tire-toi, maintenant! 
Carly Simon, Bryan Adams, Vera Lynn,  Jo Stafford, Ringo ( celui de Sheila) , Jennifer Lopez, Dean Martin, ils ont tous interprété un titre baptisé ' You belong to me' .
Azure Wolf  nous livre un aveu d'amour inconditionnel, présentant des effluves allant de la  country au  folk et au rock. 
La voix de la chanteuse s'extirpe des entrailles, elle   ne peut que t'émouvoir.
Le groupe s'est payé une licence pour fabriquer des power-pop ballads irréfutables.
L'exercice s'achève avec le poignant  'Love, Mother'  qui confirme tout le talent de compositrice de Victoria Backle ainsi que la maîtrise totale de ses capacités vocales, elle passe sans peine de la profondeur à la tendresse, de la rugosité à la caresse.
Avec Isaac, Thomas et Sean, la jeune dame  s'est trouvé une équipe de choix pour mettre en valeur ses textes, ce  dernier titre, grandiose, mixe l'intensité d'un Madrugada à l'exigence des productions signées The National.
Un premier album, un coup  de maître!
 

 
 

 
 
 
 
 

 
 
 

 

mercredi 15 décembre 2021

Lulu Van Trapp et Bandit Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 12 décembre 2021

 Lulu Van Trapp et Bandit Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 12 décembre 2021

 

Une première à Bonjour Minuit, un show en fin d'après-midi, le dimanche.

La formule a plu, le Club ressemblait à une boîte de sardines, huile au choix, il faut dire que ( non, pas chez ces gens -là), l'affiche était alléchante, au menu, deux des bands les plus hot de la scène française 2021:  Lulu Van Trapp et Bandit Bandit!

 

Lulu Van Trapp.

Quoi, La Mélodie du Bonheur, non, ceux-là c'est von Trapp et franchement, tu hésites à confier  tes petits-enfants à  Rebecca/Lulu   alors que Maria/Julie Andrews inspire la confiance.

Ils sont quatre dans la famille, ils ne ne viennent pas de Salzbourg, n'ont pas été nourris au biberon Mozart, non, c'est Paris qui les a vus naître en 2017.

Ils ont attendu jusqu'en 2021 pour sortir un premier album, doctement intitulé  I’m Not Here To Save The World!

Rebecca Fourcade ( chant, synthé)  et le grand Max(ime) Rezai Rashti , dans une autre vie connus comme La Mouche, ont embrigadé Manu(el) Dupont  à la basse et Nico(las) Colson  à la batterie, pour animer les bals de quartier et, accessoirement, les salles de concert. 

18:00, coup d'envoi, Manu et Nico ont opté pour une tenue sobre, Max a choisi un falzar à larges rayures, une veste de cuir et un béret plus basque que breton, le top d'un rouge scintillant de Rebecca, gracile et bouclée,  attire tous les regards, il est très court et dénude le dos.

Elle est sexy, glisse un mec derrière toi, tu ne te hasardes plus à de tels commentaires, vu ton grand âge.

Intro sifflotante avant la mise en route, ' Brazil' est sur les rails.

Partout t'avais lu les Rita Mitsouko, la filiation est indubitable, mais il serait stupide de les considérer comme de simples singeurs. La guitare tantôt  surf, tantôt tranchante,  le fond forain, les attitudes de diva kitsch de Lulu, un charme quelque peu out of fashion,  tout concorde à   rendre ce groupe attachant après une seule plage.

' Joan of Arc' susurre la fille, la plage est plus proche de No Doubt que de Leonard Cohen ou d'Orchestral Manoeuvres in the Dark.

Le mix dream pop et saveurs sixties ( yéyé, Mémé) fait mouche, à tes côtés, la jeunesse tangue.

Petite séquence, je caresse les Bretons dans le sens du poil avant de passer à l'exotique ' Korean BBQ' chanté dans la langue de Molière et bourré de twang.

Jean-Baptiste Poquelin, t'es sûr, Muriel Moreno paraît plus proche!

Elle est féline, Rebecca!

 Quoi, Baudelaire était fasciné par une femme serpent  qui ondule et hypnotise à la fois.

Je descends du podium pour prendre le pouls de la salle tout en croonant la ballade  ' The Echo' , avec toujours des  sonorités  de synthé  en plastic, tandis que la voix de la belle évoque une autre Lulu, celle qui chantonnait il y a bien longtemps ' To sir with love' .

On demeure en mode caresses  auditives avec ' Valley of Love' qui s'agite après 55 secondes, Rebecca reprend sa séance d'aerobics dans la salle pour le plus grand plaisir d'un public subjugué, à l'arrière les garçons confectionnent un tapis rock, passant de Chris Isaak à des fulgurances punk/ noise.

Grosse ambiance!

Time to dance, now, dit l'annonce.

Voici ' Lulu' , un twist dégénéré qui précède un  titre chanté en lead par Max, la menace,  'Les Mots d'Amour'.

T'as rendez-vous dans un univers où  la synth pop rencontre les idoles du temps de Salut Les Copains et c'est irrésistible.

On doit vous prévenir, l'amour n'existe pas et donc on passe à la partie dépressive du set avec  'Song for L'.

Un truc qui a enchanté tous les fans des Ronettes et autres girl groups couvés par Phil Spector.

Pour ajouter un élément théâtre de l'absurde, merci Samuel, au slow purulent, Rebecca transforme complètement sa voix, qui prend des inflexions viriles fort peu appropriées à son physique fluet.

 Ils enchaînent sur la romance cotonneuse ' Spritz Codeine'  avant d'achever ce show brillant par un  'Prom Night' délirant,  qu'elle termine couchée sur le dos au pied des retours.

Lulu Van Trapp est annoncé aux Vieilles Charrues en été! 

T'as ton billet?

Bandit Bandit

19:25', préparatifs terminés, encore 5' de patience pour voir débouler la clique de Montpellier, ayant flashé sur la Bande à  Bonnot, sur les lovers, Lula and Sailor, protagonistes du film Wild at Heart, mais un peu moins sur Bob et Bobette.

Au rayon amants maudits, tu peux désormais ajouter  Maëva Nicolas ( chant, guitare , très peu)  et  Hugo Herleman ( guitare, seconde voix), le duo qui est à l'origine d'un  groupe qui se complète par le ténébreux et fougueux Anthony Avril aux drums ( ex - Citizen Kane) et le classieux Ari Moitier à la basse ( Kursed).

Discographie: un EP en 2019 et l'album 'Tachycardie' en juin 2021.

La sono lâche ' Bang Bang' ( version française), deux hors-la-loi se pointent, Anthony et Ari, pas des alcooliques, ils lancent ' Néant', Maëva et Hugo rappliquent et ça claque, sec!

Riffs autoritaires, rythmique carrée et chant provoquant, à faire damner le prophète. On avait lu QOTSA, et The Kills, c'était pas une blague, c'est du lourd et du méchant.

Ces gangsters ont de la gueule et arbore une pointe d'arrogance juste  ce qu'il faut, si tu veux des images, pense à James Dean ou à Marlon Brando dans The Wild One.

Sur la même piste, sauvage, le quatuor attaque ' Dimension' , un titre calibré rock coup de poing.

Maëva décide de se débarrasser de sa veste de cuir, pas de gilet, pas de t-shirt, pas de chemisier, juste un soutif, ouah, entends-tu à tes côtés!

La température vient de grimpe de 10 degrés, du coup la fièvre guette, et justement ils lâchent ' Fever', pas le truc magnifié par Peggy Lee, un  redoutable stoner rock, extrait de leur EP.

Après avoir taquiné son mec c'est dans la salle que Maëva vient soupirer tandis que les copains tapissent un mur métallique digne de RATM.

Pas d'accalmie en vue avec l'explosif  et féroce ' Siamese Love'.

T'étais encore en train de balancer ton crâne d'avant en arrière quand Anthony amorce ' Maux' .

 Hugo et Ari rappliquent, d'abord en sourdine puis à plein volume, Maëva crache tout son fiel , avec elle toute la salle scande ...  Mange mes maux Des mots qui me font mal Range ces maux dits mots Qui me font mal... 

Toute la frustration engendrée par des mois de confinement s'expulse de nos corps libérés.

La fille ramasse une guitare, son mec, à elle, saisit une acoustique, c'est la basse qui amorce 'Désorganisée' .

Etre une femme dans un monde machiste, c'est pas évident.

Viens, Lulu, rejoins-moi on va leur montrer à ces Messieurs que les nanas aujourd'hui ont le pouvoir.

La plage vire ballade psychédélique pour s'éteindre à petits feux.

Exit la basse et la batterie, c'est en duo amoureux que les amants de la nuit offrent la romance ' La Marée' .

La mer continue à monter, elle est en apnée et tu réfléchis, à qui te fait-elle songer?

Mais bien sûr, murmure le commissaire,  à la talentueuse Marcella Di Troia, la chanteuse de Black Mirrors, ressemblance physique et vocale, sans oublier l'énorme présence scénique!

Au complet pour l'inédit  ' Point de sutures', un remède contre la gueule de bois, à consommer à petites doses car ça risque de faire éclater ta tête!

Pour la dernière salve, Hugo délaisse la guitare pour un instrument ressemblant vaguement à une  mandoline, sa copine secouant un tambourin,  du coup ' Tachycardie' reçoit un éclairage 'Kashmir' orientalisant  des plus acides.

Déflagration finale et saluts!

 Petit détour par les coulisses avant les bis entamés par une reprise destroy de 'Bonnie and Clyde' ( quoi de plus logique... ),  suivie par le sensuel et délirant  ' Nyctalope' ( le personnage qui voit la nuit).

Trois guitares à l'unisson, ça fait mal et même si on a pu profiter d'un bridge apaisé, le final apocalyptique nous a laissés K O.

C'est en hissant leurs guitares  vers le plafond que les truands   prennent congé de Saint-Brieuc!


Des concerts comme ceux-là on en redemande!

 



 

 

  


 


 


 

 

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That BLOND B!TCH - album The Beast

 That BLOND B!TCH - album  - The Beast

NoPo 

River Monster Records

 

 THAT BLOND B!TCH The beast 2021

Mado, au chant, Nico à la guitare, Alice, à la basse (ces 2 derniers, mariés), Madeleine, à la batterie.
Les 3 premiers se connaissaient et Madeleine a été recrutée par petite annonce (et gros effets). Mado, 19 ans, apporte une belle fraîcheur.
Le couple officiel amène l'expérience, fort de l'aventure 'Talia' depuis 2001 (et en partie à Los Angeles).

L'artwork (by Mado) se livre simple, direct et monochrome à l'image de leur style musical.
La typographie s'imprime frêle et cassante, voire nonchalante, limite branleuse avec cette clope allumée remplaçant le 'i'.
Une certaine atmosphère de décharge bordélique dans l'intitulé (comme 'Garbage' en son temps) mais la décharge peut aussi *être sonore.

8 morceaux, 25 minutes, pas loin d'une performance des Ramones (dont Nico décalque l'attitude).
On les rapprochera plutôt de l'urgence des Stooges ou du punk entre Daysy Chainsaw et Br(rr)atmobile (qui possède son 'Bitch Theme') avec des traces de crasse grungy.
1.Head Spin 03:17
2.Shout Baby Shout 02:51
3.Cigarettes 03:39
4.Good Girl 02:39
5.The Herd 03:15
6.Smash & Shatter 03:04
7.The Beast 04:46
8.Horror Town 03:06
Music: Nicolas Costa
Lyrics: Alice Thomas
Mastering: Fabian Tormin

Une approche d'abord lointaine précède un allumage au riff crade et tournoyant. Une alternance claire, avec un rythme incitant au hochement de tête, laisse la ligne de batterie imperturbable.
Qui a dit Moe Tucker? Une cassure fait croire à un abandon abrupt mais finalement, on gagne un 2ème tour de 'Head spin' dans le garage.

La voix gracieuse de Mado tranche avec la frappe brute de Madeleine. Les choeurs répétitifs crachent leur jus dans un riff distordu alors que la basse, de son côté, vit sa vie de riff mélodieux.
"On te met au défi de ne pas gueuler ' Shout Baby Shout ' au diapason!" écrit Michel. Vrai! Impossible de réfréner cette envie 'Do it gain do it again do it again!'

La batterie cogne fortement, prise dans l'étau monolithique de la basse. A la suite, cette assise laisse toute latitude aux escapades variées sur les cordes.
Le tambourin s'invite sur un refrain enjoué alors que, sur les couplets sombres, se succèdent droits coups (sans faire rire) et uppercuts enroulés au menton, en deux temps (3 mouvements).
Pourtant au bout des 'Cigarettes', on sent un sourire nicotiné dans la voix harmonieuse de Mado.

La guitare produit un bruit de moteur, mal réglé, derrière des frappes lourdes et répétitives.
En dehors de ces passages qui sentent l'essence, la voix file, fluide, puis une attaque louche et explosive en bouche (un coin) impressionne la 'Good gir(rr)l'.

Les effluves 90's de 'The Herd' rappellent le grunge de Nirvana, par ce son brodé sur une toile acoustique de guitare à l'intro et par intermittence.
Entre ces instants plombés, le riff résonne, soulevé par les frappes implacables, pendant que la voix glisse, détachée.

Malgré le son, surprenant, de baguettes sur les lames, marié à la guitare, dès les premières notes, 'Smash & Shatter' perpétue cette ambiance grungy par la succession de 2 phases, l'une électrique et fracassée (on perçoit, au fond, une voix death), l'autre, faite de brisures d'arpèges presque nus, qui rappellent le duo instrumental de l'intro.

'The beast' se développe sur un rythme rugueux et pesant avec la basse fondue et une couche floue de guitare dans laquelle les vocaux s'enfoncent.
Un harmonica, hirsute, se réveille vaguement. Un solo de guitare s'accroche aux aspérités d'un son garage.

Le tambour élémentaire d''Horror town' fait la part belle à cette basse dégoulinante qui s'emmêle si bien avec la guitare rêche.
La cadence, intraitable, plaque tous les instruments au sol. Seul, le chant prend ses aises, montant dans les aigus jusqu'au cri quasi primal.

Il est loin le temps où le rock en France rimait avec insuffisance ou défaillance.
En voici, une nouvelle preuve flagrante avec ce jeune groupe qui assimile les codes et assume sa personnalité.
Entre douceur et hargne avec des riffs torves et des percussions basiques, l'équipe balance ses compositions aussi brèves que percutantes.
Prononcer 'That Blond Bitch The beast' fait bégayer son rock comme 'My Generation' en son temps.
Mieux que les initiales BB, TBB correspond à la mention Très bien!

mardi 14 décembre 2021

Double single: Exquilis ft. Ellisia - "Light up the fuse" et "Never miss a chance"

 

Double single: Exquilis ft. Ellisia - "Light up the fuse" et "Never miss a chance"
 
par Ellington
 
Soundfact ( label) 
 
"Light up the fuse" et "Never miss a chance" par Exquilis ft. Ellisia
Des compositions EDM ayant pour thèmes des adolescents et des policiers dansants.
EXQUILIS sort un double single avec deux vidéos simultanément sous le label belge Soundfact.
La chanson "Light up the fuse" parle de jeunes adultes qui font une fête.
"Never miss a chance" fait référence au rôle social des policiers qui la rejoignent.
La première chanson décrit le comportement les jeunes qui, à la fin de la semaine, ont besoin de se défouler.
Le refrain contient des paroles concernant la danse et l’ambiance, tandis que les couplets décrivent des personnages. Funky John est parfois transporté dans un univers de fantaisie. Daisy est une fille qui aime participer à des défilés. En outre, des personnages loufoques animent la soirée.Des paroles comme "come on, join the party animals, swinging around the dance pole' traduit en venez rejoindre les fêtards se balançant à la barre verticale" illustrent les actions de participants confondant une soirée dansante avec une salle de sport.
Musicalement, les synthés et la voix pop d’ Elissia conduisent à se sentir heureux sur la piste de danse.
 
La deuxième chanson "Never miss a chance" décrit le rôle social de la police dans une petite ville.
Celle-ci s’ouvre avec un riff de synthé entêtant. Celui-ci est répété devant chaque couplet capturant l’attention de l’auditeur. La composition monte en intensité pour arriver à un climax dans le refrain.
La présence de la patrouille de police à la fête est plus visuelle que vocale. Ils sont pleinement investis dans leur mission encourageant la proximité sociale. Ils ne ratent jamais une opportunité pour s’amuser. Cela justifie le titre de la chanson "Never miss a chance to dance".
Les producteurs de Exquilis et la chanteuse invitée Ellisia proposent un concept comprenant deux titres. Musicalement, ils ont des influences de Zedd, David Guetta, Galantis et lyriquement celles de Stromae et Taylor Swift permettant d’explorer un large éventail de couleurs musicales avec des histoires cohérentes. Ils adorent partager leur goût de la fête.
"Light up the fuse" et "Never miss a chance to dance", deux compositions EDM amenant de la bonne humeur et une invitation à la danse.