jeudi 30 septembre 2010

Catherine Graindorge + Julia Kent au Sazz'n Jazz à Saint-Josse, le 29 septembre 2010

A Song a Place organise son deuxième concert de la saison dans le cotonneux Sazz'n Jazz.
Après Rue Royale et Akward I, le collectif accueille Catherine Graindorge et Julia Kent, deux artistes au background classique.
A 20h30' le douillet jazz club d'Ali Bagseven fait le plein et Ann Arbor introduit, sobrement, celle qui doit ouvrir les (d)ébats:

Catherine Graindorge
Comédienne, violoniste, compositrice, auteur annonce la bio.
Elle passe allègrement de Shakespeare à Heiner Muller, dialogue avec Bernard Van Eeghem ou manie l'archet chez Nox, sans oublier Sagara, One One One ou Monsoon.
Ce soir l'éclectique bruxelloise travaillera sans filet, armée de ses violons, archet, ampli, effect pedals et samplers.
' On air' est une pièce composée pour une chorégraphie dont la première aura lieu à Paris dans quelques semaines.
Un violon lugubre déformé par une wah wah, à l'instar d'un Jean-Luc Ponty.
Une lente mélopée en forme de lament celtique se balade sur decorum Jimi Hendrix.
La musicienne oscillant, d'avant en arrière, au gré des mouvements.
Profitant de la mise en boucles, C G change d'ustensile et amorce un jeu en arpegio pour ensuite reprendre le thème initial.
Belle maîtrise technique pour un soundscape lancinant et répétitif, proche des aventures de Wim Mertens ou de Gavin Bryars:du classical ambient!
'Animal 1' une composition créée pour la pièce du même nom.
Tout aussi minimaliste et filmique, grâce aux percussions samplées. En fermant les yeux(et si tu as prévenu ta mutuelle), tu peux atterrir en Tanzanie, du côté des Serengeti volcanic grasslands, et admirer un stotting d'élégantes gazelles fuyant de cruels prédateurs.
'Lumière' une pauvre note de piano désaccordé , quelques balbutiements au violon, le jour se lève du côté des Carpathes.
'Animal 2' un retour dans la Savane, distrait, tu y avais oublié une épouse!
Michael Nyman s'occupant du soundtrack de cette Odyssée africaine.
'Ombre' d'angoissantes vocalises haletantes sur nappé de violon funèbre.
Miss Graindorge entamant une danse macabre avec son instrument.
Requiem pour un spectre!
' Les Bambous' le violon se fait légère mandoline...
Bambou
dans tes silences se dessinent
Bambou
des africaines abyssines
Mais non, c'est pas du Chamfort, le violon fébrile suit les fléchissements des poacées balayées par un vent tiède et caressant.
'Kayak' je cogne mon Stradivarius, j'emboucle (ai téléphoné à Larousse, il l'inclura dans l'édition 2011) ces sonorités, je gratte l'animal, corromps les sons obtenus pour vous jouer un blues expérimental tout en pagayant gaiement.
Anseremme : terminus!
Fin d'une audacieuse et aventureuse escapade.
Le 8 octobre Catherine Graindorge se produira au Botanique avant Joy.
A ne pas manquer!

Julia Kent
Que dis-tu, Véronique?
Ah, Julia naît à Vancouver.
Que disent les annales de Bloomington?
Julia studied cello at Indiana University.
Fait partie de Rasputina, un cellorock band créé par Melora Creager, rejoint Antony & The Johnsons pour le second album ' I am a Bird Now' et en 2007 sort son premier effort solo ' Delay'.
Depuis peu, un petit frère, un EP 'Last Day in July' (août 2010), un second full CD verra le jour en 2011.
Cachée derrière son violoncelle, déchaussée ( nice tattoo on her right foot), la canadienne attaque 'Acquario' , un verseau d'une beauté austère.
Même scénario que chez Catherine Graindorge, mais un seul instrument et un attirail électronique réduit de moitié.
Boucles en strates, séquences discrètes et un violoncelle inspiré.
Le Sazz'n Jazz décolle pour un second périple harmonieux.
'Ailanthus' une pièce arborescente raffinée, débutant par un jeu en arpèges mis en boucles, avant qu' un archet grave ne vienne taquiner ce Vernis du Japon à la sève toxique.
Ampleur majestueuse!
'Carapace' noirceur romantique slave, contrebalancée par quelques envolées John Wayne en phase amoureuse.
'Guarding the invitations'. Invitations à l'italienne: légères, pétillantes à consommer accompagnées d'un frais Trebbiano.
Quelques accords jazzy, le violoncelle transformé en contrebasse, pour annoncer 'Missed' , arpèges, glissando sec, boucles.... une complainte opaque.
L'archet se mue en baguettes et martèle les cordes sans agressivité. La tension monte, cette fée a réussi à t'hypnotiser, te voilà vissé à ton siège, dans l'incapacité de mouvoir le plus ténu de tes membres.
' Last Day in July' d'une lenteur aristocratique.
Tout le club baigne dans une voluptueuse atmosphère de mélancolie byronienne.
Un poème sonore, dixit Denys-Louis Colaux.
Effectivement, la force évocatrice de ces thèmes atmosphériques est sidérante: une aube voilée, un lac couverts de brumes, le silence... une palette délavée de gris, d'étain, de lait.
'Tempelhof', une marche vivace, bourrée d'effets élastiques.
Les doigts glissent le long des cordes, l'archet taquin virevolte, les notes deviennent flexibles, s'étirent...
La paume amorce une nouvelle descente sensuelle le long du corps offert.
Soudain, un couic met fin à l'exercice amoureux.
Julia Kent clôture son récital avec 'Elmas'( toujours l'Italie), un lent concerto d'un autre siècle.
En clair obscur, plus proche de Rembrandt que du Caravaggio.
Tu laisses tout un flot d'impressions et d'émotions parcourir ton corps et ton esprit.
Tu seras tout surpris de devoir quitter tes songes après d' ultimes arabesques afin, comme les autres, d'implorer un bis.

Catherine will you join me, dear!
Julia, ma chère, mes outils sont à l'atelier.
The audience can wait, darling.
Sans adjonction d'électrons salins, les brillantes gentes dames nous concoctent un impromptu du meilleur effet!
Julia Kent et Catherine Graindorge: grâce et talent!
Talent et grâce, pas de jaloux!



mercredi 29 septembre 2010

10cc Het Depot, Leuven, le 28 septembre 2010

Toujours agréable d'assister à un concert au Depot, face à la gare de Leuven.
Ambiance cool et acoustique au top.
Ce soir, pas mal de Bruxellois( les gaillards Guy et Milou menant le bataillon) se sont déplacés chez Tobback, en effet si 10cc a prévu cinq dates dans notre folichon pays, tu n'en dénombres aucune dans le lopin francophone.
Va pour Louvain!

10cc

20h55'
Le public ( pas une masse de teenagers boutonneux) est chaud, le band en piste.
Que reste -t-il de 10cc?
Vingt-cinq centilitres du groupe original: Graham Gouldman, un petit gars qui composait des popsongs dans son berceau.
Durant les sixties, il sévit dans une dizaine de bands, dont The Whirlwinds, The Mockingbirds, pour lesquels il compose 'For Your Love' megatube pour les Yardbirds, The Mindbenders etc...
Sa marque de fabrique reste pourtant la composition de hits intemporels: 'Bus Stop' -'No Milk Today' - 'Tallyman' pour n'en citer que 3...
Exit Eric Stewart et, depuis longtemps, Kevin Godley ou Lol Creme!

10cc 2010: ça a un sens, c'est pas juste une machine à fric?
Demande à ma blonde voisine, la vingtaine, elle me confie avoir assisté à un des meilleurs concerts de sa jeune vie, quant aux vétérans, ils étaient au paradis!
Pour épauler G G( basse, guitares, vocals) : le solide Paul, it's my birthday, I'm 60, youpie, , Burgess aux drums, sur la route avec 10cc depuis 1973. On l'a vu avec Camel, Jethro Tull, Joan Armatrading, Chris Farlowe, The Icycle Works... t'imagines?
Mike Stevens( keyboards, guitars, vocals and saxophone) , ce garçon a accompagné Chic, Barry White, Dionne Warwick ou Mica Paris....
Et Rika Zaraï?
Pas sûr!
Le guitar hero( + vocals); Rick Fenn, depuis 1976 dans l'écurie. Collaborations: Mike Oldfield, Nick Mason du Floyd, Elkie Brooks, Jack Bruce, Rick Wakeman... c'est clair?
Lead vocals, guitares, percussions, claviers: le gars qui parvient à faire oublier Eric Stewart: Mick Wilson.
Des noms? Chris Rea, Cliff Richard, Kylie Minogue, Courtney Pine...
Ce line-up de rêve nous fera rêver!

'The Wall Street Shuffle' pas pris une ride, ce tune.
Des harmonies vocales canon, un voisin m'embrasse (non, c'était pas Di Rupo!).
Superbe entrée en matière.
Hit deux, séance handclappings: 'The things we do for love', les instruments passent de mains en mains, Leuven fredonne ...the things we do for love... on ferait n'importe quoi!
'Goodmorning Judge', toujours sur 'Deceptive Bends', rocking time, babe!
Quelques samples discrets: 'I'm Mandy fly me', un titre à la structure complexe et aux harmonies vocales omniprésentes.
The Beach Boys meet the Beatles.
Composé par Lol et Eric 'Life is a Minestrone', du rock Walt Disney, ajoute du parmesan pour la garniture.
Géniale, la recette! Laisse la soupière, per favore!
Un solo crapuleux, une basse mélodieuse: 'Art for Art's Sake' .
Lard pour lard, mon cochon!
Esthétique!
'Silly Love' un petit twist théâtral.
Les pépères s'amusent, le Dépôt encore plus!
Un petit tour au 'Number One' à Steenokkerzeel, sous la boule scintillante?
'Donna' du British doo-wop , mixant Paul Anka, Neil Sedaka et Frank Zappa avec une touche Monty Python.
On adore!
'Feel the Benefit', bénéfique ce 10cc grandiloquent et symphonique.
De nombreux changements de tempo, des vocalises osées et un solo senti de Mr Fenn.
Magistral, Leuven en ébullition!
'The Dean and I' écrit par those bastards who left us: Godley & Creme!
'From Rochdale to Ocho Rios' un calypso dominé par des sonorités steelband.
Un accord de synthé de 2 secondes, tout Le Dépôt explose: 'I'm not in love'.
Le gars à tes côtés était pas le seul à pleurer.
Des magiciens!
Le concert entre dans sa phase crescendo, des mamies retrouvent leur grâce d'il y a 30 ans pour danser sur le gigantesque 'Dreadlock Holiday'.
Un des premiers reggae bâtard.
Nostalgie quand tu nous tiens, et le salaud entonne ... I don't like Leuven, I love it...
Monstrueuse farandole!
Explosion de joie!

80' d'euphorie.
Bis!
'Rubber Bullets' : twisting time again.
Formidables sexagénaires, et quand Mike nous sort un sax de sa poche, le rock vire rhythm'n blues noir et poisseux.
Ils sont crapuleux: Wilson Pickett meets IkeTurner!
Apothéose d'un concert anthologique!

Leuven n'a aucune envie de quitter l'ancien cinéma et le band, ravi de l'accueil, rapplique pour un nouveau rock encyclopédique: 'Slow Down', écrit par Larry Williams en 1964 et au répertoire des Beatles.
Quand 10cc se met au rock, c'est pas bidon!

lundi 27 septembre 2010

Cloé du Trèfle au Centre Culturel Jacques Franck, Saint-Gilles, le 26 septembre 2010

Trois jours de concerts gratuits tous azimuts: le rallye Chantons Français: 50 free gigs , une quinzaine d'adresses.
En ce gris dimanche , le Jacques Franck programme trois artistes, dont Cloé du Trèfle!

18h et quelques cendres, rendez-vous dans la magnifique salle pour le dernier projet de Cloé Defossez, alias Cloé du Trèfle.
'Hasards de trajectoires- D'un matin comme un autre' (Metro).

De la climatologie?...Une saison cyclonique plus arrosée que venteuse pour l'instant..
Théorie des probabilités mathématiques? Nouvelle conjecture du mouvement Brownien ?
Non, le troisième album solo de l'ex Clover's Cloé.
Un concept audacieux: une création radiophonique en quinze séquences, un road movie, pour citer quelques chroniqueurs influents, si ce n'est que la route est remplacée par un voyage underground dans le sécurisant métro de notre riante capitale.
Sur scène: un clavier, une basse, une guitare, quelques monitors, effect pedals, deux écrans et une vieille table ressemblant à une machine à coudre Singer, tu sais le type à pédalier qu'utilisait ton arrière-grand- mère en 1948.
Le trèfle paraît minuscule sur le podium.
Mot d'explication: en principe 'Hasards de trajectoires' forme un tout indissociable, il faut compter 70' en temps réel pour le mettre en scène. Maar, dames en heren, je ne peux occuper la scène que pendant 45', donc censure, coupures, bricolage etc...
Le vidéaste de service a pour nom Fred Vaillant, Fredo a collaboré avec de nombreux chorégraphes ou metteurs en scène ( Isabella Soupart, Derek Goldby e.a.) et se considère comme artiste visuel.
Quant à la tricoteuse utilisée pour envoyer les séquences, elle est l'oeuvre d'un ingénieur ingénieux, Giot Rudi, informaticien féru d' électroacoustique.

T'as pointé ton titre de transport? Let's go...
'Prologue' une introduction classique au piano sur fond de bruitages urbains: escalator, ronronnement de machines... beau travail de sound-fishing.
Pendant combien d'heures a-t-elle squatté la sonothèque?
'Lisa' c'est l'héroïne anonyme de ce thriller statique.
On la suivra dans ses rencontres fortuites, ses séances d'observation, ses monologues, son quotidien.
C'est qui Lisa?
C'est toi, c'est moi, ta voisine, quelqu'un ...
Voix off:... 8h40, en route pour le boulot ...
Trafic de merde.
Lisa s'arrête, observe ..et se retrouve observée...
Cloé décore ce scénario de lignes de guitare indie, transperçant un soundscape mixant l'ambient, le trip hop ou l'industriel.
Lisa c'est l'Amélie Poulain de Cloé.
Très vite, l'auditeur/spectateur se laisse entraîner dans cet univers Ionesco/Samuel Beckett au décor sonore mécanique ( déplacement, d'air, vibrations, soufflerie, rame démarrant ou arrivant, ouverture/fermeture des portes accompagnées de bip bip oppressants.... ) ou humain (bribes de conversations, annonces bilingues, pas, courses...), enrobé de mélodies électroniques.
'La réalité dépasse de loin la fiction', la ville vue au travers d'un prisme déformant.
'Allo' .Une basse, le téléphone sonne, Gina répond (la voix d'Elisabetta Spada, la romaine) .Telecom Italia versus Belgacom.
Axel, c'est comme ça qu'il s'appelle, franchit le pas, il va aborder cette jeune fille qu'il croise tous les jours. Début d'une romance?
On reste dans le vague, la guitare devient incisive, les bruits ferroviaires s'intensifient, avant de voir Cloé reprendre place derrière le piano pour entamer une mélodie bucolique. Un songe?
Cet instrumental a comme titre 'Métro Boulot, c'est trop'.
Cerveaux atrophiés, détresse existentialiste, les grandes interrogations humaines: finalité de l'existence, déterminisme, absurdité... Que disait Macbeth: la vie n'est qu'un fantôme errant...
T'es loin d'un tour de chant conventionnel.
C'est à la fois moderne, glacé, technologique mais vachement réel.
Nouvelle station 'Arts-Loi', nouveau personnage, récurrent dans le métro: le mendiant, le marginal, le pas intégré... l'autre.
Rejet, dégoût, solitude!
Un second croquis sur riffs de guitare agressifs... ici c'est chez moi ... encore un inadapté ayant choisi une autre voie...
Regard lucide et musique sombre.
Voilà la dernière, 'Exit', un piano Stockhausen, dramatique, dissonant sur bruitages métalliques et venteux.
Une accalmie, une lueur d'espoir, la mélodie vire ligne claire.
Terminus.
Respire!

dimanche 26 septembre 2010

Kelly's Lot au Café Le Montmartre, Ixelles, le 25 septembre 2010

Un an plus tard, grand retour de Kelly Zirbes et de son gang de Los Angeles , tous ready to kick your ass to make you move: ça va chauffer au Montmartre!
Didier, tout émoustillé, nous annonce que le concert sera enregistré pour la confection d'un CD live:
'Kelly's Lot Live in Café Le Montmartre', ça a de la gueule.
Les Californiens terminent une tournée européenne, les ayant menés en France et à Antwerpen.
Ces trois semaines on the road ne les ont pas marqués, ils pètent la santé et vont mettre le feu à la baraque!

21h10'
En piste: Kelly Z , toujours aussi sexy et dynamique (vocals, quelle voix mamma mia, une réincarnation de Janis, et acoustique pour quelques morceaux) - sa tendre moitié, une fine gâchette : Mr Perry Robertson, dont le visage ne se départ jamais d'un large sourire - Rob Zucca, l'homme à la red guitar exaltée- sunglasses Matt McFadden à la basse et un drummer, ce coup-ci:le Texan, Robert Dill, un gars qui s'ébat avec les Lone Goat de Sean Wiggins ou le Paul Inman's Delivery.
Un petit Bonnie Raitt pour entamer la soirée :' Give it up or let me go' , de la passion, de la rage, du bluesrock qui pompe.
Pas étonnant que Miss Z ait choisi Bonnie Raitt pour ouvrir, elles ont le même type de timbre: raucous and hot!
OK, on y va pour 'Nobody Here' , méchant regard du côté de Perry qui a envoyé les accords funky de 'Better Way' . Ecoute Perry,... I'm gonna bury my love, plus personne ne peut me blesser, marre de tous ces mecs qui me flanquent le blues.
Juteux travail de Mr Robertson.
A new song 'Coffee' ou 'Taking Time' .
Comment l' arabica?
Strong, aux senteurs Stevie Ray Vaughan!
Un funky 'Train' et une nouvelle compo 'You're the only reason' , une histoire de nana amoureuse du mec qui lui convient pas.. the devil comes knocking and he looks like you... tu vois le style?
Méchante croqueuse d'hommes, Miss Kelly.
Le type lui ayant dit 'Yes' devant le maire, décorant ce blues d'une slide vicieuse.
'Right now' a happy song, pour vous prouver que je ne suis pas une mégère aigrie.
Mais non, t'as pas l'air d'être Katherina Minola, la shrew du grand William de Stratford-upon-Avon.
Une bluesy/soul ballad dédiée à Janis Joplin: 'Take this heart' .
D'accord, baby, c'est combien?
Titletrack du CD de 2003 'Come to this' , moite et sticky.
Question existentielle?
Comment j'ai fait pour en arriver là?
Le matin devant le miroir, tu te demandes pareil: t'étais jeune, beau etc...
Le feu passe au vert, fonce ' Drive' .
Elle tire bien cette caisse!
Zucca en vedette pour le slow blues poisseux et introspectif ' Woman's Love'.
Clos les paupières, pense au 'It's a man, man's world' de James Brown et t'auras une vague idée de la force évocatrice de cette plage magistrale.
Mes voisines inondaient la table de leurs larmes, ai dû sauver leur verre de pinard qui allait avoir des saveurs salées.
'Pistol' un petit country rock pervers.
Pas annoncé sur la setlist, la tornade 'Don't give my blues away' (titre à vérifier).
' Tired' un coup de fatigue?
No, I'm tired to be alone..c'est du blues, mec!
Les deux gratteurs sont éblouissants.
...I'm so blue... les nanas à mes côtés remettent ça.
Un kleenex, filleke?
Perry, qu'as tu fait à cette gentille Kelly, crapule?
Tout le bistro tremble.
'Nobody here but me' second essai pour cet egotrip nerveux.
Et le rock 'Happy Girl' met fin au premier set de 80'.

Set 2
Courte pause permettant t'éviter la déshydratation et Kelly s'empare du micro: joli sifflement, 'Close my eyes' , un flamenco rock aux touches Santana meets Dire Straits.
Ravissant et quand le colibri reprend son chant du merle, tu revois 'Once upon a time in the west' en version originale.
En singalong 'Me & Bobby McGee' Janis Joplin covers Kris Kristofferson.
Perry, darling, passe moi la guitare sèche.
Sure, baby!
'This town' une ballade latino décrivant the sad part of town.
Molenbeek, si tu veux, une ville qui te bouffe tout cru!( sans mayonnaise).
'Broken Man' a sad slow.
'The light' du roadhouse blues lumineux. J'ai vu la lumière... une visionnaire!
Perry s'empare du micro, voix et guitare en mode John Lee Hooker... Le Montmartre décolle!
Boogie time.
' Redbone' I just love the French dramatic/cabaret songs...
Nous aussi.
Quelle aguicheuse, cette madame!
'Crossroads' Robert Johnson. Un Carrefour qui ignore la faillite.
'Unsure' si t'as pas une confiance inconditionnelle in the one you love.
... Tell me you love me... Kelly, pas de panique, tout le monde t'aime, baby.
... how can I be sure?
Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer, je vais pas m'en faire...
Que pasa? Tous, piqués par un insecte exotique, se mettent à sauter comme des kangourous dopés et entament un sprint final style Cavendish.
'Route 66' pas besoin de GPS.
'Today' annonce la madame.
Wat zeg je, Perry?
Ton acoustique proteste... Muriel (Muriel Devos est leur agent en Europe et a mis en place cette tournée), viens m'aider, maske: 'La vie en rose' version bilingue, la môme croisant Grace Jones.
Hurlements sur la butte.
Perry?
Yes.
'Today' , un Southern rock enlevé, Perry is from Texas, you know.
' Just a heart' du ska blues trampoline. Grosse foire on stage.
An oldtime favorite: 'House of the rising sun'.
Avec une invitée, une fan ayant fait le déplacement depuis Paris, pour un couplet en français... les portes du pénitencier....
Ambiance au zénith, Johnny heureux, sa maman retoucheuse aussi, papa en vadrouille...
My mother was a tailor
She sewed my new bluejeans
My father was a gamblin' man
Down in New Orleans ...
Bordel,cette nana est une performer exceptionnelle et son band tue, la wah wah de Perry est époustouflante.
Talent, joie de jouer, émotion... they can entertain a crowd.
Thank you, Didier and Le Montmartre...
75'

Un calcul: 80'+ 75' =..
T'en as eu pour tes pesos, surtout que t'as rien déboursé...

Bis, bis, bis...
Oui, vous en aurez trois!
Melanie, 1972 ' Brand New Key': génial!
Melissa Etheridge, pour mes voisines:'Let me go' et une bombe, pour finir en beauté: Janis Joplin and the Big Brother Holding Company 'Piece of my heart'.
...Take another little piece of my heart now, baby!
oh, oh, break it!..
C'est pas un petit morceau qu'elle a pris, c'est le muscle entier!

samedi 25 septembre 2010

Love Amongst Ruin au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 24 septembre 2010

Un concert confidentiel en ce dernier vendredi de septembre.
Love Amongst Ruin featuring Steve Hewitt from Placebo annonce pourtant l'affiche, que fait le Bruxelles rock?

A 20h35, Love amongst Ruin rapplique.
Sont six : Steve en frontman charismatique, un Nick Cave de chez sa majesté: vocals, guitar, shakers- deux guitaristes pas bidon: Steve Hove , tu lis bien Hove avec un V, pas le Steve du Yes et Donald Ross Skinner ( un gars ayant bossé, pendant des années, avec Julian Cope) - drums: le sessionman à la gueule Metallica: Keith York, une bête ( Ladytron, Bentley Rhythm Ace, The Orb, Lightning Seeds...c'est pas rien!) - bass, upright bass, une nana douée: Teresa Morini, annonce les spécialistes (Jazz Vixens, The Dandycats, The Fork Handles..., l'impressionnante madame est également songwriter)- un sixième élément, caché par un pilier du caveau, aux claviers ou violoncelle électrique et percussions: Laurie Ross.

Steve Hewitt quittait Brian Molko & co en 2007, un peu moins de trois ans plus tard, il sort un premier album 'Love Amongst Ruin' , nom du band qu'il a formé en 2009.
Du sous-Placebo?
Rien à voir, pas question de popsongs androgynes, L A R fait du rock: du carré, de l'énergique de celui qui tape dans les gencives et Bruxelles a aimé.

20h35
La table nous sert une mise en bouche symphonique et majestueuse, style soundtrack de Barry Lyndon, du Bach en mi-mineur.
Good evening, annonce poliment Mr Hewitt, we are Love Amongst Ruin.
'Blood & Earth' début en fanfare: un son gros comme une montagne, du rock brutal et rentre-dedans. T'es plus près des Queens of the Stone Age que de Placebo.
D'ailleurs Hewitt est clair:if you wanna hear pop you'd better leave & go to another venue...
'Alone' tout aussi sec que le précédent.
'Heaven & Hell' amorcé par le batteur. Une slide bluesy pour ce midtempo lyrique aux légères essences The Cure.
'Running' this is drum'n bass rock'n roll, annonce le leader.
Lourd, du seventies hard rock avec un méchant duo de guitaristes, une contrebasse qui ronfle, sans parler de l'animal martyrisant les caisses. C'est du béton, même si pour l'originalité on repassera.
Who cares, d'ailleurs?
Personne dans la cave, en tout cas: les pieds battent le rythme, la tête dandine, les nanas bavent...c'est bon signe!
'Away from me' Une ballade en demi-teinte , mélodieuse et bourrée d'effets de guitares, sur nappé de violoncelle romantique.
Du bon boulot.
Le Steve ne souffre pas de narcissisme aigu, il semble disponible et sympa tout en étalant de réelles possibilités vocales.
'Come on say it' joué live pour la seconde fois.
Superbe titre aux résonances psychédéliques.
'Truth' aux sonorités Nine Inch Nails, industrielles et héroïques.
'Bring me Down' n'a pas été repris sur l'album pour de sombres raisons but we'll fucking play it, we like that song. Un slow tempo attachant.
Leur premier single 'So Sad' (Fade), du stoner rock décapant.
Le sextet met fin au gig avec ' Home', un rock percussif et dansant, presque funky, montrant que LAR a plus d'une corde à son arc et doit être promis à un bel avenir.
Lio?
Diagnostic positif: convaincant, percutant, nerveux, on a aimé!
So, do I!

vendredi 24 septembre 2010

Tsuki Moon + Ladycop @ Coiffure Liliane, Bruxelles, le 23 septembre 2010

C'est pas à la Coiffure Liliane que tu dois te rendre pour un brushing de dernière minute, ni pour un toilettage complet de Zaza, ton caniche nain: mise en pli, épilation des oreilles, vidange des glandes.... tu sonnes chez le Prince Laurent, à 5 min du Centre Culturel Bruegel (rue Haute) où crèchent Liliane et sa clique, dont le fringant Nervous Ivan Shakes en DJ vintage.

Horaire flou, vers 20h Ladycop squatte toujours la scène pour un soundcheck laborieux, Géraldine de Tsuki Moon, s'arrache les ongles ( Liliane n'est pas manucure) tout en éclusant Maes sur Maes.
Fébrile, cette enfant.
Ivan nous envoie quelques rhythm'n blues de 1960 en hors-d'oeuvre et à 21h15' (enfin) on a droit à:

Tsuki Moon

Chez Akihito: Tsuki= Moon-
'Tsuki Moon' est aussi un album de musique électronique de Ken Ikeda et on suppose, que Miss Géraldine Buxant est arrivée à un stade sushi- manga après ses aventures plastiques (Plastic Thing).
Et Michel Drucker?
Elle ne veut plus d'expérience avec des vieillards séniles.
Insémination artificielle?
Tsuki Moon, c'est son bébé à elle seule, même si ce soir, on peut parler de groupe: Géraldine aux vocals et à la guitare et un drummer(Thomas?), avec lequel elle répète depuis quelques jours.
Créneau?
Female indie / alt.rock aux fragrances Scout Niblett, Cat Power, Shannon Wright( elle est fan), My Brightest Diamond et bien sûr: P J Harvey.
Carte de visite: un EP, ' The sun will rise again'.
'Tonight' riffs de guitare tranchants, voix intense, Géraldine nous invite dans son univers pas tout rose.
A lovesong:'Twisted love song', elle aime pas la fleur bleue...when I don't see you, I wanna die...
Shannon Wright, on t'a dit!
J'étais bourrée, anéantie, il était 4 heures, les boulangers pétrissaient la pâte, la chatte du voisin grattait à la fenêtre, j'ai écrit 'Mirano's cry'.
Thème?
...he just left me...
Je vois, fol optimisme.
'Wasted' sur le EP.
Reverb sur la voix, guitare incisive, lyrics introspectifs, timbre implorant... de la belle ouvrage.
'What you carry on' du rock lynchien, scandé d'un timbre écorché.
'Mood switcher' un downtempo aux allures Nico.
La suivante est en gestation, no title yet, ai commencé à l'écrire il y a 2 jours.
On se demande ce que l'enfant a ingurgité ce jour-là, ce track est noisy ( Sonic Youth, me souffle Valérie), vicieux et haché.
Quand Buxant rocke, ça a le goût du sang!
La dernière 'Everyone', high energy et rage punk.
C'est fini, bonne nuit les petits, je vous laisse ma guitare gémir en larsen et je m'enfile une Maes!

Ladycop
Deux ans après leur première visite chez les Belges (Soirée Cerise- Flûte Enchantée) , le retour de Marie Pervenche de Brooklyn chez Tintin.
Si Cliff Rawson (basse, acoustique, lead vocals) et Kolby Wade( drums, programming) sont restés dans le même commissariat, la municipalité a engagé deux nouvelles têtes: Anne Carlisle( seconde voix et guitare) et l'agité Derek Kretzer( lead guitar) .
Le band a également pondu un full CD, 'Waves' et compte en interpréter quelques plages chez la coiffeuse.
Une intro ( 'Tulsa') mélodique, atmosphérique au goût shoegaze pour amorcer ' Idea Maker' .
L'indie de Ladycop, version quatre mousquetaires, est encore plus convaincant qu'en 2008.
Une musique sombre, à la structure complexe, aux belles envolées de guitare. Un leadsinger au timbre accrocheur et, grâce à Derek, une belle présence scénique, sans oublier qu'Anne vaut le coup d'oeil.
Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes?
Non, l'acoustique dans le salon chez Liliane n'est pas top, le peï en charge de la balance est un courant d'air, on lui demande 'more vocals in the monitor' , il est introuvable.
On lui dit 'I'm burning under those fucking spotlights', il pense: c'est plus efficace qu'une séance de bronzage à Nieuwpoort.
Bref, un comique de première.
'A Celebration'. Ces new-yorkais sonnent plus British que Yankee, tu sens des influences Radiohead, Elbow, Turin Brakes... dans l'élaboration de leurs compositions sophistiquées.
C'est à la fois frais, sombre et inventif
'I felt just like anybody else' plus léger et sautillant, avec des influences Arcade Fire, voire Beatles.
Cliff troque la basse contre une guitare sèche: ' Laura, tell me once again', grand numéro de Mr Kretzer.
'Missing Stoned' deux voix mielleuses, éthérées ...1994 ...I understand... sur lignes de guitares postrock.
'Julien', il est excité ce garçon. Couches superposées de guitares cinglantes, vocaux implorants... morceau addictif!
'Enemy Castle' titre plus ancien, grandiloquent.
Une forteresse monumentale, ce bâtiment.
'Human?' de l'indie héroïque, quelques pointes U2 de la grande époque, brassées avec du Interpol, le tout dirigé par un son de basse mélodique.
Les effets psychédéliques ne sont pas absents.
Si tu te laisses emporter par le flow Ladycop, tu quittes la planète terre.
Lente introduction de guitares répétitives et aériennes pour 'Tulsa 2', suivie d'un doublé vocal haletant (Anne/Cliff), précédant de méchants cris hystériques.
Que s'est-il passé en Oklahoma ?
Une épopée cauchemardesque.
'Training Bible' un vieux titre n'ayant rien perdu de sa force persuasive.
Ladycop achève sur 'Cool Runnings' , une course démarrant au ralenti par une séquence envoyée par le drummer, avant de voir le band nous emmener faire un dernier voyage Explosions in the Sky.
Thank you, Brussels.

Pas question de nous accorder un rappel, l'heure du couvre-feu est allègrement dépassée.
Liliane et son équipe rangent shampoing, lotions et bigoudis et, on se dit qu'il est anormal qu'un band ayant le potentiel de Ladycop ne puisse se produire au Bota( Witloof, pour commencer) ou à l'AB( Club, pour commencer).
On a subi pire dans les deux salles!

jeudi 23 septembre 2010

Karen Elson à l'AB Club, Bruxelles, le 22 septembre 2010

Concert sold-out depuis belle lurette.
Le mannequin, pas de chez Jacky, avait déjà postponed toute sa tournée européenne en mai dernier et, grosse frayeur lorsque le concert prévu pour le 26 septembre doit être déplacé.
Encore une frasque top model?
Son mail envoyé à l'Ancienne Belgique:
Dear Friends and Fellow Rascals,

I have some news about my upcoming tour in Europe. I sadly have to cancel some shows and reshuffle a few others.


Ouf , le gig est confirmé le 22.
Toute la Belgique 'rock' et 'people' voulait entendre( admirer) madame Jack White, à 19h30', on se bouscule déjà frontstage.
Nouvelle missive de la rouquine: je commence à 20h pile!
Mon oeil... Karen and band seront sur scène vers 20h15'.
Constatation 1: le White Stripe a bon goût, fallait voir JP trépigner à 50 cm. de la créature, suis certain que ses clichés seront flous!
N°2 : son band , c'est pas les chômeurs du coin, ramassés pour un petit boulot en noir.
La native d'Oldham travaille avec des cracks.
Jackson Smith, fils de Patti et Fred MC 5 et, on reste en famille, compagnon de Meg White aux guitares.
Pedal steel & fiddle: l'impressionnant Carl Broemel (My Morning Jacket) - Hammond et accordéon: la fine Rachelle Garniez (membre des Fortunate Few) - plus en retrait, mais un boulot sobre, aux drums, probablement Marc Fellis (The Go) et à la basse, pas de Jack Lawrence ( Dead Weathers, Raconteurs), mais probablement la grande Olivia Jean (The Black Belles) .
Tout ce beau monde semble sortir d'une séance de photo défilé de mode 'les années folles' : silhouette longiligne pour les dames, costumes et couvre-chefs noirs pour l'élément masculin et Rachelle.
Karen est impériale en Louise Brooks rousse, elle s'accompagne à l'acoustique( une merveille vintage) et caresse un vieux microphone Grundig à charbon.
La nana n'est pas une création de son Jack de mari, avant l'aventure solo, elle était impliquée dans le retro band 'The Citizens Band' , elle a fait des backings pour Robert Plant et accompagné Cat Power pour un Tribute album to Serge Gainsbourg.
'The Birds they Circle' un des douze titres de son album ' The ghost who walks' : un folk/americana teinté de nostalgie et chanté d'une voix proche de Sandy Denny.
Toutes nos craintes se sont évaporées, la couverture de Vogue est équipée d' un timbre à vous couper le souffle.
C'est pas juste la vie, se dit Anne-Marie Lizin: belle, intelligente, et une voix de rossignol..
'The truth is in the dirt' , un Hammond de foire pour ce cabaret/tango folk traversé de lignes guitares sèches.
'Pretty Babies' toujours ce son de clavier désuet, un alt. country terminant en cha cha cha.
Bruxelles est conquis.
Une ballade sombre et dramatique:'A thief at my door'.
The wind rattles my window pain
He's trying to find a way in
but my doors locked shut and my curtains are drawn...
L'ombre de Sandy plane.
Ecrit par Rachelle: 'Lunasa' du country larmoyant et traditionnel, un violon plaintif s'attaque à ton âme sensible. Soft vocals backed by a soft acoustic guitar.
'Stolen Roses' du Nick Cave mélancolique, proche de son 'Where the wild roses grow' , une superbe pedal steel pour ce titre sépia.
'Cruel Summer' elle est bien née au UK cette rouquine? Ce cruel été sonne plus Nashville que verte Albion.
Un accordéon aux touches chicano égaillant la larmoyante mélodie.
Wanda Jackson 'Funnel of Love' du country rock pour épicer la salade, le band s'amuse, nous aussi...
Jackson, fieu, tu mets des heures à accorder ton jouet, on n'a pas que ça à faire, le tampax...
Directive, la belle!
'100 years from now'. Un plongeon de 100 ans dans le passé: le cinéma muet, le tango à la parisienne ou Marlene Dietrich en Blaue Engel.
Gracieux, suranné mais charmant.
Le club explose.
Hank Williams 'Alone & Forsaken' , une dernière pièce d'une tristesse désespérée ... suis seul et abandonné, Seigneur, si tu m'entends, tiens moi la main...
JP pleurniche dans sa Stella.

Les avis sont unanimes, si le mannequin n'a pas l'air des plus faciles, elle sait indéniablement chanter, ce concert a plu.

Double bis!
Le ténébreux titletrack ' The ghost who walks' , du country gothique et nerveux, décoré de riffs sinueux.
Elle dépose sa guitare, ramasse quelques shakers et parvient à nous étonner par le point culminant du gig, une incroyable version de 'Season of the Witch' , le titre psychédélique de Donovan Philips Leitch.
Une adaptation ensorcelante et gluante, j'adorais déjà la version de Julie Driscoll, mais dans un autre registre la vision de Karen Elson est époustouflante.
50' pour nous convaincre: mission accomplie!





mercredi 22 septembre 2010

Deer Tick • Caitlin Rose à la Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 20 septembre 2010

Une Rotonde remplie au 2/3 pour ce double bill envoyé par Barack.

20h25 Caitlin Rose

Une rose fraîchement éclose, née il y quelques 23 ans du côté du Tennessee.
Un EP 'Dead Flowers', un full CD 'Own Side Now'.
Aux States, la mignonne et délurée Caitlin tourne avec band, ce soir, armée d'une acoustique, elle affronte Bruxelles en solo.
Du country traditionnel habillé d'un costume moderne, le chant de la Rose répond idéalement aux canons de Nashville, son jeu de guitare simple ne servant qu'à décorer un songwriting subtil.
Sa présence scénique mêle timidité, espièglerie, bonne humeur et auto-dérision.
Bruxelles a adoré, même les côtés imparfaits.
'Learning to ride', de l'indie/ alt.country chanté d'une voix vulnérable et attachante.
'Own Side' une ballade teintée de sorrowful crooning, sa relation a foiré.
La superbe comptine 'Docket' aux lyrics à double sens . Un petit côté Moldy Peaches, Kimya Dawson :...
I got a nice guy and he's got no class
l like his blue eyes, call him trailer trash
But he's got a docket in his pocket
That says all he's ever wanted is to be free ...
Des vues personnelles sur le mariage: 'Shotgun Wedding': lucidité et sarcasmes, la petite ne prend pas de gants.
'Spare Me' (Fetzer's Blues). Imagine la voix de Patsy Cline et l'acuité intellectuelle de Laura Veirs, combinées à un physique de gamine effrontée et tu verras une image de Caitlin Rose.
'New York City'. Au dragueur, la Tennessee girl répond: écoute Johnny, I ain't going home with you, tu te mets le doigt dans l'oeil et ton membre où tu veux...
Un petit coup de Bourbon et on continue, une cover de Dillard & Clark : 'She darked the sun'. Une complainte avec typique country twang.
'Shangai Cigarettes' : 'Caution: Cigarette smoking can be hasardous to your health', faut bien mourir de quelque chose, se dit-elle, sa devise: ...trying to quit will make you wish you didn't start...
A sad romantic song, le fragile 'Sinful wishing well', suivi d 'un nouveau country exprimant sa méfiance...I don't trust anybody so why should I trust you...
Mon titre préféré de Randy Newman, Bruxelles: 'Marie' , quelques hésitations et un grand sourire: j'ai merdé..
La dernière, tirée de son EP: 'T-Shirt' , une lovesong touchante.
40' de ravissement et de fraîcheur.

Deer Tick
De l'indie/americana/country rock originaire de Providence (Rhode Island).
Trois plaques, la dernière datant de 2010 ' The Black Dirt Sessions' .
Le band est mené par John McCauley: lead singer/ guitar et comprend Dennis Ryan aux drums, Chris Ryan à la basse, Ian O'Neil (de Titus Andronicus) second lead-guitarist & vocals et Rob B Crowell aux keyboards et saxophone.
Avec Deer Tick, pas de cinéma, pas de prétention, ni de gimmicks electro ou autres, la devise, c'est droit au but .
Si ton truc c'est Neil Young avec les Crazy Horses, les Del Fuegos, les Green on Red, Tom Petty, Horse Feathers, My Morning Jacket.... tu apprécieras Deer Tick.
'Choir of Angels' du country rock mélodieux et original, avec l'apport des claviers.
Intense et passionné.
'Baltimore blues n°1' sur leur premier cd, une basse lourde pour ce jammy bluesy rock.
Une ballade/ country waltz aux accents Nashville et écrite par Ian: 'Hope is big'.
On vire Chuck Berry avec le nerveux 'Something to brag about' .
Une juteuse intro aux claviers pour le dylanien 'Ashamed' , un sax plaintif pendant que McCauley relaye Mr Crowell aux keyboards.
Superbe titre.
'Twenty Miles' impeccable laidback garage country rock .
Deer Tick se fout de son image, se fout des clichés, pas de 'How are you, Brussels', pas de ' This is a marvelous venue' , mais un roadhouse rock attachant et énergique.
' Bury Deep' encore un rock aux épices The Band.
'Smith Hill' dominé par les claviers et la voix éraillée du frontman.
Deer Tick hausse le ton : 'When she comes home' , quelques envolées dignes de Benmont Tench à l'organ, tout ce track sonnant Tom Petty.
Le drummer continue sur sa lancée ' Mange' , long titre psychédélique rappelant le' Sympathy for the Devil' des Stones. Guitares furieuses et hypnotiques, drumming impétueux pour une finale théâtrale.
Un des highlights du set.
45', un peu court, non?

Double rappel
'Cheap Sunglasses' de Z Z Top, avec un sax Colosseum, pour nous rappeler au bon souvenir de Dick Heckstall- Smith.
Eh, Dennis, reviens, on leur balance:
' These old shoes' , un sale petit rock saccadé avec break funky.

Que des sourires en quittant la Rotonde.


lundi 20 septembre 2010

Nerorock à Hoeilaart, le 19 septembre 2010

Les fêtes du raisin de Hoeylaert existent depuis l'époque romaine. Enora, magnifique en bikini en peau de grenouille, fille de Ewen, fut la première druivenkoningin.
En 2010, les festivités s'étalent sur cinq journées: stripconcerten ( strip= BD)- fuiven, celles des scouts, des retraités, des anciens combattants, des colombophiles, des pédophiles, des collectionneurs d'amendes non payées etc... - expositions, cortèges, brocantes, courses cyclistes, fanfares et Nerorock.... les A A n'ayant rien à voir avec le comité organisateur, la bière coule à torrents.

Nerorock 2010, sept noms à l'affiche!

14h30' The Black Cat Bone Squad

Trio rockabilly ayant cassé la baraque au Blues & Rock festival de Ternat.
Ici, ils ouvrent devant une vingtaine de curieux, la jeunesse locale cuve sa nuit de libations païennes.
Ces conditions pénibles n'ont pas empêché Gretschman, Sweetboy, Mr. Magic de mouiller leurs liquettes et de faire danser les courageux.
'Old Bob' entame le bal comme en août - 'Truck Driver' un V12 Detroit Diesel two stroke engine tournant à plein régime, restez sur le trottoir, kids... - 'Creek Cats' de sales matous :t'as country et rockabilly, des crapules de chats- 'Monsters 'R' Go' les Stray Cats de Halen sont en forme - le downtempo 'Billy Badass'. Billy descend en ville, gomina et moonshine - 'Evil Farmer' le même que celui qui tirait sur Bob Dylan, mais ça sonne Johnny Cash - 'Sinner' du rockaboogie, plus moyen de se confesser, tous les curés sont au cabanon- 'Whiskey' à peine revenu de la confesse, le voilà qu'il vide une bouteille de gnôle, si on y ajoutait une ligne des Champs? '
T'es qui là?
'Wigglestick' it shakes... A quoi ça sert ce stick?
Faut te faire un dessin, Gerda?
'Monkey Business' pour Charlton Heston.
Sont malins, ces singes!
'Chicken rag' une histoire de volaille, il y en a partout .
Une nouvelle fois leur dirty rockabilly réjouit tes pavillons et tes guibolles .
Johnny Cash ' Folsolm Prison Blues' - Un petit coup d'overdrive, pour montrer aux péquenots que c'est du rock qu'on joue et pas du Sandra Kim:'Pretty Thing' et une dernière pour boucler les 40' :' Palace of oddities': two-headed babies, mujer barbuda, Bartje D W et autres monstruosités : Phineas Taylor Barnum engage!
Merci, Hoeilaart, see you!

Mr Lucy
Vainqueur du Nerorockrally en avril, et donc sur l'affiche en septembre.
Sont cinq:
Eileen: vocals - Dries: guitars, backings - Hans: keyboards- Yven: drums - Gijs: bass.
Ils interprètent leurs propres compositions poprock tendance soul/funk.
Une intro bien groovy et chaude, ces locaux, qui de leur dire en sont à leur quatrième concert, se débrouillent plutôt bien.
Hans avait déjà foulé le même podium avec Adeeze, d'autres s'ébattaient chez Ambooz.
' Last Dance' tous les regards rivés sur Eileen détenant une voix sexy et ardente.
Les claviers de Hans habillant cette dernière dance d'un manteau funk des plus seyants.
'What I do' je le fais bien, et je me fous des autres.
Ce truc me rappelle un peu Trinity, le groupe formé e.a. par Fred Bekky des Pebbles et par la chanteuse Sofie.
'Freak us out' a soulful slow, solo gluant du keyboard player.
'Don't leave tomorrow' encore un soul/jazz sensuel, enjolivé d'envolées de claviers Booker T.
'Down Here' aux touches acid jazz / nu soul.
Tu mixes Jamiroquai, Erykah Badu, d'Angelo, Selah Sue, Jill Scott avec quelques éléments pop, tu agites le shaker, tu obtiens Mr Lucy.
'Your own ways' radiovriendelijk.
La seule cover du set 'Heavy Cross' The Gossip, une version affriolante et éclatante.
Elle bouge bien, la mignonne Eileen.
Pousse-toi, Yven, vais t'aider menneke, t'es un peu mou.... boum, boum, boum, boum... à deux, ça déménage un max.
Mr Lucy termine par le sweaty 'About Life'.
Un band à tenir à l'oeil!

Lightnin' Guy & the Mighty Gators

Guy Verlinde est omniprésent cet été, sa bande ne se contente pas des bluesfestivals, ils lâchent leur roots music aux quatre coins du pays.
A Hoeilaart, il a emmené le fidèle Thierry Stiévenart (batterie) , un gars qui peut jouer le répertoire du Guy tout en lisant Le Monde. Chaque année, il cogne 346 x en tant que Mighty Gator.
A la guitare, le natif du New Jersey: Bill Roseman et à la basse, Karl Zosel, from Germany, un mercenaire qui a déjà accompagné Toy (le groupe de Theo Van Hemelrijck) ou K's Choice, Paul Michiels, Raymond van het Groenewoud...

Nerorock let's go funky now!
'Crosscut saw' , Albert King, sa guitare s'appelait Lucy mais lui en tant que scie est connu sous le pseudo Wood Chopping Sam.
Connotations sexuelles évidentes, le jeu du petit Bill n'est pas asexué non plus.
'Hipshake'. Ecoute, bébé:
..Don't move your head,
Don't move your hands,
Don't move your lips,
Just shake your hips.
Do the hip shake, babe..
Pas dur, hein?
'Ain't no sunshine when she's gone' Bill Withers. Il existe 498 versions, celle de Guy est une des plus gluantes. Hoeilaart en chorale black, et quand le Gantois y insère un tribute au grand Bob Marley, 'No woman no cry' + 'Everything's gonna be alright', les raisins sont mûrs, fête au village!
T'as entendu cette scie des dizaines de milliers de fois mais les Mighty Gators te donnent encore des frissons dans le bas de dos.
Roseman, you dirty bastard...
'Cut you loose' de Buddy Guy, le Doberman sans laisse est dangereux en diable et quand le Karl actionne la pompe à funk, c'est tout le chapiteau qui a le feu au cul.
Epoustouflant.
Vous pouvez passer au bar, on sert aussi les caïmans,annonce Guy. Vais leur balancer un truc en solo pour un gars disparu il y a tout juste 40 ans. James Marshall Hendrix nous quittait le 18 septembre 1970, voilà son 'Voodoo Child' à la slide et guitare acoustique:
...Well, I stand up next to a mountain
And I chop it down with the edge of my hand...
Comment se débarrasser de montagnes encombrantes!
Brillant.
Un stamper pour suivre.
Wat es da, Guy?
Un shuffle : 'I love my baby'. Hoeilaart, vais venir vous montrer de plus près comment jouer le blues, je grimpe sur les monitors. Watch me now!
Marc Sleen, Armand Pien, Jan van Ruusbroec et Louis Bollaerts van de danstent Den Barnum, tous en piste pour une farandole pas guignol.
'Drink a little poison before you die' .
Et cette potion tu la trouves où?
Du côté de la New Orleans, menneke.
On reste du côté de Crescent City pour la dernière: 'Bon Ton Roulet' , en cajun 'Laissez les bons temps rouler'.
C'est Mardi-Gras?
Avec Lightnin' Guy & the Mighty Gators c'est tous les jours mardi gras!


Il reste 4 groupes à l'affiche, t'entends encore deux titres de School is Cool, puis des obligations familiales te requièrent de l'autre côté de la Forêt de Soignes.
Il est 19h passée, fin de l'interdiction de circulation motorisée dans la capitale.
Dédé aime et le dit:
Chouette !!!
Bonne excuse pour ne pas devoir aller chez belle-maman!





Cletus got shot - Texmachine - The Pendulum Reunion Band - aux Harense Dorpsfeesten à Haren, le 18 septembre 2010

Brocante, kinderanimatie, dégustation de vins, exposition de klachers locaux, boudins, caricoles en allerlei drankjes avec de la mousse et, bien sûr, live music sur la place du village, joliment rénovée: c'est la fête à Haren!
Le centrum De Linde est responsable de la programmation musicale et ils ont fait appel à Surfing Airlines pour le premier band, from Arkansas:

Cletus got shot.

1000$ de récompense à qui peut renseigner les fédéraux...
Sont trois, les citoyens de Fayetteville:l'intellectuel, Adam Cox, guitar, vocals- la barbe, Nathan Miller, mandoline, vocals et Mark Landry: upright bass , backing vc.
Upright bass, parlons -en: une fretless Samsonite pouvant servir de valise, porte-manteaux, dépose bouteilles de Jupiler ( pas plus de two bottles), cendrier et arbalète.
S'il lui prenait l'idée de vendre ce brol sur Ebay, il en tire au minimum 46€.
L'affiche annonce 15h, c'est l'heure à laquelle ils sortent du van. En 50' ils ont monté leur matos, éclusé 26 Hopus (c'est de la bière sacrée et de la sacrée bière) et fait causette avec Bill, Steven et Walter qui les ont signés pour un gig, ce lundi 20, à Schaarbeek(Au Sans Nom).
Soundcheck: une cover de Joe Hill, alias Joseph Hillström, chanteur engagé ayant influencé Bob Dylan ou Joan Baez: 'Don't the buses...', ce protest country sonne vachement bien.
'High class woman' sur leur CD 'Unamerican' nouveau country flamboyant.
Cette dame de la haute hante les rues la nuit , elle te demandera pas ton blé, just your heart and soul.
Le jeu d'Adam n'est pas vraiment bluegrass, ce Cox ne peut nier son passé punk, ce qui sort de sa pomme n'est pas mal non plus, il sait chanter.Le timbre de Nathan, un ayatollah de la mandoline, est typiquement folk et le petit Mark est le meilleur bassiste jamais ouï à la Samsonite.
'Work these hands' une formidable rambler's social ballad, aux harmonies vocales proches des Byrds.
La traditional coal miner's song '16 tons', au répertoire de Merle Travis, et de Louis Neefs!
Il est possible que Cletus ait été descendu pour ses opinions politiques.
Un instrumental bluegrass agité: ' Slaughter Mountain'.
Hier, on a joué en prison, we were lucky they let us out, this one is called: 'Float Away' une murder ballad décrivant quelques coutumes ancestrales de leur état: on occit les bonnes femmes et on les jette dans le fleuve.
C'est gai pour les pêcheurs!
Un petit country nerveux, Haren?
Mais Haren écoute d'une oreille distraite, c'était déjà le cas l'an dernier avec Ruby Dee.
Un hareng dans le tympan.
Un singalong 'Unamerican', ne vantant pas la grandeur de ce beau pays... hey petit gars, me lance un suit-and-tie, tu te trouverais pas un boulot au lieu de glander....t'es Unamerican, sale communiste!
On doit se calmer: une ballade sentimentale 'Kentucky'( my sweet gal), une mandoline toscane t'invitant à la danse.
Joli!
'Union Town' la ville de la FGTB/ CSC , a social stomping song.
'Desperation Blues' un formidable jazzy tune.
Pas une clette, ce Cletus!
La préférée de Steven: 'Dry County Moonshine' ...I drink a lot... pas autant que Steven, Adam, c'est pas possible!
Rocket- fueled bluegrass pour citer un chroniqueur de Kansas City.
Une dernière et puis on se tire, on joue aux P B ce soir: ' Chains' , un uptempo réjouissant .
Cletus got shot marie à merveille tradition bluegrass et énergie punkrock , on te recommande, chaudement, ce trio qui reste dans nos contrées jusqu'à la fin du mois.

Texmachine
Cinq cowboys made in Hong Kong et une blonde mimi.
Violon+ hammond- banjo+ acoustique+ lead vocals- contrebasse- drums- lead guitar - et enfin, joli filet de voix + jambes rendant Steven nuts, sur le podium vers 18h et des poussières.
Cette machine à labourer appartient à Arje Hjalmar, un cowboy nordique à l'accent yankee aussi cocasse que celui d'Onckelinx essayant de s'exprimer en flamand.
Pendant plus d'une heure on aura droit à de la kermesse country festive, indigeste et bourrative.
Le viking a la prétention de nous emmener au honky tonk pour écouter du Buck Owens, Willie Nelson ou Hank Williams, mais son truc est juste bon à être entendu de loin, accoudé au bar, pintje à portée de main, en écoutant un zatlap raconter ses prétendus exploits sexuels .
Sofie tire son épingle du jeu, elle est fraîche et pimpante, son 'Love Hurts' a réjoui nos oreilles.
Foz est un lead guitariste doué et, lorsque Texmachine se lance dans le Southern rock ou bluesrock, il parvient à nous accrocher.
Le bluegrass, la Christian country ou les ballades larmoyantes, le Eddy Wally sans mayonnaise, par contre, tu peux oublier, à moins d'aimer la nourriture porcine sans addition de glutamate monosodique.

Pendulum Reunion Band
avec un retard de près d'une heure, encore des ennuis techniques et plus grave, le dernier bar, à court de houblon, met la clé sous le paillasson.
Steven est inconsolable.
Revenons à nos ruminants...1969 baptême pour Pendulum, de Byrds uit Vlaanderen.
Members: Firmin Michiels (banjo, fingerpicking), Arthur Huysveld (pedal-steel), Mich Verbeelen (bass), Serge Demol (keyboards, vocals), Erik Van Neygen (guitar,vocals), Mike Desmedt (drums)
Un gros hit 'It's a beautiful day' , suivi de 'Early Morning Rain' qui passe pas mal sur nos ondes.
Encore un single qui marche moins, des départs: Erik Van Neygen flirte avec Louisette et Raymond van het Groenewoud, Firmin Michiels rejoint Kris De Bruyne, Mich Verbeelen joue de la basse pour Urbanus , Raymond VhtG e.a.
Pendulum meurt une première fois, pas de LP.
Serge Demol remet le couvert en 1974/Pendulum 2, avec notamment l'anglais John Colston.
Succès: nihil.
Il forme Transit: un LP 'First Ride', un collector's item en vinyl.
Ce Transit n'a pas fait long feu... Demol devant la classe.
2010: Pendulum Reunion Band!
Serge Demol aux vocals et shakers- Anthony Aussems ( un ex Pocket) vocals, acoustique - Marcel Schraepen( Daan Broos & Dapokaster) second lead-vocalist, acoustique - Jan Schoevaerts , drums - un nouveau bassiste: Marc Moens (?)- Michel De Smet: fiddle, mandoline( vu avec les précédents) et le jovial, racé et ganté rosbif, Simon Shrimpton-Smith à la lead guitar( Big Bill, Kris De Bruyne...).
On tripote à tous les câblages , aux micros, on pousse les monitors à droite, à gauche... c'est chiant zonder pintje pour patienter.
La mandoline comprend notre désarroi et balance un petit country gaillard.
Pouce levé, on y va!
' Garden Party' notre attente ne fut pas vaine, un Ricky Nelson que John Fogerty joue également.
C'est fin, les harmonies vocales sont élégantes, ces trois x 20 ans n'ont rien perdu de leurs qualités mélodiques.
'Mama tried' une train song mélancolique de Merle Haggard.
Marcel aux vocals ' Restless Heart of Mine' , a prairie song à la Pure Prairie League.
'Here we go again' écrit par feu John Colston, membre de Pendulum 2.
Super morceau.
Eddie Rabbitt, un fameux lapin qui fut n°1 hot country single en 1980 avec ' Driving my life away'. Country rock fabuleux, avec doublé de guitare/mandoline mémorable.
On souffle avec la romance des Everly Bros 'Crying in the rain'. Il pleut pas , mais j'en ai vu pleurer.
'Teach your children' Crosby, Stills, Nash and Young en instituteurs.
Superbe.
Onze ( c'est du néerlandais) hit: ' It's a beautiful day' , pas une ride.
Les Eagles ' Peaceful easy feeling' , peaceful!
Sur l'album 'First Ride': 'California Woman' , une mandoline et une nana frivoles.
Simon ( anglais, yes, but avec quelques litres de sang irlandais) au chant et à la mandoline: ' Galway Girl' . Steve Early et une nana de Galway, elle lui a juste laissé un ticket d'avion.
Sensationnelle, cette version flamande.
Encore les aigles: ' Take it easy'.
't is goed, hein, Steven...
Il a disparu ce soiffard, Toogenblik vient d'ouvrir, il s'est mis à la Chimay!
The Eagles n°3: 'How long' du country rock brillant.
'Bye Bye Love' de Felice and Boudleaux Bryant, version Simon & Garfunkel, reprise en choeur par Haren...I think I'm gonna cry...
On termine par Eric Andersen ' Good to be with you' , oui c'est le singer/songwriter ayant composé le soundtrack de 'Istanbul' de Marc Didden.

On veut bien vous jouer un rappel si les organisateurs nous trouvent à boire.
On fait appel à Merlin, un coup de baguette:7 Maes et une seconde version de l'optimiste et woodstockien :'It's a beautiful day'!

Allez une dernière pour la route, 'The Wanderer' le gros hit de Dion, démarrant sur de méchants riffs Status Quo.
Merci, les petits gars, final grandiose!








samedi 18 septembre 2010

Polyphonic Size au Bouche à Oreille, à Etterbeek, le 17 septembre 2010

Les Soirées Cerises et la Flûte Enchantée: le divorce!
Et les enfants?
Chez Veeweyde.
Désormais les activités sont décentralisées, ce soir c'est le magnifique complexe le Bouche à Oreille qui accueille Polyphonic Size.

Polyphonic Size
Le groupe culte, fondé par Roger-Marc Vande Voorde, est sorti d'une profonde léthargie pour affronter les scènes nationales avant de reconquérir d'autres planètes.
De 1979 à 1991, le projet de R M VdV a connu de nombreux changements de line-up , sans que cela nuise à sa renommée.
L'élément phare de la galaxie Polyphonic Size est assurément J J Burnel, qui produira plusieurs plaques et jouera avec eux.
Il y eut d'autres phénomènes: Régine K, une collectionneuse de serpents- Kid Montana (Jean Marc Lederman) - Luc Van Acker - Dominique Buxin (lyrics) - Martine Bourlée- Phil Wauqaire, un copain de Jerry le fameux Wanker de Digital Dance- Dave Greenfield (Stranglers) et des tonnes d'autres.
Bref P S était le chouchou du tout Bruxelles branché.
Aujourd'hui les fans d'alors sont à l'hospice ou au Père Lachaise, mais ont ressorti leurs frusques d'il y a 30 ans ( pas les enterrés) pour assister au show que le band donne au BàO.
Notons que les bénéfices de la soirée seront offerts à l'Unicef!
Polyphonic Size 2010= Roger-Marc: vocals, programming, keyboards, guitar -la majorette, France Lhermitte au chant( depuis 1982) - Kloot per W (depuis 1982) alias Claude Perwez, Dr Kloot, Dr Per W, KPW etc..., à la basse, chant, guitare. Si tu veux écrire la bio de ce ket de Tervuren, il te faut 45 volumes: The Misters, The Employees, mercenaire chez les Kreuners ou The Romans, The Sam Cooke singers, Betty Goes Green, The Candy Men etc... il joue avec William Souffreau et dirige les Belpop Bastards, fait du théâtre avec le groen Luckas Vander Taelen, peint et expose et parfois dort chez lui.
Le sang frais chez Polyphonic ce sont les charmantes et douées: Alice Vande Voorde: guitare et backing vc. et Mandy Vande Voorde: claviers et backing vc.

L'amuse-gueule est assuré par une autre figure emblématique du Bruxelles gourmand: Dop Massacre, alias DJ Saucisse ou le Dick Rivers de la FNAC, un zouave qui possède la plus belle collection de vinyls du pays.
A qui veut l'entendre il affirme avoir été la doublure de Tarzan et de Jean- Claude Van Damme dans bon nombre de films intellectuels, il a aussi été approché pour jouer avec Marylin, c'était en 1959.
Désillusion, son anglais approximatif ne l'a pas aidé.

21h30' Fred la cloche en action, c'est parti!
Intro 'Men and construction' , un clin d'oeil à JPRock: on va s'amuser ce soir!
Gros plongeon dans les eighties 'Action Man' ...vous pouvez changer le monde mais laissez- moi dans mon fauteuil...digne de Jacques Lanzmann mais avec une touche Daniel Darc ou Jacno.
A tes côtés, les revenants ont entamé un pas de danse robotique comme à la plus belle époque de Kraftwerk (le Grand Ben de Plasticine est mûr pour pallier à une éventuelle défaillance d'une Claudette).
Qui a dit kitsch?
C'est irrésistible, fieu!
'N.B.C.' (gaz et pétrole), à tous les étages!
Une version trash/synth pop de 'Mother's Little Helper'.
Vive la Belgique, lance le Kloot, un iconoclaste de première!
What a drag it is getting old... est ma phrase préférée des Stones, zavaient pas 30 ans, zavaient tout compris!
'Girlscout' avec une cheftaine telle que France, ça risque d'être libidineux.Cet ermite pète la santé.
Dominique Buxin, c'est Soeur Sourire Gainsbarre ...vous étiez mon estragonzesse...!
Un morceau de 1879 à la sauce d'aujourd'hui: ' Mode 2010 (moderne/classique)' .
Courrèges versus Versace!
Un invité Mika (de Ghinzu, des fans!) à la basse, le docteur à la gratte, Alice aux vocals 'Je t'ai toujours aimée' , un classique au répertoire de PS.
Gros hit bis: 'Winston& Julia', KPW aux vocals pour une version viciée.
'Rendez-Vous' (un amour/deux enfants), new wave noisy à la Fat Gadget... amour, crois-moi, toujours au choix...comme la pizza, avec ou sans anchois.
Final tonkinois!
Gros beats, 'Rabatteur des sectes', plus fort que Jacques Duvel!
'Happy Couples', this is not a love song, ajoute le pince-sans-rire Rayban Vande Voorde.
Cinglant et diaboliquement dansant.
Un second invité, l'anonyme Dop Massacre en Rey Mysterio, le catcheur masqué, pour le 'Mongoloid' de Devo.
Il tombe le masque, secoue quelques brols, essaye de tirer un son d'un kazoo, le tient à l'envers et nous joue l'Armée du Salut en route pour un coup d'état.
Public en transe.
Dop, t'as pas été parfait, mais on t'aime quand même...France le baise sur le front.
La dernière, Bruxelles: 'King of H-Kong/ Space Rejection' , des relents 'China Girl' de Bowie pour une minimal wave qui pulse sec.
Auf Wiedersehn les petits, on vous laisse le PC pour achever la danse!

55' intenses et amusantes, public ravi et réclamant un rappel.

Le PS nous en refile trois. Sont pas chiens, les rouges!

Sans boîtes à rythme, une première: l'emballant ' Night is coming on'.
'Nagasaki mon amour' bien sûr , avec allusions à « Ape and Essence » (1949) ,d'Aldous Huxley .
Avant Tchernobyl, il y eut Hiroshima et Nagasaki : l'horreur mutante!
Et les Clash, 'Janie Jones', pour finir en beauté.

Passéisme? No!
Fun and rock'n roll? Yes.
Polyphonic Size sera au Bota le 23 septembre pour la Nuit du Soir!

vendredi 17 septembre 2010

Josh Ritter & The Royal City Band • Dawn Landes & The Hounds à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 16 septembre 2010

Une Orangerie bien garnie pour ce double bill en provenance des USA.
Josh Ritter married Dawn Landes on May 9, 2009. Il est tout naturel que le couple tourne together.
Josh a bon goût, sa conjugale (28 printemps, mais tu lui en donnes 22) est tout simplement craquante et musicalement son country/ folk /rock tient plutôt bien la route.

Dawn Landes & The Hounds

Quatre albums (le premier self-released et confidentiel) pour la native de Louisville.
Le dernier "Sweetheart Rodeo." avec les Hounds (c à d Ray Rizzo on drums et Josh Kaufman on bass or guitar).
On te signale que l'album des Byrds( 1968) se nomme 'Sweetheart of the rodeo'.
Après une minute et un sourire carnassier,( presque) tout l'élément mâle de l'assemblée est conquis, amoureux et jaloux de Mr Ritter. Cette rodeo girl peut rendre fou le canasson le plus rosse.
' Caroline' de l'alt country léché, même si Josh K a quelques ennuis techniques avec sa basse, on va pas lui faire un procès.
' I don't need no man'( Woody Guthrie) malin d'avoir épousé le Josh...
Rythmé, suave, catchy.
Une jolie rengaine enfantine 'Little Miss Holiday', elle a une histoire moins naïve et serait basée sur Taxi Driver, it imagines a conversation between Jodie Foster and the teenage hooker that inspired her character in the film.
'Tired of this life' voit Ray hanter le melodica. Une ballade sobre.
'Twilight' par une nuit sans étoiles, des ambiances feutrées pour ce country décoré d'un solo étincelant de Josh.
'Kissing song' l'amour toujours et quelques lignes d'harmonica pour le drummer.
'I'm in love with the night' un downtempo accrocheur avec doublé de guitares en laidback.
C'est bien ficelé.
'Young Girl' pas de Gary Puckett & the Union Gap, mais un rock sautillant et speedé.
'Bodyguard' qui ouvre l'album 'Fireproof' , rythmique en béton et 17 répétitions rageuses de la ligne I saw a man. Quand elle rocke, elle rocke dur.
'Kids in a play' de l'indie country/folk sentant bon les Indigo Girls.
C'est jeune, frais, réjouissant et toute l'Orangerie tombera à genoux lorsqu'elle nous interprétera l'hymne Yé Yé 'Tous les garçons et les filles' ( qu'elle dédie à Herman et Marnix , who the fuck they may be) de l'icône Françoise Hardy.
Plus émoustillant qu'April March, absolument charmant!
'Fireproof' se trouvait déjà sur ton étagère, 'Sweetheart Rodeo' va lui tenir compagnie.

Josh Ritter & The Royal City Band
C'est la troisième fois que tu croises la route du citoyen de Moscow (Idaho).
Les deux premières fois il jouait solo en avant-programme de Damien Rice et X, c'était OK, sans plus.
Au bota, avec band, J R a impressionné toute l'assistance: plus de deux heures sur scène pour un show total: du rock, du folk, de la country, de l'émotion, de l'énergie, de la bonne humeur et une joie immense de se trouver là.
Une grosse claque, même si 130' on stage ça frise l'overdose!
Josh Ritter & band tournent pour la promotion du dernier né ' She runs the world away'.
Parlons en du groupe: Zachariah Hickman , une moustache à rendre jaloux Salvador Dali: basse, contrebasse, claviers - Austin Nevins: guitares- Liam Hurley: drums -et le subtil Sam Kassirer: claviers, ce mec joue également au producer pour non seulement Josh Ritter, mais aussi Kris Delmhorst, Erin McKeown ou Langhorne Slim...
Près de trente titres furent envoyés par ce pas avare quintet.
'Good Man' poésie visuelle... Last night there was a horse in the road
I was twisting in the hairpin... pour ce singalong folk rock.
'Snow is gone' agité, énergique et lyrique à la fois.
Josh & band, c'est vachement plus costaud qu'en solo.
La magnifique ballade 'Southern Pacific' - on reste en slow motion pour ' Change of time' - avant de passer à l'épique, le chef d'oeuvre: 'Folk bloodbath' du Dylan cinématographique sur fond d'orgue majestueux.
'Rattling Locks' aux percussions omniprésentes, un voodoo track vicieux, digne de Dr John.
Un rock aux touches disco 'Rumors' non c'est pas du Fleetwood Mac .'Wolves' du piano rock à la E Street Band, d'ailleurs les parallèles avec Bruce Springsteen sautent aux yeux .
A genoux , il nous demande de l'accompagner, les oranges ne se font pas prier.
Il a mis le public dans sa poche.
Le folk classique ' Monster Ballads' aussi sur 'The Animal Years'.
Ce mec est de la race des grands storytellers, lignée Dylan, Guthrie, Johnny Cash & co (mais il y en a pas des centaines).
Intro solennelle pour une nouvelle perle 'The Curse' , un son d'harmonium désuet pour créer des climats sépia. Le Josh entamant une petite valse avec sa guitare, instant magique.
Un calypso truffé de fingerpicking 'Lark', qui curieusement te rappelle Paul Simon.
Un singalong nerveux 'Long Shadows', handclappings de rigueur.
Solo:Neil Young 'Long May you Run'.
Merci, Josh!
Solo, unplugged: 'The Remnant' un blues impressionnant.
'Stuck to you' une leçon de morale country. Faudrait que Willie Nelson entende celle-là , il se joindrait à mon groupe, rigole le moustachu.
Dawn, please, can you come pour un duet en amoureux: 'In the dark' , une romance Roméo et Juliette.
Tout éteindre, s v p, in the dark total.
Bruxelles bat des mains en mesure, sauf ton empoté de voisin, à contretemps, le peï derrière nous ne peut étouffer un fou rire, malgré les coups de coude de sa madame.
Retour du band et du rock: 'Lantern' pour bien indiquer à l'éclairagiste qu'il peut rallumer.
'Kathleen' a slow one à la Elliott Murphy.
Que des visages heureux à tes côtés.
N° 19 ou 20? 'Right Moves' du rock à la Southside Johnny et ses Asbury Jukes.
Eclectique, Monsieur J R!
Le traditional des Appalaches: 'Pretty Saro'.
L'incroyable odyssée 'Another New World'. Tous sur le Annabel Lee, the most beautiful ship in the sea...en route pour une expédition polaire, prends ton écharpe et tes moufles!
Le folk 'Harrisburg', qu'il enregistra en 2002. Encore une tranche de vie, insidieusement le moscovite y introduit du Talking Heads ' Once in a lifetime'. La folie dans la Limonaia, euh, dans la boulangerie, dixit le troubadour.
Déjà 1h 50', tu penses qu'il va mettre un terme à l'exercice, erreur monumentale!
Il rameute les clebs 'To the dogs or whoever' encore une épopée au final théâtral.
Dawn, on a besoin de toi: ' 500 miles away from home' de Hedy West .
Du bonheur pur.
Si, si tu la connais:...Et j'entends siffler le train. Que c'est triste un train qui siffle. Dans le noir ...
Josh K, le barbu, se dit qu'il peut participer à la fête, il ramasse une guitare , let's go: 'Lillian, Egypt' , une nana qui aimait le Four Roses.
On dépasse les deux heures de show, il est pas syndiqué, ce gars?
Sont 8 sur scènes: le Royal City Band et les Hounds au complet: 'Wait for love' en communion totale avec le public!

T'es sûr que c'est fini Josh?
Oui, ça a l'air, la sécu nous jette dehors!

Sarah Ferri au Music Village, Bruxelles, le 16 septembre 2010

Broodje Brussel nouvelle saison, un premier concert organisé au Music Village.
Isabelle a invité la singer/songwriter de Gand: Sarah Ferri.
Elle a fait du chemin, la souriante Sarah: eerste prijs du concours 'Jonge Wolven'(2008) et une flopée de concerts, dont les Gentse Feesten, Dranouter, et l'avant-programme de Fischer-Z....et à première écoute, elle va pas s'arrêter là, le talent doit payer!

Elle ne sera pas seule sur le podium du jazz club bruxellois: le crack Jan Oelbrandt ( alias DobroJean) à la guitare, un petit gars qui accompagne le vétéran William (Irish Coffee) Souffreau - Steven Van Holsbeeck à la contrebasse et Jonathan Callens aux drums et percussions + deux accortes chorus girls : la blonde,Tine Roelens et met krulhaar, la charmante Emmanuelle Schotsaert, qui nous signale qu'elle alterne met Sarah's kleine zus, Sofia Ferri , la petite, étant en âge scolaire , ne peut se libérer un jeudi midi.
'Oak' ...waking up in the middle of the desert... qui lui a donné des leçons de géographie?
Des chênes au Sahara? Un jazzy track à la Tori Amos, Sarah pianotant gaiement, cachée derrière un pilier, Jonathan décorant la mélodie de légères touches de glockenspiel.
't is mooi, en ze kan zingen, t'annonce Steven, étonnamment sobre (il est 12:32'!).
Tu ne peux qu'acquiescer, comme le public venu nombreux.
Une acoustique pour Sarah.
'Red Sunflowers' les tournesols ont oublié de se tartiner de crème solaire.
Quelle voix, mes aïeux.
'The hungry villain' un blues Lancelot du Lac, avec lignes de slide yankee et black voice.
'Springair' = une mélodie de printemps, façon Western Swing et vocaux à la Andrew Sisters.
Un radieux rayon de soleil vient égayer l'amertume de cette triste journée automnale.
Du flamenco swing spittant ( ! belgicisme): ' Death among the living'.
'Boemboeling'
Pardon? C'est du moluquois?
Non, ça veut dire Boule de Berlin, c'est pour décrire la bobine de ma frangine quand elle était chez juffrouw Ingeborg, au jardin d'enfants.
You know, a cheeky face.
Comme Bart?
Encore un swing fringant, avec rafales de guitare.
'The woman in your cave' , a lovesong.
Je retourne derrière les noires et blanches: ' Dancing in the supermarket' entre la farine et la confiture d'oranges.
Piano pop soigné.
'Cold' ... it's cold in the house...
Ferme la fenêtre, Sarah!
..Im looking for a blanket to cover us...
Steven , reste ici, menneke, c'est pas toi qu'elle invite à partager la couverture.
Vais lui payer une Blanche, se dit Fred Cerise.
Poppy et légèrement mainstream.
Solo time, à l'acoustique: ' Sick Daughter', une superbe ballade folk.
Cette enfant rayonne: du charme, de la personnalité et un timbre chaud.
'No one can see' un truc rythmé sonnant Vaya con Dios.
'The man who was bored' nouveau mix de western swing et de jazz manouche, guitare en évidence.
Une cover sucrée ' Music to watch girls by' .
Aah, Andy Williams! Me souviens même d'une version de Ray Conniff.
'On my own' suis seule, mais ça va, même si ma caisse is falling apart et que mes godasses prennent l'eau...
Philosophie Charlie Chaplin, fond musical Puppini Sisters.
Finie la rigolade: 'This is the moment' un gospel sombre pour déclamer sa flamme.
Et une dernière( retour au piano): 'Were you there' une romance between the moon and the sun.

Applaudissements soutenus.
Le 19 Sarah Ferri sera au Jazzzolder à Mechelen, le 5 octobre au Het Goudblommeke in Papier(= la fleur en papier doré) pour un Stoemp concert.

jeudi 16 septembre 2010

Isobel Campbell & Mark Lanegan - Willy Mason à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 15 septembre 2010

C'est la rentrée à l'AB et, immédiatement, un sold-out pour l'ex- Belle, toujours pas mal, et son arbre hurlant.
A l'AB ils connaissent le sens du mot ponctualité, l'avant-programme a droit à 30' et, à 9h, la tête d'affiche est sur scène.

20:10' Willy Mason
Pas un hasard, ce choix, la voix de Willy se retrouvant sur le dernier CD d'Isobel & Mark ('Hawk').
Eclairage intime, un gars se pointe armé d'une acoustique: Willy Mason, fils de Jemima James and Michael Mason, également singer/songwriters .
Deux full CD's et une kyrielle d' EP's.
'Into tomorrow':
Get into your bed
It's time for sleeping, dreamy head
You know that the world can wait
Forget about the past
Shut your eyes and hope this lasts ...
Du folk/alt.country nourri au lait Jackson Browne, Townes Van Zandt.
Le gars est réservé, mais jouit d'une voix attachante, capable de captiver l'audience.
'For the need of love' tendre ballade.
'Show me the way to go home', une magnifique tranche d'americana mélancolique.
Willy Mason’s songs ooze unrestrained earthiness...décrit Landry en chroniquant un concert donné du côté de LA . Ce Landru n'a pas tort, fiston.
Une country song prophétique ..take your body to the river...'If it's the end', Mason sait écrire une bonne chanson, mais faut pas le cataloguer dans le tiroir humoristes, style Pirette.
Une nouvelle ballade sombre, le jeune homme se pose quelques questions...what if the evergreens are dying... et les abeilles, ket?
'Restless Fugitive' emotive singing.
Le bluesy 'Gotta keep moving' , sera suivi d'une chanson composée par ses parents: 'Waiter at the Station', un titre mélancolique décrivant un hobo.
Une dernière ballade intimiste...everyone's got places to go... mettra fin à ces trente minutes d'un folk sobre et ancré dans la tradition des grands singer/songwriters: Dylan, Guthrie, Townes Van Zandt ou un Johnny Cash bluesy.
Pas sûr que toute la salle ait été conquise par son univers sombre, mais ce gars respire l'authenticité.

Isobel Campbell et Mark Lanegan & band
Pas des zigotos pour étoffer le band:l' écossais, Jim McCullogh, aux guitares, un gars qui travaille depuis quelques années avec la blonde Campbell et qui était connu comme gratteur pour les Soup Dragons e.a. .Il est pas grand mais doué.
Un second guitariste, pas forcément second couteau, Jeff Fielder de Seattle: acoustique, lead, dobro, claviers et seyant chapeau ( il joue chez Sera Cahoone, Black Market Band ou Lindsay Fuller) et deux Danish membres de Giant Sand, à la basse/contrebasse: Thoger T. Lund, aux drums: Peter Dombernowsky.
Fine équipe.
Isobel ne se contente pas de roucouler, elle aligne quelques lignes de violoncelle et secoue gracieusement divers handshakers.
Mark, sombre et distant, fredonne en consultant les lyrics.
'We die and see beauty reign'
On entre dans le vif du sujet sans passer par le vestibule, ce titre ouvre 'Hawk' et caractérise à merveille l'alchimie Campbell/Lanegan: une voix mâle grave, inquiétante,tourmentée, récitative et un timbre femelle léger, harmonieux, caressant sur fond musical moody americana.
'You won't let me down again' plus sec, avec un solo gluant de McCullogh.
Premier diamant brut, la lente valse, 'Come Undone', décorée d'un violoncelle altier.
Townes Van Zandt:'Snake song' une slide rampante.
Nouvelle ballade( leur marque de fabrique) noire et lynchienne 'Who built the road', sur le magnifique ' Sunday at devil dirt' , la voix dramatique du ténébreux Marco te donnant froid dans le dos.
'Free to walk' un dobro countrysant.
'Ballad of the broken seas' les titres se suivent sans que le couple n'adresse la parole à qui que ce soit: ni aux musiciens, ni au public. Pas le genre de la maison.
Le fabuleux 'The circus is leaving town', d'un classicisme glacé, profond comme du Leonard Cohen.
Le copain de Greg Dulli replie ses feuillets et se dirige, sans un mot, vers les coulisses.
Willy (Mason) is going to sing some tunes with me , annonce la délicate écossaise.
Le poignant 'No place to fall' Townes Van Zandt bis , suivi d'un 'Cool Water' plus agité, mais c'est pas les chutes du Niagara.
Une dernière avec le jeune Willy et écrite de sa main ' Say Goodbye' , un country/ bluegrass digne d' Alison Krauss.
Goodbye Willy!
Isobel seule au chant fragile ' To hell and back again', savais pas qu'il existait un aller/retour, mais ça ne respire pas l'optimisme. C'est fort proche du monde des Cowboy Junkies.
'Saturday's gone' toujours le mode ballade nostalgique.
Retour du tragédien et cette phase finale vaudra son pesant aurifère: 'Back Burner' aux arômes voodoo.
'Time of the season'.
On peut comprendre que le duo dit être inspiré par Lee Hazlewood/Nancy Sinatra.
Le country mélodieux: 'Honey child what can I do', avec un apport symphonique samplé en background.
Le blues sobre et dramatique, idéal pour le chant déclamé de Lanegan, 'Salvation' : une acoustique, deux voix et un violoncelle mourant pour ce titre composé par Jimmy McCulllogh.
Tu vibres pour arriver à un autre highlight du set, le jazz bluesy ' Come on over' (turn me on).
Superbe travail de McCullogh, les copains, méthodiques, assurent, les deux voix s'attaquant à tes tripes.
Public subjugué.
Le set s'achève sur un country rock steeple-chase à la Tom Petty: 'Get behind me'.
80'.

Quatre bis!
La lente et brève ballade 'Revolver, suivie de l'invitation à la valse '(Do You Wanna) Come Walk With Me ?, on a même vu Lanegan esquisser un sourire.
Le méchant Southern rock 'Ramblin man' et le lancinant 'Wedding Dress' mettent un terme à cette prestation.

Générique de fin, exit le corbeau et le rossignol.
Applaudissements des nombreux amateurs de films noirs, personne, toutefois, n'utilisera le qualificatif ' exceptionnel'!

dimanche 12 septembre 2010

Festiv'Halle 2010 , J Possozplein, Halle, le 11 septembre 2010

Nouvelle édition de ce sympathique et pas cher( 00,00€) festival coïncidant avec la rentrée scolaire.
Une organisation impeccable, une équipe technique douée et un programme varié, en prime le Bon Dieu( tu choisis toi-même son appartenance ethnique) avait envoyé le soleil.


15h00 Gus Luxmore

Lourde tâche que d'ouvrir sous le chapiteau alors qu'Halle se dore sur la terrasse ensoleillée.
Les adeptes du bronzage eurent tort, Joris D'Hooghe (Vocals/Guitar) et Maxime Tolbecq (Drums) nous ( +/- 25 individus)ont offert un concert prometteur.
Encore un duo, guitare/batterie me dis-tu, ça commence à bien faire: White Stripes, Black Keys, Black Box Revelation, Madensuyu, Stone & Charden.... n'en jetez plus!
OK, mais Gus Luxmore possède un je ne sais quoi qui risque de les propulser sur les ondes: des compositions bien léchées ne demandant qu'un habit stylé pour passer sur Pure FM, Studio Brussel ou FM Brussel.
30', dix titres , on s'est pas emmerdé.
Joris a le timbre bluesy adéquat, son jeu est sans fioritures et Maxime assure une rythmique solide à lui seul.
'Down to the ground' un blues/garage - 'You're on the wrong side', non , je préfère être ici qu'à côté du frietkot - 'Back and Forth' carré et sec - 'Got it all' a waltzy ballad décorée de riffs acérés et épileptiques- deux pièces plus lourdes: 'Take me Home' et 'It's all over now' - un downtempo catchy 'Set on you', inconsciemment, tes tarses battent la mesure et ta caboche headbange gentiment, c'est bon signe- 'Saturday Sinner' irai me confesser demain - 'old man, you don't know how to fight' j'habite pas à Molenbeek, ket, et suis d'un naturel pacifiste jusqu'à 20h et 'All you need' pour finir sur quelques notes à la Bo Diddley.
Pas cons, ces gugusses, hein, Guy Lux!

Black Tartan Clan
Les Bhelg sont de furieux celtes, demande à Jules.
Les membres du Black Tartan Clan sont les dignes enfants d'Ambiorix ou autres Eburons gonflés à bloc.
Toute la tribu a fait le déplacement dans le Pajottenland: jeunes mamans allaitant, mâles aux mollets velus et vêtus de kilts noirs et gosses peinturlurés....Caledonian ale au petit déjeuner, idem pour le lunch et encore quelques gallons en soirée.
Et sur scène?
Sont 5, plus un petit jeune de temps en temps
Mac Touche: Guitar-Mac Pië: Bass-Mac Loud: Vocals-Mac Hoze: Bagpipe-Mac Mot: Drums
et Mac Hoze Jr - Djembe/Snare.
Genre?
Du Celtic punk-rock endiablé et vachement tonique.
Intro de cornemuse des Hautes Terres: 'Highland Cathedral', l'armée anglaise met les bouts rien qu'à voir la tronche de ces guerriers, des copains du monstre.
Voilà Braveheart, le singer:' Black Tartan Clan' , leur profession de foi...I drink some Scotch, I drink some beer...
Aussi léger que les Dropkick Murphys ou les Pogues irlandais.
Les hymnes Celtic punk se succèdent et sur scène ça déménage: ' Here we go'- 'Proud to be Kelt', sont pas maghrébins , imagine la Scottish Rugby Union chantant un cantique de Noël après avoir ingurgité 36 bouteilles de single malt (chacun)- 'Beer and Women', c'est les anglais qui boivent du Lipton- 'Kilt Song' t'as vu la pub William Lawson's - une cover du classique country de John Denver 'Country Roads' - pas pour les tapettes ' Strong, Loud & Proud' - encore une romance élégante ' Barroom Hero' - pour Alexandre Dumas ' All for one' - 'Na Fir Dilias' hot piping, et méchante guitare - 'If the kids' time to rumble Halle, la guitare vient se promener off stage et un peloton de fans sur le podium à s'époumoner en choeur...carnaval à Halle - pour calmer les ardeurs 'Amazing Grace' version pub du Loch Lomond et une dernière danse des Highlands pour finir en beauté et de plus c'est excellent pour la ligne ' Ye-de-la-Hey'.

Une Guinness, please!
Dat hebben we niet...
Une pintje, alors!

De Skangoeroes
Bye , bye les lochs et Nessie, en route pour la Tasmanie.
7 marsupiaux sur scène: menés par la dynamique et pimpante Veerle Slootmans (zang, alt sax), les autres se nomment Floris Slootmans (gitaar, viool, backing), Marloes Sobrie (keyboard, backing), Frederik Vanhoutte (bas), Christophe Wéry (euphonium, backing, percussie), Ward Belsack (trompet, percussie), Jurgen Moriau (drum) déjà vu chez Codt Cole Band... mais nous on a vu deux trompettes et pas d'euphonium, ce second trompettiste ressemblant à Bart Vanderkammen de Zonko et Codt Cole Band.
Et ces bêtes jouent pas de didgeridoo et ne chantent pas comme les Bee Gees?
Non, leur dada c'est le ska, décoré de touches de reggae, de salsa et de rock.
Motivations: fiesta, baila, baila...
Et ils ont atteint l'objectif: c'est frais, dansant, énergique et agréable à l'oeil.
'Pez'.Une intro ondoyante, des claviers prédominants, arrivée des cuivres:c'est parti, que la fête commence.
'Olvida' exotisme latino- 'Hit by a girl' un vrai spirou speedé, Veerle!
Des cuivres bouillants, un bain turc.
'Nigelachen' un gars qui rit jamais, 't ès ne zeure...
'Encore une fois' du français balkanique...bla, bla, bla...Sarkozy aimait pas!
'Niets Meer' à la Eva De Roovere en voyage à Kingston.
'Abri de la nuit' ...il y a des jours où j'ai besoin de sommeil.... du prozac?
Une polka ska: 'Vodka', c'est mieux pour se soigner.
Voilà la maréchaussée, alcootest pour Skippy et Hoppy !
'Mon cha cha cha' Invitation lubrique?...viens vite près de moi, je te montrerai mon cha cha cha...
La Mano Negra/Les Négresses Vertes et une touche La Fille d'Ernest, on aime!
Une petite salsa arrosée de canne à sucre 'Ron' et, pour finir, 'Africa Jungle': Sheeta, Kââ, Bagheera + Stanley en éclaireur.
Concert sympa!

Chupa Libre
Second groupe festif d'affilée, celui-ci de Halle et formé par un ex Mama's Jasje ou Citizen Jane :Jan Vanlaet!
Sont 6( trompettes, trombone, congas, acoustique et basse) à produire une world dégoulinante et riche en lipides.
Si les Skangoeroes étaient vifs et scintillants, Chupa Libre, par contre, est vettig et boursouflé.
C'est du flamenco/gypsy/ska/latino label De Wever.
La clientèle locale appréciait en bondissant, ton estomac te signale que c'est l'heure de s'envoyer une tranche de junk food, recommandée par Dr Cholestérol.
Madame Gerda un hamburger ketchup, bitte!
T'avales cette cochonnerie et retournes sous la tente.
Toujours ce ska breughelien aux effluves Lange Jojo repris en chorus par la populace!
Direction le bar!

AC/DC Revisited
On recense 153 AC/DC tribute bands all over the world.
Les Brabançons: Dr Tube Arnout : vocals/ Zen Master Jeff : guitar/ Toe Cheese Peter : guitar/ Bassie Berlanger : bass/ Fill Sekke : drums, nous jouent les brothers Young, Brian Johnson ou feu Bon Scott et comparses, sans culottes courtes, mais avec une énergie folle et un respect total pour l'oeuvre des australiens.
Arnout est incroyable aux vocals, ce type a des amygdales bétonnées, il se donne à fond pendant plus d'une heure.
Halle ne s'y est pas trompé et a fait un triomphe au band managé par Bart de Smedt, le programmateur du Candelaershuys.
Après 26 secondes, en reconnaissant les mesures de 'Hells Bells', la foule vient se masser aux pieds du podium.
Va y avoir du sang et de la sueur, le carillon de la Basilique est recouvert par les cloches de l'enfer.
Dantesque!
La lead guitar s'énerve, ce Jack est pire que Palance, faut le balancer et m'en trouver un autre.
..My friend Jack eats sugar lumps... souffle The Smoke.
T'es prêt?
Ja.
'TNT' prix Nobel en 1975 - an earhquake : 'You shook me' j'en tremble encore - 'Money Talks' pas dans mon portefeuille, il est empty - ' Dirty Deeds done dirt cheap' guitare vicieuse même s'il a fallu à nouveau remplacer le câble et toujours ce chant Bon Scott - doigt sur la gâchette 'Shoot to thrill' ...too many women with too many pills... vais tirer dans tous les sens.
Légèrement macho, non?
Du hard macho, t'as rêvé!
'Riff Raff' - ' Runaway Train' ...living on the edge of sin... seulement on the edge... - explosion sous la tente ' Whole Lotta Rosie', mon voisin en piste pour la médaille d'or d'Air Guitar, j'en profite pour vider sa chope - sont passés au travers de la barrière de péage 'Highway to Hell' - gros orage en vue' Thunderstruck' et une dernière avant la douche ' Back in Black'.

Une relecture d'AC/DC, excellente pour tes méninges et pour ta silhouette!

School is Cool
Top of the bill: le Humo's Rock Rally winnaar, vu il y a quelques semaines à Bruksellive.
Craignaient un peu de passer après la furie AC/DC Revisited, mais ils s'en sont sortis sans égratignures.
La bande à Johannes a écumé les festivals cet été, mais ils n'ont rien perdu de leur allant, enthousiasme et de leur fraîcheur.
Ce concert à Festiv'Halle fut tout bonnement radieux.
Les lycéens(ennes) leur ont fait un triomphe, mérité mille fois.
Un premier titre court et sautillant , effectivement proche du monde d'Arcade Fire. Mes voisines déjà gigotent dans tous les sens...before you know it comes to shore....chante Johannes.
Les frères Van Ostade se démènent comme de beaux diables, Mathias torture son mini kit et la petite Nele passe des claviers au glockenspiel en souriant, le violon ce sera pour plus tard.
'The Junkyard Kids' sont pas polis ces kids...Fuck you, qu'ils répètent sans cesse, mais ce truc balance joyeusement.
'Car, backseat, parking lot' Andrew se démenant comme un dément derrière son floor tom.
' O, Delusions' sont passés au resto chinois, ont piqué des baguettes et jouent à Zorro.
Belle fougue!
Le prophétique 'The world is gonna end' au decorum majestueux.
Le sport peut tuer, le surf en particulier ' On the beach of Hanalei' , structure complexe, vocaux acrobatiques, ces écoliers n'ont peur de rien.
La fabuleuse cover des Talking Heads 'Road to Nowhere' avant de suivre une autre voie 'Road to Rome' , les instruments passant de main en main.
Et comme aux pieds de l'Atomium, un numéro Spartacus versus Crixus. Kubrick dirige!
Le catchy 'I want something' et le big hit ' New Kids in town' engendrant la folie à mes côtés.
Feux de Bengale et hurlements hystériques, Johannes surpris se trompant dans les lyrics.
Une nouvelle ' Nothing ever lasts' avec des relents celtiques épiques à la Horslips.
'See if dance' un singalong nerveux et cabriolant.
Bling, corde foutue, continuez sans moi, vais chercher une autre acoustique, signale le brillekop.
Allez pour votre peine vous avez droit aux Pixies, un 'Levitate Me' débridé.
That's it folks!

Clameurs euphoriques et grands sourires du band, leur joie fait plaisir à voir !

Place aux DJ's , sans moi.
Buena notte!





Saint-Jazz-Ten-Noode ( Radoni's Tribe & Toots Thielemans Quartet), Place de Saint-Josse le 10 septembre 2010

25 bougies sur le gâteau, un anniversaire fêté en grande pompe à St Josse.
Jean Demannez a invité le haut du panier pour ce Saint-Jazz-ten- Noode 2010 qui se déroule sur 2 jours.
Un vendredi outdoor et un samedi avec une dizaine de concerts dans différents établissements de la commune chère à feu Cudell, un copain du fumeur de pipe le plus connu après Magritte.

Radoni's Tribe (19h30' )
Paolo Radoni nous quitte le 21 décembre 2007, un grand vide dans les coeurs des amoureux du jazz, nés dans ce plat pays dirigé(?) par une bande de crétins.
Leila Radoni n'a pas voulu que papa Paolo sombre dans l'oubli et, avec des amis musiciens, crée un tribute band de pointures.
Un CD 'Let me hear a simple song' est gravé et le projet tourne aux quatre coins du pays.
Leila, par ailleurs, organise le festival Musicalix au Parvis Sainte-Alix (1150 Bruxelles) qui se déroulera le 25 septembre cette année ( tu entendras Bai Kamara Jr -Alexandre Furnelle et la clique à Castellucci e.a.).
L'éminent Marc Danval, en présentateur aristocratique, dévoile le nom des membres de la tribu.
Aux vocals latins: Chrystel Wautier- trompette/bugle: Gino Lattuca -sax et flûte: Ben Sluys - guitare: Paolo Loveri- contrebas: Basse Cooijmans - piano: Charles Loos et à la batterie: bompa Bruno Castellucci.
Une belle brochette de requins, tu me dis.
Effectivement, pas facile de trouver mieux dans le coin.

Chrystel affine son make-up, les mâles attaquent sans elle: 'Touch of Silver'( un hommage à Horace?) , une composition musclée de Paolo, arrangée par Michel Herr.
Gino, à toi l'honneur pour un premier solo. Il passe le relais au grand Ben sur rythmique galopante.
Reprise du thème, petite envolée du Charel et final à six.
Difficile de rester assis devant une telle fougue.
Voilà Mademoiselle Wautier: ' Ricordo', changement de destination: Egberto Gismonti, Nara Leão, Elis Regina... chaud, chaud!
'Let me hear a simple song ' une ballade aux lignes de guitare lyriques et à la flûte ou trompette mielleuses.
C'est beau, te souffle une brave dame.
Vais pas la contredire.
Tom Jobim 'Luiza', un mellow tone langoureux aux arabesques de sax impudiques.
Un superbe travail de Paolo Loveri: dextérité, feeling, élégance.... Paolo Radoni considérait cette Luisa comme une des plus belles mélodies jamais composées.
Va boire un coup, maske, on va leur jouer un petit swing qui balance pas mal: 'My li'l angel'.
On sort la grosse artillerie: Castellucci en sergent-major dirige les opérations, les fantassins, à tour de rôle, à l'offensive, une méchante rafale de Loveri . Souffle un coup lui dit Loos, je prends le relais, on te couvre Charles, annoncent Bruno et Bas.
En final les six troufions quittent la tranchée pour un dernier assaut.
Grand.
'Trapeze' acrobaties en onomatopées et tour de manège du côté de Rio.
Toutes les écluses sont ouvertes, le Sluys fait gicler un torrent de notes de son sax collant.
Une dernière ' Brigas Nunca Mais' , un second Tom Jobim.
La bossa nova suprême, avec un dernier trait de génie de Ben Sluys.
Grand concert!

Toots Thielemans Quartet

als toots de lippen
op het metaal zet
de ogen sluit
en zijn ziel
door de houten schotjes blaast
dartelen er
zwermen vogels door je
borstkast
Dixit Nico Dijkshoorn, un poète de chez Beatrix.

Jean-Baptiste Frédéric Isidore se tape 88 printemps, mais l'âge n'a aucune emprise sur lui.
Un coeur de teenager et un jeu empli de noblesse.
Le Baron de la rue Haute a fait pleurer St-Josse. Ce peï combine tout: classe, humanisme, aura de sympathie, modestie, gentillesse et humour.
A la fin du concert des centaines de fans, de 7 à 177 ans, ont sorti les mouchoirs pour camoufler les larmes s'échappant sur leur faciès heureux, même les poulets sanglotaient.
Encore une citation:
Trésor national chez lui en Belgique, véritable légende vivante au Japon, “officier des Arts et des Lettres” au Brésil (sa seconde patrie), Jean “Toots” Thielemans est un phénomène. Un cas unique dans l’histoire du jazz et de la musique.
Philippe Krümm.

21h10':
Toots prend place sur le tabouret au centre de la scène.
Pour l'accompagner, des pointures: Nathalie Loriers au piano- Sal La Rocca à la contrebasse et un second concert pour Bruno Castellucci à la batterie.
Au menu, plusieurs titres que tu retrouves sur son dernier enregistrement: Toots Thielemans European Quartet Live'.
Le standard 'In your own sweet way' ne se trouve pas sur ce CD.
Un harmonica lyrique, un jeu de piano syncopé et un sale petit solo de Sal, c'est bien parti.
Le Toots nous décore la mélodie de quelques lignes Il était une fois à St Josse vraiment pas cloches.
Une ballade fondu enchaîné 'I loves you Porgy' + 'Summertime' sur la rythmique de 'All Blues' m'explique Nathalie Loriers après coup.
Clos les paupières, oublie la Tour Madou, retrouve-toi du côté de Manhattan, un feutre sur le crâne, mains enfouies dans les poches de ton trench et pose-toi une question: où avaler un dernier Scotch avant de regagner ta chambre minable?
Snorremans en pleine forme, les petits jeunes se et nous régalent.
'The Dolphin' une ballade aquatique pour Willy Claes.
Les dauphins aussi sont romantiques.
'Days of Wine and Roses' Mancini/Mercer .
Une version 24 carats: des transalpins démoniaques, un piano ivre de vin et un harmonica embaumant la rose.
St Josse en extase.
'The Island', Toots et le Brésil... il explique: le titre portugais répond au nom de 'Comecar de Novo'.
Version suave et aérienne, Miss Loriers en vedette.
Premières larmes, suivies d'une première standing ovation: 'Les Feuilles Mortes' , c'est de saison!
Carioca time: 'St Thomas', pour oublier l'automne, ses brumes et son spleen.
Anecdote: Bruno , c'est depuis quand qu'on joue ensemble, menneke?
1972, papy!
Papy, toi-même, tu viens de nous présenter ton Oscar de petit-fils!
J'ai joué avec Paul Simon, voilà son ' I do it for your love' que j'ai enregistré avec Bill Evans.
Sobre et élégant.
Ressortez les Kleenex !
Depardieu et Montand rendent l'âme : le thème de 'Jean de Florette' .
Bande de salopards, c'est une honte de faire pleurer les braves gens.
Un standard swing ' All the Things you are' 1939.
Et pour finir, l'estocade finale 'Bluesette' .
Point d'orgue d'un concert fabuleux.
St Josse debout, dix minutes d'acclamations.
'Vous êtes bien gentils' qu'il nous sort, vous savez dans les années 40 j'ai joué dans le coin.
Au Claridge, il y avait le 'Hot Club de Belgique' en concert, m'ont laissé interpréter un truc avec eux, 'Sweet Georgia Brown', m'en souviens comme si c'était hier...
Arrête de radoter Toots, on va leur faire un rappel, annonce Sal.
Wat zeg je?
Jacques Brel, ajoute le Castel.
Juste, Bruno!

'Ne me quitte pas'
Là, pas moyen de cacher tes émotions, des couacs dans la gorge et des larmes de crocodile.
Sans voix, on est.
Merci, Toots!

jeudi 9 septembre 2010

Baby Monster au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 9 septembre 2010

Un chicon peu gratiné pour la reprise au Botanique: Baby Monster n'a pas atteint le degré de notoriété permettant de remplir le caveau.

Baby Monster
naît il y a deux ans du côté de Portland (Oregon) .
Les parents du bébé bicéphale , au lieu de lui refiler des crécelles, hochets, ou autres jouets Fisher- Price pour l'occuper dans son parc, lui ont offert une panoplie de synthés, claviers, computers, drum machines, une guitare et des tas de brols électroniques pour produire des guili-guili mélodieux.
Le petit, Danny Sternbaum, et le grand Asian-American, Marty Larson, ont tous deux un passé.
Danny comme producteur ( paraît qu'il était appelé à produire le dernier Michaël Jackson) et Marty s'ébattait dans différents groupes locaux, dont Rock and Roll Soldiers.
Après le concert donné à Bruxelles, hier soir, on peut leur prédire un bel avenir dans les charts. Leur indie synth pop chatoyant et décoré de jolies harmonies vocales te colle aux oreilles et tes jambes ne demandent qu'à bouger en mesure.
Au niveau comparaisons, tu peux oser The Big Pink, Passion Pit, certains lancent MGMT.

20h30'
Voilà le duo, quelques réglages techniques, go: ' Kalookan Queen' .
La timbre fluet de Marty est couvert par le soundscape majestueux envoyé par le bébé monstrueux.
Danny le rejoint vocalement et tu te laisses envelopper par cette mélodie vaporeuse et mélancolique.
'She comes alive' un hit aux States.
Marty a ramassé la guitare et ajoute quelques riffs grinçants à cet aria aussi beau qu'un cantique de Noël.
'Alex Trebek', paraît que c'est un Nagui canadien, cet animateur baigne dans un coulis de synthés aux colorations psychedelic pop.
Second hit: ' Ultra Violence and Beethoven' que tu dois pas essayer de comparer à Chuck Berry.
Une structure complexe, des vocaux en chambre d'écho, ce morceau hyper-original est étonnant.
'Fresh Biscuits' annonce Mr Larson d'une voix pitchée.
Vas-y Danny, keske t'attends, ket?
Désolé, Mac Intosh fait la grève, veut plus travailler, va falloir penser à mieux le rémunérer.
Promets lui une augmentation et refile lui deux cachets d'aspirine.
Brussels, it's really awkward, on est confus, on va vous refiler des Cd's gratos en fin de concert.
Here we go, mais ce sera 'University Street' au groove sexy.
Les pâtisseries 'Fresh Biscuits', elles sont craquantes et moelleuses à souhait.
'It's all come back home' toujours aussi dansant, fluorescent et poppy.
Imagine les jeunes Depeche Mode croisés avec les Beach Boys pour les voix.
Organic mash-up of electronica and rock and roll, c'est ainsi qu'ils décrivent leur musique, et cette purée légère plaît à la jeunesse.
'Russian Lights' amorcé par de gros beats. Break, changement de cap: superposition de claviers séraphiques. Nouveau virage: chilling vibes et retour des sexy beats .
Vachement bien foutu.
La dernière 'The Fear of Charlie Sunng'(?) . Que craint ce Charel ? Question mark.
Mais ce disco track est un des highlights du set.
Baby Monster termine fort et prouve qu'l a un potentiel énorme.
45' et Bruxelles veut plus.

Le groupe n'a pas encore de full CD et n'a plus rien dans ses machines, on vous refait un remix différent de 'Ultra Violence and Beethoven'.

Public heureux et comme promis Danny et Marty refilent une vingtaine de CD's aux jolies nanas pressées frontstage.
T'as pu prendre un exemplaire pour moi, me demande Fred Cerise.
Nein, ni pour moi, je te paye une Blanche.
Son chagrin fut de courte durée.