mercredi 30 novembre 2011

Katzenjammer - Unni Wilhelmsen à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 29 novembre 2011

Kongeriket Norge rules!
Sauve qui peut, des vikings en jupon ont envahi la capitale européenne, et l'AB en particulier: profanateurs de sépultures, destructeurs d'église, paganistes libre-penseurs... suis pas sûr que la devise "Hann blótađi ekki, hann trúđi á mátt sinn eiginn ok megin" soit d'Hägar Dünor, mais c'est pas le moment de parler de la naissance du petit Jésus de Nazareth... ni Dieu, ni maître, est plus proche de leurs convictions!

Pour ouvrir la soirée, une blonde vêtue lapon, coiffée d'une casquette en fourrure de loutre, bonjour Gaia, au nom imprononçable et hard to spell( sic!): Unni Wilhelmsen!
Pas froid aux yeux, la madame, et diserte, pire que Léontine Vansteenbroek, la concierge mongole de Bart De Wever qui parle mieux le flamand qu'un futur premier ministre: Bruxelles, vous pouvez applaudir le support de Katzenjammer, c'est moi, une star à Oslo (Best Female Artist of the Year, Best Album of the Year).
Clap, clap... pas question de mettre la maîtresse de mauvaise humeur!
Sept CD's, le premier en 1997, le dernier ' 7 ' en 2010, à classer sur ton étagère acoustic folk/pop, pas loin d'Ane Brun, Nina Kinert, Fiona Apple, etc..
Deux accompagnateurs: un imposant et parfois envahissant bassiste, backing vocalist et un gars au cajon+ backings, Unni grattant une acoustique.
Le folk soyeux 'Won't go near you again', que tu retrouves sur son premier album, entame le set, suivi par 'Space Opera', moins baroque que La Castafiore, moins singulier que Bowie, mais joliment rythmé.
Derrière le piano, pour 'Orange'.
Bruxelles, une question: croyez-vous qu'il soit possible d'être jaloux d'un fruit?
Ma femme était jalouse d'une Rose, madame!
C'est malin, un ex était jaloux de l'agrume que je mangeais tous les matins...
Humour, second degré, un parfum Tori Amos.
La suivante a été co-écrite avec un amerloque, un certain Chris, lors d'un symposium pour singer-songwriters à Oslo, plus tard j'appris qu'il s'agissait de Chris Barron des Spin Doctors, un folk propret: 'Revolving Door'.
Trois minutes exotiques avec un titre en norvégien ' Til Meg' (?), l'histoire d'un jeune fille estimant que son boyfriend devrait lui proposer le mariage, Miss Wilhelmsen s'accompagne d'une minuscule guitare noire decorated with a red rose.
Mélodieux!
Pour les chroniqueurs: mon nom est compliqué, regardez ce panneau électoral, il est écrit en grands caractères, le sept qui le suit est le titre de mon CD.
Merci, Unni, une stand-up comedian aussi rigolote qu'Els de Schepper.
Une dernière 'Both sides now' de Joni Mitchell, une influence majeure.
35' plaisantes!

En attendant le hoofdact, Colalightfotoman Luk n'ose pas aller saluer Fientje, la brave dame des latrines, vu que Simon, le gars de Music in Belgium, se colle lubriquement à lui en espérant lui piquer sa position, stratégiquement idéale, pour shooter le quadruple synonyme féminin du Deutsche hangover: dure est la concurrence, chères sont les bonnes places!

21h05 Katzenjammer

Quatre nanas à la tenue vestimentaire indescriptible, mais pour le moins olé olé, imagine des sauvageonnes sexy, prêtes pour la bachelorette party de Calamity Jane, dont au moins deux portent jupes s'arrêtant au ras des fesses, tandis que la coiffure afro de la plus ronde doit donner la nausée à Angela Davis.
Anne Marit Bergheim/Marianne Sveen/Solveig Heilo/Turid Jørgensen sont toutes multi-instrumentistes, elles doivent utiliser +/- 25 jouets différents, elles chantent toutes et leur énergie folle ( elles ne tiennent pas en place, changent constamment d'outil) n'a d'égale que leur joie de jouer et leur humour abrasif.
Il y a longtemps que tu n'avais plus autant ri durant un concert, ajoutons-y que leur folk/polka/punk/jazz/balkan & gypsy swing/rock/ country/cabaret/ chanson / close harmonies/boogie woogie / lindi hop/ wartime swing tient plus que bien la route, elles savent jouer et t'auras compris que Bruxelles aura assisté à un événement hors norme qui restera dans les annales!
Au rayon discographique: deux albums, le dernier ' A kiss before you go' ( 2011).

Une courte intro cabaret ' A kiss before you go' : accordéon, contrebasse/balalaïka décorée de moustaches, banjo et drums , suivie de 'Ouch' un titre country/punky salement déjanté, Marit, Marianne et Turid viennent taquiner la petite Solveig, cachée derrière ses caisses, cette dernière tape comme une dératée pendant que Marianne excite les foules en gueulant à s'époumoner.. hit me !
Séquence jazz New-Orleans et jeu de jambes Moulin-Rouge pour prendre une teinte Andrew Sisters: 'Demon Kitty rag'.
Hilarant!
' I will dance' (When I walk away), ladies & gentlemen, a big hand for Anne Merit, elle va non seulement chanter mais jouer de l'harmonica, glockenspiel et accordéon en même temps.
Sorry, I don't speak French!
Nor, do we, gueulent les quatre provinces du Nord+ la moitié du Brabant!
But I know some Dutch: onze CD kost vijftien Euro, dertig pour les deux et twintig pour un T-shirt, this one is called ' To the sea', un chant de marin sur fond polka.
Shane McGowan et les Pogues, mais légèrement plus sexy, Marianne déchaînée en Fraulein Helga Geerhart!
Un volksliedje en flamand, accent d'Oslo, pour exciter les masses, non c'était pas 'klein, klein kleuterke...', ni 'vier weverkens', voilà 'Rock paper scissors', aux odeurs Irish folk tune mêlé de sonorités Appalaches.
Une petite valse moins farfelue, quatre mains au piano, une voix haut perchée, un écho de trois timbres en vocalises: ' Lady Marlene' .
Quelques instants mélancoliques après ce déluge de loufoqueries.
Une ballade automnale nostalgique 'Wading in deeper', beau comme les Webb Sisters.
Hey ladies, connaissez-vous le meilleur chemin pour atteindre le coeur d'un mâle?
Adressez-vous à son estomac: 'Cherry pie', ukulele, washboard et minauderies à la Betty Boop.
Des vamps irrésistibles!
A Norwegian tune, interprété a capella, l'épique chant vire opéra bouffe.
Tu veux du Brecht ou ' Lulu' d'Alban Berg, voilà l'endiablé ' Mother Superior' décoré d'une trompette tonique.
Miss Sveen: j'ai 3 questions!
1° do you think my hair is real?
2° does it matter?
3° do you remember this one, folks?
'Land of confusion' ( Genesis) en version bluesy/cabaret à la Tom Waits!
Une claque monstre!
Petit speech quadrilingue de Turid qui ajoute sans rire, pas mal pour une blonde, non?
Brussels, are you ready for some rock'n roll?
'Loathsome M', tu te rappelles de Joan Jett?
Volle gas!
Pas de répit, même tempo, 'Cocktails and ruby slippers' , du méchant garage rock.
Fondu enchaîné sur 'A bar in Amsterdam': une charge furieuse, une cavalcade débridée, menée tambour battant, trompette agressive en tête.
A l'assaut!
Gogol Bordello c'est de la soupe pour bigottes à côté de ces nanas!
Intro dramatique ' Der Kapitän' pour' Hey ho on the devil's back' un gospel conquête de l'Ouest à damner tous les saints de n'importe quelle croyance.
Voir Miss Marianne Sveen transformée en Jerry Lee Lewis, prise d'un fou rire sardonique, valait déjà le déplacement, mais quand elle imagine de grimper sur son tabouret pour sauter sur le piano, tout Bruxelles est devenu complètement nuts!
Une sabre dance norvégienne paillarde?
'Le pop' pour terminer ce concert ahurissant.



Bis
A capella, le gospel grave: ' God's great dust storm', un break statues de sel et reprise du thème et, comme il est l'heure du couvre-feu, vite un dernier country punk avec solo de mandoline, 'Ain't no thang'.
Un final barnumesque: triple saut périlleux, kazoo fou, solo de balalaïka/contrebasse et de houleux "hell yeah" hurlés toutes les 30 secondes... la totale, quoi!

Katzenjammer live: une expérience unique, pas réservée aux cardiaques, ni aux esprits chagrins!

mardi 29 novembre 2011

Nneka - Y'Akoto à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 28 novembre 2011

T'as un abonnement à l'AB, elle dit!
Je t'aime, répondis-tu!
Le chat a souri!

Grande salle bien peuplée ( pas loin du sold-out), public essentiellement féminin, limite d'âge: 19 ans + une dizaine de retraités s'étant trompés de concert!
Nneka is hot!

20:15, Y'Akoto
Une bridée?
Tu confonds avec la base aérienne, Yokota!
Jennifer Yaa Akoto Kieck naît à Hambourg, père ghanéen et mère allemande, voyage pas mal (Ghana, Togo, Tchad, Cameroun, Barbès...) avant de revenir à la case départ.
Se lance dans la musique à 13 ans, diverses aventures en groupe, sort un premier EP sous son nom en août 2011 ( 'Tamba') , l'album 'Baby blues' est prévu pour février 2012.
Le moins qu'on puisse écrire est que la jeune femme a laissé une forte impression à Bruxelles: une voix grave, envoûtante, à la croisée Nina Simone/Lauryn Hill/ Erykah Badu, une présence scénique étonnante de maturité, des compositions nu-soul, groove, r'n'b, afro folk/jazz juteuses et un vibe communicatif.

Obscurité, un duo de casquettes/lunettes sur scène, un clavier ( Matthäus Winnizky ???) et une acoustique ( Amo Jr. ???), une petite intro et arrivée d'une séduisante mulâtre: Y'akoto!
Un premier titre de nu-soul chaloupé à faire danser un obèse unijambiste: 'Diamonds', superbe!
'Body movements' est introduit par un piano groovy , ton corps n'a qu'à suivre le mouvement.
La voix rocailleuse et engageante sur 'Talk to me' a déclenché une salve d'applaudissements, Y'akoto rayonne, Bruxelles vibre.
Elle enchaîne sur un slow narratif insolent ( 'Baby Blues'), un mec l'a laissé choir pour a very old lady, elle conclut: I'm gonna find myself a very old man...
Vu son physique, les candidats ne manqueront pas, DSK va se payer un voyage du côté de l'embouchure de l'Elbe un de ces jours.
Le soulslow explose en final Queen haché menu.
Retour aux rythmes propices aux déhanchements: 'Moving', elle écrase sans problèmes toutes les Adele, Duffy et autres British soulstresses.
Y'akoto ne sent pas le fake, tu ne la verras pas en première page des tabloïds un oeil poché et le chignon de travers!
Authenticité, fraîcheur, grâce et a moody voice, elle va casser la baraque!
My first single 'Tamba' , about a child soldier.
Un témoignage social brillamment orchestré.
Une dernière, à propos de son départ du Ghana, le joyeux ' Good Betta Best'!
Y'akoto zwischen Soul, Jazz und World: une révélation!

21:00: Nneka
Un roadie s'empare du micro chant pour l'amener en coulisses.
Deux minutes plus tard, apparition de quatre musiciens, probablement Gros Ngo­l­lé Pokossi ( basse) - Kilian Soldat ( drums) - Nils Kötting ( keys) et un super guitariste, on est pas certain du tout qu'il s'agissait de Fontaine Burnett ( les mecs n'ont pas été introduits!).
Une intro low groove to tease the masses lesquelles se joignent au combo en tapant des mains, une voix off craquante et apparition de la minuscule Nneka Egbuna, frisée (a scruffy pony-tail selon un critique anglo-saxon) , baskets blanches , chemise jeans, absence totale de make-up... les lycéennes réagissent par un chambard monstre, sans crainte des heures de colle, le pion est parti fumer une cibiche!
Il te faut pas longtemps pour comprendre l'engouement de la belle jeunesse, ce petit bout de femme est extraordinaire!
Du sang mélangé, Nigeria/Allemagne, trois albums ( le dernier 'Soul is heavy') , rave reviews dans le monde entier, elle empoche le premier prix in the reggae category of the Museke Online Africa Music Award 2010, on la compare aux plus grands: Bob Marley ou Neneh Cherry, un mix de hip hop/rap/nu-soul/ reggae/ragga qui plaît et un engagement social qui interpelle.

C'est le premier titre du dernier CD, 'Lucifer' ( No Doubt) qui entame le set, du female reggae houleux, suivi par 'Walkin''un morceau plus ancien de l'album 'No longer at ease' , hip hop beats et message spirituel/humaniste, reçu 5 sur 5 par les adolescents... and though you lack physical richness... you have achieved spiritual growth.... !
Place au smooth 'Shining star' chanté d'un timbre ambré et onctueux, elle s'empare d'une guitare pour le bluesy/soul midtempo ' Your request' que le guitariste mâle embellit d'une envolée lyrique à la Carlos Santana.
Pendant le funky 'Babylon' , Nneka s'aventure au fond de scène près du drummer, s'assied sur un cajon et entame avec ce dernier un méchant échange tribal, la basse de Gros Ngo­l­lé Pokossi s'invite à la fête, on n'est pas loin d'une des influences de la généreuse jeune dame :Fela Anikulapo Kuti!
Un speech aux colorations engagement politique/ solidarité universelle annonce le formidable ragga/ afro rumba 'V I P' , tu traduis 'Vagabond in Power', dénonçant l'exploitation du Delta du Niger, où Nneka a grandi, par les grandes compagnies pétrolières et un gouvernement nigérien corrompu.
Salle en ébullition.
Heavy guitar riffs, cuivres samplés, un virage reggae ' My home' un single issu du dernier CD, des touches Ayo, Asa, un tempérament baroudeur en prime.
Solides riffs de guitare à nouveau: ' Do you love me now' te faisant penser à certains titres de Selah Sue.
Un rock qui arrache, ' Soul is heavy', le heavy se justifiant à 100%.
Pour suivre avec l'étonnant et nerveux ' Suffri', dans lequel elle introduit quelques lignes du 'Seven Nation Army' des White Stripes et un couplet de ' Sweet Dreams' des Eurythmics.
Les claviers s'envolent, la guitare grince, la petite vient se cacher derrière le flingueur, ça canarde à tous vents, Bruxelles jubile.
Efficacité et énergie!
Un piano classique amorce 'Hearbeat', Nneka a disparu backstage, la voix émerge des coulisses, cette ballade soul ( piano/voix) fait fondre les coeurs adolescents.
Halètements accentués en écho par ceux du bassiste, immense ovation, roulement de batterie, l'artillerie lourde rapplique, le morceau explose.
Un triomphe après 1h20' de concert!

Bis
Cerise sur le gâteau: ' Africans', une guitare jazzy à la Joe Pass, sans transition elle mue Jimi Hendrix et Nneka entame sa prière incantatoire ...
Wake up, world
Wake up, world, wake up and stop sleeping
Wake up Africa, wake up and stop blaming
Open your eyes, eyes, stand up and rise...
pour terminer par une note d'espoir: it's time for love!
Bruxelles a enregistré le message.

Concert sympa, nana crédible et attachante!

lundi 28 novembre 2011

Justin Townes Earle - Beuzak au Club de l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 27 novembre 2011

Fin novembre, à un mois des festivités de fin d'année, Bruxelles trempe déjà dans l'ambiance illuminations dispendieuses ( magie de pacotille Electrabel...), marchés de Noël à gogo, glühwein, péket, boudins ( figues, foie gras, asperges, kitekat...), jingle bells et autres âneries appréciées par le groupe facebook "Je déteste les fêtes de fin d'année" ( 176983 membres).
Rien à branler, si ce n'est qu'il te faut 25' pour dénicher un emplacement où larguer ta luge avant de te diriger vers l'AB!

20h15 Beuzak

Pardon, t'insultes qui là, rotzak!
Calme tes nerfs, Robert: Beuzak c'est le nouveau patronyme de Pieter-Jan De Smet, pas un bleu dans l'univers rock made in frietjesland.
Ce gars est sur la route (66) depuis début 80, il fut Lionhearts avec son pote Geoffrey Burton, vu dans l'assistance avec sa compagne de Hong Kong Dong, puis Pieter-Jan De Smet, quelques CD's acclamés par la critique, ensuite PJDS ( toujours avec Tim Burton), à nouveau des disques de qualité aux ventes anecdotiques, un silence de 8 années, un changement d'identité, Beuzak, nom de sa firme de disque, un enfant 'Homebrew' et des scènes, solo ce soir!
PJDS n'a rien perdu de son talent, ni de sa hargne, en 1/2 h il a enthousiasmé Bruxelles (tu lis la Flandre émigrée).

Le superbe 'This Ship' ouvre le gala, des flashes de David Bowie ( époque Hunky Dory), des Walker Brothers, de Gavin Friday, voire de And Also the Trees te traversent l'esprit pendant que Pieter-Jan se sent comme a drunken monkey.
Sombre, lent, profond.
Un titre de l'album de Pjds 'Suits you', tout aussi lancinant 'Crumble beauty', au jeu des rapprochements on citera Elliott Murphy.
Avec son background bluesy, ' Smiles' est plus sec et tout aussi poignant.
A quote: A day away from her is like a month on ice...
Avec Luc Crabbé (Betty Goes Green), Beuzak est le flamand dont le timbre s'approche le plus de celui du Thin White Duke.
Une présentation trilingue, un coup de pub pour 'Homebrew' et on attaque un dark folk visionnaire...the future is falling around us...
Un autre titre plus ancien, incroyablement noisy, ' Car to crash', du TC Matic/Bowie tôles brisées.
Une cover de Chocolate Genius, ' My mom', à te donner la chair de poule...my mom, she can't remember my name... tout en émotions, frissons garantis!
Justesse de ton et sobriété.
PJDS achève le set avec un rock agressif ' My soft spoken brother'.
30' intenses!
Hosanna, salut et gloire: PJDS n'est plus, longue vie à Beuzak!

21:00 Justin Townes Earle

Le fiston de Steve se pointe, il a pas encore ramassé sa guitare, il a touché à rien en fait, que 3 ou 4 larsens à réveiller la reine Fabiola qui vient de s'endormir après ses prières vespérales, à deux kilomètres de l'AB, retentissent en provenance d'on ne sait où.
Justin Townes s'empare du micro: un écho alpestre!
Dedju, damnation.
Bricolage à la table, let's try if it's OK, now.
Djing, djing, la la la la... c'est pas la gloire, nouvelle séquence tripotage: Eureka!

En 1982, Steve et Carol -Ann Hunter ( la 3ème épouse de barbe bleue) donnent naissance à un beau bébé, en mémoire de Townes Van Zandt, il s'appellera Justin Townes Earle.
Pendant que Dad poursuit son périple mariages en vue d'entrer dans le Guinness Book, Justin Townes se lance sur ses traces, sort un EP et trois full CD's ( le dernier ' Harlem River Blues'). Deux mois après son vieux et sa stepmother le voilà à Bruxelles, à l'AB, but upstairs, pour nous balancer son americana/alt.country /bluesy folk à la croisée de Woody Guthrie/ Ryan Adams/ Robert Earl Keen.
Le gars est prolifique, un album par an, une nouvelle rondelle est prévue en février, nous aurons droit à plusieurs titres de cette oeuvre.
Setlist, la grande absente, je joue à l'inspiration.
Grand, efflanqué, tatoué comme un marin, binocles, petite casquette et bottillons...un premier titre d'une voix de preacherman et un solide jeu en picking... sometimes a man just has to know when to go ...( 'Passing through Memphis in the rain' )
Séquence autobiographique: you know my father wasn't the first storyteller de la famille, mon grand-père Jack, un contrôleur aérien, en connaissait des histoires, ' They killed John Henry ' ( le gars who was born with a hammer in his hand), lui est dédié.
Jeu nerveux , cordes pincées sans douceur, doigts agiles et howled lyrics , le gars tient pas en place.
Le délicieusement désuet, relents ragtime à la Leon Redbone, ' Ain't glad I'm leaving ' succède à la page d'histoire John Henry, il poursuit avec une première tirade pas tendre pour son paternel....You know, I wouldn't want to fight my mother, she's a dangerous woman, elle m'a toujours protégé, I ain't the son of my father, c'est elle qui m'a élevé: le tendre et nostalgique 'Mama's eyes'.
Il a quitté Nashville pour s'établir à New-York: ' One more night in Brooklyn', bluesy guitar licks et soft voice, légèrement traînante.
Il enchaîne sur le sec ' Ain't waiting', un country blues à son image, le gars incapable de rester tranquille, il termine le titre par un coup de talon décidé.
Une ballade classique:'Christchurch woman' une dame qu'il a rencontrée à Christchurch, en Nouvelle-Zélande.
Vous voyez Bruxelles, pas de loops, pas de backing tracks, de beatbox... just me and my guitar!
Faut pas plus pour retenir notre attention, ajoutons un songwriting de qualité, une voix pas banale et un jeu de haut niveau!
Une reprise du grandiose Lightnin Hopkins: 'I been burnin bad gasoline', un blues inspiré s'adressant à tes viscères.
My starter won't start this morning..., kesk'elle a cette tire, bordel?
The man in the station: t'as fait le plein chez Aldi, du carburant pourri!
Impressionnante version: heavy guitar et vocaux enragés!
Pour le nouveau CD, the meanest song I ever wrote, ce sera le titletrack 'Nothing’s Gonna Change the Way You Feel About Me Now', suivi d'une seconde plage prévue pour cet album dans laquelle il règle ses comptes avec son géniteur, the bastard who broke my mother's heart!
Retour à 'Harlem River Blues' et au country folk traditionnel aux teintes Appalaches: ' Workin for the MTA'.
Un petit plongeon dans les fifties, the Beat Generation, Jack Kerouac, Ginsberg... avec 'Wanderin', pour ensuite changer de registre, a song about a nasty woman, pareille à celle que vous voyez sur mon avant-bras: ' South Georgia Sugar Babe', démarrant en récitatif vitesse de l'éclair pour virer folky swing.
Un autre morceau apprécié par les sexagénaires fut le standard 'Nobody knows you when you are down and out ' , une touche jazzy et un timbre plus proche de James Taylor que de papa Earle.
Sortez les kleenex pour l'émouvante waltzy ballad ' Learning to cry' qui anticipe une nouvelle flèche tirée en direction de papa, another new song... I hear my father on the radio sing: take me home again... ai coupé le son... ( 'Am I that lonely, tonight'). Sentiment de solitude, complexe d'Oedipe, frustrations, fuite dans la drogue... pas facile d'être le fils de quelqu'un!
La dernière, le superbe bluesy/gospel rythmé et suicidaire: ' Harlem River Blues'!

70' appréciées.
JTE: a natural talent!

Bis
'Move over mama': when Jerry Lee Lewis crosses Johnny Cash, ça déménage, et on ferme la boutique avec une chanson de rupture amère sur un rythme enjoué ' Walk out'...I hope I never fall in love again...
Il a quel âge?
29 piges!

dimanche 27 novembre 2011

The Rocking Vimanas à l'Excelsior Stam Café, Jette, le 26 novembre 2011

Brahma est le Tout: Dieu, l' âme universelle....
T'as pas digéré le cassoulet?
Je me prépare spirituellement au concert des Rocking Vimanas à l'Excelsior à Jette, un bistrot/temple idéal pour pratiquer la méditation transcendantale en s'abreuvant à la pompe.
C'est Jean-Claude du Metteko qui a repris le zinc, il a déjà fait venir d'autres maîtres bouddhistes influents: Eddie & the Hot Rods!

Au programme, ce soir, quelques oiseaux artificiel habités: The Rocking Vimanas!
Après avoir tourné 4 ou 5 fois autour de la Place Cardinal Mercier, moins zen, le Mercier et la place, un merdier, tu pousses la porte du troquet: un client, le boss, un serveur et quatre musiciens au comptoir.
Public restreint ( 2 paumés), donc, à 20h30', heure annoncée pour le kick off , sagement on décide d'attendre que la cloche de l'église sonne neuf fois, petit à petit l'endroit se peuple d'une faune que l'on ne peut qualifier ni d'aristocratique, ni d'intellectuelle, une star tout de même, le Dop, brillantiné, mais pas encore entamé!

Trois Vimanas prennent place derrière leurs instruments, sont jeunes ( moins de soixante-dix, Simone), beaux et prêts à en découdre: Jacques Delhez ( un ingé son/ régisseur, batteur à ses heures), un gars qui ne jure que par Frank Zappa ne peut-être que bon, il l'est- Marc Creten, alias Marcàlabas, à la basse ( XRey, Fred & The Retro Elliptic Band + spécialiste es jam de toutes les couleurs) - l'incroyable Roland Kert, aka Steve Nielsen, à la guitare/chant ( un passé comme bassiste du Wallace Collection, début des seventies - guitariste du Mary-Ann Scott Band- ou compère de Roberto- The Studebakers et pas mal de participations, en tant que musicien, à des projets théâtraux...).
Un shuffle sentant Chicago pour se dégourdir phalanges et phalangettes.
Ladies & gentlemen, applaudissements pour le great singer: Little Johnny Stetson, un mètre 59 1/2 avec ses bottes, alias Johnny Biroute, l'instrument qu'il tient pour ne pas chanter les mains en poche est une guitare acoustique.
Un premier country rock, ' I said three' mentionne la playlist, le style de truc que tu peux ouïr au Wildhorse Saloon du côté de Nashville, si t'as de la chance, c'est la rousse Rita qui te servira ta Coors Light, ne t'assieds pas sur la pool table, tu pourrais te faire éjecter.
Pour ma soeur qui vient de goûter aux joies de la maternité: 'Oh Julie', même veine cowboy.
Superbes lignes, bien huileuses, de Mr Kert pendant 'It's alright, mama', suivi d'un burger King n°2, 'Big Boss Man', un cocktail à servir tassé.
Assise rythmique inébranlable, une méchante guitare et un shouter faisant honnêtement son boulot: le peuple est content!
John Fogerty's CCR ' Bad moon rising' , reverb et rockabilly touch: 'Stuck on you'!
Pour les âmes sensibles, Bill Monroe ' Little cabin home on the hill'...tonight I'm alone without you my dear... bois un coup, Johnny, ça va passer, menneke!
La country c'est pour les gonzesses, ça va chauffer maintenant: ' Johnny be good' mitraille serré et, avant la pause, Jean-Claude n'a pas daigné nous servir à boire et il commence à faire sec dans le coin: ' Blue Suede Shoes'.
Une petite frisée, chaussée de molières noires a des fourmis dans les jambes et vient gigoter face au bar, ambiance à Jette!

Pause syndicale et set 2

Daschshunds, beagles, Redbone Coonhounds ... au choix ..you ain't nothing but a hound dog....
Tu danses?
'One night with you, version yaourt pas allégé!
Un, deux, quatre, huit... collégiens/iennes prennent l'Excelsior d'assaut, suivis de près par un bataillon d'anciens combattants décorés de la Légion d'Honneur par le général!
Pinochet?
Non, Hannibal Barca!
Le ton monte, la mer se retire, gaffe aux méduses!
'Whole lotta shaking going on' pour les épileptiques, furieuses rafales de guitare et une séance interactive/directive légèrement ringarde, si tu vois le style rock liégeois, tu peux te faire une petite idée... je te dis shék... vous répétez chéééék... d'abord les femmes, puis les hommes...
Quoi, Elio?
Tu chantes quand tu veux, mon grand: chééék!
Chic!
'Good rocking tonight'- 'Tutti Frutti' façon Roberto & his Rockers, en version spaghetti de 'Brand new Cadillac'.
Sinon, la guitare canarde à tous vents, un crack, Roland!
'Little Sister' en mode cha cha cha et un blues pour varier la nourriture 'Reconsider baby'!
Kert/Clapton même combat.
Retour aux premières amours, la country larmoyante, légèrement oumpapa: ' Wear my ring around your neck'.
Doc, ça va pas.
Peux rien pour toi: there ain't no cure for the 'Summertime Blues'.
L'Excelsior transformé en dancefloor, le barman te pique ta table au son des tchouk tchouk de 'Mystery train'.
Farandole monstre!
Johnny, t'es fatigué, je prends la relève, passe-moi le micro, signifie Steve Nielsen:'Be bop a lula'- 'Rip it up' avec solo de basse, puis 'Knockin on heaven's door' à la sauce Guns'n Roses' - 'Jambalaya' en duo vocal.
La croisière s'amuse, derrière toi Stef et Léonard exigent un Slade.
Sourde oreille, ce sera Fats Domino 'Hello Josephine'.
Robert, amoureux, me demande une rediffusion de 'Bad Moon Rising', on peut rien lui refuser.
Le Creedence, on adore: 'Proud Mary' et 'Susie Q' !
Faut qu'on passe au bar et Jean-Claude doit nous masser pour la troisième mi-temps, break!

Coup d'oeil à ton cadeau de mariage, il est 23h15', temps de prendre congé si tu veux pas finir sous la table!
Je croyais qu'on avait piqué ta table...
M'étais installé à la table des musiciens, Félicien!

samedi 26 novembre 2011

The Gin Palace Jesters au Café Au Sans Nom, Schaerbeek, le 25 novembre 2011

Un vendredi soir, tu traverses l'enclave turque pour te rendre au Honky-Tonk 'Au Sans Nom'.
T'es pas le seul, tous les ceusses bruxellois contaminés par le microbe country sont sur place, lavés et beaux comme des premiers communiants: Rocking Lee je sais pas servir une bière, Danny Cool et sa cool nana, Jacqueline, Jack & Bernadette + tous les lascars de Curieus Schaarbeek ( Steven, Walter und Bill), co-responsables, avec la patronne du troquet, de ce jumelage Nashville/Schaerbeek!

20:00
Comme d'hab., on t'annonce que le groupe est arrivé tardivement, accident sur l'autoroute, ils terminent le soundcheck et vont avaler un truc chez Kemal, l'oncle de Oğuz , début des hostilités prévu à 21h, après le rot du bébé!

21:00: courte allocution d'un politicien local, Hoegaerden en main, et les Gin Palace Jesters peuvent entamer le premier set!

Gin Palace Jesters
Un des seuls country/hillbilly/rockabilly bands originaire de Chicago.
Carte de visite: deux CD's: 'Honky Tonk Fools' et ' Roadhouse Riot.. and other songs with words'.
Il est mené par "Pennsylvania" Dave Sisson, vise mes tatouages, ma liquette rouge, ma pommade capillaire et ma gratte.
Ce mec maîtrise le twang à la perfection et son chant vaut celui de Buck Owens.
Seul autre "vrai" membre du groupe l'ayant accompagné pour la tournée européenne: 'Spider' Mike Hobson, upright bass, ce gaillard sévit également dans le groupe ska/soul 'Deals gone bad'.
Les autres pour raisons familiales ou peur de l'avion ont décliné l'offre.
Pis de panaque, Dave a recruté deux remplaçants, des supersubs plus efficaces que Tom De Sutter, au chant et à l'acoustique, l'incroyable Trevor McSpadden et aux drums: Lance Helgeson, faisant partie d'un autre Chicago honkytonk music band: The Hoyle Brothers!

On entre dans le vif du sujet dès l'entame ' You cry alone' : Bruxelles, bienvenue dans l'univers du chagrin, de l'amour, de la budweiser et des dancing honky tonk plakliedjes/weepers: old-fashion country at its best... get ready for misery... sortez les mouchoirs rouges à pois blancs, les DVD's noir et blanc featuring Alan Ladd, Roy Rogers ou Audie Murphy...
On déterre ' I hear you talkin' qu'un certain Faron Young, the Hillbilly Heartthrob, chantait en 1959.
Un histoire de couple connue 'Pomade on my pillow', j'ai senti l'odeur de la brillantine sur mon oreiller, c'était pas ma marque... tu peux même plus aller vider quelques godets et rentrer à 4h du mat. sans avoir des surprises, chienne!
Trevor au chant for some truck drivers' music: 'Six days on the road' .
Même scénario ' 18 days, 18 wheels', superbes lignes de guitare, relents de gasoline, une photo de Betty Grable collée sur le dashboard..en route!
'Drink one for me', message reçu 5 sur 5 pour Steven, le one est multiplié par ten!
A fast one, maybe?
Trevor s'y colle: ' Georgia on a fast train' de Billy Joe Shaver, bel exemple d'outlaw country expédié en TGV.
Un petit bluegrass, kids?
The Louvin Brothers, le larmoyant ' Are you missing me?'
Tout aussi cafardeux ' Losing her memory', hey bartender, désolé, demande leur de jouer plus fort, refile moi une pinte, her memory keeps following me, vais boire mon chagrin jusqu'au petit matin!
Un stéréotype?
Bien sûr, mais vachement bien joué!
Le classique 'Singing the blues' plus connu par ici dans la version de Dave Edmunds, aux States Guy Mitchell est resté des semaines en tête des charts avec sa version.
Another oldie but a goodie, le Cashien 'Big River'.
It rocks, chaps!
'Drunkard's blues' la préférée de Steven, un country/gospel/blues piquant quelques plans à 'St. James Infirmary Blues'.
'Here I am again' on attendait Dolly Parton ou Loretta Lynn pour seriner ce truc de bonnes femmes, propice aux petits tours sous la boule scintillante dans une boîte le long d'une highway texane.
Brillant!
On termine le premier set avec un titre that had some airplay on Satellite Radio: 'Nashville Penny'.
Un bain de 55' dans le golden age de la country music!

A boire!
Les commentaires vont bon train, le public est satisfait, le houblon coule à flots, les CD's se vendent, merci, le premier est désormais hors stock!

Set 2
'Honky Tonk Fool' le titletrack du out of stock, le freightliner a repris son trajet, vitesse de croisière 65 MPH, radio branchée... Hank Williams sur Want FM 98.9.
Un uptempo Merlin l'enchanteur 'My blackbirds are bluebirds now' qui doit dater de 1920.
On continue le switch vocal, Trevor: 'Don't leave yet', un slow purulent, suivi d'un titre écrit par le bassiste... suis désolé de ce que je t'ai dit sous le porche, baby... the devil made me drinking....I must have made a few mistakes... aha, bien essayé, fieu, ma conjugale m'a baffé la dernière fois que je lui ai sorti ces salades!
J'ai trouvé ce single dans un flea market:' I trusted you' un B-side de Jimmy Bowen & The Rhythm Orchids ( 1957), du rockabilly à la Johnny Burnette.
La boisson aidant, quelques nanas et une banane prennent d'assaut une piste de danse improvisée, ambiance rue Fiers!
A propos d'une copine de mon ex, le prototype maneater, elle s'envoie tout ce qui a une queue, nourrie au Viagra ou pas:' Johnny come lately'.
Elle habite où, questionne Lee?
Fortes odeurs Stray Cats, on adore!
' Lonesome, weary, heartsick and blue' a été écrit par un gars de Detroit, Rem Wall, c'est pas de la soul, mais bien du country/hilbilly pur jus.
De Billy Joe Shaver 'You asked me to' au répertoire de Waylon Jennings, Dale Watson, Alison Krauss... et d'Elvis!
On enchaîne avec 'Show me your tears' et 'Gone' écrits par "Pennsylvania" Dave Sisson.
I know there are 5896 songs called 'Gone', désolé, kids!
L'accident ferroviaire qui a coûté la vie à onze citoyens, 'The wreck of the old 97' , Johnny Cash a repris ce titre tragique en 1957.
Et une profession de foi, une: 'I'll be a cowboy all my life' de Marty Robbins.
...I got no home, I got no wife...
Lucky Luke avait un chien et pleurnichait moins.
Intermède comique, Steven a griffonné un billet avec une request, il vient déposer la note aux pieds du cowboy.
T'es gentil, menneke, on promet de l'apprendre d'ici lundi, on la jouera à l'Archipel.
Voilà un autre Jim Reeves ' He'll have to go'.
Tu connais la version de Charlie Rich, bravo gars, et Paul Brunelle 'J'attendrai ton retour', aussi beau que du Richard Anthony, tu connais?
On va accélérer le tempo, il n'y que des bluettes dans ce jukebox ,' One more day', nerveux et incisif comme du Buddy Holly.
On vous quitte avec a slow country song de Jimmy Martin ' I've got my future on ice' .
Le temps de sécher nos larmes, de vider notre Maes et on rappelle le quartet!

Bis
A rockin' boppin' one, 'High geared daddy', d'un autre popular honky tonk vocalist, Webb Pierce!

Il est temps de seller ta monture pour regagner tes verts pâturages et de laisser les boit-sans-soif à leur labeur.
The Gin Palace Jesters restent dans nos contrées jusqu'au 4 décembre!

vendredi 25 novembre 2011

The Antler King au Music Village, Bruxelles, le 24 novembre 2011

L'équipe habituelle: Broodje Brussel/l'AB et le Music Village pour un déjeuner musical rue des Pierres.
Du gibier au menu, enfin du bois de cervidé: The Antler King!

Pas trop de monde lorsqu'Isabelle y va de son laïus introductif, il est question de caribou, de brame de cerf en rut, de daguet et accessoirement de bouffe pour nourrir ces mammifères, que tu peux commander à cette adresse: Todd Stittleburg (Owner) -Antler King Trophy Products, Inc.-Black River Falls, WI .
Détail ' Antler Feast' n'est pas recommandé pour les chats, ni pour ta belle-mère...

Si tu ne veux pas de produits yankee on peut te recommander The Antler King from Tienen/Gent, de l'americana/alt.country/semi-acoustic pop de haute tenue!
Au départ The Antler King est un duo de singer/songwriters: Esther Lybeert, vocals/piano/shakers/acoustique, bla bla bla et sourires avenants + Maarten Flamand, vocals et guitares.
Un passé?
Esther fut Mrs Hyde et la première voix de Hooverphonic, encore Hoover à l'époque, on la retrouve e.a. sur des enregistrements de Flat Earth Society ou An Pierlé.
Tandis que Maarten s'ébattait dans Cloon ou Stash et Bulls on Parade pour s'époumoner sur 'Killing in the name of..'.
Sur scène le couple est rejoint par Mathias Moors ( basse) vu avec Bad Cirkuz- Bruno Meeus ( guitares, banjo, backings), comme Mathias, il se produit avec Laun - Michael Deleersnyder ( drums, glockenspiel) actif chez Fosco.
Un album 'The Antler King', sorti il y a quelques mois , mais aussi le soundtrack du film/pièce de théâtre 'Send all your horses'.

C'est la saison des airelles, du gibier: 'Hunter', ne pense pas trop à Albert King:
They call me the hunter, that's my name
A pretty woman like you, is my only game....
du soft acoutic folkpop aux harmonies soignées et à l'instrumentation délicate.
Jacqueline ( 72 ans, 3 mois, 6 jours), ton habituelle voisine au Music Village, te souffle à l'oreille: prachtige stem, cette demoiselle..
C'est le moins qu'on puisse dire!
' Cats and clocks' vocalises à trois voix pour un tout nouveau titre intimiste que tu ne trouves pas sur le CD.
A melancolic lullaby, ' No colours no shapes', des arrangements subtils et de superbes et déchirantes lignes de guitare.
Les chroniqueurs du Nord avancent Radiohead, Elbow, Portishead, Amatorski, Crowded House... ils ont de l'imagination!
The Antler King a sa propre identité, évidemment tu peux faire quelques rapprochements, j'irais du côté de Marble Sounds, Isbells, la petite Sarah Ferri, Beth Orton, Heather Nova... toute une clique cataloguée 'highly orchestrated folk-rock'.
Un banjo pour Bruno:' Silk sounds', une soyeuse sad song about death dans la veine alt.country.
L'instrumental 'Walske' porte bien son nom, démarrage guilleret, piano dissonant, un passage plus lent accentué par l'ebow faisant pleurer la guitare et le glockenspiel chaste.
Beau comme une toile d'Henri de Braekeleer!
' Heroes', non c'est pas une cover, mais bien un singalong/clapalong avec la ligne du Thin White Duke...we could be heroes....
Particularité: Bruno utilise sa setlist pour coincer 2 cordes de sa gratte.
Emily Brontë: 'High waving heather', 1836, mis en musique par The Antler King, du romantisme anglo-saxon façon waterzooi sur fond jazzy: succulente recette!
Racé comme du Norah Jones!
Slowtime: 'Alone', harmonieux en diable.
Esther à l'acoustique pour l'uptempo ' Does anybody care' .
Un petit coup de slide, Maarten?
OK, bien servi!
Bizarrement le truc te fait penser à Katja Vandl, aujourd'hui actrice, mais qui sortit quelques chouettes plaques dans les mid-nineties.
Esther solo: ' Coffes and cupcakes', triste histoire d'un couple attablé dans une taverne qui n'a pas échangé une parole, ni un regard, pendant près d'une heure.
Zétaient muets?
Zavaient rien à se dire, fieu!
Maarten vient accompagner madame pour terminer ce superbe folk tune.
Une ballade, ' Thieves and beggars', s'énervant au final, suivie de 'Satchel' décoré d'une Gretsch lyrique.
Hoelaat is het?
13h35', madame!
On a déjà dépassé le temps imparti, mais on tient à vous interpréter ' The Virgins', is dat goed?
Pas de problème, on aime Madonna et Jeanne d'Arc!
Les gentilles vierges s'emballent pour finir en explosion noisy, pour rire Esther conclut par trois notes de piano enfantines.

Excellent concert, apprécié par Etienne, le barman, pourtant difficile à convaincre!

Un bis, misschien?
Unplugged, a capella, Maarten + Esther: ' Roll over', une lovesong subtile.

Le 14 décembre The Antler King se produit à Strombeek ( Cultuur Centrum), avant cela à Berlare et Breda!









jeudi 24 novembre 2011

Givers - Summer Camp à La Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 23 novembre 2011

Deux bands pour le prix d'un ce mercredi!
Alors que Summer Camp était initialement prévu au Witloof, le Bota, suite aux maigres préventes, a décidé d'associer le combo britannique aux natifs de Louisiane, Givers.
La Rotonde accueillera un double bill, personne ne s'est plaint!

20h15' Summer Camp
Une entrée en matière inattendue et originale, alors que le public est toujours en phase d'allumage, une voix, une guitare se font entendre.
Elizabeth Sankey et Jeremy Warmsley pénètrent dans l'enceinte par l'accès spectateurs tout en jouant et chantant, ils traversent l'hémicycle en se frayant un passage parmi les Bruxellois ébahis pour ensuite escalader le podium où ils seront rejoints par un drummer, engagé pour la tournée. Le gentil, acoustique, campfire folktune gonfle de manière assourdissante avec l'apport du cogneur et l'usage de l'amplification.
Sur l'écran apparaît le slogan 'Welcome to Condale' ( titre du CD, sorti il y a peu), l'agréable rengaine, sentant les Shangri-Las et autres Californian girlgroups, se nommait ' Better off without you', elle ouvre l'album.
Elle est pas mal, Elizabeth, ose Vince ( sa copine n'est pas encore arrivée), tu acquiesces!
Le titletrack' Welcome to Condale' dégouline comme un bâton de candyfloss rose éphémère, le côté nostalgique étant accentué par le film fifties qui défile en background.
'Round the moon' ouvre un EP plus ancien.
Jeremy aux claviers, des boîtes à rythme pour accompagner le vrai drummer, du synthpop vaporeux à deux voix.
'1988', backed-up par des dancefilms de l'époque ( Patrick Swayze et Jennifer Grey dans 'Dirty Dancing' ), époque bénie et insouciante sur fond electro chatoyant.
Jeremy s'essaie au vocable roman, une chanson très vieux, maintenant: ' Veronica Sawyer'.
Vieux= 2010!
Quoi, Vince?
T'adores la voix d'Elizabeth.
Effectivement, elle a pas mal d'atout, Miss Sankey.
'Nobody knows you' marque un virage electro/rock, au croisement des Raveonettes, Blondie et d'Elysean Fields.
Une lente intro dramatique claviers/voix féminine pour 'Done Forever' qui part en dancetrack agité.
Jeremy, my dear, je n'ai pas de setlist, what's next?
'Brian Krakow': catchy, sautillant, hyperdansant!
Même veine avec 'Down', Elvis en noir et blanc essaye de suivre le rythme imposé par Summer Camp.
'Ghost Train' revient aux ambiances Phil Spector et avec ' Losing my mind' le duo repart en balade dans la fosse.
Jean-François sera rouge pivoine lorsqu'Elizabeth viendra susurrer dans ses pavillons...you, you you're wasting my time...you don't like me like you used to...
A nice acoustic ballad.
La dernière annonce la colonie, le frais et pétillant ' Summer Camp' qui s'éteignait à petit feu lorsqu'une brise coquine ranime les cendres et le trio embraye sur un ' I want you' répétitif et addictif.
Un chouette concert!

La séance démontage, mise en place se termine à 21h45': Givers on stage!

De l'indie from Lafayette, Louisiane: quatre gars ( Taylor Guarisco, vocals/guitar- Kirby Campbell, drummer- Nick Stephan, keyboards, flute et Josh LeBlanc, bass/guitar) et une fille: Tiffany Lamson ( vocals, percussion, petite guitare).
Un EP en 2009, l'album 'In Light' en 2011.
En route pour un set exubérant, tumultueux, vigoureux et confus de 50', à peine 7 titres!
'In my eyes' une entrée en matière noisy.
Tiffany s'énervant sur un genre de ukulele, pendant que Taylor te balance des riffs stridents et lacérés.
Après 2 ou 3 minutes, Miss Lamson s'empare de baguettes avec lesquelles elle s'acharne sur quelques caisses ou tambourins, telle une névrosée hystérique.
Démarrage explosif.
'Saw you first' même schéma: rythmes tribaux, acharnement viril (sorry, Tiffany), un mix Vampire Weekend, Animal Collective, un soupçon d'Arcade Fire et pas mal de Talking Heads, peu de mélodies, beaucoup d'énergie.
'Meantime' un chant choral couvert par une orgie d'afrobeats fébriles.
OK, le truc tient la route, mais la coupe avec les groupes s'ébattant dans le même créneau va déborder un de ces quatre: School is Cool, Freelance Whales, Local Natives, Noah and the Whale, The Herfsts ... et des centaines d'autres!
L'indigestion guette, on est mûr pour 'Ripe', ...you like your man ripe...chanté/hurlé d'une voix suppliante par la petite Tiffany.
La suivante ( 'Ceiling of Plankton') est tout aussi échevelée et messy.
Le meilleur titre fut 'Atlantic, au chant bridé sirupeux et aguichant et aux envolées de flûte saïgonnaises, enfin une chanson me souffle un voisin!
Un final trampoline avec ' Up Up Up'!, vocal interplay et beats à la pelle...
Un méchant: they sound like La Compagnie Créole version New York hipsters... pas gentil, car ce single déménage!

lundi 21 novembre 2011

Yes à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 20 novembre 2011

La première fois que tu vis Yes sur scène remonte à la préhistoire: le 9 août 1969 au Jazz & Blues Festival de Plumpton (regarde l'affiche: les Who, King Crimson et...Wallace Collection!).
Une claque monumentale, on n'utilisait pas encore la marque 'progrock' à l'époque, mais t'avais l'impression d'avoir entendu un truc pas banal, sans parler de l'aura de Jon Anderson et son timbre inimitable, flanqué de Chris Squire ( bass, seul membre original ayant accompli tout le parcours)- Peter Banks (guitar) - Tony Kaye (keys) et Bill Brufford (drums), il a ébloui la foule massée sur le Plumpton Race Track.
D'autres concerts ont suivi, pour toi le dernier remonte à un gig à Forest National avec le Russe Igor Khoroshev aux claviers.
Revoir Yes dans une salle de petite dimension et avec un nouveau CD dans les bacs, après un hiatus de 10 ans, s'imposait à toi lorsque tu consultas l'agenda de l'AB!

19h25', file Boulevard Anspach, pourtant le concert n'est pas sold-out.
Les fans, des jeunes de 55 à 69 piges, tiennent à arriver tôt pour se coller face au podium et retrouver leur glorieux passé, c à d la chevelure hippie, la fougue juvénile, le make love not war ( le SIDA n'avait pas encore été inventé) et d'autres images d'Epinal légèrement jaunies... Ne ris pas, ça va t'arriver un jour!

20h05', lights off, une bande sonore à base de fifre- tambour, une musique de parade grandiloquente, puis un tonnerre d'applaudissements... yes, Yes on stage!
Yes 2011= Chris Squire (bass, vocals)- Steve Howe ( guitars,
Spanish laúd, backing vocals)- Alan White, vise mon nom sur la grosse caisse - le revenant ( 1980/81) et superbe, Geoff Downes aux claviers et celui qui a la lourde tâche de remplacer l'irremplaçable Jon Anderson, aux vocals, le gamin canadien: Benoît David, ex-chanteur du tribute band 'Close to the Edge'. Le petit David officie également au sein de Mystery, un progrock band du pays de la feuille d'érable.

C'est parti, avec en background sur écran géant les visuals de Roger Dean, créateur des pochettes de Yes depuis 'Fragile' en 1971, le monstrueux ' Yours is no disgrace'.
Face à toi, Steve Howe, un vieillard décharné, aux cheveux filasses et petites lunettes de Tournesol absent mais qui n'a rien perdu de sa maestria.
Son jeu technique reste époustouflant.
Ce classique du répertoire Yes a vite fait de rassurer les diehard fans: harmonies vocales impeccables, maîtrise instrumentale bluffante et un Benoit David, qui loin de singer Napoléon Anderson, quoique aussi minuscule, tire admirablement son épingle du jeu.
Explosion admirative!
Avec 'Tempus Fugit' tu te rends compte que le son Yes doit presque tout à la basse phénoménale de Squire qui en profite pour nous demander de saluer le retour de l'ex Buggles/Asia, Geoffrey Downes.
A deux mains j'applaudis!
Un roadie refile un luth à celui qui remplaça Tony Banks en 1971: 'I've seen all good people', démarrant par une partie d'échec 'Your move' et quelques relents 'Give peace a chance' avant d' aborder la seconde phase de la suite, décorée de handclappings, sans oublier la répétition addictive de la phrase...
I've seen all good people turn their heads each day so satisfied I'm on my way... que le nain David récite aux côtés du géant Squire.
Superbement complexe!
A folky ballad au menu: 'Life on a film set', une première salve tirée de 'Fly From Here' (2011).
Une acoustique pour le lead singer et un travail énorme du chevalier rouge, Geoff Downes.
Annonce en acadien: voici un titre vieux de 40 ans, dédié à tous nos êtres chers.
Plus de dix minutes, 'And you and I' , OK c'est dur à digérer sans le trémolo caractéristique d'Anderson, mais la majesté de la composition nous a laissés pantois. Steve Howe switche constamment d'instruments: guitare, pedal steel, guitare sur pied... Squire y va de quelques lignes d'harmonica, le magicien Downes virevolte à droite, à gauche, il est encerclé par tout un attirail de claviers, synthés, moog, mellotron, White turbine sans rechigner et le gamin s'intègre parfaitement dans la famille.
Un final théâtral et Bruxelles, qui s'est recueilli sans broncher, peut laisser éclater son enthousiasme.
On va se calmer et vous laisser avec papy Steve et son acoustique, a galliard digne de John Dowland: ' Solitaire', suivi de 'Clap' en fingerpicking, un titre inspiré par le guitariste Davy Graham.
Retour de la clique qui se décide à nous servir le plat de résistance, six services: ' Fly from here' composé avec l'ancien compère de Geoffrey, Trevor Horn qui a produit la plaque!
"Ouverture- We can fly- Sad night at the airfield- Madman at the screens- Bumpy ride et We can fly (reprise)".
Pour la dixième fois, le roadie, jolies jambes velues de rapper recalé, s'amène au galop pour remplacer la gratte du professeur.
Sur fond de claviers mélodieux, le savant fou nous tricote un chandail hispanique, l'aède du Saint-Laurent s'immisce dans l'épopée et pendant 20' tu traverses 26 océans, survoles tous les continents, combats des monstres marins, croises quelques types fêlés, pour finir ton trip sur un gentil thème pastoral.
Magistral, digne des 'Tales from Topographic Oceans'!
Pour la petite histoire la genèse de l'imposante suite est à chercher du côté des Buggles, en 1981 Horn et Downes avaient pondu une démo qui a servi de brouillon pour ' Fly from here'.
Tout le monde attendait ' Wonderous Stories', personne ne fut déçu.
Brillantes harmonies vocales pendant 'Into the storm' , basse ronronnante, drumming binaire et échappées aériennes de Howe.
Place au lourd, 'Machine Messiah' ( 'Drama' 1980), un des titres les plus heavy et noir enregistré par le band.
Howe goes metal sur fond de prière Black Sabbath..
Hold me, machine messiah
And show me
The strength of your singular eye...
On arrive à la fin de la messe avec un autre classique : ' Starship Trooper', pendant lequel Squire arpente la scène de long en large tout en frappant sa Rickenbacker.
J'arrive suggère Downes, en se promenant avec un keytar emprunté à Herbie Hancock.
Le vaisseau vire jam spatiale, qu'ils achèvent à quatre au garde-à-vous devant la batterie d'Alan White.
Howe décide d'en rajouter une petite couche pour arriver à 2h de show!

Ovation immense!

Bis
Tout le monde sait que ce sera 'Roundabout'.
Intro andalouse, sans frites: gagné!

Verdict: la magie n'y est peut-être plus comme en quatorze, mais Yes reste un putain de bon groupe!






dimanche 20 novembre 2011

Bernard Lavilliers au Théâtre National, Bruxelles, le 18 novembre 2011

Dans le cadre du Vrijheidsfestival/ Festival des Libertés, une organisation de l'ASBL Bruxelles Laïque, le Théâtre National accueille Bernard Lavilliers, après avoir reçu Marianne Faithfull la veille.
En dehors de différents concerts ( au National ou au KVS), le public peut assister à des séances cinématographiques, à des débats, à des pièces de théâtre ou aller jeter un coup d'oeil à l'espace expositions.
Programme copieux étalé sur 10 jours ( du 17 au 26 novembre).

Bernard Lavilliers

est prévu à 21h, et, à ce point horaire, la salle est loin d'afficher complet, le public présent, n'étant pas forcément un assidu de concerts, se met à battre des mains nerveusement à 21:01', faudrait, un de ces soirs, les inviter chez Madame Moustache où le retard peut avoisiner 89'!
21h05', le deejay a choisi un thème world, arrivée imminente du Stéphanois?
Détrompe-toi, Godefroid... sur un écran, invisible pour les dizaines d'auditeurs collés au podium, on projette un docu/fiction sensé se dérouler au Yemen, la bande défile pendant 10', quelques applaudissements et nouvelle musique d'ambiance.
Admiratif, tu contemples l'impressionnante batterie d'instruments occupant le podium en te demandant combien de musiciens accompagneront l'ancien boxeur de Firminy, lorsque deux loustics se pointent pour une présentation bilingue concise.

Lights off, trois minutes dans l'obscurité, Bruxelles s'impatiente, ma voisine donne une baffe au gars derrière elle, me demande pas pourquoi et, enfin, Nanar et ses musicos apparaissent!
La fine équipe multi-instrumentiste: Xavier Tribollet: claviers, guitares, batterie ( Yael Naim, Clarika..) - Olivier Bodson : guitare, trompette, bugle ( Laurent Doumont, Marc Lelangue...)- Marco Agoudetse : saxes, basse, flûte, violoncelle, percussions ( Bob Sinclar, Michel Delpech...)- Gilles Gimenez : batterie, guitare, cajon ( Tonton Falcone, Murray Head, Tina Arena, Alizée, Mylène Farmer..) + le gladiateur sexagénaire (voix, acoustique, pas de danse, gestuelle dramatique...)
Une entrée en scène théâtrale, un accordéon langoureux, du fond de la scène retentit la voix caractéristique de l'éternel révolté:
Dans la brasserie du nord de style 1900,
Les voyageurs payaient en or trébuchant,
Rongés par le cancer infernal de la fuite.
Vivre déraciné, vivre tard, vivre vite...
'Eldorado' sur 'Nuit d'Amour', déjà un pincement de coeur et, à tes côtés, Lucille et Gaëlle reprenant les lyrics de cette plage pas trop connue.
Un seul titre et toute la salle, le sourire aux lèvres, est prête à vibrer.
Elle vibrera pendant près de deux heures, Lavilliers en fera ce qu'il voudra!
Présentation des complices, tout le monde a son ticket pour la Big Apple?
Go: ' New York juillet', titre chaloupé, moite, sensuel, vaguement reggae!
Quelques flashbacks illuminent les lyrics: Patti Smith, les New York Dolls... et un premier duel sax/trompette à vous couper le souffle.
La version album a été arrangée par le Spanish Harlem Orchestra: ' Causes perdues', salsa time avec le poing levé, horn & trumpet vont nous rendre fou!
Changement de continent: l'Angola, 'L'éxilé' toute l'angoisse de l'immigration sur background d'accordéon virevoltant, laisse Mylène chanter 'Désenchantée' pour ses désarrois amoureux, le désenchantement chez Lavilliers a d'autres racines!
Nordeste du Brésil, la musique du Forro, le formidable ' Sertão' aux images fortes:
...Pour te donner un avant-goût de vacances intelligentes. Ceux qui vendent du soleil à tempérament. Les cocotiers, les palaces, et le sable blanc, ne viendront jamais par ici. Remarque il paraît que voir les plus pauvres que soi, ça rassure. Alors allez-y, ici, tout le monde peut venir, ici il n'y a rien...
Filmique, mélancolique, authentique, à 1000 lieues du Club Med.
Sorti en 1980 ( 'O Gringo') ce titre conserve toute sa force évocatrice.
Bruxelles bat des mains, sautille, trépigne!
Une chanson d'amour pour une inconnue des Caraïbes: ' Sourire en coin', un violoncelle sensuel souligne le caractère lascif du morceau.
'Les aventures extraordinaires d’un billet de banque': Dexia, BNP... dans la tourmente, écoute, petit, me disait mon vieux, ne dis jamais du mal des riches, on ne sait jamais ce qui peut t'arriver...
Une histoire de maffioso en col/cravate de mèche avec le gouvernement.
Swing time: ' Funambule', un Hammond juteux et Bernard se la jouant Nougaro.
Solo à l'acoustique pour la vulnérable et poignante ballade 'Betty'.
Engagement, générosité, tendresse: du grand Lavilliers!
Encore plus fort: 'Petit' décrivant l'univers de l'enfant soldat, l'enfant machine à tuer...Johnny Mad Dog en chanson, difficile de ne pas réprimer un sanglot, et ce bugle sinistre de s'attaquer à tes entrailles.
Retour aux rythmes enragés sur fond rock musclé ' Le clan mongol'.
Surprise avec la suivante qu'il ne jouait plus depuis des années: 'Idées noires' a une histoire, je devais l'enregistrer à Paris avec Rickie Lee Jones, elle était pétée et stoned tous les jours, c'est Nicoletta qui s'y est collée, c'est devenu un hit monstrueux, Bruxelles vous remplacerez Nicoletta!
Le délire!
Un impromptu trompette/sax pendant 'Identité Nationale, la plage préférée de Sarkozy et de sa brune oie blanche.
Ce pamphlet jazzy n'est jamais passé sur les chaînes nationales:
...La nuit sur internet partage tes insomnies et des flics des rois, tu deviens repérable sur ton adresse IP
t’es cerné en croyant que t’es libre.
Le blues..
Parano, Lavilliers?
Lucide!
Funk sur le tartan: 'Je cours' précédant 'Solitaire' ou Lavilliers goes Kingston, du ska bouillant!
G G au cajon pour ' Les mains d'or', de l'exotisme social, un superbe hommage aux prolétaires, aux manoeuvres, aux humbles s'échinant sur les machines mais refusant le chômage.
Chaleur humaine et émotions: sublime Lavilliers, malgré un début de grippe, Bruxelles à genoux!

Un salut, bye, bye... ils vont revenir, aucun doute!
Bis
Solo à l'acoustique: 'On the road again', l'ai chantée en dormant.
Si j'avais su je t'aurais accompagné, te signale Madame le lendemain, tu souriais en la fredonnant.
Avec band, une effervescente 'La Salsa' pour finir en beauté!

Pas question de le lâcher pense Bruxelles, une longue séance d'applaudissements et un second retour: en clair obscur, 'Attention fragile' .
Génial, soupire Fanfan.
J'ai failli l'embrasser!

vendredi 18 novembre 2011

Marcus Malone au GC Nekkersdal, Laeken, le 17 novembre 2011

Le concert mensuel de la Brussels Blues Society ( en collaboration avec le VK, comme le précédent) se déroule au Nekkersdal.
Constatation amère, une nouvelle fois, les organisateurs déplorent la désaffection massive des bluesfans bruxellois, que leur faut-il!
Un show exclusif de Marcus Malone, c'est pas une affiche alléchante ça, bordel de ce que tu veux?
Les absents eurent tort, mais c'est pas une consolation, fiston!

20h50'
Le temps d' avaler quelques mousses et une ou deux eaux plates pour Foto Luk Waters, un cousin éloigné de Roger, et un responsable local saisit le micro pour une présentation bilingue plus que fantaisiste, on cite: Marcus Malone, un type avec une voix comme une cloche... heureusement, l'empereur de Detroit ne semble pas comprendre le grec!

Marcus Malone
is a hard rocker turned soulful blues man...dixit Pete Feenstra qui chronique son dernier CD 'Let the sunshine in'.
Bien vu, peï!
Une voix chaude, un mix Paul Rodgers, Robert Plant, Robert Cray et des compos qui suintent ou rockent méchant, on s'est pas emmerdé à Laeken, surtout que la lead guitar de Stuart Dixon valait à elle seule le prix d'entrée, un crack ce mec!
A l'aube du 21è siècle M M quitte le Michigan pour s'établir à Londres, il avait déjà sorti un LP, ' Marcus', rangé sur l'étagère heavy metal.
'Let the sunshine in' est le n°5 de la série et navigue dans les eaux blues/soul/bluesrock/boogie.
Il viendra défendre cette plaque accompagné par le déjà nommé Stuart Dixon ( Never the Bride, Geno Washington, Eddie Floyd, Pauline Black...) à la lead guitar- le discret Norvégien Sjur Opsal à la basse et Chris Nugent aux drums (The Royal Cartel, Ellie Lawson, Imma...).

From the 'Blue Radio' album, le très rock et juteux 'Hear my train' , le flamboyant Stuart sous les spotlights, façon de parler les lights sont fades, c'est pour l'ambiance, zei de gast aan de tafel, Luk, le pacifiste, a voulu l'étrangler: deep toned solos and speedy licks et tu ajoutes le timbre noir de Marcus , le récital ne pouvait commencer sous de meilleurs auspices.
' If I had another chance' , si le shuffle à la Stevie Ray Vaughan c'est ton dada, tu vas aimer cette galopade.
C'est du blues?
Ouais, écoute ça: baby, c'est pas moi que t'as vu avec une autre nana, c'est Stuart, il me ressemble un peu, non?
Tu parles, Charles: comme James Brown ressemble à James White!
Une petite séquence de sexy soul sur fond 'John Lee Hooker' façon Johnny Rivers.
Bien joué, les gars!
Funk time: 'Back to paradise', gluant et poisseux l'Eden!
Même veine: ' All that love'.
Surprise de dimension, they wrote it for Otis Redding qui n'a jamais eu l'occasion de la chanter : 'To love somebody' des Bee Gees en superbe version r'n'b.
Le slow purulent te donnant des frissons dans le bas du dos.
A tes côtés, Daniel mime tous les soli du guitariste, il a pas fait une seule fausse note!
Ready for a singalong, Brussels?
Jamais entre les repas, Marcus, mais pour te faire plaisir... la locomotive 'Got my mojo working'.
Semblerait que le mojo de Laeken ne soit pas en panne.
Un showman ce MM, il doit connaître tous les trucs utilisés par Patrick Sébastien pour animer une fête villageoise quelque part en Lozère... I wanna see you wave your hands... bien essayé, pour que Luk pique ma pintje!
Un petit slowblues?
Ok, envoie, papa!
'Whiskey talkin', des problèmes avec madame ... don't send me no more letters..I'm leaving you right now..
Ok, baby, ferme la porte en sortant!
Excellente voix ( le Jack Daniels?), un jeu de guitare pas con ( celui de Marcus), un partenaire (Stuart) étincelant et une combinaison basse/drums classique et infaillible... le peuple ne veut rien de plus, Elio!
Une ou deux plaisanteries et c'est reparti sur la piste funk, sexy comme du James Brown.
Tchik, tchik, tchik ... Dixon mouline tel un Philippe Gilbert décidé à fausser compagnie au peloton tout en souplesse et, comme il fallait franchir trois fois la ligne d'arrivée, on a droit à un final à rallonges.
Un boogie cognant sec avant la pause 'Blue Radio'.
55' bien enlevées!

Set 2
'One more time' du soulful blues aux nuances latino, puis ' 99 tears' trois de plus que Question Mark & the Mysterians, un titre bondissant voyant Klaas et Ginette quitter leur tabouret pour s'essayer à un rock décadent pendant que les guitares giclent.
Sur l'album 'Hurricane' : ' Going back to Detroit' , du Jimi Hendrix époque Band of Gypsies, nouveau morceau de bravoure du tueur à la guitare.
A little fun song, braves gens: ' Double D' ...I gotta woman, elle a été fabriquée pour faire l'amour...
Watte, Luk?
Tu crois, vraiment, que c'est une poupée gonflable.
Méchant bluesrock décoré de quelques facéties du chef, apte à remplacer un politicien de la Cité Ardente dont le nez est toujours rouge vif et l'oeil lubrique.
Le Beaujolais nouveau est arrivé, santé!
Le slowblues du second set: ' Redline blues', très longue plage visqueuse à souhait, Daniel en est encore tout remué.
Du swamp rock pour varier le menu : ' Blue jeans', qu'est ce que t'as foutu with them blue jeans + un juron que la rédaction a refusé de publier.
Well, that was some good Detroit shuffle..
Indeed, Marcus, ça cognait vache, comment va ton froc?
On vous a promis quelques covers, voici ' Messin with the kid', le chef-d'oeuvre de Junior Wells.
Vous semblez apprécier l'adhésif, slowblues n°3: 'Would it matter', un son proche du Led Zep bluesy ou des Animals d'Eric Burdon, en 1964.
Grand!
Le titletrack de mon dernier enfant:' Let the sunshine in' .
Tu pensais à Aquarius, tu oublies, ce morceau sent le boogie à plein nez et termine le show.


Faudra pas nous encourager des masses pour exiger un bis, Marcus Malone & band nous balancent un ' Find me somebody' qui pistonne gaiement et permet au drummer de se mettre en évidence pendant un exercice solitaire réprouvé par la morale chrétienne.
Concentré il était, le Nugent!

Excellent concert, le prochain aura lieu le 22 décembre: Ian Siegal, toujours au Nekkersdal!

jeudi 17 novembre 2011

Jonathan Wilson- Omar Velasco au Club de l'Ancienne Belgique- Bruxelles, le 16 novembre 2011

'Laurel Canyon The Inside Story of Rock and Roll's Legendary Neighborhood' Michael Walker!
Joni Mitchell and Graham Nash lived there, in the cottage that inspired Nash to write “Our House” and in which Nash, David Crosby and Stephen Stills sang together for the first time.

La liste des résidents de Laurel Canyon est longue: Frank Zappa, Mama Cass, Chris Hillman, Roger McGuinn, Jackson Browne, Don Henley and Glen Frey, Mark Volman, Robby Krieger and John Densmore.....
Jonathan Wilson s'est inspiré de son séjour dans ce quartier de L A pour la confection de l'album 'Gentle Spirit'.

C'est ce neo-hippie, nourri au seventies West Coast sound, que l'AB club accueille en ce mercredi 16 novembre.

Omar Velasco

a charge d'ouvrir les hostilités.
20h05, un gars longiligne, fringué grunge, sort de coulisses.
I'm waiting for the sound guy, nous sort-il gauchement. On lui fait signe, c'est trop tôt, fieu, retourne d'où tu viens, bois un coup de gnôle et fume un joint.
Sorry, Brussels, not yet...il disparaît.
20h15', même scénario, l'ingénieur et l'éclairagiste sont au poste.
Omar Velasco, qui vient de sortir le EP ' See Lion Run', a 30' pour convaincre Bruxelles de ses capacités.
Verdict: diplôme obtenu avec distinction, du folk/roots/americana attachant et intimiste te rappelant au bon souvenir de l'écorché vif, Ray Lamontagne.
Pour la petite histoire, Omar a collaboré avec A Fine Frenzy, vue il y a plus d'un an dans la même salle.
Le mélancolique 'Wait for me' ouvre les débats: lyrics abordables, jeu de guitare sobre, voix posée.... le photographe de Cutting Edge me fait un signe: 't is goed!
Approuvé!
Intro en arpèges pour le soft acoustic folk 'Great big house'.
Une leçon récitée en High School French pour se présenter et introduire 'It's not over', suivi d'un premier uptempo entraînant ' So Far' , beau comme un western en noir et blanc.
I'm quite excited to play here, c'est la première fois que je joue hors de Californie, retour aux tempi plus lents avec 'Boarded up', a moody ballad.
Un petit signe du manager: only one left to play!
Référendum: a loud one, a soft one?
Bruxelles opte pour l'énergie, Omar nous interprète le nerveux 'You're mine' aux senteurs Ennio Morricone meeting America ( le groupe: 'A Horse with no Name').
Entrée en matière bien sympa!

21:05, Jonathan Wilson

Un album Frankie Ray in 2007 ( never officially released) et puis en 2011 l'explosion médiatique avec 'Gentle Spirit'.
Le gars faisait partie du groupe Muscadine, a collaboré avec quelques noms pas idiots: Jackson Browne, Graham Nash, Erykah Badu... et a produit e.a.: Mia Doi Todd, Jason Boesel, Dawes...

A cinq sur scène, tous de super musiciens: Omar Velasco à la 12-strings, electric guitar, keys et backings, il fut tout bonnement époustouflant - drums, probablement Richard Gowen, un mec qui joue avec Robert Francis- Gabe Noel ( Mia Doi Todd..) à la basse - le fantastique Jason Borger (Chuck Prophet, American Music Club, Eleni Mandell, Matt Nathanson...) aux claviers et J W aux lead vocals et guitares.
Prêt pour le grand plongeon dans les glorieuses années septante ( soixante-dix, Nicolas), une sérieuse dose de California Dreaming baignant dans un halo psychédélique favorisé par la consommation de substances, illicites par ici, mais achetées à A'dam?
Question ' Can we really party today'?
Démarrage en douceur: une douze cordes sobre, un chant aérien McGuinn/Gene Clark, changement de cap après quelques quatre minutes, un orgue majestueux, une basse qui pompe, un drumming plus sec mais toujours ce chant euphorique.
Déjà une première plage de 7 minutes qui s'attaque à tes entrailles, elle sera suivie d'un country rock pour lequel Omar a troqué sa douze cordes contre une électrique qu'il caresse à la slide: ' White Turquoise'.
Un élégant menuet introduit par un piano désuet 'Your ears are burning', à trouver comme la précédente sur son premier CD.
Superbe!
' Dear Friend' pour un ami qui ne comprend rien à rien, une valse lacérée par de déchirants riffs de guitare, le morceau vire trip psychédélique avec duo de guitares à la Allman Brothers Band pour tourner à la jam pétaradante comme à la bonne époque de Grateful Dead.
' Mission in the rain' annonce la playlist, un titre lent, aérien, planant avec doublé de claviers.
Place à la plage la plus longue, la plus épique du set: ' Natural Rhapsody' , à l'amorce acide lente et sinueuse, tu peux imaginer aussi bien Jerry Garcia que George Harrison en action.
Un douillet lit de claviers, des guitares lyriques qui, bien évidemment, vont se déchaîner en fin de morceau pour atteindre un degré de sauvagerie barbare.
Jason s'allume un pétard aussi imposant qu'un Havane fumé par Fidel Castro en 1966, on attaque ' Gentle Spirit', le titletrack.
Le cigare s'avère être un bâton d'encens âcre destiné à nous plonger dans une ambiance mystique, j'enfile mon bikini et j'arrive les gars... beau comme les Moody Blues ou les titres calmes de King Crimson, sans oublier les Ricains de Spirit ou ceux de Crazy Horse et bien sûr, la crème, Crosby, Stills & Nash.
L'ensorcelante ballade 'Rolling Universe' sera suivie de ' Canyon in the rain' à la majesté Pink Floyd époque soundtrack de 'More'.
Une cover pas vraiment surprenante, Quicksilver Messenger Service: ' Just for love', avant une escapade dans le désert ' Desert Raven', sonnant plus C S N & Y que nature, avec quelques pointes Buffalo Springfield.
Un duel de guitares dantesque, public en transe!
Présentation des artistes, coup d'oeil à la tocante, va falloir achever, l'AB est stricte question timing, que joue-t-on?
Une dernière tranche psychédélique, 'The way I feel', aux crunchy guitars et au son d' orgue à la Iron Butterfly ou Vanilla Fudge, mettra fin au set de 90'.

Bruxelles, aux anges, veut plus, Jonathan Wilson reviendra, solo, interpréter une ballade acoustique gracieuse ' Lovestrong'.

Performance éclatante d'un futur grand nom de la scène rock!

mercredi 16 novembre 2011

Twin Sister - Holiday Shores au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 15 novembre 2011

T'as sorti les serviettes de bain reçues en échange de 3225 points Plus chez Delhaize, piscine?
La Floride, Holiday Shores, où sont mes raybans et mon bermuda rose ?
Le jet de la Gulfstream International Airlines se pose sur le tarmac, le temps d'un contrôle des bagages, confiscation de tous mes Charlie Hebdo, direction le Witloof!

Holiday Shores
terminent leur European tour à Bruxelles, métropole visitée pour la première fois depuis leurs débuts.
Un album en 2009, 'Columbus'd the Whim', précédé d'un EP en 2008 et, tout frais pondu: 'New masses for squaw peak' qui servira de colonne vertébrale au show de ce soir.
Nathan Pemberton ( lead vocals, keys, guitar) , Josh Martin ( multi-instrumentalist), John Frank ( drums) + Keegan Nugent, annonce leur FB, il est catalogué guitariste, nous vîmes une basse!
Pendant 45', ces gars de Tallahassee nous ont proposé un set pas banal d'indie difficile à cataloguer: des touches de surf pop, jazz-chords, funky basslines, du prog, des guitares Southern rock, des harmonies vocales dignes des Beach Boys, des mouvements dissonants, du tribal... imagine Talking Heads mixé par Brian Eno !
Pas question de s'emmerder avec ce quartet!

20:15' quatre college boys pas trop bronzés amorcent 'Airglow', first song of the latest CD, un Roland noisy sur drumming binaire, on vire rengaine ensoleillée, faussement surf pop, au chant sucré, malheureusement quasi incompréhensible. Le son est confus, Nathan nous confiera avoir eu la même impression après le gig.
Dommage!
Remède: reculer de plusieurs mètres!
Le titre, complexe, se choisit une nouvelle voie, emmené par une basse bien ronde, une guitare volage et des claviers omniprésents.
Début prometteur!
Une nouvelle compo: ' Purse', titre majestueux, lent et élégant avec final chaotique pour brouiller les pistes.
L'influence de Talking Heads est tangible dans le morceau intitulé ' Spells' , des lignes de basse entraînantes sur nappé de clavier serein, un chant saute-moutons... le truc est hyper bien torché.
'We couldn't be together' is about our hometown: orgue délicat, background jazzy, une nouvelle réussite!
Nathan oublie ses claviers et ramasse une guitare pour nous balancer un rock tropicalia, groovy et nerveux ( 'Threepeat got old' ?).
Slowtime avec 'Cord-du-Roi', reverb sur la voix et sophistication raffinée, pour terminer with another new one: ' Pleasure', un midtempo décoré de lignes de guitare dignes des Allman Bros.
Performance étonnante, un band à suivre!

Petite pause avant : Twin Sister!

Dreampop from Long Island annonce la pub!
Deux EP's et un premier CD en 2011: ' In Heaven'.
Voted n°3 as Best Hope for the new year chez Pitchfork.
Andrea Estella ( vocals) , Bryan Ujueta ( drums) , Eric Cardona ( guitar- vocals) , Gabel D'Amico ( bass) and Udbhav Gupta ( keys) ont enchanté le Witloof pendant 50' avec leur indie-pop minimaliste aux vagues relents r'n'b de qualité brassé au typical synth-pop from the eighties sound.
Le funky ' Stop' ouvre le bal, un doublé vocal presque soul, une wah wah discrète et des claviers Hall & Oates.
Tous les regards se fixent sur Andrea, la petite blonde aux lèvres pulpeuses.
Les rangs se resserrent frontstage.
Un uptempo disco, dansant en diable, 'Bad Street' se colle à 'Stop', Prince n'est pas loin!
Un titre plus ancien, mélancolie et haute dose de saccharine ' Meet the Frownies' .
' Lady Daydream' sweetness à la Sugarcubes ou Broadcast, suivi du dramatique 'Spain' aux guitares surf pouvant servir de soundtrack à Sergio Leone.
'Gene Ciampi' suit la même piste désertique, le timbre d'Andrea prenant des accents asiatiques délurés sur fond de guitares Tarantino.
Une mélodie irrésistible.
On n'est pas loin des meilleurs titres de Little Joy, le band formé par Rodrigo Amarante et Fabrizio Moretti (The Strokes) avec l'ingénue Binki Shapiro.
'Milk and honey' et ' Ginger' , deux recettes de milk shake crémeux.
Encore un morceau plus ancien, 'I want a house', qui mérite le qualificatif de dreampop séduisante.
Exit keys, drums & bass, un duo Andrea/Eric: ' Nelt' , superbe folky ballad proche d'America, prouvant que Twin Sister a plus d'une corde à son arc.
' Dry Hump' toujours à deux.
Tu oublies les connotations sexuelles, et tu te laisses bercer par la douce voix de Miss Estella susurrant... If you’re all alone/Bring over your bones/and pay me/Anyway you want to/Pay me.... les potes rejoignent le couple pour donner de l'ampleur à la légère et sensuelle ballade qui se fond dans le titre ' Daniel' délicieusement chaloupé.
Double drumming pour la dernière: ' All around away we go' , un groovy dance track coloré.

Agréable soirée dans les caves du Bota!

dimanche 13 novembre 2011

Stage Guides Agency inauguration- Boesdaelhoeve- Sint-Genesius Rode, le 12 novembre 2011

Stage Guides, une nouvelle booking agency dont les bureaux sont situés à Beersel, organisait un showcase avec cinq de ses pouliches en ce radieux samedi automnal.
Adresse du jour: la magnifique Boesdaelhoeve à Rode, 18h30', please!
En tant que pique-assiettes professionnels, François vive la France, Nico Garner Rambo et quelques autres éternels assoiffés se sont donnés rendez-vous à proximité immédiate du bar afin de faciliter la tâche des serveurs!

The Narcotic Daffodils

étaient sensés ouvrir le feu à 18h30', en cette heure virginale les nightbirds n'ont pas encore englouti leur petit-déjeuner, le cheptel peuplant la grange ne compte qu'une vingtaine de bêtes.
19h00, le programme étant copieux, Irène : vocals& keys-Simon : sitar-Hammond organ, el.piano-Flupke : bass&backing-Hakim : guitar-Merlin : drums&percussions sont en piste et auront l'excellente idée d'agrémenter leur set de nouvelles compositions augurant d'un prochain album de haut niveau.
Miss Csordas a refermé le bouquin d'Aldous Huxley que Simon lui avait prêté, s'est déchaussée à l'instar d'une Sandie Shaw blonde, agrippe le micro pour déclarer ouvert le bal des jonquilles: 'Surfer Boy'!
En route pour un trip cosmique d'une quarantaine de minutes pendant lequel tu croiseras quelques fantômes ayant connu Amougies, the Isle of Wight et dont un recoin du grenier regorge de 'Rock & Folk' ou de 'Best' poussiéreux.
Si Flupke arbore sa tenue Sgt Pepper moins colorée que celle des Fab Four, Simon son galurin, Irène son 36 fillette, Hakim et Merlin travaillent dans la sobriété.
La valse progrock 'Weathered' est moins inspirée par André Rieu ou Strauss que par Procol Harum, les Moody Blues, ou les Dutch psychedelic bands des early seventies: Earth & Fire, en tête, mais aussi le Brainbox dans lequel tu retrouvais quelques fameuses pointures: Jan Akkerman, Kazimir Lux ou Pierre van der Linden ( qui comme Jan, accompagna Thijs van Leer dans Focus). Elle sera suivie du désormais connu 'Happens all the time', un hit au pays du soleil levant.
Ce titre, aux riffs percutants et au phrasé haché, a le don de transformer ta boîte crânienne en punching ball rythmé par un mouvement de va-et-vient maladif.
La séance Joe Frazier sur le ring, ta caboche en sparring-partner, va se poursuivre avec 'Go fuck yourself with your cat on the roof'. Souffrant de vertiges tu n'as pas jugé sain d'escalader le toit de la ferme, ce qui a eu le don d'énerver Simon Rigot martyrisant brutalement son Hammond.
Hakim le relayant par un jeu Floydien.
Pour éviter le courroux du reste de la clique, tu te dis qu'il est l'heure d'aller s'abreuver d'une Primus sympathique.
A peine revenu face à la scène, les jaunes narcisses entament un tout nouveau titre dédié au Figaro: ' Barber': méchant doublé de claviers, un virage mesquin exige de décélérer pour repartir de plus belle.
Irène moins Papas que Laurie Anderson, au chant narratif ensorcelant, Hakim en poème oriental cher à Victor Hugo....C'est l'essaim des Djinns qui passe, Et tourbillonne en sifflant.... et Flupke en fier Croisé, sus aux Cathares!
Impressionnant!
' Shout' si tu pensais à Tears For Fears tu te goures, Timour!
Vocalises frénétiques, claviers tortueux, riffs hystériques, assise rythmique sombre, un break, un envol liturgique de l'organiste, dérapant en final fusion.
Where Nucleus meets Soft Machine avec Julie Tippetts/Driscoll aux vocals.
La dernière, on ne pourra pas vous jouer 'Riding the drag, timing oblige, ce sera' Back from Calcutta with Mister Jacky', voyant Simon transformé en George Harrison embrassant l'Hindouisme et pinçant les cordes du sitar pour laisser son Hammond à la frêle Irène.
Après la longue intro Bangladesh, les poussées progrock émergent du néant, le truc s'agite un max, il te faudra trois Primus pour effacer la vision d'Irène, ébranlée par d'affreuses secousses, comme victime d'une crise d'épilepsie.
Epoustouflant!

Tax Clan
François émet quelques craintes au vu de la dégaine fonctionnaires du ministère des finances de trois membres du Tax Clan!
A juste titre: Guy Brisaert: zang et Ritch Leroy /Rob Hagerbaum: guitares, ne sont pas dans le catalogue jeunes premiers mais plutôt dans le stock vieux chevaux sur le retour.
Leur CI indique naissance en 1960!
Sur scène, ce soir, ils seront soutenus par deux My Lai et deux charmantes choristes, dont Veerle, la chanteuse des Skangoeroes.
Menu: muzak bal van de burgemeester aux relents De Kreuners, Clouseau, Willy Sommers, Jimmy Frey, Sandra Kim et pire encore...
Une dizaine de schlagers tien om te zien. J'aurais dû emmener ma belle-mère, elle serait tombée en pâmoison!
Notons deux adaptations osées du répertoire Jagger/Richards ' Under my thumb', devenu 'Ik weet nu waarom' et 'Paint it black' version produit blanc!
Un doublé The Scene : 'Iedereen is van de wereld' et, pour le fils De Croo, 'Blauw'!
Un nederreggae, un slow qui colle, une ou deux compos originales, dont une rengaine pour une certaine Nelly, qui tient un frietkot à Maldegem, leur single, que je vais offrir à ma conjugale à Noël, ' Liefde die begint'.
Pour finir nous eûmes droit à une chanson à texte profonde... wat doe ik hier vannacht...
François, perspicace, avait la réponse: drinken!

My Lai
Tu fis la connaissance du trio de Roosdaal dans une autre étable du Pajottenland, à Halle, le festival La Vache.
Grosse impression qui se bissa en ce samedi houblonné.
Koen Devits: Drums & Vocals/Matthijs Verstegen: Guitar & Vocals/Brent Van Lierde: Bass ont fait fort, très fort!
Pas étonnant qu'ils se retrouvent en finale du Rockvonk, avec My Lai c'est pas deux ou trois étincelles vite éteintes que tu verras, c'est un magnificent firework made in Indochine.
Une 'Intro' musclée et rageuse précède le rugueux 'Princip', si tu peux imaginer un croisement Black Box Revelation/ Foo Fighters/ Red Hot Chili Peppers ,tu peux te faire une idée du son My Lai.
La suivante est claire: 'Rough Music' , quant à leur version vicieuse du ' Come together' des Beatles, elle a convaincu les plus réticents.
De la bombe!
Dédié à Baudouin, feu roi des Belges: ' Boudewijn' un nectar royal, carré et dansant.
Plus félin, ' Catwoman' et une première pour le Rand, un morceau terminé cette nuit, 'Untitled' yet, mais qui risque de cartonner dans les chaumières du Brabant flamand avec ce refrain accrocheur...you're OK, you're OK...
Le comic strip rock 'Batman' achève le set.
Flupke, ayant à peine avalé 26 Cava, se sent pousser des ailes de mammifère volant et vient faire la cour au frontman de My Lai.
On dira rien à sa femme car on aime bien Hergé!

Hell & Dash
Il est 22h30', en principe heure à laquelle était prévu le dernier groupe, un trio se pointe.
Un mec va se cacher derrière un set de machines ( Julian Hell), un frisé ( Mr. Thongcore?) ramasse une guitare ( d'après Nico, le gars aurait joué dans un groupe se faisant appeler Quintessence: pas le Raga/progrock band de Notting Hill, des autres!) et à la basse futuriste et au chant, la star: dAVE dA$H!
Ces joyeux vont nous balancer une soupe electro/techno/rock à la limite du grotesque (François) et du pathétique (Simon).
Boum, boum, boum...
C'est du Dash avec du Persil dans les oreilles et du Omo dans l'anus!
Ecoute François, on va être censuré, gamin!
T'as pas fini, ah bon, du Prodigy nourri au Mika.
Pas d'accord Simon?
Mylène Farmer + Mireille Mathieu à la moulinette drum'n bass avec un zeste de Pavarotti.
Qui dit mieux?
Une chose est évidente, la guitare a des bases hard mélodique et pourrait remplacer Brian May au sein de Queen.
Quoi encore, François!
La reine est morte!
Oui, j'ai lu de Montherlant, je sais!
Que bois-tu à sa santé?
La même chose, et toi Simon?
Un mazout.
Bonne idée de carburer au diesel.
On demande pas à Flupke, il est arrivé au Cava 86 pendant que Hell & Dash achève la parodie Daft Punk.

Le signal des adieux est donné, on manquera Beats don't kill!
Pas Flupke, qui avait vu qu'il restait 19 bouteilles de mousseux, sa review du set:

Een Tecno DJ set om U tegen te zeggen...
PS: Fini soirée au POTEMKINE , j'avais encore une petite soif!

Excellent compte-rendu, Flupke!




jeudi 10 novembre 2011

One Night Only -The Waow à La Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 9 novembre 2011

19h50', t'as mis un pied dans la Rotonde, au lieu du Witloof, tu te trouves face à une colonie d'adolescents, 15 à 17 ans à tout casser, lycéennes en fleur largement majoritaires.
Où t'es-tu fourré?
Le Bota n'annonçait pourtant pas un show de Justin G Labibber, coup d'oeil à mon ticket: One Night Only!

19h55' une déflagration atomique émanant de l'ampli de la basse, un traitement homéopathique s'impose!

20:00, lights off: The Waow!
Que dit le urban dictionary made in London?
Waow: Used by a Wanker, who has no 'real' friends or life...
Les nombreux lycéens anglophones ayant une tendance au monosyllabisme et à l'exagération utilisent l'interjection "wow" comme syntagme nominal.
Point un: suis pas anglais- Point deux: suis pas dans la catégorie lycéen, plutôt dans la section vieux baba cool, ayant l'âge de se retrouver en maison de repos!
Probablement la raison majeure pour laquelle la muzak de The Waow , gentil groupe liégeois, qualifiée de power pop, t'a autant marqué qu'une apparition de Hans Van Zeebroek jr., membre de de la NVA, secteur Gierle, sur le petit écran, après une pub pour un tampon hygiénique.
Julian : Chant/clavier-Gianni : Chant/Guitare-Gil : Batterie-Anthony : Guitare-Laurent : Basse peuvent pourtant étaler une carte de visite scintillante: Les Ardentes, les Francofolies, Brussels Summer Festival, l'avant-programme de Mass Hysteria, un EP 7 titres, deux singles, some airplay sur Pure FM... mais encore une fois, ça sent le subventionné, le Malibu Stacy, Atomique DeLuxe ou Vegas, entendu il y a peu!
35', neuf titres, des poses rock'n roll, de l'énergie, des ' ça va toujours, Bruxelles', des mercis à la pelle et des gamines amourachées: olé!
' Guide of love' un manuel pour pucelles, radiophonique à souhait- 'Orange Supergreen' mieux que les Jaffa - ' Who's she' question sartrienne - ' Landscape' bal(l)ade à Ougrée -
Tiens voilà, Thot!
Tu t'es perdu comme moi?
Gil est mon batteur!
Le seul qui tire son épingle du jeu.
'Pretty Princess', no comment - 'Heartbreaker' le mythe Don Juan- 'Answer yes or no', question suivante- 'Rosewood' j'escalade les monitors, se dit Gianni, la faculté m'a recommandé de l'exercice physique- 'Sound Victim' du Das Pop wallon - et la dernière: ' The bear & the bees' un Walt Disney mosan!
Conclusion: t'es vachement vieux, pépère!
Quoi, Sylvain ( même catégorie d'âge)?
Du rock lotissement social, du préfabriqué, clés sur porte, piscine hors sol, diamètre: 3 mètres- profondeur: 86 cm, en option!

One Night Only

Extinction des feux , une fébrilité juvénile s'empare de tes petites voisines, voilà One Night Only, emmené par le mannequin George Craig, qui défraya les chroniques people pour sa liaison avec Emma Watson.
L'indie rock band du Yorkshire existe depuis 2003 mais n' a sorti que deux full CD's, le dernier 'One Night Only' en 2010.
George Craig, lead vocals, guitar-James Craig, drums-Mark Hayton, guitar, backing vocals-Dan Parkin, bass-Jack Sails, keys, backing vocals: handsome young men, elegantly dressed.
Normal que les ados pensent à échanger leur teddybear pour une seule nuit sous la couette avec cute George ou, à la rigueur, un de ses acolytes!
Musicalement, le projet tient bien la route, de l'indie avec une solide assise de guitares rock, bien soutenues par un clavier pointu, un drumming nerveux et efficace, bref, un son imposant et brut....strictement rien à voir avec les balbutiements poppy de The Waow.
Pas que le produit soit d'une originalité spectaculaire, plusieurs morceaux sont construits sur le même canevas, la méthode a ses limites, mais on a à faire à some tight musicianship et à de la poprock efficiente avec de solides mélodies et des guitares tranchantes.
Le Britpop 'You and me' ouvre le set, tu peux classer sur la même étagère que les Kooks, The View, les Vaccines...
'Forget my name' est encore plus percutant, frais et sautillant, idem pour 'Chemistry', la formule accroche.
Le midtempo aux riffs attachants 'It's alright à peine éteint, James, le frangin du model, après un 1 2 3 4 carnassier, amorce 'Games', un jouet, a priori, non enregistré mais qui pistonne violent.
Une intro agressive pour 'Bring me back down' qui vire pop juteux.
'It's about time', effectivement, depuis 20' tu te demandais à qui George Craig te faisait penser. Tilt, avec ses petites lunettes et ses boucles, à John Lennon anno 1966, époque 'Revolver'.
Une ballade romantique légèrement pompier, 'Never be the same', avant de revenir au rock cyclone tropical 'Hurricane'.
' Nothing left' amours adolescentes et la la la la...I'll never let you go!
Un roadie refile une acoustique au bellâtre, le downtempo 'Long time coming', un nouveau titre.
La nuit s'achève avec 'Just for tonight' un rondo rock ouvrant leur premier CD ' Started a Fire'!
50' agréables!

Les gamines chialent, le band rapplique!
'Can you feel it tonight'
Tu oublies les Jacksons, ce titre a été utilisé pour un Coca Cola commercial.
Le hit scandé et pugnace 'Say you don't want it' met fin à la prestation.

George, marry me... hurle Deborah, charmante petite rousse au visage pigmenté d'éphélides!





mercredi 9 novembre 2011

Tommy Emmanuel - Jimmy Wahlsteen au Bozar, Bruxelles, le 8 novembre 2011

A 18h30' chez toi, Michel?
Ja, Luk, je t'offre un coca light une fois sur place!
On passe sous silence notre longue attente à l'info du Palais.
Un drink vite fait, direction la salle Henry Le Boeuf pas bourguignon, étrangement désertée.
On troque nos places Q quelque chose contre des C 75€ le siège tout en s' étonnant du manque d'intérêt du public, vraiment clairsemé ( euphémisme), pour la seule date belge du Best Acoustic Guitar Player on this planet and beyond: Tommy Emmanuel!
Une sonnette signifiant qu'il faut vider son godet en wij binnen!

20h05'
Un gugusse rapplique, c'est pas le Tommy, ou bien il s'est tapé une cure de jouvence à base de ginseng, thalasso et fangothérapie recommandée par Test-Achats.
Un avant-programme pas annoncé qui après le second instrumental se présente en français teinté d'un accent viking, hello, je suis Jimmy Wahlsteen, from Sweden et j'assure la première partie de Tommy Emmanuel pour ce European tour!
Huit titres, 35' plaisantes, un gars doué ce Jimmy!
Deux CD's sortis chez Candyrat records, le dernier tout frais: 'All time high'.
Avant de nous expliquer qu'il continuera en anglais, because French is too difficult to play guitar, il a interprété deux titres non nommés, probablement ' 181st song' et ' A lily in May'!
Le premier filmique et d'inspiration John Martyn, la seconde salve débutant en travail percussif, la paume gauche battant le corps de sa guitare.
Un jeu limpide et aéré.
'Tranquillity' se trouve sur le second CD, le titre clair se meut dans la mouvance Leo Kottke avec des loops habillant la mélodie.
En G-minor, 69 % des spectateurs sont des guitaristes pro, semi-pro ou débutants, 'Tickle down FX', raffiné et mélodieux.
Pour suivre, l'agité 'Halifaxation' composé à Halifax, ' Rapid Eye Moment' pour la bande à Michaël Stipe, le truc sonne Steve Hackett.
Lasse Hallström 'Le Chocolat', Juliette Binoche, sa fameuse réplique 'It's your favorite' donne son titre à la suivante, légère comme une mousse onctueuse.
'12 rooms' en D minor clôture le set sur background rock!
Well done, chap!

Courte pause et à 20h50': Tommy Emmanuel!
Un bonsoir théâtral et souriant pour son first show in Brussels ever.
Interview accordée à un journaliste de son pays d'origine:
Without a setlist?
Tommy Emmanuel: I never work to a setlist! Except of course when I work with an orchestra. But even then I get off the road, because I like to be absolutely in the moment...
Va falloir se creuser la tête, 80% des titres interprétés seront des instrumentaux... et quand tu sais que l'as du fingerpicking a pondu +/- 25 albums, ça risque d'encore compliquer ta tâche!
Pendant 1h45' en excluant le rappel, l'Aussie va éblouir la capitale, bon nombre de gratteux amateurs risquent de planquer leur instrument au grenier après le show fracassant de ce gars qui fait corps avec son instrument: maîtrise, virtuosité, showmanship, enthousiasme, énergie... ces mots sont trop faibles pour décrire le jeu du type que Clapton qualifie de meilleur guitariste que j'ai jamais entendu!
Une entrée en matière bolide lancé à du 1019,25 km/h en plein désert du Nevada, un jazzy tune virant rock sur lequel tu ne parviens pas à mettre un titre: super frustrant!
Quelques fantaisies pour amuser la galerie, puis une ballade allègre suivie d'un uptempo en voltige. La vitesse d'exécution frise l'insolence, la dactylo de Monsieur Vandenklet, se targuant d'être la plus rapide de Bruxelles, aurait dû assister aux mouvements des doigts du prodige , elle se serait fait porter malade pour trois semaines, minimum!
Et tout ça avec une pointe d'humour: entre deux accords ou shreds supersoniques, il jette un coup d'oeil à sa Rolex et accélère la cadence.
Après trois morceaux seulement la salle est en extase!
Un titre chanté, le formidable ' 16 tons' de Merle Travis, décoré d' un numéro de palm spinning éblouissant.
T'as pas vu, Frida, o k je recommence, regarde bien ce coup-ci!
Plus fort qu'Houdini et David Copperfield,T E devrait jouer au poker, fortune assurée!
A travel song 'Roll on, Buddy', a bluesy ragtime, nouvelle démonstration scintillante.
D'une main les accords, l'autre gratte le corps de la Maton guitar déjà creusé jusqu'à la moelle.
Mon idole depuis que je suis âgé de 7 ans c'est Chet Atkins, I heard him play on the radio, it changed my life, I owe him everything, petite leçon de technique et un Chet Atkins ( 'Smokey Mountain Lullaby' ???).
Un 'Classical gas' bouillant et puis un titre de son dernier CD 'Little by little', composé dans le hall d'un aéroport, où une gamine le regardait faire et fredonnait la mélodie, I titled it with her first name ' Ruby's eyes' , tout en caresses.
Une berceuse en arpèges et une nouvelle tranche d'esprit: 'I'd like you to meet my band... my bass player, le pouce gauche- the drummer: la paume de la même pogne, the rhythm guitar player, quelques doigts grattant les cordes and me playing 'Blue Moon'!
Superbe!
Sur 'Little by little': 'The Trails' written to raise money for the Native Americans pour que leurs kids puissent être scolarisés, le chef Navajo jouant de la flûte a inspiré cette composition expérimentale et envoûtante, véhiculant un souffle chaud et des images de canyon et de cactées.
Encore plus fort, le tribal 'Mombasa', guitare, micro, cordes, chaise frappés d'un balai de batterie, pour finir par un riff meurtrier, public en ébullition!
Changement de jouet: 'Half way home' précédé d'une page philosophico-biographique!
'Angelina' my universal song, I play it everywhere, pour sa fille cadette!
Beau comme le 'Tears in heaven' d'Eric Clapton.
Le country speedé 'Tall Fiddler' est dédié à Byron Berline et 'The Claw' est de Jerry Reed, je la joue sur un instrument tout neuf, c'est sa première apparition en public, elle a un trac fou!
Une ballade romantique et l'histoire de sa rencontre avec Chet Atkins, un conte de fée se terminant par l'interprétation de ' I still can't say goodbye' que Chet écrivit en l'honneur de son père décédé.
Emotions intenses!
Dernière ligne droite, l'attendu 'Beatles medley' avec notamment 'Here comes the sun', 'When I'm 64' ,' A taste of honey' , 'Day Tripper' et 'Lady Madonna', un véritable Beatles quizz joué en rafales cinglantes.

Toute la salle est debout!

Retour du phénomène, les requests fusent, finalement ce sera l'autre cheval de bataille du chef' Guitar Boogie', un mix de blues/blues rock saupoudré de Stevie Ray Vaughan ou Jimi Hendrix à la sauce Emmanuel, pas celle de Just Jaeckin, obsédé... Tommy Emmanuel, un wizard pas adepte du pinball!

Niet slecht, te confie Luk en quittant la salle!