dimanche 27 février 2022

Maxwell Farrington, Pandapendu, Dead in 1985 à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 26 février 2022

 Maxwell Farrington, Pandapendu, Dead in 1985 à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 26 février 2022 


michel


Plus de cinq mois après le premier Clubster, lors duquel La Grande Ourse avait invité Santa Claws et Moundrag, Ludo, et son équipe de chez Melrose, proposent une seconde édition de concerts en mode club. Trois groupes locaux se partagent l'affiche:  Maxwell Farrington, Pandapendu et Dead in 1985.

Le début des hostilités étant prévu à 21h, tu as prévenu chez toi qu'il ne fallait pas s'attendre à te voir rentré avant la fin de Columbo.

Vers 21:10', l'Australien, adopté par les Bretons, diplômé d’hôtellerie-cuisine, qui a appris aux clients du Chaland Qui Passe a apprécié le civet de kangourou préparé au cidre, sir Maxwell Farrington se pointe.

Toujours aussi élégant dans sa parka de SDF et coiffé d'un bonnet tricoté par une Bigoudène centenaire, Maxwell dépose son smartphone dernier cri, bourré de backing tracks hyper soignés,  sur l'estrade, palpe l'engin pour envoyer l'accompagnement sonore adéquat devant lui permettre d'interpréter un premier titre.

Pas besoin de te dire, que le crooner, dont le coiffeur est mort depuis plusieurs mois,  n'est plus un inconnu dans le paysage musical hexagonal, l'album "Once" qu'il a gravé avec Le Super Homard  a été, en son temps,  Disque du mois de la Rédaction de Rock&Folk, et son dernier né, baptisé "Maxwell Farrington ",  fait l'unanimité dans la presse spécialisée, qui s'autorise des rapprochements avec Philippe Katerine ou Jacques Dutronc , deux autres artistes, rois de la facétie.

 Le déconcertant romantique  débute le show par un titre extrait de l'EP 'Sans OMG', 'il se pose une question ... how many times must a man fall in love..tu lui aurais bien conseillé de prendre contact avec Charles Denner, on te dit qu'il repose, sans doute, dans un cimetière du côté de Dreux.

A un mètre de toi, deux copines ( pas tes copines)  déjà lui font des yeux doux, lui, d'une pression sur le Samsung balance la suivante, en français suave: ' Je préfèrerais'.

Du jazz sucré, parfumé d' effluves Barry Manilow, aux  lyrics scorpionides que ne chantera jamais Klaus Meine.

Si tu ne craques pas pour le solo de sax alangui, tu dois être béotien ou rustre bovin.

 Maxwell  glisse élégamment  sur scène  en adoptant des mouvements plus comparables à la démarche et aux mimiques de Mister Bean qu'aux évolutions de Fred Astaire.

Pour dire adieu à son coeur ( 'Norway') , le dandy quitte le froid scandinave et t'emmène du côté de Mexico Bay, il avait oublié ses raybans  dans sa chambre à l'hôtel Costes , ça l'a perturbé, il a interrompu la bande avant la fin du morceau.

Merde, qu'il dit avant de se corriger, car ce n'est pas poli, donc il émet un Fuck australien.

Après nous avoir soumis une certaine ' Rita'  , aussi glamour que Rita Hayworth,  il embraye sur une nouvelle romance désuète, aromatisée aux sonorités   Gilbert O'Sullivan, puis il décide qu'il est l'heure de se présenter, je m'appelle Maxwell et toi, en s'adressant à un citoyen accompagné d'une madame pas hideuse?

 Guy, je suis marchand, fuse la réponse.

Passons à l'épisode disco toujours en mode auto-dérision, ' If it were paper' est suivi d'une bossa chaloupée qui  dépend des conditions météo ( 'Weather' ) avant de retourner au crooning avec '2 AM', titre   à écouter en cas d'insomnie ou si t'es fan de l' Englishman in New-York de 10CC, pour le strange apparatus.  

Oui, Aurélie?

Sont bons les musiciens...well, Miss,  t'es aussi givrée que  Max! 

' Haikus' est sorti en 2017, la voix enfantine décorant la ritournelle ajoute un brin de poésie nippone  à ce morceau fripon.

Comment tu te sens chez toi, Max?

My home is my own paradise! ( 'Stay @ home').

Ensuite, il nous place  un nouveau disco jazz , que le brave Tony Bennett aurait pu chanter avec Lady Gaga .

Joe avait abattu sa nana , elle l'avait trompé avec un autre mec, l'histoire se répète avec le countrty folk 'Back @Ma's'.

Le génial touche à tout  revient au français avec ' J'aime les filles',   mixant Jacques Dutronc, Zachary Richard  et Francis Cabrel sur un fond Euro disco spongieux.

Passons au hit,  entendu  459876 fois sur France Inter,  'We, us the pharaohs' qui ouvre l'album 'Once' de Maxwell Farrington & Le SuperHomard et si tu crois y entendre des relents de ' Camouflage' de Stan Ridgway, t'es pas le seul.

Je descends  pour danser à vos côtés pour la dernière, le synth pop/ techno ' Shadow' .

Tu aimes le patinage artistique, Danse avec les Stars, Sandra, Kate Ryan et ' Vamos a la Playa', tu vas adoré ' Shadow', n'oublie pas les paillettes si tu veux danser au camping, cet été .

Qui peut me ramener à Saint- Brieuc.?

Toi, Martin, très bien, je t'offre le vinyle .

You want more, any requests?

No, vous êtes timides!

Allez on y va pour une country song à rendre jaloux Charlie Rich et  Engelbert Humperdinck!

Un set imparable, comme toujours! 

 

Près de quatre mois après les avoir croisés à Bonjour Minui, t lors d'une Session live Radio Activ' revoici Pandapendu, avec cette fois-ci, un EP dans les bacs.

Yann Ollivier,  Thomas Kerbrat et  Greg Perrochon n 'ont pas chômé cet hiver, la veille ils mettaient le feu au Dôme à Saint-Brieuc, le 24 c'est Paris qui les accueillait.

Là, ils sont rodés.

 Comme à Bonjour Minuit, le premier morceau se nomme ' Final',  ça s'agite d'emblée.

L'Ange' est démoniaque, guitare incisive, drumming costaud et basse JJ Burnel,  le trio est désormais bien soudé.

Comme il est quasi chez lui, Yann fait le show.

Il passe derrière le  mellotron pour 'Ruskov' déjà un hit,  sauf  en Tchétchénie.

Après une amorce/gimmick caoutchouteuse au drumpad,  ' Falling in Love with You' voit le chanteur descendre du balcon pour faire la cour à Juliette, après t'avoir accordé quelques câlins virils.

L'ambivalence n'est pas un vain mot.

Retour derrière les claviers pour le downtempo ' Surrender'  qui pose les questions essentielles...why does life have to be so cruel...

Loop station en action, basse ronflante et frappes lourdes, le dance -pop ' My tragi-comic Mystery' est vachement plus rentre-dedans que sur l'EP.

Tout le monde attend l'été, le morceau ' Summertime' t'y prépare à merveille, ...hush, don't speak, écoute les abeilles butiner et les pinsons pépier, pendant que madame s'amuse à étendre sur la corde,  au vent léger, son petit linge multicolore.

Deux nouvelles compositions in French:  n)1, ' Le Minois' un ravissant mix Christophe/Etienne Daho et  n°2, ' Fajitas et Parasol',   contenant l'idiom 'the early bird catches the worm', c'est plus imagé in English qu'en français.

' Believe it' offre toujours des échos New Order étonnants , alors que  la ballade 'Thanks' clôture un set vibrant.

Eh, lui dit Enrico, on ne va pas se quitter comme ça....

D'accord, on vous fait une reprise d'un petit groupe local, aujourd'hui défunt, le morceau a été enregistré à Guerlédan.

Les fans se souviennent de 'Nobody Knows' de Thomas Howard Memorial sur lequel se fond 'Human Race'.

Le panda regagne son arbre, tu commandes une hirondelle artisanale. 


Il est 23:40', acte 3: Dead in 1985!

Avec Cecil SansE ( c'est un garçon) et Chris Bang Bang( c'est pas Cher),  Cécil Rich et Christophe Ursot-Pourrier pour l'état civil, tu vas vivre un épisode les Divas du Dancing, à la fois  kitsch et intellectuel.

Accroche-toi, mémé, ça va chauffer!

Cecil aux machines et backings, Bang Bang aux vocaux, parfois à la guitare, et aux exercices de fitness.

C'est parti ' Good Day'( for dying)  un extrait de l'EP  'Hyperfréquentiel', donne le ton: dérision et électro campagnard font bon ménage, t'as bien compris que tu ne vas pas assister à un débat politique rébarbatif.. ce soir, on danse, on boit et on rigole.

Tu veux du Gold, d Images, du Nacash en mieux, tiens, voilà  'Des Sirènes'  et puis,  si t'es sage et que t'écoutes bien tes géniteurs, tu seras fort comme 'Ton Père' .

Un brin macho et facho peut-être, mais il suffit de lire entre les lignes et de danser.

'After the grave' , démarre comme  le slow qui tue dans les cimetières avant de virer zombie disco, 'Frosty' qui suit est salement dark, tandis que ' L'Inconnu' plagie Stromae sans vergogne.

Jane Birkin connaissait un ' Aquoiboniste' mais elle ne connaît pas le désespéré ' A quoi bon' de Dead in 1985.

C'est beau, l'amour!

Ils ont acheté un guide touristique et du coup décident de vanter la ville bleue du Rif marocain, ' Chefchaouen' ,  en s'inspirant, vaguement, du plus grand tube de Marc Lavoine.

Trois groupies mixtes ont investi le dancefloor pour se trémousser sur ' Regarde moi', un titre narcissique.

La main sur le coeur, comme Thuram lors de la coupe du monde,  je vais vous chanter un hymne politique à la gloire de  Kim Jong-un, le gentil chef d'état de la Corée du Nord, celui qui a une coupe de cheveux qui rend  jaloux Boris Johnson, ' Sauveur Suprême'.

Jusqu'ici t'avais souri, mais là t'es plié en deux!

'Our special day' , cette première expérience sexuelle ne restera pas dans les annales , ce n'était pas du genre 'Sex Bomb' de Tom Jones. 

' Je cours après ma vie' et l'imparable ' Miami 87' , qui ressuscite James Sonny Crockett et Ricardo Tubbs,  mettent un terme à cette prestation haute en couleur.

C'est pas vrai, vous voulez un bis, le stock est épuisé, allez, on vous refait 'Les Sirènes'.

T'as pas attendu l'arrivée des poulets,  tu les as laissés avec les tifosi  pour rejoindre madame.

 


 


 



 




 



 

 



 





 

Doowy - EP "Contre-Nuit"

 Doowy - EP "Contre-Nuit" 

Pastel Sunset Records

NoPo

DOOWY "Contre-Nuit" EP 2022


Thibaud Demey s'identifie à Doowy, cadet d'une fratrie de 4, dans la série Malcom (un peu martyrisé mais très malin).
Et comme lui aussi semble malin, si on inverse le 'm' de 'DEMEY' pour en faire un 'w', on obtient 'Dewey' prononcé 'Doowy' en anglais... tiré par mes cheveux mais j'aime bien!

Une idée du personnage au travers une analyse du tatouage sur son bras (extrait de l'interview ici https://cinqmille.be/doowy-une-douceur-masculine-qui-fait-du-bien/ ) :
"Un Jack (Mr Jack, Tim Burton) qui représente une intraveineuse qui passe à travers le cœur, dans la tête et qui me rentre dans la peau. Ça représente ce que je fais dans la vie.
Le cœur représente la composition, qui est toujours un étalage de sentiments que l’on met en musique.
La tête c’est la production, c’est les influences, l’historique, le cerveau, c’est quelque chose de plus réfléchi, de plus neuronal. Les fleurs c’est l’épanouissement que ça me procure."

Après avoir joué au DJ, écrit, produit et prêté sa guitare à Lost Frequencies et Mustii, sans doute émoustillé, l'artiste belge, bercé à la chanson française, plonge solo dans une french pop, grand cru.
Sous ses faux airs d'Etienne Daho, Doowy construit son doux wop moderne à partir d'un retour vers le futur. Son instigateur se revendique de la famille de l'Impératrice, Mathieu Chedid et Chic alors...
Très doué, il fait tout et plus. Le surhomme, originaire de Jette (province de Bruxelles) en jette (évidemment). Cependant, il veut démontrer que l'homme est une femme quelque-part... mais où?

Une première réponse avec cet EP 'Contre-nuit' à la photo prise en contre-jour et de trois-quarts dos. Mystère et boule de gomme?


Ouverture plein soleil avec 'Saint Jean Cap Ferrat' invitant à un voyage (quoique, plus court) sous les mêmes rayons aux couleurs chaudes que 'Paris Seychelles' (Julien Doré).
Un clavier élégant, en arabesque, déroule un tapis rouge soyeux pour une guitare carrément daft-funky puis la voix se pose doucement sur un rythme régulier à la vitesse des battements de coeur pendant un jogging.
Un piano électrique vif et sautillant rappelle aussi l'existence de Parcels. Zyva, la boule à facettes! Aargh, j'ai juste envie de me jeter sur un parquet glissant en me trémoussant comme un macaque.
La classe! Un tube en puissance!

'L'eau du bain', sorti au printemps 2021, coule en toute insouciance sous des choeurs qui se pâment. Le synthé zigzaguant conduit la mélodie adorable titillée par une guitare effleurée.
Le clip met en scène un homme, au casque de chantier (rose), qui disparait rapidement, bien accompagné, dans une baignoire.
La vidéo diffuse un sens de l'humour raccord avec des paroles particulièrement bien écrites et délicates :
'L'homme viril que je ne suis pas se blottira toujours sous les ailes de celle qui le console à chaque fois que la vie dure le harcèle'

'Mon étoile', tout en retenue, nous prend par le poil et l'émotion.
Des percussions subtiles suffisent à cette trame au synthé, traversée par une voix féminine (samplée) frémissante , qui met en valeur une écriture limpide et poignante.

'Te plaire' me plait avec son rythme syncopé provoquant un déhanchement incontrôlable. Ce rythme joue un rôle primordial avec contretemps, synthé en cri lascif, basse / grosse caisse profondes parcourus de termes sonnants.
Thibaud possède la douceur du timbre de voix d'Etienne Daho. Les paroles écrivent une comptine adulte et ambigüe jouant sur la syllabe finale des mots qui s'enchainent.
'J'assure le coup de minuit... ce que j'imagine gine gine, gin dans ton verre verre verre, vers un rapport port port port... J'ai eu tort tort tort de penser que c'était clair!'

'Déraille' serait qualifié de 'slow' dans les 70's. Avec une voix de crooner italien, 'De Rai', ça l'aurait fait aussi.
La ballade, toute en brume translucide, nous berce tendrement. Des choeurs admiratifs viennent lécher la voix légère qui lézarde et lévite.

En Septembre 2021, 'Fragile' projette un arc-en-ciel éblouissant avec son gimmick d'entrelacement clavier / guitare funky imparable. La basse ronde gonfle la cadence rectiligne.
Les textes délicats montrent beaucoup de finesse tout en tombant magnifiquement dans le rythme (notamment la répétition de 'T'es qu'un').
'Moi j'aime les éclats, le bleu, le magenta, les roses rouges,  les lilas... Tu devrais ptetre changer de sexe, Tq1 Tq1 Tq1 fragile; les belles couleurs ça t'rend docile, Tq1 Tq1 Tq1 fragile, T'es pas un dur T'es pas viril'
Le clip réalisé par Quentin Moll-Van Roye pétille d'humour décalé avec partie de jambes en l'air (?!), vernis à ongles, crise de nerfs et maltraitance qui se termine dans des embrassades masculines... un hymne à la tolérance, bidonnant!


Thibaud assume totalement sa part de féminité et réfute les idées préconçues de la masculinité. Dur non, Doowy!
Décomplexé, il affirme haut et fort (à la hauteur de sa voix fragile, faut pas exagérer non plus!) sa personnalité attachante à travers des textes aux sujets actuels, cajolés par une musique moderne, rafraichissante, dansante.
Je peux vous l'assurer, plus vous l'écoutez, plus vous accrochez; ça va finir par se savoir et on peut lui prédire un beau futur sans retour (au plus tard à partir de Mai, oups!).



Thibaud Demey Chant, Guitares, Claviers
Laurent Seys Batterie
Textes et musique par Doowy
Production : Thibaud Demey
Mixage : Jean Vanesse
Artwork Pic @moonwalker_dop & @malice_films
Artwork Design @philippedebongnieillustration

samedi 26 février 2022

Art Rock 2022: survol de la Conférence de Presse tenue au Bistot de la Poste à Saint-Brieuc.

 Art Rock 2022: survol de la Conférence de Presse tenue au Bistrot de la Poste à Saint-Brieuc.

Les dates étaient fixées: les 3, 4 et 5 juin 2022.

Plusieurs noms avaient déjà filtrés.

 En ce calme vendredi, Carole Meyer, directrice d’Art Rock, et Alice Boinet, programmatrice artistique, ont dévoilé le programme complet, et copieux, de la 39è édition du festival briochin.

Après un tunnel de  deux années, OK l'an dernier un festival décalé, covid-compatible, a pu se dérouler en septembre, 2022 signifie le retour du format normal, conforme à 'ADN d'Art Rock,  avec une multitude de concerts ( de grands noms et des artistes émergents), des spectacles divers, de la gastronomie, des expositions, du sport, même....

Côté expo: des dessins de Kevin Lucbert qui a réalisé la splendide affiche du festival / Faune,  le fruit de la collaboration entre Adrien M & Claire B et le collectif de graphistes Brest Brest Brest./ Mirages & miracles de  Adrien M & Claire B

Spectacle: à La Passerelle, une chorégraphie signée Olivier Dubois:  Itmahrag, une image de l'Egypte actuelle au son du mahraganat ( de l'électro chaâbi effréné).

Gastronomie:  retour du Rock'n Toques, la manifestation culinaire intégrée au festival.

Le samedi et dimanche matin: du yoga, histoire de se décrasser, des conférences et débats sous le label Art Rock Lab, et une vélo parade, avec un DJ pédalant.


La Musique: comme toujours deux scènes, plus des concerts au Forum de La Passerelle et les musiciens du Métro et  des locaux, au Village, place de la Résistance.

Mise en exergue de quelques noms: Phoenix, le festival  sera la première date de leur nouvelle tournée/ Juliette Armanet, déjà présente en 2018 (dans une Passerelle bondée)./ Clara Luciani , une des grandes gagnantes des 37es Victoires de la Musique,/ Kim Gordon prévue en 2020, qui a annulé d'autres dates pour  venir à Saint-Brieuc/ Pete Doherty, qu'on dit sobre, désormais/ Jane Birkin/ Josman qui remplit toutes  les salles de France/ Jérémy Larroux, alias Laylow, un Bercy sold-out en moins de deux heures...

Et puis, il y ceux que tu n'as pas envie de manquer: The Limiñanas, Asa, Gustaf, l'Amoureuse et ceux pour lesquels tu es fier, car tu les as connus sillonnant les cafés du Trégor et du Goëlo: The Chapas, Mata Hari, Guadal Tejaz.....

 

Des noms dans le désordre, toutes scènes confondues:

 Juliette Armanet / Peter Doherty & Frédéric Lo / Gaël Faye / Gazo  / Jane Birkin / Ibeyi / The Limiñanas / Kim Gordon / Asa / Josman / French 79 / Sopico / SCARR / James BKS / november ultra / Mattiel / Iceage / The KVB / Jäde / Yan Wagner / TV Priest / Structures / Kalika / Gargantua / Katy J Pearson / Gwendoline / TETO PRETO / Gustaf / Guadal Tejaz / Annael / Makoto San / ELOI / AGAV, Les Filles & Christopher /  Walter Astral / The Chapas / L'Amoureuse / Mata Hari Afrobeat / Blue Grey / Foksafunk / Joylie / Madlen Keys/ OLILA / .

 

 

La billetterie est ouverte , renseignements ici: https://www.artrock.org/

 

Comme le dit Josette: trop hâte...

 

Album - Ross Jennings – A Shadow Of My Future Self

 Album - Ross Jennings – A Shadow Of My Future Self 

Graphite Records

NoPo

ROSS JENNINGS 'A Shadow Of My Future Self' 2021

Quand j'ai vu passé l'annonce, je n'y ai pas prêté attention...  qui? Ross Jennings?
Bah faut lire un peu plus les informations des pochettes et s'en souvenir! S'en souvenir... ne serait-ce pas mon problème, j'y ai déjà réfléchi non?
Et si je dis Haken? Ha- quoi? Ah si c'est mieux, j'entends!
Du prog-metal anglais haut de gamme, 6 albums chiadés à leur actif! Et le chanteur est ... tadadam, vous l'avez deviné.
Leur dernière rondelle sort en 2020 et Ross doit posséder le don d'ubiquité car il en profite pour enregistrer aussi avec Novena et encore, je ne vous parle pas de  D’Virgilio/Morse/Jennings pour 2022. Ah bon, on y est?
Une volonté pour le chanteur de passer à autre chose sans se retourner d'où l'ombre et le futur dans le titre ...
Voici donc son premier effort solo. Il ne lésine pas, 14 titres, 1H20 de musique, un double vinyle... du lourd quoi!
Tracklisting :1. Better Times 4:09 / 2. Words We Can’t Unsay 5:04 / 3. Violet 5:30 / 4. The Apologist 4:56 / 5. Rocket Science 4:15 / 6. Catcher in the Rye 5:19 / 7. Since That Day 3:25 / 8. Young At Heart 8:14 / 9. Feelings 4:57 / 10. Third Degree 4:35 / 11. Phoenix 11:15 / 12. Grounded 8:03 / 13. Year 4:56 / 14. Be The One (Bonus Track) 3:26

Pas question pour autant de s'isoler, Ross, tenté un temps de faire tout lui-même, se garde chant et guitare mais consolide finalement l'orchestration avec quelques 'clients' :
Nathan Navarro (Devin Townsend) à la basse (fretless), Vikram Shankar (Redemption, Lux Terminus, Silent Skies) aux claviers et Simen Sandnes (Arkentype) à la batterie.
Cerise sur le gâteau et sacrée idée, un ensemble de cuivres norvégiens (les 3 Blasemafian) vient leur donner du souffle.

Tracklist:
1 - Better Times
2 - Words We Can't Unsay
3 - Violet
4 - The Apologist
5 - Rocket Science
6 - Catcher In The Rye
7 - Since That Day
8 - Young At Heart
9 - Feelings
10 - Third Degree
11 - Phoenix
12 - Grounded
13 - Year
Bonus Track:
14 - Be The One(Dua Lipa Cover)
mixé par Karim Sinno/The AudioLoft et masterisé par Ermin Hamidovic de Systematic Productions (qui a travaillé sur 'Vector' & 'Virus' de HAKEN).

L'ultra-violet colore le fond de pochette où la photo de Ross Jennings semble griffonnée. Devant un mur (du son?), il tient sa guitare, forcément un indice.
Les dénominations apparaissent en blanc, verticalement sur le côté pour son nom, et horizontalement au milieu pour le titre.

Ici contrairement à HAKEN plus torturé, Ross construit les morceaux sur une trame simple facilitant l'intégration du chant à sa guise.

'Better times' avance dépouillé. Les sobres frottements sur les cordes laissent beaucoup de responsabilité à la voix qui la montre, c'est l'heure!
Une lapsteel, jouant à cache cache, donne une allure folk à la chanson

'Words We Can't Unsay' offre une intro vintage par un dring de vieux téléphone et saute sur un rythme entrainant et imperturbable.
Le titre me fait penser à 'Owner of a lonely heart' de Yes. On y trouve pas mal de petits sons électroniques.
La surprise vient, après, par les instruments à vent (faudrait savoir!) qui soufflent une superbe énergie au morceau juste avant que Ross ne monte ses aigus à la hauteur de ceux de Jon Anderson, un exploit... un magnifique morceau!

L'intro de 'Violet' dégage une puissance collective impressionnante, associant guitare au ton sec, et batterie volubile auxquels se joignent un saxo déchainé, une deuxième guitare électrique, une basse noyée.
Stop! Cassure! Batterie/Basse/voix claquent en rythme. La guitare s'accorde au son funky /jazz/rock. Le synthé et des choeurs viennent gonfler une couche déjà confortable.
Une fois les bases posées, reste plus qu'à faire tourner tout ça... pas de problème, ça glisse sur le parquet!
Autre rupture à 4 minutes, pour une envolée de prog bien sentie et tout se mari(llion)e à merveille.

Oh! 'The apologist' montre le niveau du batteur, haut! A nouveau, une guitare, peu habituelle, rythme en symbiose avec la basse jazzy, débridée, jouissive. Une flûte semble traverser l'instrumentation opulente.
'Presto Vivace' (UK) me vient à l'esprit. Allan Holdsworth aurait apprécié le solo de guitare prog. La batterie roule, enroule, déroule jusqu'au bout sans jamais dénouer son intrigue.

'Rocket Science' revient à l'ambiance du 2è titre avec une propension plus pop ou soft rock. Le refrain, en particulier, capte l'attention et donne envie d'accompagner le chanteur.
On pourrait presque penser au Blue Oyster Cult des 80's. En tous cas, la fusée décolle...

'Catcher In The Rye' glisse discrètement un arpège doux à la guitare. La batterie n'ose pas faire trop de bruit pendant cette intro à la basse dodue.
Le refrain donne un peu plus d'emphase mais on revient rapidement à l'élégance de quelques notes au piano.
Puis, à nouveau des cuivres grandioses viennent épaissir le trait du bonheur ressenti.

'Since that day' fait l'effet d'une transition (écologique?), une guitare acoustique nous baladant, comme une mise au vert, au gré de la voix nonchalante de Ross.
Un petit solo, à l'électrique, soutenu par le clavier vient cependant nous rappeler qu'il n'est pas tout seul.

On pourrait pratiquement suggérer un blues pendant un long moment à l'entrée 'Young At Heart'. Le mode ralenti et laid back surprend.
Puis le morceau accélère doucement par des développements larges et enveloppants. Au bout du rouleau, une ambiance piano-bar nous invite à nous laisser aller.

'Feelings' Who-ho-ho... En français dans le texte : 'Dis lui'. Rien à voir!
Elle commence par des frappes sacrément musclées et agiles qui imprègnent d'une belle énergie une compo pop prog, définition du style de cet album.
Les arrangements laissent un espace à la guitare et aux claviers, plus encore aux voix, pleines de bons sentiments et terminant a capella.

'Third degree' sonne l'heure de la sérénité. Ce morceau possède la légèreté 60's à la Simon&Garfunkel mais continuellement parcouru par quelques fins frémissements jazzy.
Les claviers lui donnent juste un peu plus d'élan sans déstabiliser les vocaux.

La guitare sèche et la voix très aigüe donnent des airs de balade féérique. Il ne lui manque que les choeurs et les claviers grandiloquents.
A la place une guitare électrique tremblante fait naitre une émotion. 'Phoenix' s'allonge finalement sans gêne et prend ses aises grâce à la batterie soudainement dynamique.
Les autres instruments, galvanisés, diffusent de belles sensations. La basse, particulièrement musicale, mérite le détour.
A mi morceau (7'25 exactement), le clavier, à la Genesis, fait son Cinema show et rappelle les racines prog de Ross. Puis des choeurs, assaisonnés aux percussions, mélangeant handclappings et tambours, évoquent Styx.
La composition, tellement riche, rosse l'auditeur poussé dans les cordes. A réécouter, sans modération, pour découvrir chaque détail...

De jolis arpèges sur les cordes de guitare amènent doucement le chant qui se pose aussi délicatement qu'un oiseau sur une branche. La rythmique s'installe sans heurts et la romance glisse.
Le clavier vient parfois donner plus de consistance pourtant une seconde guitare éthérée-floydienne se fait remarquer... avant l'apparition du saxophone tout aussi rose et hypnotisant. Grandiose!

Un pattern rythmique ouvre 'Year'. Une guitare s'y accroche en quelques points pendant que le chant s'y promène.
On pense aller loin comme ça sauf qu'une gratte céleste intervient par surprise, énervant la batterie, et motivant les choeurs puis retour à la complainte initiale, empreinte d'une certaine tristesse.

On a droit à un bonus avec 'Be the one', cover de Dua Lipa. 'Quoi! Tu connais pas Dua Lipa?' me jette ma fille. Ah ben maintenant si si! Ross est moins glamour.
Sa reprise transforme complètement son origine R&B pour en faire un tube pop calibré.
La rythmique montre d'emblée la direction des doigts slappés. La batterie s'en empare et la guitare sautille. Le chant monte vers le soleil... Une conclusion explosive!



Soyons honnête, cette plaque demeure un peu longue! Difficile d'aller jusqu'au bout d'un trait et toujours concentré.
Cependant, une majorité des plages nous entraine vers des paysages envoûtants et changeants grâce à une instrumentation riche, variée et remarquable.
Finalement, sans passer la brosse, le carrosse de Ross, bien que tout confort, fait entendre ses chevaux sous le capot et nous emmène loin.
Ross voulait rompre avec son passé, mais chassez le naturel, il revient au galop. Non, on ne peut pas qualifier cette oeuvre de prog mais elle en contient... malaxé, mélangé, ingéré, digéré.
Une recette alléchante!

mercredi 23 février 2022

EP Caprice - Kevin Preston

 EP  Caprice - Kevin Preston

 

 Wild Honey Records

( michel) 

C'est en 2000 que la planète musique entend parler de Kevin Preston, un brave gars originaire de la  San Fernando Valley, proche de LA.

Billy Bones décide de reformer The Skulls, un des fleurons punk de LA, il fait appel à un jeune guitariste qui fréquentait la même école que sa fille: Kevin Preston!

En 2004, avec  Aaron Minton, Erik Arcane, David S. Field et  Daniel Nyby, Kevin fonde le glam punk rock band Prima Donna, groupe  qui a un jour compté Glen Matlock en ses rangs.

La discographie du combo,  toujours en activité, se chiffre à cinq albums et une kyrielle de EP's.

Kevin étant un guitariste très prisé en Californie se retrouve dans d'autres formations, notamment  Foxboro Hot Tubs, un side project de Green Day, Billie Joe Armstrong fait aussi appel à lui chez  The Longshot , un autre de ses plans garage, tout naturellement Green Day embrigade illico presto le brave Preston comme touring member.

On reste dans la famille!

Fin 2021, un caprice, Kevin décide de graver un effort solo, a three-track punk-a-billy EP, qu'il baptise ' Caprice'.

Trois morceaux, même pas 6 minutes de musique, Kevin est de la race des loirs.

tracks:

1. Caprice 

2. Close My Eyes 

3. I Know Where I Stand

crédits:

 All songs written and performed by Kevin Preston
Produced and recorded by Bruce Witkin
at Unison Music Studios 

 

Pochette: Kevin ( le regard absent) et sa guitare, détriplés en rouge et noir, s'il a besoin d'une masseuse on peut lui proposer Jeanne. 

La plage initiale ' Caprice' semble sortir en ligne droite du jukebox d'Alan Vega.

Du  punk rock, aux effluves All Shook Up, passé dans un milkshaker  détraqué qui risque de te sauter en pleine poire et de te défigurer pour le coup, ta pauvre maman aura du mal à te reconnaître.

Dommage que Christophe a passé l’arme à gauche, il aurait aimé ce chant spasmodique et ces guitares qui grondent à la manière d'un Brian Setzer sur son album 'Gotta Have The Rumble,'.

Sérieuse décélération lors de la seconde plage, 'Close my Eyes', une romance sur laquelle plane l'ombre de Chris Isaak et des productions de chez Sun Records .

Vais emmener ma copine au Blue Hotel et sur la route lui ferai écouter 'Close my Eyes', elle va craquer, c'est une grande romantique!

Retour au rock  avec ' I Know Where I Stand' .

Quand tout gosse tu entends  ton père chanter ' Return to Sender'  ça te marque à jamais, il est  donc tout à fait naturel avec un tel background que le style de  Kevin Preston s'assimile aux grandes figures du rock des fifties: le King, Ritchie Valens , Buddy Holly, Carl Perkins, etc..

Le gars sait d'où il vient, et où il va, et avec son jeu de guitare bourré de  licks dévastateurs, son look rebelle et son  timbre idéal pour tomber toutes les rockabilly chicks de l'univers, il pourrait bien prendre la place  de chats de gouttière vieillissants. 

 

 

 

 

 





Rock nation tribute night : Gallows Pole Plays Led Zeppelin au Zik Zak à Ittre, le 19 février 2022

  Rock nation tribute night : Gallows Pole Plays Led Zeppelin au Zik Zak à Ittre, le 19 février 2022

 Mitch ZoSo Duterck

 

 

Gallows Pole – Le Zik Zak, Ittre (BEL) 2022.02. 19
Set List :
01.Rock And Roll.
02.Immigrant Song.
03.Ramble On.
04.Heartbreaker.
05.Misty Mountain Hop.
06.Good Times Bad Times.
07.Going To California.
08.All My Love.
09.How Many More Times / The Hunter.
Break
10.Babe I’m Gonna Leave You.
11.Stairway To Heaven.
12.Trampled Underfoot.
13.Thank You.
14.Since I’ve Been Loving You.
15.Gallows Pole.
16.The Battle Of Evermore.
17.Black Dog.
18.Dazed And Confused.
19.Whole Lotta Love.
20.Kashmir.
Il y a des choses comme ça, des trucs auxquels tu ne peux pas résister, quelque chose qui te laisse parfois un souvenir impérissable, stocké pour l’éternité dans une de tes banques de données personnelles et non moins internes. C’est le cas pour la crème pâtissière, un bon whisky, ton premier ours en peluche, le mariage, à moins que ce ne soit le divorce (non, là je déconne, quoique). Bref, un petit « je ne sais quoi » qui fait que rien qu’une simple évocation active aussitôt en ton for intérieur un processus « bons souvenirs » qui fait que tu veux t’y replonger illico presto (1€ le billet) comme on dit à la Loterie Nationale. Dont acte.
Les mesures de restriction Covid ayant été assouplies, nous voilà « on the road again » comme le chantaient si bien en leur temps Canned Heat et Bernard Lavilliers. Juste le temps de reprendre notre souffle entre deux avis de tempête et nous voilà filant cap sur Ittre par vent arrière, que l’on appelle plus communément « pet », eut égard à son bruit de sortie. Ça va laisse tomber, ne cherche plus te dis-je, si tu ne les chopes pas au vol, les calembours, même pourris perdent toute leur saveur, à l’inverse du camembert.
Déjà quatre mois que nos Hennuyers préférés ne se sont plus produits en public puisque à cette période là, on était censés tous mourir dans d’affreuses convulsions et que donc, on ne pouvait pas le faire une dernière fois tous ensemble (mourir). À première vue on dirait qu’on est encore tous là, il y a même des nouveaux venus qui ont déjà l’air vieux ! Comment font-ils ? Au Zik Zak, c’est toujours le même plaisir, Annick, Nicolas et toute leur joyeuse équipe sont fidèles au poste avec un grand sourire et un mot sympa pour nous accueillir comme il se doit. En plus, nous sommes dispensés de masques, que pourrait-on demander de plus ? Dans les groupes de fans et/ou de curieux autour de moi, j’entends des gens qui se plaignent que la veille, dans un autre club du pays, le public se serait fait dégager à 23 heures alors que l’autorisation portait le couvre-feu à minuit. Ça râlait sec en tout cas, je cite : « on nous prend pour des chiens », « c’est vraiment un manque de respect », « ils ne sont pas sympas » « on vient de loin et même pas moyen de prendre un verre à l’aise », etc) Certains parlaient même de boycotter définitivement l’endroit. Je ne juge pas, je rapporte ce que j’entends dans la salle, c’est tout.
C’est donc sous la férule du Herr Kapellmeister Franco (pas le général, l’autre ) qu’ils nous apparaissent tous les six comme des petits-suisses au petit déj’. Rock And Roll enchaîné à Immigrant Song, boum ! Là on sait d’entrée que notre Vincent est en grande forme, et il le restera durant les 20 morceaux du concert. Flamboyant! Non seulement il intègre de plus en plus le jeu de John Bonham que maintenant l’aisance dont il fait preuve derrière son kit de batterie l’autorise à se détacher de la partition originale de son maître à jouer pour y inclure quelques lignes d’hommages brillants, profonds et personnels.
Pour moi qui suis habitué à les voir (38ème fois) je sais tout de suite quand quelque chose ne va pas comme d’habitude. Ce soir c’est notre Jacques qui tourne un peu au ralenti, il n’arrive pas à saisir les notes hautes essentielles dans le répertoire de Led Zeppelin. Exercice dans lequel Robert Plant restera pratiquement le maître incontesté entre 1968 et 1973. Notre Jack, en vrai chanteur intelligent qu’il est, ne va pas essayer de se suicider en montant à l’assaut des crescendos stratosphériques. Il va plutôt adapter sa voix parfois un ton plus bas, ne poussant les aigües, qu’à de rares occasions, juste là où il faut, donnant l’illusion qu’elles sont toutes là, bravo pour cette intelligence. Les cinq instrumentistes sur qui il s’appuie assurent à fond, comme d’habitude devrais-je dire. On sait que le groupe a préparé le quatrième album dans son intégralité et que tout cela fera l’objet d’une série de concerts bien ciblés. Alors, si je ne dois plus parler que d’un seul morceau du spectacle, ce sera The Battle of Evermore, un de mes préférés, un intouchable selon moi. Et bien je me suis trompé, ils l’ont fait, sans la seconde voix tenue par Sandy Dany, la chanteuse de Fairport Convention, invitée sur ce morceau du 4ème album. L’arrangement proposé est tout simplement splendide, j’en suis resté bouche bée. Le morceau va crescendo jusqu’à l’instant sublime où Vincent utilise des mailloches pour frapper ses fûts, leur arrachant la lugubre sonorité des tambours de guerre, tandis que Manu nous gratifie d’une excellente partie de claviers dans laquelle il inclut un petit solo. Rien de démonstratif ni de pompeux mais tout simplement en place et juste. On se retrouve plongé en plein Seigneur des Anneaux de Tolkien, c’est fou ! On sent la rage et l’âpreté des combats, le sang, la sueur, la mort. Les mecs, écoutez bien mon conseil, remplacez le son du clavier par un son de cornemuses uniquement lors du solo et ce morceau méritera de figurer sur n’importe quel tribute à Led Zeppelin.
Le somptueux et arabisant Kashmir termine cette soirée de folie qui a encore gagné de nouveaux fans qui viendront désormais grossir nos rang. Et Jacques me direz-vous ? Il a tout simplement prouvé qu’il était un grand frontman et un vrai pro . Le deuxième set, il se l’est approprié, il l’a tout simplement sublimé ! Aussi vrai que le Phénix renaît de ses cendres, notre homme a émergé des limbes pour tout dévorer. Les deux autres acteurs dont je n’ai pas parlé s’appellent Thierry et Mario qui ont été à l’image du band : parfaits ! Merci Gallows Pole.
Nous on reprend la route du Condroz avec cette merveilleuse musique plein la tête, l’esprit vagabondant par delà les Misty Mountains.
Mitch « ZoSo » Duterck
Thierry Le Bon, Franco Cravotta, Mario Maffeo, Vincent Sànvénicotra, jJack Gallows,

mardi 22 février 2022

ZE Salon Vintage de l'Ouest #5: Ronnie Bonneville and the Coqs au centre de Congrès, à Saint-Quay-Portrieux, le 19 février 2022

 ZE Salon Vintage de l'Ouest #5: Ronnie Bonneville and the Coqs au centre de Congrès, à Saint-Quay-Portrieux, le 19 février 2022 

michel

ZE Salon Vintage de l'Ouest #5 - acte 2 - from Rennes: Ronnie Bonneville and the Coqs

Accouche, Bandmix....  Ronnie Bonneville and the coqs est un trio de rockabilly & de rock'n'roll originaire du bassin Rennais.

Il existe, ce Bonneville?

Le gars, qui manie la Gretsch avec brio  et chante avec culot, se nomme Ronan Perrot, alors Ronnie, OK, mais Bonneville?

Jamais entendu parler du  Bonneville Salt Flats, Gary Gabelich sur sa Blue Flame a atteint  une vitesse de 1 001,67 km/h sur 1 mile.

Bordel, mon cousin sur sa mob trafiquée est arrivé à 56 km:h, en descente. 

Bon, pour composer le trio il en manque deux, déballe...

Il y a un hic, la contrebasse et la batterie sont restées anonymes.

Pour la upright bass on donne un prénom, qui reste sujet à caution, Dominique , quant au papy derrière les caisses, aucun Ehpad n'a signalé de disparition, donc pas la moindre idée de son identité, quoique un  flic du coin avance le Grand Pat!


Ready, Saint-Quay?

Yes.

' Lonely weekends' ouvre le bal, le trio a de la gueule mais pour capter ce que Ronnie chante, il te faudrait un cours accéléré de yaourt brassé.

Ils enchaînent sur ' Hound Dog', une deuxième prise en ce samedi quinocéen.

A l'arrière le sosie de Lange Jojo la joue à l'économie, faut pas pousser pépé, un moteur diesel ne doit pas être brusqué.

Saint-Quay, vous êtes avec nous?

Ouais.

Ah bon, on ne joue pas de la muzak pour l'afternoon tea , c'est du rock qu'on sert, bougez- vous.

Voilà 'Gene and Eddie'.

Non pas Gene Kelly et Eddie Constantine, des autres!

D'ailleurs on vous balance une couche de ' Be bop a Lula'.

La Gretsh en exhibition, la rythmique mouline, dans le medley  j' ajoute une pincée de ' C'mon everybody', puis je descends au purgatoire .

Mauvaise idée, le jack se barre, plus de son, Véronique!

Les aléas du live.

Improvisez les copains!

Ouf, il y a pourtant un truc qui me dérange, où sont nos bières?

Pendant qu' un bon apôtre se dirige vers le bar, un gominé,  pris de pitié, tend son demi au chanteur dont le gosier est aussi sec que les gâteaux que confectionnent ma belle-mère.

Direction la gare pour rencontrer  Johnny Burnette, ' Train kept a rollin' , ça déménage méchant, et ça se calme pas des masses avec ' 'Ooh, my head'.

Ritchie, c'était pas un calme!

La machine tourne à plein régime, ' That's alright, mama' est suivi par 'Drinking Wine Spo-Dee-O-Dee' chanté par Dominique.

L'absorption massive de pinard ne favorise pas la pratique des langues étrangères, ce n'est qu'un détail.

Vont défiler: ' Flip flop & fly', ' Paralyzed' ( Elvis), ' Route 66' en respectant la speed limit,  puis la romance qui a fait chialer Marie-Madeleine ' "Can't Help Falling In Love".

Tu dis, Thierry?

Effectivement, sont pas mauvais, on ne s'ennuie pas.

Après un cool instrumental permettant à Ronnie d'étaler son savoir-faire, tu sais le style de truc que les forains passaient dans les sixties alors que,  avec ton auto-tamponneuse, tu fonçais sur l'engin piloté par la petite Suzy, dont toute la bande était amoureux.

Oui, c'était l'époque bénie où Paul and Paula susurraient ' Hey Paula'.

Plus récent, voici le ' Stray Cat Strut' de  Brian Setzer et de ses copains, les souris décampent , le Creedence  arrive avec son ' Lookin' Out My Back Door'.

Du calme, papy, faut pas exagérer avec les amphétamines, il amorce ' Something else'  à fond la caisse, au risque de se faire flasher.

Elle est comment cette nana, Johnny?

Terrible, mec!

Toujours en mode speedé, le trio reprend ' Black Slacks' de Joe Bennett & The Sparkletones.

Pas question d'épater la galerie, ce qui compte c'est l'efficacité, ben, on est  servi!

A last one, qu'il dit,  avant de lancer l'agité   ' Twenty Flight Rock'  .

T'étais sur le point de regagner ton chez toi quand ils décident d'en rajouter une pour les groupies, comme 96% des groupes de rockabilly ils optent pour 'Mystery Train'.

T'as pas trop confiance dans la ponctualité de la SNCF, t'attends pas l'arrivée du tortillard, tu sautes dans ta caisse pour retrouver madame.

Chez toi, elle questionne, c'était comment?

Intellectuel, mon ange.

Tu te fous de moi?

Euh, suis légèrement déçu,  il n'y avait pas de Wanda Jackson au menu.

 

 


 

 

 



 

 

lundi 21 février 2022

ZE Salon Vintage de l'Ouest #5: The show Angèle's au centre de Congrès, à Saint-Quay-Portrieux, le 19 février 2022

 ZE Salon Vintage de l'Ouest #5: The show Angèle's au centre de Congrès, à Saint-Quay-Portrieux, le 19 février 2022

 

michel 

 

Après une éclipse en 2021 ( pas besoin de dessin en ombres chinoises) , le  salon Vintage de l'Ouest revient pour une cinquième édition  au centre de congrès de Saint-Quay-Portrieux.

Pendant deux jours  le public est invité à plonger dans les fifties/sixties en déambulant parmi les stands proposant du mobilier et accessoires vintage,  des Levi's portés par James Dean ou un Perfecto sorti de la garde-robe de Marlon Brando, pour madame, tu peux te procurer des escarpins dans lesquels Bettie Page a glissé ses petons, plus loin,  des vinyles d'époque côtoient des plaques émaillées vantant une boisson rafraîchissante aux extraits végétaux ou des  posters exhibant des pin-ups aussi sexy que la sulfureuse Jayne Mansfield, dans un coin, un barbier, armé d'un coupe-choux affuté, peut te transformer en sosie de Robert Mitchum avant un rencart avec  Susan Hayward, comme tu as à nouveau le droit de te désaltérer lors d'un concert, on a installé une buvette à l'entresol.

Oui, on t'a parlé de concerts, c'est ce qui justifie ta présence à Saint-Quay.

Deux attractions sont prévues le samedi: The Show Angèle's à 14h et, deux heures plus tard: Ronnie Bonneville and the Coqs!

14hs: ouverture du cabaret pour le show de Miss Angèle, qui n'est pas la soeur de Roméo Elvis et qui ne vient pas Linkebeek , elle est originaire de Vannes et, de surcroît, elle ne se prénomme pas Angèle, elle décline Sandra Lairie comme identité.

Angèle/Sandra est seule en scène , elle chante, danse, fait des yeux doux aux mâles esseulés, change plusieurs fois de tenue en se dissimulant derrière un paravent et ce pendant 90 minutes, sans faiblir.

Et la musique?

Des bandes.

Elle apparaît alors que la sono balance ' In the Mood'. Petit chapeau marin, robe bleu marine, évidemment, chaussures blanches ,  elle prend place derrière un micro retro pour entamer "Bei Mir Bist Du Shein", popularisé par The Andrew Sisters.Un salut naval ponctue le chant yiddish, elle sort une mini-trompette de sa valise pour attaquer ' Sing sing sing '  ( with a swing').

Le jeu de jambes est alerte, le ramage et le plumage séduisent.

Un nouveau bibi pour interpréter l'electro swing ' That man' que tu as connu chanté par Caro Emerald.

En Polynésie je me suis procuré un ukulele, elle grattouille les quatre cordes et psalmodie ' Bring me sunshine', oups la mélodie prend fin abruptement, la bande diffuse la même chanson, miss Angèle saute dans le wagon et poursuit ce charleston remuant, tandis qu'un choeur masculin, invisible, la soutient en mode doo - wop.

Premier passage derrière la cloison, Mowgli en profite pour taquiner les singes.

Elle revient en tenue Joséphine Baker, non pas de bananes, et se lance dans la BO du Livre de la Jungle , vas- y, Baloo!

Toujours dans le monde de Walt Disney, voici ' Everybody wants to be a cat'.

Fin de la séquence en mode crooning  et second effeuillage occulté, elle refait surface en femme fatale pour un numéro Marilyn Monroe, ' My heart belongs to Daddy' , puis vient un passage chez le joaillier et  'Diamonds are a girl's best friend'.

Changement de registre, elle nous prend par les sentiments avec l'immortel  ' Summertime' de Gershwin and then another one Ella sung, 'Lullaby of Birdland '.

Madame a du goût, for sure!

Après un message destiné à la gent masculine, ' My baby just cares for me' , c 'est à une version  cinématographique de ' Cry me a river' qu'on a droit.

Tu oublies Julie London ou Viktor Lazlo, l'orchestration héroïque et les effets de voix lyriques s'éloignent des approches classiques.

Cloison, acte 3: tenue bleu ciel très seyante pour une séquence  mouvementée.

Jules, sais-tu ce qu'est un hound dog?

Quoi, un hot dog?

Elvis lui sait, ' Hound Dog' , les mouvements pelviens sont fournis en prime, un second rock/ doo wop non identifié, l'accent Frenchie n'aide pas, précède 'Boogie woogie country girl', une copine à Big Joe Turner. 

La souple country girl  sautille à tes côtés puis regagne le podium pour nous balancer une version épatante du blues 'Please Mr. Jailer', won't you let my man go free.

Le regretté Solomon Burke avait enregistré ' Cry to me' en 1961, merci Miss Angèle d'avoir déterré cette perle soul.

Avec  John Travolta  et Olivia Newton-John on atterrit dans une autre époque.

Allez,  sors la brillantine et chantonne  'You're The One That I Want' ..

Elle s'éclipse, la bande annonce bienvenue au Cabaret, le soundtrack du film de Bob Fosse retentit,  Liza Minnelli pointe le bout du nez,  mais c'est un titre de  Pink Martini qu'elle met en scène, ' Je ne veux pas travailler', une philosophie que partage pas mal de gens.

 Liza sur une chaise du Kit Kat Klub fait le show:

 You have to understand the way I am, mein Herr.
A tiger is a tiger, not a lamb, mein Herr.
You'll never turn the vinegar to jam, mein Herr.

C'est fini, mon vieux,  Du sollst mich nie mehr sehen mein Herr...

 

Fausse alerte, elle n'a pas disparu, il en restait une.

 ' New York , New York' ponctue un show apprécié par un public admiratif, 1h30' seule en scène, jolie performance!

 





 


samedi 19 février 2022

Filage de résidence de Forbon N'Zakimuena ( + Adam Carpels) pour le spectacle « Tu mues, tu meurs !(?)! », à Bonjour Minuit, Saint- Brieuc, le 18 février 2022

Filage de résidence de Forbon N'Zakimuena ( + Adam Carpels) pour le spectacle « Tu mues, tu meurs !(?)! », à Bonjour Minuit, Saint- Brieuc, le 18 février 2022 
 
michel
 
En résidence pendant cinq jours à Bonjour Minuit, Forbon N'Zakimuena travaille à la création de son nouveau spectacle « Tu mues, tu meurs !(?)! ».
Le filage de sortie de résidence s'est déroulé le vendredi 18 février en présence de quelques privilégiés.
La préparation du spectacle est dans sa phase finale, il reste à peaufiner quelques détails avant la première représentation officielle qui doit se dérouler début avril à Bagnolet.
 
La première création de Forbon ( rappeur, beatboxer, slammeur, créateur sonore, auteur, interprète, compositeur), ' Simple' de 2020, explorait le thème de la paternité, le spectacle avait été conçu à partir d'une collecte de berceuses et de témoignages, mariés avec sa propre expérience.
Pour ce nouveau projet, la moitié du duo YN ( rap, hip hop lillois) se met en scène aux côtés du musicien Adam Carpels ( electronica, hip hop, trip hop, ambient...) dont le premier EP est prévu en mars.
 
Adam se charge des machines quand il ne pose pas ses lèvres sur l'embout buccal d'une trompette.
Forbon récite, slamme, rappe et bouge à droite et à gauche, selon le personnage incarné.
 
"Tu mues, tu meurs" aborde les questions que se posent l'adolescent: le changement, l'estime de soi, l'avenir, la sexualité, sa place dans la société...
La performance scénique se ramifie en plusieurs plans: narration ( parfois autobiographique), fragments audio de récits de vie d’adolescents, musique et slam.
 
L'auteur met en scène deux personnages, A et F, et fait démarrer leur récit à l'âge de 8 ans.
A, introverti, aime la musique, F, muet, les mots.
Leur histoire est brossée en parallèle, on voit A séjourner chez son Papy et F consulter un psy pour ses problèmes de langage, A apprend à jouer de la trompette, F écrit.
Tous deux, par un hasard fictif, se retrouve sur une place sur laquelle s'élève un arbre géant, un saule!
Comme dans un conte, ou une fable, l'arbre communie avec les enfants, leur envoie une échelle pour qu'ils puissent se réfugier sur une haute branche, bien plaqués dans le feuillage ils peuvent échapper au monde réel.
Le récit est interrompu par une séquence d'enregistrements d'enfants participant au jeu de questions/réponses concernant leur vie.
Miracle, F réussit à parler.
Nouveau plan, une émission radio, Saule FM, diffusant de la musique urbaine avant le retour des protagonistes ayant vieilli et mué.
A 10 ans, F jacte, digresse, blague, A ne s'aime pas, il a les oreilles décollées, les camarades de classe le surnomment Dumbo, il fuit avec sa trompette.
Les années passent, ils sont âgés de 15 ans désormais, c'est l'automne, leur destin change, l'arbre aussi.
17 ans, l'hiver. ( parenthèse, quand on a atteint l'âge de 70 piges, c'est quelle saison?).
A, devenu mannequin, s'affole en voyant son image sur une affiche collée à un arrêt de bus, il a perdu son identité, F a dû abandonner le handball sur injonction des parents, lors d'une soirée il rencontre L, qui l'initie à la sexualité.
Une première expérience amoureuse qui tourne à la débâcle.
Saule FM a désormais 5 ans, un animateur donne à nouveau la parole à des adolescents: qu'est ce qui te plaît chez toi?
Après ces témoignages divers on retrouve les deux garçons, à l'aube de la vie adulte, ils ont 18 ans, ils se retrouvent sur la place où se situait l'arbre, il est mort, désormais, l'adolescence n'est plus.... la fable s'arrête ici, à toi d'imaginer une suite tandis qu'Adam, en sourdine, termine la performance sur un ultime solo de trompette.
Un beau tableau évoquant la " crise" de l'adolescence , l'optimisme est de rigueur, les ados n'ont pas forcément la flemme et sont loin d'être irréfléchis, il est peut -être temps de leur permettre de s'investir davantage dans le débat politique, le monde de demain est à eux!




jeudi 17 février 2022

EP- A Dream About Death - Circa Survive

EP-  A Dream About DeathCirca Survive

NOPO 

 

CIRCA SURVIVE A dream about death 2022

Rise Records


J'ai découvert l'existence des américains en 2012 avec l'album 'Violent Waves' qui m'a ébloui par ses guitares éclatantes (et son parfum à la Dredg).
Anthony Green (le chanteur), les cite volontiers ainsi que Deftones, Björk et Nirvana (influence moins évidente).
Formé en 2004 à Philadelphie, le groupe a publié 6 LPs :
    Juturna (2005)
    On Letting Go (2007)
    Blue Sky Noise (2010)
    Violent Waves (2012)
    Descensus (2014)
    The Amulet (2017)
puis 2 EPs récemment, coup sur coup, 'A dream about love' en 2021 puis son jumeau 'A dream about death' cette année.
D'après Anthony, le bipolaire, une rupture musicale présentant 2 facettes de sa personnalité.
Après une overdose à l'héroïne (quasi mortelle) et déstabilisé par la pandémie, le chanteur parle de survie grâce à Circa et leur solide amitié.
    Anthony Green - lead vocals
    Colin Frangicetto - rhythm guitar, backing vocals
    Brendan Ekstrom - lead guitar
    Nick Beard - bass, backing vocals
    Steve Clifford - drums, percussion

Peu importe les guitares incisives abandonnées, l'évolution électronique ne prétexte pas un arrangement pour des compositions plus faciles.
Au contraire, les musiciens s'éloignent de leur zone de confort, en privilégiant des rythmes programmés et en limitant l'habituel impact fort des grattes qui sonnent ici comme des claviers.
Colin Frangicetto avoue avoir été entrainé, dans ce sens, par 'Jupiter' de Cave In et les sorties récentes de Codeseven et parfois, joué son instrument comme une basse pendant que Nick Beard accordait les claviers.

Pourquoi 2 EPs à facettes (aussi éblouissantes que les boules) plutôt que 2 faces sur un LP?

 Pour donner une chance aux chansons!
"Honestly I feel like I wanted the songs to have more of a chance of getting heard.
When you put out like ten songs on an album, there's maybe three or four tracks that everybody gets to hear, and then some people will just never experience the full thing"
ça se défend... même si de plus en plus d'auditeurs deviennent des zappeurs fous!

6 nouveaux morceaux (à nouveau produits par Will Yip) répondent donc aux 6 précédents.
1. Electric Moose
2. Curritiba
3. Late Nap
4. Discount On Psychic Readings
5. Die On The West Coast
6. Buzzhenge

La pochette reflète l'antécédente comme une variation.
Un mur ancien couleur ocre, recouvert de sculptures foisonnantes, en partie taguées, entoure d'une arcade, une porte peinte avec un buste de femme aux allures XVIIè, 2 trous abimant le portrait au niveau des yeux et de la poitrine.
Devant ce mur d'enceinte au style gothique alambiqué, des déchets divers flottent sur une flaque d'eau, bordée de plantes, et qui s'engouffre sous la porte.
Esao Andrews, le peintre attitré du groupe, offre une nouvelle illustration étonnante de ses créations surréalistes.

Le contenu s'exprime de manière aussi perturbée et perturbante.
Anthony écrit les paroles sur ses peurs et ses passions, la dépendance, le suicide... (les boules sans les facettes quoi!).


'Electric moose' plonge aussitôt dans un bain électro dont le gimmick dissonant, au synthé, forme des rides en surface. Le chant exprime une humeur maussade sur des choeurs rêveurs.
Un son de boite à rythmes marque sa répétition. Des bulles électroniques jaillissent de toutes parts et les guitares retenues prennent un virage shoegaze.
Il faut regarder le clip, mettant en scène dans une danse frénétique, une relation fausse et abusive.

L'intro onirique de 'Curitiba', dominée par des vocaux aériens, se couche, en contemplation, sur un duvet piano/guitare.
Des voix éthérées s'empilent ou se répondent derrière 5 notes au piano, taquinées après par une rythmique lointaine et délicate.
Sous l'effet de la grosse caisse d'abord, puis la batterie, de plus en plus éloquente, l'ambiance monte d'un ton, avant de fléchir dans un reflet qui s'estompe.

Dans 'Late Nap', un rythme insistant précède un riff original et élastique au clavier, parfois accompagné par une guitare cristalline.
De petits sons subtils parsèment la trame musicale. La voix, particulièrement intégrée, circule sereinement.
Le final gracieux laisse flotter une mélancolie agréable au goût synthétique.

Le son de basse, aux abonnés absents jusqu'à présent, prend les choses en main sur 'Discount On Psychic Reading'.
Ses grasses vibrations guident le morceau sur une cadence rectiligne agrémentée, de temps à autre, par quelques divergences au clavier ou à la guitare.

Un son de gratte ondule et réverbe pendant 'Die On The West Coast'. Des accords en perles scintillantes glissent sur la mélopée chaleureuse.
Le rythme tisse une dentelle délicate et discrète. Le chant déambule tranquillement au milieu des sillons de cette pop angélique somptueuse.

'Buzzhenge' démarre sur des bases identiques d'une grande sensibilité avec une voix prenant parfois quelques accents plus douloureux.
Les guitares, au son travaillé, restent reines et complices des claviers. Tout se mêle dans une harmonie sublime.
On pourrait presque qualifier cette composition enveloppante de dream-pop psychédélique.


Le pari semblait audacieux mais le jeu en valait la peine. Le timbre de voix particulier d'Anthony reste le fil conducteur de cet électro-pop gracieux.
Circa Survive réussit son pari de l'expérimentation, tout en restant à la fois touchant et reconnaissable. Une vraie renaissance!

 

mardi 15 février 2022

EP - Witch Fever – Reincarnate

 EP - Witch Fever Reincarnate

 Music For Nations

( michel)  

C'est la saison de la sorcière, comme le chantait si bien Donovan en 1966, il ne croyait pas si bien dire,  le gars de Glasgow, près de 55 ans plus tard, des disciples des célèbres lanceuses de maléfices de Salem ont formé  un clan à Manchester , elles se bombardent comme étant Witch Fever , après avoir signé un pacte avec Lucifer, elles risquent bien de pratiquer leurs rites magiques jusque dans ton jardin, pas forcément édénique.

On découvre une  première trace de leur passage chez les Mancunians en 2017, elles pilonnent  la région de quelques singles ' Carpet Asphyxiation' , 'Toothless' , ' Daddy pt 2', 'Bezerk(h)er' et sa face B 'The Hallow'

Leur réputation, sulfureuse, ne tarde pas à dépasser le comté de Manchester, tout le UK succombe à leurs charmes funestes, le continent, malgré le Brexit, suit.

Fin 2021, Amy Walpole (vocals), Alex Thompson (bass/vocals), Alisha Yarwood (guitar) et Annabelle Joyce (drums) enregistrent l' EP "Reincarnate".

Ne se contentant pas de leur rôle de sorcières, les filles revendiquent aussi leur identité queer et leur allégeance au mouvement riot grrrls, pas besoin de te dire que leur soupe n'a rien à voir avec la variétoche que t'entends à longueur de journée sur NRJ , M Radio ou Radio Plein Coeur, leur credo c'est le punk, le grunge, le hard bien sale.

La pochette:  dans les tons gris,  représente un machin indéterminé, probablement un crotale sournois, prêt à t'inoculer son venin, il est  bien caché dans un  décor monocorde, le nom du groupe, couleur rouge sang,   dessiné esthétiquement  par un calligraphe tremblant, émerge en plein centre pour frapper les imaginations. 

 Tracklist

A1 Reincarnate
A2 In The Resurrect
A3 Abject
B1 In Birth
B2 Initiation
B3 Bully Boy

Pas de round d'échauffement, avec ' Reincarnate' tu entres d'emblée dans le vif du sujet, des guitares blindées prennent le chemin des lignes ennemies,  protégées par des barbelés qui risquent de ne pas faire long feu face aux monstres. 

Ces Challengers 2  en ont vu d'autres, si les Russes nous emmerdent, on rapplique!

Après cette entrée en matière massive, la petite Amy, pas confondre avec Miss Winehouse, place sa harangue brutale, t'as intérêt à éviter ses coups, si elle atteint tes lèvres, t'es bon pour un passage chez le prothésiste.

 Elle te prévient en hurlant...You won't break me..., c'est toi qui vas encaisser, mec.

Les copines, à l'arrière, tout aussi furieuses,  élaborent un mélange sonore aux allures de shrapnel destructeur.

Tu t'en es sorti sans trop de casse, les pavillons ont légèrement souffert, tu te dis que la suite sera plus décontractée, et, si ' In the Ressurect' démarre de façon moins virulente, très vite les tanks en remettent une couche, Amy, toujours pissed off,  amorce en demi-teinte, avant d'accélérer pour prendre des intonations Kat Bjelland ( Babes in Toyland), tiens, elle est née à Salem, cette chatte.

Lors d'une interview les filles dévoilent ceci:   The overall theme of the song is about rejecting Western beauty ideals and how the male gaze tells us we, as women and non-binary people, should look and behave.

 La guerre des sexes aura bien lieu!

'Abject', gars, tu me fixes comme si j'étais un morceau de viande, ton attitude sexiste me répugne.

Sur fond sonore mariant le doom d'un Black Sabbath, quelle basse destructrice ,, et la fureur des Slits, Amy, irritée jusqu'à la moelle  crache son  dégoût,  elle n'y va pas de main morte,....   I’ll give what you deserve... il y a peu de chance que ce soit un tendre bisou!

.... You pressed me, undressed me 

Telling me I was your wet dream ... braille la petite chanteuse après 1'30" sur ' 'In Birth' pour décrire ce qui lui est arrivé peu avant ses  16 ans  dans une église orthodoxe où les abus sexuels étaient monnaie courante.

Cette expérience traumatique se retrouve aussi bien dan les textes que dans l'emballage sonore, brutal et bourré de grungy riffs,  à l'arrière Annabelle bastonne à la manière de Palmolive, la femme savon, martyrisant ses fûts au sein des Raincoats, 

Un mot a à propos du clip accompagnant la chanson, si tu souffres d'hématophobie, tu oublies, ça pisse de partout!

Il n'est pas question  d' ' Initiation' spirituelle mais sexuelle, Amy fait à nouveau explicitement  allusion aux outrages subis dans sa jeunesse.... Your blood got on my clothes and now I’m 12 years old...you cut my skin, and planted yourself within...

Véhémence, passion et émotion, se  retrouvent dans son chant convulsif, derrière. les filles élaborent un  rock  lent, aux accents sludge, balèze et menaçant .

L'heure où Amy était la pauvre victime  est révolue, mademoiselle passe à la contre-attaque.

 Ne  compte pas sur une once de pitié... Pass me the hammer and I’ll break both of your knees,  coz I told you to stay away, stay the fuck away from me...There’s a blinding wrath inside me, and you’re the one to blame... 

Ouais, ça arrive encore des gars gueulant ' à poil' en assistant à un concert donné par des filles, c'est pas le genre de truc que Witch Fever tolère, 'Bully Boy' nous l'explique de manière claire et féroce.

 Amy scande ses griefs jusqu'à perdre haleine! 

Le message, explosif, est greffé sur un fond doom punk hystérique et violent ne s'assagissant, relativement, qu'en vue du terme.

Messieurs, attention au message final: ce n'est qu'un début,  Das ist nur der Anfang - der Kampf geht weiter... vous, voilà, prévenus.


Pas de concessions avec Witch Fever, c'est du rock à l'état pur!


Les concerts de fin février/mars en France, en première partie de Idles, sont tous complets!

 





  




















                                                                             



lundi 14 février 2022

La compagnie Mobilo Lyricus ( Marion Jacquemet et Benjamin Pras) au Centre de Congrès de Saint-Quay-Portrieux, le 11 février 2022

 La compagnie Mobilo Lyricus ( Marion Jacquemet et Benjamin Pras) au Centre de Congrès de Saint-Quay-Portrieux, le 11 février 2022

 

michel

 

 Saint-Quay-Portrieux gâte ses  résidents ( et ceux des communes voisines), les spectacles ( souvent gratuits) foisonnent et pas uniquement à la belle saison.

Malgré la présence d'un vilain virus, un cadeau chinois dont le monde se serait bien passé, la mairie avait organisé un double concert durant la période de Noël.

 Février 2022, on célèbre le carnaval un peu partout sur terre, de Venise à Rio en passant par Nice et Las Tablas, à Saint-Quay, ni masques, plumes ou  confetti, mais  le spectacle ' Les Vols-au-Vent'  proposé par la Compagnie Mobilo Lyricus. 

Deux éléments de la troupe ont fait route vers le Centre de Congrès afin d' embarquer les Quinocéens pour une incursion au pays du Bel Canto: la mezzo-soprano Marion Jacquemet et le pianiste Benjamin Pras.

Ce dernier collectionne les lauriers et se débrouille aussi bien dans le domaine de la musique sacrée que dans celui du jazz ou de l'opéra.

Marion fait ses débuts en tant que danseuse, apprend à manier le saxophone, avant de bifurquer vers l'art lyrique et de monter sur scène pour interpréter des rôles dans divers opéras (Cosi fan Tutte, Die Fledermaus,   La Grande-duchesse de Gérolstein, Madama Butterfly...e.a.).

Ce soir, le public aura droit  à un florilège d'airs célèbres, ou  oubliés, prélevés dans le riche répertoire de la colorature.

Coup d'envoi avec un extrait de 'Carmen' de Bizet,  "Près des remparts de Séville".

Pas de doutes, Marion n'est ni Zahia, ni Clara Capri,  ou autres minettes au chant défeuillé, son timbre, sonore et assuré, déjà impressionne.

Après ce hors-d'oeuvre andalou, la Cecilia Bartoli des Alpes annonce le déroulement du programme:  une suite de trois airs datant du 18è siècle: le premier est extrait de "Giulio Cesare" d'Haendel, Marion a opté pour un aria interprété par Sesto, le fils de Jules, ensuite on passe à Mozart avec un extrait de ' Le nozze di Figaro', Cherubino  en proie à des émois amoureux psalmodie " Non so più, cosa son, cosa faccio" et enfin, avec Rossini, on accompagne " L'Italiana in Algieri" pour écouter " Cruda Sorte".

Marion tout à son jeu nous gratifie de quelques minauderies et autres espiègleries ayant le don de dérider l'assistance.

Benjamin, concentré, accompagne la belle Isabella, toujours  amoureuse de Lindoro,  à la perfection.

Exit la mezzo- soprano qui doit reprendre son souffle,  c'est parti  pour un premier interlude au piano solo,  Benjamin a sélectionné un monologue impressionniste composé par Claude Debussy, "L'Isle joyeuse ".

Pour vous qui profitez de la Manche à longueur d'année, il n'est guère difficile d'imaginer un lever de soleil sur la mer. L'amour lui aussi peut se révéler solaire,  Debussy était amoureux en 1904.

La belle dame ressurgit et décide d'attaquer la période romantique avec ' Nobles Seigneurs, salut' de Giacomo Meyerbeer, un air, extrait de 'Les Huguenots', exigeant souffle, entrain, énergie et une pointe d'humour.

Le romantisme en France c'est Hector Berlioz,' Premiers transports' est extrait de la symphonie dramatique ' Roméo et Juliette'.

Chers paroissiens, la suivante ne demande aucune présentation.

 Effectivement l'assistance a reconnu l'aria  'L'amour est un oiseau rebelle', une des pièces majeures de "Carmen" de Georges Bizet.

La femme fatale , sensuelle et bohème, a ensorcelé le brave homme assis à deux mètres de toi, ta compagne, par contre, n'a pas trop  apprécié  de l'entendre jouer les secondes voix chevrotantes.

Second solo du pianiste, qui a un faible pour  Debussy, il ébauche ' La  plus que lente',  une valse composée en  1910,  qui  présente, selon lui , des harmonies qui annoncent le jazz.  

Interprétation somptueuse et nouveau  retour  de Marion Jacquemet pour une suite consacrée aux mélodies françaises.

Gabriel Fauré nous emmène ' Au bord de l'eau', Reynaldo Hahn, lui, nous fait découvrir '  L'heure exquise', c'est le moment où la lune blanche luit dans les bois,  les hiboux trouvent ça chouette.

Pour son  dernier aparté, le pianiste a décidé d'improviser, comme le faisait Arthur Rubinstein à la fin de chaque récital.

Il me faut un thème et trois notes.

Philomène: les astres!

Malcolm, qui a des problèmes avec l'arithmétique: do mi sol fa !

Tous dans la fusée pour un périple sidéral,  homérique et elliptique.

Le 20è siècle, à présent: ' La Pêche à la baleine' de Jacques Prévert et Joseph Kosma, ou la rencontre de  Moby Dick et de  Gaston Lagaffe.

Loufoque, tu dis, pas plus que la pêche aux moules, mais peut-être plus cruel.

Tu voulais de l'acrobatique, du casse-gueule, t'es servi avec le  saugrenu ' Cabaret Voltaire' de   Graciane Finzi,  d'après le manifeste Dada d'Hugo Ball.

Après cette incursion savante et audacieuse dans le monde de la musique contemporaine iconoclaste, le duo termine par ' Les chemins de l'amour' de Francis Poulenc sur un texte de Jean Anouilh.

 

Ovation méritée et une friandise cocasse en guise de bis  "Ah, que j'aime les militaires" , le rondeau de la Grande- Duchesse, charmée par les hussards, tiré de  l'opéra bouffe" La grande Duchesse de Gérolstein" d'Offenbach.

C'est donc sur une note héroïco- comique que prend fin une soirée ayant tenu toutes ses promesses.

 

 


UKAN au Mar'mousse - Kav & Bar, Plérin, le 12 février 2022

 UKAN  au Mar'mousse - Kav & Bar, Plérin, le 12 février 2022

 

NoPo

 

 Le moment vient de porter l'EP Ar-spi ( http://www.concertmonkey.be/albumreviews/ar-spi-ep-ukan ), encore tiède sorti du four en Novembre 2021 (mais bien chaud à l'intérieur).
Tout se passe au Mar' mousse 20H30, port du Légué, côté Plérin où Kevin joue à domicile.
On a déjà eu l'occasion de le voir et l'entendre, à ce même endroit, plusieurs fois, à 5 musiciens, ou à 2 et cette fois à 4, Kevin aime varier les plaisirs.

La quadrette, qui a enregistré le disque, se présente au complet :
Kevin Ruellan, chant, claviers, saxophone ténor
Gaëtan Buzaré, guitare électrique
Eva Montfort, basse
Arnaud Le Breton, batterie

Le troquet propose de bonnes bières à son public, assez jeune, mais il ne pense pas aux anciens en perte d'ouïe, aïe! Si peu de décibels pour des chansons si belles...
Lemmy disait "Si c'est trop fort c'est que t'es trop vieux !", me voilà rassuré ce soir!

A cette occasion d'une revue complète du répertoire, le groupe joue tout et le reste, on a même droit à 2 services... 2 concerts pour le prix d'un, qui plus est, gratuit, pas mal!

Départ dans l'ordre du dernier EP, l'ode au loup et l'espoir ouvrent avec aisance la séance.

'Kanenn ar bleiz' permet à Gaëtan de montrer de quel bois il se chauffe; il riffe dru et ça pourrait péter bien plus avec les potards à 11!
Le morceau alterne ces moments hargneux avec des passages en coulures prog, le tout dans une belle mélodie.

'Ar spi' astique la piste de danse sur la Pauline, chaloupe, sur laquelle le groupe a navigué sous le soleil entre le Légué et Dahouët.
Un plaisir perceptible sur ce morceau joyeux à la basse rebondie et la guitare funky.

Puis l'heure de la révolution approche. 'Hon dispac'h' (sur le 1er EP de 2016) avance sombrement avec des claviers virevoltants, Kevin chantant plutôt en harangue vindicative.
Arnaud surprend avec des cymbales couchées l'une sur l'autre et sa double caisse claire qui claque.

La plage suivante donne l'opportunité à Kevin de faire une petite leçon à Arnaud, le dernier recruté et débutant en breton.
"C'est 'Ma hent din', ma route à moi et pas 'Ma hent dit', ma route à toi, c'est bien moi qui chante!". Le batteur, amusé, avoue toute ignorance de la langue.
Le morceau, extrait du CD précédent, possède une mélancolie émouvante qui nous emporte avec elle sur un rythme chaloupé. L'intro, retravaillée, invite un clavier électro et une guitare vivace.

'In memoriam' interprété uniquement en live, se veut un hommage touchant à un ami disparu.

La cadence très dansante prend le contrepied du titre 'Dansal en ur lenvan' (danser en geignant) écrit au moment des incendies en Amazonie, rappelle Kevin et donc avant d'autres catastrophes.
Le morceau enfonce, avec insistance, ce clou rythmique comme une malédiction jusqu'à la digression philosophique 'We don’t protect nature, We are nature'

'Den ebet all' signifie 'personne d'autre', une chanson d'amour alors? Ce morceau guilleret ouvrait le premier EP.

Après, j'ai noté 'An dle', kesako? J'ai du buggé ou avoir une absence, je ne me souviens pas, t ki toi?

Vous l'attendiez tous, voici 'An alkemiour', l'alchimiste qui change tout! La compo m'a toujours enthousiasmé, plus encore en concert, et ce soir, elle me permet d'apprécier le jeu de basse ondulant de Eva.
Je sens souffler ce même vent de liberté que sur 'Ride like the wind' de Christopher Cross, l'époque où je glissais cheveux au vent et jambes en feu (si si!) sur le dancefloor!

Puis c'est au tour de 'Du man' de me prendre les tripes cette fois avec son piano noir et sa voix solennelle!
Le morceau qui donna naissance à Ukan sur le Net, début 2016, avec un clip filmé dans un manoir à l'ambiance quasi napoléonienne.

Dans les derniers titres, Kevin saisit et secoue son saxo en fricotant avec le free jazz, transformant complètement les arrangements studio. Riche idée!
Deux extraits du 1er enregistrement d'abord.

'Ene ar bed' (l'âme du monde) se reflète bien sombrement comme une dans les yeux des soldats partant, au pas, au combat.
En contrepoint, la superbe mélodie principale entraine les coeurs vaillants.

'Da garantez', la chanson d'amour selon Ukan. Son enchainement, du couplet sur piano languissant au refrain à la mélodie somptueuse, reste un envoûtement.

Conclusion avec le récent 'E lec'h ma fell din mont' (là où je veux aller). Le clavier fricote avec le riff rapide et funkysant de la guitare.
Un OVNI jazz prog, piloté par Kevin et particulièrement propice à l'expression du saxophone.

Mais non, le mot 'FIN' s'estompe, Kevin décide, par surprise, d'une autre' (une autre!) alors que Gaëtan avait déjà joué 'Débranche'.
Arnaud, lui aussi, pris au dépourvu, confesse ne pas en avoir mis une dedans sur celle-là! Moi aussi, j'avais un peu baissé le rideau, je n'en sais plus le titre ...

Il faut dire qu'après plus d'1h30 de musique, en comptant les 2 tours, ils avaient donné, généreux Ukan!
Non, je ne me lasse pas de louer ces gens et je vous encourage à les découvrir à la moindre occasion, vous en garderez un super souvenir!



SET LIST
Kanenn ar bleiz
Ar spi
Hon dispac'h
Ma hent din
In memoriam
Dansal en ur lenvan
Den ebet all
An dle
An alkemiour
Du man
Ene ar bed
Da garantez
E lec'h ma fell din mont