mercredi 31 mars 2010

Hindi Zahra au club de l'Ancienne Belgique à Bruxelles, le 30 mars 2010

Le concert de la jolie Berbère, née au Maroc, mais Parisienne depuis 16 ans, prévu pour le 27 février, avait été reporté pour cause de maladie.
En cette fin mars le club affiche sold-out pour accueillir Hindi Zahra et son band.
Toute la France est à ses genoux et, après le spectacle donné hier soir, la Belgique va suivre!
'Elle tue, cette petite', m'a confié ma voisine frontstage.
Right is the girl, cette nana is a killer!
Pas un hasard si son album ' Handmate' est sorti chez Blue Note.
Pas de support, tu supposes que le concert va démarrer vers 20:30'!
20:40', bordel, pas pressée, Hindi.
Le petit Zorro se fait attendre.
20:45' ouf, de soulagement: pas de ch'val, ni de grand chapeau, ni de lasso...mais quatre musiciens en piste, suivis de

Hindi Zahra.
La fine équipe:deux guitaristes brillants, jouant aussi bien de l' acoustique, que de l''électrique.Ils passent allègrement du jazz, au swing manouche, au rock, au r'n b avec crochets par le flamenco: Thomas Naïm (déjà vu avec Hugh Coltman) et Abdenour Djemai (Cheikha Remitti-Enrico Macias) - un claviériste: Nicolas Liesnard( lui aussi actif chez Hugh Coltman, mais encore chez Jesus Volt) - et le groovy drummer Lawrence Clais.
Ils concoctent une sauce soul élégante avant l'arrivée de la nomade qui attaque 'Try'.
Première claque, un chillout soulful jazz à la Sade,de la lounge avec des tripes et des guitares hispaniques te renvoyant vers Vaya Con Dios.
Les poulettes à mes côtés ont déjà la bougeotte.
'Nanyi' titre bilingue: tamazigh (berbère) et anglais. Pas d'exotisme bon marché, mais une invitation au voyage sur fond de guitares arabo-andalouses, poussées par une voix granuleuse et chaude.
Le truc explose en flamenco endiablé.
'Fascination' du jazz ensorcelant, des flashes de Billie Holiday t'assaillent.
Tu peux comprendre les comparaisons avec Madeleine Peyroux.
..I will run away from you
I will run away from all this pain... avec le drummer en backing vocalist.
Des frissons dans le dos!
'Imik Simik' Abdenour à la basse.
Un nouveau jazz susurré et sensuel.
'At the same time' un tango indolent et gluant
..I should die in your arms... superbement lascif.
Le hit imparable ' Beautiful Tango' au clip filmé par Tony Gatlif. La folie gagne le club, qui ne remarque pas que de légers craquements intempestifs émanent des claviers.
Dès la dernière note du tango, Nicolas court signaler l'interférence à la table.
Plus aucun accroc, par la suite!
'Kiss and thrills' un blues touareg dans la lignée de Tinariwen ou Ali Farka Touré.
Le timbre de la demoiselle se colorant de touches Amy Winehouse et les guitares virant Santana.
Un solo fabuleux sur lequel Hindi entre en transe.
Délire à Bruxelles.
'Oursoul' métissé et chaloupé, style Charlie Winston. Une nouvelle fois les musiciens abordent un virage total pour transformer l'aimable ballade nord-africaine en African rock à la Touré Kunda. Pas revenus de notre surprise, le drummer accélère encore le tempo, les guitares devenant méchamment hard ( style Thin Lizzy). Pour incendier davantage le foyer, la petite ramasse la basse et entre dans la danse infernale.
A moi, se dit l'organiste, qui nous sort un solo à la Rare Earth, ça rocke sec sur scène et dans le public.
On continue dans la même veine, avec battements de mains: 'Set me Free', encore un blues du désert.
...let the fire burn in me... caliente!
Hindi transformée en furie sexy.
Laisse tomber, mec ...leave me alone, cause you don't know how to give me good love....
Hé, où ils vont, ils m'ont laissée tomber, les salauds!
J'ai l'habitude. En solo, à l'acoustique, la ballade jazzy 'Don't Forget'.
La clique rapplique, euh la moitié: Naïm et Lawrence pour 'Waiting in Vain' de Bob Marley.
Un singalong, thé à la menthe et gâteaux au miel, suave!
Un crochet par le Rif: une guitare arabo-andalouse magistrale et un chant sacré Oum Kalsoum profond, pour une 'Impro Orientale' plaintive à souhait, la litanie virant swing charnel, nerveux et incisif: 'Stand Up'.
Public déchaîné, joyeuse farandole sur scène, les guitares débordent de rage et Hindi se mue en Janis Joplin épileptique.
Un grand moment rock!
Une formidable bête de scène, sympa qui plus est, et des musiciens superbes.

Un triomphe appelant un bis, naturellement!
'Music' un rhythm 'n blues tonitruant et explosif.
Les musiciens se tirent, sauf Naïm, Hindi à l'acoustique.
Non, je la redépose, connais plus les accords.
Soyez indulgents, Bruxelles, il y a longtemps que l'on ne l'a plus interprétée: une ballade nostalgique et sentimentale ...where do broken people go...:'Broken Ones' .
Beau!

Hindi Zahra: a star is born!

Elle joue le 24 avril à Anvers , sera à Couleur Café et à Dranouter...

mardi 30 mars 2010

Izberg chez Moeder Lambic Fontainas à Bruxelles, le 29 mars 2010

Moeder Lambic, bistrot mythique, champion de l'artisanal, a depuis peu ouvert une succursale place Fontainas.
Un vieux café cage aux folles a été transformé en bar/ terrasse accueillant et branché.
No Jupiler, Maes, coca cola ...mais un choix de 200 bières d'une richesse gustative incomparable, dixit le guide.
Les mercredis sont consacrés au jazz et, depuis hier, les lundis au 'classique' (et au folk).
Pour inaugurer le projet un trio féminin:

IzbErg
Delphine Havaux: flûtes et accordéon diatonique, Elisabeth Brouillard: accordéon diatonique,flûte Ikea et glockenspiel, Anne Bernard: viole de gambe .
D'après les cocottes, izberg = iceberg en nysvenska.
Delphine, tu l'as déjà entendue avec Tarabisko. Elle collectionne les prix et enseigne la flûte traversière(licenciée en musicologie) ou anime des stages de musique créative.
Autres projets:Scelsi - Waar is la luz -Sturm und Klang...
Elisabeth, membre du duo franco-belgo-suédois: Varsågod!
Anne et sa viole de gambe: au background classique, également.
Ensembles de musique de chambre: Ardalus ou Balatum Stagula et membre de Hofmusici.
Elle folâtre encore chez Black Light Orchestra...
Tu assistes au soundcheck, pas de gros problèmes... un seul micro placé au dessus des trois artistes!

20:45'
Faut rameuter le public installé en terrasse, Elisabeth et son accordéon s'y collent, et la masse s'installe frontstage.
'Polska de Stöde' démarre par une exotique séance de bruitages des Sveriges Norrlands, pour virer folk médiéval à trois temps.
Danse enjouée à exécuter après avoir ingurgité un flacon d'aquavit.
Le joli menuet renaissance dérape affreusement, lorsque Elizabeth fait couiner l' accordéon à la façon d'un lapin sur le point d'être dépecé. Cachez les enfants!
On reprend le thème qui meurt tragiquement sur un gémissement de cordes!
C'est clair, pas de face cachée de l'iceberg, mon cher Reynders!
'A l'Est de Bruxelles' une petite gigue entraînante, t'emmenant du côté des Etangs Mellaerts!
L'iceberg compose tous ces titres ou les habille d'arrangements polaires.
'Inspectrices Gadget' une flûte coquine pour ce générique cyber-policier polisson.
Une minute culturelle et publicitaire : définition Wikipedia de la banquise, une succursale de Paribas.
'Mazurka' un trois temps polonais, version adagio.
'Sparve Lille' = petit moineau en suédois!
Elisabeth va vous jouer le passer domesticus à la traditionnelle flûte en PVC, authentifié sans colorant!
Une mélodie tchip tchip, légère et mélodieuse, pour laquelle Miss Havaux nous sort une belle panoplie de flageolets.
' ça pèle pas' raffiné comme du Haendel, épluchant une reinette étoilée.
Séance dico n°2: 'Fleur de Glace', un nouveau parfum hivernal!
'Vanité' adapté d'un chant juif.
Une nature morte allégorique finissant en chorale klezmer originale, les glaçons manqués chantonnant, chacune, dans un verre (vide).
Joli!
Un titre suédois traditionnel et intellectuel (style: chéri je t'aime, viens dans mes bras) : 'Jag Vill Ha Dig'!
Handen på höften som i alla tider och
som alltid vill jag ha dej.
Handen på höften och håret som en
flagga på ditt kvinnoskepp.
Jag vill ha dej!
C'est beau, non?
'Anaïde' de Bruno Letron, écrit pour l'accordéon diatonique.
Une musette festou noz allègre, virant concertino baroque à la Rameau.
Brillant.
Troisième couche culturelle, consacrée à un monstre marin polaire, cousin de celui du Loch Ness .
Si tu veux son nom, téléphone à Poséïdon!
'Croche = croche' Noire? Blanche? Métisse? Ronde? Elancée?
Virevoltante, en tout cas!
Ces nanas sont étourdissantes!
La dernière, Lambique, Sidonie, Suske en Wiske....
Une suite: 'Valse d'Alex/Pseudo Bulgare', derniers moments d'enchantement.
Concert d'une heure, sans temps morts!

Nog eentje, bitte!
OK, une berceuse polonaise au glockenspiel et à deux voix: 'Lulajze', a lullaby to Jesus.
La comptine s'achève en canon à trois voix.
Jésus au dodo, wij ook!




dimanche 28 mars 2010

MIkkelunge à l'Archiduc à Bruxelles, le 27 mars 2010

Le Jazz Après Shopping (17h) chez le Prince Art-Déco, rue Antoine Dansaert !
La carte annonce Mikkelunge!
Mickey Mouse?
Retourne au lit, mec, si t'es pas encore dégrisé de tes libations de la veille!

Mikkelunge
c'est:
Antoine Prawerman: bass clarinet
Jan Pillaert: bass tuba
Lazara Rosell Albear: drums

Un dangereux trio expérimental au background jazz.
Lazara, la drummergirl, nous vient de Ciudad Habana (chez Fidel), mais réside à Gand depuis un petit temps, où elle est active dans le monde de la danse ( Alain Platel) ,du cinéma et de la musique d'avant-garde.
Quelques noms :Dalton Drum Syndicate (elle s'occupe de la partie chorégraphique du projet) -Dark Speeches- Pek Druppel- Small Metal Gods (avec Mirko Banovic)... de temps en temps, elle accompagne le rock'n roll dichter Luk Paard, pendant qu'il débite ses élucubrations hippiques.
Jan Pillaert: le Spilliaert, symbole de l'improvisation au tuba.
Actif chez Humus- Blanck- Tuba Libre (sans rhum)....
Antoine Prawerman: qui joue donc de la clarinette basse, instrument du 18è, transformé par Adolphe (brevet en 1838).
Liste impressionnante de collaborations: feu Pierre Van Dormael, Pirly Zurstrassen, Michel Hatzigeorgiou, Pierre Vaiana...
Des albums avec ses compos: 'Deep in the Deep' (nom du groupe) ou 'Snake Ear' , il apparaît aussi sur 'Variations on a Love Supreme' dédié à John Coltrane.

La performance musicale débutera à 17h15', le trio nous jouera une seule pièce improvisée de 65'!
Faut s'accrocher pour entrer et rester dans ce free jazz déstructuré, d'autant plus que le va-et-vient constant dans le club n'incite pas à la concentration.
Fred Cerise, peu habitué aux voyages expérimentaux, quitte le navire après 1/2h pour aller écouter Sylvie Vartan.
Le trip démarre en sourdine, une clarinette, charmeuse de crotales et câline batifole rêveusement.
Le tuba hippopotame barrit (pas blanc) , Lazara installant un fond rythmique adéquat pour accompagner les envolées des vents.
Tu sirotes ton houblon à l'aise, quand un illuminé, assis près de J P, se lève pour réciter,dans l'indifférence générale, des vers bilingues (français/Vlaams), allumés et animaliers (il est question de girafes!).
Un happening intello comme en quatorze, une branlette pseudo-artistique!
Douce accalmie, une clarinette dessinant de sinueux méandres au coeur d'une jungle sauvage.
Tuba et batterie rappliquent, va falloir affronter les rapides sur ce radeau médusé, on n'a pas pris Europ Assistance! Une prière s'impose, où est le pasteur , ai à lui confesser quelques péchés bénins?
L'embarcation a tenu le coup, tu te commandes une pintje pour effacer les émotions d'après panique.
Jolie mélodie tendre et fluette, en wie is terug?
Le peï de tout à l'heure, nouvelle couche récitée: 'Het Vleeshuis', de la poésie abattoir.
Un collage dadaïste!
Il rengaine le recueil et se roule un joint.
Les sirènes en action: un Messerschmitt dans les cieux bruxellois?
Tous aux abris!
Fausse alerte, direction le désert sur fond Ornette Coleman.
Clarinette lancinante, un tuba caoutchouc...cool!
Jan s'énerve, pique une crise, semble gravement atteint... Mordu par un scorpion?
Des problèmes d'hyperventilation?
C'est alarmant, dans le bar il n'y a que des touristes, un ou deux ivrognes, mais pas de vétérinaire!
Lazara s'y met aussi, elle a sorti un instrument à vent bricolé, en bambou: explosion furieuse, c'est le chaos, la colère des dieux!
Vais envoyer un SMS chez moi, suis pas sûr de rentrer ce soir:darling, t'en fais pas j'ai couché ton nom sur mon testament, te laisse mes dettes!
Ouf, retour à la quiétude, à l'apaisement, le trio dépose ses instruments et se dirige vers le bar.
Ma voisine: 'C'est fini'?
Oui, madame, ça a l'air..
On applaudit alors?
Yes: clap, clap!

samedi 27 mars 2010

Few Bits (solo) et Rebecca Pronsky au Toogenblik à Haren, le 26 mars 2010

Initialement Luc avait programmé Rebecca Pronsky et Lucy Wainwright Roche, cette dernière a annulé sa tournée européenne,suite au décès de la première épouse(Kate McGarrigle) de son père, Loudon Wainwright III.
Très vite le programmateur de Toogenblik trouve une remplaçante en la personne de Karolien Van Ransbeeck, alias Few Bits!

Few Bits est un band ayant vu le jour en 2008, mais Karolien jouera solo ce soir.
Cette mignonne et douée nana n'a rien à voir avec le soldat inconnu. Il y a quelques années, elle se produisait avec Sodatune et plus tard elle tourne sous le nom de Karo, avant de se rendre compte qu'une artiste allemande a choisi le même pseudo.
Tu peux entendre sa voix folky sur le dernier album de The Go Find et, également, sur celui d'Admiral Freebee et en 2006 sur 'Elephant Crossing' d'Inneke 23, présente ce soir!
L'Amiral a, d'ailleurs, choisi Few Bits comme support pour ses concerts d'avril (le 4 à l'Ancienne Belgique).
21h05 Luc vient nous raconter ses salades pas vraiment light et Few Bits entre en piste.
'People' du folk sobre et intimiste , les questions que se posent une jeune femme....people are we doing right... jeune femme qui peut se laisser aller avec les copains... we're so drunk we lost our senses...
Un registre Heather Nova, Aimée Mann, délicat et clair.
La suivante ('Unreal' ?) sera plus accidentée, toujours ces préoccupations féminines, presque maternelles... rest sweetheart, lay down there...
Un folk/rock conquérant: 'Hard to Find' finit par nous convaincre, Karolien a un potentiel évident, catchy lyrics, jeu de guitare posé, voix idéale et un look à faire baver tout l'élément mâle d'une salle de concert, oui même Di Rupo!
'Shell' ( te donne les titres sous réserve) te fait penser à Feist ou à Emily Haines.
Une prière amoureuse pour suivre...I've got some love to share... Can you make my bed I just need to lay my head... ('One Night Friend')
Eh Guy, où vas-tu, vieux?
Préparer son lit, peï...
Vieillard lubrique!
Nouveau chant désespéré.... it's someone else you wanna hold her hand... les jolies filles tombent toujours sur des crapules!
'Tricky You' folk courtois, en demi- teinte.
Un blues bien sec pour suivre... oh, no what have I done...
It's what you get when you drink : a heartache blues!
Cat Power croisant P J Harvey.
'Rid of him' dans la même veine bluesy. Ce mec, he always brings me down, faut que je m'en débarrasse et quick serait le mieux!
Karolientje et ses problèmes relationnels.
Un downtempo relax et planant 'Souvenir', avant d'attaquer un autre female blues rock...if you want a lover don't expect a man... Elle n'est pas à la recherche de la big romance ce soir, un mec qui baise bien, ça ira!
Non, Guy, j'ai pas de Durex dans ma poche!
La dernière 'The World',titre lent, caressant, cérémonieux...
Plusieurs cordes à son arc, Miss Few Bits .
C'est avec plaisir qu'on la reverra avant Tom Van Laere!

Toogenblik exige un bis, het kon niet anders!
Petit conciliabule et on a droit à un duo féminin, avec Inneke, 'Drunken Angel' de Lucinda Williams.
Où vas-tu encore, Guy?
Si les anges aussi se bourrent le citron, je nous commande 2 Duvel!

First Time in Belgium :Rebecca Pronsky!
La folksinger de Brooklyn n'est pas seule, elle tourne avec le fabuleux et discret guitariste Rich Bennett.
En 2008, ce gars sortait ' Music for Underwater Supermarkets' , il joue avec Friendly Bears, Mahoganny ou Monocle, tous Brooklyn bands.
Rebecca et Rich voyagent léger, c'est, une nouvelle fois, Thomas Van Cottom (ex Soy un Caballo) qui fournit le matos (ampli..) et héberge les Amerloques.
Le formidable alt. countrytrack 'Road to Nowhere at all' ouvre le show.
Mama Mia, faut bien s'installer pour ne pas culbuter avec ton siège, cette nana, au look American housewife des années 50 , une sorte de Bécassine la Vache qui Rit à grosses lunettes, possède un timbre hors du commun, a huge voice pour citer ses compatriotes, qui ajoutent: file under talent!
Oublie le jeu des comparaisons, tu peux à la rigueur, essayer un croisement hybride de Dolly Parton, Patsy Cline, Loretta Lynn, Wynonna Judd.. mais il faut y ajouter Bonnie Raitt, ou les grandes soul women, Aretha Franklin.., voire les new white jazzy ladies : Norah Jones f.i.
Willy, le mixeur, a toutes les peines du monde à trouver la juste balance entre la voix canon, et les deux guitares.
Pour la petite histoire Miss Pronsky donne des cours de chant.
'Big Kid' sur le même EP 'The Best Game in Town', après nous avoir salué in 't Vloams ...bedankt voor uw komst ..., grâce à Willy, le Vlaamse onderwijzer.
De beaux effets de Gretsch pour ce country about growing old.
'Aberdeen' n'y ai jamais été, mais ce folk traite de la pluie écossaise.
A jazzy tune:'Fragile World' prévu pour le prochain CD. Mélodie fragile et volatile, des accords de guitare distingués, une voix chaude, légèrement nasale.
Une merveille soft!
Retour au country twang ' Million Days', un truc sautillant, sonnant Neko Case.Le jeu de Rich étant tout bonnement époustouflant.
A singalong: 'Big City Lights', la chorale Toogenblik en action, avec un maître tel que Miss Rebecca, pas question de déconner!
A request for Luke 'All the Birds', it's a depressing song , so get yourself another beer!
Bonne idée!
Fabuleuse ballade lyrique. Sa voix s'immisce dans ton cerveau et ne te lâche plus.
Ce qui ne gâte rien, la nana a de l'humour et met tout le monde à l'aise.
Rocking time: 'Hard Times', c'est normal que nos verres se fendent?
Mr Bennett nous sert de juteux riffs surf à la Chris Isaak.
La classe, ce duo!
Brussels, can I ask you a question?
Te gêne pas, fille!
How much is a beer in your country?
One fifty!
Quoi? Vous vous foutez de moi, six bucks in New York, je déménage demain!
A new song: ' Good Life', un truc calme pour terminer le gig.

Tu veux partir, n'y pense pas, tu restes ici.
Luc, ferme à clef, fieu!
OK, un bis!
'Border Town' un petit rock nerveux!

You, guys are so sweet, we'll play one more!
'Give up too easily' dernière perle de ce concert, apprécié par tous!
Demain je retourne aux States, vous fais des prix sur mes CD's!
A minuit le stock était épuisé!
See you next year, I hope!
Nous aussi, maske, on l'espère!

vendredi 26 mars 2010

Pura Fé salle De Roma, à Anvers, le 25 mars 2010

Spring in Antwerp, joies à la flamande: de jolies cartes postales...Escaut ensoleillé, terrasses accueillantes, ode au farniente à l'ombre de P P Rubens!
Pas bientôt fini ce guide touristique bidon?
Direction Borgerhout, De Roma, Turnhoutsebaan!
Une artère ressemblant comme 2 gouttes d'eau polluée à la Chaussée d'Haecht et à son souk multicolore et bruyant.
Créé en 1928, ce cinéma est classé monument historique, t'y as vu McCartney et ses Wings début 70 et, ce soir, tu t'y rends avec madame, c'est dans les annales, pour

Pura Fé

Pas dans la salle de cinéma, pas encore utilisable, 'poetswerken' en cours, mais dans le foyer.
La larme à l'oeil, tu contemples les vieilles affiches montrant Liz Taylor draguant James Dean, où les clichés noir/blanc avec le roi des 6 jours, Rik Van Steenbergen.
Quelle époque, bande de gamins lobotomisés!
Pura Fé Crescioni , une maman Tuscarora, un papa sang mêlé Taino/Portoricain.
Tout comme Buffy Sainte-Marie, un chantre des Amérindiens, jouant de la lap-steel, qu'elle ne couche pas sur son giron, l'instrument est installé sur une table haute.
Elle chante le rootsy blues d'une magnifique voix râpeuse et profonde te chatouillant les viscères
Pour l'accompagner: Pete Knudson au cajun drum et handshakers divers et quelques backing vocals et, aux guitares: Cary Morin qui, souvent, s'associe à Pura au chant.
Ces gaillards ont enregistré un CD à deux et jouent, également, avec The Atoll.
Pas de Danny Godinez (ex Santana), ni de Farko Dusomov, comme l'annonçaient les flyers du Roma!

20:35'
'Hard Time Killing Floor' de Skip James, que tu retrouves sur son dernier album 'Full Moon Rising'.
Un bluesy lament, marmonné plutôt que chanté (les esclaves n'ont pas le droit d'élever la voix), sur fond de slides se défiant sobrement.
Sensible!
Shit, I did it, I broke a string..
Quoi, après un seul titre!
Va m'en chercher, gars, in my guitar case. Sorry, people, we'll have to change the setlist, so, now, we'll play 'Borders'.
...we didn't cross the border, the border crossed us...une page d'histoire indienne.
Ah, voilà ma corde, Pete raconte un truc à ces péquenots... Euh, hier on était à Bruxelles, we played Vilvoorde, Ghent et demain on joue dans un bled au nom imprononçable (Heusden/Zolder), grouille-toi, la fée, plus d'imagination!
'Red Black on Blues' chantant la connexion Afrique/Indiens d'Amérique: blues et gospel!
Della Blackman/Pick and Choose' sur son album' Tuscarora Nation Blues' , la tragique histoire de sa grand-mère abattue par le Ku Klux Klan.
Un timbre proche de celui de Janis Joplin/ Bonnie Raitt ou Rory Block, chantant toute la douleur des peuples opprimés.
Emotion intense.
'Woman Sacred' aux guitares laidback pour soutenir la femme sacrée.
Un blues lent, 'Home' sur l'album 'Hold the Rain'.
'Old Mid Life Crisis ', stress and depression (Carl Gustav Jung), un swinging handclapping blues.
Mahk Jchi' (= Heartbeat Drum Song), titre qu'elle chantait a capella avec le trio indien féminin, 'Ulali'.
Robbie Robertson du Band a repris ce track sur l'album 'Music for the Native Americans'.
'Hold the Rain' , un country tune à la Joan Baez.
I'm leaving the stage..., Pete et Cary vont vous interpréter quelques morceaux de leur CD en duo.
' This train' is going nowhere anymore...une folksong mélodique à la James Taylor.
'Peace' débutera par un numéro de trapéziste de Mr Knudson, secouant un truc bizarre, produisant des sons à la fois métalliques et marécageux, qu'il mixera avec a cajon drum slapping et un beatboxing labial et guttural. La guitare de Cary saute dans le wagon, la danse pacifiste est sur les rails.
Merci, gentlemen!
Retour de la Pure!
'If I was your guitar' (I'd be the happiest woman alive), écrit pour Kelly Joe Phelps, qui l'a incitée à jouer de la lap-steel.
Un blues nerveux.
Joni Mitchell: ' This Flight Tonight', une version témoignant d'une classe peu commune.
La dernière Anvers, 'Stand up for Human Pride', une anti-Bush protest song à forte teneur Bob Marley.
Un bain Woodstock et des réminiscences Delaney & Bonnie et, quand elle insère ..War, what is it good for ...(Edwin Starr, 1970) dans les lyrics, la salle entière communie...absolutely nothing!
Final solide!

Bis
Pura revient seule, prend place sur un tabouret et, a capella, attaque deux traditionnels indiens.
Back to the roots: une incantation tribale et un voyage chamanique, avec Pura Fé comme guide spirituel.
'Dunge' (??) it means 'Thunder' et un negro-spiritual indien ancestral, qu'elle apprit par ses grands-parents: 'Great Grampah's Banjo'.
A te couper le souffle, sa voix étant multipliée à l'infini, par chambre d'écho, pour former une chorale rouge sang.

Pura Fé in De Roma, Antwerpen, op 25 maart 2010

Hoe zou het zitten met de Sinjoren?
Fijn, mensen: mooi lenteweer, zon op de Schelde, lekker op een terrasje luieren!
Hola gast, gaat het hier over Vlaanderen vakantieland?
Sorry, richting Borgerhout: Turnhoutsebaan , voor de Brusseleirs: een soort Haachtsesteenweg, Turks gekleurd dus, maar daar ligt De Roma, ne cinema van in de goeie ouden tijd (1928): een monument!
Ik herinner me nog een optreden van Paul McCartney (begin jaren 70) in die mooie zaal, zijn vrouw Linda speelde toen nog mee.
Vanavond:

Pura Fé

Niet in de grote zaal, ze zijn nog volop bezig met poetswerken, maar in de foyer , met een traan in je ogen kijk je naar oude foto's aan de wand: de zesdaagse koning Rik Van Steenbergen, ook ouderwetse affiches waarop Liz Taylor naar James Dean glimlacht.
Nostalgie, quand tu nous tiens!

Back to music!
Pura Fé (Crescioni), 'Puur Geloof', dochter van een Tuscarora moeder en een Taino vader( een echte Amerindiaanse vrouw dus), speelt lapsteel gitaar, maar die ligt niet op haar schoot wel op een hoog tafeltje . Ze zingt de blues met een prachtige, rauwe, diepe stem die je ingewanden komt kietelen.
Ze wordt begeleid door Peter Knudson op cajon drum en percussie+ backing vocals en Cary Morin op gitaar en vocals .
Die twee gasten hebben samen een Cd opgenomen, en spelen ook bij The Atoll.
Teleurstelling, geen Danny Godinez( ex Santana) en geen Farko Dusomov, zoals op de flyers van De Roma stond te lezen.

20:35'
'Hard Time Killing Floor' van Skip James, op haar laatste CD ' Full Moon Rising' .
Een bluesy lament. Pura mompelt meer dan ze zingt( slaven mogen nooit luidruchtig zijn), terwijl huilende slides duelleren.
Gevoelig!
Shit, I did it, I broke a string..
Na een nummer!
Ga er eentje halen , in my guitar case, sorry, people, we'll have to change the setlist, so now, we'll play 'Borders'.
...we didn't cross the border, the border crossed us...een stuk Indiaanse geschiedenis.
Ah, daar komt mijn snaar, Peter tell these Belgians a story...: euh, we played in Brussels, Vilvoorde, Ghent and tomorrow in a place, but I can't pronounce that fucking name (Heusden). Hurry up ,Pura, ik heb niets meer te vertellen!
'Red Black on Blues' Afrika/Indianen: same connection, blues & gospel
'Della Blackman/Pick and Choose' op haar eerste 'Tuscarora Nation Blues', het verhaal van haar grootmoeder die door leden van de Ku Klux Klan vermoord werd.
Een stem à la Janis Joplin/ Bonnie Raitt/ Rory Block die het leed van alle onderdrukte volkeren zingt.
Diep ontroerend!
'Woman Sacred' laidback gitaarwerk om de heilige vrouw te begeleiden.
'Home', een trage blues, komt uit 'Hold the Rain'.
'Old Mid Life Crisis ', stress and depression (Carl Gustav Jung) wordt een swinging handclapping bluesnummer .
'Mahk Jchi' (= Heartbeat Drum Song) die ze nog a capella met de Indiaanse meidengroep 'Ulali' zong.
Robbie Robertson (The Band) heeft het nummer opgenomen op zijn 'Music for the Native Americans' .
'Hold the Rain' countrynummer met Joan Baez-invloeden.
I'm leaving the stage..., ze laat Pete en Cary twee nummers van hun plaat spelen.
' This train' is going nowhere anymore... mooi folknummer met James Taylor klanken.
'Peace' begint met een percussieve oefening van de heer Knudsen, waarbij wij vreemde moerassige klanken krijgen te horen, gemixt met cajon slapping en wat beatboxing. Cary's gitaar springt op de rijdende trein en de vriendelijke vredesdans kan beginnen.
Beleefd applaus, Pura komt terug!
'If I was your guitar' (I'd be the happiest woman alive) dat ze voor Kelly Joe Phelps schreef, de man die haar aanzette om lap-steel te spelen.
Nerveuse bluesnummer.
Joni Mitchell: ' This Flight Tonight', een uitvoering die van grote klasse getuigt.
En nu de laatste: 'Stand up for Human Pride', een anti-Bush protest song met Bob Marley gehalte.
Doet ons een beetje denken aan het Woodstock-tijdperk of aan nummers van Delaney & Bonnie.Wanneer ze in haar lyrics...war what is it god for.. (1970 Edwin Starr) inlast, begint iedereen natuurlijk mee te zingen.
Sterk einde!

Bis
Pura komt alleen terug en neemt plaats op een tabouret om a capella twee Indiaanse traditionals te zingen.
Back to the roots:Indiaanse incantatie en chamanistische reis met Pura Fé als spiritueel begeleidster;
'Dunge ' (? ? ?) it means 'Thunder' en een een oeroud slaafliedje dat ze van haar grootouders heeft geleerd: 'Great Grampah's Banjo'.
Adembenemend prachtig hoe haar stem als een diep koorwerk klonk dankzij de delay effecten.

mercredi 24 mars 2010

Laetitia Velma au Sazz'n Jazz à Saint-Josse, le 23 mars 2010

21h, on est 10 dans le pimpant club de jazz de la Rue Royale , musiciens et patron inclus!
Comment expliquer le désintérêt du public?
Pas de foot à la télé, pas de concert à l'AB, un seul concert au bota (déjà sold-out, la veille!)... s'agit-il d'un groupe insignifiant?
Tu oublies cet argument, lorsque tu jettes un coup d'oeil au pedigree des musiciens:
à la guitare: Dominique A , c'est pas Alfons Vandenbranden tout de même... - basse:Pierre Jacqmin (Venus) - drums: Denis Wielemans.
Quoi ça n'existe plus, ivrogne.... on te parle pas de la wiels forestoise, Denis tenait les baguettes chez Girls in Hawaï.
Tout ce beau monde croit, à juste titre, en l'avenir musical de la talentueuse

Laetitia Velma
au chant, claviers, guitare, pas de danse fringants et compositions.
La séduisante enfant devrait sortir un album avant l'été, avec Dominique A et son pote, Dominique Brusson, (Françoiz Breut, Autour de Lucie, Saule et les pleurnicheurs, Miossec..) à la production.
En 2006, déjà,tu retrouves la signature de Laetitia(créditée Laetitia Bégou) sur deux titres de l'album 'L'Horizon' de monsieur A : 'Adieu, Alma 'et 'Antaimoro'.
La désaffection bruxelloise serait donc due au manque de promo.
Faut se vendre en tant qu'artiste, comme le font les madames peu habillées des rues proches du Sazz'n Jazz.
Pas question d'annuler le concert on joue pour vous, je sais on aurait pu faire un poker, mais vous êtes ici pour la musique, non?
Dominique et son compagnon, Fred Cerise et moi opinons de la casquette,et François (Nô) maniera ses manettes.
'Les Différences' ... noire est ma maison...
Noires doivent être ses pensées, également! Mais non, le band se donne à fond.
..rouge est ma colère, rouge est ma passion... c'est du Stendhal sur fond rock.
Tu oses un lien avec Françoiz Breut, on ne le dira pas à Mr A!
'Le pays étranger' on reste en littérature, Camus?
Titre mélodique, poétique, fringant et pointu.
Un piano t'invitant au voyage, une voix caressante, sommes sous le charme!
Laetitia se saisit d'une guitare pour 'Retournez-vous'.
Non, pas toi, Fred, s v p , reste ici!
Du French rock aux senteurs Noir Désir. Un chant narratif coup de poing , quelques battements de mains hispaniques et claquants...un hit potentiel.
'Attendre' démarre sur des lignes de basse et drumming New Wave pour virer electroclash Vive la Fête, sans bidouillage électronique. La guitare se fait noisy et cinglante , Laetitia se démenant telle une Els Pynoo des Charentes.
Retour aux claviers, 'Les Ecueils' ... que reste- t-il après l'orage...l'écueil de l'amertume?
Nous avons cinq cobayes à notre disposition pour un tout nouveau titre:' J'ai beaucoup retrouvé' .Nous avons beaucoup aimé ce slow rock aux sonorités J L Aubert ou Téléphone, avec la voix de Corinne .
'J'ai oublié', une valse sophistiquée, Pierre caressant sa basse d'un archet Arthur Grumiaux.
... j'ai oublié que je n'étais pas seule
J'ai oublié que je n'existais pas...Existentialisme nihiliste, fais gaffe à la nausée!
'Dérives' lent, sinueux!
'Avant que tout s'effondre' , marche rock frénétique et prophétique.
Un titre coup de poing.
'A l'hôpital' du rock neurasthénique, saccadé, acéré, combatif.
Qu'a prescrit Hippocrate?
Pas du Prozac on dirait, un truc psychoactif, sans doute.
'Le Chemin': ballade nostalgique, balade pluvieuse sur background musique foraine.
Un flamenco sans palillos ' Le temps et les coeurs' . Paupières closes tu revois Fred Chichin et Catherine Ringer.
Efficacité et énergie.
'Mon coeur', électrique ce muscle, du rock cardio-vasculaire.
... tu n'as jamais cessé de te battre... métaphores tachycardiaques.
Retour au calme, après prise d'un bêta-bloquant: 'Au Delà' , qui, irrésistiblement, te renvoie à nouveau vers Aubert /Bertignac.
Notre dernière, merci d'être restés, le fabuleux ' Les cheveux et les larmes', pour lequel le A nous sort des riffs Johnny Thunders, post New York Dolls.

Un set généreux, vu les circonstances, une grande complicité sur scène: Laetitia Velma & band est à classer dans le rayon nouvelle scène du rock français dans laquelle tu retrouves Miossec, Dominique A ,Françoiz Breut, Yann Tiersen, Biolay... mais ne reniant pas les aînés: Bashung, Murat, Daniel Darc...
Que dis-tu, Miss Dominique, ah oui: Elli & Jacno!
Oublie les Atomique de Luxe, poussés par quelques animateurs de Classic 21 et écoute Laetitia Velma.
Esbrouffe et qualité = deux sacs différents!

mardi 23 mars 2010

Clare & The Reasons -support:Clare Louise à la Rotonde du Botanique à Bruxelles, le 21 mars 2010

La Rotonde transformée en planète Claire,sans aucune trace de B 52's sous la voûte constellée.

20:02 Clare Louise

La gentille franco-belge t'avait laissé une forte impression lors de la Boutik Rock, ce soir elle affronte la Rotonde en solo.
Petite déception, sans violoncelle et lignes de guitare ciselées, ses folksongs hantées perdent de leur force persuasive et de leur saveur. Ses voltiges vocales de fil-de-feriste, travaillant sans filet, finissent par agacer par leur côté artificiel.
En fait-elle trop pour nous impressionner?
30': sept chansons, parmi lesquelles tu reconnais la berceuse 'Old Melody', le romantique 'Lonesome' aux mouvements flux et reflux, 'Two Hearts' chantant l'indécision, 'I teach my guitar to fly' , 'Hard Disk' = ton cerveau, et surprise, une reprise de 'Space Oddity' de David Bowie.
Une odyssée spatiale avec trous d'air secouant la navette, pour compliquer la vie du Major Tom.
Sophistication excessive!
Tu veux notre avis...
Voilà,les vétérinaires lubriques, Florin et Milou, qui n'ont pas encore digéré la cuite monumentale qu'ils se sont tapés après le concert, selon eux, catastrophique, de Rickie Lee Jones, ils sont sur la même longueur d'onde: de réelles possibilités, la demoiselle, mais ce soir c'était pas convaincant.

Clare & the Reasons

Le destin de Clare Muldaur, fille de Geoff ( a travaillé avec Jerry Garcia ou Bonnie Raitt, pour te situer) et Maria Muldaur (une trentaine de plaques, pour une madame associée à la Greenwich Village scene, au même titre qu'un Bob Dylan) était tout tracé. Comme pour mummy et daddy, il sera musical.
Clare a emmené trois Raisons sur la scène bruxelloise. Son compagnon, Olivier Manchon, qu'elle n'a pas ramassé à Brooklyn mais du côté de Chantilly.
Cet humoriste multi-instrumentiste joue du cor, de l'euphonium, du glockenspiel, du violon, de la guitare et des percussions. En 2003, il a sorti le CD 'En Route', et tout récemment un album de Chamber Music, il lui arrive de faire les arrangements pour des inconnus, style Sufjan Stevens ou My Brightest Diamond.
L'anglais Jon Cottle, en principe violoncelliste, jouera également de la basse, des percus, des claviers... et un troisième homme à tout faire aux claviers, flûte, clarinette, basse, violon, et percussions, probablement Bob Hart, un gars tournant également avec Van Dyke Parks.
Clare se contente d'une guitare, d'un ukulele ou d'un washboard.
Tous chantent divinement.
20h55'.
Les roadies du bota viennent transformer la Rotonde en salle de réveillon avec décorations (Saint) sylvestres.
Le ton est donné: rêverie, poésie, bons sentiments... du pétillant, du clinquant, cotillons et champagne!
Sur le second CD 'Arrow': 'You got time'... pour arranger les choses, même si t'as raconté quelques mensonges...
Harmonies vocales fluides, arrangements sophistiqués ...tu quittes ce monde de brutes et de frustrés pour te replonger dans celui de l'enfance où tout était gentil et beau.
C'est Walt Disney croisant Frank Capra. C'est l'élégant James Stewart,( It's a Wonderful Life), sauvant son ange gardien.
C'est Audrey Hepburn rayonnante de classe.
J'ai trouvé cet ukulele dans une poubelle à Brooklyn, ce titre s'appelle 'All the Wine' .
En français, 'Perdue à Paris' , tu prononces peudioue a pèrri.
Une bulle délicate à la Michel Legrand ou Gene Kelly.
'Ooh you hurt me so', au sifflet allègre. Johnny( à la guitare) is going to rock us for this one.
Du rock sucré qui ne fera pas peur à ton arrière- grand-mère.
'Mellifera' rengaine enfantine vaporeuse . Mary Poppins , comment déjà?
Supercalifragilisticexpialidocious...
Quelques âneries sur les Brussels sprouts, qu'elle aime beaucoup, sic!
Et le filet américain, tu connais?
Une flûte champêtre, un glockenspiel Hans und Gretel :' Rodi' du premier CD ' The Movie' (tiens, tiens...), un conte de fées.
'Wake up'(You Sleepy Head) nouvelle berceuse fragile, rose kitsch.
'Our team is grand' à propos d'abeilles, nous annonce l'éclairée. Un final aux kazoos et à la flûte pour imiter les bees.
C'est pas indigeste comme les trucs les plus sirupeux de Popol McCartney?
Ben, ça goûte la guimauve et maman t'a déconseillé d'exagérer, mais Florin et Milou en raffolent.
De grands enfants gourmands!
'Alphabet City' une valse amoureuse débutant sur les notes de 'To know him is to love him', le Phil Spector gluant.
Encore un hymne comédie musicale romantique.
Bilingue: 'Pluto/Pluton'.
Mickey Mouse ?
Non, la planète, aimée des étoiles.
Fragile, volatile, spirituel, éthéré!
'Murder, they want murder'. Que pasa, on change de cap, on fait appel aux barbouzes?
Pis de panaque...was it just a killing in her mind.... there's no blood, the cops were never called...
La télé?
Un cauchemar?
Musicalement c'est plus proche des Carpenters que de Rage against the Machine.
Le Japanese bonus track du CD, it's full of babies: 'Baby I call you'.
Les cigognes sont précoces cette année.
'This is the Story', tout aussi léger.
Une dernière, mais Olivier va d'abord nous faire une démonstration au cor français, avant l'ouverture de la chasse...pouët, pouët...., cavalcade de cerfs (volants)!
About my grandparents meeting in the forties: ' You getting me' , rythmé comme du Glenn Miller.
Enchantement, onirisme, grâce et haute teneur en saccharose, fais gaffe au diabète!

Bis
'Love can be a crime' à écouter sous un clair de lune enchanteur. Sur l'album Van Dyke Parks s'occupe du piano.
On termine par une cover étonnante, symphonique et géniale :'That's All' de Genesis.

That's all, folks!




lundi 22 mars 2010

J. B. Beverley & The Wayward Drifters au G C De Kriekelaar à Schaarbeek, le 21 mars 2010

C'est l'printemps
Tout le monde baise à perdre haleine: Pierre Perret!
A 14h c'est l'heure de la sieste, Pierrot, mais on a d'autres projets: Curieus Schaarbeek a remis en route ses free country gigs au Kriekelaar.
En ce beau dimanche, les crocus poussent sur le chantier Galait et Surfing Airlines nous a emmené de mignons cowboys en provenance de Lakeside (Virginia):

J. B. Beverley & The Wayward Drifters

Les inconditionnels sont sur place, Walter et Steven, ce dernier aussi frais qu'un poussin nourri au houblon, Fred Cerise et Yves, armés d'une Blanche, Guy sans son clebs Milou et quelques autres Brusseleirs, amateurs de traditional country music.
J B c'est pas James Brown, annonce Steven, ni un whisky blend: Joshua Logan Beverley(me demande pas pourquoi J B au lieu de J L, Jean-Louis...) a attrapé le virus début 90.
En 1993 il pogotait et crachait dans les clubs infâmes de la East Coast avec The Bad Habits.
Guéri de ses mauvaises habitudes, il traîne avec les Murder Junkies avant de se diriger vers la Floride pour créer son honky-tonk outfit, les Wayward Drifters.
Le J B chante et joue de l'acoustique, depuis plus de 9 ans Dan Mazer l'accompagne au five strings banjo et le souriant Johnny Lawless martyrise une upright bass.
Lawless, cet ex-Marine dont l'avant bras est orné d'un décoratif poignard tatoué, porte bien son nom, si ce n'est que l' American law il la faisait respecter avec un machine gun du côté de Panama.
14h25'
'Interstate Blues' sur la dernière rondelle ' Watch America Roll By' , ça cogne déjà sec du côté des cerisiers.
Avec Fredo on se colle frontstage, pas trop près de Johnny tout de même.
'Drug Train' variante de la traditionnelle train song.
T'as vu, Lawless est plein de sparadraps sur ses petits doigts de couturière, me souffle Fred.
Tu piges vite le pourquoi de cette décoration, le mec a un slap-style particulièrement agressif.
Non seulement il n'arrête pas de flanquer des baffes à sa doghouse bass, mais il coince quelques phalanges derrière les cordes pour en tirer un claquement bien sympathique, mais sûrement douloureux.
Sais pas s'il est marié, mais si c'est le cas, madame doit pas trop déconner avec d'autres mâles.
Le bluesy 'Good Morning Little Schoolgirl' .
A Nashville slow waltz 'Memories of You' a weeper, chanté avec le Hank Williams feel.
Magnifique solo de banjo pour 'Walk across Texas' , aux accords 'Going up the Country ' popularisé par Canned Heat.
Ecrit en 1949 par Hank Williams ' Bucket 's got a hole in' , un classique!
'Before they get these cuffs on me' , de l'outlaw country, l'histoire d'un braqueur de banque.
Il a de l'humour J B :' for all the pretty ladies in the room', la plus jeune vient de fêter ses 79 printemps: 'Thank you for giving me the blues', nouveau travail admirable de la barbichette au banjo.
'I don't give a damn'. Pigé, femme, tu veux me quitter, rien à cirer!
Fin du set avec le bluegrass, thème de Bonnie & Clyde, 'Foggy Mountain Breakdown'.
Yeah!

set 2
commencera par un slow country blues ' Lonesome Walking Blues' avec un premier solo juteux de J B.
Le nerveux 'Drinking Bourbon', la préférée de...non, ai pas dit Daerden, de Steven!
'Lonesome, Loaded and Cold' sur leur album de 2006, 'Dark Bar & a Jukebox', a sad slow song, tranche autobiographique avec pointes de country yodeling.
Séance rock'n roll, Chuck Berry 'Thirty Days', ça déménage au Kriekelaar, grand nettoyage du printemps.
Le titre du bébé ' Watch America Roll By', non, on peut pas vous en vendre, les douaniers ont confisqué le stock!
Idéal dans le lecteur de ton truck and watch America rolll by.
Bon à un moment faut couper le moteur, let's slow down, fellows 'End of the Road' , même un country hobo doit pouvoir se fixer quelque part.
We've got a guest, Brussels, un enfant du pays.
Un Turc?
Non, Patrick Ouchène! Va vous chanter 'Roll in my sweet baby's arms', sa nouvelle baby, il vient de la ramener chez papa et maman, d'ailleurs.
Une version yaourt, à mourir de rire.
Hé, mec, tu veux prendre mon portrait, attends une minute je recoiffe ma banane!
'Dark Bar and a Jukebox' ode à la tradition, ce qu'on entend sur les stations country is shit, it sucks man.... you won't find no country on country radio...
Et dans ton Wurlitzer? Johnny Cash, Hank Williams, Willie Nelson, Dolly Parton, Bob Wills, Patsy Cline, Jim Reeves...
Rockabilly time: Eddie Cochran 'Twenty Flight Rock' . Pas d'ascenseur, elle niche à l'étage 20, that girl when it comes to rock she's the queen... faut du souffle, J B et ses potes n'en manquent pas.
Notre dernière, faut qu'on emballe on joue à Rumst dans quelques heures: ' Going to the show' , et le show is over!

Un bis, please!
The Rolling Stones, 'Dead Flowers', pour nous rappeler que la bande à Jagger/Richards a toujours été amateur de country music.
C'est pas tout ça où vas-tu trouver un fleuriste ottoman et offrir some roses à madame qui rêvait d'un resto dominical?
J B s'en fout, en route vers l'Ace Café avec ses Drifters !

samedi 20 mars 2010

49 Swimming Pools (Showcase) à la FNAC de Bruxellles, le 19 mars 2010

Vers 16h45' tu rejoins Fred Cerise à la cafétaria (alcohol vrij, donc pas de Catherine) de la FNAC.
Au programme, à 17h, un groupe tourangeau amateur d'eau chlorée:

49 Swimming Pools!

Ces maîtres nageurs ne sont pas Suisses, le mot ponctualité n'est pas repris dans leur dictionnaire.
C'est vers 17h55' que le trio commencera son showcase acoustique
Le leader des Swimming Pools c'est pas l'audacieux François Ozon, le bonhomme se nomme Emmanuel Tellier. Sais pas s'il est de la famille de Sébastien, mais le gars se trouve être un des piliers des Inrockuptibles (c'est pas un bar!), qu'il quitte en 2000 (pour passer chez Telerama).
Ce scribouillard doué, a également joué dans quelques formations rock hexagonales:notons, Another Country,Chelsea, Melville...
He sings et pianote sur un Yamaha.
A la batterie, accordéon et washboard: le producteur Fabien Tessier, un ex Express.
A la guitare ou à la basse:Etienne Dutin (Express, Chelsea, Melville...).
Un album:' Triumphs and Disasters, Rewards and Fairytales'

'What becomes of the broken heart', tu fais pas trop attention, en t'imaginant que les Frenchies attaquent leur soundcheck.
Mais non, ils ont débuté leur mini-set, et ça sonne très British pop bien léchée.
Belle mélodie, l'accordéon ajoutant une touche France profonde à cette rengaine empreinte de nostalgie.
'The Goodbye Song'...I used to be a good man... sur fond de piano classique. Les Beatles et leurs héritiers (Electric Light Orchestra, Crowded House, les amerloques Mercury Rev....) sont des influences majeures.
De la pop ligne claire.
Un piano mielleux introduit 'All the flowers in your field' . Bucolique et soigné, jolies harmonies vocales, idéal par ces températures printanières, même si elles n'incitent pas à un plongeon dans la piscine.
Délicatesse et grâce et Mr Tellier n'a pas d'accent prêtant à sourire, style Jean Paul Gaultier.
On aime Bruxelles nous annonce Tours, on a même enregistré un album de Melville à l'ICP, et ce soir on joue à Charbeik.
Où menneke? Charbeik, rue Renkin!
Schaarbeek, Charel...
Un petit rondo sautillant: 'Giants'.
Fabien a sorti une planche à laver de sa sacoche Vuitton et la bat, élégamment, de ses balais.
Tienne a troqué son acoustique contre une basse ronflante.
Emmanuel nous la joue Chopin et nous chante...we are the new pretenders....
Ai téléphoné à Chrissie Hynde, pas contente qu'elle était!
Ces' Giants' sont accrocheurs et pourraient faire un radio-hit.
On termine par le titre écologique: 'Don't cut the tree', toujours au washboard.
La maman de Fabien étant couturière, aujourd'hui arthrosée, elle lui a refilé sa collection de dés à coudre, que le petit utilise pour tambouriner la planche.
...don't cut the tree that gives you shade.. beau duo vocal Emmanuel/ Etienne pour un titre dans la lignée Travis/Coldplay.

49 Swimming Pools:de la dream pop recommandée par tous les toubibs.
A consommer sans modération!

vendredi 19 mars 2010

Blues Angels au Candelaershuys à Uccle, le 18 mars 2010

A reunion tour pour les Blues Angels.
Il y a quelques années le quintet belgo-batave avait mis la clef sous le paillasson après avoir écumé toutes les scènes blues du pays.
2010 on ajoute un S aux Blue Angels et on remet le couvert avec un nouveau répertoire.
Try-out à Diest, première chez l'ami Bart, au Candelaershuys, qui a déjà programmé tous les membres du projet des dizaines de fois.
Les madames:
Kathleen Vandenhoudt, la plus noire des blondes habitantes de Diest.
Un palmarès éloquent comme lead vocalist ou choriste: Roland, Arno, Electric Kings, Bruno Deneckere, Guy Swinnen, Laatste Show Band... et ses propres projets: Trouble Three, About Queens of the Blues e.a....+ deux albums sous son nom, le dernier,'Gracious', en 2009!
Une voix et une présence scénique hors du commun.
Sa copine, de kleine Pascale Michiels, de l'aventure About Queens of the Blues, mais aussi actrice ou choriste pour Beverly Jo Scott , depuis peu un groupe à elle :Bloomfish!
Troisième larron: Ann de Bruijn (Holland), la soeur du guitariste, avec lequel elle a joué dans The Crew ou Double Brown.
Ze men:
Jan de Bruijn, Telecaster et sunglasses: The Crew, Double Brown, Gonnabeez, et session guitarist pour quelques inconnus, style Johnny Copeland, Calvin Owens, Oscar Benton, Jo Lemaire, Otis Clay...
Pieter van Boogaert, beau-frère de l'autre peï: Hammond, piano électrique et bassdrum , ce type doit être né dans un orgue d'église du côté de la New-Orleans. Il est dans ton les coups imaginés par son schoonbroer.
Jan au chant pour 'Happy Man', un gospel que tu retrouves sur un album de Seasick Steve.
..I ain't asking for much ..pour être heureux: un Hammond religieux et trois vocalistes, à la voix chaude et aux percussions diverses, ça suffit pour faire danser le paradis!
Un petit côté Tony Joe White pour le blues 'Don't ever let nobody drag your spirit down', au répertoire d'Eric Bibb ou d'Eric Burdon.
Nouveau gospel effervescent 'Sinnerman' (ou 'The Rock'), des flashes de Nina Simone dans ton vieux cerveau.Pieter pique un sprint olympique, les ladies applaudissent.
Quelques clochettes maniées par des doigts de fées: Dr John ' Hoodoo' , une Fender ensorcelée, l'Hammond a subi le même sort, les esprits voodoo planent sur les marais ucclois...chaleur moite, envoûtements, animaux sacrifiés: ça craint!
'Honey where's the money gone' se demande Kathleen.
Allez explique, fieu!
Elmore James 'Standing at the Crossroads', guitare bien juteuse, le classique blues vire gospel joué en surmultiplié.
Dylan, da's ook blues, annonce Ann la brune: le pieux 'I shall be released' .
Incroyable qu'une frêle madame comme Pascale Michiels puisse jouir d'une voix si profonde.
Place au groove ' Don't put your hands on me' , me touche pas sale mec!
Elle fait peur, Kathleen!
Blues pur jus: 'So Fine' Johnny Otis.
Un swing, misschien? 'I could love you'
Jan a le timbre de feu Luke Walter Jr.(Blue Blot).
Boum boum boum... sur ma cowbell: 'When love comes to town' ,U2 & B B King.
Formidable version, poisseuse et gluante à souhait.
Genuine blues: 'That train don't stop here anymore' (au répertoire de Los Lobos).
Y a plus de gare, la SNCB a encore frappé, salopards!
'What have you done' classique blues/gospel, entendu il y a peu lors de la prestation de Naomi Shelton.
Just great!
Trois voix 'The Messenger', a sad slow blues!
Seasick Steve, nog eens: ' I started out with nothing' les anges sont moins barbus que celui qui souffre sur un rafiot.
Soul time in 't Candelaershuys 'You don't know what you mean to me' popularisé par Sam & Dave. Nos ladies disposent d'un attirail percussif impressionnant, ont dû braquer le 'Drum & Co Store'.
La dernière, les gars, balancez vos chaises, bordel!
Un ange qui jure, wat es me da, godv. :'Let the good times roll' .
Farandole carnavalesque, ambiance in de ketel... on va pas les laisser partir sans un bis!

Un dernier gospel 'Get up get ready'.
Tous debout on est prêts à mettre les bouts!

Les anges bleus restent sur la terre jusqu'au mois d'août, tu pourras les voir à l'un ou l'autre bluesfestival.

jeudi 18 mars 2010

Rickie Lee Jones à l'Orangerie du Botanique à Bruxelles, le 17 mars 2010

Quelques mois après avoir enflammé le Depot à Leuven, Rickie Lee Jones, le Tom Waits féminin, revisite notre plat pays.
C'est une Orangerie bien fournie en fruits mûrs qui accueille la singer/songwriter californienne.
Appréhension légitime, aurons- nous droit à une copie conforme du show louvaniste?
Fred, le Zamp, n'en a cure il découvrira, ce soir, la mamie et son univers onirique, aux sonorités bigarrées( jazz/pop/soul et folk).

20h25: Rickie Lee Jones rapplique, chasuble noire transparente, mettant en évidence des chairs cinquantenaires, tu peux pas la confondre avec le dernier sex-symbol fabriqué du côté de Hollywood Boulevard.
A la guitare:'Second Chance', un titre ensoleillé paru sur 'The Evening of My Best Day'.
Elle a l'air bourrée, me souffle le Zamp.
Faut pas se fier à la première impression, ket, c'est une weirdo!
Un petit signe vers les coulisses, les musiciens en piste (pas les mêmes qu'à Louvain, où leur rôle était mineur, ce soir on a à faire à des cracks!): à la basse et backing vocals, Joey Maramba.
Bassiste, au look Chris Rea, super mélodieux. Il avoue être influencé par le grand Charlie Mingus et joue également avec HiddeN, il fait partie de la clique R L Jones depuis 2007.
Aux drums, claviers, piano, vocals, un gars ayant apparu dans le spot publicitaire pour le Scotch 'William Lawson's' : le dreadlocké, habillé d'un kilt sobre mettant en évidence ses mollets velus: Lionel Cole! Le fils du jazz vocalist Freddy Cole et un neveu de Nat King sweet voice Cole. Ce musicien exceptionnel sévit,notamment, également aux côtés de Mariah Carey.
Ils achèvent le premier titre en trio.
Une basse galopante introduit 'It takes you there' .
Elle hésite, va ramasser une acoustique et décide de nous adresser la parole: 'We're in Brussels, right? I met you before, people, a long time ago.... '
Stoned, me siffle Fred.
Une vieillerie de 1979: 'Weazel and the White Boys Cool'....he was pretty sleazy when I met him...,pas une ride cette short story bluesy, pour laquelle elle entame un duel avec le cool Joey.
J'ai rêvé de John Lennon riding a bicycle, Yoko derrière lui , il m'a regardé, ai écrit cette chanson: ' Away from the Sky', une ballade mélancolique et méditative, chanté de ce timbre flottant si caractéristique.
La setlist ne ressemble en rien à celle de novembre dernier, tant mieux! Assise, elle envoie le narratif 'Cloud of Unknowing', le rythme s'emballe, la mélodie devient hypnotique, le bluesy jazz se mue en chant vaudou inquiétant. Et là, tu te rends compte que Bjork a bien écouté et assimilé l'album 'Ghostyhead'.
La douceur classique: 'It must be love' .
Duo vocal orbital(Rickie Lee/ Joey) pour 'Satellites', Lionel s'étant mis au piano et ajoute une troisième voix pour le final de ce rock à la Lou Reed .
Une pure merveille!
Le profond et dramatique 'Sailor Song' , quelques images du 'Salty Dog' de Procol Harum te traversent les neurones.
'Young Blood': à trois sur le devant de la scène, l'Ecossais quittant sa cachette pour nous montrer sa pilosité jambière, tout en jouant du tambourin.
A marvelous soulful & groovy tune!
Joey s'empare d'un archet pour un des moments les plus poignants du gig, la ballade lyrique et tragique, proche de la musique de chambre: 'A Tree on Allenford'.
En cachette,tu sèches une larme, Lionel prend place derrière le piano, R L derrière un clavier, on envoie de gros beats:'Living it Up'. Longue plage, chronique des déjantés , avec fabuleux bridge piano/basse.
Lionel, tire-toi, je continue à pianoter noires et blanches, va jouer avec tes baguettes, gamin!
Sourires en salle.
L'histoire d'un gars qui ne s'en fait pas: 'A lucky guy', nouveau travail d'orfèvrerie de Joey, utilisant le violin bow pour caresser sa basse.
Flashback: 1968, les Black Panters, Tommie Smith et John Carlos aux J O de Mexico, un poing levé qui fait le tour du globe, but it ruined their lives.
Le gospel 'The Gospel of Carlos, Norman and Smith'. Un silence insoutenable dans l'Orangerie, l'émotion te noue la gorge.
Ai envie de rigoler un brin, Lionel, viens ici, annonce la school mistress , play the piano, man, vais jouer avec tes caisses.
Roadie, viens un peu régler ce micro, ai les doigts fragiles. Joey, toi t'iras à gauche, je te laisse ma guitare.. Franche rigolade à Bruxelles et le trio attaque 'Coolsville' , avec jolis effets psychédéliques à la slide.
Je reste aux drums, but what are we gonna play, gentlemen?
Je sais: a Bible story written by me ' Gethsemane' , jardin sur le Mont des Oliviers où Jésus passa sa dernière nuit en compagnie de ses disciples.
Simplement beau!
It's my grand debut on the drums. J'y suis, j' y reste:la cover de Traffic 'The low spark of high-heeled boys'.
Brillant!
Now, I'll try the bass, gimme a pick , how do you tune this fucking thing, I don't wanna tune I wanna sing, viens régler ça mec!
'Circle in the sand' un rock basé sur les accords de 'Walk on the Wild Side'.
Je reprends mon acoustique, c'est Mr Cole qui va chanter 'Old Enough', une histoire de rupture qui m'a pris 10 ans, a good one and nine bad ones!
Formidable soul ballad à deux voix.
Sur le dernier Cd ('Balm in Gilead'), une lovesong amère qu'elle interprétera seule: 'Bonfires'.
This one is for my daughter (21) : 'Wild Girl' ...you must have been a terror when you were young...
Rickie Lee still is a terror, crois- moi!
J'aime pas tellement vieillir, qu'elle chante, but everyday of my life I'm so proud I became his wife Because I got to raise Charlotte...
Une note optimiste dans son univers sombre.
Une dernière (n°21),en solo, l'aubade amoureuse, signée Cat Stevens 'How Can I Tell You'.

Au sablier:deux heures dix minutes.
Concert généreux, de grands musiciens et une Rickie Lee en forme, pas mannequin!

mardi 16 mars 2010

Robert Francis + Roselien (support act) à l'Ancienne Belgique(Club) de Bruxelles, le 15 mars 2010

En bas l'AB Box est sold-out pour Blood Red Shoes.
Upstairs, le club est bien garni pour le nouveau chouchou des nanas romantiques:Robert Francis!

A 20h25, une grande et timide jeune fille, armée d'une guitare s'avance vers le micro et semble raconter quelque chose.
Le capteur analogique n'est pas branché et le DJ de service n'a pas remarqué la présence de Roselien et, continue d'envoyer sa purée.
Faudra que le public lui fasse comprendre qu'on va commencer.
Roselien Tobbackx ne fume pas, ne fait pas de politique, elle écrit des chansons folk et les chante.
A quinze ans, la teenager louvaniste a écrit sa première oeuvre et se retrouve avec son groupe d'adolescentes, 'Le Moment Suprême', en finale du Kunstbende.
L'enfant décide de nous jouer cette première ébauche.
Du folk adolescent, décoré de quelques périlleuses acrobaties vocales...I got to conquer you... chante-t-elle, et elle a conquis mon jeune voisin, en extase devant sa fraîcheur et sa candeur.
'Sixteen Days' orné de claquements de langue alvéolaires.
Si c'est loin d'être ridicule, ça sent encore le talc.
Le public, bon enfant, apprécie les efforts de Roselien.
'Fish' un jeu de guitare appliqué, la donzelle gagne en assurance.
'You'd never say that' une jolie ballade romantique, proche du monde d'Emiliana Torrini ou de celui d'Ane Brun.
Elle éprouve de la fascination pour la grande 'Ella Fitzgerald' , d'où ce titre.
Jolie voix et charme nubile.
Brussel, de volgende in 't Engels of in 't Nederlands?
Avis partagés, let's go voor Vondel:' Andermans zwans', in' t Frans is dat 'La merde des autres'.
C'est pas encore du Boudewijn de Groot, mais c'est moins con que du K3.
Une dernière pour compléter la demi-heure, c'est une nouvelle, nog geen titel of misschien: 'Halo Works' (?, vraag het haar!).
Un nouveau soft acoustic folk attrayant.
Roselien, une primevère à suivre de près!

Robert Francis
Rien à voir avec le poète du Massachusetts qui, en 1939, a reçu le Shelley Memorial Award.
Celui qui, à 21h05 monte sur la scène de l'AB, est né en 1987 et sévit dans les sphères Wilco, Ryan Adams, Neal Casal ...de l'Americana, alt.country, folk avec de fortes doses de rock.
De là à le comparer à Springsteen ou Dylan comme le font certains il y a un pas , et pas un de fillette, que nous ne franchirons pas.
Le préféré de ces demoiselles est accompagné de gars qui connaissent leur job: Jake Blanton, keys, sometimes bass or lead guitar & backings- Richard Gowen:drums et Alex Kweskin: bass, sometimes keys & backings.
Alex et Richard sont crédités sur le dernier Cd ' Before Nightfall' sorti en 2009.
'One by One' date de 2007.
Dès les premières mesures de 'Darkness' t'as pigé, ça va cogner sec.
Le Patrick Dewaere/ Vincent Gallo lookalike va torturer sa Les Paul, en prenant toutes les poses de guitar hero, les potes vont assurer une rythmique d'enfer, ça va saigner!
'Darkness' a bien un petit côté Springsteen des débuts, et le baryton du petit Robert t'attaque les entrailles, c'est du solide.
'Climb a mountain' sent les Byrds ou le Crazy Horse de Neil Young.
'Keep on running' te renvoie du côté de Jesse Malin ou de Chuck Prophet, un songwriting American rock inspiré par les grands espaces et par le soundtrack (Ry Cooder) de Paris Texas de Wim Wenders .
Dédicacé au drummer, qui à minuit comptera une année de plus, la belle ballade 'Nightfall', pleine de ooh ooh ooh accrocheurs et au break instrumental hargneux, un solo en fuzz sur fond de basse ronflante. Public aux anges!
Brussels, à la Rolling Stones: le génial 'Wild Horses' , avec des mimiques singeant l'insolence et la morgue de Mick Jagger.
Robert Francis a les bonnes cartes en main pour devenir une star: belle gueule, jeu de guitare flashy, voix impeccable, de bonnes compositions rock qui ne brillent pas pour leur originalité, but who cares, et un charisme indéniable.
Jake et Alex s'échangent leurs instruments, you know it's the last day of our European tour, on va se faire plaisir: une cover de Glenn Campbell, le 'Galveston' écrit par Jimmy Webb.
Merci, ket, d'avoir déterré cette perle country.
'Little Girl' sur le premier Cd, it's the first song I ever wrote.
Jolie et sobre ballade adolescente jouée à l'acoustique, les copains ajoutant un background serré en fin de morceau, le timbre du bellâtre prend des intonations dramatiques.
'Junebug' un hit écrit lors de sa période noire.
Bébert nous narrant une tranche de vie James Dean 'Rebel without a Cause' .Une autobiographie précoce. Le gamin, âgé de 23 piges, a déjà connu sex & drugs & rock'n roll!
Ce 'Junebug' rocke sec.
'Mescaline' fabuleux downtempo, avec guitare juteuse à la Chris Isaak.
Le band fait mine d'arrêter, le public hurle sa désapprobation ...
OK, OK, Brussels, we'll play a last one , la belle ballade 'One by One' .
55' , on les a pas vues défiler!

Il revient seul pour un bis acoustique, nous rappelant qu'il a débuté à 17 ans en jouant du Fleetwood Mac: 'Do what I Can' . Ce qu'il fait, il le fait bien!

Robert Francis ne va pas jouer dans des petites salles pendant des années, ce mec a un potentiel énorme!

dimanche 14 mars 2010

Jessica Kilroy au Café Le Montmartre à Ixelles, le 13 mars 2010

Catastrophe quand tu te pointes dans le bistro de la Place de la Petite Suisse, toutes les tables sont réservées et t'avais promis à Christine de lui garder une place.
Caca boudin, on t'avait pourtant prévenu, Patrick Bauwens, de Classic 21( sur place, d'ailleurs), avait fait une promo d'enfer pour la resplendissante Jessica Kilroy.
Maes en main, Christine et toi, debout, en attendant le coup d'envoi!

21h et des poussières, le Patriiiick, nerveuse comme une majorette novice, vient annoncer celle qui a tué Roy: Jessica Kilroy!
T'as vu, ket, cette table est inoccupée, elle est au nom de Van Pieperzele, en fait je suis Christine Van Pieperzele, je t'invite à mes côtés...
La reine de la débrouille,Christine, une table c'est bien pour déposer ton verre!
Sur scène, une jolie nana, originaire du Montana, et sa guitare.
Elle collectionne les awards dans le milieu singer/songwriters, où on la compare à Emmylou Harris.
Dès le premier titre, 'Pandora' , tu es frappé par sa voix d'une pureté de diamant.
C'est pas à Emmylou que tu penses, mais à la jeune Joni Mitchell.
Cette Pandore mythique se retrouve sur son premier effort discographique 'Before Dawn'.
Un jeu de guitare subtil est une voix limpide, la butte est conquise d'emblée.
'2003' la date de sortie du premier Cd. Son timbre précis et crystal- clear pénètre ton esprit, le berce avant d'aller charmer ton âme. Pas de gymnastique superficielle: de la grâce et de la profondeur.
'Home' about growing in the countryside, un country/bluegrass americana poétique , chantant son Montana rural et montagneux.
Beau comme du Joan Baez en 1963.
'Long Lonely Road' sera plus nerveux et sec, elle en veut à un mec qui ne lui a pas fait que du bien...I don't care what you believe, gars!
En principe, je m'accompagne au stomp box, l'ai oublié, never mind!
Formidable cover de Joni Mitchell:' Case of You'.
Joni is one of my favorite singers. Tu m'étonnes, baby!
...Oh you're in my blood like holy wine
You taste so bitter and so sweet....
Cette ballade intense a été reprise par d'autres grands: Prince, k d Lang, Tori Amos, Diana Krall... la version de Jessica est tout bonnement phénoménale, elle te secoue les tripes et force au silence les grossiers merles causant bruyamment en fond de salle.
What am I going to play next? Shit, I grabbed the wrong setlist... Vais vous interpréter 'Ain't no coming back', un folk/blues narratif brillant.
Gillian Welsh: 'Annabelle', encore une reprise démente.
Un gospel interactif qui secoue sec , le 18ème arrondissement se chargeant du chorus. Le Sacré-Choeur transformé en Grace Baptist Church, Billings Montana.
A new song: ' Worth Falling For'.
Bordel, la clique des bavards remet ça, Monsieur Bauwens trépigne sur son siège. Va les flinguer s'ils ne la ferment pas.
....constantly bleeding... pleure la belle enfant, suivi d'un larsen saignant.
Faut réparer, où est le chirurgien?
Ouf, on reprend...you take my love or leave my love... sur jeu de guitare saccadé.
Hey, Brussels, what time is it?
22:00, baby!
Let's have a break!
Une Maes, Christine?
Sure, darling!

Set 2
On a juste eu le temps de respirer, la belle attaque 'Breathe' . Titre écrit à l'époque où elle était a forestfire fighter près des Rocky Mountains. A breathtaking authentic acoustic folk ballad, they say in the States. A vous couper le souffle est presque en dessous de la vérité, cette nana est magique.
Encore une bluegrass cover aux relents gospel : 'Red Clay Halo', Gillian Welsh.
...Now Jordan's banks they're red and muddy,
And the rolling water is wide.
But I got no boat, so I'll be good and muddy,
When I get to the other side....
Un ton proche de celui de Woody Guthrie . Si le père d'Arlo est le Oklahoma Troubadour, le Montana a trouvé l'équivalent féminin: Jessica Kilroy!
'Love don't make mistakes' jolie romance country.
'Big Dreams' , titre de son album de 2007.
Emotions et intimisme.
Brussels, maybe you don't know but I've a (rock) side project: Pterodactyl Plains. Trop difficile pour les Frenchies qui l'appelle 'le projet dinosaure'!
Voilà mon copain Kier Atherton qui fait partie de ce groupe, on va vous interpréter quelques titres d'un album('Raven') devant sortir incessamment.
'Solace' signé Kier. Jessica au chant secouant un handshaker, Kier à la guitare et aux backings.
Vocaux sombres pour ce magnifique folk gothique.
'Stay a while' deux guitares ciselées, du folk rock brillant.
'Clear' aux relents countrysant, le Montmartre en ébullition.
A cellist gave me this bow, elle va utiliser l'archet pour caresser les cordes de sa guitare: 'Strangers' une autre compo magistrale de Kier!
Tout simplement époustouflant de grâce.
Our last one is a traditional, le gospel 'Down to the River' repopularisé grâce à 'O Brother Were Are Thou'.
On va vous le faire a capella sur fond de percussions. Tiens, Sandrine, attrape ce shaker et toi, Adrien, ce tambourin, les autres se chargeront du chorus.... tous dans le fleuve pour prier, même Christine qui avait oublié son bikini.
Magistral!
Un triomphe mérité et un bis!

A request for Mr Bauwens :'Forever more', lovesong écrite comme cadeau de mariage pour un ami.
Dernier instant d'émotion vive, avant une longue séance de dédicaces.
Jessica Kilroy sera à Gand le 20 mars prochain!

Pour la petite histoire, la grande Catherine s'est amenée, en fin de gig, en provenance de Charles Roy où elle devait bouloter jusqu'à 10 PM et, en manque de houblon et de musique, elle nous a forcés à l'accompagner au Tavernier, où DJ Saucisse, alias Dop Massacre, alias le Dick Rivers de la FNAC, passait ses reliques 45 tours.
Une belle brochette de Brusseleirs , punk en 1922 , pogotaient joyeusement sur les Ramones, Stranglers, le Taxman des Beatles ou le génial ' Stepping Stone'.
A près de 3 heures du mat, tes godasses baignant dans la bière, tu te décides à quitter la tsarine, Marka, Bibot, les Ulers, Nervous Shakes, un Front 242 , RickyBilly et autres ivrognes notoires pour rejoindre madame.
PS: Christine avait déjà disparu, partie à la messe, sans doute!

samedi 13 mars 2010

Matt Epp et Ben Bedford au Toogenblik à Haren, le 12 mars 2010

Canada vs.Etats-Unis d'Amérique, sur terrain neutre: Toogenblik!
And the winner is...? Match nul, pas la qualité de la confrontation, hein! Pas de vainqueur, pas de vaincu pour cette soirée les barbus descendent en ville.

20h58, Matt Epp
from Winnipeg, a failli commettre le crime de lèse-majesté, commencer son show sans le speech de la vedette locale: Luc!
Les habitués lui font la remarque, so all together: we want Luke!
Daar is de man pour sa folklorique inleiding!
Matthew a déjà enregistré 4 full CD's, le dernier 'Safe of Free' est dans les bacs depuis quelques mois.
Ce singer/songwriter au look neo-hippie promènera chevelure et barbe de bûcheron canadien + guitare et harmonica aux quatre coins de l'Europe jusqu'à la mi-avril: une escale belge, Haren!
'You should know' sur le CD n°3 'Orphan Horse' ouvre les ébats.
Références bibliques pour ce folk imagé, le homeless troubadour, héritier de Jack Kerouac, s'est converti au christianisme il y a une dizaine d'années.
Next one is a duet on album, but there's only one of me... 'The Mom Song' amour filial et vie domestique.
A pure hearted young man!
Le dylanien 'She's high water', plein de belles images...the statue of Liberty she's tough but she's pretty... Un petit côté Woody Guthrie, sans le caractère social.
'My love will come'. Joyeuse lovesong à siffloter par une belle journée ensoleillée.
Au Canada, ce titre fait un tabac auprès d'un public elementary school kids, but here you look older than five...Pas Luc, peï!
Un singalong jovial et mignon:' Met someone' .
Une anecdote pour 'Travel by Ground' , mon hitch-hiking m'avait emmené sur une plage à San Diego, je me promenais cool, arborant un magnifique T-Shirt 'Viva la Revolucion' . Un hic cette beach était fréquentée par les Marines de la base navale proche... épisode run for your life!
Un nouveau titre écritures saintes... the foxes have their holes, birds they have their nests... pour terminer sur une note optimiste... there's always someone here for you... chanté d'une voix de cristal.
A brand new lovesong: 'Never have I loved like this' au ton parfois charnel ..it's no small desire to be in you... d'autre fois humble... I'm determined to lose I want you to win...
'Sophia' a very sad song!
Sophia amoureuse d'un gagne-petit à Barcelone, et ce mec va la quitter la poussant au suicide.
Tragédie émouvante.
Le highlight du set.
Le tendre 'This old house', en principe en duet, termine son show.

50' agréables.
Matt Epp, un gars sympa et souriant, le genre de mec à qui tu payerais volontiers un verre.
Un folk be sure to wear flowers in your hair plaisant et pas ridicule.

Bis
Le superbe 'Orphan Horse' .
Une jument fougueuse et libre.

Ben Bedford
Non, c'est pas un van muni d'une benne, fieu!
Ce second singer/songwriter barbu nous vient de Springfield, Illinois.
Deux plaques, la dernière ' Land of the Shadows' , number one on the folk DJ-charts, on va vite piger pourquoi.
Ben est de la race des grands, mixant Americana traditionnel et folk narratif:Townes Van Zandt, John Prine, Gordon Lightfoot, Jackson Browne ou Jim Croce...
Sa force: un storytelling littéraire et universel.
Le dramatique et profond 'The Sangamon' débute le set.Le Sangamon est une rivière dans laquelle le gars a jeté tout ce qui appartenait à la bien aimée ayant perdu la vie lors d'un accouchement.
Chanson déchirante, te coupant le souffle.
Le nerveux 'Annabelle #2', she's not my wife, nous annonce-t-il.
Son épouse, Kari, ne l'a pas accompagné en tournée européenne, mais aux States elle fait les choeurs sur scène, et c'est pas une facile, nous confie Ben, but I love her..
Manquerait plus que çà!
'Lincoln's Man' titre du premier CD. L'histoire d'un jeune Sudiste rejoignant l'armée Nordiste pendant la Guerre de Sécession. Nouvelle tragédie, le pauvre gars restant sur le carreau à la fin...he had to die, sinon c'est plus du folk, mais de la pop, nous indique Ben, s'auto-proclamant 'American Portrait Songwriter' . B B se destinait à l'enseignement: history teacher, pas moyen de le cacher.
Un jeu de guitare élaboré, une voix poignante sans être sentimentale, ce mec est brillant.
A brand new song, écrite il y a deux semaines, I call it my new song, le titre n'étant pas définitif('What we lost').
Je l'ai écrite en fouillant dans les armoires de ma grand-mère, ai retrouvé de vieux clichés de grandad, et de ses deux frères, en soldats pendant Second War II. N'ai pas connu le plus jeune de mes grands-oncles, mort en Normandie lors du débarquement, mais ces photos m'ont inspiré une chanson: j'ai imaginé une réunion familiale après les conflits, je vous la narre au travers des yeux de mon grand-père... Grande force évocatrice,véritable chef d'oeuvre cette short story à la Hemingway!
'Amelia' pour Amelia Earhart, pionnière de l'aviation (comme Lindbergh), disparue du côté des îles Gilbert en 1937.
Fabuleux titre Guiness Book des records.
Another new song, maybe I'll name it 'Temptation'.
Il est question d'anges déchus et de busards. Allégorie picturale.
Soyons plus légers: a lovesong géniale ' You're the Weather' .
'The Only Story' , on traversait desolate lands, du côté du Nebraska ou du Wyoming, Kari et moi, lorsqu'elle me dit ..we could easily drop a body here...sans que personne ne retrouve jamais le cadavre. Kari, she's a cute girl!
Into the great wide open: des milliers de miles without a house in sight.
'Land of Shadows' another sketch of deep America, l'histoire d'un jeune noir assassiné pour avoir sifflé, en rue, au passage d'une blanche.
Injustice , honte , haine raciale ...inconsciemment le meurtre de Martin Luther King refait surface dans ton cerveau.
L'ode à Jack London et à sa vie dissolue ' Goodbye Jack' achève le set.

Un bis, bien sûr, le traditional, 'Oh Shenandoah' pour lequel il invite Matt à l'accompagner au mouth harp.
Magistral!
Nous ne sommes pas encore revenus de notre surprise, lorsque le duo, après bref conciliabule, s'attaque à 'If I needed you' de Townes Van Zandt.
Une version lumineuse et, ces deux gars ne se connaissaient pas!
Un tout grand moment.
Toogenblik leur fait une ovation!

vendredi 12 mars 2010

Baï Kamara Jr. et Lura à l'Ancienne Belgique à Bruxelles, le 11 mars 2010.

Double bill pour l'AB en flex semi-assis.
A 19h40' tu crains le pire, la salle est tristement vide.
Heureusement, à 20h la capitale est au poste pour applaudir le citoyen le plus bruxellois du Sierra Leone:

Baï Kamara Jr.
Qui vient présenter en grande pompe son 3è CD 'Disposable Society'.
Il a emmené quelques uns des plus beaux fleurons de la scène rock stoemp: Eric Moens à la lead guitar, un vétéran qu'aucun hospice ne veut: The Witness, PPZ 30, Odex Protocole, Sebi Lee, Himalaya, Belinda.... - l'inséparable Thierry Rombaux à la basse, t'ai déjà énuméré sa bio 20x - la jeune pousse, Joachim Saerens, au piano et claviers (vu avec Goudi, il y a peu)- l'immense Patrick Dorcean aux drums, le funky drummer par excellence - Michel Seba aux percussions, je cite Slang, mais ce requin connaît d'autres serpents - Baï à l'acoustique et lead vocals, of course.
Prêt pour une heure de soul, teintée de jazz, de blues, de funk et d'éléments latino?
Si señor!

'Rise' tu comptes les musicos, merde sont sept!
Un second percussionniste , ah oui:Osman Martins!
Rise est mélancolique, au message Greenpeace...stay close to nature... le timbre de Baï te fait immédiatement penser à Sting. Chaud, sensuel, noir!
Le groovy 'I can no longer place my faith in your hands' voit les premières nanas se déhancher frontstage.
Le funky ' I hope our misery doesn't entertain your world' , Baï aborde thèmes sociaux et messages humanitaires sans sombrer dans le prêchi-prêcha moralisateur. Son Afrique est profonde, et pas exotique.
Le titletrack: 'Disposable Society' , chaloupé, aux accents des îles.
Place à la soul:'Some Days' avec petit solo juteux de Meneer Moens.
I've brought a guest:from Cuba, Rey Cabrera et sa guitare Tres, idéale pour interpréter le 'Son': 'Your Pressure' , un titre bilingue ce soir lorsque Rey y va de son couplet en espagnol.
C'est immanquable, les images de Buena Vista Social Club traversent ton cerveau, tes jambes et tes hanches ne t'obéissent plus et tu imites le pas de danse des jolies créatures se trémoussant à tes côtés.
Un second truc cubano 'Signs' ( Osman, le Brésilien est dans le coup) te dirige vers La Habana où tu tangues sur Compay Segundo y sus Muchachos.
Pas de Puro, l'Ancienne Belgique est no smoking area!
Le dansant 'Refugee' voit un doublé Osman/Seba aux percussions.
'Going up the wrong way' handclapping Brussels.
'Making beggars into thieves' du funk ruisselant sur thématique sociale.
'The State I'm in' débute en ballade soul sirupeuse pour s'emballer méchamment après un signe du bassiste.
Joachim transformé en Chucho Valdès, en route pour le Tropicana night club.
Salsa time:où sont les danseuses à paillettes?
Un petit rock? 'Show more mercy' , Eric se la joue Lucky Luke.
Et on termine par le soulful hit imparable 'Substitute' .

Baï Kamara Jr:chaleur humaine et classe!

Lura
Alias Maria de Lurdes Pina Assunção, née à Lisboa, mais parents originaires du Cabo-Verde.
Pour l'accompagner, un piano, une guitare acoustique, un violon et une batterie.
A 21h20' ton aéronef se pose à Boa Vista, tu oublies le froid de canard qui perdure depuis des mois, place au soleil, à l'exotisme et aux danses sensuelles : coladeira, cola sanjon ou funana.
'Libramor' t'as déjà pigé, ce sera plus du Couleur Café légèrement pop, que du rock ou des morna tristes style Cesaria Evora.
L'accent est mis sur la danse.
'Marinhero' normal pour une contrée insulaire. Lura présente ses titres en français suave, sa musique joviale mélange rythmes africains, cubains, brésiliens et antillais. Difficile de ne pas balancer les hanches, ni de bouger son cul sur ces tempos rubatos.
Lura, la féline, donnant l'exemple.
'Mari d'Ascenson' une mazurka frou frou.
'Vazulina' pas pour hémorroïdes, mais pour rendre lisses les cheveux trop drus.
Jeu de jambes vraiment attrayant.
Une polka tropicale ' Festa Nha Kumpadri' , avec un violon Grappelli.
'Pensa Drêt' une samba aux senteurs Carlos Jobim. Du Brazilian jazz from Cabo Verde.
'Canta un Tango' pas besoin de dessin, le titre le plus proche des saudades.
'Mascandjon' tous les musiciens, sauf le batteur, regroupés face à nous pour un truc ressemblant à un merengue.
Un instrumental pour permettre à Lura de boire un coup.
'Batuku' pour toutes les Capverdiennes. Lura aux percussions couleur locale, en peau de reptile.
Ce Batuku ayant un petit air de ressemblance avec le 'Pata Pata' de Miriam Makeba.
La belle nous gratifie d'un pas de danse suggestif, d'un érotisme Orfeu Negro, avant de voir le band nous balancer une Funana, danse sensuelle interdite au Cap- Vert jusqu'à l'indépendance, en 1975.
Une démonstration, pieds nus, ce soir.C'est mieux que la lambada!
On lui fait signe que le couvre feu est proche, le syndicat de l'AB ne rigole pas avec le timing.
Cette danse doit mettre fin à ce show métissé et épicé.

Tous les Lusitaniens exigent un bis, et on nous envoie ce qui semble être un tube énorme au Portugal: 'Narina' , repris en choeur par Bruselas Ciudad.
Auf Wiedersehn Lura et le Cabo- Verde, cap sur le nid conjugal!

Ingrid Mank au Music Village à Bruxelles, le 11 mars 2010

Jeudi midi, Broodje Brussel.
Plat du jour:Ingrid Mank, en cuisine, l'AB et le Music Village.

Ingrid Mank?
Ne t'en fais pas, Ingrid ne manque de rien, et elle ne boîte nullement, cette pétillante singer/songwriter en provenance de Leiden, Koninkrijk der Nederlanden.
La jolie madame est connue comme songschrijfster pour Zap Mama, Clouseau (ja , ja ik weet het...geen commentaar!) Natalia enz...
Elle a décidé de voler de ses propres ailes et a sorti, onlangs (15 février), un CD qu'elle vient promouvoir chez Manneken Pis.
Sur scène elle est accompagnée par le gars qui l'a incitée à vivre chez Leterme & co:haar echtgenoot, Hans Francken: piano, orgue et percussions. Pour la guitare elle a jeté son dévolu sur Tim, un compatriote, originaire,comme elle, de Leiden.

Tout sourire, la belle Ingrid, nous annonce qu'ils vont entamer le set avec 'Fly too High' de Janis Ian.
't is duidelijk, elle sait chanter, et ça swingue sur scène.
'Oh Stan' de sa plume.C'est Stan Laurel?
Non, Stan est ce jeune homme amoureux de la charmante juffrouw, mais c'est pas lui qu'elle voit dans ses wet dreams, donc... Oh Stan, you will never be my man....faudrait qu'un jour tu understand, Stanneke!
Du Billy Joël pop entraînant et la nana sait comment manier un public, une comique Ingrid!
'You love me too' un numéro scénique digne d'Annie Cordy.
Pret in the Village!
La ballade 'Circle' d'Edie Brickell.
Female American folk/pop, avec joli solo Leon Russell du mari.
'I won't be torn apart' les aléas de la vie amoureuse....I'm picking up the pieces of my life...Jolie romance romantique.
'Who's that man in the background of the picture in the magazine' Euh, herhaal de titel eens a u b! Footstomper percutant.
Du mainstream pop, mais on s'amuse.
Formidable cover du 'Mother, Mother' de Tracey Bonham, si ce n'est que le guitariste nous concocte une fin bizarre.
'Lady Isabel' ballade médiévale à la Cat Stevens ou Chris de Burgh.
Du soft piano rock pour nanas rêveuses. Sur notre Cd, c'est plein de violons, je les entends dans ma tête, pas vous?
Sorry, neen, ik zit met een hangover!
'Time is on your side' introduit au kazoo. Une rengaine reprise en choeur par le Village.
T'as vraiment peur quand elle vient susurrer time is on your side dans tes feuilles de chou, pendant que ton voisin, Fred Cerise se marre, comme un canard.
Time is on your side.... vais lui montrer ma carte d'identité et lui prouver le contraire.
Janis Joplin ' Take a little piece of my heart' peur de rien, la chérie.
Pour les mamans:'Offer you this much' , moment de tendresse filiale. Piano/stem.
Un message pour Obama: 'Listen'. Joli travail de Hans, à nouveau.
Ces Ingridients se débrouillent bien, même si le plat est a little bit too mellow pour ton estomac.
The Police 'Every little thing she does is magic', entrain et bonne heure.

Hoe laat is het?
1h 30 , on devrait finir.
Etienne, mogen we?
Continue, maske!
'Song that makes me laugh' décrivant parfaitement son univers la la la la.
Carnaval à Bruxelles ou Oktoberbierfeesten à Wieze.
Ambiance garantie!
'Free' de Donavon Frankenreiter met fin au concert.
Une leçon de philosophie moins dure à digérer que du Heidegger.

Agréable déjeuner au Music Village!

jeudi 11 mars 2010

Moon On Earth et Bosque Brown à la Maison des Musiques à Bruxelles, le 10 mars 2010

Double concert intimiste (folk/americana) organisé conjointement par le VK et le Conseil de la Musique.
La coquette salle de la rue Lebeau affiche complet et, à +/- 20h30, cinq Hennuyers, loin d'être ennuyeux, se frayent un passage vers le podium ,sur fond musical Glenn Miller/Frank Sinatra/Louis Armstrong.
'Fly me to the Moon' termine cette Swing Era intro, les Sélénites vont entamer leur trip terrestre.

Moon on Earth
c'est Johanne Lovera: chant, basse, tambourin- Martin Moucheron, le major-général Baden Powell: lead vocals, acoustique- Cédric Thomas: accordéon, xylophone, some vocals- un batteur:Pierre Fasbender(??? ) et Julien Crête: guitare(slide), basse, harmonica et vocals.
Un album dans leur escarcelle.
'Just a story' , une slide précieuse pour ce titre laidback, sentant bon le J J Cale.
'Silent Walk' ...The days are so criminal The night is a special killer... t'es loin du Borinage, cette promenade silencieuse te transporte du côté de Calexico et de son Arizona.
Guitares soyeuses, superbe doublé vocal mixte, c'est du bon!
'Hand Me' tiens Julien, te refile ma basse, souffle Johanne.
Nouvelle ballade te menant dans les Mojaves, soundtrack parfait for a desert story.
'Time for anyone' à trois voix, soft acoustic folk harmonieux.
Crosby, Stills & Nash sont dans le coin.
'Long Travel' pas en TGV!
50 miles an hour indique le compteur, tu peux admirer le paysage: yucca's, lis du désert, coyotes, renards argentés....
Johanne, gimme a Budweiser, please!
'Innocence' jolies lignes d'harmonica. Tiens ce truc me rappelle les Frenchies de Cocoon.
'Walking on pictures', tout aussi pictural, ce magnifique titre joué unplugged.
Joli campfire tune.
'Not so simple' superbes décorations à la slide.
'The way to the stars' ballade stellaire, à l'accent montois exotique.

Moon on Earth , de l'americana wallon crédible et vachement bien foutu.
Tous les copains du band sont descendus à Bruxelles (non, Elio n' était pas parmi eux) et réclament un encore.
'Joe Gideon' sans requin ce soir. Jaws est resté aux Bahamas!
Un western spaghetti borain, narratif et bien ficelé.
Pas d'indigestion à craindre.
Moon on Earth est promis à un bel avenir!

Bosque Brown
Tu quittes les terrils wallons pour un cours d'eau texan traversant Stephenville, où est née la craquante Mara Lee Miller, Miss Bosque Brown.
Un CD sorti en 2009 chez Fargo 'Baby', précédé d'un EP vinyl en 2005 et 'Cerro Verde' un 12 inch sorti en 2006, pour cette découverte de Damien Jurado.
Sur scène Mara, vocals et guitare électrifiée, est accompagnée d'un claviériste, maniant un sampler: son husband, Robert Ryan Miller? (question mark, en effet le Ryan est crédité en tant que pedal steel guitar player).
Joué en minor key, le dramatique 'Fire Fight' ouvre le set.Une voix hantée, fragile et sombre pour ce folk vulnérable d'une visionnaire élevée dans la foi baptiste.
Voir le mal partout n'incite pas à la franche rigolade.
'Whiskey Flags' eût pu être écrit par Alela Diane, du dark alt.country.
'This Town' minimaliste, lent, fragile avec effets de voix tragiques et orgue music-hall.
Aux jeux des comparaisons tu te hasardes:la Cat Power d'il y a 10 ans, c'est sûr, Emily Jane White et son monde gothique, Alela Diane, déjà citée, ou Mariee Sioux, mais aussi la chanteuse country Gillian Welsh.
'Still Afraid' ses peurs et hantises de fillette resurgissent...I'm still afraid of the dark....C'est l'Amérique profonde, celle de 'The Night of the Hunter' avec Robert Mitchum en pasteur fanatique, heureusement pas de tatouages 'Love' and 'Hate' sur les mains de la douce Mara.
Un gospel blues attachant 'Went Walking'.
Quelques beats presque dansants, suivis d'un piano paroissial pour le cérémonial et profond 'White Dove', à l'imagerie biblique.
Un titre figurant sur la compilation 'Even cowgirls get the blues' (oui, comme le film de Gus Van Sant), parmi ces cowgirls, tu notes:Jesse Sykes, Lauren Hoffman, Alela Diane, Dawn Landes...pas des Calamity Jane!
L'admirable 'Fine Lines' évoquant le suicide, le désespoir mais aussi la rédemption...I'm a liar, call me sinner...saved by grace...
'Train song' country folk ferroviaire et catchy.
'Texas Sun'. Paradoxe: nocturne au piano pour glorifier l'astre texan!
Une voix sans nuage, poignante te baladant dans des contrées désertiques, figées sous un soleil de plomb.
'Oh River' une berceuse fluviale psychédélique sur fond d'harmonium désuet.
Tout simplement beau!
On termine par 'So Loud' , nouveau soundtrack avec le désert nu en toile de fond.
60' d'americana introspectif véhiculant un lot d'émotions intenses.

Bis
'Tell Her'
Dernier lament truffé de connotations religieuses: demons, sinners, bad spirit ... l'idéal pour pour passer une bonne nuit sans cauchemar, quoi!
Bosque Brown une petite merveille de minimalisme folk qu'on ne recommande pas aux neurasthéniques!

mardi 9 mars 2010

Dee Dee Bridgewater à l'Ancienne Belgique à Bruxelles, le 8 mars 2010

Configuration Flex à l'AB.
Un public Loden, tailleurs Yves Saint-Laurent pour applaudir la plus Parisienne (membre du Haut Conseil de la francophonie!) des grandes voix du jazz: Dee Dee Bridgewater.
Denise Eileen Garrett va sur ses 60 piges, mais granny a toujours le punch d'une teenager.
Une discographie exemplaire, passant du soul/funk au jazz .
Des apparitions remarquées dans des ' Broadway musicals' ( et à Paris 'Lady Day', en 1986) ou dans le jazz opera 'Carmen' .
Miss D D n'en est pas à son coup d'essai dans la rubrique tributes:'Love and Peace: a tribute to Horace Silver' et ' Dear Ella' pour Ella Fitzgerald ou 'J'ai deux amours', pour les classiques du jazz français.
En 2009, elle décide de rendre hommage à Billie Holiday, le cd ' Eleanora Fagan(1915/1959):To Billie with Love from Dee Dee Bridgewater'.
La tournée prévue pour la promotion de cet album passe par l'Ancienne Belgique!

20:00
Lights off, messages classiques: GSM au point mort svp, and no smoking.
Sur écran géant un documentaire vintage consacré à la vie tragique d'Eleanora Fagan aka Billie Holiday.
Excellente idée, nous permettant de tremper notre esprit dans l'univers de celle que Lester Young baptisa 'Lady Day', le sad and dirty thirties blues.
She revolutionized jazz & blues singing with her laconic phrasing, says the commentator.
Damn right, man!

Une brève pause et à 20:35', une voix off: Ladies and Gentlemen...

The Dee Dee Bridgewater Quintet!
Quatre musiciens se radinent:Edsel Gomez au piano et musical director .
Ira Coleman, l'élégant, à la contrebasse.
Greg Hutchinson, à la batterie.
Le farfelu James Carter, aux sax (tenor, soprano) et à la flûte.
Un signe d'Edsel, le Porto-Ricain, et les virtuoses attaquent un swing alerte, pour nous démontrer qu'ils ne sont pas un simple backup band, mais de véritables bêtes de scène, connaissant toutes les ficelles.
Il n'a pas fallu 2' pour que James Carter nous assassine avec un solo crapuleux, Ira le relayant à la upright bass. Bravo mec, lui lance Greg, écoute ça maintenant.
Vous pouvez applaudir, suggère le Carter.
Ok, man...clap, clap, clap...
Et c'est reparti pour un intermède comico-saxo brillant.
On va pas s'endormir ce soir!

Please, welcome Dee Dee Bridgewater!
Robe élégante, talons hauts et tête rasée...
Bonsoir Bruxelles, en français impeccable, elle nous présente le dream band.
On y va, Edsel?
'Lady Sings the Blues'. Pas question de singer Holiday, l'approche de Dee Dee sera tout à fait différente, presque joyful. Billie éclairée sous un autre angle en utilisant un flux lumineux moins pathétique.
D'aucuns crieront à la trahison, ni mes voisins, ni moi ne faisons partie de ces intégristes.
Ainsi Lady Sings the Blues sera théâtral, voire vaudevillesque, avec un méchant duel Dee Dee / James Carter.
Le ton est donné: bonne humeur et clins d'oeil coquins.
'Lover Man' démarre par une voix de velours complainte amoureuse pour virer swing exubérant, avec travail prodigieux du piano.
Miss Bridgewater ayant l'excellente idée de laisser un vaste espace à ses musiciens.Ils en profitent, les petits malins.
'Don't Explain' Une flûte émouvante pour ce blues sombre. Une interprétation si intense que tes viscères abdominaux se contractent.Non, tu vas pas trembler comme une gamine de 15 ans face à Bill Kaulitz, le minet de Tokio Hotel?
Sorry, si!
'Them there eyes', pure jouissance que ce swing juteux pour lequel la diva se transforme en Louis Armstrong sans trompette.
Franche rigolade sur scène et off stage!
Gentlemen, we need to calm down: 'You've Changed' un blues crapuleux aux smoky soulful sax lines, chantant tout le désarroi de la nana voyant son mec la quitter.
Pas la peine de me dire que notre histoire est finie, baby..you've forgotten the words 'I love you'...
Une intro théâtrale et cracking fingersnapping pour 'Fine & Mellow' un second blues femme désespérée.
Elle a beau supplier ...I'll be a good wife to you... rien à cirer! Dee Dee ne l'entend pas de cette oreille, tu te fous de ma gueule(elle vise le sax de Mr Carter) et une scène de ménage orageuse éclate face au public médusé.
De la dynamite ce duo. Toujours sexy Miss Dee Dee.
Sublime!
Bon, vais régler le compte du brave Ira, maintenant...You don't have to have a hanker To be a broker or a banker... le suggestif 'My mother's son-in -law'. Elle se met à draguer,indécemment, le bel Ira qui stoïquement continue son solo.
Un pas-de-deux chargé d'érotisme, finissant par une remarque humoristique du bassiste: I already have a mother-in-law!
Un détour par Londres 'A Foggy Day' , nouvelle romance transformée en Fletcher Henderson groove. La chatte en chaleur, intenable, ayant jeté son dévolu sur le drummer ce coup-ci, tu comprends que le British Museum had lost its charm...
De l'énergie, de la virtuosité, un scat Ella Fitzgerald, de l'humour décapant( when you get older you've got wonderful dreams about sex, only dreams!)... Bruxelles est à genoux.
Les chagrins diront c'est Las Vegas, tu les ignores, ces pisse-vinaigres!
Ils voulaient du vrai Billie Holiday, ils seront servis: 'God bless the child' au soprano souverain.De nouveaux frissons te parcourent, mais avec l'insoutenable cri racial 'Strange Fruit' tout en retenue, Miss Bridgewater et son band nous laissent pour mort.
La classe!
Pas le temps de sécher nos larmes 'Miss Brown to You' un nouvel uptempo devant permettre à Greg Hutchinson d'étaler tout son talent.

1h35' de bonheur!
Public debout et un bis imparable: 'All of Me'!
Ton voisin t'embrasse presque, heureux d'avoir assister à un grand moment d'acting et de jazz singing.

lundi 8 mars 2010

Meridians et Pan Spherics (Soirée Cerise) au théâtre de la flûte enchantée à Ixelles, le 07 mars 2010

Initialement le programme prévoyait Fanny, une artiste Rhône- Alpes,une protégée de maître Florin, qui, à la dernière minute, supplia Fred Cerise de l'ajouter à l'affiche.
A la dernière seconde, il fut décidé que la chanson à texte ne convenait pas au thème de la soirée et Fanny préféra s'abstenir pour jouer aux boules avec son protecteur.

20h30', flûte archi-bourrée.
Une invasion de teenagers s'installant jusque sur la scène, Placido Fredo ne cède nullement à la panique, mais la pôv Jacqueline, qui met 5 minutes pour servir trois bières, est proche de l'apoplexie.

Meridians
Un nouveau power pop trio composé de têtes connues: les Joris Bros( Quentin aux drums et Julien, l'aphone, à la basse et aux vocals éraillés) , des ex- Ignition ayant toujours le feu sacré, le troisième larron, aux lead vocals et à la guitare, étant l'éclairé Benoît Leclercq, un ex The Shevers.
A Greenwich, c'est l'heure de débuter les hostilités, le méridien ixellois est sur la même longueur.
Feu!
'Lights of Life' , ne t'attends pas à de l'avant-garde ou à de l'art-rock, ce sera du méchant rock basique, inspiré des British: Arctic Monkeys, Kooks, Kaiser Chiefs... ou ceux de la British Invasion dans les sixties, les Kinks en tête, tu peux ajouter les Troggs, le Who ou les Beatles, époque Kaizerkeller....
'Won't you take a bit of my soul' Benoît a le timbre adéquat et Jess & James Joris tirent dans tous les sens. Les kets adorent! Mozart is rocking.
Bande de loeriks, gueule Juju, vous allez pas rester assis? Merde, c'est un concert rock.
Tout le monde debout!
'Reach Something' aux relents Oasis.
' Left my mind' on a tous tourné le bouton mind off, ket!
Pour la dentelle de Bruxelles, tu repasseras!
' Keep on Keeping up' petit côté Scabs 1983, catchy et redoutable d'efficacité.
Julien ramasse une acoustique, Quentin se tire backstage, une ballade folk rock 'Ordinary Day', avec jolis riffs de guitare lyrique.
Retour du drummer ...Girl, you really got my goin...
Bordel, 'You really got me', le brûlot de Ray Davies, ce que les Kinks ont fait de mieux!
Infernal!
Beau numéro rock'n roll du bassiste escaladant le kit de son frangin, avant de prendre la température de la flûte en ébullition (412 °, Fahrenheit, hein!).
Retour au calme relatif ' He finally got on that bridge' du rock à deux voix.
'Sleep at night' lorgnant du côté de Supergrass.
Meridians va faire des ravages chez les 14/19 ans, c'est sûr!
La dernière ' Say it wrong tonight', aux lignes de basse groovy pour finir en chaos sonore iconoclaste.

We want more, hurle le jardin d'enfants.
On va vous rejouer le sautillant 'Left my mind', la chanson inscrite au concours pour La Nuit des Lumières (votez pour nous...).
Julien, coiffé d' un galurin à Jacqueline, trouvé en coulisse , nous refait une dernière acrobatie et les Meridians saluent la meute de fans.
C'était mauvais, hein, m'annonce Catherine, c'est de la pop pour les gamins!
Suis un vieux gamin, Miss!

Pan Spherics

Encore un trio, mais le dieu de la nature (Pan à la flûte, enfin!) sphérique navigue dans d'autres espaces: le post-rock mélodieux.
Ce tout jeune band, né en 2009, a fait forte impression, hier soir.
Judith Hoorens aux claviers, Mathieu Waterkeyn à la batterie et Arnout Collaert à la guitare disposent de pas mal d'atouts pour rafler la mise. Ils sont, d'ailleurs, finalistes du Rockrace 2010.
Si le genre, cher à Explosions in the Sky, Mogwai, This will Destroy you et autre Tortoise, cherche un second souffle, Pan Spherics semblent avoir introduit un élément de solution.
La note classique ( à la Erik Satie) apportée par le piano de la jolie Judith ouvre de nouvelles possibilités pour ce rock instrumental, souvent nombriliste.
'Summer Autumn' dès les premières notes, ton esprit se laisse emporter à vagabonder dans des sphères, dans lesquelles règnent la communion de l'homme et du cosmos. Les subtiles harmonies génèrent en toi diverses émotions: quiétude, allégresse, mélancolie, passion, exaltation...
'Disorientation' 'Victory', de paisibles paysages bucoliques font place à des représentations stellaires grandioses.
Guitare acérée et couches de claviers entament une joute chevaleresque épique sur fond de batterie entêtante.
C'est habilement construit et habilement joué.
Le trip sidéral se poursuit, la flûte est comme enchantée.
'Coma' pas léthargique.
'Mount Meru' une montagne sacrée.
'Satanize Me' du Chopin shoegaze.
'M J' suivi de 'Ballerina' une comptine virant danse obsédante.
Merci Ixelles, notre dernière composition: ' Venus Predator'.
Arnout lance quelques boucles, le piano virevolte: du Botticelli postrock.
La Venus n'ayant rien à voir avec la catcheuse/tenniswoman, mais elle aurait tendance à te conduire du côté de la Galerie des Offices à Florence.
Un menuet élégant, clôturant une magnifique prestation.

Les fans des Meridians, sous le charme, exigent un bis.
Une dernière friandise délicate et météorologique: 'Rain always ends in storm'!
La tempête, elle est au bar, Jacqueline est dans le jus, elle doit servir 4 Jupiler, une Kriek, une Blanche et deux élixirs aphrodisiaques!
Et dire qu'Yves était absent!