mardi 5 octobre 2021

Thomas Frank Hopper au Prince Club, Rosières, le 30 septembre 2021

THOMAS FRANK HOPPER – Ferme du Prince, Rosières (BEL) – September 30th 2021
 
C’est le 17 octobre 2020 que j’ai découvert l’homme et sa musique au Deb Fest #3, à Chênée, c’était en plein confinement, et pour paraphraser Johnny Hallyday, avec le COVID en plein boum, on aurait vraiment pu « Mourir d’amour à Chênée ». Mais que nenni, nous sommes toujours bien là, alive &… rocking (pas kicking, tu vois, tu t’es encore laissé piéger et emporter par ton élan (ton orignal pour les canadiens). Bref, puisqu’on nous laisse encore socialiser, profitons-en ! Allez, Hop(per) ! Tout le monde en voiture, direction le Brabant Wallon, on s’est trompés de gare pour la prise en charge donc on va rectifier le tir avec le véhicule qui nous emmène vers notre destinée (on était tous les deux destinés).
Sorte de déflorage immobilier, c’est toujours un moment émotionnel très intense que de pénétrer les premiers dans un lieu public me disait un pote familier des maisons closes. L’endroit est très chouette, l’envers aussi, très Cozy (Powell). Très belle scène, tout semble fait pour que nous, public, passions une soirée digne des euros investis à cet effet. Au vu du nombre de pécheresses présentes, à venir (il n’est que 19.30) ou en devenir, le charme de Thomas a déjà opéré et engendré des vocations de groupies. Espérons que le programme proposé soit à la hauteur de l’engouement suscité par la venue du natif de Bruges (Brugge en v.o. et en ces murs).
Allez, deux eaux pétillantes plus tard, les musiciens prennent la scène et la clameur monte de l’audience, c’est très aigu, presqu’insupportable. Pourvu qu’on le laisse chanter me dis-je par devers moi, j’ai horreur des hystériques version fans de Patrick Bruel qui se pâment et hurlent de désir au moindre bégaiement de leur idole.
En regardant la setlist, avec des titres tels que « Bloodstone » ou « The Sinner » un débutant pourrait croire à un concert de Judas Priest tandis que d’autres ne reconnaissent aucune des chansons, normal, la setlist est mise dans le sens de lecture des musiciens ! Donc à l’envers pour le spectateur, décidément il faut tout expliquer, non je rigole. Cette soirée sert à promouvoir la sortie de « Bloodstone » le nouvel album, donc, quoi de plus normal que de commencer par le titre éponyme. Et Pan ! comme dit mon copain Peter. D’entrée, c’est la grosse claque, ça déboule comme le taureau de combat dans la pub de Jupiler. On n’a pas affaire à des guignols, chaque musicien connaît sa partition et son instrument. Et quand d’aventure, un petit pain se glisse au milieu du repas, les convives se regardent en souriant, ce qui fait que 99% du public n’y entend rien d’anormal.
Thomas est charismatique, fédérateur et il sait tenir son auditoire en haleine, même en cas de panne de courant, il continue avec sa seule guitare acoustique là où d’autres auraient lancé des « woh-oh-oh-oh-oh » que le public se serait empressé de reprendre à l’unisson. Pas ce soir, tu as payé pour écouter de la musique, pas des Indo-shit-noiseries, alors écoute le chanter.
Les titres s’enchaînent presque sans transition, ça sent le blues et le rock, les racines, profondes, parfois sur la ligne de basse de « Dazed and Confused » de qui vous savez. Très grande cohésion au sein de l’effectif avec un Diego toujours aussi redoutable, armé de sa Fender Stratocaster, il distille les riffs tranchants et les soli furieux comme un lanceur de couteaux, faisant mouche à chaque essai. A peine le temps de respirer que voici notre Fred Lani national. Une Jam de deux titres dont l’intemporel « Messin’ With The Kid » de Junior Wells. Toujours autant de pêche et d’ambiance, c’est un triomphe, si j’avais su, j’aurais pris mon arc. Juste un petit reproche : le manque de respect dont certains sont coutumiers lorsque l’artiste joue des morceaux plus intimistes comme le fabuleux « Mississippi ». Bordel, on est là pour la musique nous, alors la couleur de votre dernier string, le rendez-vous raté avec votre amant (comme je le comprends, le pauvre homme) ou encore la rougeole du petit Charles Édouard, on s’en tape, allez faire ça dehors, non mais!
En conclusion, c’était un concert fabuleux à tous points de vue, un artiste généreux, excellent chanteur et musicien et son groupe talentueux qu’on a déjà envie de revoir tellement c’était bon, un grand bravo, hats off to you guys.
Mitch « ZoSo » Duterck