vendredi 29 octobre 2021

EP - ElisaDay – Auftakt

 EP - ElisaDay – Auftakt

 

self-released 

(michel).

 

Un petit tour à Saint-Pétersbourg, la température y est encore clémente, mais tu es prévenu  les caprices de l’hiver sont tels qu’un coup de chaud peut succéder à des gels à pierre fendre!

Ce n'est pas le  Palais Stroganov, ni l'Hermitage, ni une croisière sur la Neva qui t'attirent mais bien un combo de symphonic metal, dorénavant mené  par la mystérieuse Lyubov Dunaeva ( née Antropova), ex- Pesante.

Le groupe est né sur les cendres de Lanewin qui pratiquait déjà un métal symphonique jusqu'au jour où la diva  Anna Belaeva décide de dire adieu au métal pour se lancer dans une carrière solo.

 

ElisaDay a pondu récemment l'EP "Auftakt" ( das ist "Prélude" in Französisch).

Il s'agit de leur troisième Extended-Play,  nach “Find The Answer” (2014) und “Never Be The Same” (2017), on leur connaît également plusieurs singles.

En pleine période Halloween, il est bon de rappeler qu' Elisa Day , connue pour sa beauté hors du commun, a été assassinée par un amoureux qui craignait de voir sa joliesse se flétrir.

Tu as bien entendu toujours en tête... 

They call me The Wild Rose
But my name was Elisa Day
Why they call me it I do not know
For my name was Elisa Day..
les premières lignes du sublime duo Nick Cave/ Kylie Minogue.
 
Tracklist:
 
1. Inner War. 04:31. 
2. Fire or Ice. 04:24.
 3. Poison Ring. 05:47. 
4. Hear Me. 09:56. 
 
Line-up:
Lu Dunaeva — Vocals /  Ivan Kaiser — Keys / Denis Geit — Bass / Igor Borodin — Drums / Dmitry Popov — Guitars
+ Guest violin — Elizaveta Godunova - flute and backings: Xenia Fadeeva
Backing vocals:  Ekaterina Desyatnikova, Iliand Ferro,  Alina Dzhezhora
 Orchestral arrangements by Ivan Kaiser and Denis Geit (also known as Ansia Orchestra).
 
La photo de pochette expose une séduisante directrice musicale, élégamment costumée, chemise à jabot immaculée et veste d'apparat,  noir , maniant la baguette avec grâce et délicatesse.
Le  visage sérieux  révèle qu'elle maîtrise son sujet, on ne lui verra pas faire les grimaces de Louis de Funès dans La Grande Vadrouille, non, elle impose le respect et l'admiration.
 
Entrée en matière majestueuse avec le grandiose 'Inner War', toute la scénographie symphonique est présente: une force orchestrale puissante, faite de vagues, que les surfeurs de Biarritz vont envier, un  violon voltigeur multiplie les acrobaties,   les choeurs russes, vibrants s'échappent des enceintes, poussés par   une enfilade de riffs magiques eux-mêmes coulés une rythmique à l'efficacité à toute épreuve et pour parfaire le tout, la voix d'ange de la sirène  qii sublime la plage.
Il y a du Nightwish dans cette composition aux arrangements musicaux d'une richesse  à couper le souffle. 
Pas encore ranimés après ce tourbillon impétueux, ElisaDay embraye sur 'Fire or Ice' à l'ambiance Game of Thrones.
Après une amorce martiale, tu lèves les yeux pour admirer là-haut, à 15 mètres, sur un fil ténu, la chanteuse évoluant avec audace, tu clos les paupières, si elle glisse, c'est l'hôpital ou la morgue, elle travaille sans filet. 
Le violon  dirige la manoeuvre, les troupes avancent en rangs serrés  sur l'étang gelé, le manteau de  glace risque de se briser, cela n'effraye guère les centaines de cosaques qui, sabre brandi, se dirigent vers l'armée ennemie pour la refouler vers une retraite peu glorieuse.
La Bérézina...
'Poison Ring', au venin oriental,  virevolte tel un serpentin perfide, si tu ne succombes pas, après avoir baisé l'anneau enchanté, tu risques bien d'être paralysé en contemplant les arabesques suggestives de la danseuse voilée. 
Nikolaï Rimski-Korsakov, qui passait dans le coin, s'est dit impressionné,  il  a déclaré:  vous m'en remettrez une rasade!
Richard Wagner, jaloux,  lui souffle, vous n'avez  pas écouté les choeurs, très cher!
Et les coups sur les cymbales avant le galop final, les avez-vous perçus, Messieurs, ajoute  Carl Orff,  fort touché par le mouvement choral digne des Choeurs de l'Armée Rouge.
Bref, ' Poison Ring' doit satisfaire  tous les amateurs de classicisme épique.
Le groupe a tenu le gros morceau, 'Hear Me', près de dix minutes, pour la fin, histoire de parachever le travail en forme d'apothéose!
Intro voix hantée au fond des bois, plaquée sur une orchestration film d'épouvante, le violon surgit, les fantômes aussi, le ton monte, les guitares et quelques cloches au loin invitent Lyubov à placer son lament, le Monteverdi Choir entre en action, des frissons parcourent ton échine.
Tu te sers un remontant, t'as à peine touché à ton alcool qu'une nouvelle surprise t'attend,  de virils growls s'ajoutent aux voix célestes, la panique te gagne!
Heureusement, la nymphe des océans refait surface, Poséidon dirige les Néréides et le choeur des Cyclopes, les flots s'apaisent, brièvement, avant un nouveau maelstrom.
Dernier élément dans cette  fresque mythique, une voix mâle, puissante et claire, entame un dialogue avec la belle pour mener cette impressionnante symphonie baroque à son  terme .
T'as applaudi, ton épouse en pleine lecture d'un roman d'amour à l'eau d'églantine, sursaute et interroge: Anderlecht a marqué un but?
T'as pas réagi, mais  ton esprit, altéré, a soudain imaginé entendre le regretté Freddie Mercury donner la réplique à Montserrat Caballé.
 
Tu t'es resservi un cordial, bien tassé, puis tu as  appuyé sur la touche "replay" en prenant soin de fermer la porte du bureau pour ne plus déranger madame et Barbara Cartland.
 
ElisaDay made my day!