lundi 31 octobre 2011

Mads Langer au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 30 octobre 2011

Une fin d'automne printanière pendant que New York est paralysée par une tempête de neige précoce, 2,7 millions de personnes privées d'électricité!
Y’a plus de saison ma bonne dame... tant pis on prendra une Leffe!

Le Botanique avait initialement programmé Mads Langer à la Rotonde, de pauvres pré-ventes ont conduit le jeune Danois au Witloof.
Faut-il également chercher du côté d' une désaffection massive du public pour l'annulation du concert parisien, prévu au Nouveau Casino, le lendemain?
Who knows, anyway, le Mads ne paraissait nullement dérangé, ni du cerveau, ni physiologiquement.

Le caveau bruxellois sera honnêtement rempli pour accueillir le singer-songwriter de Skive ( Region Midtjylland), désormais Londonien.
Une fameuse cohorte d'adolescentes, touchées par le côté poète mélancolique de celui dans lequel certains découvrent un nouveau Jeff Buckley.
Ce doit être la 86 ème réincarnation du fils de Tim.
Discographie: trois albums, le dernier 'Behold' chez Sony et une flopée de singles.
Il y a une dizaine de jours, à Bonn, il se produisait avec band, ce soir il s'accompagnera à l'acoustique ou au Kurzweil, pour deux morceaux.

20:35', au piano, un titre plus ancien 'Helpless'
My flawless shadow is haunting me
It chases me all the way up to the hill with the lilac trees
I look down from the hill and I see a silver lake
And imagine that this is the last time my heart breaks...
Un romantisme exacerbé, un timbre impressionnant et versatile, capable de laisser une note en équilibre instable pendant une dizaine de secondes avant de virer falsetto ou crooner.
Ce 'Helpless' est un superbe folk/pop de facture classique , moins putassier que James Blunt, James Morrison et consorts.
Un coup d'oeil vers Marilyn: un sourire radieux, c'est clair, elle accroche!
Le jeune homme timide se fait disert et, tel un storyteller expérimenté, nous explique la genèse de ses compositions, ou ses aventures amoureuses: you know, I used to live with a Belgian girl in London, she spoke both of your languages, so I know about your country... non, la nana, c'était pas Laurette!
Le superbe 'The river has run wild' à l'acoustique.
Les premiers rangs se sont assis à même le sol, une intime atmosphère feu de camp règne dans le Witloof.
Une nuit je cogitais à une chanson, j'étais sûr d'avoir pondu un truc génial, me lève et griffonne dans un carnet , vais l'appeler 'She loves Aerosmith and wine', le lendemain, je relis: du caca... je retravaille les lyrics, c'est devenu 'Bowie and Champagne', que je dédie à une jeune Danoise devenue junkie.
Alors là, Mads, tu viens de conquérir le coeur de ma voisine!
Une intro bluesy/jazz en picking, le jeune homme manie plutôt bien l'instrument.
Grosse surprise, on reconnaît 'You're not alone', le mega electro hit d'Olive ( 1996) , une formidable adaptation que Bruxelles accompagne en fingersnapping.
Un bridge avec une séquence Peter Frampton finit par te convaincre, Mads Langer a plus d'une corde à son arc.
Me demande pourquoi je me suis tapé d'une setlist, je ne la respecte jamais, voici: ' Microscope' a happy sad song au faux final auquel Bruxelles se laisse avoir.
Un plaisantin, le petit Mads!
Une aura de sympathie évidente, de l'humour, un excellent contact avec l'assistance, le troubadour captive et enchante.
A tribute to life, composé en 10 minutes: ' Death has fallen in love', une country romance.
Il reprend place derrière le piano, quelques gammes pour se dégourdir les phalanges, voici le jazzy, 'Remains of you', aussi fort que les meilleurs Billy Joël.
Il y a quelques mois, mon manager me trouve un contrat pour un grand festival, un heavy metal festival.
Tu vois le style, Motorhead, Slipknot, Sick of it All, une foule de tatoués, bedonnants, rotant, arborant des chaînes, pissant contre le podium... avec mon physique à la Twiggy, ma petite guitare, mes rengaines proprettes, suis bon pour servir de cible à leurs cannettes de Budweiser... respire un bon coup et balance leur un machin cheesy en diable: ' I love you'.
Il aurait pu la chanter en duo avec Milow!
Un couplet agressif vient lacérer la romance... we're killing in the name of... ou ... fuck you... c'est pas du Justin Bieber, et étonnamment la voix prend des intonations Paul Simon.
Composé dans l'ascenseur du fameux Chelsea Hotel ( Leonard Cohen, Patti Smith, Bob Dylan, Janis Joplin et Zean-Luc Dehaene ont tous séjourné dans ce lieu mythique) , un des titres les plus forts du set, le catchy : 'Riding elevators'.
Sur le CD, les backing vocals sont assurés par Justin Hawkins (The Darkness), je demanderai à l'un d'entre vous de le remplacer.
Un audacieux s'y risque, résultat probant.
Ovation!
Le set aurait dû s'achever ici, vous n'y voyez pas d'inconvénients si je poursuis, je m'amuse?
Nous, aussi, menneke, go on playing and singing!
La magnifique ballade 'Last Flower', composée pour une jeune fille ayant mis fin à ses jours , Mads à sa demande l'a interprétée lors des funérailles.
Emotions à fleur de peau!
Un blues nerveux: ' This is how love is made' sera suivi de la jazzy ballad, 'I'm leaving', le titre préféré de Noémie Wolfs, la chanteuse de Hooverphonic, avec lesquels il a tourné cet été.
Final acrobatique: Paul Simon passe le relais à Julien Clerc qui le refile à Dean Martin.

75' attrayantes, un concert des plus sympathiques!

Bis
Question: combien de temps faut-il laisser écouler avant de revenir sur scène pour les bis?
I never know...
Unplugged, à 20 centimètres du premier rang: 'Fact-Fiction', une nouvelle ballade transformant les auditeurs en hummingbirds.

Second retour.
'Better place' n'est pas sur l'album, mais sur la version iTunes, en bonus track.
Un ou deux couplets, refrain:
go, go
do what you need to do
and maybe in the end
you'll find a better place...
Stop, désolé, je la sens pas!
Un sourire, vais finir avec une toute nouvelle, écrite pour un TV Commercial... sail away with me...take a snapshot of my life... léger comme une douce brise marine, pas celle, désespérée et cynique, de Stéphane Mallarmé qui a lu tous les livres et qui estime la chair triste, hélas!

Mads Langer: a gifted singer, un personnage attachant!

dimanche 30 octobre 2011

Level 42 au Viage, Bruxelles, le 29 octobre 2011

Un samedi soir à Bruxelles, Boulevard Anspach, pour une fois, une tenue correcte, tu t'es rasé, remarque finement celle qui supporte tes ronflements, tu ne relèves pas, direction le casino!
Table gaming, poker, machines à sous, play it again, Sam?
No, Bogey, level 6, le cosy théâtre où doit se produire

Level 42

La veille, la bande à Mark King écumait un autre casino du royaume, le Kursaal à Oostende, faut-il y chercher la raison pour les dizaines de places inoccupées au Viage?

20:35' après la voix off annonçant, please, no pictures, no filming, mobile au point mort, no smoking, no fucking etc..., on nous balance une marche militaire, jouée au niveau 42, 45 secondes de cette daube mais où donc est passée la septième compagnie ( une larme pour le grand Robert Lamoureux) et Level 42 rapplique sous les vivats du bon peuple, Mark King, royal, se joint aux battements de mains, ses acolytes prennent place derrière leurs instruments.
A gauche, le fidèle et hyper doué, Mike Lindup, falsetto voice et keyboards, membre originel- à l'extrême droite, au saxophone et backing vocals, Sean Freeman (Lulu, The Foundations, Geri Halliwell, Martha Reeves, Kid Creole, on en passe et pas des crabes...) - à ses côtés à la guitare et backings: Nathan King, le frérot de Marco ( Frost, It Bites) - aux drums, le formidable Pete Ray Biggin ( Robbie Williams, Chaka Khan, Amy Winehouse, Adele, Lily Allen... n'en jetez plus, allez, si les groupes: Incognito et PB Underground, pour la petite histoire, il jouera lors du Prince's Trust le 23 novembre, deux ou trois noms: Pete Townsend, Imelda May, Midge Ure..).
Un countdown, de cinq à zero, feu: la basse scintillante galope au rythme Ascot, un premier white funk bondissant: ' Heaven in my hands' , le typical & unique Level 42 trademark sound, qui ouvre l'album de 1988 ' Staring at the sun'.
C'est clair le quintette est en forme, la soirée s'annonce groovy.
Sur l'écran géant apparaît le logo "Level 42, 1980-2010 , 30th Anniversary World Tour", fin 2011, la recette reste d'application.
Enchaînement immédiat: ' All over you' , 1994 ( 'Forever Now') , a disco dance track, des poussées de sax saccadées, des nappés de claviers flottants, funky bass lines, juicy guitar licks.... dur, dur de rester assis!
Quelques vannes avant d'entamer la troisième rafale, Brussels is our favourite town in Belgium... s'il en connaît trois autres j'arrête la Jupiler pendant deux jours: 'To be with you again', une sucrerie au chorus efféminé.
Polished and commercial, mais impeccablement joué.
Premier tout gros hit ' Running in the family'
...Looking back it's so bizarre
it runs in the family
all the things we are
on the backseat of the car...
l'ai fredonné en dormant.
Les photographes de presse ont regagné leur siège et la secu a abandonné l'idée d'interdire les flashes et les photos d'amateur, ça crépite à tous les niveaux.
Terrible, ce morceau!
Démonstration de slapping bass, marque déposée Mark King, sur fond de claviers pudiques pour amorcer ' Love Games', encore un de ces titres baignant dans le son eighties avec un chorus à la Hall & Oates, un sax suintant vient t'achever.
A mellow ballad à faire pâlir Chicago ( le groupe, hein, Al Capone) ' Leaving me now' et un second downtempo au taux de saccharine pas recommandé par les diététiciens, ' Love in a peaceful world' .
Sans être péjoratif: de la musique de casino, de la sensiblerie qui fera pleurer Madame Alphonsine, la concierge de ton immeuble qui a six enfants ingrats et gras et 14 petits-enfants, pires encore.
L'ebow lyrique accentue la dose d'affectation.
Le méchant instrumental 'Mr Pink', malgré sa teinte Jeannette,viendra effacer cette impression de racolage: du funk, du vrai, celui qui détache les relents de sirop agglutiné sur ton épiderme.
Aussi horny que du Average White Band!
1994, 'The Sunbed Song' , un soleil se couchant sur du funk Johnny Guitar Watson meeting Sly & the Family Stone, blanchis à l'occasion.
Un des highlights du set.
Le ton monte dans l'amphithéâtre, les premiers rangs se lèvent, des fourmis dans les jambes, ça gigote ferme, Mark King descend de l'estrade pour souker avec la masse, laissant le chant à Mike: ' Starchild', au croisement Kool & the Gang / Earth, Wind & Fire.
Folie dans les gradins.
Une blonde pas immonde,vestimentée paillettes, a dans l'idée d'escalader le podium, mais Kojak, sans lollypop, veille au grain. J'ai failli perdre mon pari ' tu verras, elle montera sur scène', car elle a attendu le dernier morceau pour aller piquer toutes les setlists.
La voix du King toujours au repos pendant ' The sun goes down', encore un disco/funk chanté à la manière des Bee Gees par Mr Pianoman.
Plus de la moitié de la salle est debout.
Level 42 = du travail de pro, soigné jusque dans le plus petit détail.
Une machine bien huilée.
Nouveau tube, me souvenais plus qu'ils en avaient pondu autant: ' Something about you', pour finir avec 'Lessons in Love', leçons bien enregistrées par le Viage.
Ambiance discothèque, champagne, cotillons...
80' de plaisir, il y aura des bis, c'est certain!

Mark King en bass slapping s'adresse à la foule: what do you want to hear?
'Oye come va' - ' Banana Split' - ' La vie en rose' - ' Strangers in the night'- 'Ma pomme' - ' Twist à Saint-Tropez'- ' In the summertime' - 'Vee van boma' et 86 autres propositions fusent!
Ce sera 'Hot Water' pour mettre tout le monde d'accord et pour infuser le Ceylan.
Sexy, ce titre, suivi de 'The Chinese Way' pour Jun, Shin- Mu, Xiao Hong ayant délaissé le quartier Saint- Géry pour applaudir Level 42!

S'en suit une longue séance de hand shaking pendant laquelle JP et moi on se dirige vers le bar et sa Carlsberg scandinave!

samedi 29 octobre 2011

Meena & Chris Fillmore Band au G C Nekkersdal, Laeken, le 27 octobre 2011

Second concert de la saison pour la Brussels Blues Society, en collaboration avec le V K et le Nekkersdal.
Un beau nom: Meena Cryle qui termina à la seconde place à l’European Blues Challenge 2011 à Berlin, et pourtant le Nekkersdal est peu garni.
Bruxelles et le blues ne font pas bon ménage, sauf si tu t'appelles Joe Bonamassa et que tu te produis au Cirque Royal.
Le manque de curiosité des Bruxellois est effarant et, dès que tu quittes le centre ville, le kiekefretter ne se déplace plus.
Quelques habitués tout de même: Marielle et sa bande, Foto Luk Waterman qui se fait draguer par une blonde et offrir un vin de Moselle, Steven et ses flyers de Curieus Schaarbeek et quelques autres irréductibles.
Louis Chedid:
Ainsi va la vie, ceux qui restent ont toujours raison
Ainsi va la mort, les absents ont toujours tort...
Mais non, Louis, les absents sont pas morts , ils baillent devant le petit écran!

A 20:50' un gars du collectif se farcit d' une présentation exaltée et annonce la diva autrichienne et son band:

Meena & Chris Fillmore Band.

CHRIS FILLMORE: guitar/MARLENE LACHERSTORFER: bass/FRANK CORTEZ: drums rappliquent et balancent une intro bien juicy avant de voir arriver la madame qui vient de sortir le CD ' Try Me' ( produit à Memphis) chez Ruf Records.
Un premier CD mais ne croit pas avoir à faire à une groentje, à peine âgée de 15 ans, elle fonde son premier ( psychedelic) band, déjà accompagnée du fabuleux guitariste Chris Fillmore.
Sa soif d'aventures la conduit à Chicago, à son retour elle s'installe à Vienne, the first thing I did was putting a band together.
Depuis sa rencontre avec Thomas Ruf, elle a eu l'occasion de se produire avec des pointures de l'univers blues: Coco Montoya, Joanne Shaw Taylor, Erja Lyytinen ou Eric Sardinas qui lui prêtent main forte sur le CD.
D'emblée sa voix chaude et forte t'interpelle ' You can have my husband', prends le, rien à foutre, j'en veux plus, mais fais gaffe à toi ... don't mess with my man..( un titre interprété en 1960 par Irma Thomas)
Une tigresse bouclée, sortant ses griffes.
Tu dis, Steven?
Quelle salope!
Un seul morceau et toute la salle se frotte les mains, c'est du tout bon.
Détail non négligeable, Meena et la petite Marlene à la basse ( elle joue comme un chef) sont des plus agréables à reluquer.
Après le blues funk, un tango blues mettant en évidence le jeu Peter Green de Chris Fillmore: ' If you got a diamond'.
La classe!
Et que dire du classique ' Slow blues' ?
Rien, fermez les yeux et vibrez!
Sur l'album, la loveballad mélancolique, chantée d'une soulful voice : 'This song is for you', une acoustique pour Fraulein Cryle et des lignes de guitares Devadip pour son compagnon.
La suivante a été écrite par la grande Bessie Smith, quelques riffs, tu reconnais 'Ode to Billie Jo' de Bobbie Gentry.
De deux choses l'une: ou l'équipe du Witte/Winne/Philippe lui ont fait bouffer des champignons pas catholiques avec un vin dans lequel ils ont glissé une pastille, car ces drôles avaient des desseins libidineux, ou la dame se fout de nous.
Version bluesrock du classique à peine terminée, que la Viennoise nous confirme que c'est bien le succès de Bobbie Gentry, que Joe Dassin a transformé, sans trop le trahir, en 'Marie-Jeanne'.
Changement de fusil, du swampy rock am Donau, graisseux à souhait ' I shoot you down' suivi d'un 'vrai' Bessie Smith ' Empty bed blues'... I woke up this morning with an awful ache in my head... mon nouveau mec s'est tiré, désespoir bleu!
Meena Cryle: Eine der besten Bluesstimmen weltweit, dixit Klaus aus Wien.
Pour finir avec une version rock pur jus, chantée en duo avec Lily Marlene, du 'Early one morning' d'Elmore James.
On a pas vu passer les 40' de ce premier set!

Set 2
Il débute par le classique de Slim Harpo ' Ti-Na-Ni-Na-Nu', idéal pour éveiller les mecs qui s'étaient assoupis.
'One man' sent le Janis Joplin à plein nez. On a adoré le duo basse/acoustique, quant à Luk il fut impressionné par la vue plongeante dans le décolleté de la généreuse madame.
A la slide 'Beg like a sinner' et puis un all time favorite, je l'ai chantée 489 fois en trois ans, confie -t-elle, l'immortel 'I'd rather go blind'.
Danke Schön, Meena!
De sa plume: le sensuel 'Stay away from me, baby'.
La guitare vient te chatouiller les entrailles, la voix te caresse autre chose. Un titre sensationnel, du blues haut de gamme, applaudi à tout rompre.
Ouais, tu peux comparer à Bonnie Raitt, si t'as envie, Steven, à Etta James aussi!
Mon frère avait 17 ans quand il est décédé, j'en avais 11, ' If I meet you one more time' lui est dédié.
La corde sensible a vibré, l'expressive et énergique lady a réussi à émouvoir les plus durs.
You know Brussels, you should pay more attention to the female blues scene, we know about the blues... personne n'en doute, chère enfant, elle attaque ' Long John', encore un bluesrock bien senti.
La seconde salve prend fin avec 'Singing Songs', une profession de foi trempant à nouveau dans un bain Janis Joplin.

Superbe performance, acclamée par l'assistance qui veut son dessert.
' C C Rider' à fond la caisse et la bien-nommée ballade 'My performance' is all over!


Une grande soirée!

vendredi 28 octobre 2011

Paper Fox au Music Village, Bruxelles, le 27 octobre 2011

Deux tranches de pain beurrées, garniture: du rôti de renard en papier!
Qui sert ce canapé pas végétarien?
Broodje Brussel en collaboration avec l'AB, au Music Village, le jeudi à 12h30'.
Quand le cadran indique ce temps, Isabelle agrippe le micro et nous assène une présentation lyrique, teintée d'allusions à la guerre des sexes avant de céder la place à

Paper Fox

Donc il y avait Reynaert de Vos, né au 13è siècle et puis, du côté de Gent (Gand) naît, à la fin du siècle dernier, juffrouw Rein De Paepe.
De Paepe est devenu Paper - Rein est devenue Fox, un projet musical voit le jour.
Début 2011, sortie du EP 'There was a time', bien accueilli sur les ondes du Nord du Royaume.
Sur scène, le doux canidé joue du piano, du synthé, de la guitare, tripote plein de boutons, chante et sourit.
Elle est accompagnée par de gentils et doués hobereaux: Tom Viaene au violon, glockenspiel, melodica, synthés et Stijn Claeysier aux percussions (sample drums).
Pendant 55', ceux qui profitent de la pause de midi pour aller se rincer les oreilles auront été bercés aux sons d'un folktronica soyeux, délicat, charmant et candide.
Une intro programmée, de légères frappes sur le module de samples, un violon romantique, puis quelques notes de synthé grandiloquent: ' Birth' .
De l'ambient minimal pas aussi pompeux que Mike Oldfield ou feu David Bedford , une naissance tout en douceur, sans cris, sans césarienne... l'éclosion d'un iris.
Cet instrumental est suivi de 'Touch me now', plus intime:... take me down to your darkest thoughts...
Une valse en forme de comptine:'Goodbye', aussi éthérée et fragile que le folk mélancolique de The Bony King of Nowhere.
Lorsqu'un journaliste du Nieuwsblad s'enquiert de ses influences, Rein cite The Postal Service, The Go Find, mais aussi Lali Puna ou Amatorski, l'attrait pour les derniers nommés est évident.
Une nouvelle rêverie de jeune fille sentimentale: 'Thunderstorm'.
Aucune mièvrerie toutefois, une naïveté proche de Paul van Ostaijen lorsqu'il écrit ' Marc groet 's morgens de dingen'.
'Our Greenhouse' bienvenue chez Die Gebrüder Grimm: Rotkäppchen, Das tapfere Schneiderlein
ou Sneewittchen, frissons garantis!
Un splendide trip hop, interprété à deux, Rein et Stijn: ' Wonderful', where Bat for Lashes meets Sneaker Pimps.
En pénétrant dans le club nos yeux se sont immédiatement fixés sur le piano à queue, l'occasion était trop belle, on abandonne l'électronique et à quatre mains, Tom et moi , on part à la chasse ' Hunter', une frêle mélodie, dénaturée par une floche du gars à la table, un waou strident ayant fait fuir le renard.
On revient derrière les machines, Rein ramasse une acoustique, voici 'Loved/Left', une ballade electro acoustique aux accents hispano/gypsy.
Vaya con Dios goes electro.
Le hitsingle' Fire in your house' , puis comme la baraque est en cendres on va se consoler ' In a bar' pour noyer sa peine.
Superbe titre.
Une dernière, mensen, avant de retrouver le faux sourire de votre patron: l'enjoué ' Not enough'.
Couic, plus rien, mon piano est mort, faut réparer, sortez la pharmacie, le mercurochrome, appelez le Mobile Army Surgical Hospital, de préférence le Major Hot Lips, et pendant ce temps mort, allez saluer Madame Pipi!
Le renard est fortiche en plomberie, l'appareillage électronique est rafistolé en moins de deux, on reprend 'just can't get enough'.
T'avais dit 'Not enough' !
Juste, Dave!
Vas-y, Martin!
On t'a dit c'est pas 'Just can't get enough', ça suffit, mon ami!

Game over.
Le renard regagne sa tanière, le corbeau récupère les restes de son camembert!

jeudi 27 octobre 2011

Makemake et Neven au Live Music Cafe- Bruxelles, le 26 octobre 2011

Avec octobre, on peut dire adieu aux fruits d'été, mais nous avons à foison les coings odorants, les nèfles, noix et marrons. La température baisse et l'appétit augmente, deux choses favorables pour le réveil gastronomique....
Fred Cerise sait tout çà, il t'a concocté un menu période de chasse devant contenter tous les Gargantua ou Bart De Wever de la planète, fouleront les planches du Live Music Café en ce mercredi Coupe de Belgique, bue jusqu'à la lie par les Mauve et Blanc de Neerpede, Makemake et Neven.

Pendant qu'Admiral Freebee balance son Worst Of à 100 mètres de là, Makemake grimpe sur l'estrade.
Je sais: Talk Talk- Say Say - Tin Tin - Ga Ga - Man Man - Duran Duran- The The - Xiu Xiu ... en nu: Makemake!
Naissance: 2010!
Members "MAKEMAKE" : TEUK HENRI Guitar - STEFAN HUBER Vocals and guitar - FRANK PAY Drums - FLORIS STEYAERT: Bass - TRICKY: Percussion, voilà ce qu'annonce leur F B.
Ces noms ne te sont pas inconnus, tu as raison: le Teuk c'est celui de Sharko, Chacda, Rawfrücht, IH8 Camera et 153 autres... quand il ne gratte pas, il peint ou organise des concerts au Daringman, rue de Flandre- son pote Stefan Huber, alias Vinz, est à peine moins touche à tout, ai oublié de lui demander où était passé the Ideal Husband- Frank Pay , tu retrouves sa trace au Kaaitheater, il jouait dans Catch 22, le collectif Poni ( multidisciplinaire), c'est lui aussi - Floris Steyaert tenait la basse dans le Absolut Rock Band de Tim Vanhamel ou chez Sister Rose - Tricky n'est pas Adrian Thaws, et à première vue, pas un gars qui te fait tes propositions vénales dans un bar louche.
Merci, Google.
Et musicalement, rayon schlagermuziek?
Pas vraiment, madame... essayez l'étagère rock/artrock aux relents postpunk, industrial, noise mais aussi psychedelica.
Un fait est établi: le truc déménage, envoûte, s'attaque à tes sens et à tes neurones comme une pieuvre affamée.

21h20'
'The shift' une intro à la The Church puis la sombre voix caractéristique de Vinz, des envolées dark wave , tu penses à Joy Division, aux Cranes mais, bizarrement, également au Family de Roger Chapman.
'Medusa' sur le premier EP, on avait mentionné un poulpe, c'était une méduse, sorry!
Les eaux sont sombres, agitées, les guitares métalliques, le texte, récité, pénètre insidieusement dans les espaces les plus fragiles de ton hypothalamus, tu ne maîtrises plus tes réactions, le monstre, aussi effrayant que celui du Caravaggio a pris possession de ta matière cérébrale.
Sigismond, est- ce là l'image de la castration?
Une Maes, vite!
Vinz, ironique, dédie 'Sealand' à l'Amiral qui remplit l'AB.
Where David Gilmour meets Echo & the Bunnymen.
'The wind'... we sail to a distant shore.. une brise aquatique, faussement sereine.
Insidieusement, les guitares montent en puissance pour une nouvelle agression de ton psychisme.
Ta voisine, une black à la chevelure rousse, semble plus gravement possédée, et entame, en état de transe, une danse décharnée et frénétique dont toute élégance est absente.
Fondu enchaîné sur 'Liquids' ... let's have a drink... excellente idée, Vinz.
Toujours ces sonorités eighties, pour un titre plus catchy.
Il y a du Interpol, The Fall, Cocteau Twins ou The Smiths dans les parages, sans parler de copié/collé.
Makemake est moins typé que, disons, Customs!
'Blackism' plus aérien, sera suivi de ' Grimm' , un conte à ne pas mettre aux mains de nos chérubins.
Le set prendra fin avec 'My Way' qui n'est pas l'adaptation de 'Comme d'habitude' mais un rock métallique et haché, scandé par Herr Huber.
Vinz et Teuk en phase Tin Machine, on aime et on recommande!

On recommande à boire, too et à 22:20' les gars de Neven sont on stage!
Neven, n'est pas de la famille des Cousins... kili kili kili kili watch watch watch watch ké um ken ké ala ali a tsalma, a tsalma poli watch ali a tsalma, a tsalma poli watch... mais le combo de Peter Clasen fait tout de même partie de la Belgische popgeschiedenis!
1995: Godfried Danneels, pas encore emmerdé par les plaintes pour abus sexuels sur mineurs pas borains, baptise Neven.
Une carrière en dents de scie, une dizaine d'albums, des changements de line-up, une cure de silence... Peter collabore à d'autres projets: Glyth, Bix Medard, Monsieur Smits... bandes sons pour le théâtre, la danse ou performances de tous poils, ce mec fourmille d'idées.
En janvier sortait le CD " Use your handclaps"!
Qu'annonce FB?
Membres:
Peter Clasen, Tariq, Toon Derison, Marc Bodart, Dominiek Vermeiren, Johan Clasen!

Toon Derison n'était pas avec son compère Generals Jacks, Marc Bodart, pas de drums.
Johan Clasen et son sax: pas vu!
Etaient présents: Jo Tariq Maartense à la double bass - Marc Bodart: guitares- un percussionniste: Dominiek Vermeiren( ?)- le chef, Peter ( samples, mixing, synths...) et un second bidouilleur aux electronic beats .


Avanti la musica.
'Le ciel est blue foncé' , un groove irrésistible, une jam electro/dub sweaty en diable, un remue- fesses idéal pour une séance de gym tonic.
Pour Tintin, Ric Hochet, Christopher Marlowe, Prudence Petitpas:'Theme for young detectives'. De l'acid jazz/lounge /avant-garde au croisement Jazzmattazz/ James Taylor Quartet/ John Zorn.
Good vibes tonight!
Un détour par la place De Brouckère?
'Hotel Metropole Affair', que disent les notes de Mr Bongoman?
Dubby & freaky...AB/AB/ AA/ BB uptempo...
C'est clair?
Non!
Explications: A = dub groove - B= thema!
Merci, Brigitte!
Le truc sonne Big Audio Dynamite et secoue sec.
Beau dard en évidence dans les embouteillages: ' Trip on the ring'.
Des problèmes de joint? Tu t'énerves dans ta charrette?
Retour de la tigresse de tout à l'heure, audacieuse, elle escalade le podium pour émoustiller la cavalerie en se contorsionnant comme une anguille ayant lu toute l'oeuvre d'Heidegger en une nuit et sentant le besoin urgent de se défouler en public.
Exhibitionnisme post-hippie, happening sixties, ça sent l'herbe fraîchement tondue!
Une pointe de disco/Eurovision/Kraftwerk: ' Tell your friends about us' suivi du jazzy ' Around the corner is more'.
Tu tournes le coin, tu tombes sur Transglobal Underground, 'Ngoni beat tapper', ethno Asian techno beats fusionnels.
'Skanking at Tour & Taxis' : où sont les platanes?
Beats lourds, guitare wah wah Watson funky et noire.
'Viva Bruxel', un petit surf sur le canal?
' Didge' ( Crazy over the top), Georgio Moroder versus DJ Shadow.
Where Benny B meets Chicory Tip, cheap synthesizers & italo disco!
' Assata' un titre plus ancien ( 'Beat that Jazz') composé pour honorer l'activiste Assata Shakur, membre de la Black Panther Party.
Neven clôture la session avec le techno blues ' Afrikaan beat' piqué à Bert Kaempfert et mixé à la sauce Tintin au Congo, écoutant Booker T pendant que Milou drague Rin Tin Tin.

60' juteuses.
Un danceable cocktail relevé aux épices saveurs du monde, à consommer frappé!





mardi 25 octobre 2011

Box Story - EP – Straight As The Rain

Pandore apporta dans ses bagages une boîte mystérieuse que Zeus lui interdit d'ouvrir. Celle-ci contenait tous les maux de l'humanité, notamment la vieillesse, la maladie, la guerre, la famine, la misère, la folie, le vice, la tromperie, la passion, ainsi que l'espérance....
Depuis cette boîte magique a abouti, par quels chemins détournés?, dans les douces mains de Mademoiselle Laetitia Solimando/ Box Story.

Depuis 2008, un concert intimiste donné à La Maison des Musiques ( avec de fameux musiciens: Sigrid Vandenbogaerde/cello- Renaud Lhoest/violon et Didier Fontaine/drums), tu suis, pas toujours à la loupe, la carrière de la jeune native de Dour.
Des Soirées Cerises, une FNAC, un duo avec le dieu lunaire, Grégory Fray, alias Thot... tu as dû assister à une demi-douzaine de concerts, pour la perdre de vue en 2011.

Laetitia en dehors de ses talents de singer/songwriter est graphiste de formation, ( sous le pseudo de Tia, elle s'est chargée du site web de Renaud Lhoest ou de la promo pour un magasin spécialisé en élevage avicole et cunicole : The Wise Little Hen courtisée par Bugs Bunny) et aimerait se lancer dans la photographie.
En apprenant la sortie d'un nouvel EP ' Straight as the rain', après 'The only thing I'll keep', en 2006, et 'Hard Way', en 2009, une troisième trace discographique, tu décides de refouiller dans le coffret!

Les cinq titres ont été enregistrés au
Red Drop Studio, sauf le dernier 'I try to forget' à l' Air Studio où Lionel Capouillez s'est chargé du mixage.
La pochette a été réalisée par Tia.
A l'écriture on retrouve Laetitia Solimando, Grégoire Thot a collaboré aux arrangements.

Droit comme la pluie débute par un cauchemar: 'Nightmare'.
Enfin enregistré, ce titre oppressant qu' un jour d'hiver, en 2009, tu entendis à City 2.
Lente et somptueuse intro à la guitare, l'héroïne s'éveille en sursaut, dans ses rêves c'est pas le prince charmant qu'elle vit, le coeur bat la chamade, la sueur perle sous les aisselles, angoisse omniprésente, accentuée par un décor sonore indie rock superbe.
Du travail d'esthète.
Oui, on ose Emily Jane White, Mariee Sioux ou les adeptes du folk noir, style Espers ou Meg Baird!
'The place', si l'amorce est éthérée, l'endroit serein est soudain secoué par un tremblement agité, des coups de batterie secs, des guitares incisives, la voix s'irrite, scande les lyrics névrotiquement pour mourir en anti-climax:... here is the place I want to exist!
Fort!
Un cheval de bataille que le troisième morceau, 'Away Always' , il produit toujours le même effet sur ton épiderme, une pilo-érection n'ayant aucun rapport avec le degré de température, ni avec le fait qu'une épeire diadème velue et à l'abdomen arborant une croix aussi fière que celle d'Enguerrand Ier de Coucy en route vers Jérusalem, se promène sur ton avant-bras, c'est le jeu de guitare tout en finesse, avant une explosion finale, et le murmure vocal qui ont le don de hérisser tes poils au garde à vous.
Zeus, Héra, Aidônéus et Nestis inspirent Miss Solimando: ' The Seasons', une aquarelle délicate digne d'un membre de la Society of Painters in Water Colours fondée, en 1804, quelque part du côté de la Tamise.
Tu préfères Fragonard, c'est ton droit!
L' ultime pièce ' I try to forget' baigne dans une mélancolie toute féminine, une lente valse aux teintes pastels.

Disque idéal à l'aube de l'hiver, à écouter en sirotant une infusion, pour Madame qui, distraitement, flatte le Labrador, un single malt pour Monsieur qui se dit qu'elle était pas mal à 25 ans!

dimanche 23 octobre 2011

Lindi Ortega - Stanton à l'Ancienne Belgique ( Club), Bruxelles, le 22 octobre 2011

La pagaille sur les routes devant te conduire au centre ville en ce samedi d'octobre!
Enumération sommaire:sur le Ring, la sortie Industrie fermée, détour par Molenbeek et Koekelberg, accident et file monstrueuse dans le tunnel devant te mener à Sainctelette, le merdier habituel Boulevard d'Ypres, impossibilité de larguer ton cabriolet du côté de Sainte-Catherine... Bonsoir Clara, les Chinois, Vietnamiens, Thaïs, Mongols, I Latini ou fritkots affichent complet.
Trois tours de manège sans attraper la floche et ouf, une place se libère, course vers l'AB, il sera 20h15'

Stanton
a entamé son set devant un public attablé, renseignements pris, tu t'es pointé pendant la seconde salve, t'iras te consoler au bar à la mi-temps!
Stanton: des turntables, headphones, software?
Un bled au Nebraska? au Dakota?
Une radicale féministe, aussi sexy qu'Alice Sapritch en bikini?
Arrête, tu fatigues!
Stanton, c'est le jouet du guitariste/chanteur Geert Hellings!
Un gars qui a déjà eu l'honneur de se retrouver dans le band de Jim White, qui accompagne Guido Belcanto, les Golden Glows, les New Radio Kings, Tutu Puoane, Brazzaville ou Eddy & les Vedettes ( ouais ceux qui reprennent 'ça plane pour moi' ou Françoise Hardy!).
Ce soir il est accompagné par un des meilleurs contrebassistes du royaume: Nicolas Rombouts ( Dez Mona).
Normalement le band compte d'autres pointures, telles le drummer Bert Huysentruyt, mais au club, Stanton se produira en duo!
Discographie: en 2009, un EP 6 titres- un CD est prévu en avril 2012.
T'as pas entendu 'Moving South' et t'arrives en plein milieu de ' Closer.
Premières impressions: de l'alt.country/americana baignant dans la tradition, un timbre roots, des atmosphères proches de Lambchop, Giant Sand, Bonnie Prince Billie ou Willard Grant Conspiracy.
Le lent et narratif 'Weather' décoré d'une slide aussi visqueuse qu'un kingsnake de la Sierra Nevada te conforte dans ton jugement.
J'ai écrit ce titre pendant un voyage d'Ostende à Anvers: okay, tu remplaces le crotale par un orvet, le désert par les Polders.
' Mississippi Song' un lazy blues aussi swampy que du J J Cale.
' Real Far' même veine laidback: Knopfler meets Clapton, époque Slowhand.
Le truc est plus que bien foutu et si tu veux faire croire à un Tchétchène que Stanton est flamand, il te fout deux beignes en pensant que tu te payes sa poire.
Une dernière ' I have not thought of you today' à l'acoustique et une contrebasse caressée à l'archet pour Nicolas.
Stanton, un projet à tenir sérieusement à l'oeil!

Lindi Ortega

Ma C I indique 28 printemps, je suis née au Canada, dans mes artères coule du sang mexicain et irlandais, my favorite color is red, look at my boots and my ruby red lipstick... call me 'Indie Lindy'!
Et cette nana incendiaire, à la voix claire et puissante (a gorgeous whiskey-and-honey voice, merci NPR music) , nous a abasourdis: une présence de chevronnée, un sourire malicieux, des jambes.....euh, de belles jambes, on lui donne pas trois ans avant de la voir tête d'affiche des festivals d'été.
Love at first sight?
Love at first sight and first sound!
Wet dreams?
Carré blanc sur fond rouge!
Elle sort d'où ta Lindi?
Elle a tourné avec Kevin Costner ou Brandon Flowers ( The Killers), comme backup singer, mais avant ça, la belle écumait les clubs de Toronto avec sa guitare, ses bottes et ses aguichantes guibolles: quelques EP's, self-released albums, mais en juin 2011, Last Gang Records sort son premier CD sur une major: ' Little red boots'.
La presse s'extasie : au croisement Dolly Parton/Linda Ronstadt/Emmylou Harris, a new star is born: Lindi Ortega.
Ils y vont fort les Yankees!
Ils n'ont pas tort, Victor!

'Angels' ouvre le feu
Well I think I'll drink myself right back to sleep
When I awoke no-one was missing me...
J'étais pas là, sweetie!
A typical country song about despair.
Anecdote: j'aime les gaufres et le chocolat...
Lindi, on nous l'a déjà racontée 5896 fois celle-là!
This one is about late night paranoïa: 'All my friends' avec la ligne ... we'll stay up until the rooster crows... à Bruxelles, il n'y a plus de rooster, sauf sur les drapeaux wallons!
Roots music d'un haut niveau!
'Little red boots' ( les ai achetées à Nashville, pour la petite histoire) , un auto-portrait criant de vérité, suivi du mélodramatique ' Dying of Another Broken Heart', à prendre au second degré.
Le style de country lament qui te donne envie de serrer cette enfant blessée et vulnérable dans tes bras virils.
J'ai connu un type, a real jerk, j'ai mis fin à notre relation, il n'a jamais voulu comprendre que it was over,' Little lie ' est pour lui.
Wouah, madame, j'adore vos escarpins vermillons, je les veux, on s'arrange après le gig.
Lindi, je chausse du 46!
'Little lie' disait-on, aussi vicieux que le 'These boots are made for walking', version Nancy Sinatra, à laquelle on peut comparer notre mexicano-irlandaise.
Super!
Bla bla bla et un grand sourire: cette eau minérale va me faire faire des blurps vulgaires pendant que je chante, sorry, Bruxelles.
J'ai écrit la suivante pour un autre gars qui me manque beaucoup, il ne le sait pas.
Un country larmoyant t'attaquant sous la ceinture, un truc digne des meilleurs Tammy Wynette... I'm missing you like crazy... (' Cigarettes and drugstores' ????)... solitude, état dépressif, alcool, tabac, weed, the wrong men...toute la sainte thématique country avec un sourire au coin des lèvres.
Johnny Cash, prévisible, une version féminine speedée de 'Folsolm Prison Blues'.
Le public devient de plus en plus chaud.
' Blue Bird', les musiciens sont comme les oiseaux!
Pas tous, Lady, pas tous!
Encore un classique countrytune à la Loretta Lynn.
Soyez indulgents, people, vais essayer un Aretha Franklin: ' I never loved a man'.
Bordel, heureusement que j'étais debout, je serais tombé de mon siège.
La chair de poule, elle t'a refilé et le thermomètre de la salle indique 28° C.
Pas froid aux yeux Miss red boots!
La recherche de l'amour, un thème privilégié, it's hard for me, you know, I'm such a weirdo: ... I'm just wild and free... mais.... all I hope to do is find someone....
Du tempérament, de la sève latine, elle dit admirer Frida Kahlo, on comprend!
Un nouveau lament à t'arracher des pleurs, 'Lead me on', précède l'ultime titre du set, l'ironique ' I'm no Elvis Presley', en réponse à un gars, costume et cravate qui, lors d'un showcase à L A, lui trouva une bonne voix mais lui prédit qu'elle ne deviendrait jamais légendaire.
Un countryrock vengeur...I'm no Elvis Presley, but who the hell are you...
De la bombe, Bruxelles ne s'y trompe pas et acclame la cuntry grrrrl!

Bis
Que voulez-vous, une reprise, un original?
Both!
Ok
Le fiévreux 'I'm on fire' du Boss suivi d'un gospel à la Alela Diane, 'Heaven has no vacancy' (?????), pas de place pour moi au paradis, qui peut m'accueillir?
J'ai compté pas moins de 36 mâles et un(e) indéterminé(e) prêts à la loger pour la nuit et pas forcément dans le bathtub comme elle le suggérait.

Fameuse performance, applaudie à tout rompre et un second retour!
Hank Williams, la plus belle chanson country, 'I'm so lonesome I could cry', chantée par une fille formidable!

Une seule plainte à formuler: il n'y avait pas de merchandising, pas de CD's à vendre!

vendredi 21 octobre 2011

The Reverend Peyton's Big Damn Band - The Herfsts au KultuurKaffee à Ixelles, le 20 octobre 2011

La VUB en pleine période de baptême des bleus ou bleuettes ( schachten), le houblon coule, des stigmates de vomissure et des odeurs d'urine sur les trottoirs et le gazon de la plaine universitaire: folklore pas mort!

Pas le temps de jouer, t'es attendu au Kultuur Kaffee où doit se dérouler un double concert en ce frais jeudi d'octobre.

21:00 The Herfsts
C'est début juillet ( Hee Tervuren) que tu fis la connaissance du sevensome de Louvain.
On te rappelle leur identité: Koen Saelemaekers, Michaël Cloet, Stijn De Mulder, Wim Raes, Jannes Jaspers, Sam Gyselen, Pieter T'Jampens.
Ces braves gars chantent ( pas tous), jouent de la guitare ( 3 ou 4), de la basse, des claviers ( 2 ou 3), du glockenspiel et l'un d'entre eux s'agite derrière des fûts.
Comme durant l'été, tu apprécias leur indiepop faisant la part belle au chant choral et aux refrains aguicheurs avec, quelques fois, de solides escapades noisy à la guitare.
Ils aiment Arcade Fire, Weezer, la Britpop, The National, Interpol, Beirut, Vampire Weekend... peut-être les Wild Mocassins ou Sufjan Stevens.
Trente minutes de set, sept titres frais et sautillants parmi lesquels tu as reconnu 'Eyes like sunken ships ' ou ' The Rapture', du choral mixé à de la cold wave.
' Make Waves' flux et reflux d'eaux agitées.
Un rondo flamboyant mené tambour battant et pour prendre congé 'Two dancers' , une boîte à musique décorée de deux figurines déguisées en ballerines, le côté enfantin étant souligné par l'usage d'un glockenspiel que Jannes vient tapoter assis au devant du podium, comme le brave écolier en culottes courtes assis à son pupitre et le tambourinant en attendant l'heure de la récré.
La jolie comptine finira en tourmente de guitares énervées.

Changement radical de registre avec

Reverend Peyton's Big Damn Band
a three-piece outfit, tout droit sorti du musée d'anatomie pathologique fondé grâce au legs du chirurgien Guillaume Dupuytren.
Le père, le personnage central jouant de plusieurs guitares ( en picking ou à la slide), de l'harmonica et chantant comme un Raspoutine de l'Indiana, quand il ne harangue pas les foules assistant à ses prêches, c'est Reverend Josh Peyton - au washboard et second vocals, sa moitié, la coquette Breezy devenue Peyton ( non ne pense pas à Mia Farrow, aucun rapport...), chaussée de bottes d'un rouge aussi écarlate que son lipstick et enfin aux drums, le mignon Aaron “Cuz” Persinger, un gars qui, comme les Asiatiques, bouffe tout avec ses baguettes: gigot de mammouth et cuisses de vautour....
A propos des jouets du pasteur, pointons une pièce de collection, une Resonator datant de 1935!
A juste titre tu te demandes si on va assister à un concert de chants grégoriens, détrompe-toi, Eustache, leur truc c'est de la nourriture pour les blueseux, les rockab's intégristes, les psychobillies, les country-punkeurs et ceux qui pensent que le rock'n roll est mort quand Elvis a découvert Las Vegas!
5 ou 6 albums ( le dernier en hommage à Charlie Patton: 'Peyton on Patton') et un EP !

Un drumming martial afin de bien montrer que l'office vient d'être entamé: ' My soul to keep', âmes sensibles s'abstenir!
Mes chers frères, mes chères soeurs sing with me... oh when the saints go marchin in... version punkabilly.
' My old man boogie' is a drinking song à la mémoire de mon vieux que je n'ai jamais vu sobre et, forcément, dans son bled il était l'ami de tout le monde.
A peine moins cintrés que Slim Cessna et sa clique.
' Worn out shoe' is a travelling song et, avant de commencer, je tiens à vous annoncer que je ne parle ni le flamand, ni le français, que mon anglais est incompréhensible et que I play guitar like a son of a bitch.
Bénie soit votre mère, mon révérend!
Quelques problèmes techniques ne vont guère gâcher le plaisir des students.
'Glory glory hallelujah' du gospel/bluegrass speedé.
Vous avez vu, je joue du bottleneck derrière my redneck.
Breezy: moi j'utilise Ariel pour mon linge, c'est mieux qu'Omo, pas vrai Elio!
' Sure feels like rain' du pur Creedence Clearwater Revival sur une National, fabuleux!
L'effervescent 'Fort Wayne Zoo' pour suivre, quelqu'un a probablement ouvert la cage aux ours, ça cavale dans tous les sens.
' Plainfield blues' sonne, à nouveau, John Fogerty.
Une leçon de guitare en trois épisodes, ouvrez vos mirettes, péquenots: pas de pédales, pas d'IPod - pas d'ebow... mon pouce fait la basse et mes doigts virevoltent en picking: vu?
Ja!
Je continue la démonstration: 'Peter Gunn', puis 'Yankee Doodle' combiné à 'Dixie'.
Une fameuse tricoteuse barbue!
Un protest bluegrass ' Everything's raising', sauf nos salaires.
Un titre participatif: clap your hands, stamp your feet and shout... t'as intérêt à obéir!
'Elder Greene Blues' de Charlie Patton, joli duo vocal, les Peyton devenus les amoureux de Peynet.
Même disque, le concis 'Shake it & break it'.
Pendant 'Mama's fried potatoes', un zouave imbibé entame une danse de Saint Guy sur scène, il a droit à un coup de botte rouge dans les parties génitales.
Ouais, ça fait mal!
A spiritual à la sauce Peyton ' Prayer of death, part one' enchaîné sur 'Born bred corn fed' l'hymne de l'Indiana rural pimenté au punk.
Un blues ferroviaire ' Train song' interrompu par un chef de gare local, cocu comme il se doit, qui d'un larsen strident impose le silence.
Un instant de surprise, mais très vite la locomotive reprend sa course folle.
La dernière, kids: ' Your cousin's on cops' , mieux que Laurel & Hardy, surtout quand le chef joue de la slide avec son harmonica.
C'est fini, je refile un coup de santiag dans la grosse caisse.
Fameux show, tonique à souhait.

Un bis, vite fait: 'Two bottles of wine', par personne, pour commencer la soirée.
Breezy, qu'est ce que tu fous?
Elle met le feu à sa planche à laver.
Plus dingue qu'Arthur Brown, cette nana!



jeudi 20 octobre 2011

Band of Skulls, Broken Hands à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 19 octobre 2011

The show had been sold out for quite a bit ... le band de Southampton qui jusqu'ici n'a sorti qu'un seul full CD , en 2009, "Baby Darling Doll Face Honey", a rempli l'Orangerie jusqu'au ras bord!
Des fans de la première heure te citent encore leur concert donné au Witloof début 2010.

20:00, Broken Arms

Accompagne le trio pour toute la tournée européenne.
Four youngsters from Canterbury promis à un bel avenir, d'après ce qu'ils ont étalé hier.
Carte de visite: un single et un EP (Edwyn Collins derrière les consoles), mais déjà une belle présence scénique!
Dale Norton - Vocals/Jamie Darby - Guitar/Thomas Ford - Bass/Callum Norton - Drums, ont l'air de sortir d'une nursery school mais leur indie blues rock fait des étincelles, tu y sens des touches Oasis, mêlées à des arômes Stereophonics, quelques relents Britpop à la Arctic Monkeys, mais surtout une belle fougue, toute juvénile.
Sept titres que Dale chante avec conviction, un méchant petit guitariste qui, de temps en temps, pianote et une solide assise rythmique: Bruxelles a aimé.
' Sorrow' entame le set, le titre suivant sera tout aussi catchy, quant à ' What you've taken' , ce morceau est proche des meilleurs Supergrass.
Le quatrième tune sera plus heavy, il précède leur premier single 'Brother' introduit par un piano sautillant.
Broken Arms termine par les deux titres d'un nouvel EP, dont 'Wept'.
Band au potentiel indéniable!


21:00, Band of Skulls

Matthew Hayward - Drums/Russell Marsden - Guitar & Vocals/Emma Richardson - Bass Guitar & Vocals achèveront leur tournée européenne à Londres, ce 20 octobre, en février 2012 ils sont tout fiers d'assurer le support des Black Keys.
D'ici là, leur nouvel album sera peut-être dans les bacs, en tout cas, au Bota, Bruxelles a dégusté un avant goût pas infâme!
'Sweet sour', précédé d'effets de feedback, ouvre les hostilités.
Un titre qui ressemble plus à du dirty Prince, rockant à la Jimi Hendrix qu'à du White Stripes ou aux Kills, à qui certains aiment les comparer.
Une évidence: Russell est un putain de bon guitariste aimant manier la vibrato handle.
Emma entame les parties vocales de 'Lies' après une amorce aux drums.
De gros et lourds mensonges. Oui, on peut citer Black Box Revelation, les Black Keys et si t'insistes, Kings of Leon: ça cogne sec!
'Patterns' aux artifices floydiens sur fond de gros beats.
Stevig, pour mentionner des collègues du Nord!
La suivante' Fires' n'est pas moins enflammée, ce trio vit intensèment ce qu'il interprète: Matthew tabasse caisses et cymbales comme un bûcheron canadien n'ayant plus vu une créature femelle depuis six semaines, les riffs d'Emma sont vicieux et la performance de Russell mérite mieux que les qualificatifs incredible ou powerful, un crack!
'Bruises' is a brand new song, elle laisse des traces: des bleus, des ecchymoses, du sang...
Le dernier single ' The devil takes care of his own' refrain scandé, punky et catchy, avec de légers relents Joan Jett & the Blackhearts.
Un hit en puissance!
Une séquence psyche/blues avec le midtempo 'Cold fame' pour recogner dur sur 'Wanderluster', un autre nouveau morceau.
Emma a dû écouter Jack Bruce et Russell, Eric Clapton du temps de 'White Room', 'Bomb' porte bien son nom!
'Blood' sera encore plus féroce et explosif.
Another loud new song au drumming excité: 'You're not pretty' , la sauvagerie bestiale ne prendra pas fin avec ' Light of the morning', du heavy rock digne de Black Sabbath pas encore bouffi, suivi par le brillant 'Death By Diamonds and Pearls' .
Band of Skulls met fin à la fête avec 'I know what I am' , une machine infernale et tes jeunes voisins qui éructent avec Emma ...it's alright, it's Ok...
Impressionnant!

Un double bis furieux:
an old song, says Russell: 'Hollywood Bowl' et enfin ' Impossible'.

Désormais il sera difficile d'encore signer Band of Skulls à l'Orangerie, next step: l'Ancienne Belgique!

mardi 18 octobre 2011

Charles Bradley and his Extraordinaires- Het Depot, Leuven, le 17 octobre 2011

Le Depot a quitté la Martelarenplein, l'ancien ciné subit une opération de chirurgie esthétique. Pendant le traitement thérapeutique, les activités se déroulent Kapucijnenvoer 47, un bâtiment abritant les étudiants en soins infirmiers.
Une ancienne salle de gym a été transformée en salle de concert pouvant accueillir +/- 500 spectateurs.
C'est là qu'aura lieu le premier événement COOL de la saison:

Charles Bradley and his Extraordinaires

Une attente interminable dans une cantine bondée, transformée en sauna improvisé, heureusement tes pavillons peuvent jouir des galettes vintage sélectionnées par le deejay Thierry Mr Soul Steuve, qui réussirait à faire danser une escouade de paraplégiques en pèlerinage vers Notre-Dame de Fátima.
20:45' du mouvement sur le podium!
Faux espoir, un roadie est passé par la Brasserie InBev et a acquis un stock de Stella qu'il dépose à côté des amplis, des micros et de la batterie.
Bordel de fiente de pigeons de la Dyle, ça commence à bien faire, il faudra attendre 21h03 pour qu'un zouave d'un signal lumineux demande l'extinction des feux..
Il était temps, Kathleen était prête à gravir les marches du podium pour aller cueillir le Charel dans sa loge!

Les Extraordinaires en piste: sont sept, dirigés par le guitariste Thomas Brenneck ( figure de proue chez Daptone Records, un ex Sharon Jones & the Dap-Kings et frontman du Menahan Street Band, qui accompagnait l'ex-plombier cet été) - un duo sax/trompette qui connaît la chanson - un second guitariste- Mike Deller aux claviers ( Budos Band- Menahan Street Band) - un drummer pas énervé et un petit bassiste ( on n'a pas reconnu Nick Movshon - bass guitar, Homer Steinweiss- drums du Menahan Street Band...).
Ils ont pour mission de chauffer le public, tu parles la t° est montée à 36°C, et vont nous balancer une triplette instrumentale qui a le don de calmer Kathleen et sa copine qui gigoteront pendant 70' .
Dans l'ordre: 'Theme' - ' Don't ever leave me' du saxophoniste JC Davis qui officia chez James Brown et ' Howlin Wolf Staples' , ils poursuivent avec le upbeat 'Mighty Mighty ' de Baby Huey, le clavier quitte ses touches, passe derrière le micro et, dans la plus pure tradition Las Vegas, vient nous demander si on est prêt à accueillir Charles Bradley!
Hurlements, le sexagénaire ( sexygénaire?) déserte les coulisses.
Un conte de fée que l'histoire du Screaming Eagle of Soul qui sort son premier album ' No time for dreaming' à l'âge de 62 ans.
Un petit gars qui imitait James Brown avec en guise de micro un manche de balai, pas rose sa vie: le Vietnam, un frère descendu par son cousin, des centaines de petits jobs payés largement en-dessous du minimum syndical, tu peux lire tout ça sur son faciès... puis apparition de la fée Daptone Records et profitant du renouveau de la soul, la vraie, celle qui sue, la reconnaissance mondiale, enfin!
Sur scène, un condensé d'Otis Redding/James Brown/Wilson Pickett/ Marvin Gay!
'Heartaches and pains' une soul ballad autobiographique retraçant le décès de son brother.
Formidable, un bond de 40 ans dans le passé, a full-throated voice, un charisme incroyable, de la soul authentique.
'No time for dreaming', premiers petits pas de danse sortis du James Brown notebook, les filles adorent!
Le slow qui tue ' Lovin' you baby', à genoux pour vous, ladies, quelques salades électorales, je vous aime, tous.... Leuven ne votera pas NVA....
Un sens de la tragédie et du pathos, un jeu de scène coloré, de la sueur et des larmes, il ne manquait que quelques choristes black à la poitrine opulente pour que ce soit parfait ( les boys se débrouillaient pas mal, mais bon 'Macho Man' de Village People ça ne vaut pas Tammi Terrell ou Tomi Raye Hynie!).
Let's go to church: ' ' The world'... this world is going up in flame... heureusement le sauveur est parmi nous, Charles porte sa croix, tous nos péchés, la route est pénible vers le Golgotha, il s'y attaque avec 'How long' : quatorze stations, deux ou trois chutes, on n'a pas vu Sainte Véronique, ni Simon de Cyrène, on a pleuré à chaudes larmes, la basse est venue nous secouer, la douleur était insupportable, Spielberg a voulu refilmer la séquence, le final fut furieux!
Magistral!
Un classique soul, le chaloupé 'Slip Away' de Clarence Carter, j'en tremble encore!
Tout en esquissant un mouvement chorégraphique ondulant, Charles regagne les loges et laisse le band orphelin.
Un instrumental doit lui permettre de se changer, le cosaque barbu de tout à l'heure vient nous relancer en présentant, une nouvelle fois, Mr Bradley, revenu en tenue Bruce Lee légèrement bedonnant.
Un single sorti en 2006, le funky 'This Love Ain't Big Enough For The Two Of Us', merci les Sparks.
Grand numéro de go go dancing et wah wah collante: super sexy!
Quelques accords de 'Cold Sweat' mais c'est 'Goodbye my love' du Godfather qui sera balancé. Heartfelt and soulful, mouvements pelviens saccadés en prime, pendant que des perles de sudation dégoulinent de son visage buriné vers son torse d'ex-costaud devenu chanteur.
Et une tirade pleine de bon sens: rhythm 'n blues it will always live because it comes from the soul!
Mickey, fais leur ton numéro au piano, puis le sax, et toi, Billy the Kid, montre aux little ladies comment on joue de la trompette, ils passent tous en revue avant de voir la ballade s'éteindre sur I still love you!
Il poursuit avec une étonnante version noire de 'Heart of Gold' de Neil Young et enchaîne sur un slow sentimental poignant ' In you' ( I found love).
Le style de rengaine pendant laquelle tu fermes les yeux et tu t'imagines tournoyer aux bras de Scarlett Johansson, possible qu'elle ait un verre dans le nez, tu t'en fous!
Mickey, refile moi une serviette, je suinte!
Merci, gamin, la dernière, I love you all...
Nous aussi, Charles, nous aussi!
'Golden rule' ...it's a cold, cold world... come back to the golden rule:
Explique, papy!
The golden rule is love, my brothers
The golden rule is love, my sisters...
Et il vient nous serrer la pince en nous souhaitant bonne nuit!


Leuven pousse une fameuse gueulante pendant cinq bonnes minutes, l'artillerie rapplique sans l'artificier: une intro juteuse 'Make the road by walking' , troisième intervention du piano man.
Coucou, voilà Charles, il a emprunté la robe de chambre en soie que Rocky Balboa avait reçu en cadeau de Dalida, en juin 1969 et il envoie ' Why is it so hard' , un lament mêlant message d'amour, connotations sociales et Commedia dell'arte.
"Why is it so hard to make it in America?” foutu pays où je suis né, this is my life's story!

And the crowd went wild and loved it!

lundi 17 octobre 2011

Lena Ayal en showcase à la FNAC City 2- Bruxelles, le 15 octobre 2011

Une cafétaria de la FNAC désertée en ce doux samedi d'octobre, la souriante Lena Ayal dispensera un showcase confidentiel, mais bigrement réjouissant, face à une noire cloison et à une demi-douzaine de badauds attirés par son chant velouté et par l'accompagnement racé du guitariste français, André Margail.

Lena Ayal

baigne depuis sa plus tendre enfance dans un univers Blue Note/ Big Band.
Normal, lorsqu'on sait que papa Joop, a baladé son sax aux côtés de Rita Reys ou de Francis Bay dans les joyeuses années d'après-guerre.
Très vite, il devint une figure emblématique du jazz made in Tintinland et tu le croises toutes les semaines chez Pol au Gaity.
L'album de reprises de classiques du jazz, ' It had to be you', que Lena a enregistré il y a peu, est un vibrant hommage à son géniteur qui, aujourd'hui âgé de 85 ans, continue à pratiquer ses gammes.
En 2000, Lena avait sorti un premier album en français ' Dans cette illusion', elle prépare un troisième effort discographique, à nouveau dans la langue de Voltaire, nous aurons l'occasion d'entendre plusieurs de ces titres en version épurée.
Revenons au gars assis à ses côtés cet après-midi: pas un second couteau, le sieur André Margail!
Ce Catalan voit le jour à Perpignan en 1954 et étale une carte de visite impressionnante: Niagara, Jane Birkin, De Palmas, Higelin, sur scène avec Mark Knopfler... plus récemment, il collabore avec Tchéky Karyo!

Le séduisant Jobim ' How insensitive' entame de suave manière le mini- concert: un timbre sensuel, un jeu en dentelle de Bruxelles à l'âme escalivada et un franc sourire que tu ne compareras pas à celui de Mona Lisa.
Une sobre approche du romantique 'It had to be you' mettra un terme, déjà, aux colorations jazzy.
Musique:André Margail/ paroles: Lena Ayal, la rengaine épicurienne ' Me la couler douce'!
...Je me fous de tout, de toi et de mon banquier....
French pop avenante à la Pierre & Alain Souchon.
' Je ne sais plus'... si je t'aime encore... l'amour en question sur coulis d'arpèges.
Jolie intro de guitare pour 'Eternel', beau comme du Henri Salvador lorsqu'il nous la joue tendresse!
Un cadencé et fantaisiste ' Une femme exceptionnelle' fera sourire le maigre public
... je fais le ménage, la cuisine, la lessive et l'amour... + les devoirs des enfants et les courses chez Lidl ...
Quoi Cookie?
Ne la laisse pas tomber
Elle est si fragile
Etre une femme libérée tu sais c'est pas si facile...
Mais non, t'en fais pas, .... sous la douche, je suis une star!
Plus désopilant qu'un sketch des Frères Taloches!
'Toi' et ses rimes en 'hic'- 'ique' - 'ik' - 'nike'... pas amères!
Où Jacques Duval croise Régine!
Accouplée à 'Toi', une valse, ' Danse, danse' à petits pas!
'Une autre histoire', un cauchemar éveillé, un blues métaphysique et désespéré.
Lena et André clôturent ce plaisant concert par le juteux 'Où sont les hommes?', du Juvet meets Sanson, décoré d'une petite guitare country/pop allègre.
Oops, Patrick en Julie Lescaut paillettée, sort du bois et entame sa quête...
Où sont les femmes ?
Avec leurs gestes pleins de charme
Dites-moi où sont les femmes ?
Femmes, femmes, femmes, femmes...

T'as quitté la FNAC d'excellente humeur!

samedi 15 octobre 2011

Chris Pureka au Toogenblik à Haren, le 14 octobre 2011

Direction Haren, latitude 50° 48' Nord (50,8)- longitude 5° 14' 24" Est (5,24).
Cortenbachstraat: Toogenblik!
Un taxi se gare face à l'immeuble, deux Yankees paumés en sortent, ils ont fait le déplacement depuis Indianapolis (Indiana) pour assister au premier concert belge de

Chris Pureka

sinon le club est peu garni, bizarre!

21:10' Luc à la voix chevrotante annonce un duo: from Massachusetts: Chris Pureka et pour l'accompagner aux backings et au décor électrique, from Vermont: Sebastian Renfield .
Chris, mèches rebelles de garçon manqué, un croisement Sarah Bettens/ Michelle Shocked est de la race female singer/songwriters à l'aspect timide mais aux compositions fortes.
Trois full CD's et un EP dans les bacs, le dernier 'How I learned to see in the dark' date de 2010.
Chris et Sebastian sont en tournée européenne depuis des semaines, elle est passée par l'Allemagne, la Russie (!), l'Ecosse, la France, l'Italie et aujourd'hui Brussels avant les Pays-Bas et le UK.
'Compass Rose' sur 'Dryland' en 2006 ouvre les débats, un jeu en arpèges, une basse aux pieds, une voix assurée, les yeux clos, Chris nous livre ses états d'âme... pour citer Sarah ( How's my living?) ' She’s an expert at conveying emotion in her songs, both through lyrics and her voice...'.
Sebastian habillant la mélodie d'harmonies discrètes.
Brillante entrée en matière.
'Shipwrecked' il y a 4/5 ans, j'ai joué ce titre en direct lors d'une émission radio locale, du côté de Northampton, New England, the host said en grognant...well, that was dark... c'était mon titre le moins obscur, Brussels vous êtes prévenus, si vous étiez venus pour un roman de la collection Harlequin , style 'Les Saisons du coeur', vous avez sonné à la mauvaise porte!
Ma 'chanson d'amour' raconte
The coward in me
rowed straight back to shore
put my feet on solid ground
and wrote a love song for the sea..
La suivante, une vraie lovesong, m'a pris 4 ans: 'California' . Un vibrato passant du rugueux profond au vulnérable, un picking simple et juste supportant les lyrics: un mariage parfait!
Superbe version du 'Play with Fire' des Stones, Indianapolis aux anges!
'Dryland' is the titletrack of my second full CD, elle interprétera ce titre poétique solo.
Les comparaisons avec la grande Mary Gauthier ne sont pas dénuées de bon sens.
' Crossfire' is unreleased, et elle amorce 'Landlocked' seule.
Un murmure, un filet effilé, la grâce d'une K D Lang et la retenue d'une fille lucide et mélancolique...
Nothing nothing nothing left
some sand in your shoe, a stone in your chest
some sand in your shoe, a song in your mind
We ran out of time time time ...
Le premier set s'achève avec la poignante histoire de sa grand-mère, a navy nurse during W W II, it's a sad song disguised in a happy one: ' Swann Song'.
That was it!
Go and have a drink, people!
Merci, Miss!

Set 2
Habituellement, mes chansons doivent mariner, incuber, 'August 28th' est l'exception, ce titre est né après un seul jour de gestation.
Un 28 août, page des faits divers: il pleuvait, la grange derrière l'école a brûlé, le chat a attrapé l'oiseau, un désespéré a sauté du cinquième étage... Et à part ça, Miss?
Some times you think you spend your whole life
just counting grains of sand...
Vais essayer au lieu de compter les moutons!
Quelqu'un dans l'assistance m'a demandé de jouer ' Momentary Thief', voilà, il est exaucé!
A new one: ' Tinder', ça rigole pas des masses..cutting my throat... c'est même assez gore, mon cher Al!
Sur le dernier CD, le rythmé ' Barn Song', suivi d'une protest song 'Hangman' : heartbreaking sadness à son point culminant. Pourquoi quelques images du Strange Fruit de Billie Holiday hantent-elles ton esprit?
On vous a promis un titre moins lugubre par set, voici 'Lowlands'.
You know, c'est la première fois qu'on se produit à Bruxelles, mais l'an dernier j'étais chez Beatrix Wilhelmina Armgard van Oranje-Nassau en tournée, I had a day off, une pointe pour discuter avec Manneken- Pis et Brussels became my favorite city in Europe, you know why?
Le charme des jours pluvieux?
Your beer!
A cover, Neil Young 'Helpless'!
Merci, formidable!
L'automnal 'Song for November' sera suivi d'un dernier trait d'humour à la Bigard: fin, raffiné, Proust ma chère: 'Wrecking Ball' que je dédie spécialement à Dillinger et à son complice, venus en droite ligne de la cité qui organise les 500 miles, gagnés par Michel Vaillant et Steve Warson en 1964.
Entreprise de démolition en tous genres, la wrecking ball à l'oeuvre, faudra reconstruire après l'ouragan Pureka!

Bis introduit par Luc.
Il ne nous reste qu'une histoire pas gaie: 'Come back home'
darlin' what is it you're doing,
with that hammer to my heart?...

Je ne sais pas, baby!

Gerrit, l'adresse de ton psy?

vendredi 14 octobre 2011

Country Ladies - A tribute - Cultuurcentrum 't Vondel - Halle, le 13 octobre 2011

Tu as sellé Jolly Jumper, tu sors?
Vais faire un tour à Halle upon Duck River.
Tu vas voir les filles?
Ouais: Dolly, Linda, Emmylou, Tammy, Loretta, Crystal, Alyson...
Fripouille, ordure.
Je t'aime!

' t Vondel - Country Ladies- A Tribute

20:35', la grande salle en configuration assise, des têtes connues, Bart Candelaershuys en Madam, Serge Pendulum Demol...
Dans l'obscurité, à 150 mètres de ton siège: six musiciens, trois chanteuses, la crème uit Belgencountryland!
Björn Eriksson ( guitars, pedal steel, vocals) une fine gâchette uit Antwerpen- Geert Waegeman ( banjo, fiddle, mandoline...) un gars qui a accompagné la Belgique entière, de Toots à Roland en passant par Jo Lemaire.. - Ron Reuman, le drummer de Korbeek-Dijle, encore un requin ne souffrant pas de rhumatismes- Werner Lauscher, une contrebasse de Aachen, Dee Dee Bridgewater c'est pas rien- Axl Peleman, guitare, triangle... un BV qui naguère rockait méchant ( Ashbury Faith, Camden...) et Wigbert ebbenhout blues Van Lierde aux 36 guitares!
Les belles-de-nuit: Nathalie Delcroix ( Laïs, The Partchesz...) - Tine Reymer ( Billie King, El Tattoo del Tigre et tous les feuilletons de la VRT, de Windkracht 10 à F C De Kampioenen, non pas K3...) et Jackobond alias Riet Muylaert, trois madames plus dangereuses qu'Athos, Portos et Aramis!

Trois voix a capella: 'Hammer and nails', premier titre et déjà la chair de poule, le dernier souffle s'éteint et les cowboys sortent l'artillerie pour un instrumental noir 'Black Mountain rag', tu payes cash ou tu crèves, Johnny!
'Time is winding up' aux touches gospel sera suivi de la profession de foi ' Country in my genes', Tine sans gêne pour notre plaisir!
Un micro pour Wigbert ' Mama tried', Geert au banjo et la guitare de Björn qui canarde.
Bill Monroe a composé 'The one I love is gone' sommes tombées amoureuses du titre dans la version des Secret Sisters, une pedal steel à faire pleurer un sourd et les voix de Tine et de Nathalie pour l'achever.
'Gone, gone, gone', fiévreux et speedé.
Riet et Nathalie 'Sing that rock'n roll'...I wanna electrify my soul...
Handclappings pour le 'Pirate's gospel' d'Alela Diane.
Les féministes détestent la suivante, nous on l'adore: ' Stand by your man'.
J'aurais dû épouser Tammy Wynette!
Nathalie dans le wagon ' Luxury Liner', une danse effrénée. Dorénavant je viendrai toujours avaler mes 6 Budweiser dans le même bastringue, les entraîneuses sont sexy en diable.
'White trash wedding' les Dixie Chicks c'est pas pour les poulets, mon lapin!
Les ladies virevoltent, une chorégraphie bluegrass étonnante sur violon fou.
Un harmonica pour 'I'll fly away', Gillian Welch & Alison Krauss soundtrack de 'O Brother, where art thou', Tine et Jackobond s'y collent, elles volent bien!
The Be Good Tanyas , le dépressif et splendide ' Waitin around to die' magnifique interprétation de Miss Delcroix sur fond de lapsteel mélancolique.
Elles se barrent... kledingwissel dames....
La contrebasse amorce, Wigbert gratouille, les nanas rappliquent fringuées Nashville, elles murmurent, Björn au chant: 'Jolene', version mélodramatique, un chef-d'oeuvre!
Met haar vent Eriksson... on partage le même lit, mais parfois 'Love Hurts' chante le couple Björn/Nathalie.
Les larmes n'ont pas le temps de sécher, une version Parton/Harris/Ronstadt de ' To know him is to love him'.
Elle se maria pour la première fois à 13 ans, elle a gravé 70 albums, la coalminer's daughter Loretta Lynn a composé ' Have Mercy' et l'album a été produit par Jack White.
Théâtral et fort!
Un coup de sifflet ' Tumbling Tumbleweeds' les Supremes ont repris ce titre de Bob Nolan aux accents Hawaï.
Une invasion tyrolienne au Texas: ' Cowboy Sweetheart' , rodeo time in Halle, tous les rednecks gueulent Yeehaw!
Un peu de géométrie, un triangle euclidien pour Axl et un petit tour chez les Cajuns 'Parlez-nous à boire', repris en son temps par
Kate and Anna McGarrigle .
Dolly Parton, gorge déployée: 'Nine to Five', tout Halle au chorus et les girls assises sur le bord du podium.
Ambiance, patron, fête assurée avec 'Las Vegas' et le point d'orgue ' Jackson'.
We got married in a fever, hotter than a pepper sprout,
We've been talkin' 'bout Jackson, ever since the fire went out.
I'm goin' to Jackson, I'm gonna mess around,
Yeah, I'm goin' to Jackson,
Look out Jackson town.

Joost van den Vondel se convertit à la country après ce feu d'artifice de 90'.

Bis

Le classique ' In the pines', pendant lequel Peleman tabasse une grenouille, Gaia a été prévenu et le solennel ' Angelband' chanté par cinq cordes vocales:
O bear me away on your snowy wings to my immortal home
O bear me away on your snowy wings to my immortal home ...

Magistral!



jeudi 13 octobre 2011

Katy Too au Music Village, Bruxelles, le 13 octobre 2011

Qu'annonce Broodje Brussel en ce jeudi 13 octobre?
Katy Too, alias singer-songwriter Leen De Haes stelt haar debuut 'Quest For Honey' voor, een rustige plaat met ballads.
Et ça se passe où?
Au Music Village, comme d'habitude en collaboration avec l'Ancienne Belgique!

I'm not the going steady kind
I miss 'em all, all the time
I told Annie I'd be true
But I still think about Katy too

Katy too, Katy too
I still think about Katy too.
Que chantonnes-tu?
'Katy Too', Johnny Cash and the Tennessee Two, 1959!
Selon la jolie Leen, le man in black est le père des singer/songwriters, on ne lui donnera pas tort!
Le CD ' Quest for Honey', produit par Anton Walgrave, présent ce midi, doit sortir avant les fêtes et d'après ce qu'on a entendu à l'heure du déjeuner , cet alt. country/americana/folkpop devrait trouver pas mal d'acquéreurs.
Pour accompagner le frêle blonde qui sous le pseudo ' Bint' fut, en 2004, finaliste du Humo's Rock Rally et qui, en 2001, remporta le Concours Akoestiek en tant que Quest for Honey ( déjà du Meli, il y a 10 ans!), une séduisante et douée jeune personne au piano/accordéon/shakers et backing vocals: Sara Gilis, vue il y a des années au sein de l'excellent Billie King - aux drums et cajon: Steven Van Gelder, un jazzdrummer officiant dans Rainbow Sextet, ou le Rafaël Mertens Quartet.. - Guitare et backings: Jeroen De Winter et à la basse: Wladimir Geels ( Kris De Bruyne, Coco Jr, Noordkaap...).

Une intro nectar d'abeilles pour 'One Blood' , une voix plaisante...babe, babe, babe, where have you been... du female americana soyeux aux teintes Kathleen Edwards, Shelby Lynne ou the daughter of her hero, Rosanne Cash...
' Love is all' , oublie les papillons, les sauterelles et Roger Glover.
Ce downtempo avec piano en avant plan et ebow larmoyant est à classer dans le rayon lovesongs.
It will be a duet on the record, featuring Myrthe, aujourd'hui la seconde voix est attribuée à Wladimir: ' Lay your head down' , envolées admirables de la pianiste.
A quoi pensez-vous si vous voyez une belle nana, ou un beau mec de l'autre côté de la rue?
Silence gêné dans l'auditoire. Léa, 79 piges depuis avant-hier, avance: ça coûte combien?
Hilarité et Katy Too attaque le poppy ' O-Oow!' suivi de la ballade ' Fallen', entamée solo avant de voir l' accordéon accentuer la touche mélancolique.
Basse, drums et guitare intègrent la mélodie qui vire trois temps/cabaret.
Subtil et bien foutu.
' One finger ballet' une chorégraphie fragile, minimaliste, jouée en arpèges simples!
Bel exercice d'équilibriste, chaussé de ballerines roses.
Dédié à Johnny Cash: ' A short country song', du Johnny dressed in white!
Steven au cajon: ' Sister gone', un folkpop proche de Joni Mitchell, époque 'Big Yellow Taxi', me souffle Guy.
Braves gens, que dites-vous d' une ravissante country waltz: 'Make way'.
Place, je veux rejoindre mon petit ami, I'm in a hurry, make way...
Un titre proche de la délicieuse country pop d' Ilse Delange.
Le highlight du set ' Down in Mexico', qui débute en midtempo bluesy pour décoller en female rock with balls à la Melissa Etheridge ou K D Lang ( sorry girls, c'est encore ce satané Guy qui ose ces commentaires et comparaisons intellectuels)!
Katy Too achève le set avec ' You're leavin' now', une ultime ballade aux senteurs Carole King.

Concert agréable!

mercredi 12 octobre 2011

Steve Earle & The Dukes (and Duchesses) Feat. Allison Moorer à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 10 octobre 2011

Question d'être à l'heure tu glisses ta carte de pointage dans l'horloge pointeuse à 19h26'.
Surprise, la préposée au guichet te signale que les choses sérieuses commencent à 19h30 et pas à 8PM, c'était annoncé sur le site de l'AB depuis 16h, ajoute la blonde.
Pas le temps d'avaler une Stella, direction la grande salle en configuration semi-flex, toute la smala de Rootstime est au poste et Roen, caméra au poing, se choisit une place stratégique.

19:30': Steve Earle & The Dukes (and Duchesses) featuring Allison Moorer!
Steve Earle au look d'ermite à la barbe mitée ( guitares, banjo, harmonica, mandoline, bouzouki et vocals)- sa jeune et blonde épouse, Allison Moorer ( keys, accordéon, guitares, tambourin, rares sourires et vocals) - le fidèle Will Rigby aux drums ( depuis 1999 un compagnon du moine, actif au sein des dB's, Matthew Sweet, Laura Cantrell...) - Kelly Looney à la basse ( guitare+ chant pour un titre)- et les fabuleux Chris Masterson ( guitars, pedal steel, mandoline, vocals) et Eleanor Whitmore ( fiddle, bass, mandolin, guitar, vocals) , un duo se produisant depuis 2006 sous le patronyme The Mastersons et, ayant joué avec Diana Ross, Angus & Julia Stone, Hank Williams III e.a

Feu!
Un premier set correct, mais pas vraiment emballant, le Steve, ses ducs et duchesses en roue libre, des fonctionnaires accomplissant leur tâche avec un oeil sur la tocante et attendant la pause de midi!
Quatorze titres sur la setlist, plusieurs extraits du dernier né 'I'll never get out of this world alive', qui est également le titre du premier roman pondu par le singer/songwriter texan.
'Waitin on the sky' ouvre le bal, d'emblée un bain dans des eaux roots/americana sans adjonction d'huile moussante à l'eau de rose.
'The gulf of Mexico' un alt.country/ gospel débuté a capella, avec déjà une brillante intervention de Chris Masterson à la pedal steel.
Ce gars est plus que brillant!
Une touche de zydeco?
'Little Emperor'
Hey little emperor come down from your throne
And let another emperor climb on...
T'as entendu, Nicolas?
L'escouade change constamment d'instrument, ce coup-ci un roadie refile un banjo au gars qui s'est marié 7 fois, ouais, pire qu'Henry VIII!
'Molly-O', décoré d'une slide pleine d'effets pour ce tale of an outlaw robbing, killing, and dying all for the love of his Molly-O.
Next one is a real love song: ' Every part of me'.
Une leçon de musicologie, ladies & gents: ceci est un bouzouki, à l'aéroport (aux States) ne dites jamais que vous avez un bouzouki dans vos bagages: ennuis assurés avec la security.
Petit speech social: immigration is the future of our country et ' City of Immigrants', exotisme chicano, joli choeur féminin et phrasé Bruce Springsteen.
Le country rock 'I feel alright' ( 1996) écrit dans la veine John Cougar Mellencamp.
Une blues ballad immortelle ' My old friend the blues' suivie de 'Someday' gravé sur 'Guitar Town' en 1986, le Steve était handsome et avait des tifs, et cette rondelle sonnait Nashville.
Le titletrack de ce disque de jeunesse ' Guitar town', petit ballet pas piqué à Rosas, pas aussi sexy que le French Cancan, mais fringant!
Bruxelles, ne foutez pas le camp pendant la pause, nous étions le support act et nous sommes le main act, too, et si vous voulez savoir qui joue avec moi, vous attendrez la seconde partie, mais je vous présente Allison Moorer, nous avons écrit la suivante à deux et la chanterons en duo, le touchant 'Days aren't long enough'.
Exit le barbu, Allison under the spotlights: ' The broken girl'.
Quoi, Roen, t'irais bien la consoler... ik ook, menneke!
Allison numéro trois: 'Getting somewhere' et la dernière nous donne la kiekebich: ' A change is gonna come' de Sam Cooke ( 1964).
Un tout grand moment!

Le second set de l'avis de tous sera bien plus passionnant, du punch, de l'enthousiasme, du rock!
20:45' : un fiévreux' Copperhead road' de 1988 pour se rincer les amygdales au whiskey, et se souvenir de Lynyrd Skynyrd.
On continue with a pair of songs dont l'origine est irlandaise: about the Civil War ' Dixieland' ,Irish bluegrass, puis ' The Galway girl' , enregistré avec Sharon Shannon.
Elle est comment la frangine?
Her hair is black and her eyes are blue....a feel-good dance tune, jig time!
Electric bluegrass, pour celle-ci le narrateur est jeune et fougueux' Harlan man', la guitare déchire grave.
Même narrateur pour ' The Mountain', il a pris un coup de vieux, il s'est assagi: une fabuleuse country waltz.
Our bassplayer is Kelly Looney, he's going to sing next one, Looney ramasse une acoustique et envoie le mélodieux ' Free Men'.
'Meet me in the Alleyway' du bluesrock agressif, une voix trafiquée, des effluves George Thorogood: saignant!
Drumming militaire pour ' God is God'... I believe in miracles... les Diables Rouges aussi, se sont retrouvés en enfer!
J'ai pensé à Robert Plant et Alison Krauss en composant 'Heaven or Hell', un duo la belle et la bête partageant le même micro.
The Mastersons en vedette: ' Crash Test', awesome, beau comme les meilleurs Fleetwood Mac.
"Treme" is a TV series, basé sur un quartier de la Nouvelle-Orléans après les ravages causés par Katrina, Steve Earle comme d'autres musiciens ( Allen Toussaint, Dr John, Elvis Costello, Lloyd Price...) y jouent un rôle, voici la guitare que j'utilise dans le feuilleton, the song is called 'This City'... this city won't wash away, this city will never drown ...
Springsteenien, grand!
Fameux coup de poing sur fond rocking Neil Young ' Taneytown'.
Nouveau rock qui canarde sec 'Hardcore troubadour' et ça va pas se calmer avec l'ultime titre ' The revolution starts now', attachez vos ceintures, assurez vos arrières... un feu d'artifice électrique!

Première séance de bis!
On ressort la pedal steel ' I'll never get out of this world alive' in pure Hank Williams style, suivi de 'Hillbilly Highway' et pour finir ce qui est devenu a gun control song, un titre que j'ai enregistré 3 fois, ' The Devil's right hand', il a une histoire ( Mrs Moore baille!), une anecdote familiale, avec son fiston Justin Townes cachant le flingue de papa au moment où ce dernier décide de se débarrasser de tout son arsenal.

Seconde série de bis!
Débutant par un rock passionné, crasseux et dylanien ( 'It Takes A Lot To Laugh, It Takes A Train To Cry' ?) et une dernière furieuse et rugueuse, méchante comme du Creedence Clearwater Revival: ' The Unrepentant'.


Ce second set a plus que sauvé la mise, Bruxelles quitte l'AB un sourire au coin des lèvres!

mardi 11 octobre 2011

Russian Red à l'Ancienne Belgique ( Club), Bruxelles, le 9 octobre 2011

I wear Russian Red lipstick, and instantly feel vintage...intitulé d'un facebook group investi d'une mission: 'To unite all lipstick lovers together!'
T'en fais partie, gonzesse?
Pas moi et ai oublié de poser la question à la mignonne Lourdes Hernández, l'âme de l'hispanique

Russian Red

Le club est transformé en salon madrilène en ce triste dimanche automnal, ça ingurgite de la cerveza, la Stella vaut pas la San Miguel, et ça cause Paco Rabanne, Ágatha Ruiz de la Prada, Amaya Arzuaga, des ultimas tendencias en Pasarela Cibeles... la population du cercle est à 69% composée de señoritas, esta noche.
Pas de support act, ce sera 20h30' et même 35' avant de voir un trio se pointer.
On dîne tard chez Juan Carlos Alfonso Víctor María de Borbón y Borbón-Dos Sicilias.
Trois musiciens, donc: deux costards et cravates noirs, chemise blanche, dont l'homme à tout faire: Charlie Bautista ( guitare, percussions, vocaux... ) et un fabuleux lead guitariste: Emilio?.
Lourdes
Hernández n'a rien d'une Bernadette Soubirous, et tout du mannequin, à la moue Emmanuelle Béart.., dont tu tombes amoureux au premier regard, elle chante divinement, joue de la guitare, du charango et tambourine.
I love that girl!
Une star, de Donostia à Granada, et deux albums vendus à des milliers d'exemplaires, le dernier 'Fuerteventura' enregistré à Glasgow sous la houlette de Tony Doogan ( Belle & Sebastian, Mogwai...).
'The memory is cruel' nostalgie retro( un fabuleux sixties sound avec lignes de guitare surf) vocaux satinés, beau comme le 'Will you love me tomorrow' chanté par les Shirelles.
Ses influences, c'est pas Justin Bieber: 'Nick Drake' pour lequel elle hante le charango, une lente mélopée avec toujours cette guitare métallique.
Une pointe de country/americana, une slide:' Every day, every night', intensité, émotions, magie...
Feist, Regina Spektor, Emiliana Torrini sont citées, la presse tient à comparer, si Leslie Feist peut à la rigueur se concevoir, on ne comprend pas trop les autres rapprochements.
' I hate you, but I love you' le single, reconnu par la smala ibérique et accueilli par des vivats.
Bizarrement, le titre rappelle le 'Love Hurts' popularisé par Nazareth.
Un downtempo lumineux 'The sun the trees', suivi d'une séquence crooning à faire rougir Elvis dans son paradis perdu, le délicieux ' Fuerteventura'.
Qué, Domingo?
Esta chica es genial.
Si!
Même scénario avec 'Tarantino' avec une twangy guitar.
Girl, you'll be a woman soon!
C'est sur le premier album ' I love your glasses' que tu peux entendre le slow 'Cigarettes'.
'Todas mis Palabras' est une adaptation du titre "All my little words" de Magnetic Fields, le band argentin Los Campos Magnéticos a écrit la version espagnole.
Désarmant et irrésistible.
'Braver Soldier', analyse de couple:
When a woman loves a man all she does is shout
When a woman loves a man all she is, is loud..
Suivie d'un titre utilisé pour le soundtrack de 'Room in Rome' de Julio Medem, ' Loving Strangers', tendrement murmuré.
'January the 14th' célèbre la naissance de l'amour et le rêve surréaliste 'I don't believe' se trouve sur le premier album.
A handclapping one.
La dernière, l'agité 'Mi Cancion 7' est proche de l'alternative folk, tendance blues à la Cat Power ou Shannon Wright.

60' de haut niveau et un bis:
' Baby it's you' des Beatles, en version rhythm'n blues poppy!
Superbe!
Vite encore une, solo: ' A hat' qui termine son second album.
Incredible voice, incredible tune.

Russian Red, une future grande: de Moscou à Valparaiso!

dimanche 9 octobre 2011

Miossec, Jim Yamouridis à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 8 octobre 2011

Combien de fois l'as-tu entendue, Miossec, le poète éthylique, celui dont la profession de foi est 'Boire', mis au sec par le neurologue?
Un nouvel enregistrement' Chansons ordinaires' écrit à Evian, et sur scène, ça donne?
On verra au Bota, bien garni en l'occurrence!

C'est Jim Yamaroudis qui assure la première partie de cette tournée.
D'origine grecque, né en Australie, un faible pour l'eldorado dirigé par Sarkozy, je m'installe dans l'hexagone ( Massif Central) avec ma guitare et mes kangourous.
A Melbourne il faisait partie du band The Stream, deux albums, depuis sa nidation du côté des volcans, trois plaques, la dernière: 'Into the day'.

20:00, Jim s'installe sur un siège, nous salue, saisit sa gratte et entame une intro tout en arpèges, le gars se met à psalmodier d'une voix grave, Cave(rneuse)...Struggle, stumble, stagger alone... ( 'Ragged or whole'): la claque: Cohen, Johnny Cash, tout en sobriété, le timbre impose le silence, s'immisce insidieusement dans ton cortex . Ce mec est dangereux!
En français teinté d'Hellène et d'Aussie: celle-ci est pour les amoureux captivés dans une danse éternelle: 'Where I'll be' , du folk tournoyant.
Un rebetiko ( blues grec) pour suivre, le lancinant 'I want to ride'.
Imagine l'ouest désertique, une nuit froide: le Lynchéen et torturé ' Say goodbye', d'une voix profonde, proche du timbre de Mark Lanegan, une longue plainte récitée.
L'envoûtement est malheureusement gâté par un trio de trouduc déjà bien imbibés et aussi bruyants que des supporters du Beerschot ayant vu un Nippon dans la cage adverse.
Bordel, le bar est ouvert, bande de ploucs!
C'était l'Ancien Testament, la dernière est pour les enfants, pas certain que les gosses apprécient cette mélopée intimiste aux teintes hivernales... the ground is frozen... et aux relents philosophiques... there's a price, someone has to pay...
Belle découverte en tout cas!

Intermède et plages choisies par Radio Tour Eiffel: Edith Piaf, Adolphe Bérard ( 'Fumeur d'Opium'), Fréhel, Berthe Sylva.... glorieuse époque!
Hic, pas facile digérer ces microsillons grésillants pendant près de 4o'...
Le public s'impatiente, s'irrite, bat des mains... le drôle va-t-il arriver éméché?
Les fils à papa de tout à l'heure passent leur temps à faire chier un couple dans la cinquantaine, ça craint!
Enfin, le band se pointe: l'excellent Thomas Schaettel aux claviers ( Elliott Murphy, Bruno Green, Little Bob...) - le méchant Goulven Hamel à la guitare (Santa Cruz, Holy Dust...) et deux gars qu'on a rencontrés sur la route, ils faisaient du stop (sic!): Jacques Auvergne à la basse (Santa Cruz) et Alex Tual à la batterie (Santa Cruz, Komissèr Socrate)!
Miossec les suit en claudiquant et s'agrippe au micro, bouée de sauvetage.
C'est parti pour 50' ( avant les rappels) de rock rageur et âpre.
Le Breton ouvre avec ' Chanson du bon vieux temps' au démarrage gros rock, interlude fête foraine et nouvelle envolée énergique... c'était mieux avant... nom de Dieu, tout fout le camp....
Tranchant, sec, rebelle: c'est bien parti.
'Chanson pour les amis' -' Chanson pleine de voix' - 'Chanson dramatique', la lecture de son huitième album, la guitare attaque sous la ceinture, la rythmique bétonne, on n'a pas devant soi une star accompagnée d'un backing band décoratif mais bien des rockers ayant à leur tête un marin qui veut en découdre!
2001 ' Le défroqué' , une guitare surf, voix éraillée style Arno: nerveux et vindicatif!
'Chanson pour un homme couvert de femmes' sur fond de piano Chopin sera suivi du théâtral ' Maman' :
Oh ma oh ma
Oh ma maman
J'ai si peu de regrets et tellement de souvenirs
Que s'il fallait tout refaire je prendrais un grand plaisir
A tout reprendre à l'envers...
Est-elle à plaindre madame sa mère?
Probablement!
Votez Miossec: rattachez la Belgique au Luxembourg et tout sera réglé:' Chanson protestataire'.
Intro piano/voix: ' 30 ans' , vieillir, le temps qui passe... sortez les kleenex!
Assez pleuré, de gros riffs punk ' La facture d'électricité'.
'Brest' tonnerre d'applaudissements, puis retour au rock 'Le cul par terre' , Bruxelles jubile, les petits cons derrière toi arrosent l'entourage de leur pils, Jean-Claude V D est pas content, ça sent la castagne.
Je confisque le gobelet du plus exubérant, il ne m'a même pas remercié, l'animal!
Une valse marine ' Fortune de mer', Goulven a sorti un archet et caresse sa gratte!
Beau!
Fondu enchaîné: 'Chanson sympathique', petite leçon de philosophie:
Ce n’est pas parce que tu pleures
Qu’on va écouter tes petits malheurs

Ce n’est pas parce que t’as rien à dire
Qu’il faut tenter de l’écrire...

OK, Christophe, je range mon stylo à billes et vais boire une limonade!
'Chanson d'un fait divers', une carte postale déchirée.
Le sauvage ' Chanson pour un insomniaque' met fin au premier acte!

Acte deux, première série de bis!
Piano majestueux, ' Chanson qui laisse des traces' , sombre et sobre chanson de rupture.
Ma voisine, 20 ans l'attendait: 'Rose', où ecchymose rime avec rose, formidable piano!
'La fidélité' un mythe, semble-t-il!
La séquence prend fin avec ' A Montparnasse', toutes des salopes... je t'aime quand même...
Tu vas encore te faire avoir, mec!

Ovation immense et acte final!
'Je m'en vais', il est pas parti et le truc vire à l'hystérie.
'Les bières aujourd'hui s'ouvrent manuellement' un génie, ce Miossec!
Cali, c'est de la gnognotte, me souffle Jean-François!
Avec quoi tu viens, gamin!
'Chanson que personne n'écoute', voilà le onzième titre du dernier disque, zont tous passé la revue , celui-ci déménage un maximum et clôture de belle manière ce concert musclé.





samedi 8 octobre 2011

Christy Moore & Declan Sinnott à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 7 octobre 2011

Un seul mot te vient aux lèvres: fabuleux!

Ancienne Belgique, en configuration flex, bien remplie et pourtant, l'avant-veille, le duo se produisait à la salle Roma à Anvers.
Pas mal de fans ont assisté aux deux gigs!
Tout débute à 20:10', une voix off, les annonces d'usages: no mobile, no flash... extinction des feux, arrivée des compères prenant place sur les chaises installées à un mètre de la fosse, c'est parti pour un voyage de près de deux heures pendant lequel le duo enfilera perle sur perle.
Christine, qui n'avait jamais entendu parler de Christy Moore, qui croyait qu'il s'agissait d'une nana, était aux anges: jamais je n'ai connu un tel silence admiratif et une telle ferveur à l'AB.
C'était magnifique... lui ai payé un truc imbuvable, un coca zero, pour qu'elle retrouve ses esprits!

Christy Moore & Declan Sinnott
66 + 60= 126 à eux deux!
Des légendes en Irlande: Christy, le fondateur de Planxty et plus tard de Moving Hearts, avait déjà sorti 'Paddy on the road' en 1969.
Declan: Tara Telephone- les superbes Horslips- Moving Hearts- Mary Black- Small Town Talk.... sans compter ses productions pour Mary Black, sa soeur Frances Black ou Sinéad Lohan, David Hope, Jimmy Crowley e.a....
Declan assure les choeurs et manie à la perfection deux acoustiques, une électrique, l'Irish bouzouki et pour un titre un piano électrique- Christy se contente de ses acoustiques, d'un bodhrán pour un titre et de sa chaude voix de buveur de Guinness.

La ballade ' Wise and holy woman' entame le set, tu plonges d'emblée dans un univers celtique where the water is pure and clear et où l'air que tu respires est frais, mais, en background, cette sage femme chante aussi toute la misère du monde.
Le ton est donné.
Le Chili, Santiago Bay, une social waltz: ' Allende': Pinochet, les balles marquées USA...
Déjà un pincement au niveau du coeur.
Composé par Charlie Murphy,' Burning times', titletrack d'un CD sorti en 2004.
Un chef -d'oeuvre about greed and imperialism avec en contrepoint le jeu racé de Declan qui passe à l'électricité pour le nerveux folk rock 'Biko Drum' accompagné des battements de mains d'un public qui vibre et se souvient de Steve Biko.
Une calme pour retrouver mon souffle: ' Stange ways' aux subtils effets de slide.
Une nouvelle fois, l'émotion te gagne.
Bruxelles, j'allais oublier le message de mon frangin, Luka Bloom, he sends you all his love.
Brave, ket!
Les fans ont reconnu ' City of Chicago', la slide s'enflamme tandis qu'en masse des Irlandais quittent les collines de Donegal pour essayer de survivre à Chicago, on est en 1847.
Christy embraye sur 'Missing you'. On est passé en 1936, à Londres, les Paddies ont la nostalgie de leur île et de ses filles... nouveaux couplets évocatifs et conseils à la jeunesse...
All ye young people now take my advice
Before crossing the ocean you'd better think twice
Cause you can't live without love, without love alone
The proof is round London in the nobody zone...
Aussi fort qu'un film de Ken Loach!
Composé par Floyd red crow Westerman , décédé l'an dernier , le country tune mélancolique ' Quiet Desperation' et puis le coup de poing en pleine gueule ' Viva la Quinta Brigada', vous êtes priés de vous joindre à la 15è brigade, les volontaires irlandais socialistes partis combattre en Espagne pendant la guerre civile.
No Pasaran... hurle l'AB, en flashback d'autres irlandais, fustigés par l'église catholique luttent aux côtés de Franco..
Interprétation poignante et vive, un moment intense!
Richard Thompson: l'acoustic folk ' Beeswing', une tranche de vie narrant l'histoire d'une fille ne tenant pas en place.
There's a good vibe in l'Ancienne Belgique, tonight...
Effectivement, et les deux suivantes seront accueillies par un immense cri de joie: ' Ordinary Man' et pour une fan du premier rang: ' Away ye broken heart'.
Lovely, susurre ta voisine irlandaise!.
Un titre que jouait Moving Hearts: ' No time for love if they come in the morning', une protest song imparable, la guitare s'attaque à tes tripes. Un des points culminants du set, qui en fait ne connut aucune faiblesse!
Le traditionnel 'Only Our Rivers Run Free' de Mickey MacConnell, le second hymne national irlandais, la même voisine pleure!
Un second classique, des Appalaches ce coup-ci ' Black is the colour', il va tous nous faire chialer.
De la magie pure!
Dec, il leur faut something strong pour se remettre, un passage au pub s'impose: ' Smoke and strong whiskey'.
Retour au traditionnel, la child/murder ballad déjà enregistrée avec Planxty ' The well below the valley', interprétée au bodhran et claviers, et chantée d'un timbre sombre et gaélique.
Superbe!
C'est parti pour une séance jukebox, les requêtes fusent, pour commencer le gentle tune ' Magic nights in the lobby bar' de John Spillane, suivi du secouant 'Don't forget your shovel', écrit par un ami, Christie Henessy et dédié, ironiquement, à Margaret Thatcher.
Un singalong humoristique avec yodeling acrobatique, Christy bredouille, se rattrape, trébuche à nouveau, pour repartir au galop!
L'AB en ébullition, Christine a depuis longtemps quitté son douillet fauteuil pour se coller face aux phénomènes.
'The ballad of little Musgrave' ( and Lady Barnard) , un sanglant drame amoureux médiéval.
Fin tragique et travail ciselé de Declan.
Nouvelle demande d'un fan: ' Hiroshima Nagasaki Russian Roulette', atomique!
Remerciements sincères, ils se sont amusés... nous, aussi, la dernière: 'Ride on' !
Un titre magnifique, composé par Jimmy MacCarthy.
Bordel, je connais te souffle Christine, en français en plus.
Moi aussi, je connais.
On a creusé, creusé, et en 2011 on s'est rendu compte que 'Il est libre, Max' d'Hervé Cristiani, qu'on adorait, était une adaptation de cette perle.
J'adore, ajoute l'enfant qui comme toute la salle applaudit à tout rompre après les derniers accords.

Bis
Dédié au petit Paul, assis sur le podium: 'Lisdoonvarna', un titre épique, narratif et dadaïste de près de 7 minutes.
Apothéose d'un concert exceptionnel.
(J'ai décidé de ne plus me laver la paume droite, serrée par le brave bonhomme, avant mon prochain passage aux latrines!)