Leafbirds au QG Rooftop Bar, Saint-Brieuc, le 1 juin 2022
NoPo ( photos Noëlle)
LeafBirds QG Saint-Brieuc mercredi 1er Juin 2022
Le Rooftop du QG au carré Rosengart, nous accueille, ce soir, dans cet
ancien bâtiment, au port du Légué, où l'on produisait des pièces
détachées automobiles en 1928.
Ses briques rouges, à la saveur surannée, rappellent la grande époque du
petit train des Côtes du Nord et les nombreux viaducs signés Harel De
La Noë.
Sa réhabilitation demeure une réussite totale et l'on profite, au bout
du bar à l'étage, d'une terrasse et d'un très grand espace sous toit
auquel s'accrochent des conduites métalliques impressionnantes.
Installé en mode retraités (ou presque), on goûte à la fois à la bière
suave et au superbe son feutré et précis emplissant la pièce.
Les 2 jeunes musiciens assis (aussi) en face de nous, grattent leurs guitares électro-acoustiques.
Paul, le local (bien soutenu par les fans, la famille quoi!) et Dylan
(quel blaze roots, on invente rien!) jouent ensemble depuis quelques
années (vu entre autres à Hillion, en 2018, trio tout électrique).
Ils ont publié un EP numérique 3 titres nommé 'LINF' l'année dernière,
en clin d'oeil à leur batteur absent Etienne, grand voyageur (en Turquie
en ce moment).
Le répertoire prévu, un peu pour branchés (mais unplugged), rend hommage à de grands compositeurs de manière assez éclectique.
Aussitôt, on perçoit que les 60's ne leur sont pas inconnues : 'What a
wonderful word' de Sam Cooke et un morceau de Love viennent en attester.
Soyons francs! On ne connaissait pas tout, cependant on repère MGMT, The Strokes, Mac de Marco...
Comme quoi, un bon morceau reste un bon morceau même dépouillé tant qu'il est, surtout, bien interprété.
Il suffit d'écouter leur version 'Isn't she lovely' de Stevie Wonder
pour s'en rendre compte malgré l'absence de la riche orchestration de
l'original.
Dylan laisse émerger son émotion à fleur de peau sur 'Your song' d'Elton
John. Souvent il garde les yeux fermés et bridés, contrairement à son
expression vocale.
Vraiment quelle belle voix émouvante ce Dylan (tellement différente de celle de Bob, nasillarde et chevrotante)!
'James Blunt' me souffle Bruno. Oui, et moi, j'y entends aussi des intonations à la Ian McCulloch (Echo and the Bunnymen).
Celle de Paul, fragile, se marie en choeur, parfaitement et discrètement placée.
Quant à son chant léger en lead, dont il nous gratifie sur l'une de ses
compositions, il me fait penser à Mick Head (Pale Fountains).
Que dire de leurs guitares complices qui s'enchevêtrent délicieusement
parfois, se laissent poliment le tour, une à la rythmique, l'autre en
lead ou qui jouent parfois les mêmes accords et toujours en accord?
Tout est dans leurs cordes qui montrent la voix!!
Leur prestation se déroule en 2 parties.
Loin de faire tâche avec le reste, 2 de leurs titres s'insèrent
naturellement : le facétieux 'Nightmare' flottant sur 2 trames
mélodieuses enchainées harmonieusement et le planant, prenant 'We had it
all'.
'Take it easy' (Eagles) incite à la décontraction du vendredi soir, ça tombe bien, c'est mercredi!
Quant à leur son sur 'Raindrops keep fallin' on my head' de Burt
Bucharach, il prouve aux papys (sans résistance) que Sacha Distel
n'était pas vraiment rocker (et ne ressemblait pas plus, à Butch
Cassidy).
Evidemment, 'Oh Pretty woman' (Roy Orbinson) fait se pâmer nos femmes. Où sont-elles d'ailleurs?
Terminus? 'Il reste encore une page dans le cahier!'(ouvert devant eux) fait remarquer un spectateur gourmand!
Dont acte... sans réticence aucune.
Les oiseaux présentent un bel agenda presque plein pour l'été,
visiblement, ça plait, le QG est, d'ailleurs, déjà prêt à les faire
revenir avant migration.
On ne dira pas le contraire, on se laisse bercer et séduire par tant de
légèreté naturelle et de sourires timides. On apprécierait aussi
quelques nouvelles compositions.
Un échauffement, tout en douceur, pour éviter le claquage avant le festival Art Rock qui démarre dans 2 jours.