EP - Shaggy Dogs – Sorry For The Delay
michel
A quoi reconnais-tu la réussite sociale?
La bagnole, la villa, la montre, un GoldVish au lieu d'un bête Samsung, l'escort girl à plus de 6000€ la nuit, le clebs: un chihuahua, un bouledogue français, un Jack Russel, un carlin, un shih tzu ou un cane corso, évite le bâtard!
Un Shaggy Dog , ça fait pas l'affaire?
Les Shaggy Dogs sont hors catégorie, ça fait près d'un quart de siècle qu'ils arpentent les scènes blues ( clubs, bistrots, festivals, kermesses en tous genres ...) européennes, ou plus exotiques , pour distiller , leur blues/pub rock/rockabilly/rhythm'n' blues, soul, nourri aux Dr Feelgood, The Inmates, The Blues Band, Chicken Shack, Ducks Deluxe et autres Steve Gibbons Band.
T'as vu ces beaux jeunes gens, il y a pas mal de temps, dans un zinc de Lebbeke, un trou situé près de Dendermonde, qui tu le sais est baigné par la Dendre et a vu naître Guy Verhofstadt, un copain d'Emmanuel Macron.
Pendant près de deux heures le Bruce'n Blues Café avait vibré au cocktail rock proposé par les Frenchies.
Alors quand on te refile leur dernière plaque, un EP baptisé "Sorry For The Delay", tu dis que tu vas écouter ça, t'avais promis une chronique, pour faire honneur au titre de l'objet, ce sera avec pas mal de retard.
En 2014, leur discographie se chiffrait à 5 rondelles, elle s'est étoffée depuis, "Bababoomba" voit le jour en 2015 et "All Inclusive" en 2018 et donc depuis quelques semaines, "Sorry For The Delay", un EP cinq titres est sorti sur le label First Offence Records.
01. Johnny
02. Sweet Baby Home
03. Carpe Diem
04. The Ones Who Know It All
05. Take Your Time
Red aka Pascal Redondo : vocals, mouth harp
Jacker:guitar ( Jacques Hervé Krief)
Thomas: bass ( Thomas Planque)
Guillermo: drums, percussion ( Guillaume Kessel)
Ben: piano, organ, backing vocals ( Benoit Berardet)
Guests:
le fameux Sax Gordon: Tenor & bariton sax on track ( 3)
et Eric Slim Zhal: vocals and guitar on track (4)
Une pochette rouge avec plein de clins d'oeil colorés, dans lesquels un astre brillant envoie de jolis rayons. Dans un rectangle, au milieu de l'illustration, tu découvres le nom du band et le titre de l'album, faudra faire un effort pour déchiffrer l'intitulé car le ' For' est écrit à la verticale.
Avec 'Johnny' comme prénom, tu peux être certain qu'il y aurait du rock pur jus, à commencer par le piano qui sautille nerveusement à la manière de Little Richard, excité à mort car Sue lui fait des yeux doux.
La basse s'éveille en sursaut , s'étire et tire des lignes balèze, Red saisit le micro pour nous narrer les mésaventures de Johnny. C'est une évidence, les Shaggy Dogs, à l'instar d'autres clebs, des normands, aujourd'hui à la fourrière ou d'un bastard qui a les yeux rivés sur l'estuaire de la Seine, t'as compris qu'il s'agit de Little Bob, représentent ce qu'il y a de mieux comme vintage rock made in Camembert land.
Et sinon, de l'autre côté de l'étendue d'eau, il y avait The Jim Jones Revue, aujourd'hui en standby, dommage c'était le nec plus ultra du bastringue rock, graisseux et irrésistible.
Alors, ce Johnny, même s'il n'est pas un ange, on l'aime bien!
Guillermo à l'attaque, il amorce ' Sweet Baby Home', Ted essuie l'harmonica sur la manche de son veston noir, en tire quelques lignes western, le midtempo est sur les rails, et si tu penses à certains country tracks des Stones, t'as le droit.
Jacker balance quelques riffs bien sentis, l'organ habille le tout d'un costume seyant , la voix du chef se fait traînante, sa baby n'a pas l'air d'être une excitée, elle est du genre cool et câline.
Pour lui faire la cour, Red devenu presque aveugle, glisse un solo de Mississippi sax à faire frémir toutes les sirènes du fleuve boueux.
Superbe plage!
Intro ' Roxette' pour 'Carpe Diem', aucun rapport avec le groupe suédois, on te cause du 'Roxette' du bon Dr. Feelgood.
OK, on va suivre les conseils de l'épicurien Horace et danser sur ce rhythm'n' blues dégoulinant de groove.
Le piano de Ben rivalise d'adresse avec la guitare de Jacker, tandis que Sax Gordon venu en droite ligne de Detroit, s'époumone à l'arrière.
Carpe diem, quam minimum credula postero, surtout que demain c'est la sinistre gueule du boss qui t'attend .
Slow et soul time avec la ballade collante "The Ones Who Know It All", l'orgue purulent, la guitare en mode caresses et la voix de crooner d' Eric Slim Zhal, le viking le plus tendre de la planète, ont fait dire à madame... ça me rappelle l'époque ( lointaine) où tu m'emmenais encore danser.
Faut s'éveiller, on termine par un boogie fiévreux, au titre trompeur, ' Take your time' .
La rythmique en folie permet au piano de bondir à droite et à gauche, la guitare, débridée, le relaye, l'harmonica, indocile, avait précédé les exercices musclés de Ben et Jacker, c'est donc de bien belle manière que s'achève ce voyage au pays du rock'n'roll authentique.
Si tu veux vivre tout ça sur scène, tu te tapes le festival Buis’n pop au Val d’Oingt , les Shaggy Dogs y seront le 2 juillet!
