Double EP - Psycho Weazel – Bianco & Rosso
NoPo
Argent Sale Records
Promo: La Mission
PSYCHO WEAZEL Bianco & Rosso 2022
Ivo Roxo (rosso?) et Léo Besso (bianco?), 2 d'jeuns DJs suisses (de
Neuchâtel) semblent portés sur l'Italie, l'electronica et probablement
le vin, pas incompatible tout ça.
Ils se rencontrent dans le bus, par la musique interposée, alors qu'il
sont encore au Lycée (l'histoire ne dit pas s'ils refusent de descendre à
la station Knysna!).
Plutôt que le foot, ils partagent les mêmes activités skate et snowboard
ce qui les amène naturellement à faire glisser les fêtards sur le dance
floor.
A 25 ans, ils ont déjà publié une dizaine d'oeuvres au style synthwave,
vapor wave, électronique et dansant avec une influence venant
probablement de l'EBM de Kraftwerk et la théorie de l'homme derrière la
machine ('The man machine').
On notera l'absence de chant (ou presque l'EP 'Les garçons', de 2021, le
dément avec Princesse Daniel et Jean-Mule) mais pas de Champagne.
Leurs choix s'orientent toujours vers un pétillant plaisir de jouer
live. Sur scène, ils n'hésitent pas à mélanger theremin, guitare, synthé
(prophet 6) et contrôleurs midi.
Leurs racines?
L'italien Giorgio Moroder avait entrouvert une porte électro-dance fin
des 70's avec le tube 'Chase' ('Midnight express') et des collaborations
avec Eurythmics et surtout Donna Summer. Kraftwerk a su danser comme un
'Mannequin' ou un 'Model'.
Pas interdit de penser non plus à une face hot et happy de D.A.F (Deutsch-Amerikanische Freundschaft,) ou un New Order aphone, voire un Daft Punk (qui
a honoré Moroder) sans casque ni combinaison (avec tambours et
trompettes!).
Spécialistes des Ep's (mais pas du tennis), le duo passe ici au double.
Version chemises blanches (Bianco), version chemises rouges (Rosso), la
photo les présentent, toutes moustaches dehors, concentrés et prêts à en
découdre sur une table de billard pourpre.
Un vinyle noir, estampillé '1970' tatoue un avant-bras.
Jouons les leurs!
'Disco moon' attaque frontalement au son des 80's vintage. Le son de
basse métallique ranime les Level 42, la batterie, discoïde, rabâche. Le
synthé, confortable comme une paire de mocassins italiens, glisse sur
le parquet.
Toujours à la relance, il donne le peps à la mélodie linéairement
joyeuse. Y'en a qui sont revenus (cf 'To the moon and back' Savage
Garden), y'en a qui dansent encore sur la lune à l'heure où j'écris!
Pour qui sonne la cloche? 'Polarized' intronise New Order, meilleur groupe électro-disco.
Des soupirs rayent le parquet où s'affolent des danseurs suant à grosses
gouttes. 'Grüß Gott', les synthés les saluent dans une valse
autrichienne modernisée.
Le rythme claque, le clavier imite un ensemble de violons auquel répond une platine à scratchs. Petit mais costaud!
Tambourinage et gifles sur caisses, grosse ou claire constituent le
squelette de 'Elettra'. Le synthé vient s'y accrocher tout en rythmique
d'abord.
Une bidouille synthétique flirte avec le sautillant 70's pop-corn (Hot
Butter). Le morceau s'étire comme une plage au soleil remixée.
'Gomina' lisse la coiffure pour un look léché et toujours aussi classe, à
l'italienne. Des vocaux rares viennent le confirmer avec l'accent
tonique.
Les claviers électros se croisent et se toisent. La rythmique sautille
d'un pied sur l'autre. Un sifflement synthétique ajoute une dose de
frime.
Les coups kitchs et désuets, nostalgiques des 80's, explosent dans le
ciel. La trame mélodique enivre et la cadence est irrésistible. Tel un
mouvement perpétuel, dès qu'une couche rythmique s'efface, c'est au
profit de la suivante.
Les touches répétées aux allures exotiques font monter la température.
'Chrome', sans ressembler à une bécane éclatante, brille de mille feux
d'artifice.
'Lola' n'a évidemment rien à voir avec l'énigmatique personnage des
Kinks. Un son métallique danse sur une rythmique robotique pourtant pas
froide.
Quelques bruits ornementaux viennent décorer la trame rectiligne. Des
étoiles filantes traversent leur ciel nocturne. Les trouvailles gimmick
se font entendre de partout.
"Sans avoir le moindre cursus d’études en musique, il a fallu du temps
pour nous extirper du syndrome de l’imposteur" explique Léo. Ils en ont
eu... 10 ans déjà qu'ils peaufinent leurs sets...
Spontanément, je les qualifierai de jeunes gens chics (sans le freak),
insouciants, délicats, frais... loin du nom des belettes psychopathes
dont ils se sont affublés avec autodérision.
Jouez leur musique dans votre salon et avec quelques invités, vous le transformerez en club, assurément!
Les 2 étages :
I
01-Disco Moon
02-Polarized
03-Elettra
II
01-Gomina
02-Chrome
03-Lola