Album - CHERRY PILLS – Blackjack.
NoPo
UnderHouse Records / Inouïe Distribution
CHERRY PILLS Black Jack 2021
Il était une fois 4 indiens cheyennes.
Après le confinement culturel, celui à la guitare part faire un tour du côté de chez Swan(n), les trois autres avalent la pilule et se refont la cerise.
Les winners :
Marine Bruckner- Chanteuse, guitariste
Christophe Mamola -basse
Nicolas Lhenry - batterie
Marine était Cheyenne depuis longtemps, Cheyenne & Jaym, Demantiks by Cheyenne, finalement Cheyenne tout court mais pas toute seule. Après avoir tenté Popstars, elle sait s'entourer.
Son côté volontaire et sauvage assumé la caractérise, encore plus évident dans son nouveau groupe.
A Grenoble, enserré de sommets, ils flèchent leur nouvel objectif... grimper au plus haut!
Comme souvent dans un power trio, aucune triche, direction l'essentiel.
Première impression, la pochette fait grésiller les fréquences radio.
Le jaune saute aux yeux, par trois larges bandes horizontales plaquées sur un filigrane plus fin, en forme de lentille, constitué des initiales 'C' entourant 'P' à l'intérieur en police (Def Leppardienne) aux angles affutés.
L'arrière plan balaie, bleu-vert sur fond noir, les symboles basiques d'un jeu de cartes. Enfin, la présentation se termine par le titre, écriture fine, et le nom du groupe plus gras, en bas et toujours en maillot jaune.
Je veux bien croire à cet 'Euphoria' (pas celui de Def Leppard) marqué d'entrée par une guitare résonnante et une basse prédominante.
Le riff, à la basse, fouette, la batterie claque, droite et la Marine escalade des vagues à la guitare.
Le morceau, remarquablement composé, traverse des ponts suspendus avant d'arriver au refrain tendu dans vers une fraîche évidence.
Pas de temps mort, 'Blackjack' (nouveau single) s'enfonce dans ce sillon euphorock bien tracé. Le riff juteux déboite la tête et la met à l'envers aussitôt.
Le couple basse/batterie visse le truc bien au fond du crâne et remet la tête à l'endroit.
Les vocaux secouent le shaker et ça commence à mousser au niveau des yeux qui se révulsent.
De la bouche gicle la sentence 'I'm gonna be rich, Black Jack queen - I'm gonna be sick, Black Jack sin', et c'est le Jackpot!
Un vrai virus, j'en suis malade Doc, comment on se soigne? Vite une autre pilule!
Au moins sur 'Keep shouting', on est prévenus, un clavier sonne l'alarme et 'Shout' déchire.
D'abord langoureusement posée sur une basse tonitruante et quelques cordes grattées, la voix trafiquée monte au vocoder autant qu'au cocotier sur le refrain scandé que le roulement habille.
Un coup de synthé tique. Encore un riff qui tue pendant que la basse tonne!
La tête balance en suivant les oscillations de Marine. Le rythme, pourtant bosselé, entraîne un strike.
'Short it out' (single sorti en Mars) ne peut pas faire plus direct en pleine poire. Encore une pilule Doctor please!
J'ai l'impression de prendre le Last Train laissant my 'Love' à quai.
La pulpe des doigts sur les cordes glisse discrètement devant le rebond des baguettes et mon coeur bat la chamade... écorché vif par la voix sensuelle de la squaw.
Lorsque son chant s'envole au dessus d'une guitare, roulant sur la voie ferrée chaotique, je sais que c'est trop tard, terminus, coup de grâce à 2'30, trop court!
Effets synthé et son étouffé de prime abord, et soudain, la basse tabasse. Les vocaux se laissent porter par le rythme.
Lenny Kravitz ne chante pas ce 'Mamama mama said' mais nous oui, avec les choeurs... trop addictif ce refrain, giflé par la guitare.
Descente des cordes en rappel, échos synthétiques, on susurre 'Self education' et, accros, même acrobates, on y retourne... sans accrocs.
Les accords grattés en riff transpirent le rock.
'Get what I want, I want to get what I want' dit tout sans fioritures et l'objectif 'Glory and fame' ne surprend pas.
Les 'gimme gimme' ne viennent pas de l'Abba, cette morgue me rappelle plutôt Joan Jett mais c'est bien Marine qui en jette aujourd'hui.
La guitare aspire l'air et la reprojette plus haut. La voix respire et se gonfle d'oxygène. Le mid-tempo de 'Find a place' dégage un espace aéré.
'If you find a place to stay' et les ohoh dans le refrain capturent l'oreille et ne la lâchent plus.
Au bout de la recherche, des sons supplémentaires de violons relancent une puissante vague d'écume iodée.
La basse de Christophe descend dans les basses et la batterie rebondit à la poursuite du diamant vert, une voix qui caracole en tête.
La guitare se fait l'écho d'harmoniques, parfois, derrière des chuchotements, puis, plus vivace, donne alors un coup d'accélérateur.
Un passage solo, un peu psychédélique, comme pour reprendre son souffle, et 'Run', sur son refrain coup de tête, emporte nos choeurs en 'We can runouhan' à tue-tête.
Un simple accord de guitare laisse la basse monocorde et répétitive accueillir le chant tonique et mélodieux.
Le ptit Nicolas vient donner de la baguette et les doigts grimpent sur les frettes.
Le dernier titre avance, rectiligne, jusqu'au point central en stops/encores cycliques, à partir desquels, Marine, convaincue, encourage 'Live yourself Live yourself'.
Au bout du rouleau compresseur, un clavier tournoyant vient donner une touche supplémentaire de peps.
Quel jeu! Quelle basse! Je croyais que Ma(mola)by jouait avec Joe Jackson. Cherry Pills me rappelle l'énergie brute de 'Look Sharp' en 79.
Tellement plus facile de faire passer une pilule comme celle là! L'oeuvre jouit d'une énorme cohérence de bloc-équipe au regard dans la même direction.
On peut le dire, cette fois, les musiciens ont toutes les cartes en main pour cartonner.
Les cartes :
1.Euphoria 03:34
2.Blackjack 03:53
3.Keep Shouting 03:24
4.Short it out 03:24
5.LOVE 02:40
6.Self Education 03:56
7.Glory & Fame 03:30
8.Find a place 04:04
9.Run 04:33
10.Live yourself 04:58