Une soirée rock alternatif au Magasin 4, pardi.
Avec JP, on était les premiers à aller ramasser nos tickets, pas de crainte à avoir si tu souffres d'agoraphobie, tu ne risques pas d'avoir des accès de tachycardie ce soir, une assistance modeste pour ce triple concert noise/metal/doom.
Apéritif: Quails.
Un duo, guitare/batterie uit Tielt.
Jaan Claeys (gt) et Stephan Spriet ( dr) pratiquent un instrumental metal/ hardcore ignorant les concessions.
Spriet, à ne pas confondre avec un chou de Bruxelles, le gars est du type bûcheron infatigable, frappe sans relâche tandis que son copain élabore ses riffs fermes et répétitifs, il les lourde en rafales avec de temps en temps, pour varier les plaisirs, des changements de tempo soudains.
On a eu droit à sept décharges, pour les titres on te refile le GSM de Jaan ( 0486457831 entre 22h et minuit) car il n'y avait pas de setlist.
Pendant 20 minutes leur philtre sonore séduit, après ce laps de temps la relative uniformité du produit, sont que deux, note le, te pousse à te diriger vers le bar pour égayer ton gosier.
Que peut-on ajouter?
1) le sonomètre du Magasin 4 devait être déficient car les premiers riffs de Jaan ont fait exploser les tympans de JP.
2) quelques qualificatifs... hargneux, acéré, dense, écrasant, massif..
T'aimes pas les adjectifs... rouleau compresseur, fais gaffe au vingt tonnes, pépé, on s'en fout du passage zébré, expect no mercy...
3) essai de parallèles: Amenra, Pelican, Don Caballero, même si ceux-ci sont labellisés math-rock.
4) juge par toi-même: sur le site When Frank Became Francine, trois titres sont proposés: Netley - Resuscitation et Cauldron.
Antipasti: Henry Blacker.
Henry Blacker was born at Cuckfield, in Sussex, in 1724, and was called "The British Giant, ceci pour que tu ne le confondes pas avec Napoléon Bonaparte.
En fait H B = un trio sludge/doom du Somerset comprenant Joe (bass) et Tim ( guitar/vocals), des membres de Hey Colossus, un certain R F étant le troisième larron aux drums.
Un album, ' Hungry Dogs Will Eat Dirty Puddings' produit par Westminster Brown ( Part Chimp).
Différence essentielle avec les précédents, le chant et la présence opportune d'un bassiste, d'où un set plus diversifié et forcément plus intéressant.
' My Majesty', une voix dénaturée, des riffs épais et bien crado, une assise rythmique coulée dans un mortier qui ne risque pas de se fendre avec les premiers gels,Henry Blacker nous confectionne un heavy stoner du style QOTSA transformé en power trio.
Même scénario avec 'Pullin like a dray' introduit par des lignes de basse saturées sur lesquelles se greffent une guitare mordante, le tout étant décoré de vocaux aussi abrasifs que du papier émeri gros grains.
' Crab house' d'une efficacité Kamchatka.
Kyuss avance un gars avalant sa neuvième pintje, son cerveau fonctionnait encore, les insulaires en profitent pour attaquer l'osseux 'A bone and a thistle'.
Chevelus et crânes dégarnis headbangent à l'unisson.
'Pearlie', sais pas s'il s'agit de Janis Joplin, en tout cas cet ode doom à une nana née avant notre ère est d'une pesanteur à toute épreuve et fait passer Black Sabbath pour une bande de boyscouts acnéiques.
Tim s'énerve pour éructer les lyrics de 'Cold Laking' avant d'attaquer l'énervé ' Scumblood'.
' Your birthday has come and gone' achève ce set bien membré.
Le band de la soirée!
Plat consistant: Zolle
Les douaniers sont arrivés?
Plutôt des mottes de terre, zolle, c'est de l'italien!
Stefano - Drums et Marcello - Guitars sont originaires d'un bled en Lombardie et pratiquent, eux aussi, un instrumental metal tendance sludge, on ajoute toutefois que les comiques insistent: don't call it sludge.
Donc; c'est pas moi qui ai avancé cette idée, c'est JP.
Stefano étant du genre Charles Manson, et étant moi-même mère de famille nombreuse, je refuse de me faire descendre pour une question d'étiquette.
Un album, 'Zolle', une présence scénique pour le moins tonique et un sens du cinéma exacerbé pour le chevelu tabassant caisses et toms.
Setlist?
Inesistente!
Le tandem propose un plat pas vraiment raffiné, si tu aimes la choucroute bien lardée ou le cassoulet à la graisse d'oie dégoulinante, tu vas adorer, pas besoin de te commander un Saint- Amour ou un Brouilly pour accompagner la daube, un gros rouge qui tache fera l'affaire.
Pour te faire une idée on avance quelques noms: Part Chimp, Ufomammut, Yob et autres joyeux mixant doom/sludge/noise à gogo.
Visuellement, les transalpins ont plus à offrir que Quails, Stefano ne peut être considéré comme un introverti, toutes les cinq minutes il escalade son kit pour nous saluer tel un gladiateur s'étant fait le lion, de temps en temps, il pousse un cri rageur ou tend ses sticks vers le plafond avant de se remettre au turbin.
Le char aplatit tout sur son passage, pour être certain qu'il n'y a aucun survivant il refait le même trajet en marche arrière.
C'est tout bonnement effrayant, et le pire de tout, à la fin du set on en redemande, on doit aimer la subtilité pachydermique.
Grazie, qu'il dit, avant de nous proposer une Grappa tirant au minimum 75°.
C'est l'heure du curfew, personne ne s'est emmerdé... avant de regagner ta petite automobile et de glisser le dernier Helmut Lotti dans le lecteur, on te cite les titres alignés sur l'album:
Trakthor LeeQuame Forko Mayale Man Ja To Ja! Melicow Heavy Letam ( bravo!) Weetellah Trynchatowak et Moongitruce!