samedi 8 mars 2014

Shaggy Dogs au Bruce'n Blues café, Lebbeke, le 7 mars 2014

C'est où ce coup-ci?
Lebbeke!
Labbekak, toi -même!
Keske tu vas foutre dans ce trou?
Un concert de blues au Bruce'n Blues Café.
La N47 direction Dendermonde, un peu plus de 30' de trajet, ton tacot face à l'église, tu pousses la porte d'un sympathique  zinc comme il n'en existe plus à Bruxelles.
Les murs sont décorés d'événements passés ou futurs dont tu n'avais aucune notion, ainsi fin avril, la Greaserfest à Sint-Katelijne-Waver avec une belle affiche: The Delta Bombers (usa - wild records) The Go Getters (swe) Smokestack Lightnin' (ger) Black Market III (usa) Shuttlecocks (be) Hammerlock (usa) The Henhouse Prowlers (usa) , t'apprends aussi que le Café de Werker à Opwijk organise régulièrement des concerts roots, idem pour le Zevende Zegel à Ottenburg...parfois, faut sortir de chez soi, le tourisme a de bons côtés.

Shaggy Dogs.
21:00 disait le flyer, on était une vingtaine à siffler du houblon, tout était installé.
Le temps paxe, les vidanges de Jupiler forment un petit wagon, un philosophe nous parle de patience et de vertu, on n'a rien répliqué, mais les vertueux, il n'y a rien de plus chiant!
21:50', fringués rouge et noir, non Marc, pas de jaune, pompes cirées, make-up sobre et sourires en coin, les cabots de Paname se pointent.
 Green Bullet ( Pascal Redondo)  : vocals - harp/ Jacker : guitar/ le grisonnant Toma : bass et le petit nouveau, ce cousin de Ben Kingsley n'a encore aucun poil sur le crâne, l'ex-Bloosers, Guillermo, aux drums.
Non ne cherche aucun parallèle avec la production Walt Disney, The Shaggy Dog, elle date de 2006, les Parigots ont vu le jour en 1998, déjà une portée de cinq chiots, zont baptisé le dernier 'Renegade Party'.
Ces globe-trotters à quatre pattes ont joué partout où il y avait une scène et l'an dernier, ils représentaient la France au 3rd European Blues Challenge ( Toulouse), tu les avais manqués au Montmartre, une séance de rattrapage ce soir.

Go... 'Walking to my baby', d'emblée les rapprochements avec Dr.Feelgood ou Nine Below Zero sautent aux yeux, du blues à la sauce pubrock, la booze des pôv noirs  est remplacée par la Newcastle brown ale ou la Guinness.
Après un bonsoir sec, enchaînement immédiat, 'Make a choice', comme Bo, il demande à sa madame, who do you love..tandis que mitraillette Jacker canarde à volonté, la rythmique pistonne à faire éclater le moteur et Red secoue son micro tel un cerisier gorgé de fruits mûrs.
Sont agressifs, ces jeunes gens!
Vicieux et plein de vitamines, 'Money Honey', un r'n'b dans lequel certains entendent des relents Wooly Bully, le refrain money honey répété à l'infini, sans doute!
'You gotta live', de préférence pas assis devant le petit écran en t'emmerdant à suivre The Voice.
Zont de la gueule et du savoir-faire, ces braves gens.
Les blues/garage/punk rock défilent et en dehors des deux bands déjà cités on ajoute les Inmates, le Blues Band, John Dummer Blues Band, les Pirates de Johnny Kid, les Count Bishops ou Ducks Deluxe, que du bon, quoi!
 Après minuit toutes les filles sont belles, avance le shouter  avant d'attaquer 'Train Girl', t'as rien dit, il était pas minuit.
Un premier 'real' blues, 'Simple life'.
Du crooning blues en fait, zavaient oublié le métronome, Red a frotté sa Rolex contre la guitare,  c'était so sad, que t'as commandé deux Jupiler, t'en as refilé une au responsable de Castle Rock à Herzele.
Le fulgurant ' Why should I wait' précède l'ultra -rapide et brutal, 'Don't think twice'.
 A Lebbeke les cerveaux sont au point mort, ça consomme, ça tape du talon en agitant la tête, phénomène bizarre, une eau impropre, sans doute!
Red, il y a un truc qui lui plaît pas, une majorité des clients reste attablée près du bar, l'espace face à la scène est nu, malgré un numéro démagogique, personne ne bouge.
'Sweet Louise', for a Dutch lady.
Insulte suprême, confondre une flamande et  une bouffeuse de maatjes, on en a lynché pour moins que ça.
Sont faibles en géographie mais le rock'n roll, ils connaissent!
Un petit tour chez les Rednecks, country time, 'Little An', puis tous sur les barricades, ' A riot', du punk/pub rock à la Eddie and the Hot Rods.
Un chaloupé 'Chacha town' , puis 'Kick it', l'arbitre a sorti une carte jaune, l'équipe attaque l'upbeat 'Shaggy Dogs Power' et, faut pas oublier de promener le clebs, ' The Walk'.
Tous dans le parc!

Pause.

23:10', seconde mi-temps.
Laurent Blanc a engueulé  Zlatan pour la carte jaune, pas de remplaçants!
 'Devil with the blues dress on', la remontrance a porté ses fruits, on fonce vers la cage adverse.
'Who's got a clue', pour certains comiques qui feraient mieux de jouer au Cluedo, on explique, clue est moins collant que glue et rocke plus.
Sais pas ce que madame Redondo a  raconté en rentrant tardivement au domicile conjugal mais il a pas l'air ravi le shouter, ' Tell me no lies'.
Un slow blues pour calmer les ardeurs, la messe doit être finie, tous les paroissiens sont dans le troquet et carburent sec tout en gueulant fort jusqu'à la prochaine confession, 'Leave my heart alone'.
Où est la laisse?
'Do the dog'.
Là-haut, en entendant 'Voodoo King' , Lee Brilleaux demande une permission au Tout Puissant... veux voir ces Shaggy Dogs live!
'Hot night', tu l'as dit, Red, a genuine blues party!
' You don't love me', un méchant Calimero blues rock précède le bestial  ' Night Time'.
Dans le bistro ils sont passés à la cadence combat, les garçons ne suivent plus, l'ambiance est montée d'un cran, les olé, olé fusent.
Faut leur envoyer un downtempo, 'How I feel', sinon ça va dégénérer.
Sur fond Bo Diddley, l'électrique 'Promise' réanime la flamme.
Un message prônant la fraternité universelle, suivi du rock polyglotte ' Communication rules', Lebbeke, la fête est finie.

Le beau-frère du curé et, accessoirement, groupie de Stromae: revenez, vous êtes formidables... les caniches retournent sur scène pour nous balancer le ' No mo do yakamo' du bon Docteur Feelgood.
La potion fait de l'effet, le patron prend la place de Guillermo derrière les caisses, les Dogs, Bruce  et toute la troupe descendent une 'Route 66' partant de Paris et passant par Lebbeke.
Parenthèse, Stromae, profitant d'une escapade de l'harmoniciste parti draguer une Marieke rousse, monte sur scène pour pousser la chansonnette.
Ambiance in' t kot, t'as décliné une dizaine de verres pour regagner des terres plus sobres!