Veni, vidi Anna Calvi et j'ai souri...
Le second balcon de l'AB était fermé, pas un envahissement massif pour le quatrième passage de la séduisante Anna dans la salle de la rue des Pierres, honorée par un Vlaamse cultuurprijs, mais du beau monde!
Support, un trio originaire de la Ville Lumière, résidant à Londres: We Were Evergreen!
Que dis-tu, Roy Orbison ou Barbra Streisand ..non, Fabienne Debarre ( vocals, synths, xylophone, percussions), Michael Liot ( vocals, ukulele, acoustic guitar, charango, trumpet, percus) et William Serfass ( vocals, percussions, rhythm loop, bass, electric guitar).
Genre?
Indie-electro-pop radieux enluminé de rythmes exotiques et d'harmonies vivifiantes.
Verdict: un set des plus plaisants!
Jusqu'ici quelques EP's, le premier album ' Towards' sort en mai.
'Tambourine like a crown', utilisé pour la bande-son de 'Fonzy 'd'Isabelle Doval, ouvre.
Une mélodie printanière du type music to make you feel happy, de jolies voix, un ukulele enfantin et des percussions discrètes... sympa!
Le single 'Daughters', même impression de charme bucolique te donnant envie de folâtrer dans les prés.
Du School is Cool moins énervé!
'Antlers' , chouette rengaine au final jazzy agité, trompette et percussions en folie!
Un flux et reflux nerveux peut caractériser 'False Start', suivi du virevoltant 'Best thing', l'ambitieux ' Belong', ses boucles et son final tribal, achève la prestation.
Et, Frank?
Fabienne a des yeux de biche.
On sait... deux papillons bleus!
Anna Calvi
and band, des gens discrets mais ooh combien efficaces, en commençant par la multi-instrumentiste Mally Harpaz, aux drums, Daniel Maiden Wood et aux synthés, keys, basse : Glenn Callaghan, la mystérieuse Anna de Twickenham ne s'entoure pas de faire-valoir.
Depuis octobre 2013, le second album 'One Breath' se vend chez les bons disquaires, après le show fabuleux de ce soir, les responsables du merch. en ont écoulé une bonne cinquantaine.
'Suzanne and I’, du premier album, donne le ton, la soirée sera sous le signe du pathos, du mélo, la jeune femme fera geindre sa Fender sur fond de fifties, époque bénie où le rock c'était Gene Vincent, Vince Taylor, Elvis, bien sûr, ou Roy Orbison, demande à Dick Rivers, il te citera d'autres noms.
Même ambiance, mêmes trémolos irrésistibles pendant 'Eliza'.
Place au spectral et abyssal 'Sing to me' et son fond de sirène, suivi de 'Cry', ses lignes de guitare explosives et sa voix déchirante.
L'AB est à genoux et se tait, cette fille est machiavélique, un air angélique mais aussi des envolées meurtrières.
Une première reprise, 'Surrender' d'Elvis Presley, le choix n'étonne guère, la version d'Anna sera insolente et sensuelle.
A tes côtés, quelques mâles bavent!
Le blues/surf métallique en diable, 'Rider to the sea', entamant le premier album , déclenchera des cris d'enthousiasme.
Cette nana n'a rien à envier aux pseudo guitar heroes portant pantalon.
Quoi, Jean?
Elle est sapée d'un pantalon, juste, mec, c'est le style toréador, le bull va passer un sale quart-d'heure.
Te fie pas au titre, 'First we kiss', c'est le baiser de Judas avant la tuerie... tell me why...qu'elle chante, on lui pose la même question!
L'électrique et grinçant 'I'll be your man' sera encore plus sauvage, quant à 'Love of my life', il ressemble à du P J Harvey ayant fait un horrible cauchemar, du blues/grunge chaotique.
Une plage apaisée ( peaceful), ' Piece by piece' ,ramène la paix intérieure que ne troublera pas la pop somptueuse de 'Suddenly', ni le gentil xylophone ornant la ballade 'Carry me over' et pourtant ce climat de douce béatitude sera rompu par un final tumultueux, la belle s'acharnant sur sa poignée vibrato pour faire geindre l' instrument torturé.
On reprend son souffle avec 'Bleed into me' qui précède la seconde cover de la soirée, solo, 'Fire' du Boss, à mille lieues de la version disco des Pointer Sisters.
'Desire'.
U2?
Non, Calvi goes Celtic rock, l'AB tangue!
Présentation de la dream team puis la dernière, ' Love won't be leaving', where Calvi goes Peter Green en ajoutant quelques riffs tango/blues au tableau.
Thank you, goodnight, trois révérences, exit!
Bis
'A kiss to your twin', l'épique 'Blackout' et, enfin, une version incroyable de 'Jezebel' ( Frankie Laine) qui valait le déplacement à elle seule.
Pas beaucoup de contact avec la foule... insinue un réticent..
On s'en fout, ce show est à marquer d'une pierre blanche!