mercredi 15 mai 2013

Veronica Falls - Dirty Beaches- Ancienne Belgique, Bruxelles, le 14 mai 2013

Un box tristounet en ce jour de mai pas jovial, l'affiche semblait alléchante ( Veronica Falls - Dirty Beaches), Bruxelles l'a ignorée, était-ce Roberto, bellâtre rosa, à l'Eurovision?
L'adage à propos des défaillants a-t-il été corroboré?
Réponse mitigée, la soirée ne laissera pas un souvenir impérissable, deux sets tout à fait divergents , froideur et distance pour le Canadien - quant aux Londoniens,  de l'indiepop brouillon ( voix et instrumentation brassées dans un même bouillon, rendant les lyrics incompréhensibles... sans setlist, bonjour  madame Boxon) , bien secouer avant l'emploi, des senteurs diverses... un voisin avance les Pixies, un autre Lush, un érudit Jesus and Mary Chain, Jean - Hugues, un poseur, y entend Felt, tu oses les Breeders et des touches Phil Spector...garage, shoegaze, surf, noise ...on a tout ouï sauf du deathcore et de l'ambient!

20:30', Dirty Beaches
Le Torrey Canyon?
Non,  Alex Zhang Hungtai, un Canadien au sang thaï.
 Lo-fi Elvis Presliaanse rockabilly sur fond de collages sonores, prédisait l'AB.
Le dadaïsme: ok  - Elvis Presley, tu oublies!
A la rigueur, merci, v7nce, le Suicide d'Alan Vega!
45', en commençant le dos tourné au public, deux gars, pas présentés, pour l'épauler: un drummer ( drumpad)/guitariste ( on risque Shub Roy) et un bidouilleur carburant à la Jupiler ( on avance Bernardino Femminielli ), Alex tient une gratte et tripote plein de petits boutons ou actionne un pédalier imposant.
Un double album vient de voir le jour, 'Drifters/Love is the Devil', après 'The Spirit of Crazy Horse' et 'Badlands'.
Un premier échafaudage sonore, bourré de disto sur nappé de synthdrones/ vrombissements, sombres et inquiétants, est lâché. Après 2 minutes, l'Asiate marmonne un texte scandé, le cocktail prenant soudain des saveurs psychédéliques. 
Quelques flammèches continuent à brasiller tandis que les comparses amorcent le morceau suivant, même scénario, barebone guitar melody, drumming électronique et beats lourds sur lesquels se greffe un chant tragique, mélange d'Alan Vega et de Screaming Jay Hawkins.
Le mec a dû apercevoir un crotale belge, il pousse un hurlement horrible que même Vincent M et Yves Hoegaerden, accoudés au comptoir, ont ressenti dans leurs veines déjà bien altérées.
Ce coup-ci t'as compris le texte: one, two, three, four... wah wah wah..
Toujours aussi hachuré, un paysage sonore massacre à la tronçonneuse d'une défense d'éléphant récalcitrante ( 35000 € sur Ebay), il était pas 22:00, les voisins n'ont pas déposé plainte!
Une nouvelle salve agressive et quelques oscillations de moteur à réaction, tu peux penser à Fritz Lang et son Metropolis si ça te chante, Carine parle de Mad Max, Karl ne jure que par Einstürzende Neubauten, on est loin du rockabilly lo- fi avec ou sans brillantine.
Il nous adresse la parole, une cover d'un singer/songwriter canadien, le seul titre proche du concept chanson, presque du Leonard Cohen minimaliste et crépusculaire.

Alex Zhang Hungtai, un gars ne faisant pas de concessions, son ordinaire n'est pas destiné à toutes les oreilles!

Veronica Falls
 Self-titled debut album in 2011 et Waiting for Something to Happen tout chaud!
Roxanne Clifford ( vocals/gt) - Patrick Doyle ( vocals, dr) - Vive la France, Marion Herbain (bs) - James Hoare ( vocals, gt.).
Quarante minutes ( sans les bis), douze chansons ballant entre 150 et 199 secondes, quelques vagues mercis , des  guitares gin fizz tintant sur harmonies vocales pimpantes, une Marion sérieuse et le fils de Conan qui conduit l'enquête, l'ensemble est rondement mené, sans tralala, avec une dépense d'énergie réduite au minimum syndical.
'Tell me' du  garage pop au goût de fraises.
Chantilly?
En option!
Un uptempo tachycardique, 'My heart beats', pour étudier la résistance à l'effort.
Ready?
C'est malin de le demander après le jogging!
Yeah!
Nouveau pas de course que v7nce décrit comme du REM adolescent.
Tu te souviens des Vaselines, quémande Tim, ''Beachy Head' ou 'Broken Toy' me rappellent ces Ecossais.
'Waiting for something to happen', toute la candeur des popsongs californiennes des sixties.
Guitares surf à gogo, ' Bad feeling' , bien lire la notice: la saccharine a un pouvoir sucrant 300 à 400 fois plus élevé que le sucre.
Suite de la setlist (sujette à caution): ' Buried  alive' -  ' If you still want me', au background sixties psychedelia -  ' Found love in a graveyard', plus lugubre avec les  guitares acérées - 'Wedding day' - 'Teenage' , à un rythme soutenu.
  Les titres, catchy à souhait, défilent, tu bats des pieds, ta tête dodeline, puis Veronica Falls balance le mordant  ' Come on Over' avant de déposer les armes et de se tirer sans un mot.

Bis
Le lumineux 'Right side of my brain' et la cover de Rory Erickson ' Starry Eyes' nous amènent à 22:30', heure habituelle du baisser de rideau à l'AB.

On s'en jette une au DNA?
Tu ne peux rien refuser à Yves.
Après la fermeture, le Central nous accueille.
Merde, mon chat, constates-tu vers 02h50'...
En rentrant, confus, t' as essayé de lui expliquer les embarras de circulation, tous les feux rouges, la neige, le verglas, le brouillard, des déviations, un contrôle anti-drogue , il a parlé de te dénoncer à ta tendre épouse momentanément absente....sale bête!