Le Brussels Jazz Marathon, l 'annuelle fête du jazz à Bruxelles, plus de 200 concerts ( indoor ou outdoor), 3 jours de blue notes parfois teintées de rock, salsa, bossa nova voire hip hop.
Naguère la toute grande foule, c'étaient des mois de mai où la température avoisinait les 20°.
Hier en début de soirée, il fallait se fringuer Inuit, arnauti, atartaq, kamiik, et mitaines en caribou, pour affronter les frimas dans lesquels étaient plongés la célèbre place inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Pour étrenner l'événement, Marco Locurcio Group.
C'est pas la première fois que Marco foule le podium face à l'Hôtel de Ville, en 1999, avec un line-up différent, me souviens de son frère Fabio, et plus tard ( 2009) comme guitariste pour Jennifer Scavuzzo.
Marco Locurcio, qui vient de sortir une nouvelle rondelle ' La Boucle', s'est entouré d'une équipe suprême et tourne dans les bons clubs pour promouvoir l'objet.
Erwin Vann au sax ( vu il y a quelques mois avec Sal La Rocca) - le jeune Antoine Pierre aux drums ( Philip Catherine) - Nic Thijs à la basse ( +/- 1896 collaborations: Tutu Puoane- Stéphane Galland-
Kris Defoort- Fabrice Alleman etc...) - sans oublier l'élément féminin, la fine Anja Naucler au violoncelle (Joy, Ghalia Benali, Manou Gallo, Laila Amezian etc...).
Avanti pour une équipée lyrico-contemplative te permettant d'oublier une météo chagrine et une actualité politico-sociale des plus sinistres.
' La Boucle', tout en délicatesse et retenue, arpèges pudiques, sax satiné, rythmique sobre, plus proche de Pat Metheny, voire des artistes New Age ,que du dixieland, swing ou bebop.
' Brothers' en pensant à mes fratelli.
Une longue plage, dense, puissante, aux coloris space/ prog rock.
On peut avancer John Scofield ou le vieux Jim Hall, croisé au Gent Jazz l'an dernier, les spécialistes citent notre compatriote Peter Hertmans, c'est pas stupide!
' Solidaire' s'avère plus mouvementé, le vaisseau est secoué par quelques turbulences.
Bruxelles écoute religieusement tout en agrippant le garde-corps pour ne pas se laisser happer par l'attrait du vide.
Face à la scène, un pas sobre, carburant à la Trappiste et arrosant ses godillots troués de l'amer liquide, nous façonne un remake d'un Singe en Hiver, il faudra attendre dix minutes pour qu'un escadron des forces de l'ordre l'escamote en douce.
Anja, en éclaireur, ébauche ' Bleu',
l'équipe la rejoint, le sax tente de nous réchauffer par une intervention
embrasée, nouvelle aventure solo plaintive du cello, la balade tout en méandres sillonne vertes vallées et tendres futaies, d'agiles papillons batifolent, pas un cumulus ne trouble l'azur serein.
La vie est belle!
Sur l'album ' Quatre' crédité Nicolas Kummert / Jacques Pili / Marco Locurcio / Lieven Venken/ Bert Joris, un jazzrock agressif et groovy: ' Radio Z'.
Le set prend fin avec leur formidable version de 'Teardrop' de Massive Attack , avec un rôle prépondérant pour le violoncelle d'Anja Naucler.
Du travail d'orfèvre!