lundi 27 mai 2013

Duvel Blues 2013 - Hof Van Coolhem- Puurs- le 25 mai 2013

A quelle heure, Luk?
Je ramasse Daniel, on sonne chez toi à 13:45'!
Capito, Puurs here we come, cachez vos jeunes filles, playboy Luk arrive!

Affiche appétissante pour l'édition douze, une météo potable ( pas de pluie, timide soleil l'après-midi), deux scènes ( chapiteau et schuur), une équipe enthousiaste, à boire, à manger, et toute la Cosa Nostra blues, venue de Flandre, Wallonie, du Guatemala, d'Ouzbékistan et comme chaque année un fort contingent de bouffeurs de maatjes, le coup d'envoi est prévu à 15h.

Le temps de serrer 59 pinces, de prendre un apéritif et on annonce Twelve Bar Blues Band!
Des Bataves, vus à Bierbeek en 2007, te servant un typical Dutch Blues, pas mauvais, mais prosaïque.
Mieux que les Juke Joints, moins sexy que Bradley Circus, moins accrocheur que Barrelhouse.
 Jan J. Scherpenzeel (JJ Sharp) - lead vocals & harmonica/ le doué  Kees Dusink - lead & slide guitar/ Randy Pears - guitar/ Patrick "Sideburn" Obrist - bass/ "Wild" Marcel Bakker - drums entament les hostilités avec 'Bluesman' qui ouvre le CD  'Life is hard' .
Le moteur ronronne gentiment, pas question de passer dans le rouge , on enchaîne sur 'You gotta move' aux accents funky.
'Life is hard',  à qui le dis-tu!
'Don't ask me why'.
Tu dis, Daniel... tu lui as rien demandé, c'est pas mal ce Mississippi blues uit Holland.
Un peu de groove, un midtempo, une accélération, je vérifie mon courrier sur Apple, 'Email from heaven', Etta James, Muddy Waters, Rory Gallagher, John Lee Hooker, et une vingtaine d'autres messages.
On boit kekchooz?
Graag, bye bye 12BBB!

La tradition exige des Belges à l'affiche, en 2013: The Guitar Collection.
Un groupe de recherche constitué de vieux requins de la scène noir/jaune/rouge, avec quelques naturalisés.
Si on te dit trois guitares, avec comme chef  Bill Roseman, un petit Ricain du New Jersey ayant atterri à Zaventem en 1988 et ayant joué avec tout ce que la Belgique compte de mieux au rayon blues ( la dernière fois que tu l'as croisé il grattait avec Lightnin Guy) - à sa droite, Marty Townsend, ouais, celui de Blue Blot et de 45 autres projets - à sa gauche, of Laatste Show Band fame, Chris Peeters ( Clouseau, Riguelle + Hautekiet, Kris De Bruyne enz..) et ils chantent tous les trois, tu sais que ça va saigner!
A la basse, il est partout ce peï de Herentals, Bart Buls, et aux drums, Ivo Opdebeeck ( Red River Band, Big Bill, Tumblin Dice, Stewart Barnes Band...).
Mot d'ordre du jour, let's have some fun!
Petit échauffement 'Sen-sa-shun', l'instrumental de Freddy King, salement visqueux!
'I play dirty', t'osais pas le dire, des vicieux!
Un petit shuffle?
' Let me love you', Bill a suivi des cours de French Cancan, il lève la patte comme une fille du Moulin Rouge.
Quoi, Daniel?
Ze zijn beter dan die Hollanders.
' Run back to your side',  ça sent le Clapton.
Un vieux western swing, 'Old Guitar', puis ' Keep on movin' et le groovy instrumental 'Travis Walk '( Stevie Ray), le moulin tourne rond, pas besoin d'additif.
Dora, c'est pas un chien, c'est une rouquine , accent d'Arnhem, âge indéterminé, parfum patchouli anno 1969, danse comme la petite soeur de Cheetah à qui on a promis une banane, la vita e bella!
Une mandoline, Steve Earle, le rootsy  ' Copperhead Road'.
Chuck?
Yes!
' Maybelline'.
Pour Luke Walter Jr., ' IRS Blues', virage r'n'b, ' Can't turn you loose', enchaînement logique ' I go crazy' du Godfather.
 La jument s'emballe, 'Matchbox', Johnny Cash applaudit, Carl Perkins too, Puurs est aux anges!
Un bis?
Un Stones pas trop connu, ' The spider and the fly'.
Belle collection!

Tous dans la grange, enfin presque tous, because capacité restreinte: Michael Jerome Browne!
 South Bend, Indiana, adopté par les Canadiens depuis ses 9 ans!
Jack Regenstreif résume: a jack-of-all-root-music-styles. From blues to country to Appalachian mountain music, Cajun, swing or R&B.
Tu traverses la foule, Michael Jerome achève un premier acoustic blues magnétique.
T'as vu?
Quoi, Luk?
Une Guild,.
Twelve strings, mais aussi un banjo, un violon et une voix assurée.
 "At It Again” a nominated song, avais entendu que Keith Richards était membre du jury, I thought let's do a song about drug addiction, un country blues prenant.
La suivante est encore plus forte, a social song,  'Summer shoes on' narrant l'histoire d'Indiens ayant bu et traînés hors de la ville pour aller cuver leur whiskey et mourir de froid dans les bois...Murder's not a sin When it comes to the life Of a drunk Indian....
Un Delta blues, 'Blacktop', words by my wife , suivi du formidable traditional 'Rye Whiskey' interprété, in Kentucky style, au fretless banjo.
'Sing low', ( lyrics B.A. Markus, sa partenaire)  les femmes en Afghanistan en toile de fond.
A cajun song au violon, a creole waltz, euh, svp. ne tapez pas des pieds.
C'était dur de ne pas battre la mesure, godv.
Randy Newman, The Great Mississippi Flood of 1927,  attention chef-d'oeuvre: ' Louisiana 1927'.
Un dernier swampy tune  à la Tony Joe White pour finir ce brillant set.
  Michael Jerome Browne reviendra vers 22:30' pour un second récital que tu manqueras, pas moyen de quitter le bar avec Daniel, on a envoyé Luk, un Spa Light, pour vérifier si tout se passait bien.

Retour sous le chapiteau: Eric 'Guitar' Davis & Luca Giordano Bluesband.
Les Abruzzes rencontrent un Chicago Bull.
 Eric Davis was born to Dorothy Walker and world renowned drummer Bobby Davis, pour bien te faire comprendre que le petit Eric, aux biceps aussi imposants que ceux Schwarzie, il y a deux siècles, le blues il est né dedans.
Luca Giordano fait partie de la foisonnante scène blues transalpine, pense à Enrico Crivellaro ou Rudy Rotta.
  Luca Giordano : Guitar ,  Fabrizio Ginoble : Keys , Alessandro Svampa : Drums,  Walter Cerasani : Bass sur le podium avec comme mission: chauffer le public, un blues/ funk suintant et un instrumental catalogué slow blues.
C'est clair, pas des ânes, les macaroni!
Please welcome Eric 'Guitar' Davis, from Chicago, Illinois.
Où il est, l'énergumène?
Il traverse le public, grimpe agilement sur le podium, admirons son look rouge et blanc, il revient de Sclessin, c'est parti pour une rafale dégoulinante, les deux axemen dialoguant élégamment, les keys ajoutant une touche groovy à la sauce.
Puurs frétille.
'If you love me like you say', pourquoi que tu me traites ainsi, pouffiasse.
Les bluesmen et les nanas, la galère!
Des extraits de son dernier né  ' Trouble Makin Man', le titletrack suintant, 'Eew Wee', du blues sentant bon le ' Lucille' du petit Richard, un autre  slowblues de derrière les fagots, mais on aura surtout droit à une version gigantesque de "Five Long Years"plus connu sous le titre 'Have you ever been mistreated'.
 Le pôv gars, maltraité, vient faire pleurer son instrument  dans la foule, le refile à Mevrouw Opdekamp, play lady, hoe?,  wait, je fais les accords, tu grattes, sensass Marie-Louise, je t'engage, see you, je rejoins l'Italie.
Ovation immense, tu penses!
Pendant mon trip dans la fosse j'ai cogné une brave dame, peut-elle venir jusqu'au podium, a u b, un CD!
'Young boy wit da blues' , je présente la squadra et je me bois une Duvel.
Puurs wants more!
Un rappel sous forme de medley: Sweet Home Alabama, Superstitious, Sweet Home Chicago, Rode rozen voor Sandra et Joe le Taxi.
Luk: t'inventes..
Et Bambino, en plus!
Super show!


Eric Bibb
Encore plus dur de se faufiler jusqu'au podium, la schuur est pleine à craquer pour Eric Bibb, qui sans conteste sera le clou du festival!
Surprise, ils sont deux sur scène, le barde de New-York City, désormais résident finlandais et Michael Jerome Browne.
'New Home', Eric en picking, Michael Jerome à la slide, silence monacal dans la Tiendenschuur.
Je reviens de Bamako, I saw my roots there,( il y a joué avec Habib Koitè), 'On my way to Bamako', pureté, grâce, dextérité et soulful voice!
What kind of music do you play, Eric?
I can't answer, listen to this, 'Troubadour' , some blues, some soul, some folk, you can call me a troubadour!
'Walking blues again' suivi du gospel/ blues 'Goin down the road feeling bad', souligné par un violon allègre.
Le duo enchaîne sur l'optimiste  'Connected' auquel succède un nouveau negro-spiritual sec ' With my maker I'm one', esclave et maître...I am the cowboy..I am the Cherokee... I'm Flemish...I'm Walloon, universalité!
A bluesy lovesong, 'Saucer and cup', puis le standard  ' Going down slow', de St. Louis Jimmy Oden, rendu à la perfection.
Nouvelle démonstration de fingerpicking, 'Shingle by shingle', pendant 10 minutes tu as essayé de retrouver un titre de Dylan apparenté, en vain!
Luk pendsait à un Ralph McTell!
La dernière perle  'I heard the angels singing'  du Reverend Gary Davis.
Puurs debout!
Double bis: la bombe, a message from the sponsor, signale-t-il:  ' Don't  ever let nobody drag your spirit  down', Michael Jerome se laisse aller, ça cingle sec, et un Lightnin Hopkins magique ' Needed Time'.

That was King Bibb!

Trampled under Foot
Si tu choisis comme nom de scène un titre du Zep, tu vas pas boudiner de l'oberbayern!
La famille  Schnebelen de Kansas City, Kris aux drums, Nick guitar and vocals et Miss  Red Danielle aux vocals, basse, guitare et poses ultra sexy , a incendié la tente avec un bluesrock musclé et rudement bandant.
Les esprits chagrins rétorqueront, zont rien inventé, on s'en fout, on veut du rock, du sexe et de la bière à profusion, les français, pro ou contra homo, peuvent se flanquer des coups sur la gueule en pleine rue, nous on veut du rock, du sexe et de la bière..
T'es pas un peu réac?
Je vote pas, fils de ...!
Pas de round d'observation,on leur rentre dans le lard dès les premières notes.
Pas de setlist mais on suppose, plusieurs fragments de leur CD 'Wrong Side of the Blues' , la nana, bouche pulpeuse, possède un registre rocailleux, un croisement Janis Joplin/ Bonnie Raitt, son jeu de jambes doit lui permettre d'éviter les coups si jamais elle s'avise d'exercer le noble art, catégorie poids super mouche, bref, elle impressionne!
Rock  à gogo, 'I gotta go',  Danielle, reste ici, il y a plein de mecs gentils, ici!
Virage tango blues, elle pleure ..I can't take it no more.. avant le retour au front, basse/ baïonnette fièrement brandie, du rock cosaque, et toujours ces mecs pas attentionnés...you broke my heart and made me cry... à tes côtés sont 454 à vouloir la consoler.
Nick aux vocals,'The Fool',  un truc, aux relents Led Zep, qui assassine.
' Pain in my mind' sur le CD 'Badlands', toujours le Nick derrière le micro, le truc balance.
Retour de Miss fauve, 'Love my baby' , exhibition du frangin, derrière la nuque, allongé sur le sol, des gimmicks qui amusent.
Non, pas avec les dents aujourd'hui!
La petite solo, à la guitare, Tonton Bob, ' Don't think twice it's alright'...Bien!
Je vais me poudrer le nez, Nick amuse ces ploucs.
Guitare et batterie et chant, mieux que Rémy Bricka, deux exercices solitaires dont le Muddy Waters, 'Last time I fool around with you', un peu artisanal, mais bon!
Le trio au complet pour une country ballad tirant sur la corde sensible, puis les cinq minutes de gloire pour Kris, un solo rustique et un dernier tir groupé, deux guitares, Danielle se permettant un coulis de slide.
L'organisation les remballe sur scène, fureur totale, ' Rock'n Roll' de Led Zeppelin, suivi d'un 'Killing Floor', des mêmes, servi saignant.
Yeah...

Donc pas de grange, au chaud, au bar, on attend Otis Taylor!
23:45', diantre, Luk a promis à sa maman de regagner le toit familial à minuit, ça va être juste!
Otis, tu l'as croisé dans le Pajottenland, il y a un petit temps maintenant!
Ce singulier bluesman ne fait rien comme le commun des mortels, faut pas essayer de l'étiqueter: Chicago, non- blues rural, non - jump, funk, Delta, soul blues... non plus, ça casse les burnes aux rois de l'archive, ils créent un nouveau rayon: experimental/psychedelic blues.
Un nouvel album en 2013 My World Is Gone.
La veille en Croatie, ce samedi au Duvel Blues, avec, d'après  les documents fournis par le festival, Shawn Stachursky (guitar) | Todd Edmunds (bass) | Larry Thompson (drums).
Un premier blues hanté, plus proche de David  Eugene Edwards que de Albert King, suivi d'un titre du dernier né, le visionnaire  ' Blue rain in Africa'....I saw a white, white buffalo ..un solo de guitare digne des Allman Bros et un ton Neil Young illuminé, fameux titre!
Apparition de son electric banjo  ' Ten million slaves'.
Addictive stuff!
Faut qu'on mette les voiles, déclare le chauffeur.
En sortant, on entend un dernier trance, soft spoken blues impressionnant qui te fait regretter le repli vers nos foyers respectifs!

Une certitude, Duvel Blues 2013, une cuvée d'exception, plus que 364 fois dormir et on revient.