dimanche 12 mai 2013

Festival Jam’in Jette 2013- Parc De La Jeunesse- Jette, le 11 mai 2013

Cinquième édition de ce festival multiculturel se déroulant dans le  parc de la Jeunesse, avenue du Comté ( Jette).
Programme copieux: deux podiums, une scène jam, des animations diverses pour petits, moyens et grands, à boire, à manger et ...de la pluie!
Malgré la météo chagrine, du monde, vers 15h, lorsque tu largues ton coche à proximité.
Dans le désordre, les ensembles proposés: Azuleo, Dobet Gnahoré, La Fanfare du Belgistan, Abdou Day, La Fanfare en Pétard, Kel Assouf, Les Frères Smith, Lecheburre, Frown-I-Brown et On Prend l'Air!
Après le tri, tu en pointes trois!

Ton périple débutera à 15h45' avec Azuleo!
 Flamenco hat keine Grenzen...preuve vivante: Azuleo aus Berlin, o k, le maître guitariste, Abel Sánchez, a plus de sang ibérique que teuton dans les veines et la belle Elena Botica ( flûte, chant) a plus de possibilités de venir de Cadiz que de Bonn, mais Joseph Carpentier ( sax) et Jonas Fehrenberg ( basse) ça sonne pas Andalucía, quant à Romeo Natour (cajón​​​), ses origines indiquent Palestine!
Le groupe vient défendre l'album ' Contigo'.
Première salve en duo, guitare/ cajón, pour un flamenco classique et fiévreux, de toute évidence  Abel n'est pas à classer dans la catégorie petits branleurs du dimanche!
La basse, le sax et la flûte, après une patiente attente, entrent dans le bal, 'La senda' indique le manuscrit piétiné, ce sentier sinueux combine lyrisme et évasions bucoliques.
Présentation du projet et des titres par Elena, un français impeccable ( euh, les v deviennent b), ' Tangos de la Marea', un chant vibrant et expressif, toute l 'âme ardente copyright El Sur.
Le son est pas top, d'horribles craquements émanent d'un haut-parleur, cet engin ronfle comme un pochard ayant éclusé 26 litres de gueuze, heureusement sans les odeurs. 
Un second changement de micro guitare ne résout rien et on préfère passer sous silence l'intervention d'un gars de l'équipe faisant preuve d'une politesse douteuse, le mec s'avère aussi incompétent que prétentieux.
'Me Persigue de la Luna' (Soleá)- 'Amanecer'  convainquent malgré les aléas du sort.
' La Mula del Mulá': djembé, flûte, sagattes  et chant arabo-andalou... épatant!
Deux invités sur scène, des compatriotes ayant échoué à Bruselas, ils rythmeront de leurs mains hispaniques une bulerias enflammée.
Une rumba?
Si!
'La Soledad del Viajero' !
Abel a composé 'Tharsis', une bulerias sur fond jazzy grâce au sax.
Le titletrack ' Contigo' et, enfin,  le terme du voyage avec un dernier flamenco fougueux.
La voix grimpe, grimpe, traverse les gris nuages pour atteindre des hauteurs où la voûte céleste se teinte d'un bel azur!

T'as le temps d'aller te désaltérer à l'Excelsior avant Dobet Gnahoré, prévue vers 19h!
Dobet Gnahoré, Côte d'Ivoire, une voix terrible, une danseuse hors-pair et une percussionniste pas bidon, cette panthera leo, souple et gracieuse, aura subjugué les Jettois, multicolores en ce samedi de mai.
Trois albums: 'Ano Neko' -  'Na Afriki' - 'Djekpa La You' .
 Un parcours mouvementé l'amenant à très vite abandonner l'école, à quitter le pays pendant un temps, guerre civile oblige, à rencontrer et épouser le guitariste Colin Laroche de Féline qui fait toujours partie de son groupe.
Particularité, la jeune femme manie une bonne trentaine de langues africaines: les ivoiriennes dida ou   guéré  mais aussi le wolof (Sénégal), le malinké (Mali), le xosha (Afrique du Sud), le fon (Bénin) ou le  lingala (Congo) par ex.
Hormis Colin, l'équipe se compose du costaud Clive Govinden  à la  basse, une véritable bête que ce Mauricien né en France et élevé en Belgique et de Boris Tchango ( Togo) à la  batterie et percussions, loin d'être un crabe, Boris the Spider!
Une voix impressionnante émane des coulisses, nonchalamment Dobet se dirige vers le devant de la scène en poursuivant son 'Intro', le ton est donné, le public est chaud, elle poursuit en tabassant un xylophone made in Africa , puis  entame la mélopée 'Djiguenne' pendant laquelle, féline, elle se permet un premier pas de danse encore timide.
'Kokpa' contre la déforestation, chanté en dida, titre revendicatif, convaincant et imagé.
'  Deka' célèbre les orphelins, chant de douleur agrémenté d'une danse tribale vertigineuse.
Je sue, je tombe la veste, et puisque je suis occupée, Boris, amuse les pendant 30 secondes, j'ôte ces mocassins scintillants pour enfiler des bottillons guerriers.
OK, ' Yekiyi', de l'énergie, de la vigueur, une grande force de persuasion et une gestuelle de sauvageonne.
La maladie est contagieuse tous les premiers rangs s'agitent fébrilement.
Elle s'empare du pied de micro, fait mine de l'utiliser pour le lancer du javelot, voici l'engagé ' Nsiele'.... je suis fatiguée de ces politiciens qui ne font rien... de  ces richesses africaines que d'autres usurpent....., une bourrasque de riffs, le poing tendu, la cause africaine a son porte-parole!
' Kakou' en mode mélopée avant la subite accélération et les ruades folles.
Un bel animal impétueux!
' Samahani ', apparition du minuscule mbira ( un lamellophone), au son boîte à musique d'antan.
Souk time, une basse wah wah, ' Ma Côte d'Ivoire'
Tchik tchik tchik, une rythmique reggae pour 'Youne' qui précède un traditionnel chanté en bété, une danse des Savanes, variante ziglibithy, avec solide travail de Boris.
On termine par un chant d'amour  dynamique, ' Nfletoun' .
Un spectacle total ayant enthousiasmé la plaine!

Bis
'Mindile' , derniers artifices colorés et solo de basse Pastorius meets Hendrix pour Clive!
Après la Suisse, l'Allemagne et la France,  Dobet Gnahoré reviendra chez nous pour Couleur Café!

Frown-I-Brown
Attachez vos ceintures, les petits gars, ça va cogner et pas gentil!
 Herbert "Herb Cells da mic jagga" Celis et sa clique: le calme, Laurent "Lorenzo Vigneroni" Vigneron aux drums -  le volage ou volatile, c'est selon, Alex "Sir Al" Davidson à la flûte - l'intellectuel impassible, Dorian "DeLorean"Palos à la basse, vont pendant plus d'une heure bombarder le nord de Bruxelles avec leur purée hip hop/ jazz/acid/funk/ rock sentant bon l'underground new-yorkais d'il y a 20/25 ans, tu te rappelles The Roots ( oui, ceux qui ont pondu 'The Seed') -The Last Poets ( avec Pharoah Sanders, si ça te chante), les Dream Warriors ( My definition) ou encore plus vieux, les jazzmen déviants, Roland Kirk ou Herbie Mann, c'est là qu'il faut chercher.
A la poubelle, les petits deejays merdeux avec leur rap et hip hop de pacotille, plein de grosses chaînes, de nanas Nabilla, silicone en veux-tu en voilà et autres gadgets pourris, ces mecs sont incapables de jouer d'un triangle!
' Da matchin' word patchwork butcha' , c'est sûr c'est d'abord la flûte Herbie Mann qui accroche, mais quand le Herb y va de son flow syncopé, soutenu par le ronron de la basse et le drumming travaillé en kicks binaires,tu ne peux que faire comme tout le monde, bouger en cadence!
Next one is a beertrack, du hip houblon hop pour la Brasserie de la Z( S)enne, 'Zinnebir', un flux mousseux envahi la plaine, sauvez les abeilles!
'The Seamless Transition', méchante envolée free jazz.
Let's slow things down, vous me semblez agités, on te l'avait pourtant dit.. act grown-up, but think like a child...  voici ' Life devices', la flûte divague, Delorean caresse pieusement son joujou, Mic Jagga, après sa séance de fitness vespérale, psalmodie son rap, tout baigne!
Assez ri, mes agneaux, let's get  really experimental.
Tu deviens grossier!
' From-I-Browneez' , wouah, wouah, wouah, Hendrix où es-tu?
C'est le clebs de Dorian!
Y revient pas?
Je prends un mégaphone, la basse en disto façon sirène, rien à faire le cabot s'est fait la malle.
Vache de hip hop psychédélique!
' Aura Vendor' pour Fritz Lang.
' Parabolik', tu parles du monstre, il n'y a décidément pas de Bon Dieu, voilà RickyBilly.
N'essaye pas de piger ce que prêche le pasteur, t'es abreuvé d'un déluge de nouvelles inutiles!
' Taras Boulba' débarrasse nous de ce gars, please!
Tiens, leur truc me rappelle vaguement le post-punk avant-garde jazz de Rip, Rig + Panic, gros groove et sens de l'humour caustique!
Dédié à Adam Nathaniel Yauch ( MCA) des Beastie Boys et à Zacharias Manuel de la Rocha ( RATM), ' Better Life', du hip hop zappaesque!
'FIB-Hop' , trois ou quatre jeunes gens ayant dépassé leur dose ont décidé d'en ajouter une couche. Bof, c'est pas méchant, faut que jeunesse passe, philosophe Madame Hortense, 65 ans depuis dix ans, qui se dandine au gré du rythme!
'Password-nerd' ... passwords get me mentally disturbed... t'es pas le seul, ça rend dingue, d'où le final méchamment chaotique.
Jette, les oiseaux se couchent, sauf les chouettes, on va se quitter sur un petit shuffle, ' Frown-I-shuffle', du funk philosophique avec une wah wah basse qui balaye tout sur son passage.
This ain't your captain speaking..
Qui gouverne le navire, bordel, j'ai le tournis!
Quel tourbillon!

Fameux voyage, vite un petit bis!
Sortez les chasse-neige, une 'Avalanche' de beats déglingués pour clore en beauté ce concerto champêtre!

PS:  Herbert "Herb Cells da mic jagga" Celis se produit avec son autre band, WILD BOAR & BULL Brass Band lors du Brussels Jazz Marathon!