Il soufflait un vent nouveau venu du Grand Nord, ce blizzard enfanta
l'Islandaise Sóley (pronounced Soul-lee) et la Norvégienne Rebekka
Karijord, affables libellules aux caractères diamétralement opposés,
l'une est hésitante, l'autre self-confident.
Une Rotonde quasi pleine à 20:30', dat had ik niet verwacht, te confie fotoman JP !
A vrai dire, toi non plus, à l'évidence toute la colonie nordique avait rendez-vous au Bota!
Sóley
alias
l'institutrice doctorale, Sóley Stefánsdóttir, voix- ze zézaye, loop
station - ze m'emberlificote- piano - guitare et the nicest band
members ever: Jón Óskar Jónsson (drums)- Albert Finnbogason (keys and
guitar).
L'ex - Seabear ( Icelandic seven-piece indie-folk band
from Reykjavík.) a sorti un EP et un full album ( 'We Sink' 2011), ce
soir pas mal de nouveautés au menu, en commençant par 'Don't ever
listen', un filet de voix sucré, quelques accords de guitare chétifs...
romantic indie volatile.
Elle est sur le point d'entamer une
seconde composition, au piano, lorsque la voix de stentor du caporal
Moreauvasch tonne:... tout le monde debout, godv..., la petite se
ressaisit et attaque le minimaliste 'Fight them soft', puis 'The sun is
going down II', bourrés de reverb sur la voix.
Ambiance prière du soir dans l'igloo!
Tout
à coup, une lueur, ton cerveau atteint est parvenu à faire le
rapprochement souhaité, Sóley n'est autre que Ushi, la spécialiste des
fake interviews: même improbable accent asiatique, même look, tout ce
qui suit est donc une blague.
' Kill the clown' une comptine dramatique à la Emilie Simon, puis ' Wedding' aux climats éthérés.
La
joliesse du propos est brisée par une certaine brusquerie et maladresse
dans l'usage du matériel à loops, par contre ses propos de transition
provoquent l'hilarité.
'Smashed birds', melodic indie aux lyrics terrifiants, heureusement, pas de représentant de Gaia dans l'assemblée.
Vous, les Bruxellois, vous êtes bien élevés, voici ' Pretty face', childlike vocals et petit piano, attention fragile!
Gentil
et touchant, mais il faudra m'expliquer les débordements d'enthousiasme
que déclenchent ces sucreries auprès du public présent, t'as
probablement raté un chapitre.
Boîte à rythme, son d'orgue fastueux, 'And leave', chouette dream pop dans la ligné de The xx.
La
zozotte: zaime bruzelles, le zocolat et un peu moins la zupiler, voici
notre dernier titre, l'optimiste et radiophonique 'I'll drown'.
... Just a little bit lonely.
Just a little bit sad.
I was feeling so empty.
Until you came back.
Until you came back.
Until you came back.
Oh Soley Soley
Soley Soley.....
Rebekka Karijord
"Neophyte" (2003), "Good or goodbye" (2005), "The noble art of letting go" (2009)et ' We become ourselves' ( 2012).
La madame, born in Sandnessjøen, nord de la Norvège, montagnes et océan, vit désormais à Stockholm et tourne avec un trio de multi-instrumentistes pas balourds: from Sweden, Simon Stålhamre et Jacob Snavely, tous deux membres de Small Feet + Anders Scherp.
Ce trio se pointe sur scène pour marteler à grand renfort de baguettes ce qui traîne dans le voisinage, éléments de batterie, ampli, bouteille ou carrément le plancher, telle Freyja, déesse nordique bien connue d'Harald et de ses copains, la belle apparaît vêtue d'une noble et majestueuse cape, chaussée d'escarpins scintillants, elle prend place derrière le piano électrique pour vocaliser sentencieusement, un chant, sens Cherokee du terme, impressionnant et profond, 'Prayer'.
Gorgeous and soulful vocals ( Adele c'est de la gnognotte, en comparaison) à te donner la chair de poule, la prêtresse a du coffre, c'est bien parti pour un trip aventureux.
Quatre voix, le gospel ' Save yourself' , elle a des tripes la Scandinave.
Halal?
Intestinales, connard, tu vois La Castafiore, ben, en comparaison c'est du mou, de l'insignifiant!
Un orgue thaumaturgique, solennel, voici le divinatoire ' Giant'.
Et toi, Rebekka, tu veux devenir hôtesse de l'air?
Je veux être un géant, ...While my breath will cause a storm
My voice will cause a riot
You will be astonished....
Bois, ton lait, mon enfant!
Frideborg, t'es sûre que c'est ma fille?
Je me débarrasse de la cape, j'en fais une tapisserie de Bruxelles, quelques vocalises hantées amorcent le mystérieux 'Bandages', suivi par la triste et captivante ballade, ' Wear it like a crown'.
Florence and the Machines, Ane Brun, Sinead O'Connor, Kate Bush, Tori Amos, Sarah McLachlan etc... Miss Karijord, elle fait partie du club select des grandes chanteuse/ compositrices, de celles qui, à la fois, interpellent ton esprit et tes sens!
A la harpe, 'Paperboy', de délicieux relents Joanna Newsom combiné au psychédélisme nordique, attention chef-d'oeuvre!
Il n'y a qu'un titre poppy sur le dernier album, ' Multicolored Hummingbird', le voici !
Un peu de douceur et de légèreté après l'angoisse et la crainte!
Retour au darker side of the lady, le canon mystique, ' You make me real', à vous, Bruxelles, ...nothing's worth keeping here but love...communion totale!
Grand, tonnerre d'applaudissements!
A la Lykke Li ' Your love' et ' Use my body while it’s still young', two dance tracks irrésistibles: percussions frénétiques, witchy Rebekka en transe!
Elle va terminer le set par une ballade inspirée par le coin où elle a grandi, steep black mountains, une mer sauvage, des milliers d'îlots, des eaux limpides, des colonies de macareux, ça ressemble pas à Bruxelles, listen to ' Ode To What Was Lost', une chilling ballad, commençant par quelques notes classiques au piano et un chant serein, qui explosera avec l'arrivée des guitares, percussions et voix mâles.
Public ravi.
Bis
Le tendre et poignant, 'Oh Brother, puis un nocturne, le titletrack de l'album précédent, 'The noble art of letting go', silence monacal dans la salle à l'écoute de cette dernière merveille!
Bruxelles, breathless, quitte le théâtre pour rejoindre Rebekka au stand merchandizing.