Mermonte
Sortez l'accordéon?
Quand la mer monte
J'ai honte, j'ai honte
Quand ell' descend
Je l'attends...
Tu oublies, Mermonte travaille dans le postrock/mathrock/chamber rock sophistiqué, rappelant Tortoise, Efterklang et aussi les ersatz d'Arcade Fire.
Une musique introductive avant l'arrivée d'une équipe de foot réduite à dix, suite à la carte rouge attribuée à un joueur pour propos obscènes à l'adresse du referee avant de monter sur le terrain.
Ghislain FRACAPANE: vocals, guitars, bass, glockenspiel -Pierre MARAIS: vocals, percusions -Eric HARDY: Drums -Matthieu NOBLET: Drums -Astrid RADIGUE: vocals -Charlotte MERAND: violins -Régis ROLLANT: guitar -Julien LEMONNIER: guitar -Mathieu FISSON: bass -Benjamin JARRY: cello, pour citer leur facebook.
Il nous a semblé que la seconde et accorte jeune fille chantait mais jouait également de la flûte, des claviers, du xylophone et, de temps en temps, secouait des shakers, et à un moment, on a compté quatre mecs maniant la guitare.
Les Rennais ont sorti l'album 'Mermonte' en 2012 et la firme de disque est sur le point de mettre une seconde plaque sur le marché.
Ce soir, dix titres ( + le bis), pour la plupart instrumentaux, à la structure élaborée, parée d'éléments baroques, d'élans shoegaze ou d'interludes jazzy.
La mixture foisonne d'idées, musicalement c'est soigné aux petits oignons, un léger reproche pourtant, au bout de 30 minutes tant de beauté finit par fatiguer tes capacités d'attention, ton esprit mécréant réclame du rock brut et bête, style Hara- Kiri!
La gentille Astrid te tendra un bloc-notes contenant les plages interprétées en te signalant que l'ordre est aléatoire.
L'agité 'Oups' ouvre le bal, uptempo drumming, guitares rêveuses..le soleil luit, les filles sont fraîches, l'optimisme est de rigueur.
'Mermonte-Monte', entrée en piste du glockenspiel, du violon et du violoncelle, quelques vocalises à quatre timbres, un refrain léger, on est proche des New Pornographers.
Un nouveau titre tout aussi fignolé, ' Fanny Giroud'.
On dédie ce concert à Jeff Hanneman, de Slayer, décédé hier, voici 'Gaëtan Heuzé'...allegro, andante, adagio, scherzo, finale!
'Eté', plage frivole, décorée d'une flûte estivale, puis ' Grain' , proche d'Arcade Fire.
'David le Merle' pour mon copain Turdus Merula.
On continue dans l'onirisme orchestral ' Cédric Achenza' et ' Angélique Beaulieu' et pour terminer 'Romain Paumard'.
Bizarrement, le radieux 'We're in the same way' est mis en rappel point d'interrogation, on est persuadé l'avoir entendu, un des titres précédents n'a donc pas été joué.
Après un set de 40', le Bota les rappelle, Mermonte refait 'Oups' pour les éternels retardataires.
Marée basse, pause baignade!
Maïa Vidal
Une mignonne et frêle apparition, aux cheveux décolorés, qui avait déjà attiré l'attention de JP Hamilton lorsqu'elle déambulait dans les corridors du Bota.
Maïa est Californienne, mais le globe-trotter en jupon, au sourire angélique, manie le langage roman à la perfection.
En 2011, Crammed Disc sortait ' God is my bike', featuring Marc Ribot svp, et après un EP, depuis quelques jours, le tout frais ' Spaces' se trouve dans les bacs.
Sur scène: au centre, la petite soeur d'Amélie Poulain et son attirail, une dizaine d'effect pedals, a loopstation, un accordéon, un violon, a toy piano, un autoharp, quelques colifichets et sa voix enchanteresse - à sa gauche: Simon Beaumont: laptop, guitare, mini-banjo , glockenspiel etc... - à sa droite: Giuliano Cobelli, batterie, claviers, trompette, glockenspiel, omnichord.
Intro au violon en arpèges, ' Space', une première mélodie vulnérable et gazeuse, qui n'est pas sans rappeler Brisa Roché, The Dø ou Soko.
Il n'aura pas fallu plus pour que Fred Cerise et toi-même ne soyez tout acquis à la cause Vidal.
' The alphabet of my phobias', à l'accordéon, une airy waltz psychotique, 26 phobies, c'est pas rien...
Quoi?
E , par exemple: earthquake.
Et J?
Judgment day!
'Poison' titre fluet, composé du temps où elle se nommait Your Kid Sister, énorme parallèle avec certaines oeuvres de Regina Spektor.
L'envoûtant 'Follow me', belle tranche de freak folk mâtiné de dream pop, un titre gracieux que Coco Rosie aurait pu composer.
Le zither fait son apparition, sur fond de vagues troublées par une douce brise, ' Bright', une chanson d'amour, even if it doesn't sound like it, ajoute l'enfant.
'The waltz of the tick-tock of time' sur fond de violon plaintif aux consonances balkaniques.
De la magie pure!
Parfois je suis en guerre avec mon corps, ' Disaster Body'.
Maïa, tu es parfaite..
Un lament mis en boucle, elle va entamer ' Francis and Fleur' avant d'éclater de rire.
Arrêtez, you make me laugh, je recommence, la plage prend des coloris trip hop proche d'une incantation indienne.
Katerina Ivanovna Verkhovtseva, les frères Karamazov, belle, cruelle, hautaine, divine.. a inspiré le titre ' Katerina', un chant tout en murmures et halètements sur beats Bristol Sound.
Elle sourit.. je m'amuse, j'ai chaud, j'ai soif, je transpire...puis agite un gris-gris, ' The big shift', aux sonorités orientales.
Bat for Lashes, te souffle ton cerveau!
You know, je ne suis pas une vraie blonde, la décoloration c'est pour les besoins d'une vidéo, voici Simon et Giuliano et le dernier morceau de la soirée, pour ma maman, le touchant ' Wander'.
Un rappel:
la cover de Rancid ' Not to regret' , vocalises superbes et séquence hip hop, la plage la plus tourmentée de cet excellent concert!