dimanche 30 janvier 2022
Album - Trope – Eleutheromania
Album - Crystal Throne - Crystal Throne
Album - Crystal Throne - Crystal Throne
NoPo
Auto-Production
CRYSTAL THRONE 2021
Max Yme, hobby? Youtubeur; Max Waynn? Guitariste. Drenalize, son ancien
groupe, donne dans le classic rock, ici, il décide de muscler son jeu
(ça me rappelle quelque-chose de 98...).
Terry DeFire, le chanteur, vient de The Hell Patrol (groupe belge de covers Judas Priest)
Max et Terry se rejoignent, dans un même objectif, à l'automne du côté de Metz, et écrivent aussitôt l'album.
Alex Gricar, ex Drenalize aussi, les suit à la batterie ainsi que le bassiste Jefferson Brand, du combo death Catalyst.
Le bataillon naît : cristal pour le raffinement, trône pour le guerrier.
La page de garde laisserait supposer un heavy métal à tendance heroic fantasy.
Dans un univers glacé, au milieu d'un temple dévasté, un ange exterminateur joue le rôle principal.
La gardienne aux grandes ailes, corps enserré dans une armure (à talons
haut s'il vous plait), tient dans une main une épée et dans l'autre une
hache (ici plus utile que faux cils et marc tôt même si ça réchauffe).
Après avoir achevé sa besogne, des corps d'orcs, taillés en pièces, gisent dans le sang devant elle.
Au dessus, s'élève un éclair vers un cristal scintillant (l'incal de Jodorowsky fait école?).
Le logo du groupe, bleuté, tout de glace et de glaives, signe en haut à gauche.
Bel ouvrage de Velio Josto (concepteur, entre autres, du design 'Empires In The Sun' pour Thorium).
Genre ...
Depuis 2020, on voit poindre en France une sorte de jeune NWOFHM racée
dont émergent Crystal Throne, Heart Line, Jirfiya, Lizzard, Nothing but Real, Alpha Blank...
Superbe entrée en matière avec un, puis deux, arpèges superposés et super
posés dans de belles harmoniques. Tout s'embrase avec des choeurs
virulents et la motivation de la basse et de la batterie.
Plein d'emphase, 'Fate & Triumph' accompagne l'arrivée de vainqueurs dans une ville ou un stade.
'Rise to Glory' enchaîne une évidence. Vif et sec, le titre agit, telle
une gifle, une par joue. Le chant, parfois agilement doublé, me rappelle
Bruce Dickinson dans ses trémolos.
La frappe claque, la basse tonne pendant qu'un shredder secoue sa guitare. Les vagues déferlent, Wouah ça farte dit Brice!
'Timescape' un voyage dans le temps ou un retour vers le futur? La
guitare filante et carrément exaltante évoque les premiers Iron Maiden,
la batterie vive connaît son Nicko Mac Brain.
Loin du plagiat, le morceau réussit à réveiller les morts et donne une envie furieuse de bondir.
La voix surprend dans 'Shades of Existence' plus râpeuse lorsqu'elle ne
monte pas dans les aigus, totalement maîtrisés. Le morceau galope, sous
les éclairs, dans la poussière, sans jamais s'arrêter.
Souvent deux guitares jouent en parallèle, un riff droit en fond, une
sinusoïde excitée au dessus avec une grande capacité à varier les
plaisirs.
J'en veux pour preuve le solo final quasi prog, NeoGeoFanatic (ADX) étant venu prêter main forte.
En vla du shred en vla, l'entame de 'Steelbirds' ne craint pas la
comparaison avec Yngwie Malmsteen. Dextérité et célérité obligent!
Le riff acéré indique la bonne direction et tout le monde suit sans poser de questions.
La batterie frappe devant, en éclaireur, et la basse reste en arrière
garde. Des choeurs virils insistent sur le reflet de l'acier.
Changement d'ambiance avec 'Foreshadowed Sands' sombre, basé sur une rythmique lourde et profonde.
Le tempo reste monolithique. Guitares et voix s'arrachent et n'hésitent pas à monter dans les aigus.
Old school, les teintes orientales font référence à Babylon.
Le renfort de la jeune guitariste Sonia Anubis (Crypta) se fait sentir
dans cette composition longue et plus complexe, 'Valkyrie Ride'.
Des choeurs vigoureux viennent scander les fins de vers (de terre) et
une voix death sort de sa crypte de temps à autre. Le solo de guitare
émerge, cinglant.
L'accélération finale fait forte impression par une vivacité virtuose.
Dans 'Mechanical Tyranny' se succèdent, harangues agressives en cavalcades, et d'entraînants passages épiques plus mélodieux.
Compte tenu de son intro théâtrale, le morceau se resserre, à la fois court, et direct. Il termine par une hystérie vocale.
S'il n'en fallait qu'un, ce sera le dernier. C'est probablement la
meilleure carte de visite du groupe raccord avec l'identité collée sur
la pochette.
Deux arpèges éblouissants, prolongés d'une envolée foudroyante, ouvrent
divinement 'Cristal Warrior'. J'y retrouve un mélange de Saxon et Iron
Maiden.
On peut qualifier ce morceau de ballade guerrière. La voix saute, avec
une belle maîtrise, du chant crooner aux escalades lyriques en passant
par quelques phrases rugueuses.
La guitare se montre aussi versatile que prolifique alternant riffs, arpèges, murs bétonnés, soli aériens, un vrai récital!
Cette composition, très ambitieuse, de plus de 8'00, maintient
l'attention de bout en bout et achève magnifiquement l'album sur une
belle satisfaction.
Dans les 80's, l'album viendrait trôner naturellement aux côtés d'Iron
Maiden, Saxon ou Yngwie Malmsteen's Rising Force voir Queensryche.
Sur ce disque, le 1er effet vivifiant se transforme, progressivement, en une allégresse au fur et à mesure de l'imprégnation.
Le cristal contient du plomb (surtout pas dans l'aile) qui le rend lumineux et la finesse de sa taille multiplie les éclats.
Tracklist:
1 - Fate & Triumph
2 - Rise to Glory
3 - Timescape
4 - Shades of Existence
5 - Steelbirds
6 - Foreshadowed Sands
7 - Valkyrie Ride
8 - Mechanical Tyranny
9 - Crystal Warrior
Mix and master by Claude Hilpert at Dogged studio
samedi 29 janvier 2022
Pandapendu « Pandapendu » EP
Pandapendu « Pandapendu » EP
Upton Park
( NoPo)
Yann Olivier c'est Craftmen Club, Thomas Howard Memorial, Stade... Le
goéland du Goëlo, qui se risque en Argoat, perd ses plumes mazoutées et
laisse pousser ses poils soyeux.
Une solide amitié avec Elouan Jegat à la prod. (Skopitone Cisko, Stade,
THM) et l'Australien voyageur/poète de Binic (ou inversement) aux textes
(Dewaere, Le Super Homard) couplée à l'interprétation musicale de
Thomas Kerbrat (THM, No Pain No Pain, Tiger and The Homertons, JMK...) à
la patterie et Grégory Perrochon à la basse, libèrent le côté ensoleillé
de Yann qui se lâche dans Pandapendu
Adieu la tristesse du Pendu Yann, bonjour la douceur aimable du Panda
Yannou! A ne pas confondre quand même avec Pandi Panda de Chantal Goya.
Gentil oui mais ya des limites!
Le gars monte le truc il y a un an seulement et s'essaie au live dans le coin (Binic, Plouha... Saint-Brieuc http://www.concertmonkey.be/re
Ce 28/01/2022, après les clips 'Ruskov' et 'Vaporise' et après le zoo de
Beauval, le panda accouche d'un EP 5 titres (produit par Elouan JEGAT
et masterisé par Sebastien LORHO).
L'esthétique du visuel, imaginé par Laurent Guillet, attire l'oeil et le
bon (celui qui apprécie). Dans un couloir exigü, aux murs mats, et qui
connaît les échecs, l'ectoplasme du panda déclenche une ondulation
arc-en-ciel.
'Ruskov' entre carrément dans le cadre du tube (ça a un cadre un tube?
Remarque oui, un vélo en a bien un!). La ligne de basse gonflée et
sautillante (aussi classe qu'un disco à la New Order) marque un rythme
chaloupé sous le motif dessiné par Thomas.
L'animal (we are) plane au dessus de sa voix fragile et sereine qui voit
double au final. La mélodie lumineuse file sous une pluie de notes de
synthé et quelques apparitions de mellotron dont Yann est friand.
La vidéo (Grinderz House, Antoine Le Guevel) filme un road trip passant
allégrement d'une Jaguar à un caddy et retour, featuring l'homme
invisible et 2 skateuses voleuses.
Dans 'Vaporise', Yann change de monture. L'ambiance musicale rappelle un
peu Thomas Howard Mémorial en plus joyeux, l'effet Panda sur Solex sans
doute. Dans ce clip (du même shooter), clin d'oeil au caddy, toujours
présent, mais occupé cette fois par Elmo (Rue Sésame).
La caravane Diamant accueille les potes Yann et Elouan qui a préféré le
poney au solex. La mélodie transpire le bonheur d'une amitié. J'entends
la voix d'Elouan se mêler avec ravissement.
Le clavier tintinnabule sur une cadence au trot. Un envoûtement total du début à la fin.
La plage 'Summertime' souffle aussi chaleureusement que son titre. Une
pop raffinée déroule avec beaucoup de naturel. Thomas travaille son
pattern en rupture et Gregory, économe, place ses notes en harmonie.
Le clavier occupe discrètement les espaces et les vocaux de Yann
prennent paresseusement le soleil. Quelques petits gimmicks électros
amènent un air insouciant et guilleret.
L'intro de 'Falling in love with you' ressemble à l'esprit de Maxwell
(qualité filtre, pas la peine d'en rajouter!) avec cette sonorité kitsch
et ce son de trompette décalé. On y ressent un flegme britannique
'down under' même sans la voix du crooner.
Perchée, décontractée, la mélodie défile sans heurts. Basse et batterie
jouent simple et collectif. Seul le clavier se permet quelques
excentricités.
'My tragi-comic mystery' (paroles David Michael Clarke) prend une voix
plus basse. D'ailleurs, la basse ronde d'abord avec la batterie en ondes
dans l'eau, flirte ensuite, main dans la main avec des nappes de
clavier évanescent.
Le développement va crescendo, les claviers escaladant la mélodie et Yann montant plus haut. Un instant de grâce merveilleux.
Cette musique, remarquable, faussement facile, mérite une écoute quotidienne et une diffusion cosmique.
Elle agit comme un vaccin contre la morosité. Tant qu'à se pendre, faisons le par les pieds, le monde est plus beau à l'envers.
Le panda a tout compris, on peut se pendre à son cou. Dans un cadre de
vie assombri, il faut savoir se réfugier près de nos certitudes, l'amour
et l'amitié.
jeudi 27 janvier 2022
Album - Jackson+Sellers - Breaking Point
Album - Jackson+Sellers - Breaking Point
ANTI- Records.
( michel)
Peter Sellers ( Chief Inspector Clouseau) n'a aucune fille jouant de la country, les singer-songwriters Jason Sellers et Lee Ann Womack, si: Aubrie Sellers, qui jusqu'ici s'est fendue de deux albums: 'New York City Blues' et ' Far from Home'.
Aubrie a une copine, Jade Jackson de Santa Margarita ( Californie), fille de Jeff et Lindsay Jackson qui tiennent un restaurant dans ce bled,.
On écoute un client: The food is like what you’d find in a good French bistro, but then you look up at the walls and see LPs of Dolly Parton and Hank Williams hanging there... du coup, Jade se lance dans la musique country et enregistre deux plaques: 'Gilded' et 'Wilderness'.
Eté 21, les filles décident de combiner leurs talents pour former le duo Jackson-Sellers, fin octobre un premier jet voit le jour: "Breaking Point''.
Non, Djoker, aucun rapport avec le tennis, il doit s'agir du point de rupture, elles le chantent... I’m at the breaking point You’re breaking me, baby...
tracks-
Jade Jackson – Vocals, Acoustic Guitar
Aubrie Sellers – Vocals, Mellotron, Bebot
Ethan Ballinger – Guitars, Synth, Keys
Matty Alger – Drums, Percussion, Synth, Bells
Rich Brinsfield - Bass
Produced by
Ethan Ballinger
Co-produced by
Aubrie Sellers
Recorded and mixed by
Brandon Bell at The Cabin Studio, Nashville, TN
Mastered by
Pete Lyman at Infrasonic Sound
lundi 24 janvier 2022
Sunny Inside dans «Neil' Un, Neil' Autre» - L'Image Qui Parle, Paimpol - le 22 janvier 2022
Sunny Inside dans «Neil' Un, Neil' Autre» - L'Image Qui Parle, Paimpol - le 22 janvier 2022
La première de 'Neil’Un, Neil’Autre' en version acoustique, aura lieu samedi 22 janvier à 20h30, à La Fabrique à Paroles de Paimpol.
Neil qui?
L'astronaute? Neil Sedaka? une génuflexion?
Arrête ton baratin, on sait que tu sais qu'il s'agit du nouveau spectacle de Sunny- Inside, le gars de Paimpol qui peut te jouer tout le répertoire de Neil Young si tu lui donnes une scène où il peut se produire pendant 72 h d'affilée, la légende veut d'ailleurs qu'il a fallu couper le jus lors d'un concert du Loner pour qu'il daigne quitter le podium après plus de trois heures de show.
Ce soir, les chansons du célèbre canadien doivent servir d'alibi pour introduire les compositions de Christophe Lourgouilloux.
Le public doit découvrir une autre facette d'un artiste à la palette généreuse et, comme il ne fait rien comme tout le monde, ce ne sera pas un concert conventionnel mais un numéro de music- hall mariant mise en scène théâtrale, mime, stand - up comedy et chansons.
Pour le décor, tu penses à Edvard Munch griffonnant la scénographie d'une pièce d'Henrik Ibsen, tu discerneras un fauteuil à l'étoffe élimée, une vieille table ronde dénichée sur le Bon Coin, sur laquelle repose un ampli aussi âgé que Neil Young, sur le sol traîne une poignée de guitares, à droite, tu distingues un lambris sur lequel on a accroché des pochettes de vinyles, uniquement des Neil Young ( 'This Note's for You' sur lequel se trouve le titre Sunny Inside y est en bonne place) avec une incongruité, en plein milieu trône l'album ' Dynasty' de Kiss, ce qui frappe les imaginations.
Sunny Inside, fringué denim de la tête aux pieds, guitare en bandoulière avec une sangle décorée du symbole peace and love, et le comédien Bruno Lizé incarnant un Neil muet, entrent en piste.
Tandis que l'un gratte quelques accords sur une acoustique, l'autre se dirige d'un pas décidé vers le tableau d'affichage électoral pour écarter le disque intrus.
Le faux Neil refile un casque à son sosie breton qui chantonne ce qu'il entend.
.
Exit le casque, je te refile une acoustique pur attaquer ' Heart of Gold' .
Euh, attends, il te faut un harmonica.
Après ce premier extrait, Neil le roadie refile une guitare électrique à son émule qui amorce ' Ohio'.
T'as des questions, tu veux écrire des chansons, tiens un recueil, Neil va t'expliquer comment faire, tu surveilles un lapin sans l'effrayer, s'il sort de son terrier, c'est tout bon, ta chanson est là.
Un tour de magicien quoi.
OK, mise en pratique, tiens, voilà le lapin, la Muse, Vy. En duo le couple ébauche ' Ni l'un, ni l'autre' puis embraye sur ' I've been waiting for you' que Neil avait gravé sur son premier album solo.
'Miss monunivers' se greffe sur la plage du Loner, le passage de l'anglais vers le français se fait sans anicroches.
Ta compagne semble craquer pour l'univers poétique du quinqua breton, elle te souffle, c'est bien ce qu'ils font, pluriel, car Vy assure toujours les secondes voix.
Tandis que Miss Monunivers ôte le masque de Roger Rabbit, Sunny amorce ' Harvest Moon' qui se fond dans 'La vie est belle' , aussi tendre qu'un film de Roberto Benigni.
' Tell me why' sert de tremplin pour 'La boussole' un rock pour les désorientés.
Les connexions se poursuivent, ' Long may you run' s'acoquine avec 'De Retour'', proche de l'univers d'un Gérard Manset, le titre est illustré de jolies images bretonnes en avant- plan: landes, chapelles, rafales de vent, calvaires ....
Après ce titre visionnaire on revient vers Neil avec ' Wonderin' qui donne naissance à un nouveau texte en français.
Annie aime les sucettes, les sucettes à l'anis, Vy, par contre, ce sont les sucettes géantes qui l'enchantent.
Et Neil?
Il ne jure que par une ' Sugar Mountain', tout ça nous conduit, pas forcément naturellement, au ' Jardin du Luxembourg' où on n'a pas croisé Joe Dassin.
Eh, où as-tu retrouvé cette vieille guitare dont je jouais dans mes années d'étudiant à Rennes, je l'avais appelée Buffalo.
Personne n'a oublié que Neil Young a fait partie de Buffalo Springfield avant de rejoindre Crosby, Stills et Nash.
Et c'est parti pour une séquence feu de camp, comme au temps où on chantonnait du Maxime Leforestier.
Ah, bon, nous c'était du Hugues Aufray ou Les Missiles avec leur ' Sacré Dollar'.
' Le Diseur' précède ' Home is where your heart is' que Sunny a décidé d'introduire par un court extrait de ' Helpless', une composition magistrale de Neil; superbement chantée par David Crosby sur l'album 'Déjà Vu'.
Elle ne tombe pas souvent dans la baie de Paimpol, mais ' La Neige' peut couvrir de son blanc manteau le centre Bretagne.
Sunny Inside, Nougaro, Debussy ou Adamo, tous des gosses quand les flocons surgissent.
En feuilletant un vieil album tu tombes sur des clichés oubliés, des souvenirs refont surface, c'était à Paris, où pas mal de Bretons, dont mes parents, ont abouti peu après la deuxième guerre mondiale, ' Entre briques et pavés' dépeint le déracinement.
Avec un clin d'oeil à Lou Reed, car tu as cru entendre le gimmick de ' Walk on the Wild Side'.
Si Indochine a cartonné avec Bob Morane pourquoi pas moi avec' Rahan' caché dans la tanière du soleil.
Et sinon, tu t'adresses à Johnny, lui, c'est Tanguy et Laverdure qui l'ont inspiré pour Les Chevaliers du Ciel.
Sur 'Hawks and Dove' Neil Young a chanté à la gloire de ' Captain Kennedy', un titre construit sur un traditionnel folk anglais , Sunny Inside en a fait une adaptation made in Brittany, ' Capitaine Conan' , un matelot fréquentant le Chant de Marins à Paimpol.
Pour introduire la dernière salve, on s'appuie sur ' Keep on rockin in the free world' et puis comme 'La Citadine', on fait du lèche- vitrines, le seul hic, pas de fric, ces fringues chic, je peux pas me les payer, je vous laisse, on m'attend à l'usine.
Le public conquis par cette première espère un rappel, il ne sera pas déçu et c'est en trio que le spectacle est conclu par un ' Cinnamon Girl' sentant la cannelle.
Next gig:
Le 17 février prochain, à la salle Arletty de Belle-Ile-en-Mer !
samedi 22 janvier 2022
Album - Adiant – Killing Dreams
Album - Adiant – Killing Dreams
Black Sunset
( NoPo)
ADIANT Killing Dreams 2021
Le death metal ne m'accroche pas souvent bien que je lui reconnaisse un
aspect technique certain et, contre toute facilité, une volonté farouche
de recherche artistique... comment dire? Particulière ...
Je m'en suis approché, timidement, par Moonspell (en 98), puis Paradise
Lost, Children of Bodom et Soilwork et je ne lui ai jamais fermé la
porte (devrais-je dire, je ne l'ai jamais enterré? Il aurait aimé!).
Cette ouverture laisse entrer quelques extraterrestres tel que Adiant,
dont la musique ne s'adresse pas à Dieu. Bon, j'en conviens, je joue
'ptit bras', du Melodic Death, c'est plus 'gentil'!
Les 5 musiciens ne viennent pas de Vienne mais du land de Styrie en Autriche, pas loin de la Hongrie et de la Slovénie.
Patricia Gschier - vocals
Felix Gschier - bass, vocals
René Stoecklmair - guitar
Lizzy Siebenhofer - guitar
Marcus Kürzl - drums
Ils initient leur projet en 2019, au meilleur moment(!), juste avant le
Covid. Un signe? Une force? ADIANT signifie 'désir' (aussi jalousie, pas
Adieu), dans l'étymologie celtique.
'Killing dreams' pour un groupe plein de désirs, n'incite pas à la gaieté.
On cite Tristania, Leaves Eyes, Epica (et pis quoi encore?). D'accord
pour la combinaison métal voix death, voix claire sauf que Adiant ne
joue pas sur le côté gothique d'origine du 1er, ni le viking (récent) du
second, ni le prog du 3è.
Avec des ni, ni, ni, on obtient une trame musicale franche du collier,
plus rock, tout en restant métal (genre Paradise Lost finalement). C'est
clair non? Enfin, c'est définitivement death avec éclairs quand même!
Patricia Gschier (ça marche au scrabble?) et son frère Félix (arrivé de
Darkfall au printemps 2020) dirigent l'équipe par l'écriture des
textes, le chant et une partie de la musique élaborée aussi avec le
reste du groupe et Thomas Reinisch, le producteur.
Patricia possède d'autres compétences puisqu'elle dessine la pochette.
Elle sera 'Rouge' tranche violemment Patricia! Baignant dans le sang,
les trames griffonnées, noires suie, essuient tout optimisme.
Un enchevêtrement de corps d'animaux cauchemardesques recouvre le fond :
serpents ou oiseaux venus de l'enfer, pattes griffues, bois et cornes,
becs, têtes énuclées ou à l'oeil exorbité.
Les intitulés, blanc linceul saisissant, tracent des arabesques gothiques.
Les textes traitent de critique sociale, d'événements environnementaux et de maladie mentale (A votre santé!).
Sommaire
1. Coronation
2. Killing Dreams
3. Hiding Place
4. Give Us A Voice
5. Beloved Distance
6. Lighthearted
7. Burning Bridges
8. Psychosis
9. Insatiable
10. Witches Dance
Recorded and mixed by Thomas Reinisch at Redhead Studios
Mastered by Philipp Wilfinger at Audiophil
Bandphotos by Richard Griletz www.richard-griletz.net
Backing vocals "Give us a Voice" by Caroline Gschier
Cover artwork and layout by Patricia Gschier
All Music by Adiant and Thomas Reinisch
Lyrics by Patricia and Felix Gschier
Plein d'assurance, Adiant débute le couronnement par un riff autoritaire
déchirant. 'Coronation' lance brutalement une attaque surprise.
Ce qui frappe d'emblée réside dans un son aéré et rentre dedans et cet alliage puissant voix claire, voix death.
Le chant guttural tapisse l'intérieur profond donnant une dimension
supplémentaire et le chant de soprano module au 1er plan. Les deux
suivent la mélodie dans une étrange harmonie.
La soprano prend souvent la parole, mais polie, elle laisse aussi la grosse voix s'exprimer.
La batterie balance constamment des grenades explosives, cassant les angles que la basse arrondit.
'Killing dreams' fouette un battement de guitare à cordes détendues
(mais pas les auditeurs). Une deuxième guitare, plus imposante,
l'interrompt jouant les mêmes notes.
Patricia varie les nombreuses possibilités de sa voix dramatique. Son frère, jaloux, growle drôlement.
Cette ambiance d'ombres fantomatiques donne des airs d'opéra death du plus bel effet.
C'est à nouveau un battement de cordes à l'allure mélancolique qui
introduit 'Hiding place'. La batterie donne le top départ et on entend
nettement les cymbales tintinnabulantes.
La chanteuse confirme la tristesse par une coloration mezzo-soprano en
duo avec le monstre. La composition prend ensuite une tournure
solennelle, au seul chant féminin, que le refrain bouleverse.
A son approche, l'enchevêtrement des voix reflète le dessin spectral de la pochette.
Le riff profond de 'Give us a voice', très légèrement dissonant, conduit
au paradis perdu anglais. Le tempo, plus lent, alourdit l'atmosphère
plutôt doomy.
La cantatrice appuie longuement les syllabes. Le duo des voix
antagonistes apporte la flamme à ce morceau... give us two voices...
Un arpège, des cymbales, un deuxième arpège... décidément Adiant ne se
lasse pas des entrelacements. L'intro la plus longue de l'album nous
amène en balade cosmique.
Patricia chante, comme un ange en méditation, au point que son frère
n'ose intervenir. Elle atteint des notes parties au bout de la galaxie,
Octave m'entends-tu?
L'envoûtement s'opère par petites touches en trémolos. Une piste (la
plus longue) grandiose, carrément à part des autres, par son aspect
gothique et son solo de guitare atmosphérique.
En contrepied, 'Lighthearted', nous entraîne vers un loup garou sous la
lune, avec un riff et une rythmique tendus et rapides, Moonspell es-tu
là? Oui, excepté que la voix claire, quasi seule, mène la barque au
Rubicon pendant un bon moment.
Le hurlement de Félix intervient sporadiquement à bon escient. Quand les
2 guitares se mêlent, une grande musicalité de style occulte recouvre
la plage.
Ne coupons pas les ponts ils brûlent déjà sur 'Burning Bridges'! Phrase
de rupture entre la belle et la bête? Drôle de composition très
théâtrale, un peu égarée, surprenante! Beaucoup de changements et de
dénivelés épuisent.
Le riff déroute aussitôt par une mélodie sinueuse, coupée par des
phrases monocordes avant d'entendre la grande prêtresse diriger la
cérémonie.
'Insatiable' de riffs, Adiant l'est certainement. Celui-là, urgent, semble contenter Patricia, aux anges.
Félix grogne pour obtenir sa part de gâteau, mais il est souvent laissé
de côté et ça l'énerve, il veut tout découper (de là à appeler Patricia,
'Zézette épouse X', il n'y a qu'un pas, vu que le Père-Noël est une
ordure!).
Le développement se veut insistant, têtu et bref dans un monde à la Paradise Lost en mode rapide.
Un claquement sec accompagne un nouveau riff répétitif rapidement
superposé. Ah, une fois n'est pas coutume, un léger clavier
tourbillonnant produit un emballement délicieux et pourtant les guitares
restent les patronnes.
Les 2 alouates commencent ensemble mais la femelle prend encore le
dessus. Quelques murmures sifflent insidieusement. 'Psychosis', un
trouble avoué?
Les roulements menacent Max et atomisent tout ce qui bouge. Les guitares
les chevauchent et essaient d'embrocher ce qui s'approche trop près
mais Patricia, agile, change de trajectoire à sa guise dans une 'Witches
dance' totalement maîtrisée.
L'énergie dégagée prend à la gorge dans une tension constante. Beau final représentatif des grandes capacités du groupe.
Les 3 derniers morceaux s'évanouissent en un clin d'oeil, les 3 minutes paraissant tellement courtes dans l'essentiel.
Un premier album peu commun qui s'écoute d'une traite (la vache!).
Parfaitement calibré sur 36 minutes passant en un éclair, il produit une
énergie tumultueuse suivi d'un impact fulgurant.
Des guitares en veux-tu en voilà et quelle voix!
Enjoy! ça s'écoute ici https://adiant.bandcamp.com/re
Album - Deep Purple - Turning To Crime
Album - Deep Purple - Turning To Crime
earMUSIC
( michel)
Le Purple a-t-il encore quelque chose à prouver?
Non, bien sûr.
Lorsqu'en février 1968, Jon Lord et Ritchie Blackmore s'associent avec Nick Simper, Ian Paice et Rod Evans, pour former Roundabout, un nom qu'ils n'ont pas piqué à Yes, qui n'existait pas encore, rien ne laissait supposer que cette formation, devenue Deep Purple quelques mois plus tard, allait défrayer les chroniques et devenir un des porte-paroles d'un genre nouveau: le hard rock.
22 albums studio, plus de la moitié disques d'or, des salles remplies aux quatre coins du monde, des classiques à la pelle ( Black Night, Speed King, Smoke on the Water, Child in Time, Highway Star, Strange Kind of Woman, Woman from Tokyo, Burn....) , des centaines de tribute bands ( notre préféré Strange Kind of Women) , et récemment, enfin, une intronisation dans le Rock and Roll Hall of Fame.
Qu'est ce qui pousse ces septuagénaires à encore pondre des albums?
Le plaisir de faire de la musique ensemble, sans se prendre la tête, sans viser le sommet des charts, s'amuser comme des gamins, c'est tout.
'Turning To Crime' ne fait pas l'unanimité, le plus gros reproche pour certains, c'est d'être un album de reprises, voilà le Purple réduit au statut minable de coverband, c'est oublié que les plus grands se sont prêtés à ce jeu: John Lennon et David Bowie en tête.
Sans oublier que quelques premiers hits des pionniers étaient déjà des reprises:' Hush' de Joe South , 'Kentucky Woman' de Neil Diamond ou 'Lalena' de Donovan.
Alors, pas question de bouder son plaisir, on pose la rondelle sur le vieux tourne-disque, en sachant que l'idée de l'exercice vient du producteur, Monsieur Bob Ezrin!
Tracks.
vendredi 21 janvier 2022
EP - Old Traditions - Labasheeda
EP - Old Traditions - Labasheeda
Presto Chango Records
( michel)
T'es vraiment pas en avance, disséquer un mini-album de Noël en janvier, c'est une aberration!
Peu importe, tu pourras toujours mettre "Old Traditions" de Labasheeda sous le sapin en décembre 2022.
Il y a un peu plus d'un an, le groupe amstellodamois avait gravé 'Status Seeking' , titre emprunté au pianiste Mal Waldron, un album que les critiques avaient couvert de louanges.
It isn’t an album that reinvents the wheel, nor will it change your life, but there is enough diversity and energy to hold your attention. It makes for an enjoyable listen and fans of 90s indie will become misty eyed with nostalgia, écrivait Reza Mills pour The Sleeping Shaman.
Cette fois-ci Saskia van der Giessen et ses copains ont sorti un winter EP, assez éloigné de leurs compositions usuelles.
Quatre titres:
- Old Traditions
- Fireworks
- Cold Days
- In Reverse
line-up - Saskia van der Giessen – vocals, acoustic guitar, violin, viola
Arne Wolfswinkel – electric guitar
Renato Cannavacciuolo – double bass
Jan Tromp – drums
Au nucleus ( Saskia+ Arne) s'ajoutent donc deux musiciens supplémentaires: Renato Cannavacciuolo qui avait déjà travaillé avec le groupe et qui fait partie de War at the Explorers Club et de Dead Dove District et Jan Tromp ( avec o, s v p, pour ne pas le confondre avec un plaisantin ayant squatté la Maison Blanche) qui a rejoint le groupe peu après l'enregistrement de 'Status Seeking'.
Il est intéressant de noter ceci: The covers are silkscreen printed so every CD is a unique sample.
Saskia van der Giessen & Arne Wolfswinkel ont imaginé cet objet artistique.
La sérigraphie stylisée en rouge et argent a été dessinée par madame, Arne s'est chargé de la besogne graphique.
Des chansons de Noël, fort bien, mais ne t'imagine pas entendre une copie de ' Mon beau sapin' par Tino Rossi. ' Old traditions' montre, sans doute, l' aspect serein de l'univers d'un groupe plus habitué aux sonorités rugueuses , toutefois, la naïveté illustrant les traditionnels jingle bells ou let is snow, let it snow, fait place à des considérations moins candides, même si le chant aérien de Saskia et l'instrumentation acoustique collent à l'image des Chrismas Carols bourrés de gentils bergers, de paisibles boeufs , d'ânes gris et de tendres séraphins.
' Fireworks' s'éloigne encore plus de l'esprit de Noël, le morceau crépite, le ciel s'illumine d' étincelles colorées, mais il y a un coin d'ombre, tu n'es pas là, je t'embrasse , oui, mais c'est un rêve.
Le petit côté PJ Harvey que tu entends en sourdine confère une note contrariante à ce faux cantique.
C'est au travail de Dominique Van Cappellen-Waldock ( Baby Fire, von Stoheim, Keiki, Fleur de Feu...) que tu penses à l'écoute de 'Cold Days'.
Michael Gira ou Enablers ne sont pas loin, non plus.
Un fond musical minimaliste, une voix feutrée, effectivement, on est loin des températures torrides, le morceau baigne dans un climat surnaturel, puis apparaît un violon presque romantique, Saskia passe en mode récitatif et conduit la plage à son terme, tandis que tu rajoutes une bûche dans l'âtre tout en demandant à ta compagne de te servir un remontant , un Bobby's dry gin fera l'affaire.
' In Reverse' , voix mélancolique peu assurée, cordes crépusculaires, un spleen étouffant évoquant les hivers nordiques mis en musique par Jean Sibelius, cette dernière plage n'est pas destinée à te remonter le moral.
Avec les quatre titres constituant "Old Traditions" Labasheeda a ouvert une parenthèse dépouillée, proche de l'ambient, dans leur catalogue référencé art rock ou noise.
Un exercice réussi!
mercredi 19 janvier 2022
Album - Cellar Twins "Duality" ' (re-release)
Album - Cellar Twins "Duality" ' (re-release)
Rockshots Records
NoPo
CELLAR TWINS Duality réédition 2021
Venus de la belle Namur en Belgique ('Namuur toujours Namuur' chante
Johnny), voici Cellar Twins (derrière les portes du pénitencier?).
Jeff Sternon (Guitare) et Francesco Damanti (Batterie) se rencontrent
dans un groupe aux orientations pop et décident de se lancer en 2014
dans cette aventure plus musclée.
Pas vraiment des potes de taule, mais le nom leur semble approprié pour 2 headbangers répétant dans une cave.
Le groupe ne se libère qu'en 2016, avec l'arrivée de Elodie Vainqueur
(basse, parents profs de musique et prof de trompette elle-même, avec
elle c'est gagné d'avance!), recrutée sur une petite annonce griffonnée
dans une grande surface et Carl Kubinsky (chant et guitare), intrigué
par un message publié 6 mois plus tôt sur internet.
Les taulards en profitent pour sortir de la cellule, un EP en 2017. 2
ans plus tard, un financement participatif paye la caution et leur donne
les moyens de défendre 'Duality'. David Annenkoff (embauché via
Facebook) remplace Francesco en Juillet 2020.
Curieusement, les twins (devenus quatuor) rechutent en 2021. Leur deal
récent chez Rockshots records permet, en effet, la réédition du disque
précédent pour communiquer, programmer des dates de concert et
distribuer leur musique plus largement.
Bégaiement? Répétition (nécessaire pour le live!)? Ou vrai démarrage?
Les musiciens citent l'influence de Avenged Sevenfold et Alter Bridge. J'y ajouterais quelques pincées de Muse.
Leur style se caractérise par un son de guitare moderne et épais, une voix claire et une colonne rythmique puissante.
Jeff compose la plupart des morceaux et Carl participe à l'écriture des
textes qui parlent de luttes dans la vie avec des paroles suffisamment
généralistes pour s'adresser à tous.
Le contenant :
Une pieuvre géante et rougeoyante, à 8 tentacules menaçants, semble
protéger un papillon scintillant dans un ciel étoilé (artworks by
Chromatorium Music de Quimper la bretonne et oui, Namuur toujours
Namuur!).
'Coexistence de deux éléments de nature différente' traduit 'Duality', l'objet de la rondelle.
Le contenu :
1. Millenium
2. Molotov Parade
3. Cloud Walker
4. Selfear
5. Social Waste
6. Antithesis
7. Wovoka
8. Tales of autumn
9. $olace
10. Promesse
11. Namazu
Mixé par Jeff Sternon et produit par Cellar Twins
https://soundcloud.com/cellart
'Millenium' Le titre ne fait pas dans l'originalité car le terme parsème
le net comme autant de références de films, livres, jeux, noms d'albums
ou de chansons. "Règne terrestre du Messie avant le jugement dernier".
Rien à voir avec le texte, un peu ésotérique, qui ne nous éclaire pas
vraiment. Le clip (tourné au Château de Lavaux Sainte-Anne) possède un
joli côté médiéval gothique, pas plus dans le thème.
Après une amorce ébouriffée par un souffle orchestral, le flux musical dégage beaucoup de puissance, sans oublier la mélodie.
Carl Kubinsky, cheveux rouges, délivre un chant fiévreux et de mauvaise
humeur. Batterie et basse cognent et forment un bloc inébranlable.
La guitare de Jeff Sternon signe un riff métal percutant. Le passage,
faussement calme, au milieu du morceau développe une pression vicieuse
amenant un moment de folie étonnant.
'Molotov parade' se boit en cocktail évidemment. Entamé sur une
rythmique lourde, le titre s'élance avec un riff droit sur la batterie
rapidement explosive ('Molotov' toi même!).
La surprise réside dans les choeurs inattendus, sur un moment tendu, et qui se taisent à mi-chemin.
La guitare tire son épingle de son jeu, inventive, variée, parfois
dissonante, toujours vive, le tapping produisant un jus délicieux.
La basse, dont les cordes semblent parfois frappées, la soutient
constamment avec force. Le chant passe allègrement de l'énervement à
l'harmonie. Imparable!
Mis en avant par une vidéo, au bord d'un lac, live Unplugged, en ligne
Août 2020, 'Cloud walker', à 2 arpèges imbriqués dans sa version studio,
prend des airs de désert au bon souvenir de Pearl Jam ou Soundgarden.
On note le décalage de l'arrivée de la batterie à plus d'une minute, pas
contente, elle s'énerve. Puis le ton, lancinant, laisse une guitare
plaintive et aérienne chevaucher les nuages.
Le chant s'apparente à celui de James Labrie (Dream Theatre). On pourrait presque qualifier l'ambiance envoûtante de stoner.
Le titre "Selfear" parle de ce qu'on l'on montre par rapport à ce que
l'on est vraiment et les craintes intérieures provoquées par ce décalage
(Self fear).
Après une ouverture à l'arpège évanescent, l'instrumentation, toujours
punchy, alterne couplets sombres et refrain catchy avec changement de
cadence.
La vidéo filmée en noir et blanc, dans un cadre de d'arcades et de vieilles pierres, augmente l'intensité du titre.
'Social waste' surprend par ses choeurs en 'na na na na na na' décalés,
incitatifs et tournés vers le live sans distanciation sociale. Le chant
reste assez forcé, parfois proche de la rupture.
Le riff et la guitare lead se positionnent dans une tendance plus rock traditionnel, rompant avec le style de début d'album.
On y revient au mastic avec 'Antithesis'. L'orchestration invite, de
nouveau, gros riffs et grondements. On y trouve aussi des choeurs assez
virils.
Les accords mineurs développent une atmosphère sombre simplement
illuminée par un solo de gratte. Un passage scandé prend des intonations
hardcore.
Des sonorités de violoncelle ouvrent 'Wovoka' prolongées par des
percussions électroniques. Les choeurs harmonieux et le placement de la
voix me font penser à Placebo.
Un passage planant, travaillé de belle façon sur le plan rythmique,
tombe à point nommé pour agrémenter la composition plutôt mélodieuse.
'Tales of autumn' ralentit dans un tempo trainant au climat moite
grungy. Les accords de la guitare rythmique, en mode électro acoustique,
et la lead plaintive se mélangent tendrement.
La batterie, tranquille, n'intervient que tardivement. La voix se
dédouble et s'assombrit, par instants, lâchant même quelques
chuchotements inquiétants.
Le long solo de guitare aussi épique que somptueux, dynamise le final.
$olace" démarre, sur les chapeaux de roue, dans une orientation prog-metal. Le dollar dénonce l'illusion du confort matériel.
Energique et entraînant, l'ouvrage technique remporte la partie sans difficulté.
'Promesse' en français dans le texte, propose, en entrée, une guitare
sonnante couplée à une voix nasillarde et douce. L'instrumentation
s'épaissit ensuite, musculeuse, dans un magma séduisant à basse slappée.
Un effet clair-obscur, rempli d'éclairs scintillants et de choeurs
élégiaques, donne des sensations tristes jusqu'à la déchirure... de
toute beauté.
'Namazu' ajouté au tracklisting original, s'apprécie en clip https://www.youtube.com/watch?
La voix, inquiétante, avance sur un filet de gratte, comme un reptile
rampant, puis la guitare crache son venin poussée par une basse
grondante et des frappes orageuses.
Les textes s'accordent 'Somewhere beneath the ground it's calling I bet you fear it too'.
On sent que Cellar Twins aime le pop-rock grandiloquent, le grunge et le
métal pur. Il s'y promène dans un mélange métallique brillant et
attractif.
De la motivation et de la variété, les musiciens n'en manquent pas, il
suffit d'écouter leur interprétation pleine d'énergie : chant intense et
modulé, guitare technique et bagarreuse, basse tonique et liante,
batterie roulante et bavarde.
Le combo continue son activité incessante (réaction à leur période
d'enfermement trop longue?), par le tournage d'un nouveau clip au
théâtre de Namur.
On attend, avec curiosité, la suite de leur orientation après
murissement / patine durant près de 3 ans et nul doute que les cavistes
savent faire vieillir leur breuvage dans de bonnes conditions.