Pandapendu « Pandapendu » EP
Upton Park
( NoPo)
Yann Olivier c'est Craftmen Club, Thomas Howard Memorial, Stade... Le
goéland du Goëlo, qui se risque en Argoat, perd ses plumes mazoutées et
laisse pousser ses poils soyeux.
Une solide amitié avec Elouan Jegat à la prod. (Skopitone Cisko, Stade,
THM) et l'Australien voyageur/poète de Binic (ou inversement) aux textes
(Dewaere, Le Super Homard) couplée à l'interprétation musicale de
Thomas Kerbrat (THM, No Pain No Pain, Tiger and The Homertons, JMK...) à
la patterie et Grégory Perrochon à la basse, libèrent le côté ensoleillé
de Yann qui se lâche dans Pandapendu
Adieu la tristesse du Pendu Yann, bonjour la douceur aimable du Panda
Yannou! A ne pas confondre quand même avec Pandi Panda de Chantal Goya.
Gentil oui mais ya des limites!
Le gars monte le truc il y a un an seulement et s'essaie au live dans le coin (Binic, Plouha... Saint-Brieuc http://www.concertmonkey.be/re
Ce 28/01/2022, après les clips 'Ruskov' et 'Vaporise' et après le zoo de
Beauval, le panda accouche d'un EP 5 titres (produit par Elouan JEGAT
et masterisé par Sebastien LORHO).
L'esthétique du visuel, imaginé par Laurent Guillet, attire l'oeil et le
bon (celui qui apprécie). Dans un couloir exigü, aux murs mats, et qui
connaît les échecs, l'ectoplasme du panda déclenche une ondulation
arc-en-ciel.
'Ruskov' entre carrément dans le cadre du tube (ça a un cadre un tube?
Remarque oui, un vélo en a bien un!). La ligne de basse gonflée et
sautillante (aussi classe qu'un disco à la New Order) marque un rythme
chaloupé sous le motif dessiné par Thomas.
L'animal (we are) plane au dessus de sa voix fragile et sereine qui voit
double au final. La mélodie lumineuse file sous une pluie de notes de
synthé et quelques apparitions de mellotron dont Yann est friand.
La vidéo (Grinderz House, Antoine Le Guevel) filme un road trip passant
allégrement d'une Jaguar à un caddy et retour, featuring l'homme
invisible et 2 skateuses voleuses.
Dans 'Vaporise', Yann change de monture. L'ambiance musicale rappelle un
peu Thomas Howard Mémorial en plus joyeux, l'effet Panda sur Solex sans
doute. Dans ce clip (du même shooter), clin d'oeil au caddy, toujours
présent, mais occupé cette fois par Elmo (Rue Sésame).
La caravane Diamant accueille les potes Yann et Elouan qui a préféré le
poney au solex. La mélodie transpire le bonheur d'une amitié. J'entends
la voix d'Elouan se mêler avec ravissement.
Le clavier tintinnabule sur une cadence au trot. Un envoûtement total du début à la fin.
La plage 'Summertime' souffle aussi chaleureusement que son titre. Une
pop raffinée déroule avec beaucoup de naturel. Thomas travaille son
pattern en rupture et Gregory, économe, place ses notes en harmonie.
Le clavier occupe discrètement les espaces et les vocaux de Yann
prennent paresseusement le soleil. Quelques petits gimmicks électros
amènent un air insouciant et guilleret.
L'intro de 'Falling in love with you' ressemble à l'esprit de Maxwell
(qualité filtre, pas la peine d'en rajouter!) avec cette sonorité kitsch
et ce son de trompette décalé. On y ressent un flegme britannique
'down under' même sans la voix du crooner.
Perchée, décontractée, la mélodie défile sans heurts. Basse et batterie
jouent simple et collectif. Seul le clavier se permet quelques
excentricités.
'My tragi-comic mystery' (paroles David Michael Clarke) prend une voix
plus basse. D'ailleurs, la basse ronde d'abord avec la batterie en ondes
dans l'eau, flirte ensuite, main dans la main avec des nappes de
clavier évanescent.
Le développement va crescendo, les claviers escaladant la mélodie et Yann montant plus haut. Un instant de grâce merveilleux.
Cette musique, remarquable, faussement facile, mérite une écoute quotidienne et une diffusion cosmique.
Elle agit comme un vaccin contre la morosité. Tant qu'à se pendre, faisons le par les pieds, le monde est plus beau à l'envers.
Le panda a tout compris, on peut se pendre à son cou. Dans un cadre de
vie assombri, il faut savoir se réfugier près de nos certitudes, l'amour
et l'amitié.