mardi 4 janvier 2022

Album - Harlem Lake - A Fool's Paradise vol. 1

 Album - Harlem Lake - A Fool's Paradise vol. 1

 

Eigen beheer

 

NoPo

 HARLEM LAKE A fool's paradise vol I 2021


Un lac aux USA ou une station de métro à Chicago? Zéro Google! 'Harlem Meer' à New-York? Tu chauffes un peu!
On parle des Pays-Bas... 'Haarlemmermeer', niche, dans un polder, pas loin d'Amsterdam et peut se traduire par ... 'Harlem Lake' bingo!
Un groupe aux essences tellement américaines.

Dave Warmerdam, pianiste, commence l'histoire sous son nom après s'être fait remarqué, à 16 ans, à l'International Blues Challenge de Memphis en 2017.
Sonny Ray, guitariste et Janne Timmer, chanteuse le rejoignent. Ils tournent énormément (avec Walter Trout notamment) et sortent un album live.
Ils ne changent de patronyme que récemment, juste avant le recrutement de Benjamin Torbijn à la batterie et Kjelt Ostendorf à la basse.

Mais ce qu'ils préfèrent, ce sont les live en réalité augmentée(!), formation étoffée à 12 , une vraie dream team collective (et Dieu sait que les Oranje ont fière allure...).
A noter, particulièrement, 4 titres interprétés dans un studio saturé à la radio néerlandaise Veronica!

A fool's paradise vol I, la jaquette :
Dans une jungle luxuriante, la présence, décalée d'un kiosque à musique, interpelle, d'autant que 7 flamants, pas encore roses, y font un tour de manège l'un derrière l'autre.
3 demi- arches, intégrées au toit, entourent les visages des leaders Dave, Sonny et Janne. J'y vois l'adaptation des musiciens et de leur art à la nature sauvage : biodiversité et flower power!

Les pistes :
1-Deaf Blind
2-A fool's paradise
3-The river
4-Guide me home
5-Please watch my bag
6-My turn to learn
7-I won't complain
8-I wish I could go running

Entrée en matière Southern rock dans un beau riff chauffé par l'orgue Hammond monstrueux. On se croirait chez Lynyrd Skynyrd, ou Rossington-Collins band pour la voix de Dale Krantz (remember 'Don't Misunderstand Me').
Sauf que Janne réussit le tour de Force de dégager encore plus de puissance, plus de feeling, plus de modulation, elle nous donne un sacré grain à moudre, et derrière elle, les choeurs dégoulinent.
Aux deux tiers de 'Deaf Blind'(un comble!), les twin guitares jaillissent ramenant les grandes heures de Wishbone Ash. Elles peuvent se lâcher, la rythmique assure.
L'instrumentation baigne, jusqu'au bout, dans un bouillon de culture déchaîné.

La batterie annonce un grand moment. La guitare plante une flèche directement dans le coeur. La voix, débordante d'émotions, retient d'abord son expression avec tact.
Mais sur le refrain, elle prend une ampleur incommensurable par ses multiples facettes. Deux notes à la guitare déchirent un sac de larmes sous les yeux.
Les cuivres, tapissés en fond, viennent accentuer le frisson. La guitare ne se sent plus d'ivresse et bouillonne jusqu'à l'extase.
Et le chant, le chant de Janne vient nous achever définitivement (ce n'est même pas un pléonasme!).
Un classique d'emblée, incontournable, à classer à côté de 'Free bird', 'Jessica', 'Whipping Post', Highway song'.

Une slide bien rouillée (bien roulée aussi) ouvre le lit de 'The river'. La batterie trop lourde vient plomber le fond; la basse change le plomb en or.
La fille prend sa voix intense la plus grave et les choses en main (!?). Tu sens qu'elle peut t'emmener loin, au moins jusqu'à la rivière sans retour 'Get down, get down to the river Erase your footsteps and never return'.
Un coup de vent souffle sur la mélodie, les cuivres sonnent chauds. Cette chanson, si bonne, amasse admiration, dit John.

Il est tard déjà, 'Guide me home'. La ligne de guitare balade dans un mid-tempo crépusculaire. Elle convoque ici une dobro, là une pédale steel, par petites touches.
La rythmique se fait si discrète, qu'on entend quelques notes de trompette dans le lointain. Janne, pousse sa voix langoureuse à la Linda Ronstadt ou Stevie Nicks, alliant toujours puissance et modulation.
Au final, tous les instruments se rejoignent comme un hommage unanime.

'Please Watch My Bag' en vlà du blues en vlà, du bien baveux qui vous scotche. Intro dans une cadence 'Fool for your stockings' des ZZ, un blues incandescent aussi, pas des moindres!
Mais là pas question de bas, faut surveiller le sac de la dame! La voix en transes, parfois abandonnée quasi a capella, donne des trémolos, pourtant avec vigueur.
Alternant flamboyance et retenue, la guitare est empruntée à Robert Cray, encore toute fiévreuse.

'My turn to learn' reprend la route du Sud, on dirait. Guitare et basse/batterie se renvoient le rythme.
La blues woman décoche des crochets au foie avec ses décrochés dans la voix.

'I Won't Complain' mène un blues soyeux jusqu'à notre âme. Lorsque le morceau avance, une voix masculine vient jouer au duo puis la féminine se dédouble.
Le développement possède beaucoup de subtilités notamment par un piano magnifique, pièce maîtresse de la composition avec le chant de la maîtresse es voix.
Néanmoins, la guitare jalouse, ne peut retenir un solo juteux qui se tire la bourre jusqu'au bout avec les touches blanches et noires.

'I Wish I Could Go Running', ah ce rythme chaloupé, moite, du (harlem) shuffle! Janne pousse ses intonations de la basse à la pointe aiguë, jusqu'à l'euphorie gratinée.
Les autres jouent les paresseux et trainent les pieds... en rythme quand même et tous ensemble. Un ptit solo, nonchalant, pas trop fatiguant... quoique...
Dans cette plage hyper classique, Harlem Lake montre sa maîtrise de toute la panoplie du blues.

Ces musiciens ont le blues 70's, à 100% dans le sang (un peu comme, récemment, les Blues Pills avec lesquels, on peut rapprocher des vocaux époustouflants).
J'en reste, moi-même, sans voix... Janne en a assez pour un choeur entier! Des coeurs, Dave et Sonny en font battre tout autant par leur virtuosité toujours gorgée de feeling.
Un disque qui fera date, le début d'une grande carrière assurément!
Harlem Lake n'en est qu'à son premier vol ('vol I'), ça promet...





Some additional live band members :
Drums: Rick Van de Voort
Bass: Lars Hoogland
Backing vocals: Megan Zinschitz
Backing vocals: Esra Elgün
Trumpet: Thomas Heikoop
Trombone: Maarten Combrink
Saxophone: Jazzton Hulschebosch
Percussion: Stan van Tongeren
Rhythm guitar: Joost Tonies