Album- The Fragments Of Wonder by Wonders
Limb Music!
NoPo
WONDERS The fragments of wonders 2021
Ce simple nom m'évoque les 7 merveilles du monde (des fragments ici?).
Je me souviens de les voir réunies sur la pochette de 'Empires in the Sun' des belges Thorium dans un style musical assez proche mais Wonders
ne vient pas du plat pays.
Tiens? Au chant Marco Pastorino de Cristiano Filippini's Flames Of
Heaven (que j'avais chroniqué en 2020) et ex. Temperance; ce n'est pas
le seul, Luca Negro, à la basse, l'a suivi.
Ah? Bob Katsionis au clavier... Bob... l'éponge du métal; on ne compte
plus ses multiples participations à des projets : Firewind, Revolution
Renaissance (Tomi Tolki ex.Stratovarius), Serious Black, Septic Flesh,
Outloud, Warrior Path... n'en jetez plus!
Les frères Lunesu, Pietro Paolo (guitare) et Giorgio (batterie)
complètent le line-up plutôt italien donc, à part le super mercenaire
grec. Le métal est une grande famille!
Ces 3 derniers musiciens amorcent le projet dans Even Flow en 2020 avant d'aboutir à Wonders.
Quelle pochette utopique! Il faut privilégier l'édition vinyle. L'écorce
terrestre d'ocres se brise et se soulève dans la poussière sous la
poussée d'une sphère bleutée semblant contenir une ville.
3 personnages observent le phénomène sans inquiétude apparente. On
dirait que le ciel, bleu profond et agité, opère une attraction.
'WONDERS' s'écrit dans une police argentée moderne et sophistiquée. Le
nom des 3 créateurs du groupe se positionne juste au dessus et le titre
dans la partie basse du dessin.
Félicitations à son concepteur Gustavo Sazes (Angra, Amaranthe, Arch Enemy, Serenity... Firewind! Ben oui, la famille).
Question esthétisme, on casera l'objet proche de Stratovarius pour la
vitesse de l'éclair et le design, Rhapsody pour le feu, Malsteen pour la
virtuosité et et Rainbow (75-78) pour les racines.
On les éloignera de Beast in Black, parfois cité, mais aux compositions plus commerciales.
'Good and bad', on pourrait garder uniquement la 1ère proposition. Le
power metal brille dans toute sa splendeur. Les zébrures de gratte,
incisives, rappellent Stratovarius et Rhapsody à d'autres moments.
La mélodie, brillamment portée par Marco, s'accroche facilement aux
parois des tympans. La basse soutient l'allure et renforce l'impression
de puissance.
Un passage 'Devil Djent" nappé d'un clavier virtuose vient mettre l'ensemble au goût du jour dans un décor de théâtre onirique.
L'air de 'Pretender' frappe d'entrée par sa fluidité, on sait de quelle
famille fait partie Wonders. Le petit passage quasi a capella, sur
piano, n'y change rien, l'euphorie prédomine.
On focalise sur l'équilibre entre les instruments, tous audibles (cette guitare laser!) et jouant magnifiquement ensemble.
Le final, travaillé, enchaîne un riff gratté en mur de béton (spécial
headbangers), un arpège en duo délicat puis l'orchestre au complet pour
conclure.
L'entame de 'Losing the Dream', adaptée aux futurs live, se fait comme
une présentation des instruments un par un : basse métallique (qui en
jette), batterie agrémentée d'une frappe sur une cloche puis riff de
guitare où l'on ressent le palm-mute et enfin le clavier magmatique se
superpose au riff.
Une 2è guitare épaissit le trait. La voix vient porter la mélodie pleine
d'entrain. Elle donne clairement, peut monter dans les octaves, et
produire un peu de grain.
Le morceau, émoustillant, possède une partie majoritairement instrumentale superbement maîtrisée.
Le riff tranchant et la double-pédale caractérisent le démarrage de
'Beyond Redemption' qui fait trembler le sol. L'arrangement alterne ce
tempo de ouf avec des passages à voix suave et choeurs angéliques qui se
la coulent douce.
Marco se faufile aussi à l'aise dans les notes basses que dans ses
feulements lyriques. Le clavier continue de se frayer son chemin
flamboyant dès qu'il trouve l'ouverture.
'Freedom' offre une orientation plus symphonique et moins rapide. Les
guitares gratouillent et caressent sans agression. Le clavier parsème la
mélodie de lignes obsédantes.
Ces 2 instruments interviennent au top de leur complicité. Le refrain,
simple et direct, accroche facilement mais je préfère les petites
secousses, saccades et dérapages brefs et totalement contrôlés des
couplets.
Changement de tons sur 'Where The Sun Doesn’t Shine', cette espèce de
ballade (au rythme pesant au début) se fait bouger, régulièrement, par un
clavier/piano et la double pédale tueuse.
Cette rupture bienvenue procure un instant de répit surtout lorsque le
duo guitare/piano fait les yeux doux. Le solo de gratte, éclatant, reste
sobre, malgré tout. Les choeurs discrets agissent en jolis ornements.
Superbe prélude au clavier pour 'Indigo World'. La guitare ne s'en laisse pas compter et dégaine une ligne cristalline.
La plage combine moments techniques somptueux, notamment le bref solo de 6 cordes, et refrain beaucoup plus feutré.
Bien que courte, chaque intro demeure particulièrement travaillée, en
voici une nouvelle démonstration en entrelacement piano/guitare sur
'Sacrifice'. Le riff reprend ensuite la main, façon prog-métal avec
claviers.
On sent à peine le poids de l'instrumentation tellement elle forme un
bloc articulé parfaitement huilé, impressionnant de virtuosité comme le
solo de claviers suivi d'un passage très technique à la Dream Theatre.
'Miracle of life' fait croire à une pause sur un plan rythmique plus
lourd et des vocaux crooner en préambule puis tout s'emballe. Lorsque
Marco escalade ses cordes vocales, on pense à Lou Gramm chez Foreigner.
Au final, ses vocalises viennent lécher les harmonies et donner du brillant à la mélodie qui n'en demandait pas tant.
Le groupe offre une lyric video pour 'Fragments of wonders'. Les textes
(pas transcendants mais faciles à apprendre) parlent de voyage seul dans
le froid, imagé par de jolis paysages de montagne.
Autant les paroles jouent la simplicité autant la composition musicale
recherche progression, ruptures, dénivelé dans les tons. Le son précis
n'oublie pas de faire entendre les cymbales.
Guitare, synthés à sonorités de violons, en liminaire, nous câline avant un souffle épique aux arrangements grisants.
On sort de cette écoute tellement ébouriffé que je m'éponge le front et
finalement je jette l'éponge (pour ceux qui n'auraient pas suivi la
ptite blague du début) alors que Bob (l'éponge) et les Wonders ne
semblent même pas transpirer.
La puissance de l'orchestration, fouillée plutôt que fouillis, révèle
une grande richesse qui donne toute son ampleur par un son méticuleux.
L'album jouit d'un équilibre remarquable autant par la durée des
morceaux de 4 à 5 minutes que par leur qualité. Les 48 minutes passent
très vite!
J'ai un doute sur l'application du slogan 'Wonder ne s'use que si l'on
s'en sert'... je pense qu'avec un 's' à la fin, 'Wonders' se recharge au
fil des écoutes.
Dans la grande tradition power métal, 'Wonders' c'est wonderful!
Tracklisting:
01. Good & Bad 4:11
02. Pretender 4:20
03. Losing The Dream 5:10
04. Beyond Redemption 4:03
05. Freedom 4:00
06. Where The Sun Doesn’t Shine 5:45
07. Indigo World 4:24
08. Sacrifice 4:14
09. Miracle Of Life 3:18
10. Fragments Of Wonder 4:36
CD only Bonus Track:
11. Empire 4:28
Total Playing Time: 48:3
Produced and mixed by Bob Katsionis
Recorded at Sound Symmetry Studio, Athens, GR
Mastered by Nasos Nomikos at VU Productions, GR
All music and lyrics written by Marco Pastorino & Pietro Paolo Lunesu