Jazz ô Château: Stomp Stomp au Centre de Congrès de Saint-Quay-Portrieux, le 26 août 2021
Lunch rapide, petit café, vérifications des mails reçus, faire pisser le chien et en voiture, à nouveau vers Saint-Quay où Stomp Stomp est attendu au Centre de Congrès.
19:30 disait le flyer, à 19:25' une longue file se traîne le long de la plage du Casino.
Je vous assure cher cousin que vous avez dit bizarre.. l'explication viendra lorsque l'assistance soit installée, après les désormais inévitables contrôles sanitaires.
19:58', manifestement il y a un couac, 20:00, un retardataire, essoufflé, termine son marathon, Franck, la trompette, s'est tapé Lannion- Saint-Quay au pas de course.
Il passe au vestiaire enfiler son costume de scène tandis que le président de l'association Quand le jazz est là saisit le micro pour placer un bref laïus, le Maire de l'entité lui succède, il faut meubler pendant que les Nantais, peu nantis, terminent leurs préparatifs.
20:10, le quintet à l'ouvrage.
Line-up: trompette, Franck Beele/ piano,Thomas Mayeras / batterie & vocaux, David Avrit / sax alto & tenor ,Thomas Croguennoc et à la contrebasse, Jeff Vincendeau.
David, le chef au look membre de la Bande à Bonnot, lance la machine en entamant 'On the sunny side of the street', on est en 1930 , les States n'ont pas encore digéré the Great Depression.
Une version essentiellement instrumentale, quelques lyrics sont fredonnés par David la casquette en fin de litanie.
Nous étions prévenus, le credo de Stomp Stomp c'est le traditional jazz des thirties et forties , celui que Stanley Dance a baptisé mainstream jazz, que certains, en faisant la moue, qualifie de jazz à papa.
Du swing, certes, mais pas de quoi effrayer grand-mère.
La suivante, 'Tickle Toe' , un écrase orteil, s'entend sur leur CD 'Handful of Swing'.
Leur version ballroom swing est plus proche de Count Basie que de Lester Young.
C'est bien foutu, propre et smooth, Saint-Quay est aux anges.
Fats Waller, 'Buckin' the dice' , double six, qui fait mieux?
Gaffe, les filles, ... old Macky's back in town..., c'est rondement mené, les petits soli se succèdent, ta voisine sourit, applaudit à bon escient et la troupe enchaîne sur 'When I get low' entamé par quelques fingersnaps et un jeu de piano sautillant.
Une mute trumpet pour étouffer les sonorités agressives, la croisière s'amuse.
'Capital Idea' de Gene Krupa s'avère plus musclé, sans excès de fantaisies toutefois.
L'affiche promettait de laisser de l'espace pour les danseurs, jusqu'ici ils chômaient.
'This can't be love' ne connaît pas plus de succès sur la piste, il manquait le velouté inimitable de Nat King Cole.
Une compo personnelle pour suivre, 'Toot that Thing' , la vie est un long fleuve tranquille, tout baigne, c'est rassurant, glabre et soigné, mais Clelia s'énerve, elle attend un grain de folie, l'étincelle qui doit embraser la salle, elle ne viendra pas.
Too pity, le public, aussi sage que les musiciens, ne s'en offusque pas.
Les titres se suivent: une romance signée Fats Waller, 'Until the real thing comes along', 'Bernie's Tune' de Gerry Mulligan passé au micro-ondes,' L.O.V.E. ' very, very extraordinary chanté par Nat King Cole, Fats Waller ( encore) ' All That Meat And No Potatoes', pas le titre préféré de ta belle-soeur , végétarienne stricte, puis 'A walkin Thing' .
Fondu enchaîné sur un roulement de tambour, petit aparté du piano, le batteur s'acharne, les cuivres entrent en piste, la contrebasse suit le rythme, enfin, une pièce énervée ( Moppin' and Boppin') .
Retour au schéma pondéré avec 'I've got a right to cry' de Joe Liggins, suivi par un 'Night Train' bien plus lent que le TGV, ' Yacht Club Swing' ,un navire de plaisance qui n'atteint pas la vitesse de 80 nœuds, pas de record du monde prévu.
'Voilà ' The Sheikh of Araby' en visite dans le coin pour acheter le Stade Briochin, il est sur la piste Ronaldo.
Après un nième Fats Waller , la clique se paye un conclave afin d' opter pour une dernière pièce, ce sera ' Baby Brown' .
Applaudissements nourris et un bis réclamé par les plus acharnés, 'Little Foot Swing'!
Il est l'heure de quitter le Savoy quinocéen, une longue journée nous attend demain!