vendredi 13 août 2021

Album - Rosie Tucker - Sucker Supreme

 Album - Rosie Tucker - Sucker Supreme 


( michel) 

Epitaph Records.


Rosie Tucker, une singer-songwriter de LA , a fait des études, non, pas de sciences-po, ni de mécanique, elle est sortie de l'unif  de Californie du Sud  avec un Bachelor of Music degree, elle écrit des poèmes, et certains fichiers la  signalent comme étant activiste.

Quoi, tu t'en fous, la cousine de ton ex-petite amie a acheté, très cher,  un master en droit pénal et sciences criminelles, elle est caissière chez Auchan!

OK, revenons à la musique, Rosie sort un premier effort discographique , ' Lowlight' en 2015, elle compose les 9 titres et joue de tous les instruments, après ce premier jet folky, suivi par la sortie de quelques singles, on la retrouve comme bassiste au sein du post-rock combo Gypsum, puis  vient l'album 'Never Not Never Not Never Not', de 2019, cette fois-ci elle est  épaulée par quelques amis musiciens.

2021, un nouvel LP, 'Sucker Supreme', voit le jour, la bio dit: It’s a coming of age album, yes, and an album that aches with self-discovery, self-definition, and self-redefinition...

Coup d'oeil à l'emballage qui intrigue, une photo, comme lacérée  de la jeune personne qui  arbore un piercing au septum.

Crédits:

  Drums: Jessy Reed 
Bass: Rosie Tucker

 Guitars: Rosie Tucker and Wolfy
Synths + programming: Wolfy 
Vocals: Rosie Tucker
Produced by: Wolfy
Mixed by: Keith Armstrong

 

TRACK-LISTING
01. Barbara Ann
02. Habanero
03. Different Animals
04. Trim
05 For Sale: Ford Pinto
06. Ambrosia
07. Arrow
08. Creature of Slime
09. Brand New Beast
10. Airport
11. Dog
12. Clinic Poem
13. Peach Pit
14. How Was It?
 
 A Ba-Ba-Ba-Ba-Barbara Ann... t'as tout faux, ' Barbara Ann' de Rosie Tucker n'a aucun lien de parenté avec le tube des Beach Boys.
Le titre, nerveux et  armé de guitares cinglantes, serait inspiré par la grand-mère de Rosie, fermière dans le Mid West.
 Gosse, Rosie s'y rendait et profitait d'une liberté totale tandis que Granny travaillait d'arrache-pied.
Musicalement, Rosie se rapproche plus de l'alt rock de Belly que de la surf music californienne.
'Habanero' , s'avère assez doux pour un piment.
 Rosie flirte, Rosie rêve, Rosie se pose des questions
..Wouldn’t we be perfect together if we wanted exactly the same thing?... ou pense à la réincarnation...I can’t believe I’ll die Before becoming a frog.
Le titre de l'album s'éclaircit.... I smile while I suffer like a sucker supreme... 
Bois un coup, Rosie, pour éliminer les saveurs trop épicées! 
Le midtempo mélodieux  ' Different Animals' évoque, en demi-teintes, une relation amoureuse possible mais pas évidente.  
Un final sonique envoie comme des éclairs dans un ciel jusqu'ici serein. 
 Place au minimaliste 'Trim' . Absence d'effets grandiloquents, juste une acoustique quelques glou glou marécageux en fin de cycle, histoire d'évoquer un milieu amphibien, on est proche de l'univers DIY de PJ Harvey ou de Scout Niblett à leurs débuts.
 Combien pour ta Ford Pinto puisque tu affirmes 'For Sale: Ford Pinto'?
Aucun prix mentionné dans le texte, par contre des associations pas banales ...
Time is a trash compactor I’m feeling pressed But at least you’re here with me and We’ve got sexual tension Bending over backwards Doing my best To make the most of my minutes Diminishing in a garbage world...., tout ça sur un fond indie/grunge proche de bands tels que L7, Sleater-Kinney ou Babes in Toyland.
Musicalement le mélancolique ' Ambrosia' nage dans des eaux fréquentées par Lennon/McCartney dans 'Strawberry Fields Forever' tandis que 'Arrow'  de Jeffrey Lewis reçoit un traitement nettement plus électrique, féroce et speedé que l'original.
Le phrasé, en mode TGV, de Rosie interloque et fascine à la fois.
Une reprise convaincante!
Elle nous donne 44 secondes pour faire la connaissance de l'étrange 'Creature of slime' avant de passer saluer une 'Brand New Beast' dans son zoo imaginaire.
Elle a l'imagination fertile, Miss Tucker,  son rock secoue à la manière des filles de Veruca Salt.
Décollage frénétique pour 'Airport', des riffs incisifs et saccadés, après une minute, elle minaude...my girl is an airport... sur un fond faussement serein, car tu sais qu'elle va s'agiter et que le vol ne sera pas de tout repos.
Elle a été grenouille, la voici 'Dog', pas de panique  ..I’ll only bite if you beg me to... le tout porté par une ligne de basse appuyée soutenant une mélodie canine.
Un nouvel interlude, de 52 secondes ce coup-ci, voici 'Clinic Poem' , une berceuse d'inspiration maison de santé.
'Peach Pit' flotte dans un univers dream pop ouaté , quoique si tu te mettais à analyser son rêve, tu sens comme un sentiment de vague à l'âme pointer à l'horizon.
 
Miss Sucker Supreme achève son conte sous forme de question  avec le quasi instrumental ( des balbutiements précèdent l'interrogation)   'How was it'  ?
 
Well, dear Rosie, we can say it was unusual and certainly worth  listening to.