Le 28 octobre à l'Ancienne Belgique, la grande salle accueille Texas, le club propose du trip hop libano/arabo/égypto/bédouin sensuel ( Yasmine Hamdan) et de la chanson( ?) jazz/ pop tendance expérimentale ( Mount Meru).
Mount Meru
JP, tu connais?
Jamais entendu parler, d'après l'AB faut pas se fier aux atlas, tu oublies la Tanzanie et la montagne sacrée, ce collectif nous vient du plat pays chanté par Jacques!
20:05', lorsque tu vois arriver les musiciens et que tu reconnais le petit Lander Gyselinck, qui prend place derrière les caisses, tu soupçonnes que le projet prendra des teintes avant-garde.
Sont six, et le drummer n'est pas le seul élément déjà rencontré sur nos belles scènes: Niels Van Heertum ( euphonium), tu l'as vu à Gand avec Ifa Y Xango - la fiche annonçait Hugo Antunes à la contrebasse, mais on a reconnu Laurens Smet, un autre Ifa Y Xango, et même un troisième, le gamin Seppe Gebruers au piano électrique, la guitare est tenue par Benjamin Sauzereau ( Octet Red, Le Chien à Trois Pattes, Wolke etc..) et au chant, une demoiselle, Sanne Huysmans!
Un album vient de sortir, 'Arbres', nous aurons droit à cinq fruits.
'Arbres II' est introduit par le piano dissonant aux accents sombres de Seppe, après une bonne minute, Benjamin plaque quelques accords de guitare discrets sur les intrigues du pianiste, la troupe s'active et Sanne s'invite pour un chant récité en français coloré.
Waarom in 't Frans?
Pour la musicalité de la langue.
De l'avenant jazz filmique et naturaliste.
'L'ennui', ( merci Moravia), intro atmosphérique agrémentée de bruitages grinçants, nous nageons dans un cours d'eau où se sont baignés Rudy Trouvé ( Kiss My Jazz, Lionel Horrowitz...), I H8 Camera, Lynn Cassiers et autres adeptes d'un jazz aventureux, pas forcément accessible à toutes les oreilles.
'Mission' au phrasé Brigitte Fontaine, précède ' Dormez bien' présentant des relents Joy as a Toy dont on a gommé les éléments agressifs.
'Dormez bien', susurre -t-elle en inflexions monotones, mais l'accompagnement musical, peu mélodique, tend à créer un climat de tension et d'angoisse qui présage d'affreux cauchemars.
'Le bonheur', de la lounge abstraite et hypnotique, met fin à ces intéressantes 35'.
Yasmine Hamdan
Après le concert mémorable donné lors des Nuits Bota, pas question de manquer le retour de la belle Libanaise à Bruxelles.
Le Skoda Jazz Festival t'en donne l'occasion!
Yasmine Hamdan : chant et déhanchements voluptueux - Liset Aléa ( quelle fille!) : guitares et basse + backings - Abdel Abrit ( Rachid Taha): batterie et percussions et Marc ' Nouvelle Vague' Collin : clavier et ordinateur.
'Beirut' , un admirateur "She's like an Arabic Amy Winehouse"!
Sais pas à quoi Yasmine carbure, mais l'ode chantant la ville laminée, depuis une éternité, par des combats fratricides émeut.
Le mariage entre le vocable arabe aux sonorités suaves et le fond musical electro/dream pop concocté par Marc, vise mon chapeau, Collin, envoûte l'auditeur, caresse ses pavillons auditifs tout en le transportant dans un Proche-Orient mythique qu'embaument des fragrances telles que les muscs, la rose perse, l'oud ou le benjoin...
Tes yeux hésitent, faut il suivre les oscillations lascives de la chanteuse ou le jeu subtil de la guitariste, cruel dilemme!
'Deny', une femme se souvenant de l'odeur de son amour, désormais éloigné à des lieues.
Le désir, la détresse et la langueur, exprimés par le chant de la belle nomade, sont palpables.
' Irss' et ' Galbi' ( accouplés), un nappé de synthés, reverb sur la voix, percussions ethniques, tout le mystère de l'Orient enrobé de vibrations trip hop.
Le poème kowétien , ' Nediya', subira un traitement Cocteau Twins avant un break échevelé, pendant lequel l'audience admire le formidable boulot abattu par Abdel, tandis que la Libanaise halète les lyrics.
Some funky basslines pour amorcer la plage pop ' DA Arabology', datant de la période Y.A.S avec Mirwais, puis un conte des Mille et Une Nuits transformé en ample ballade ' Suleiman', en l'honneur de son époux?
Du bédouin, 'Samar', les émois et états d'âme d'une amoureuse.
La guitare classique délicatement effleurée par Liset engage le velouté ' Shouei' qui précède le grave 'Ya Nass' donnant son titre à l'album.
En arrière-plan, la broderie délicate du discret Marc Collin, en avant-plan, les circonvolutions sensuelles de la belle Arabe!
Une dernière, 'Aziza', du rock berbère décoré d'une fuzzy guitar et de percussions tribales enivrantes.
Générique de fin!
Double bis!
' La Mosh Ana' et sa séance saphique aussi suggestive que 'Le Sommeil' de Gustave Courbet, si tu ne visualises pas, tu peux essayer Laura Herring et Naomi Watts dans Mulholland Drive.
Un morceau des années 40 remis au goût du jour ( 'In Kan Fouadi' ?) achève ce concert grisant!