Leuven: the youth goes nuts with the Nuttella feelgood music manufactured by Noisettes...
Avant le set de l'indie pop band londonien faudra se taper Juan Zelada!
Un singer-songwriter madrilène établi chez David Cameron depuis quelques années.
Juan est bien gentil, il est doté d'un timbre chaud et soulful, mais ses mélodies mainstream ne volent pas très haut. On a eu droit à un peu plus de 30' d'un fade bouillon de easy listening muzak dépourvu d' épices et servi tiède, le brouet idéal pour les ménagères ne parvenant plus à susciter un quelconque appétit sexuel chez celui auquel, il y a dix ans, elles susurraient je t'aime, qui rêvent du latin lover les prenant à la hussarde dans la cage d'escaliers ou l'ascenseur.
Juan, un gggh guttural per favor, après quelques EP's, a sorti l'album 'High Ceilings & Collarbones' en 2012, ses singles passent régulièrement sur les ondes de la BBC.
Le chaloupé 'Barman' sonne comme du Charlie Winston ou Jason Mraz , pas mal tu te dis, mais rien d'original!
Tout aussi inoffensifs et téléphonés seront ' Breakfast in Spitalfields' et la ballade ' The blues remain' pompée sur Bill Withers ou Richie Havens.
L'exilé a sorti un nouvel EP, ' Follow the River', il y a peu, on aura droit à deux morceaux de l'objet, dont ' Heartbreak', entre ces oeuvrettes mineures, un morceau en espagnol 'Nubes', de la variété tendance Gypsy Kings.
Tu dis JP?
Il devrait faire les terrasses à Fréjus ou Sainte-Maxime!
Pas con!
Une dernière rengaine, bourrée de oooh oooh oooh puants ( t'as fui en direction du bar), 'What do I know'.
Well, I know Juan Zelada is not the kind of food I like!
Noisettes
Dans ton top five des madames les plus glamour derrière un micro, tu n'incluras pas Lady Gaga ( vulgaire et prévisible), ni Madonna ( has been) - ni Nicki Minaj ( trop pétasse) - ni Katy Perry ( nunuche et faisandée), ni encore, la hype du moment, Miley Cyrus, par contre Shingai Shoniwa, la panthère/frontwoman des Noisettes est incontournable!
Les Noisettes viennent d'entreprendre une tournée automnale ( hier à Bruges), après avoir écumé les festivals estivaux, pour la seconde date belge, le Depot est bien garni, une majorité de donzelles avenantes. Avec JP, on se sentait un peu comme de vieux dépravés perdus dans un jardin d'enfants turbulents.
Le duo Shingai Shoniwa ( vocals, pas de danse, pirouettes, exercices de voltige, sourires qui tuent) / Dan Smith ( guitares, backings, direction d'orchestre) est accompagné par trois musiciens pas niais, un batteur formidable ( on n'ose avancer un nom, Toby Couling tenait les sticks en 2012) un organiste décoloré ( Tim Vine????) et un bassiste/claviériste frisé.
Entrée en matière Grand Hôtel de Constantinople ( 'Transmission will start') , arrivée des amandes mâles, suivies par la sculpturale Shingai, vêtue d'une petite robe à frou frou que l'on devine au travers d'un ciré translucide, de longues jambes, des escarpins kitsch et un sourire ravageur.
De gros beats amorcent ' I want you back' ( album 'Contact'), un electro disco pop sulfureux qui d'emblée donne le ton, Leuven is going to dance tonight!
Shingai confirme notre impression en clamant "let the good times roll" même si c' est un mardi aujourd'hui, ' Wild Young Hearts', le titletrack poppy et sucré de l'album précédent ( gold in 2009).
Un numéro d'allumeuse digne d'une hôtesse de bar essayant de te faire payer un faux champagne à un prix immoral, puis elle attaque le slow 'Sometimes', en passant elle vient effleurer ta paume, tu lui réponds par un clin d'oeil, pas de bol elle s'amourache d'un gamin imberbe et te quitte aussi sec.
Il te reste cette voix suave et de fugaces souvenirs de félicité.
Bye bye le trench transparent, et les pompes qui atterrissent dans le public, 'Don't Upset The Rhythm (Go Baby Go), du disco purulent ( tu te souviens de Crystal Waters et de son 'Gypsy Woman'?) et un jeu de scène suggestif.
Couchée sur le dos, la diva entame un mouvement de bicyclette exhibant une paire de mollets plus attractifs que ceux d'un Messi ou d'un Falcao.
' Hey Hey', tout en gesticulant, la belle est obligée de tirer sur un top ayant tendance à ne plus vouloir épouser les formes de sa généreuse poitrine, les photographes ont du boulot ce soir!
' Free', du bossa nova disco avec des harmonies à la Earth, Wind and Fire/ Jackson Five, précède 'Every now and then', catalogué hitparade pop bien foutu.
Ecoutez-moi, mes chéris, you're not an audience, you are participants, vous nous accompagnez en snaps, une mandoline et un chant sans micro pour ébaucher ' Ragtop car', qui voit gospel et country se côtoyer.
Retour au groove enflammé avec 'Don't give up', de méchants riffs de guitare et petit solo gluant du pianiste, tandis que la comtesse noire s'époumone comme une méchante punkette.
Grand morceau!
Dan au piano, une ballade, ' Travelling Light', Shingai n'a pas encore entamé son chant qu'une voix claire se fait entendre au premier rang, Miss Noisette tend le micro à la petite Maria qui aura droit à une salve d'applaudissements nourris pour ce moment émouvant.
Beau comme du Whitney Houston ou du Dionne Warwick.
Un r'n'b secouant, 'Prisoner of love', et 'Never forget you' aux touches sixties pop achèvent ce set hyper tonique de 70'.
Bis
Où est Shingai, on entend sa voix capiteuse, on ne la voit pas, le bassiste nous montre qu'elle se retrouve près de la table de mix au beau milieu de la salle, elle a enfilé une seyante petite robe fleurie et psalmodie la soyeuse ballade 'Atticus'.
Retour sur scène, la playlist mentionnait ' Saturday Night', les Noisettes ont opté pour le twist 'That Girl' un pastiche Phil Spector pour terminer par un Brazilian jazz en mode ballade ( bonus track sur 'Contact'), 'Nothing is Lost', except my shoes, ajoute la sensuelle enfant!
En rentrant chez toi, elle dit, tu souris, c'était comment?
Pas mal, pas mal!