Cath Garage est prête à tout quand elle a un coup de coeur!
Jouer au booker, à l'entremetteuse, rameuter tout son fanclub, loger les musiciens, les sustenter et les désaltérer, les trimballer dans tout le pays et tout ça avec le sourire et juste une pointe de nervosité due au stress!
21:00, un Bonnefooi quasi désert, si ce n'est les quelques braves ayant répondu présent à l'appel de notre Suzy Creamcheese nationale, la gentille Christine, plus vue depuis une éternité, l'insondable Marilyn, la délurée et extrovertie deejay Elodie, une enfant qu'on t'a présentée pour l'occasion, le posé et pas poseur Jean-Paul, plus une poignée de touristes.
Halasan Bazar prend place à 21h45', le bastringue se remplit, petit à petit, d'une faune hétéroclite ( non, pas de jeux de mots égrillards s v p, Elodie, et arrête de glousser!), le quintette, établi à Copenhagen, va entamer son triptyque belge.
Fredrik Eckhoff ( le frontman)/ Christian Hank Jørgensen/ Craig Martin Wood/ Jakob Eriksen / Carl Coleman, les protagonistes, s'échangeront guitares, basse, keyboard, shakers et tambourin durant toute la durée du set, sauf Craig, alias Henry the Rabbit, qui restera derrière ses caisses.
Le psychedelic trip est sur les rails, ' Sometimes happy, sometimes sad' ( sur l'album 'Space Junk'), une brise hippie souffle sur le Bonnefooi, les cheveux flottent dans les airs embaumés au patchouli, par quelque effet magique, un sorcier nous a catapultés du côté de la West Coast et tu crois revoir des illuminés oubliés, tels Gordon Alexander, The Moon, Orange Swirl Society ou Neon Pearl, il ne manquait que le liquid light show et deux grammes d'herbe.
Même esthétique, au croisement The Byrds/ Mama's and Papa's, pour' My mind is fixed', mélodie infectieuse, harmonies vocales aériennes, snaky keyboards, guitares te propulsant eight miles high.
Superbe titre qui, s'il te fait planer, a le don de transformer un cousin de Dieudonné, passablement beurré et probablement en déficience de cases, en joyeux tripoteur aux mains baladeuses.
Les nanas n'appréciaient pas toutes ses attouchements coquins et, en plus, le bonze s'avise d'apostropher un membre du combo: what a big guitar you have there, my friend...
Réaction du bassiste, my name is Christian, by the way!
Comment, il a dit?
Il a dit qu'il s'appelait Bytheway, mec, va jouer plus loin, ou mieux, rejoins RickyBilly!
'Torture au Go Go' si ton truc c'est Jacco Gardner, Ty Segall,The Fresh & Onlys, tu vas adorer, la basse pulse, les guitares virevoltent, ton esprit ne risque pas d'être torturé mais de flotter dans un état second loin des intrigues triviales qui caractérisent notre société matérialiste.
Trois guitares agrémentent ' Figure it out' ,suivi de 'Stay', à nouveau proche des Byrds et de leur mémorable 'Turn, turn, turn'.
Place au downtempo ' Go out in joy' que tu peux répertorier dans la case, attention produit volatile, sixties acid folk avec ce son d' orgue sucré et ces harmonies célestes.
En juin dernier, on a joué dans un jardin bruxellois, Carl au chapeau ne faisait pas partie du voyage, what about his guitar playing?
Très bien, Fredrik, très bien!
Le lumineux ' This time' précède la concise bluette 'Scurvy', jouée quasi solo par le frontman qui doit vouer une admiration sans bornes à Syd Barrett.
Eh, Craig, j'ai ramené tes pompes, lance une gonze, elles traînaient dans ma salle de bain depuis cinq mois.
Mille mercis, c'est pour elles que nous sommes revenus à Bruxelles!
'Am I blind' , sais pas gars, suis pas vétérinaire, quel est ton problème...I can't see you... essaye la grenadine!
Superbe midtempo au final coup de poing/ double drumming .
Nouveau switch d'instruments, ' Live without love', même esprit que Buffalo Springfield et bands dans lesquels se sont promenés Stephen Stills ou Neil Young, d'autres citent 'America', c'est leur droit bien que les auteurs du 'Horse with no name' surfent moins sur la vague psychédélique.
Plus rock, 'You and I' présente des points communs avec le fabuleux 'So You Want To Be A Rock 'n' Roll Star' de 1967. La plage prend des allures de rondo furieux, le Bonnefooi vibre, Bérangère, une blonde jouant à la blonde, revenant du gig de Joseph Arthur à l'AB, tout en gigotant comme une gitane allumée, fait valser sa mousse dans les airs, ambiance!
C'est la dernière, notifie le chef!
Bérangère: yeah, let's dance as if we were on the moon..
Jean-Paul a souri, le band a amorcé ' Tin foiled', une dernière pastille multicolore!
Bis
La dingue: Jackson Five, Jackson Five, Jackson Five 'ABC'...
D'accord, Miss, à notre sauce, 'Shine away'.
Elle s'est tirée!
Grand concert, ce soir Halasan Bazar se produit à Liège, demain à Binche, avant de se diriger vers Rennes!