19:00, déjà une queue imposante sur le boulevard Anspach, les fans de Miles Kane tiennent à se poster frontstage.
Cinq mois après avoir fait trembler le chapiteau des Nuits Botanique, celui que la presse de chez Cameron nomme le nouveau Modfather, remet le couvert, à l'Ancienne Belgique, ce coup-ci!
Il va de soi, que le concert affiche complet.
Pouvait-on rêver mieux comme avant-programme que les Mods de Bruxelles, les smart-dressed, The Vogues.
Un rêve que de pouvoir assurer le support du mate de Paul Weller.
Tu as croisé quelques fois la route des plus fins adeptes du Brussels beat, la dernière rencontre date pourtant de 2010, un bail, depuis ils ont sorti l'album 'My tailor is rich' ( avec l'Hammond de Simon 'Narcotic Daffodils' Rigot, sur 2 titres!), non, ne me parle pas de Liz Taylor, ignare, et se sont séparés de Nico Rickenbacker pour le remplacer par Glenn Vincent, un cousin éloigné de Gene.
Sinon, rien n'a changé, Ian, Gui, Glenn, Fab et Denis vous balanceront toujours un mix de Britpop, piqué de Northern soul, de garage façon Small Faces, de Lambretta beats , aussi énergique que classe!
Bonsoir, nous sommes The Vogues, it's a great pleasure to open for Miles Kane, Fabrice sort un harmonica de son costard cintré, ' Are you ready'?
Tout à fait, on n'attendait que vous!
Deux ou trois sauts à la Roger Daltrey pas encore ménopausé, distorted guitars et un fond rythmique balèze.
Denis ne joue pas dans la catégorie batteurs poids plume, ce gars a dû étudier le jeu de Keith Moon pendant des années.
' Wake up dandy' , suivi du scandé ' In and out' et de 'I don't know' font de l'effet.
Une fan de Miles Kane questionne, sont d'où ces Vogues, sont vachement bons et le look est parfait.
T'as répondu, sont de Céroux-Mousty, le chanteur est le fils de l'épicière, la petite t'a pas cru!
La suivante est dédiée aux stoefers qui portent des lunettes de soleil dans les boîtes de nuit.
Euh, Fabrice, consulte la playlist, mon grand, lui souffle Ian, on est censé interpréter le downtempo ' Sort it out'.
Juste, Auguste, ' Behind sunglasses' vient après.
Bordel, quelle basse!
Quoi, Adèle, les Kinks tu dis!
Pas idiot!
Place au remuant 'Dance' et avant ' Aw Aw Aw', le frontman catapulte une quinzaine de Cd's dans la fosse.
Solide coup de marketing, répété à la fin du show.
T'as réussi à intercepter une rondelle en plein vol et comme tout le monde t'as apprécié le spectacle à sa valeur!
20:55', la tension monte, les groupies attendent le nouveau chouchou de la scène rock britannique, le beau Miles, tout en se demandant comment il sera fringué!
Les sonorités Oasis ( 'Morning Glory'), comme en mai, font place au silence, obscurité totale, musique atmosphérique, battements de mains, clameurs... Miles Kane and band!
On avance comme au Bota: l'incroyable drummer Jay Sharrock ( Beady Eye), guitarist George Moran, bassist Phillip Anderson et keyboard player Ben Parsons!
Le dandy les suit, cheveux courts, coupe mod, chemise noire et pantalon moulant à damiers, tu donnes le même à n'importe qui et toute la rue éclate de rire, pas pour Miles Kane, ce gars transpire la classe!
C'est parti pour 75' de guitares mordantes , de lignes de basse infernales, de beats soutenus imprimés par un drumming bestial et de refrains coups de poing!
' Bombshells', 96% du public présent gueulant ..on the right track, on the right track, yeah... ça impressionne.
Sans pause, ' You're gonna get it', s'il le dit, il/ elle l'aura, c'est sûr!
Puis 'Taking over' et ses cassures, l'album 'Don't Forget Who You Are' s'avère contenir une brochette de pépites de gros format.
Les photographes se font la malle,dag JP ( Fabienne est cachée dans le public), le plus ancien ' Rearrange ' déchaîne l'enthousiasme, tes petites voisines frétillent comme un caniche auquel la nounou apporte sa dose de Royal Canin.
'What condition am I in?' te pose pas trop de questions, Miles, t'es en meilleure condition que les joueurs du Sporting!
La playlist mentionne le psychédélique et aquatique 1-2-3-4 'Kingcrawler', mais le catchy 'Quicksand' le précèdera.
Dans le pit on atteint un degré de folie collective inquiétant, l'ancien Rascal, un manieur de foules plus charismatique que nos minables politiciens, décide de poursuivre at a pace dépassant allègrement les 120 miles an hour: ' Better than that' - 'Darknesss in our hearts', avec un furieux coup de panard refilé au pied de micro et une harangue des premiers rangs, auxquels il scande ..gotta be ready for it ... précèdent le premier moment calme de la soirée, le tendre ' Take the night from me'.
Oasis n'est pas loin avec 'My Fantasy, tandis que le nerveux 'Tonight' présente des côtés Arctic Monkeys pas désagréables.
Lorsque le rocker 'Give up' vire soudain 'Sympathy for the Devil', signé Jagger/Richards, l'AB frisera la démence .
Un final sauvage puis une accalmie, une acoustique pour 'Out of control'.
Brussels, are you ready for some rock'n roll questionne le gars du Merseyside avant d'attaquer le monstrueux 'Inhaler' et d'achever le gig avec la profession de foi ' Don't forget who you are' .
Les la la la la la du refrain résonneront encore pendant cinq minutes alors que la troupe a regagné les coulisses .
La star rapplique, seule, sourit en admirant les fans taper des pieds et des mains tout en fredonnant DFWYA. Le roadie lui tend une acoustique, 'Colour of the trap' chanté d'une voix de fausset à la Neil Sedaka, puis retour de la clique pour la salve finale, le bouillant 'Come Closer'!
Citizen Kane did it, once again!