samedi 31 août 2013

Countryfestival ( day 1) - Château de la Motte - Groot-Gelmen / Sint-Truiden, le 30 août 2013

Un tout nouveau et tout vert festival country à quelques kilomètres de Saint-Trond, dans le cadre enchanteur du Château de la Motte, un manoir du 19è siècle, désormais transformé en brasserie/ bed &breakfast.
Le point noir, la distance depuis ton taudis, Google te renseignait, faut compter 67 minutes de trajet, il t'aura fallu 101' 45" pour dénicher la gentilhommière.
 Résultat des courses, tu pénètres dans l'enceinte du festival pour apprendre que le premier groupe s'ébroue déjà depuis plus de 20' sur le magnifique podium.
Sinon, rien à reprocher, organisation impeccable, timing respecté, une équipe de bénévoles sympathiques, à boire, à manger et pour te divertir, outre les groupes proposés, une armada de cowboys/cowgirls à l'accent limbourgeois prononcé, s'essayant au line-dancing.
Du monde?
Négatif, une affluence modeste malgré la qualité de l'affiche, nous souhaitons aux organisateurs plus de monde pour la journée du samedi !

 Blue Grass Boogiemen
Ils sont quatre, tous dans la sérieuse quarantaine, ils viennent des environs du Kromme Rijn, ils ironisent à longueur de set (  grapjassen te souffle Ida, 78 printemps, médaille de bronze aux line-dancers olympics en 1953), et pratiquent un hillbilly/bluegrass de bonne tenue!
 Bart van Strien ( Mandolin, Vocals), Arnold Lasseur (vocal / mandolin / fiddle) , Aart Schroevers (vocals / bass) Robert-Jan Kanis ( vocals / guitar) n'utilisent qu'un micro, ils se le partagent ou s'en servent à tour de rôle, ils jouent ( bien)  les grands classiques ou des compos personnelles dans la lignée de ceux-ci.
Au moment où tu t'approches de la scène, les brillantinés achèvent un bluegrass bien enlevé pour ensuite proposer un Buck Owens, 'Down to the river', rendu à la perfection.
Ces gars ont du métier à revendre, tu le sens, c'est pas pour rien qu'ils ont été invités à accompagner
Chris Hillman au Blue Highways'-festival en 2011.
Fiddling time pour un traditionnel écrit avant le déluge, Lasseur, le plus bavard, prétend que la rengaine, du Pogues avant la lettre,  comporte 9876 couplets, il en connaît quatre.
Exercice terminé, on attaque Ray Price, le honky tonk tune 'I'll be there', puis une berceuse du King of bluegrass, Jimmy Martin à interpréter en mode larghissimo ( very, very, very slow!).
Une valse, grand-mère?
  'Down in the Willow Garden', euh, it is a murder waltz, également au répertoire de Charlie Monroe, frangin de l'autre, Art Garfunkel ou les fabuleux Everly Brothers.
Ils ont déniché un vieux  Wayne Raney, ' Lost John Boogie', un country soutenu par un harmonica fringant.
D'autres stars du genre,  The Louvin Brothers, 'Are you missing me'.
Next one is called '  Whitehouse Blues', deux ou trois accords, ils arrêtent net de jouer pour chacun vider une bouteille de houblon frais, 36 secondes plus tard la machine reprend la route, plus nerveuse que jamais.
Oui, Ida, grapjassen!
Sur la piste, elles sont trois à entamer une séance de line-dancing artisanale.
'Fox on the run' et un dernier bluegrass on the railroad track, avec numéro de yodeling, achèvent ce set rafraîchissant et divertissant.

Bis
'Shenandoah Breakdown', c'est pas le banjo duel de Deliverance, mais ça y ressemble - un Johnny  Cash, 'I Still Miss Someone' et le classique  ' Roll In My Sweet Baby's Arms'.
Leve Holland en de bluegrass!

A Boy Named Johnny
A Johnny Cash tribute band uit Aalst!
Pas un man in black mais four men in black.
Un minet saisit le micro... hello, I'm Johnny Cash.
Ida, toujours elle, and I'm Rita Hayworth..
Identité probable des zouaves:  Vlammeste Lammes- Dimitri Van Cauwenberge- Pieter Vanassche et Koen Cardon, aucun Johnny, aucun(e) Sue!
Répertoire: les titres les plus connus du outlaw de Nashville en commençant par l'inévitable ' Folsolm prison blues'.
Les musiciens font leur job consciencieusement, Koen joue à la star, un syndrome Clouseau sans doute.
Le formidable 'Cocaine blues' précède 'Big River', que Johnny a écrit en pensant à la Dendre.( sic)
Les indémodables se succèdent: 'Get rhythm' - 'I got stripes', beau costume - 'Cry, cry, cry' .
Ladies and gents, this is my wife, June Carter, et, un sosie de June, la douée Reina Rasti, rapplique pour un duo orageux, 'Jackson, puis le sentimental 'Time's a wastin'...au revoir, mon chou!
'Walk the line' pour les danseurs, le band fait mine d'entamer la suivante, quand soudain Koen/Johnny, dont la vessie ne supporte pas les six pintjes avalées, décide de s'éclipser pour aller mouiller un marronnier.
Johnny pleure '  So Doggone Lonesome', June revient 'Ring of Fire', elle est vraiment bien, cette petite.
Bob Dylan repris par Cash, 'It ain't me baby' et pour finir un excellent 'Ghost riders in the sky'.
 Yippee-ya-oh,yippee-ya-je...
Distrayant, mais anecdotique!

L'organisation les repousse sur scène: 'Home of the blues', la réponse country au 'Heartbreak Hotel' d'Elvis - la redemption song 'Cindy' - avec Reina, une orageuse scène de ménage ' Long Legged Guitar Pickin' Man ' et puis on recommence tout, an alternative take of  'Folsom Prison Blues' avec deux pincées de' 'That's alright, mama'.

The Claire Lynch Band
Female Vocalist of the Year awards and two Grammy nominations for Best Bluegrass Album (Claire)..
C'est pas de la gnognotte, cette madame!
Une petite dizaine d'albums, Claire, déjà active dans le monde bluegrass depuis 1974 ( avec son mari Larry Lynch, elle faisait les beaux jours du groupe The Front Porch String Band), est également connue comme songwriter, des titres repris par Stephanie Davis ou Kathy Mattea e.a., elle se lance dans une carrière solo dans les early nineties.
Le band, tous des virtuoses: Matt Wingate, guitariste hors-pair (Valerie Smith,  The Lovell Sisters..) -Bryan McDowell au  fiddle, mais multi-instrumentiste (  banjo, mandoline, guitare..) et Mark Schatz, l'homme à la noire casquette et à la contrebasse (Linda Ronstadt- Emmylou - Bela Fleck - Tim O'Brien...).
'How many moons' ouvrant l'album 'Dear Sister', une voix faite  pour chanter la country music, tendre comme celle d'Alison Krauss et capable de te faire pleurer comme celle de Dolly Parton, toute une palette d'émotions!
Superbe entrée en matière!
Un violon volage rehausse le vivace 'Great day in the morning'.
Elle sourit, sorry I don't speak Finnish... nous, non plus, lady.. oh, it's Flemish, sorry, avant d'attaquer 'Once the teardrops start to  fall', a country love ballad décorée de jolies et mâles harmonies, sans oublier la jazzy guitar de Matt.
" If wishes were horses, beggars would ride" dit le vieux proverbe, c'est aussi un bluegrass tune entraînant.
Gospel time, 'Face to face', avant de rendre hommage à Bill Monroe, 'My Florida sunshine', les orangers sont en fleur, les banjos batifolent, le violon grince.
An old fiddle tune, '  Katy Hill Reel', l'agile Bryan sous les spotlights.
Retour à l'album 'Dear Sister' avec le délicat 'Doin' time'.
Un petit tour dans les Appalaches, Flanders is so flat...
' Widow's Weeds', Schatz au four-string banjo.
Sting, 'She's too good for me', chanté par Matt, Claire au banjo, une pure merveille!
Le set est des plus variés, Claire propose un swing,' Stranger Things Have Happened', puis de la cajun food, ' Thibodaux'.
Retour à la country traditionnelle avec ' Highway', suivi d'un second gospel, le biblique 'Paul and Peter walked' ( Chris Stuart).
'Dear Sister' a une histoire, cette complainte mélancolique traite de lettres, datant de la Guerre de Sécession, retrouvées par une tante de Claire.
Pureté et fluidité, la classe!
Le moment Barnum, Mark et son numéro de body percussion agrémenté de claquettes ( 'Buttermilk road') suivi de 'Stay all night' qui sonne comme certains Carolina Chocolate Drops.
Fin d'un concert fabuleux!

Red Sky July
Naissance en 2009, deux filles ( blondes), Shelly Poole, daughter of Brian Poole ( Tremeloes), ex Alisha's Attic, un album solo, 'Hard Time For The Dreamer', du songwriting pour des célébrités ( Massive Attack, Janet Jackson, Westlife...),un beau pédigrée, quoi ...et l'attrayante  Charity Hair, model and singer ( The Ailerons, The Alice Band) plus un guitariste habile, le légitime de la souriante Shelly, Ally McErlaine ( Texas et guest appearance sur le 'Chatterton' de Bashung).
Un album en 2011, leur self-titled debut,  'Red Sky July', un second en gestation.
Points forts: les sublimes harmonies vocales, l'accompagnement subtil d'Ally.
Point faible: aucun!
A la slide, une acoustique pour le mannequin, un tambourin et a shaker pour Shelly, ' Marry song' ( Band of Horses).
De l'americana vulnérable.
Ambiance feu de camp avec le magnifique ' Morning Song', beau et léger comme les oeuvrettes des Webb Sisters, les copines de Cohen.
Prévu pour le prochain CD, ' Here then gone', toujours ces close harmonies célestes!
A la slide, à nouveau, 'Already Gone', a country-inflected ballad.
Another new one,' Run to the church'.
 Après l'office, un cessez-le-feu ' Ceasefire', les Byrds en jupon!
L'archétype de la lovesong, on vous emballe le radio edit de l'ensoleillé 'Loving you's easy'.
Comment ne pas tomber bêtement amoureux de ces deux nanas?
Elles sont resplendissantes!
'Renegade' will be used for the soundtrack of some US movie, cette ballade plaintive te refile la chair de poule!
'Juanita', Gram Parsons, pas étonnant ce choix, précède 'The happiest girl in the whole USA' ,démarrant a capella pour virer Nashville country made in the UK.
Folks, we need your help, some stomping and clapping, please... un  ' Evening Song'  agité.
La setlist mentionnait encore '9 to 5' de Dolly Parton, dommage on n'a pas entendu ce tube immense, mais  Red Sky July aura laissé une excellente impression à la centaine de festivaliers collés au podium.

IL est 23h, une longue et solitaire route t'attend, tu ne verras pas le nouveau projet  de Piet Pessemiers, ' Mad about Mountains'!

Bye, bye, Sint-Truiden!