Nicoletta:
Il est mort,
Il est mort, le soleil
Quand tu m'as quittée
Il est mort, l'été
L'amour et le soleil,
C'est pareil....
Moins morose et proche de la réalité, François Valéry :
...Il est revenu le soleil se poser sur nos yeux fermés... c'est beau la poésie de supermarché!
Tu selles ta fière monture, un baiser à ta bien-aimée ( tu rentres à quelle heure?), cap sur Wespelaar!
The Blues Vision!
14h30' disait l'affiche, il sera 14h50', c'est pas l'habitude de la maison ce manque de ponctualité!
La tradition veut que le premier groupe soit indigène, The Blues Vision est né à St. Elooiswinkel en 2009.
Chant et guitare, Arne Demets, vu lorsqu'il était tout gamin avec Lightnin Guy et ses Mighty Gators - basse, backings, Hanne Vandekerkhove - drums depuis 2012, Klaas De Somer.
Deux produits à acheter chez les disquaires, 'Schoolblues 195bpm' et le dernier 'Counting Sheep'.
Le sautillant 'When I get drunk' , titre apprécié par la centaine de lève-tôt, ouvre le feu, le trio embraye sur Champignon dixit Arne, tu lis 'Mushroom', un blues funk décoré d'une échappée jazzy pas banale.
Hanne, sérieuse telle une Bénédictine en pleine contemplation, assure les lignes de basse comme une pro, Klaas frappe comme un saint et Arne s'amuse à la wah wah.
Good job!
'The drummer gets all the girls', blues rock aux senteurs Ten Years After.
'Counting sheep' un, deux, trois, quatre ..parviens pas à m'endormir, vais au bistrot du coin!
Fondu sur un blues acidrock, façon Band of Gypsys, suivi d'une séquence instrumentale funky.
Arne c'est une évidence n'a rien perdu des qualités qu'il montrait déjà il y a six ans, son jeu s'est encore affiné.
'Hey Joe', pas très utile d'être la 9867è formation reprenant ce standard, passons!
Le slowblues pour âmes sensibles, avec une solide pointe d'humour, ' My breadmachine is broken', une tragédie affreuse pouvant faire passer 'Andromaque' pour un vaudeville.
Un énergique medley rocking la maison avec une visite surprise de Johnny B Good avant de s'attaquer à 'Mary had a little lamb' ( c'était avant la fin du ramadan) .
Tchik tchik, tchik, on dirait 'Shaft,' mais le plat s'épice de saveurs Stevie Ray.
Arne en roue libre, une petite démonstration, je peux non seulement te faire Jimi, Stevie Ray mais aussi Gary Moore, Carlos Santana et Dieter Stoeferman ou Horst von Crackman!
Me suis réveillé ce matin..
Et ?
'Blues all around my bed' .
Elle est partie?
Oui, avec le fils du curé!
La dernière, ' One slice of ham', pas trop épaisse svp!
Slide en folie.
Bye, bye!
L'organisateur les renvoie sur scène, il est pourtant plus de 16h, un bis, 'Voodoo Chile' en jam!
Le set du Eddie Martin Band devait débuter à 16h.
Pas de roadies sur scène pour monter le matos, avec Luc et Roger, on se pose des questions sans trop s'énerver, une ou deux bières, quelques comments concernant la prestation de Blues Vision, puis un quidam vient annoncer qu'il y aura du retard ( sans blague), qu'Eddie Martin est coincé quelque part sur une autoroute direction notre fier royaume, buvez un coup propose-t-il!
Ce que nous fîmes, mais au bar ils n'avaient pas pigé que c'était sur le compte de la speakerine, on s'est fait entuber!
17h05, une Aston Martin dépose Eddie et sa clique, en deux temps, trois mouvements l'orgue ( un formidable John Paul Gard) est installé, idem pour les amplis, Andy Sutor utilisera le drumkit maison, pas de soundcheck, on attaque.
Un instrumental diabolique, une jam sans pépins, bref un morceau du tonnerre de Dieu voyant une mise en évidence des claviers.
Pas un mot d'explication n'émane du crâne lisse..one, two, three, four.. un blues rock émoustillant, petite, even if you're sad and lonely, enfile tes dancing shoes et viens faire la bringue!
Une slide frénétique et un son d'Hammond visqueux pour la troisième plage qu'il dit provenir de son dernier album enregistré avec big band ( 'Looking forward looking back').
Le chef de gare signifie d'un geste, plus qu'une... ce sera un harp train blues shuffle en mode TGV.
Le chauve a le temps de nous mentionner qu'il y a des plaques à vendre et se tire!
20 minutes, c'est court mais on a tous compris que ce trio avait quelque chose dans le ventre!
Jo Harman
Premier passage en Belgique pour la blonde de Brighton, elle ne sera pas passée inaperçue!
Un verslaggever chez The Blues Alone: een lekker ding dat catchy songs met blues invloeden speelt!
En effet, l'élément plastique n'est pas dédaignable, une voix chaude et puissante, idéale pour chanter du r'n'b, un band robuste, le seul petit défaut, certaines plages frisent la variété!
Du monde sur le podium: Jo Harman: vocals - Scott McKeon: guitar- Steve Watts: keys -Andy Tolman: bass - Martin Johnson: drums- Rosie Cunningham: backing vocals et Faye Hamilton Nash: backing vocals, annonce le programme!
Une intro bien charpentée se fondant dans le formidable 'Them Changes' de Buddy Miles.
Roland, où vas-tu?
Vais voir ses jambes de plus près...
'Heartsring' un formidable soul track qu'on retrouvera sur l'album 'Dirt on my tongue' devant sortir chez nous dans un avenir proche, une plume pour le boulot impeccable du petit Steve Watts derrière les touches.
Bobby Bland, 'Ain't no love in the heart in the city', excellent choix!
(This is) 'My amnesty', a poppy lovesong à la Adele ou Duffy, est difficile à digérer par les puristes, Jo défend la rengaine de toute son âme et le solo gluant de Scott séduit les coeurs tendres.
Elle revient au rhythm'n blues avec 'Through The Night', un uptempo proche de certains titres de Chi Coltrane.
La ballade 'Cold heart' is one of the first songs I wrote, elle devait écouter Billy Joël à l'époque.
Toujours dans la veine midtempo, 'Only me', un peu trop smooth pour certaines oreilles qui parlent de musique de casino, la voix suave te rappelle Al Green et l'accompagnement sonore, David Gates.
'Underneath the river' sera plus costaud, enfin, les jolies choristes peuvent donner de la voix.
Grosse claque avec la reprise de Citizen Cope, 'Sideways'.
Miss Harman a le mérite de laisser le champ libre à ses musiciens qui vadrouillent allègrement, un des highlights du set!
'Better woman', aux accents Delaney and Bonnie, achève le récital.
T'as l'occasion d'échanger quelques paroles avec la belle enfant qui se montre aussi réceptive qu'agréable à regarder .
Quoi Roger?
Influencer ma chronique...on me surnomme Eliot Ness!
Sugar Blue
Une autre paire de manches, James Whiting ( aka Sugar Blue) est de la vieille école mais il ne dédaigne pas s'ouvrir au rock, cf le 'Miss You' des Stones sur lequel on entend son mouth harp, le gars de Harlem vivait en France à l'époque.
Une douzaine d'albums, le dernier, un double live 'Raw Sugar'.
Après l'annonce de la speakerine, quatre musiciens investissent le podium et attaquent un funk blues tonitruant, une variante de 'Woke up this morning'.
Je reconnais pas Sugar Blue, te signale Kees Vanscheldwoord.. forcément c'est le costaud Rico Mc Farland (guitar, vocals) qui chante, les autres sont : Ilaria Lantieri Blue ( she's my wife confiera le sucré ) à la basse six cordes et vocals - Damiano Della Torre aux keyboards et le robuste CJ Tucker aux drums.
Sugar rapplique, une casquette vissée sur le crâne, une cartouchière remplie d'harmonicas lui servant de camisole... babe, babe, won't you be my girl ... souffle-t-il à Ilaria, ce 'Red hot mama' groove mortellement, imagine la clique à James Brown en pleine folie, le sax étant remplacé par un harmonica furieux, c'est de la dynamite!
On passe à Muddy Waters, quinze minutes de 'Hoochie Coochie Man, puis ' Cotton tree', a soul ballad aux effluves Santana/ Boz Scaggs.
Un acte de foi ' Bluesman', le petit frère de 'Soul man' de Sam and Dave.
Sur scène, tout le monde s'amuse, en bas il en va de même!
La quote du jour pour annoncer la plage suivante ( 'Time'): God bless you and may the one you love undress you'... toujours cette raw energy combinée à un son huilé!
Sugar Blue termine par le 'Messin with the kid' de Junior Wells.
Sept titres pour plus d'une heure de set!
The Delta Saints
Ils lndiquent sur leur site: 80 shows over 4 months. Europe, it's finally time to say goodbye..
C'était la dernière date avant le retour à Nashville mais leur belle énergie était loin d'être émoussée, un concert de Bourbon-getränkten Bayou-Rock ( merci, Karl-Heinz) haut de gamme!
Benjamin Ringel: Vocals, Dobro/ David dreadlocks Supica: Bass/ Nate Kremer: Piano / Ben Azzi: Drums et Dylan Fitch: Guitar ont sué comme des boeufs et joué comme des anges... c'était le concert de ce samedi!
'Cigarette', les Black Crowes, Gov’t Mule, Bad Company, Derek Trucks Band, Lynyrd Skynyrd sont quelques noms qui te viennent à l'esprit!
'The devil's creek' , il doit y avoir de la boue dans cette crique, le son est poisseux, pire que dans les swamps du bayou.
Les perles ( not for swines) Southern rock se succèdent: ' Steppin' ' - le titletrack du dernier album 'Death letter jubilee' , une sombre ballade s'énervant sérieusement lors d'un second mouvement pendant lequel guitares et basse entament une chorégraphie Béjart - 'Pray on' un lament psychédélique suivi du méchant 'Company of thieves', pas le titre préféré d'Ali Baba.
Un petit piano Stevie Wonder amorce un nouveau roots rock suintant ( 'Nola' indique la playlist, a new one?), suivi d'un morceau about the city of 'Chicago' et, en fondu, un boogie vicieux.
'Liar' ouvre le dernier né, distorted guitars, vocaux rageurs, le style de truc te rendant dingue.
We didn't write next one, I think you' ll recognize it... 'Come together'!
'Jericho' à l'intro majestueuse puis une nouvelle reprise incroyable, le 'Crazy' de Gnarls Barkley.
A genoux, on était!
La dernière, Wespelaar, 'A bird called Angola'!
Ovation immense et bis, le singalong ' Momma'!
Bye, bye, people, we'll send you a postcard from Nashville!
John Mayall
Mavis Staples ayant annulé sa tournée, c'est au godfather of British Blues qu'échoit l'honneur de clôturer la soirée.
En novembre, l'ancêtre soufflera 80 bougies, à cet âge avancé, en principe, tu ne fais plus le clown sur scène, pas mal de vieillards de sa génération moisissent dans une maison de repos ou gisent sous terre, pas John, qui non seulement chante, joue de l'harmonica et de la guitare, mais aussi vend ses CD's et aide à monter le matos... faut-il s'en réjouir ou avoir pitié?
Un voisin te souffle, il devrait essayer le macramé, toi, tu te souviens d'un bon concert à Lessines en 2010 et d'une piètre prestation à l'AB en 2006.
Pour l'heure, on contemple un spectacle burlesque, un roadie presque aussi âgé que Mayall s'affaire sur scène tandis que deux ouvriers, transfuges de la commune d'Uccle, se tournent les pouces, appliquant la tactique, un qui travaille, deux qui surveillent, le dernier étant parti au ravitaillement.
Ce manège durera 40'.
Voilà papy, il présente la jeune garde:Greg Rzab: Bass - Jay Davenport: Drums - Rocky Athas: Guitar, les mêmes qu'au CC René Magritte!
Curtis Salgado, 'The sum of something' pour commencer, Pépé derrière les claviers.
Pas de fausses notes, pas d'enthousiasme délirant, le band, hormis Jay, une bête, turbine comme un employé de banque l'oeil fixé sur la pendule!
' Dream about the blues', bien foutu!
Il passe à la guitare, après quelques propos didactiques, 'Give me one more day', vocalement rien n'a changé, le timbre Mayall sonne comme en 1965.
' Congo Square' groove mollement, mais c'est pas pire qu'un show 2013 de Johnny Winter.
Le hic, ce spectacle est aussi emballant qu'une visite au musée, Rzab est aussi concerné que ta petite soeur par le cours de religion de l'abbé Giengot, il va s'asseoir près de son ampli.
' Dirty Water' pas vraiment dégueulasse, puis 'Parchman farm' de Mose Allison.
Luc et Roger se tirent, 35' à l'hospice ça suffit!
'Angel Face', tu fais comme eux, après une dernière pinte, pour rejoindre l'ange qui partage ta couche!
John, faut penser à arrêter les frais, on vire à la caricature!