Deux jours avant le concert de la soirée, la tête d'affiche, Beady Eye, doit annuler, " Due to guitarist Gem Archer's injury, the band regret to inform fans that they will be cancelling their upcoming shows in Belgium and Japan until further notice" dit le communiqué.
Dare-dare, les Lokerse Feesten dénichent un remplaçant, White Lies!
19:00 une fine ondée, présageant un orage, mouille une aire bétonnée encore peu garnie, apparition du speaker, bla bla bla, puis un fond sonore spatial annonce SOJA!
Laisse tomber tes connaissances botaniques, fabaceae.., ou diététiques, Soja = Soldiers of Jah Army!
Des bidasses, et le caporal
Jacob Hemphill, armés du fourbi nécessaire à la fabrication d'un reggae blanc, donc légèrement aseptisé, en provenance de Virginie.
Depuis la formation de la brigade, 1997, plusieurs enregistrements ( EP's, full albums), le dernier en date 'Strength to survive', it sold over 50,000 copies, dit la pub!
L'engagé, BP, you suck, 'Mentality' ouvre, un reggae/zouk pas vraiment menaçant.
Dans les premiers rangs, quelques dreadlocks se dandinent, le drapeau jamaïcain flotte, un nuage de ganja lui tient compagnie, c'est bien gentil mais ça sent le réchauffé!
Au suivant, cinq Sojas bondissent, les percus s'abstiennent, de même que le rabbin, concentré sur ses parties vocales: 'Sorry', du reggae caricatural au universal message of love, hope, and faith.
Une ballade, ' When we were younger', puis un autre midtempo paisible et décontracté, ( 'Let you go'?) sur lequel les rastas blancs dodelinent mollement.
La pluie a cessé, Soja a ramené le soleil de Kingston et poursuit pépère son chemin bonhomme, chemin qui n'est plus le tien, direction la buvette!
Une Jupiler à portée de main, un oeil distrait vers l'écran, confortablement assis, tu suis sans enthousiasme leur flasque prestation.
Praise Jah, buddies...
Good evening, Lokeren, we are The Fratellis, this is our first song...
Les faux-frères de Glasgow, John Lawler ( guitar, vocals)/ Barry Wallace ( bass)/ Gordon McRory ( drums) plus l'additional musician, Will Foster ( keys), après un hiatus de 3 ans, ont repris la route en 2012.
Un nouvel album, 'We need medicine' se vendra dès le mois d'octobre.
Leur first song, 'Baby Fratelli' date de 2006, predictable, mais attachant indie/Brit/glam pop rock.
En sept ans rien n'a changé, ils sont tels que tu les avais croisés au Bota, il y a belle lurette.
Sur le même CD, 'Cuntry Boys and City Girls', un catchy rock de stade à la Kaiser Chiefs ou Libertines.
A new one, le punchy ' This Old Ghost Town', puis 'Flathead' et ses..bara bap bara ra ra bara bap bara ra ra ra... racoleurs.
Petites touches The Faces ou The Kinks go country avec le sympa 'Vince the Loveable Stoner', auquel succède une nouveauté, 'She's Not Gone Yet But She's Leaving', une autre tranche d'indie rock séduisant et sans prétention .
Calme relatif avec l'irrésistible 'Whistle For the Choir' que Ray Davies aurait pu composé en 1966.
Un petit coup sur le champignon, le moteur avait tendance à ronronner, le titletrack, 'We need medicine', heavy guitar et roulement de tambour pétaradant...youpie!
Le macho 'Henrietta' sautille joyeusement , il en va de même pour l'upbeat 'Seven Nights, Seven Days' et pour ' Got Ma Nuts from a Hippy'.
Sont sympa les frangins, même si leur rock n'ira jamais plus haut que la seconde division. The Fratellis, c'est pas le Celtic, ce sont les pauvres Rangers relégués en catégorie inférieure.
Le band propose un autre produit frais, un footstomper aux accents country, pour terminer en force avec ' Chelsea Dagger' et 'A heady tale'.
Les Fratellis n'ont pas déçu, Lokeren a kiffé et frétillé!
Primal Scream
Depuis la grosse claque, 'Give Out But Don't Give Up', l'album de 1994 à la pochette étonnante ( neon Confederate flag and a photo of Funkadelic guitarist Eddie Hazel), t'as toujours eu un faible pour le band de Bobby Gillespie.
Certains critiques ont descendu ce LP, prétendant que c'était une resucée des Stones ou de Southern rock bands à la Lynyrd Skynyrd, que c' était une trahison, même, après le psychédélique 'Screamadelica', cela ne t'empêche pas, depuis des années, de le glisser régulièrement dans le lecteur.
2013, un dixième album studio, ' More Light', et un passage à Lokeren.
22h, à sept sur le podium, Facebook indique Bobby Gillespie ( vocals, tambourin), le discret mais efficace Andrew Innes ( guitar) - Martin Duffy ( keys), The Charlatans et Felt e.a. - Darrin Mooney ( drums) , ex- Gary Moore..- Little Barrie Cadogan , t'as bien lu LITTLE BARRIE, fantastique guitariste - Simone-Marie Butler, la nouvelle bassiste depuis le départ de Mani - le septième élément étant un saxophoniste pas con ( sur l'album on entend Marshall Allen de Sun Ra, c'était pas lui!)
'2013', avec son sax purulent, ouvre comme il le fait pour 'More Light'.
Bobby, svelte, souple, tient la forme, il vient déjà haranguer la foule, c'est clair, le show sera chaud, très chaud.
Premier hit, 'Movin' on up' ..I was blind now I can see..a kind of Rolling Stone ballad infernale.
Merci, les gars, c'est pour ça qu'on a fait le déplacement!
'Jailbird', trois morceaux et déjà l'extase!..I'm yours, you're mine..YEAH, YEAH ..
Né en 2013, 'Hit Void', crasseux et remuant.
Primal Scream goes New Order mais en plus fourbe, ce ' Shoot speed kill light' te massacre le cerveau.
L'ambitieux 'River of pain', au solo de sax gluant, sera lent , tribal, acide.
Une réussite!
On passe au surf chaloupé ' Goodbye Johnny', c'était trop beau, voici les sirènes et les beats énormes de 'Swastika eyes', un rondo infernal et barbare.
La suivante est chantée d'une voix de fausset avant de dériver en impro jazz/blues décadente.
1989, pas une ride, la ballade 'I'm Losing More Than I'll Ever Have', les guitares pleurent, Bobby, en sosie de Mick Jagger, agrippe le micro, se lamente tandis que Lokeren tangue.
La voix off annonce 'Loaded',.. we're gonna have a good time ... a real good time, monsieur Peter Fonda!
Quel morceau!
Leur nouveau single, un futur classique, ' It's Alright, It's OK'.
Vous êtes mous, come on, Belgians, motherfuckers, sing with me...ooh la la, it's alright, it's ok..
On approche du terme, 'Country girl', version non -censurée, striptease et sniff..
L'apothéose de ce concert rock avec un R majuscule, le crapuleux ' Rocks' .
Bobby Gillespie, un brin poseur, une des dernières stars ( avec Daan) dans un monde musical devenu politiquement correct!
Après l'intro, 'Relax' de Frankie goes to Hollywood, "I suppose we have to say we're very sorry, we're not Beady Eye, we're White Lies!"
Belle pointe d'humour.
Plusieurs fans d'Oasis auront revendu leur ticket, par contre une saine jeunesse s'est pointée à Lokeren, ravie du changement de programme!
Ceux qui, en 2009, étaient la coqueluche des médias musicaux fort versatiles, se sont constitués une armada d'inconditionnels les suivant à la trace.
Il faut reconnaître que malgré l'absence d'originalité ( merci les Editors, Interpol et, bien avant, Joy Division, les Teardrop Explodes et autres postpunk/new wave bands des eighties), le groupe de Ealing aura laissé une bonne impression.
Plus grand public que, au hasard, Customs ou Hurts, leur rock épique se laisse écouter et tu te surprends à fredonner, avec les gamins et gamines reprenant une majorité des plages en choeur.
Ici aussi un nouvel objet, 'Big TV', sortie prévue, la semaine prochaine!
Harry McVeigh ( lead vocals, guitar), Charles Cave ( bass, backins), Jack Lawrence-Brown ( dr), flanqués de Tommy Bowen aux keys et d'une seconde guitare, entament le set par le légèrement théâtral, mais efficace, 'To lose my life' auquel succède our brand new single, le synthétique et sombre 'There goes our love again'.
'A place to hide', reverb, echo on the voice, refrain héroïque, le noir est de rigueur!
Filmé d'après le même scénario: ' Streetlights', 'Be your man', et 'E S T' .
Tu pourrais te sentir nauséeux après un tel défilé de morceaux bombastiques, mais finalement la relative simplicité des refrains et les petits gimmicks au clavier constituent la force du combo.
D'aucuns leur reprochent un manque de nuance et un esprit démagogique, les milliers de fans n'en ont rien à cirer et s'adonnent au joie du crowd surfing.
'Farewell to the fairground' déchaîne l'enthousiasme.
Emprunté à Graham Greene, 'The power and the glory', tes voisins semblent ignorer le côté répétitif et similaire des compositions et persévèrent dans leurs exercices aériens.
'Getting even', offert en free download, sera suivi du premier titre qu'ils ont pondu en 2008, ' Unfinished Business', pour ensuite revenir au dernier CD avec 'First time caller'.
'Death', épique et funèbre, déclenche une vague d'hystérie que ne calme pas 'Big TV', morceau pas encore mémorisé par les irréductibles.
Le voyage arrive à son terme, ' Bigger than us'!
Next stop, Kensal Green Cemetery... à droite The Contessa Diamantina di Roma, face à elle ,William Makepeace Thackeray.
Rangée suivante: Steve Peregrin Took ( pas sûr qu'il accroche au postpunk) et plus loin, Sir Augustus Wall Callcott, un copain de William Turner!
Tu mens, mec!