mardi 27 août 2013

Superego Kid et Depakine Chrono au Rock Classic, Bruxelles, le 26 août 2013

Elle dit, ai examiné ton programme de la soirée, il y a vraiment un groupe se nommant Depakine Chrono, ce sont les comprimés que le neurologue m'a prescrit pour soigner mes angoisses!
T'as des angoisses et tu vois un neurologue, t'as questionné sans attendre de réponse!
Direction le Rock Classic en empruntant ton trajet habituel, les forains et leurs manèges ont quitté le Midi, Fred Cerise et Bang Bang Booking se sont associés pour offrir une date bruxelloise à deux bands originaires de Tchéquie, Superego Kid et Depakine Chrono.

Depakine Chrono
 A two pieces post punk duet from Budweis in Czech Republic ( Cíkál et Jan Budil ).
Les petits gars, éclairez-nous, on range sur quelle planchette?
 Calculator punk....merci, cette étiquette nous est d'un grand secours!
Résumons, t'as une guitare convulsive et un drumming bestial, comme il est question de métrique atypique et d'absence totale de mélodie, on utilisera le tag 'math rock' en y ajoutant le qualificatif noisy.
C'est pas un peu dépassé, ce genre?
Réponse, si, mais pas chez Miloš Zeman!
Il y a une éternité, au Rhâââ Lovely, t'as subi  Graffen Völder, Mutiny on the Bounty et plus tard Le Coup du Parapluie, qui officiaient dans le même créneau, c'était sympa, mais en 2013 ça sent le réchauffé!
Me demande pas combien de morceaux ils ont interprété ( entre 6 et 8), ni un quelconque titre, mais sache que ces instrumentaux sanguinaires et primaires joués de manière épileptique ont ravi l'assemblée.
Le batteur s'est vite débarrassé de ses oripeaux et godasses pour montrer un torse glabre et dépourvu d'adiposité, sa frappe échevelée, athlétique et  vigoureuse impressionne et te rappelle Damon Che, vu avec Don Caballero, un percussionniste qu'on soupçonne avoir plus de deux bras tant ses coups se succèdent à une allure TGV.
Le guitariste semble plus appliqué, le Andreï Kolmogorov du couple sans doute, il accumule les stop-start rhythms, les riffs au final abrupt, les notes discordantes tandis que son compère s'échine à tabasser caisses, cymbales et toms.
Oh, j'ai pété une corde... cela ne change strictement rien à son jeu, la plage impétueuse qui nous concerne pourrait illustrer l'intervention des chars soviétiques à Prague au printemps 1968.
Merci, Brussels, voici la dernière, aussi harmonieuse qu'une succession de déflagrations atomiques.
30' d'un set musclé.

Superego Kid
Ori Mordori.......samohrajky/bicí
Libor ( Blažek)...............kolečka, kostičky, pružinky
Ladzi..................gigaligadelay
Ori, Libor, Ladzi, un, deux, trois...ils étaient, comme les mousquetaires, quatre, deux guitares, un clavier, une batterie!
Catalogue?
Post rock!
Ici également un set instrumental, en revanche moins uniforme que la prestation précédente.
La première plage affichait des tonalités psychédéliques séduisantes et si le jeu du batteur ressemblait comme deux gouttes d'eau moldave à celui du médicament précédent, les guitaristes du kid narcissique évoluent sur un terrain moins logarithmique, ne dédaignant pas les envolées planantes, ni les riffs jazzy, quant à l'orgue il habille esthétiquement les compositions.
Aucune note négative?
Si, la construction similaire de la plupart des pièces.
 Amorce relativement lente, montée en puissance, climax , decrescendo... avec quelques variantes.
Accident de parcours, le premier exercice n'est pas encore achevé que le bûcheron a déjà esquinté un élément de sa batterie.
Temps mort pour permettre à une nurse Betty barbue de réparer l'ustensile tandis que les acolytes divaguent tels de romanesques bohémiens.
Le second sketch démarre sur fond de guitare David Gilmour avant de virer postgazeshoerock aux effluves Mono, Godspeed ou God is an Astronaut...
Nous aurons droit à quelques composantes metal, à du prog, du noise, du contemplatif, du postjazzrock avec ( malheureusement) une constante, l'omniprésente et dévastatrice batterie qui éclipse la broderie fabriquée par les camarades.
Nonobstant cet aspect  fâcheux, une prestation intéressante!