mardi 25 février 2025

AGHOGHO - EP ’17’

 AGHOGHO  - EP  ’17’

michel

 

self-released

afropop  

Caro Abutoh vit à Mortsel , dans la périphérie anversoise, papa est nigérien, la carte d'identité de la maman mentionne, belge.

Papa est musicien, il aime Fela Kuti et danser sur l'Afrobeat, à la maison tout le monde chante.

Caro entre au Conservatoire d'Anvers, travaille sa  voix   et  se cherche un son propre.

2024, avec  son tout nouveau band,  elle est conviée  en résidence à la Bosacademie  à Anvers, elle enregistre un premier single, puis un second pour finalement, début 2025,  graver un EP comprenant 5 titres.

Il lui fallait un nom de scène, ce sera Aghogho, qui signifie ' enfant de Dieu'.

Si pendant ses études, Caro a appris à jour du piano, sa préférence va vers la basse, elle  se débrouille aux  drums.

Son groupe -   Simon Pas: drums ( un batteur de jazz ayant monté son propre quintet) , Michiel Los: guitar ( également actif dans le milieu jazz) , Côme Lenseigne:  keys ( s'ébat dans l'ambient music)  et  Julia Warmerdam: trumpet.

Milan Pauwels est aussi mentionné aux drums

Caro plays  bass and sings.

EP 17:  tracklisting

17

She's everywhere

You

I love myself more

Hod me.

L' artwork  est  signé Luna Cortes Osorio,  sur fond noir,  Caro, un  rouge agressif  colorant les   lèvres,   les  yeux  habilement  maquillés, arbore une chevelure afro et te regarde bien en face , en arborant un sourire énigmatique, l'air de dire... listen to my songs!  

A dix - sept , tu n'es plus une enfant, mais tu te cherches encore, sur le titre   '17' Aghogho  note... ..

I remember the world when I was seventeen
Just like a daydream
I didn't care about nothing
I just lived, laughed, loved..
 
Mais quand tu t'éveilles...  My life is not a fairytale... mais bon, un peu de patience, je trouverai ma place dans ce monde!
La voix est fraîche et claire, le décor musical rythmé et groovy.
La basse maniée par Caro donne la mesure dès le  départ, le drumming en cascades, les touches de guitare mousseuses,  en mode jacuzzi , les piques de  claviers  et les backings suaves, tout contribue à donner une impression de joie de vivre et à nous  inviter à tenter  un pas de danse.
On comprend quand Caro  cite Lianne La Havas   comme influence majeure, d'autres artistes telles qu' Arlo Parks ou Laura Mvula  s'ébattent dans les mêmes eaux  soul/pop.
 
La trompette de Julia fait son apparition sur ' 'She's everywhere', un downtempo jazzy  sur lequel   guitare et drums  jouent en mellow tone , tandis qu'une basse  mélodique accompagne le chant évanescent  et soyeux de Caro.
 
Après cet  afro beat  harmonieux, orné d'un choeur bulles de savon, vient  'You',  porté  à 85¨% par la basse de l'artiste.
 Une nouvelle fois, les harmonies polyphoniques sont prépondérantes et renvoient aussi bien vers Esinam ou d'autres musiques métissées nées en Belgique, celles de Zap Mama ou de Khadja Nin, par exemple.
Après une entrée en matière minimaliste, la plage prend une autre dimension avec l'entrée en piste des percussions et de quelques gimmicks  caoutchouteux.
Tu dis, Stijn?
Mooi nummer!
Inderdaad, man!
 
Retour de la trompette sur le rythmé  ' I love myself more' , Julia doit apprécier le son de Freddie Hubbard sur le fameux ' Watermelon Man' de Herbie Hancock, car son instrument  marié aux percussions et à la basse  groove méchamment.
Caro greffe sa voix sur le tempo saccadé de la composition, passant  sans problème du mode soul aux intonations hip hop.
Et que raconte-telle?
Ben, t'as lu le titre, elle ajoute..I′m feeling so strong, I′m a star in a movie scene, mais si tu prends ma main, on  peut briller ensemble!  

'Hold me' débute par des accords de  guitare  perlés, très discrètement une baguette vient effleurer une cymbale, puis elle  tambourine plus fermement caisses et toms avant d'entendre la voix murmurer .. I see the pain in your eyes... qui annonce l'arrivée d'une trompette réservée, puis c'est la basse qui accentue le rythme.
 Tout devient fluide jusqu'au break, où après un soliloque du guitariste,   un  chant  plaintif se fait entendre   sur drumming  tendu, au bout du terme, la lamentation meurt par un dernier soupir de la trompette.
 
Cinq titres, rien à jeter, Aghogho n'est ni un canular, ni un pigeon,  tu peux miser sur elle...  en 2025,  elle risque  de  rapporter plus qu'un dépôt sur ton  livret d'épargne!